Snake Named Voldemort (Un Serpent Nommé Voldemort)
Résumé : Après s'être transformé en serpent et incapable de se retransformer, Lord Voldemort est obligé de se tourner vers le seul autre Fourchelang, Harry Potter. Après avoir conclu un accord, Harry accepte d'aider le Seigneur des Ténèbres à retrouver sa forme humaine. SLASH HP/LVTEJ
Auteur : estalita11
Traductrice : yaoipowaa56
Dislaimers : Je ne possède rien d'Harry Potter
«Discours normal»
:Fourchelang:
'Pensées'
Chapitre 5
Harry se rendit vite compte, après cette première semaine, qu'un Seigneur des Ténèbres qui s'ennuyait était presque pire que celui qui lui balançait des Impardonnables. Voldemort avait pris l'habitude de s'amuser en insultant les différents résidents de Poudlard et en disant qu'il souhaitait pouvoir tuer tous les élèves de Poudlard parce que leur angoisse d'adolescents lui tuait les neurones. Le premier jour, c'était amusant, mais le deuxième jour, ça commençait à devenir très barbant d'entendre comment tous ses amis allaient mourir, et à la fin de la semaine, Harry était devenu aussi grincheux que Voldemort.
C'était un samedi soir et Harry était assis paresseusement devant la cheminée de la salle commune, regardant un groupe de Gryffondor jouer à un tournoi de bataille explosive. Harry était amusé par ce qui se passait, mais Voldemort trouvait cela tout simplement odieux et décida d'exprimer son opinion. Harry essaya d'être patient, vraiment, mais après le quatrième commentaire désagréable, le jeune sorcier perdit la tête.
:Tu vas la fermer ?:
Voldemort siffla de colère à la suite de cet accès de colère, mais avant qu'il ne puisse répliquer, Harry le fit taire une fois de plus.
:Non, ne dis rien. Cette semaine, je n'ai rien fait d'autre que de t'écouter pleurnicher et criser pour la moindre petite chose et maintenant j'en ai assez ! Ce sont mes amis dont tu planifies la mort et j'en ai marre de l'entendre. Je sais que tu n'aimes pas être ici avec moi, mais tu crois que j'aime ça ? Non. Le meurtrier de mes parents dort dans mon lit avec moi et je dois le porter autour de mon cou tous les jours ! Je me fiche que tu me dises comment je vais mourir, mais si tu continues à menacer mes amis, tu peux dégager et trouver un autre moyen de devenir humain par toi-même.:
Le visage en colère, les yeux brillants comme un Avada Kedavra, Harry enleva délicatement le corps svelte de Voldemort et le laissa tomber sur la chaise qu'il venait de quitter. Levant les yeux au ciel, Harry remarqua vaguement que, l'attention de tous étant concentrée sur la partie de cartes, personne n'avait remarqué la petite tirade de Harry. Même si c'était le cas, Harry ne s'en souciait pas, même s'il savait que cela signifiait qu'il recevrait des regards amusés pendant une période indéterminée.
Après avoir quitté la salle commune il se dirigea vers l'escalier, Harry monta deux marches à la fois jusqu'au dortoir vide et se jeta sur son lit en fermant les rideaux. Furieux, il fixa le plafond de pierre, maudissant l'injustice de la vie et le fait que le destin se jouait toujours de lui.
Au bout d'un moment, il remarqua une vague douleur qui ne cessait d'augmenter depuis qu'il avait quitté la salle commune. Il réalisa impassiblement qu'il devait s'agir du sort de Dumbledore qui le liait à Voldemort. Harry ricana de son inutilité et se demanda pourquoi Dumbledore s'en était donné la peine, car à part une légère sensation de tiraillement et une douleur étrangement détachée, il pouvait facilement ignorer le sort.
Quelques instants plus tard, Harry entendit le bruit de pas qui montaient les escaliers menant au dortoir.
«Euh, Harry ?» La voix de Ron s'éleva de l'autre côté du rideau. Soupirant, Harry se redressa, repoussa la rideau et regarda son ami.
«Oui, Ron ?»
Le rouquin semblait légèrement mal à l'aise, mais Harry ne pouvait pas dire quel était le problème.
«Il y a un problème ?»
«Oui, c'est ton serpent.»
Harry se moqua. «Qu'est-ce qu'il fait, il pique une colère et menace les autres élèves ? J'espère qu'on lui jettera un livre à la figure.»
Si Ron trouva ce commentaire étrange sur un serpent apparemment ordinaire, il ne dit rien.
«Euh, non. En fait, on dirait plutôt qu'il est sous l'emprise d'un sort de douleur.»
Harry regarda le garçon en clignant des yeux. «Quoi ?»
«Oui.» Dit Ron en se passant une main dans les cheveux. «Il se tortille sur le sol et émet des sifflements étranges. Il fait peur aux autres.»
Le visage de Harry pâlit lorsqu'il comprit soudainement. Cette douleur vague et détachée qu'il ressentait était due au sort de liaison, mais ce n'était pas la sienne. C'était celle de Voldemort, qui avait découvert le lien étrange qu'ils partageaient. Le sort de Dumbledore n'était apparemment pas aussi faible et inutile qu'il le pensait ; il ne visait en fait que Voldemort, pas Harry.
Le sorcier se demanda si Dumbledore ne soupçonnait pas plus Voldemort qu'il ne le pensait.
«Bon sang !» Harry jura, sauta et dévala les escaliers, deux marches à la fois. Il remarqua qu'à mesure qu'il se rapprochait de la salle commune, la douleur détachée diminuait mais la colère et un épuisement accablant commençaient à y prendre place.
En bas, il constata que, contrairement à ce qui s'était passé il y a quelques minutes, plusieurs élèves avaient détourné leur attention du tournoi et s'étaient intéressés à ce qui se passait près de la cheminée. Avec un sentiment d'urgence, Harry s'approcha du coin et trouva le corps pâle de Voldemort à moitié enroulé autour de lui-même.
Harry fut choqué par la vue. Les flancs de Voldemort se soulevaient, et sa bouche portait de légères traces de mousse sur les bords. Ses yeux rouges étaient ternes et ressemblaient de façon inquiétante à du vieux sang, la couleur rouge vif s'étant estompée en un brun rougeâtre. Harry ne pensait pas qu'il était pleinement conscient.
:Tu as une mine affreuse.: Murmura Harry. Voldemort devait se sentir réellement mal car il ne répondit pas. C'était une des fois où Harry détestait être un Gryffondor, à cause de la culpabilité qu'il ressentait face à la souffrance de Voldemort. C'était le Seigneur des Ténèbres, meurtrier d'innocents ; selon toute vraisemblance, il méritait la douleur qu'il recevait. Mais tout ce que Harry ressentait était un étrange mélange de culpabilité, de pitié et d'autre chose, alors qu'il ramassait presque tendrement le serpent sur le sol et pressait le long corps du mieux qu'il pouvait contre sa poitrine.
:Toi et ta chance.: Marmonna Harry dans sa barbe, avant de sortir de la salle commune et de monter les escaliers. Autour de lui, ses camarades Gryffondor chuchotaient entre eux et ne bougeaient pas de leur position jusqu'à ce que Harry soit hors de vue. Alors qu'il atteignait le haut de l'escalier, il put entendre qu'ils avaient repris leur bruyante partie de cartes.
De retour dans le dortoir, Harry se glissa à nouveau dans son lit et s'installa sur le dos, Voldemort toujours blotti contre sa poitrine. Pour un étranger, connaissant l'identité des deux hommes, la position aurait pu sembler un peu étrange, mais Harry ne ressentait que de l'inquiétude pour son meurtrier potentiel. Ses mains étaient toujours enroulées autour du corps pâle, ses doigts caressant distraitement les écailles lisses dans un geste de réconfort. Même si Harry détestait l'admettre, il ressentait une pointe de pitié et de compréhension pour la situation de Voldemort. Lui-même avait passé dix ans et plusieurs étés piégé avec des gens qui le détestaient et qu'il n'aimait pas beaucoup, incapable de s'échapper et complètement dépendant des services qu'ils lui rendaient à contrecœur pour satisfaire les besoins de sa survie. Oui, il avait déjà été à la place de Voldemort.
Plusieurs minutes s'écoulèrent sans que l'homme serpent ne donne de signes de vie autre que le mouvement régulier de ses flancs lorsqu'il respirait. Harry se souvenait qu'ils avaient été éloignés l'un de l'autre au-delà des limites de leur portée de trois mètres pendant un certain temps, et que Voldemort avait été sous l'effet du sort de liaison pendant la majeure partie de ce temps. La douleur avait été légère au début, donnant à Voldemort un avertissement suffisant pour qu'il puisse réduire la distance entre eux jusqu'à satisfaire le sort. En sursaut, Harry réalisa que là où il avait trouvé le sorcier, il avait en fait rampé pour s'éloigner de la direction dans laquelle Harry se trouvait. Cela avait probablement aggravé les effets du sort.
Stupide et têtu Seigneur des Ténèbres, le réprimanda Harry dans son esprit.
Que faire maintenant ? Il y avait une chose à laquelle Harry pensait. Mais... Harry n'avait jamais essayé d'accéder lui-même à leur lien ; c'était toujours Voldemort qui en profitait. Harry pouvait-il s'y connecter lui aussi ? Fermant les yeux, le jeune sorcier chercha en lui ce fil étrange qui reliait leurs deux esprits, cherchant le moindre indice sur l'état dans lequel se trouvait Voldemort. Avec un sursaut, Harry découvrit qu'il était facile de le trouver et d'y accéder, et que Voldemort n'avait aucun mur empêchant l'intrusion. Apparemment, avec sa magie liée, les boucliers d'Occlumencie de Voldemort étaient inopérants.
Sachant par expérience ce que l'on ressent lorsque quelqu'un d'autre s'intéresse à ses pensées intimes, Harry s'efforça de ne pas creuser trop profondément. Il ne prit pas le temps de s'interroger sur cette courtoisie qu'il accordait au Seigneur des Ténèbres, car il s'en voudrait pour avoir manqué l'occasion de fouiller les pensées et les plans les plus profonds de cet homme. Comme il n'était pas très doué pour ce type de magie, Harry ne savait pas trop jusqu'où aller dans les pensées, ni ce qui était nécessaire pour qu'il puisse analyser l'état actuel de Voldemort. Ce qu'il obtenait, c'était des émotions imprécises, mais pas vraiment de pensées. Harry pouvait y sentir la conscience de Voldemort, mais en fin de compte, il n'avait aucune idée de ce qu'il faisait ou de la façon de réveiller l'homme. Harry eut recours à une méthode différente : il donna une légère pichenette sur le sommet de la tête de Voldemort.
:Hé, face de serpent, réveille-toi.:
Il y eut un sursaut, et il sut que Voldemort revenait à lui. Harry vit les yeux ternes redevenir rouge sang, comme d'habitude. Le corps du serpent s'agita.
:Tu vas bien ?: Demanda doucement Harry. Voldemort frissonna.
:Je déteste Dumbledore.: Fut sa réponse bredouillante et sifflante. Harry rit et, sans y penser, passa un doigt entre les yeux de Voldemort, étrangement heureux du retour en forme du Seigneur des Ténèbres.
:Je dois admettre que c'est un sortilège de liaison plutôt méchant. Il te ciblait spécifiquement au cas où nous serions séparés. Je crois que Dumbledore est plus méfiant à ton égard que nous le pensions.:
:Quel plaisir.: Grommela Voldemort. Harry trouvait qu'il avait l'air épuisé.
Les deux hommes restèrent silencieux quelques instants, Harry caressant toujours les écailles relâchées de Voldemort. Ses yeux verts regardaient fixement vers le haut alors qu'il réfléchissait à ses prochains mots.
:Je sais que tu détestes être ici avec moi.: Chuchota doucement Harry. :Et je veux juste te dire que je sais ce que tu ressens. Quand je suis avec mes proches...: Dit Harry, incertain que Voldemort sache de quoi il parle. :...J'adorerais pouvoir leur dire ce que je ressens pour à leur égard. Mais je ne peux pas, parce que je suis coincé avec eux et qu'il n'y a rien que je puisse faire sans aggraver les choses au centuple. Je sais que tu es en colère parce que tu dois compter sur moi, ton pire ennemi, mais essaie de comprendre ce que je ressens aussi. C'est dur de regarder mes amis dans les yeux en sachant que la personne qui voudrait les torturer et les tuer pour avoir osé ne serait-ce que respirer est pendue à mon cou, maudissant le jour de leur naissance.:
Harry déglutit. :Je me suis demandé si je n'étais pas un traître en t'aidant, même si je leur ai donné quelques jours de paix supplémentaires. Je veux dire, tu es coincé comme un foutu serpent, que vas-tu me faire, me mordre ? J'aurais pu me tenir hors de portée et te lancer un Avada Kedavra et tu n'aurais rien pu faire.:
Harry soupira, le corps de Voldemort se soulevant et s'abaissant avec la poitrine de Harry, mais sans bouger. Cela le tracassait depuis longtemps, mais il n'y avait personne à qui il pouvait en parler - sauf Voldemort - mais pour des raisons évidentes, Harry avait été réticent à le faire. Mais aujourd'hui, Harry ne pouvait pas se défaire de l'envie de parler de sa tourmente intérieure.
:Traite-moi de Gryffondor stupide tant que tu veux. Dit-il au serpent. :Mais je ne me sentirais pas bien si je te tuais de cette façon, par pure malice. Je ne peux pas laisser le plus grand sorcier de l'histoire de la magie mourir comme un pauvre homme, incapable de se défendre, même si cela signifie sauver le monde des sorciers de la guerre. Ou peut-être que je ne suis pas du tout courageux, et un lâche qui a peur de te tuer et peur de devenir comme toi.:
:Harry...:
L'utilisation de son nom sortit Harry de son état d'esprit. Il figea ses doigts caressants, réalisant ce qu'il faisait exactement et à qui. Ses yeux verts rencontrèrent des yeux rouges, petits mais brillants.
:Tu es vraiment un cas... ou peut-être es-tu simplement très stupide.: Voldemort tira la langue. :Je vais essayer de réfréner mes... opinions pour satisfaire ta délicate sensibilité.:
Harry sourit, car il savait que Voldemort venait de lui offrir, pas vraiment des excuses, mais peut-être la chose la plus proche de celles qu'il donnerait à quelqu'un comme Harry.
:Ok... Merci.:
Harry se réinstalla sur le lit, sentant une étrange sorte de contentement les entourer tous les deux. Alors qu'il sombrait dans le sommeil, ses doigts recommencèrent à caresser lentement les écailles de Voldemort tandis que le corps épuisé du Seigneur des Ténèbres le forçait à sombrer dans le sommeil. Harry lui emboîta le pas peu de temps après, sans vraiment s'arrêter de penser à quel point c'était insensé de le faire avec le Seigneur des Ténèbres encore enroulé sur sa poitrine.
Au cours de la nuit, Harry se réveilla brièvement pour constater que Voldemort s'était glissé à sa place habituelle au bout du lit. Frissonnant légèrement, Harry tira les couvertures sur son corps glacé, en prenant soin de ne pas déranger le Seigneur endormi, il lança un sort de chauffage sur lui et se pelotonna avant de se rendormir.
Le lendemain matin, un dimanche, Harry se réveilla et se prépara pour le petit déjeuner. Voldemort l'avait toujours accompagné dans la salle de bain pour qu'il puisse se prélasser dans la vapeur chaude de toutes les douches, mais maintenant il se rendait compte de cette nécessité avec un tel sort qui les liait. Sans un mot entre eux, Harry laissa le serpent s'enrouler sur son bras et s'installer autour de son cou. Il se demanda si le poids du corps du serpent sur ses épaules était devenu une sorte de réconfort avant de se diriger vers la salle de bain. Quelques minutes plus tard, Harry était habillé et descendait les escaliers pour sortir par le trou du portrait de sa maison, avec le Seigneur des Ténèbres.
La Grande Salle était moins fréquentée que d'habitude, comme c'était toujours le cas le dimanche, beaucoup d'élèves ayant choisi de faire la grasse matinée. Harry attendit de voir Dumbledore, vêtu d'une robe jaune soleil à pois clignotant entre le bleu et le vert citron, se lever de son siège et sortir de la Grande Salle, Harry se leva et s'approcha de lui.
«Monsieur, puis-je vous parler... ?»
Des yeux bleus rencontrèrent les siens, Dumbledore lui souriant aimablement, et en réalisant soudainement que cet homme était en train de mourir, Harry eut une sensation de froid, même s'il éprouvait un sentiment de déception à son égard.
«Certainement, mon cher garçon. Doit-on en parler en privé ?»
Harry hocha la tête et suivit Dumbledore lorsque celui-ci lui indiqua de le suivre jusqu'à la pièce située à l'extérieur du Grand Hall qu'il reconnut comme étant celle de la quatrième année, après que son nom soit sorti de la Coupe de Feu. Faisant un geste vers un fauteuil moelleux couleur vert forêt, Dumbledore s'assit dans le fauteuil juste en face de celui qu'il avait indiqué à Harry. Une fois tous deux confortablement installés, Dumbledore se concentra sur Harry.
«Alors, Harry, de quoi veux-tu parler ?»
«Eh bien.» Commença Harry, en levant distraitement la main pour caresser Voldemort sous le menton. «Hier, j'ai découvert un aspect dérangeant du sort que vous nous avez lancé. J'avais oublié que vous l'aviez lancé et j'ai laissé Tommy dans la salle commune pour aller chercher quelque chose à l'étage, lorsque Ron est arrivé et m'a dit que quelque chose n'allait pas chez lui. C'est là que je me suis souvenu du sort et que je suis redescendu pour trouver mon serpent évanoui de douleur.» Harry essaya de ne pas exprimer d'accusation dans sa voix et de garder son visage soigneusement vide, et il eut l'impression d'y être parvenu.
«Directeur, je comprends le but du sort de liaison, mais vraiment, ne pouvez-vous pas en utiliser un moins nocif ? Ce n'était pas la faute de Tommy si je l'ai laissé derrière moi, et pourtant il a été puni pour ça. S'il vous plaît, Monsieur, je n'aime vraiment pas voir mes amis souffrir.»
Harry était en train de regarder le visage de Dumbledore quand il sentit soudainement la pression de quelque chose sur son esprit, et il sursauta en reconnaissant qu'il s'agissait d'une magie similaire à celle que Voldemort avait utilisée sur lui. La sensation était légèrement différente, probablement parce qu'il ne s'agissait pas du lien unique que lui et Voldemort partageaient, mais Harry pouvait tout de même voir que Dumbledore essayait d'accéder à ses pensées. Aussi habilement qu'il le pouvait, il fit ressortir de son esprit les sentiments qu'il avait éprouvés la nuit dernière lorsqu'il avait trouvé Voldemort sur le sol, ne laissant le directeur le voir qu'une brève seconde avant de baisser négligemment les yeux. Harry fit semblant d'être fasciné par les points scintillants sur la robe de Dumbledore. Il était soulagé de sentir la présence extérieure s'éloigner de son esprit et espérait n'avoir donné que ce que Dumbledore voulait voir pendant le temps minuscule qu'il avait laissé l'homme dans son esprit.
Harry se demandait combien de fois Dumbledore allait chercher des informations dans sa tête, et il ressentit une pointe d'irritation. Il savait que Dumbledore était un Légilimens, mais c'était la première fois qu'il remarquait quelque chose de particulier dans les yeux bleus scintillants de l'homme. Il se demandait si Voldemort serait capable de lui enseigner l'Occlumencie... N'importe qui devait être meilleur que Rogue pour lui enseigner. Le bâtard était déjà dans son esprit de toute façon, pensa Harry en roulant mentalement des yeux.
Dumbledore soupira, et Harry releva discrètement ses yeux verts.
«Je suis désolé, Harry, de t'avoir causé de la peine à toi et à ton serpent. Je ne faisais que veiller à la sécurité des élèves.»
«Tommy n'a rien fait, comme promis.» Rétorqua Harry.
Dumbledore hocha lentement la tête. «En effet, il n'a rien fait. Bon, Harry, je vais plutôt mettre un sort de liaison qui agit comme une laisse. Tu sentiras un tiraillement, comme si une corde était attachée à vous deux, et cela empêchera Tommy de s'échapper, un peu comme une laisse pour un chien. Ça te convient ?»
Harry hocha la tête avec enthousiasme. «Oh oui, c'est beaucoup mieux. Je vous remercie, Monsieur. Je ne veux pas vous déranger.»
«Ça ne me dérange pas, Harry.»
Sortant sa baguette, Dumbledore enleva le sort original et plaça le nouveau sur Harry et Voldemort déguisé en serpent. Pour s'assurer que Harry était satisfait, il lui demanda de placer "Tommy" sur la chaise et de s'éloigner. Une fois que Harry atteignit l'autre extrémité de la pièce relativement grande, il ressentit une traction distincte sur son poignet gauche, comme s'il avait quelque chose d'attaché à cet endroit et qu'on lui tirait dessus. En s'éloignant, il remarqua que le corps de Voldemort glissait sur le coussin de la chaise. Le sort fonctionnait exactement comme Dumbledore l'avait dit ; c'était comme si Harry et Voldemort étaient tous deux attachés aux extrémités de la même corde.
«Brillant.» Dit Harry, satisfait de ce nouveau sort.
Dumbledore sourit. «Eh bien, Est-ce tout... ?»
«Oh oui.» Acquiesça Harry. «Je vous remercie pour le temps que vous m'avez consacré.»
«Quand tu veux, mon cher garçon, quand tu veux.»
En quittant la Grande Salle, Harry erra un moment dans le château, n'étant pas prêt à retourner à la tour Gryffondor. L'intrusion de Dumbledore dans son esprit pesait lourdement sur ses pensées.
:Potter ?:
Comme pour assurer à l'homme qu'il allait bien, Harry leva le bras et caressa les écailles de Voldemort, une habitude qu'il semblait avoir prise assez rapidement.
:J'ai senti Dumbledore dans mon esprit. Je n'ai pas vraiment aimé ça.:
Voldemort siffla de déplaisir, tirant la langue et se relevant légèrement. :Vieux schnock. Potter, pourquoi ne t'a-t-on pas appris l'Occlumencie ? Ils n'ont pas peur que le méchant Seigneur des Ténèbres entre dans ta tête et découvre tous leurs secrets ?:
Harry renifla à la rare blague offerte par Voldemort. :Ils ont bien essayé de me l'enseigner, mais comme tu l'as vu toi-même, la personne que Dumbledore a choisie pour le faire ne m'aime pas beaucoup.:
La petite allusion suffit à Voldemort. :Il a demandé à Rogue de te l'enseigner, n'est-ce pas ?:
:Oui.: Dit Harry d'un air maussade. :Comme tu peux le constater, il n'est pas allé bien loin avant que nous arrêtions les cours. Je ne peux pas dire que je sois désolé. Il s'est arrêté quand j'ai regardé dans sa Pensine et que j'ai vu des souvenirs assez personnels.:
Harry tourna la tête pour regarder Voldemort, qui à son tour tourna également la sienne pour qu'ils soient plus ou moins face à face. Ils étaient si proches que lorsque Voldemort tira la langue, une habitude de serpent, le bout de celle-ci effleura le coin de la bouche de Harry. Les lèvres de Harry tressaillirent à cette sensation, et il se posa soudainement la question très étrange de savoir si cela comptait comme un baiser ou non. Légèrement choqué et consterné par la tournure que prenait son esprit, Harry classa l'affaire pour ce qu'elle était : un accident.
Ignorant les secondes infinitésimales de réflexion que son contact avait provoquées dans l'esprit de Harry, Voldemort offrit ce qu'il pensait.
:Potter, pourquoi fais-tu confiance à Dumbledore ? Après tout, il a bien essayé de se faufiler dans ton esprit.:
Harry soupira. :Je ne lui fais pas confiance pour tout. Comme tu l'as dit, il a essayé d'entrer dans mon esprit et c'est pour cette raison que je ne peux pas lui accorder mon entière confiance. Mais ça ne veut pas dire que je le déteste. Dumbledore a fait des erreurs - beaucoup en fait - mais malgré le fait que beaucoup le considèrent comme tel, il n'est pas omniscient ou infaillible. Mais ce en quoi j'ai confiance, c'est qu'il croit que les choses qu'il fait sont pour le plus grand bien. A cause d'une prophétie, il croit que je suis le seul à pouvoir te vaincre, Merlin sait pourquoi, mais maintenant qu'elle a été faite, Dumbledore a pris sur lui de s'assurer que l'arme de son camp, moi, est toujours de "son côté". C'est la guerre, tu le sais toi-même. Je n'aime peut-être pas ses méthodes ou tous ses idéaux, mais je n'aime pas les tiennes non plus. Son côté est le moindre des deux maux, je pense qu'on peut dire ça.:
:Hmm, Potter, on dirait que tu veux créer ta propre armée.:
Harry se mit à rire. :Peut-être que je devrais, mais ça voudrait dire que je serais contre toi et Dumbledore ? Merlin, j'en ai déjà assez de lui et de toi pour m'embêter à faire de vous deux mes ennemis.:
:Oh, Potter, ne sais-tu pas que je t'aiderais à le faire tomber ?:
:Je sais.: Dit Harry en secouant la tête en signe de défaite amusée. :Alors,: Dit Harry lentement, nonchalamment. :Puisque Dumbledore a essayé de regarder dans mon esprit, tu n'as pas peur qu'il découvre qui tu es ?:
:Potter, je ne vais pas t'apprendre l'Occlumencie.:
Harry haussa les épaules. Ça valait le coup d'essayer, non ? Mais Voldemort n'avait pas fini.
:Cependant... si tu entres dans la réserve, tu trouveras peut-être un livre intitulé "Magie de l'esprit" qui pourrait t'être utile...:
Harry sourit joyeusement. :Tu ne penses qu'à toi, n'est-ce pas ?:
:Chut, mon garçon, je ne veux pas de ton insolence.:
Le dimanche soir, Harry ne perdit pas de temps pour s'initier à l'Occlumencie. À l'aide de sa cape d'invisibilité, il se faufila dans la réserve de la bibliothèque et emprunta le livre dont Voldemort lui avait parlé. Il l'ouvrit dès qu'il rentra dans sa chambre. Dès le premier chapitre, Harry put constater à quel point Rogue avait été mauvais dans son enseignement. Au lieu de ce que Rogue lui avait fait subir, la première étape pour apprendre à protéger son esprit était apparemment de faire plusieurs exercices de respiration. Harry découvrit que ces exercices étaient bien plus efficaces pour atteindre un état méditatif qu'une baguette pointée sur son visage.
Sans toutes les pensées habituelles qui lui passaient par la tête, Harry s'endormit facilement cette nuit-là.
Le lendemain matin, c'était le début d'une nouvelle semaine et la dernière avant les vacances de Noël. Harry avait été occupé à réviser avec Ron et Hermione pour les examens de fin de trimestre qui avaient lieu pendant la semaine. En privé, Harry avait découvert le don inattendu de Voldemort pour enseigner chaque fois qu'il rencontrait quelque chose qu'il ne comprenait pas bien. Harry savait que l'homme avait postulé pour le poste de Défense Contre les Forces du Mal non pas une, mais deux fois, mais Harry avait toujours pensé que l'idée que Voldemort enseigne la magie à une bande de morveux était extraordinairement risible. Cependant, il avait maintenant l'impression que le Seigneur des Ténèbres aurait pu être bon dans ce domaine. Qui l'aurait cru ?
Au petit-déjeuner dans la Grande Salle, Ron et Hermione discutaient de leurs projets pour les vacances de Noël, et Harry réalisa qu'il avait oublié de dire à Ron qu'il n'irait pas au Terrier avec lui. Il savait que cette petite nouvelle n'allait pas être bien accueillie. Harry corrigea cette omission en le disant à l'autre garçon, dont la bouche resta comiquement ouverte.
«Mais... mais Harry ! Pourquoi diable voudrais-tu rester ici ? Ce sera si ennuyeux ! Maman et papa étaient ravis de te voir.»
«Je suis d'accord Harry.» Dit Hermione. «Tu veux vraiment passer toutes tes vacances dans un château pratiquement vide ? Je ne vois pas ce qui te retient ici.»
Harry haussa les épaules, gagnant du temps pour rassembler l'excuse qu'il n'avait qu'à moitié trouvée. Il prit soin de jeter un coup d'œil autour de lui, comme s'il cherchait le moindre signe qu'ils étaient espionnés. Saisissant l'allusion, Hermione lança un sort d'intimité.
Harry prit un air inquiet. «J'ai entendu Dumbledore et Rogue parler de l'absence suspecte de Voldemort ces dernières semaines.»
Hermione et Ron froncèrent les sourcils. «Comment ça "absent" Harry ?» Demanda Hermione.
«Je ne sais pas, mais apparemment personne ne l'a vu, pas même les Mangemorts. C'est comme s'il avait disparu ou quelque chose comme ça.»
«Je pense que c'est n'importe quoi. Un Seigneur des Ténèbres ne disparaît tout simplement pas.» Se moqua Ron en prenant une bouchée de pain grillé, une manifestation de son habitude de manger quand il était nerveux, Harry le savait.
«Euh, je ne comprends toujours pas, mon pote.»
Harry soupira. «Je reste ici au cas où les plans de Voldemort m'impliqueraient.»
Ses deux amis restèrent silencieux pendant qu'ils réfléchissaient à la logique de Harry.
«Harry.» Dit finalement Hermione avec hésitation, mais Harry secoua juste la tête.
«Non, j'ai pris ma décision. Je ne veux pas mettre quelqu'un d'autre en danger.»
:On joue la carte du sauveur, c'est ça ?: Intervint Voldemort. Harry lutta pour ne pas réagir par une grimace ou un gloussement, essayant de garder une expression appropriée pendant sa conversation avec ses amis.
«Poudlard est l'endroit le plus sûr pour moi en ce moment. En plus.» Dit-il en souriant, essayant de mettre ses amis à l'aise. «Cela me laissera beaucoup de temps pour travailler sur mes devoirs d'hiver et faire des recherches. J'ai repoussé l'étude d'une magie plus avancée pendant trop longtemps, me berçant de l'illusion que Voldemort serait gentil et n'utiliserait que des sorts de niveau scolaire.»
Un certain serpent siffla quelque chose qui ressemblait étrangement à "dans tes rêves". Harry l'ignora.
Hermione et Ron reconnurent le regard fixe et obstiné de Harry et lentement, à contrecœur, hochèrent la tête.
«Eh bien, Harry, si tu changes d'avis, maman sera toujours ravie que tu viennes. Noël sera ennuyeux sans toi.» Fit Ron en sirotant son jus de citrouille avec tristesse.
«Je suis sûre que tout ira bien, Ron, avec les jumeaux et tout.»
Le visage de Ron pâlit. «Ne me le rappelle pas ! Je sais juste que je vais finir par servir d'expérience pour leurs nouvelles farces. Si je reviens en crapaud, je vais t'en vouloir entièrement parce que tu n'auras pas été là pour les arrêter.»
«Comme si je pouvais les arrêter !» Harry se mit à rire. Hermione enleva le sort d'intimité et à partir de là, ils finirent le petit déjeuner en discutant sur un ton léger. Harry ne pouvait s'empêcher de se sentir un peu coupable de cacher des vérités à ses amis, voire de leur mentir carrément. Mais quand il se rappelait qu'il faisait tout ça pour eux, il pouvait repousser ces sentiments. La culpabilité était probablement une émotion qui allait l'accompagner jusqu'à ce qu'il puisse se débarrasser de Voldemort, et il n'y avait pas grand-chose qu'il puisse faire pour l'instant.
En fait, il avait hâte d'être seul à Poudlard, avec pour seule compagnie un Seigneur des Ténèbres déguisé en serpent. Bien sûr, il avait Voldemort autour du cou presque 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, mais cela ne voulait pas dire qu'il avait le temps de parler avec lui. Entre le travail scolaire, le Quidditch et ses amis, Harry n'avait jamais le temps pour une discussion sincère. Il y avait beaucoup de choses qu'il voulait demander, des choses auxquelles seul Voldemort lui-même pouvait répondre.
Ou peut-être que la raison pour laquelle cela ne le dérangeait pas de rester ici avec Voldemort comme principale source de compagnie était que Harry avait peut-être commencé à considérer le meurtrier de ses parents comme une sorte... d'ami. Ou peut-être que le mot "ami" était trop fort - mais il y avait définitivement un sentiment de camaraderie dans leur relation maintenant.
Et là, Harry pensait que sa vie ne pouvait pas être plus merdique.
Harry chassa toutes ces pensées et suivit ses amis jusqu'au premier cours.
:Alors, Voldemort,: Demanda Harry plus tard dans la journée alors qu'il était assis à son bureau dans la salle de classe De Défense Contre les Forces du Mal attendant le début du cours. :Comment était les cours à Poudlard à ton époque ?:
De son bureau, Rogue leva les yeux au ciel avec un regard étrange.
:Pourquoi veux-tu savoir ?: Dit Voldemort, irrité.
:Je suis curieux. Est-ce que j'apprends les mêmes choses que toi ?:
:Pour la plupart.: Répondit le serpent à contrecœur. :Il est évident que tu apprends des choses qui n'étaient pas connues à mon époque:
Harry gloussa. :Oui, à ton époque. Tu es vraiment vieux, non ?:
Voldemort recula, indigné. :Potter, je ne suis pas vieux.: Cracha-t-il, le mot sonnant comme une malédiction.
:Mais tu n'as pas, quoi, cent ans ?:
Voldemort poussa un sifflement aigu, attirant plus d'un regard étonné, y compris celui de Rogue. L'homme semblait en fait assez pâle... euh, plus pâle que la normale.
:Potter, je te tuerai un jour, et j'y prendrai un plaisir immense.:
Harry fit mine de faire la moue. :Tu ne me ferais pas vraiment ça. Je veux dire, je t'ai donné mon sang pour ton rituel de résurrection. Ça ne compte pas un petit peu ?:
:Quelle partie de "sang de l'ennemi donné contre son gré" ne comprends-tu pas ?: Dit Voldemort, loin d'être amusé. Rogue continuait des les fixer, la plume dans sa main figée sur son parchemin, une tache d'encre noire grandissant lentement sur le papier là où la pointe de la plume planait.
:Oh, oui, j'ai oublié. Hé, il est cinq heures passées et Rogue n'a toujours pas commencé le cours. Ça n'est jamais arrivé avant...:
Voldemort jeta un coup d'œil subtil à l'homme aux cheveux noirs qui se trouvait à l'avant de la salle, et vit qu'il fixait l'endroit où était assis le Garçon-qui-A-Survecu, l'expression figée. Voldemort se retourna vers Harry.
:...Tu t'es servi de notre conversation pour embêter le traître. Tu t'es servi de moi... !:
:Brillant, n'est-ce pas ? Hé regarde, il regarde toujours.:
Voldemort se retourna et vit que, oui, Rogue les regardait toujours.
:Tu sais, Potter, je pourrais en fait approuver ta stratégie. Si tu te joins à moi, je pourrais faire de toi un stratège.:
:Même pas dans tes rêves, Voldie.: Dit joyeusement Harry, ignorant les habituelles menaces de mort de Voldemort et donnant à Rogue un répit en fermant sa bouche et en prenant un air attentif.
Il devait admettre, cependant, que cela avait été terriblement amusant.
A SUIVRE...
