Résumé : Infectée par le virus, Lyana n'a que huit heures pour trouver la sortie de la maison et se rendre à la chapelle pour récupérer l'antivirus.

Après avoir compris l'énigme du loup de la chambre d'Irma, Lyana a récupéré la clef East, mais avant de pouvoir ouvrir les portes correspondantes, elle a dû faire face à Hassan pour la seconde fois et y a perdu son pistolet. Après un affrontement violent, elle réussit à l'enfermer dans la chambre froide. Lyana a enfin le champ libre pour utiliser la clef.

CHAPITRE 4: LES TROIS SIRENES

Assise sur la table en inox, j'avais utilisé une trousse de secours pour soigner mon bras : bandage entourant le biceps et le triceps, un autre sur l'avant-bras. En l'absence de gel antiseptique j'avais utilisé de l'alcool de cuisine, un bon vieux cognac utilisé pour donner du gout aux plat. Ça n'était pas l'idéal, mais cela ferait l'affaire pour le moment, peu importe que les griffures d'Hassan ne m'infectent puisque j'étais déjà infectée par le virus.

Mon chemisier était bon pour la poubelle, couvert de sang et de déchirure, heureusement que j'avais prévu un débardeur afin de ne pas me retrouver à courir les couloirs de ce domaine en sous-vêtement. Je faisais le point : il me restait sept heures, cinq balles dans le pistolet que j'allais récupérer dans les toilettes et j'avais enfin neutralisé Hassan et mit la main sur la clef East. Est-ce que cette clef me permettrait de sortir ? Surement pas, mais elle me permettrait peut-être de trouver d'autres clefs, voir une fenêtre, même si j'avais plus ou moins compris, que toutes les fenêtres seraient toutes aussi fermées que celle de la salle à manger.

Je retournais donc rapidement dans les WC chercher mon arme à feu, certes, il ne restait plus que cinq munitions, mais ça serait toujours mieux que zéro. A condition de bien viser la tête, je pouvais éliminer cinq créatures puisque, fort heureusement, Hassan était un cas unique.

Je sortais donc dans le couloir, il y avait la salle d'eau et l'autre porte anonyme, je choisissais cette dernière et me retrouvais dans un couloir aux motifs bleu roi, le bas du mur était blanc et le sol était en bois avec une moquette blanche. De petites étagères en bois décoraient les murs. Le couloir était en forme de "T" avec un embranchement supplémentaire au niveau de la branche droite du "T", un espace de la taille d'une porte anonyme, gravée de la lettre "W"

Au bout de l'autre branche du "T" il y avait une autre porte avec un "W" et la dernière porte qui, elle était ouverte donnait sur un couloir de disjoncteurs électriques se terminant sur la fameuse cage du monte-charge. Rien de spécial à trouver ici, si ce n'était un plan des lieux.

Si j'en croyais le plan, il y avait donc trois clefs "West" : le petit salon, plus les deux autres portes anonymes qui se révélaient être la laverie et le débarras pour la porte dans le petit renfoncement.

A côté de ça, il restait une porte "East" à ouvrir : la salle d'eau. Je battais donc en retraite vers le premier couloir et ouvrait la fameuse porte pour me trouver dans une salle de bain de type luxueuse, le genre de salle de bain que l'on trouve dans un spa avec plusieurs jacuzzis, une grande piscine, des douches et un sauna de pierres chaudes.

Il y avait peut-être quelque chose à trouver ici, hélas, je ne pouvais rester sur les lieux : huit morts-vivants y avaient élu domicile : trois d'entre eux portaient des tenues de cuisinier, les cinq autres portaient des tenues de nettoyeurs, deux d'entre eux portaient un short et des sandales ce qui semblait désigner les nettoyeurs de la piscine.

Huit, c'était trop pour moi, même en imaginant que je ne mette que des headshots, j'avais cinq balles et elles n'étaient pas assez puissantes que pour passer au travers d'une tête, il fallait que je trouve une autre solution.

Je retournais dans la cuisine, pourquoi pas après tout ? Il y avait certainement des couteaux, de quoi se défendre, mais le combat rapproché me paraissait difficile : j'avais été en contact avec ses choses, aussi amorphes soient-ils, ils avaient une sacrée force. S'il y avait des balles à trouver ici, j'avais plutôt intérêt à vite mettre la main dessus.

Tandis que Hassan cognait contre la porte de la chambre froide, je m'équipais de deux couteaux dans ma ceinture et une broche à barbecue à deux piques.

Je rangeais mon arme dans son holster et retournais vers la salle d'eau. J'avais décidé d'esquiver les assauts, avec un peu de chance, j'aurais l'occasion de fouiller les lieux.

Une fois dans la salle, je fonçais sur le premier mordeur, le seul à être éloigné du groupe et lui enfonçais l'un des couteaux dans l'œil.

Ce fut là que le scénario commençait à foirer : le monstre chutait en arrière dans la piscine, emportant le couteau avec lui en tombant. Inutile de me plonger dedans pour récupérer mon arme : j'en avais d'autres et de toute manière, les autres créatures avaient approché.

Mais j'avais un plan ...

Je me préparais à l'extérieur de la pièce. Le premier croqueur sortant, je lui plongeais le couteau dans la tempe et le récupérais aussi vite. Le second eu la même blague, mais s'écroulant sans que je puisse totalement récupérer le couteau qui finit au sol. Le troisième était parvenu jusqu'à la porte et se jetai sur moi.

Le couteau glissait enfin de la tête du second mort et je le plantais dans la gorge de celui qui commençait à m'agripper, hélas, il restait toujours en vie, sa force était telle que je n'arrivais pas à le repousser.

De toutes mes forces, je frappais sa tête contre le mur. Les autres morts-vivants étaient en train de sortir de la pièce. J'étais mal !

Je sortais mon pistolet et fis feu : un mort, deux, trois, plus que deux et deux balles, parfait.

L'avant dernier me saisissait le poignet de mon arme à feu et je dû tirer de toutes mes forces pour l'empêcher de mordre, le second commençait à s'approcher pour tenter de mordre mon épaule.

J'attrapais la pique de barbecue et lui enfonçais dans l'œil, mais le dernier survivant en profitait pour me plaquer au mur. Je le retenais comme je pouvais, mais l'angle de mon pistolet m'empêchais de lui mettre une balle dans la tête.

Il tentait par tous les moyens de mordre mon poignet, afin de l'esquiver, je me laissais choir au sol en tournant pour qu'il lâche prise. Je finissais face contre terre et le mort était au-dessus de moi, il tentait de mordre mon omoplate, mais le plat de l'os ne lui permit que de me faire des blessures superficielles.

Je me tournais, le dégageant à l'aide de mon bras gauche et lui collais le pistolet sur le front appuyant sur la détente. Le sang éclaboussait mon visage et le mort-vivant ne l'était plus, gisant dans une marre de son propre sang ...

Mon dos me piquait, j'avais des bleus partout et il ne me restait qu'une seule balle, mais je gardais espoir. J'enfonçais mon arme dans le holster et récupérais l'un des couteaux pour retourner dans la salle d'eau : ok, plus personne.

Je me dirigeais au bout, il y avait bien quelque chose à trouver ici, une nouvelle énigme, il y avait une sorte de tableau noir lumineux éteint. Je n'arrivais pas à lire ce qui était écrit.

Juste à côté, il y avait trois statues de sirènes : une bleue, une rouge et une verte le tout sur un boitier avec un bouton.

La sirène bleue tenait un vase, la rouge tenait un trident et la verte tenait un miroir.

Je vérifiais le panneau, rien à faire, j'avais beau tenter d'allumer avec l'interrupteur, cela ne marchait pas, sur le côté, il y avait un emplacement pour un fusible. Ok, ça c'était facile : je pourrais surement en trouver un dans la salle du monte-charge de tout à l'heure.

Quelques instants plus tard j'étais de retour avec le fusible et le panneau s'allumait. Comme dans la chambre d'Irma, il y avait une sorte de citation censée me dire ce que j'allais devoir faire.

"Trois sœurs sirènes regardant au loin vers la surface, mais peut-être y a-t-il un imposteur dans cet espace. Dans le monde sous-marin, le mal fait diversion, quelle sœur n'a-t-elle jamais regardé dans la même direction ?"

- Ok - soupirais-je.

L'énigme consistait à trouver l'imposteur et après ? Déjà comment la retrouver ? Il n'y avait aucune indication. Y avait-il un indice sur l'une des statuettes ? J'observais chacune des sirènes, mais ne trouvait rien de particulier.

Une bleue, une rouge, une verte : deux couleurs froides et une couleur chaude, c'était évident. J'enlevais la statuette rouge et pressais le bouton, mais rien ne se passait.

Dommage, cela paraissait une bonne idée, peut-être un peu simple.

Du coup je réfléchissais au sens de la phrase, y avait-il un indice dans ces mots ? "Regardaient vers la surface" ? La surface de la piscine peut être ? Je me tournais pour y jeter un œil, mais rien n'y fit.

Quoi d'autres alors ?

"Cet espace" ? S'agissait-il de la pièce ? Du domaine ? Non, ça ne pouvait pas être ça, c'était bien trop vague, soit quelque chose m'échappait dans cette phrase, soit je n'étais pas dans le bon.

"Fait diversion" ou "la direction" se pouvait-il qu'il y ait quelque chose à comprendre là-dedans ? Le choix des mots me semblait bizarre, mais je ne pouvais voir comment. "Faire diversion" ? Était-ce comme la flèche et le croc ? Y avait-il autre chose qui se vissait à la place de l'une des sirènes ?

Et la direction qu'était-ce ? Est-ce que cela avait un rapport avec le regard que portaient les sirènes ? Si je dirigeais mon regard dans la même direction, je voyais la porte désespérément fermée du petit salon, soit il y avait moyen de trouver la clef W avant de résoudre cette énigme, soit, encore une fois je me trompais.

Et si je devais trouver cette clef avant ? Après tout, je n'avais pas trouvé grand-chose dans la salle des disjoncteurs.

Non, la réponse devait être ici dans cette pièce. J'entamais de fouiller toutes les pièces comme je le pouvais, mais rien à trouver d'intéressant, outre ce que l'on voyait en entrant, le jacuzzi était désespérément vide, quant à la piscine, rien de notable, même après que j'aie sorti le cadavre du mort-vivant que j'avais tué un moment plus tôt, à part les lampes du fond qui étaient éteintes.

Cela faisait quinze minutes que j'étais occupée là-dessus et je commençais à en avoir marre. Je jouais a beaucoup de jeux vidéo et certains demandaient de la patience, mais dans la réalité et avec un temps limite c'était particulièrement éprouvant. Il y avait quatre clefs, peut-être plus et je n'en avais qu'une seule.

- Fais chier ! - Je commençais vraiment à m'arracher les cheveux là-dessus ! Il fallait que j'essaie de me calmer.

Ok, je résumais : un sauna ou je ne trouvais absolument rien. Des bancs de massages, un jacuzzi, une piscine et absolument rien, aucun indice.

Je concentrais mon attention sur ce foutu panneau lumineux avec son texte à la con. Cela ne voulait rien dire, c'était juste une grosse blague ! Un jeu pourri qui se jouait de moi alors que dans six heures et demie j'allais devenir une de ces choses dégueulasses ...

Mon attention se concentrait alors sur la piscine et ses lampes éteintes. Mon esprit s'échappait un peu pour tenter de me calmer. Ce devait être beau de vivre ici avant tout ce bordel. Se baigner dans une piscine pareille, lumineuse en pleine nuit ...

"Lumineuse ?" ...

Mon regard passait des lampes éteintes au panneau de texte. Si le panneau était allumé grâce au fusible qui avait allumé tout le reste, pour quelle raison est-ce que la piscine était éteinte ?

Et surtout, n'était-elle pas allumée lorsque j'étais entrée ? La question se posait. Après que j'aie tué le mort-vivant, le sang s'était rependu dans l'eau, je n'avais peut-être pas fait attention. Cela valait la peine de tenter.

J'ouvrais le panneau électrique et éteignais le fusible. Le panneau, les lumières du sauna, tout s'éteignait à l'exception du plafonnier et ... Des lampes de la piscine qui se rallumèrent formant une forme d'amphore. Le vase !

Souriante et victorieuse je rallumais le fusible et arrachais la statuette bleue avant d'appuyer sur le bouton ... Mais rien ne se passait.

- C'est une farce !?

J'aimerais vous dire que je n'ai pas cédé à la colère, mais c'est faux.

Après avoir jeté la statuette bleue qui s'était brisée en deux à travers la pièce, j'avais hurlé de toutes mes forces, puis pleurer de rage et de désespoir. La réponse était pourtant là : une amphore ! Si cela ne désignait pas l'imposteur qu'est-ce-que c'était alors ? Qu'est-ce-que cela voulait dire ?

En tentant de me calmer, je tentais plusieurs combinaisons : remettre la bleue (ou ce qu'il en restait) et enlever la verte, refaire la même chose en coupant le disjoncteur, même si cela éteignait le bouton, retenter avec la bleue retirée et la verte dedans, tenter en enlevant deux statuettes et en en laissant une. Quelle que soit la combinaison utilisée, rien ne marchait et j'en devenais folle.

Je repensais au texte : "Trois sœurs sirènes regardant au loin vers la surface, mais peut-être y a-t-il un imposteur dans cet espace. Dans le monde sous-marin, le mal fait diversion, quelle sœur n'a-t-elle jamais regarder dans la même direction ?" J'avais trouvé pour la surface, c'était celle de la piscine, mais je n'avais rien pour la diversion ou la direction.

"Quelle sœur n'a-t-elle jamais regarder dans la même direction ?" Et si ? Ce serait énorme, mais ça valait la peine d'essayer.

Je remettais les trois statuettes à leur place et, au lieu de retirer la bleue, je me contenais de la retourner.

- "La sœur qui n'a jamais regardé dans la même direction" murmurais-je en priant d'avoir trouvé et en appuyant sur le bouton ...

Un cliquetis se fit entendre et la plaque des trois statuettes glissaient sur le côté révélant une nouvelle clef : la clef "W"

Je partais dans un fou rire satisfais, j'avais battu cette énigme, il restait une balle, six heures et demie et j'avais enfin la clef numéro deux ...