Titre : Hésiter et renoncer
Chapitre : Vaciller (Partie 1)
Fandom: Fullmetal Alchemist
Disclaimer : l'oeuvre et les personnages appartiennent à Arakawa
Timeline : avant le début du manga. Se passe lorsque toute l'équipe est stationnée dans l'Est.
Avant d'y aller : merci à Musing-and-Music et à la lectrice anonyme pour leurs reviews. Très contente que ça vous ait plu ! Cette fois le format change un peu et j'ai même dû couper le chapitre en deux car il aurait été beaucoup trop long sinon. En tout cas, on repart dans les affaires de l'armée. Petite précision, également : j'use et abuse du nom de Tzanck dans mes OS (par pure paresse intellectuelle) mais pour rétablir son honneur, je me dois de préciser que le docteur Arnault Tzanck est le médecin français qui a fondé la Société française de transfusion sanguine. Vous voilà prévenus. Bonne lecture !
Vaciller (partie 1)
"Alors je lui demande si le livre lui a plu, mais en fait, elle ne l'a jamais reçu : son mari ne le lui a pas offert à elle.
- Alors à qui ? demande Riza, intriguée.
- Sa maîtresse."
L'air de commère sur le visage de Franck suffit à lui arracher un petit rire.
Ils sont assis à la terrasse d'un restaurant, caché dans une impasse. Un endroit insolite que Franck a voulu tester, mais avec leurs emplois du temps respectifs - et surtout celui de Riza, elle doit l'avouer - trouver une date a été compliqué. Deux annulations plus tard et un réseau de trafiquants derrière les barreaux, ils ont enfin l'occasion d'y dîner. L'ambiance est détendue, la terrasse pleine de clients qui profitent tranquillement de cette longue soirée d'été. Riza elle-même a laissé tomber ses habituelles tenues sobres pour une jupe. L'occasion de faire respirer ses jambes.
"Mais il n'a pas cherché à nier ? Il aurait pu, fait-elle remarquer.
- Il aurait eu du mal : c'était un roman érotique."
Riza lève un sourcil : "Tu as demandé à cette femme si elle avait aimé un roman érotique ?
- Je ne m'en suis rendu compte qu'après avoir posé la question, marmonne Franck avec embarras. Le temps que la mémoire revienne concernant le titre. Tu sais comment ça se passe...
- Pas vraiment, non."
Mais Riza n'a aucun mal à imaginer Franck se décomposer en réalisant son erreur. Celui-ci secoue la tête : "Quoi qu'il en soit, la voilà qui se met à faire une scène de ménage au milieu de ma librairie. Tous les yeux sont rivés vers eux et le type n'ose même plus émettre un son.
- Et j'imagine que tu n'as rien fait.
- Mais qu'est-ce que j'étais censé faire ?"
Riza hausse les épaules d'un air amusé : elle n'en a pas la moindre idée non plus et l'air interloqué de Franck vaut tout l'or du monde. Elle est trop occupée à se moquer de lui pour remarquer la présence qui s'est rapprochée de leur table, jusqu'au toussotement.
"Colonel ?" s'exclame la jeune femme un peu plus fort que ce qu'elle n'aurait voulu.
La table à côté tourne la tête vers eux, surpris par son éclat de voix, mais Riza les remarque à peine. Elle est trop sidérée par la vue de son supérieur hiérarchique, tout en uniforme, debout devant eux. Mustang hoche la tête et les salue d'un ton raide : "Lieutenant, monsieur.
- Bonsoir, hasarde Franck.
- Mais qu'est-ce que vous faites là ? demande-t-elle, trop surprise pour rester respectueuse.
- Une urgence : notre suspect s'est échappé.
- Il s'est échappé ?"
Cette fois, Riza a réussi à se retenir de crier mais elle continue de fixer le colonel sans comprendre.
"Le Quartier général a déclaré une urgence, tous les officiers sont réquisitionnés, continue Mustang, imperturbable.
- C'est pas vrai, soupire-t-elle."
Elle se tourne vers Franck, déjà pleine d'excuse mais celui-ci a déjà compris et hoche la tête : "On aura au moins réussi à aller jusqu'au plat. Je t'attends avec le dessert ?
- Je ne suis pas certaine de l'heure à laquelle on aura fini, avoue-t-elle du bout des lèvres."
Leur principal suspect n'est pas impliqué dans le trafic de drogue - elle aurait préféré - mais d'organes humains. Loin de se contenter de les vendre à prix d'or à la pègre, l'homme les prélevait également lui-même sur des victimes non volontaires. L'identifier, le débusquer et l'attraper sans alerter les réseaux de crime organisé avaient tenu de la gageure. Et avec toutes les ressources dont il dispose, il n'est pas impossible que leur homme disparaisse une fois de plus. Ils doivent l'attraper au plus vite. Mais heureusement, Franck comprend sans qu'elle ne fournisse davantage d'explications et se contente de lui envoyer un clin d'œil.
"Une prochaine fois, promet-elle en serrant sa main, avant de se lever.
- Tiens-moi au courant"
Rassurée, Riza se tourne et lui emboîte le pas Mustang : "Mes affaires sont au Quartier Général. Pas de besoin de rentrer chez moi.
- Parfait. La voiture est là-bas, indique-t-il d'une voix sombre."
Les rues sont étroites et sinueuses ; pas étonnant que Mustang n'ait pas pu garer le véhicule plus près. Sans compter que ce quartier est un vrai labyrinthe.
"Comment m'avez-vous retrouvée ? demande Hawkeye avec un froncement de sourcils."
Passé la surprise et la gêne de voir son supérieur débouler en plein rendez-vous galant, Riza est surtout intriguée de savoir comment il s'est débrouillé pour la localiser. Mais Mustang déverrouille la portière et s'installe au volant, sans la regarder.
"Colonel ?
- Je vous ai entendu parler du restaurant à Fuery, admet-t-il."
L'adjudant partage le même amour des restaurants insolites que Franck et Riza se souvient de la conversation la semaine précédente.
"Comment saviez-vous que je m'y trouverais ce soir ?
- Vous avez laissé votre uniforme dans votre casier. Vous vous êtes changée directement en partant."
Cette fois, Hawkeye se tourne franchement vers lui, interloquée.
"Vous ne le faites pas, d'habitude", précise Mustang mais ce n'est pas ce qui choque la jeune femme.
"Comment est-ce que...
- Je ne vous épie pas, si c'est votre question. J'ai juste le sens de l'observation.
- Le sens de l'observation, répète Riza, dubitative."
Mais Mustang ne répond pas et se contente de fixer droit devant lui tandis qu'il guide la voiture à travers la ville, slalomant entre les voitures qui, elles, n'ont aucune urgence à régler ce soir-là. Mais Hawkeye attend une réponse.
"Alors j'imagine que vous saviez aussi où se trouve Fuery ce soir ?"
Chez sa mère, qui est souffrante, de ce que lui a confié l'adjudant la veille. Rien de bien grave mais avec l'âge, on ne sait jamais. Il préfère lui rendre visite régulièrement.
"Falman savait, élude Mustang. Nous nous sommes réparti les rôles."
Un aveu d'ignorance, à demi-mots.
Il continue de l'ignorer, l'air impassible, comme s'il n'avait rien dit d'important. Riza serait prête à laisser tomber la question, s'il n'y avait pas eu Franck. Pourquoi l'observer ainsi ? Pourquoi ne pas avoir envoyé n'importe qui d'autre que lui pour la ramener au QG ? Les questions la taraudent mais le trafic est fluide à cette heure-là et ils arrivent déjà devant que le quartier général.
Mustang coupe le courant, toujours sans un mot, mais ne fait pas mine de descendre. Et encore une fois, Hawkeye se retrouve à suspendre le temps en attendant qu'il ne parle ; elle se maudirait d'accorder tant d'importance à son opinion. Pourquoi ? Qu'est-ce que tout cela signifie ? Il suffirait d'un mot, d'un geste. Tout plutôt que ce silence pesant.
"Pour ce que ça vaut, je suis désolé d'avoir interrompu votre soirée."
C'est presque un murmure, presque inaudible mais c'est tout ce que le colonel est prêt à lui accorder. La seconde d'après, avant même que Riza ne puisse réagir, la portière s'ouvre et l'air frais envahit l'habitacle.
"Je vous attends là-bas, ne traînez pas."
Après un soupir, Riza se glisse hors du véhicule puis se dirige vers les vestiaires d'un pas vif. Mustang n'a pas menti : les couloirs fourmillent d'une activité effrénée. D'autres escouades que la sienne ont visiblement été réquisitionnées. La jeune femme accélère pour atteindre son casier. Une fois dans son uniforme, ses armes à leur place et les cheveux relevés, elle revient une fois de plus le lieutenant Riza Hawkeye.
La totalité de l'équipe est réunie dans le bureau, penchée sur une carte de la ville. Breda leur résume brièvement les mesures mises en place pour éviter que leur coupable ne mette les voiles : barrages routiers sur les grands axes, patrouilles à la gare de Centrale. Riza se joint au groupe alors qu'ils commencent à débattre des différentes options de leur lascar.
"Aller chez Malone serait trop évident. Même pour lui.
- Malone n'a aucun intérêt à voir la moitié des troupes de Centrale débarquer chez lui, acquiesce Falman, et tous les autres non plus. Tzanck ne doit pas avoir beaucoup d'amis pour le moment.
- Mais s'il peut continuer son petit business, Tzanck reste une poule aux œufs d'or, fait remarquer Havoc. Ça serait dommage de le laisser se faire prendre par l'armée.
- Je ne pense pas qu'il ira où que ce soit ce soir. Il doit se terrer quelque part, le temps de convaincre un de ses anciens alliés.
- On peut exclure son domicile, celui de sa complice. Trop évidents.
- Sa salle d'opération aussi.
- Mais en face de sa salle, il y a des entrepôts abandonnés, pointe Hawkeye sur la carte. Il doit savoir que cet endroit n'est plus réellement utilisé, c'est même la raison pour laquelle il y a installé son cabinet illégal."
Falman hoche la tête : "ça pourrait être ça, mais l'endroit est immense et déserté. Ce serait une horreur à fouiller.
- Alors il y a des chances que ce soit l'endroit où il se planque, conclut Mustang. On y va. Archer et ses hommes vont aller jeter un coup d'œil du côté des quais. Ils viendront nous prêter main forte une fois qu'ils auront terminé."
à suivre...
J'avais TELLEMENT envie que Mustang interrompe un de leur rendez-vous amoureux et voilà chose faite ! Que vous réserve mon esprit sadique ? La réponse dans le prochain chapitre :) N'hésitez pas à me laisser une petite review
