Chapitre 5 :

Il s'appelle Coco

Comme je connais déjà tout, je sais exactement ce dont j'ai besoin pour cette année à Poudlard : déjà, il me faudra une deuxième baguette qui ne soit pas liée à Voldemort et peut-être des livres pour m'occuper car je ne pourrais pas jouer au Quidditch pendant mes cours...

Ne vous inquiétez pas, mon vagin ne m'a pas transformé en rat de bibliothèque mais faudra bien que je trouve de quoi m'occuper surtout les premières années. Je maîtrise déjà le programme, j'ai eu mes Buses après tout... Un livre sur les magies de l'esprit pour apprendre l'occlumancie, un manuel pour commencer l'apprentissage du Feudeymon qui est le seul sortilège capable de tuer un horcruxe et je pourrais m'exercer à nouveau pour générer un Patronus d'ici la fin de l'année scolaire. C'est un bon début.

"Votre clef, Iris Potter." me demande le gobelin d'un air suspicieux.

"C'est Hagrid qui a ma clef."

Hagrid est très gêné, il s'attendait que je sois plus sage... peut-être plus docile. J'ai vécu des choses, j'ai vu des choses tant de choses que vous ne pourriez pas comprendre. À quoi bon faire semblant ?!

"Voici la clef."

Nous descendons dans le coffre Potter, Hagrid refuse de me laisser prendre l'argent nécessaire à mes achats supplémentaires. Il est sérieux, là ?!

Je lui explique avec tout le calme du monde à quel point c'est idiot : je sais qu'il va me donner ma clef d'ici la fin de la journée... qu'est-ce qui m'empêcherait de revenir ici racheter tout ce dont j'ai envie ?! Bon, en vrai, tout m'empêche de faire ça : ma tante et son aversion pour le monde magique, mon oncle et son aversion envers moi tout court... mais il n'est pas obligé d'en savoir plus.

"Oh non, non. Je ne vais tout de même pas te donner ta clef, qu'est-ce que tu t'imagines ?!" dit-il d'un air honteusement chaleureux. "Tu vas tout dépenser en bijoux et en maquillage."

"En maquillage et en... en bijoux ?!"

Nan mais j'hallucine. Je n'ai jamais soutenu Hermione dans sa lutte féministe, c'est un délire que je comprends pas... que je ne comprenais pas.

"Il faut beaucoup de sagesse pour disposer librement de son héritage : tu dois dépenser ton argent avec parcimonie, il faudra que tu gagne en maturité pour qu'on te cède l'accès total à ton coffre. C'est une mesure de sécurité."

"Ah ouais ?! Parce que tu trouves que claquer tout son fric en bière-au-beurre c'est sage et mature, peut-être ?!" je grogne. "Espèce de... de sexiste."

"Ça n'a rien à voir avec du sexisme."

"Je SAIS que ça a tout à voir avec du sexisme."

"Ce n'est pas parce que je ne suis pas d'accord avec toi que je suis sexiste, Iris. La moitié de mes amis sont des femmes, après tout..."

"Ouais, les femmes... l'unique minorité qui est majoritaire." je lance, grinçant.

GrinçantE. Faut vraiment que je m'y habitue, ça fait déjà une semaine... combien de temps ça va encore durer, tout ça ?! Peut-être qu'il me faut encore quelques semaines... j'espère que ça va passer rapidement, je n'en peux déjà plus. Que c'est fatiguant d'être une fille quand on est un garçon et peut-être aussi énervant que d'être coincé dans un corps de fillette quand on est un adulte.

On passe récupérer la Pierre Philosophale, je ne peux quasiment rien m'acheter de plus que l'essentiel qui est indiqué sur ma liste de courses... c'était déjà chiant à mourir la première fois, ça l'est encore plus : je n'aime pas le shopping. Ce n'est pas Drago Malefoy que je rencontre dans la boutique de Madame Guipure, c'est Ernie Mc Millan. Ça me permet au moins de réfléchir à ma stratégie : faudrait pas que je me remette l'Héritier Malefoy à dos, n'est-ce pas ? Je vais éviter de devenir son ami mais je veux aussi éviter l'incident diplomatique... si je peux ne pas avoir un ennemi supplémentaires, je vais me contenter de Voldemort et de ses mangemorts dans cette vie.

"J'ai l'impression que c'était hier que vos parents sont venu m'acheter leurs premières baguettes, Miss Potter." me salue Ollivanders.

"Quels étaient leurs composants ?" je lui demande.

"Lily Potter avait une baguette en Saule avec une Plume de Phénix. James Potter avait de l'Acajou avec une Plume de Phénix, également... de très grands sorciers."

"Peut-être pourrions-nous nous orienter vers une plume de Phénix, dans ce cas ?" je lui propose.

Hagrid est parti m'acheter... mon cœur se serre avant de bondir : Hedwige ! Je vais retrouver ma vieille amie. C'est le point positif avec toutes ces conneries : je vais pouvoir revoir toutes les personnes qui me sont chères et qui sont mortes... après tout, je suis mort moi-aussi et on m'a toujours dis que je les reverrai, à ce moment-là. J'imaginais pas ça comme ça, pour être honnête...

"Serait-ce possible ?! Cette baguette... mais... non, ce n'est pas..."

"Essayez. Tout ce qui me concerne est très étrange alors si l'idée vous paraît saugrenue : c'est sûrement la bonne baguette !"

En effet, c'est la bonne baguette : Bois de Houx et Plume de Phénix. La même plume qui se situe dans la baguette de Voldemort, bien sûr. Ce fut particulièrement rapide, je n'ai pas laissé le temps à Hagrid de me faire mon cadeau alors je récupère ma baguette et je m'apprête à attendre quelques minutes... quand Hagrid tape la vitre, ravi.

"Je suis sincèrement désolé pour ta clef, Iris... mais voici qui devrait te remonter le moral ! Cadeau."

Il me tend une petite boule de poil, ridiculeusement petite qui émet des petits cris trop aigüe et dont les poils changent de couleur. Q... quoi ?!

"C'est un Boursoufflet : joyeux anniversaire, un peu en avance." me dit-il. "Comment veux-tu l'appeler ?"

"Co... co..." je marmone parce qu'hurler un gros QUOI me semble inapproprié... mais mon comment de politesse reste coincé au fond de ma gorge.

"Coco ? C'est un très joli nom." me dit Hagrid.

"Hein ?! Non, ce n'est pas son nom. Je ne veux pas l'appeler Coco, c'est..."

Le Boursoufflet sautille dans les mains, il a l'air très heureux. Il réagit déjà à son prénom : je n'ai pas pu éviter l'accident de Coquecidrue et cette fois-ci c'est moi la victime. Je crois que j'ai un Boursoufflet de compagnie et qu'il s'appelle Coco.

-Fin du 5ème chapitre-

...à suivre...