Salut tout le monde ! Tout d'abord, merci pour les gentilles reviews que j'ai reçues, ça fait vraiment très plaisir et ça motive à écrire.
Ensuite, vous allez voir que plusieurs chapitres vont être mis en suivant, j'ai eu un drôle de phénomène. A chaque chapitre que je faisais, j'avais l'impression que ça ne suffisait pas, que je n'en disait pas assez, que je n'allais pas où je voulais conduire l'histoire.
J'espère que malgré tout ça va vous plaire et que vous me direz ce que vous en pensez!:)
Bonne lecture à tous
Il le savait, son geste allait avoir des conséquences, bonnes ou mauvaises il n'en savait rien mais à l'heure actuelle, ça lui était bien égal. Il ne voyait que le désarroi que la brune qu'il entraînait derrière lui, désarroi dont il était partiellement responsable. Elle avait beau dire qu'il n'aurait rien pu faire ce jour-là, c'était faux, il aurait au moins pu essayer.
Ils parcourent les couloirs du château à toute vitesse, descendant plusieurs étages, et Hermione se laissait emmener, elle n'entendait que le bruit de l'orage et le visage de Bellatrix et de tout ce qu'elle lui avait fait défilaient devant ses yeux.
-Voilà, dit le blond, la ramenant à l'instant présent, ici on sera tranquille.
Elle regarda autour d'eux et réalisa qu'ils étaient dans une petite pièce qu'elle ne connaissait pas.
-C'est une ancienne salle de classe, elle est tout prêt de notre ancienne salle commune, chez les Serpentards je veux dire, c'est pour ça qu'il fait un peu vert, on est déjà sous le lac. On venait ici avec Pansy et Blaise, quand on étouffait trop de nos vies. Plus personne n'y vient depuis longtemps, elle angoisse les élèves, mais nous on la trouvait reposante. On y vient encore, parfois, quand on a besoin de se rappeler d'où on vient.
Elle hocha la tête, ne sachant pas quoi dire et n'étant pas sure de pouvoir prononcer un mot. Elle se laissa glisser contre le mur et Drago fit de même en face d'elle. Elle se rendit compte qu'elle n'entendait plus rien, plus de bruit, plus d'orage.
-Il fait si calme, murmura-t-elle.
-Le lac couvre les bruits, c'est pour ça.
-Merci.
Il leva les yeux vers elle.
-De m'avoir emmené ici, de m'avoir sorti de là, de m'avoir...prise par la main.
Il ouvrit grand les yeux, réalisant qu'en effet il avait fait ça et souffla un bon coup pour calmer son coeur qui s'emballait. Depuis quand n'avait-il pas touché quelqu'un ? Ou permit qu'on le touche ? En vérité, c'était arrivé il n'y avait pas si longtemps, il l'avait attrapée par le bras à la bibliothèque mais il était en colère, il n'y avait réfléchi que bien plus tard et il avait su gérer l'angoisse. Cette fois-ci, c'était différent, il avait choisi de lui tendre sa main, il avait pris sur lui pour elle.
-Je peux te demander quelque chose ?
-Non.
La surprise se peignit sur le visage de la brune.
-Je sais ce que tu vas me demander, soupira-t-il, et pour le moment, je ne sais pas...Je ne peux pas...Enfin je...
-Ok, d'accord, pas de soucis. N'en dis pas plus.
-Merci.
Le silence se réinstalla entre eux pendant une heure, puis deux. La jeune femme semblait plus calme et Drago se dit qu'ils pourraient remonter et aller se coucher, cependant ils avaient certainement dépassés le couve-feu et puis il était certain que les ragots allaient bon train dans leur salle commune. Après tout, il était parti avec Hermione Granger sous le regard de la plupart des Gryffondor et des Serpentard, alors finalement pourquoi ne pas rester là encore un peu.
Une heure de plus passa, il devait être plus de vingt-trois heures à présent. Hermione se sentait plus calme et elle espérait que l'orage était passé. Elle observa le blond en face d'elle, lui en revanche semblait très loin, ses yeux étaient voilés et il avait replié ses bras autour de lui.
Ses pires souvenirs lui revenaient en masse dans la tête. Dans ce manoir, dans cette ambiance noire et dangereuse. Il se revoyait longer les murs de sa propre maison de peur de croiser qui que ce soit, il se revoyait trembler dans son lit à l'entente des cris de douleurs des gens, dans la cave. Mais surtout, il revoyait son père hurler après sa mère, de peur et de rage, parce qu'elle voulait le protéger lui, parce qu'elle ne voulait pas que Voldemort ne s'en prenne à lui et qu'elle reprochait à Lucius de ne pas le défendre plus. La vérité c'était que Lucius Malefoy était un vrai lâche, il n'avait jamais été capable de protéger ou de défendre sa famille. Le courage, c'est sa mère qui l'avait eu. Et le pire de tout ses souvenirs, c'était quand lui en avait trouvé un peu, assez pour s'interposer entre la main que son père levait vers sa mère. Le regard de Lucius avait alors changé, comme s'il ne s'était attendu à ce qu'une chose pareil arrive et il avait reculer. L'histoire aurait pu s'arrêter là si, derrière eux, un rire glacé n'avait pas retenti.
-On dirait que ton fils a besoin de plus de discipline, Lucius, avait siffler Lord Voldemort..
Et comme l'avait craint Drago, son père ne s'était pas interposé lorsque le premier sort l'avait atteint dans le dos, le courbant de douleur sur le sol. Sa mère avait crié d'effroi mais Bellatrix l'avait retenue pour qu'elle n'intervienne pas. Drago avait serré les dents, refusant d'émettre le moindre cri, mais ça n'avait fait qu'aggraver les choses et Voldemort s'était acharné sur lui. Quand enfin ça s'était arrêté, il avait attendu que tout le monde soit sorti de la pièce et s'était relevé, s'appuyant contre les murs, il avait rejoint sa chambre. Sa mère avait été interdite de venir le voir au risque de représailles alors il était resté seul, longtemps.
-Drago ? Drago ?
Il sursauta, revenant au présent, les prunelles chocolats d'Hermione fixées sur lui.
-Est-ce que ça va ? Demanda-t-elle.
-Ou...Oui. On devrait remonter maintenant, ajouta-t-il en se dressant sur ses jambes.
-D'accord, comme tu veux.
Elle se redressa à son tour et le suivit vers la sortie mais au dernier moment, il se retourna vers elle, si près qu'elle sentit son souffle sur ses lèvres une seconde avant qu'il ne l'embrasse, avec passion et fureur. Il ne la touchait pas, il n'était lié que par ce baiser. Presque aussi vite, il la lâcha et recula d'un pas.
-Drago ?
-S'il te plait, ne me demande pas. Je ne sais pas pourquoi, j'en avais... C'est juste que... J'en avais besoin. Hermione, s'il te plait, ne me pose pas de questions, ne me demande pas d'explication.
Il semblait dans un tel désarroi, c'était une supplication.
-D'accord.
-Ça n'arrivera plus, je suis désolé.
-D'accord, se contenta-t-elle de répéter.
Et ils regagnèrent leurs dortoirs dans le silence, évitant de croiser qui que ce soit. Tout le monde était déjà couché quand ils entrèrent et ils allèrent se coucher sans un mot de plus.
Comme l'avait prévu Drago, les ragots allèrent bon train le lendemain. La rumeur d'une possible relation entre Drago Malefoy et Hermione Granger s'était répandue dans toute l'école à l'heure du petit-déjeuner. Personne ne posa de questions à Hermione, probablement parce que Ginny avait fait passer le message de la laisser tranquille et que personne ne contredisait Ginny Weasley, mais ça ne l'empêcha pas d'entendre les gens en parler autour d'elle ou la regarder avec insistance.
Du côté des Serpentard, Blaise s'était chargé de raconter sa discussion de la veille avec le blond, lui épargnant ainsi l'inquisitoire que lui ferait passer leurs trois meilleures amies, qui ne dirent pas un mot quand il arriva dans la Grande Salle. Théo n'ayant jamais vraiment eu d'opinion sur tout ça, se contenta de lui sourire avant de se replonger dans son livre, et le reste des élèves le craignait bien trop pour oser lui dire quoi que ce soit, mais comme la rouge et or il remarqua les regards braqués sur lui et les murmures des élèves. Il leva les yeux vers la table des Gryffondor et croisa le regard d'Hermione. Elle se contenta de hausser les épaules et il répondit d'un fin sourire narquois.
-Nous avons deux heures de libres avant le premier cours, dit Pansy, ça vous dit qu'on aille se poser quelque part ? Juste entre nous.
-C'est une bonne idée, répondit Drago,tandis que les autres approuvait d'un signe de tête.
Il avait besoin d'eux pour s'y retrouver, même s'ils ne le comprenaient pas sur tout, ils le connaissaient bien.
-Alors Drago, ça été hier soir ? Le questionna Astoria, une fois qu'ils furent installé dans le dortoir des garçons, désert à cette heure de la journée.
Il haussa un sourcil et se tourna vers Blaise.
-J'ai fait de mon mieux, se défendit celui-ci, mais tu les connais.
-J'aime bien Granger, intervint Pansy.
Ils se tournèrent tous vers elle et elle poursuivit :
-Elle a toujours été intelligente, elle est forte et elle se défend mais elle n'attaque par gratuitement. Elle n'est pas resté sur sa rancune, et on sait tous que c'est un peu grâce à elle si on nous laissés une chance ici au début, c'est une héroïne de guerre, on l'écoute.
-C'est clair que ça aurait été différent si c'était Weasley qui était revenu, ricana Blaise.
-Et puis elle est sympa, elle et Weasley, enfin Ginny, elles sont sympa avec nous, c'est mieux que si c'était tout le temps la guerre.
-C'est pareil avec Dean et Seamus, ils sont plutôt cool en fait.
-Londubat a eu du mal au début, dit Théo, mais ça va maintenant. Mais en même temps on est à six dans le dortoir, si c'était la guerre ce serait invivable.
-La guerre nous a tous changé, souffla d'un coup Drago. On a plus rien avoir avec ce qu'on était et avec ce qu'on a vécu, qui a encore le courage se disputer avec les autres. On en est tous au même point, on est les survivants.
-Merci Drago de pourrir l'ambiance, ricana Pansy.
-Désolé.
-Et si on en revenait à Granger ?
-Astoria, soupira sa soeur.
-Tu veux savoir quoi ?
-Blaise nous a dit que vous étiez plus ou moins amis mais ça dure depuis quand ? Vous êtes juste amis ? Il n'y a rien de plus ? Comme ça a commencé ?
Conscient qu'il ne pourrait y échapper, Drago leur raconta l'histoire, depuis le soir de la rentrée jusqu'à la veille au soir. Il garda cependant pour lui le baiser échangé, essentiellement parce que ses amis lui poseraient milles questions, lui demanderait pourquoi il avait fait, ce que ça voulait dire et la vérité,c'était qu'il n'en savait rien. Il s'était senti pris au piège, tellement désemparé et seul, il était fatigué et il en avait eu besoin, pour le moment ça s'arrêtait là. Il pensait – espérait en fait – qu'Hermione avait compris.
Le soir venu, après avoir souper, il rejoignit sa salle commune avec ses amis. Parler avec eux lui avait fait du bien, malgré tout les sentiments qui l'obstruaient quotidiennement étaient rapidement revenu. De plus, le fait de ne avoir un seul cours avec les Gryffondor l'avait perturbé, il aurait aimé savoir comment allait Hermione. Il ne la vit pas dans la salle commune mais il se rassura, ils la verraient à deux heures du matin, comme tous les soirs. Pourtant, quand l'heure arriva, qu'il descendit, elle n'était pas là. Il attendit un bon quart d'heure avant de s'inquiéter. Il avait peut être tout détruit la veille, avec cette stupide impulsion. Il attendit encore, pendant ce qui lui parut un temps interminable. Au bout d'une heure, il remonta dans son dortoir, dépité et un peu énervé, à la fois contre elle et contre lui même.
-T'est déjà là ? Chuchota Blaise, à moitié endormi.
-Ouai.
-Ca va ? Demanda Théo depuis son lit, de l'autre côté de Blaise, lui aussi réveillé.
-Putain, vous dormez jamais vous deux ? Grogna le blond.
-Quel humeur dis donc !
-Elle est pas venue, souffla-t-il, après un silence.
La douleur dans sa voix fut perceptible et il réalisa à quel point ces instants avec elle lui était précieux et l'aidait. Ses amis ne dirent rien de plus, c'était parfaitement inutile. Il posa sa tête sur son oreiller et essaya de dormir, en vain.
Vers quatre heure du matin, le sommeil semblait enfin le gagner quand il entendit du bruit, des petits pas de souris qui grimpait les escaliers. La porte du dortoir s'ouvrit et il vit Hermione passé sa tête. La surprise se peignit sur son visage en le voyait éveillé et elle lui adressa un regard désolé. Elle approcha lentement de son lit et, une fois à sa hauteur, elle s'agenouilla devant lui et chuchota :
-Je suis désolée, je me suis endormie sur mon livre tantôt.
-Et c'est pour me dire ça que tu es venue jusqu'ici ?
Il avait été plus sec qu'il ne le voulait.
-Non, je... Enfin... Je me suis dit que si la situation avait été inversée, je me serais sentie mal et je t'en aurais voulu, et je ne voulais pas que tu m'en veuilles, je suis désolée tu sais.
Il savait que c'était vrai, il n'en doutait pas un instant et au fond, il était content qu'elle ai su dormir, cependant il voyait dans son regard que ce n'était pas la seule raison pour laquelle elle était là.
-Je te crois, je ne t'en veux pas, maintenant dis moi ce que tu fais vraiment là.
-Les cauchemars, avoua-t-elle en baissant les yeux.
-Tu veux qu'on descende ?
-Non, je...Je vais te laisser dormir, on se lève dans quelques heures, j'avais juste peur et...
-Tu veux rester ici ? L'interrompit-il, avant même de se rendre compte de ce qu'il proposait.
Elle ouvrit grand les yeux.
-Laisse tomber.
-Non, non, c'est gentil mais je..Non, ça va, je vais aller dormir et on se voit demain, enfin tantôt.
-On peut encore parler un peu si tu veux.
Elle regarda autour d'eux, dubitative.
-Ne t'en fais pour eux, apparemment les Gryffondor ont un sommeil de pioche et les deux là dorment maintenant, tant qu'on chuchote, ça ira.
-D'accord alors, je veux bien.
-Parle moi de tes cauchemars.
-C'est toujours la même chose.
-Le manoir ?
-Pas seulement, le ministère, Ron désartibuler, la dispute quand il est parti, le serpent à Godric's Hollow, Dobby mort, Lavande attaquée, la bataille, Harry qu'on a cru mort, tout se bouscule dans ma tête. Les morts je les revois tout le temps, Dumbledore, Sirius, Remus, Tonks, Fred, Fol oeil, Dobby, Colin, Hedwige, et même Crabbe...
-Je pense souvent à lui, à Crabbe. Je le revois tomber dans le feu qu'il avait créé lui-même, j'entends son cri parmi les autres. Je ne vois pas les morts, je les entends, j'entends les cris d'agonies qui résonnaient dans le manoir. Je ne dormais pas tu sais, quand tu es arrivée, ça fait des heures que j'essaie mais je n'y arrive pas.
-C'est la première fois que je réussis à m'endormir avant que les cauchemars ne me rattrapent, mais ils sont quand mêmes venus.
-Tu en as parlé à Weasley ? Ou a tes deux acolytes ?
-Non... Je n'ai toujours pas donné de nouvelles à Harry et Ron, et Ginny ne peut pas comprendre.
-C'est pas comme si je les portais dans mon coeur mais tu devrais leur répondre, ce sont tes meilleurs amis depuis longtemps, non ?
Elle garda le silence. Au fond elle savait qu'il avait raison mais quelque chose l'empêchait de le faire.
-J'ai peur, avoua-t-elle, j'ai peur qu'ils ne me comprennent pas. J'ai essayé de parler de tout ça avec Ginny et elle m'a écouté mais au final, elle m'a adressé ce regard désolé, elle a essayé de me réconforter mais elle ne peut pas comprendre, elle ne comprend pas. Elle essaie malgré si c'était pareil pour les garçons ? Je ne sais pas comment ça se passe pour eux. J'ai l'impression que personne ne peut comprendre... Sauf toi. Que les autres, ils ont avancés.
-Je sais, c'est pareil pour moi. Blaise, Pansy et les autres ils sont là, je le sais et ils veulent bien faire mais ils ne peuvent pas comprendre et tant mieux, je préfère, parce que c'était vraiment horrible et je ne leur dit pas tout parce que je suis...Enfin...
-Le Prince des Serpentard, finit-elle, une pointe de moquerie dans la voix.
-Te moque pas, Princesse des Bouffondors.
C'était dit sans méchanceté, contrairement à une autre époque. C'était devenu une vieille blague, comme s'ils avaient réalisés le ridicule de ses insultes et conflits, comparés au reste.
Ils se sourirent, complices. De l'autre côté du dortoir, Neville grogna dans son sommeil et se retourna.
-Je devrais retourner dans mon dortoir, avant que tout le monde ne sortent du sommeil.
-D'accord.
Elle se leva et s'apprêta à sortir lorsqu'il la rappela.
-Demain, dans la salle sous le lac ? Lui demanda-t-il.
-Après les cours.
-Ok.
-Ok,
Et elle sortit de la pièce. Drago se retourna dans son lit, un peu plus léger qu'auparavant, sans réaliser qu'à côté de lui, ses deux meilleurs amis étaient bel et bien réveillé et n'avaient pas perdu une miette de la conversation.
