Chapitre 5 : Shoot!

Dans le passé…!

Sam et Max sortirent de classe au son de la sonnerie, comme tant d'autres enfants. Mais le son assourdissant fut entrecoupé par un message.

-Maxwell Hopp est demandé au bureau du directeur.

Max continua à marcher vers la sortie, Sam le dévisageant, attendant qu'il fasse le déclic.

-… Aussi connu sous le surnom de Max, le lapin blanc.

-Hé… C'est moi?! s'écria le gars, son camarade chien hocha sa tête, avec gravité.

-J'espère que c'est pas une plainte des gamins que tu as menacer avec ton Luger…, commenta Sam, nerveux.

« Espérons que c'est juste ça…! » pensa d'avantage Max.

-Bon… Ben, rentre chez toi… J'te rejoins sous peu…, commenta le lagomorphe.

Son pote sembla hésiter, sourcillant, faisant des yeux de puppy triste.

Max rit et lui tapota l'épaule.

-Ce sera pas long…! Sinon, tu demanderas à ta mère de me faire un repas de roi pour me remonter le moral, okay?

-Pour sûr… J'te ferais même tes devoirs…, commenta Sam, avant de finalement partir de son bord.

Max inspira profondément.

Allez… Il était un adulte.

Qu'est-ce qu'un stupide directeur d'école pouvait bien lui faire, lui, Max? Un Freelancer Police, un danger public, bourreau des cœurs et pour sûr, partenaire de Sam?

Ce fut quand il rentra et vit des oreilles de lapin dépasser d'un des deux sièges devant le bureau du proviseur que le lagomorphe sentit son cœur cogner comme une enclume, lui faisant mal.

Non… Pas lui, pas lui!

Bernard se tourna vers lui, faisant grimacer Max.

Son paternel n'avait pas tant changé. Même en se faisant rajeunir de 19 ans, il gardait ses moustaches à la Hitler brune, en un peu plus long, des lunettes rectangles lui donnant les atours d'un intellectuel civilisé.

Tout l'inverse de ce que son fils était.

-Te voilà… Viens t'asseoir, fiston…, pria Bernard, un sourire en coin, son fils grimaçant mais lui obéit.

Il ne sembla même pas remarquer la différence de taille, le directeur se raclant la gorge.

-Je dois vous remercier de vous être déplacer, monsieur Hopp…

-Soyez assurer, je me porte garant de ce garnement et je m'excuse à l'avance de tout ce qu'il a pu briser, tâcher et déchirer…! Les lagomorphes sont disons… plein d'énergie et turbulent, à cet âge tendre…! commenta l'homme mûr.

Max n'en grimaça que d'avantage.

Son père essayait déjà d'acheter la paix. Avant même d'entendre les méfaits de son fils.

Typique.

Le directeur parut lui-même agacé de ce discours, secouant la tête.

-Monsieur Hopp… Vous semblez ignorer la nature même des plaintes…

-Les? releva le père, ravalant sa salive avant de jeter un regard sur Max.

Ce dernier lui tira la langue, juste pour la forme, Bernard plissa les sourcils.

Ils ramenèrent leur attention sur le directeur. Un homme tiré à quatre épingles, les cheveux blonds lui donnant l'air d'avoir un bol miroitant sur la tête, ses yeux bruns se plissant dans une expression ennuyée.

-Hier, votre fils aurait menacé la vie de 5 innocents petits…!

-Menacer est un grand mot…! répliqua aussitôt Bernard, tentant de manipuler le jugement du proviseur, ricanant. Les enfants jouent! C'est normal!

-Et ils n'étaient pas innocents…! commenta Max, frondeur, son père attrapant une de ses oreilles et la pinça, lui arrachant un rictus.

-Quoi qu'il en soit, nous ne pouvons soutenir ce genre de comportement plus longtemps…, commente le proviseur, plissant les sourcils, Bernard sembla soudain vraiment nerveux. Nous avons fait des efforts incroyables pour tenter d'encadrer votre fils.

« En laissant des cancres nous martyriser, moi et Sam…? » songea Max, auriant été capable de le dire à haute voix…

… mais il ne se rappelait pas cette réunion chez le proviseur.

Ni tout avis d'expulsion.

Si vraiment son père échouait à convaincre le directeur à le garder et trouver une manière de réparer sa faute, il pourrait ne plus jamais revoir Sam.

Ou pire… Descendre dans son estime.

L'idée lui faisait tordre ses entrailles, le faisant sentir tout petit sur ce siège.

-Mais cet enfant refuse de rentrer dans la bonne société…! rajouta l'humain blond, se massant une tempe, Bernard hocha la tête mais leva un doigt.

-Les lagomorphes sont des cas très particuliers, monsieur. Pensez aux écoles ayant plusieurs cas en même temps… Vous semblez baisser les bras un peu vite…!

-Nous ne rigolons pas au menace de mort… et s'il ne jouait pas dans la pièce de ce soir, il sera déjà expulsé…, commenta platement le directeur.

Benard utilisa sa dernière arme pour motiver le directeur à détourner le regard.

-Allons, j'vous en pris… Vous oubliez que cela ne fait même pas que 2 mois que sa mère est décédé…!

Max agrandit les yeux, grimaçant, entre l'horreur et la douleur de la révélation.

What? WHAT?!

Sa mère était morte?!

Juste ciel.

Peut-être que juste ce traumatisme était la cause primordiale de sa mémoire fantasque.

Ça, ou il avait vraiment un cerveau disjoncté.

-Il est encore tout perturbé…!

-Il le serait moins si vous n'alliez pas voir ailleurs à tout bout de chant…, grommela le proviseur, grimaçant, le lapin ne s'en laissant pas compter.

-Est-ce ma faute si les femmes ne peuvent résister à notre charme naturel? Vous êtes seulement jaloux parce que vous ignorez ce qu'une femme peut vraiment avoir besoin. D'où votre amertume en amour.

-Je vous prierais de vous penchez sur le cas de votre fils et non sur moi…, commenta platement le directeur, semblant échauffer, Max remontant le regard, l'esprit encore perturbé.

Il avait une irrémédiable envie de pleurer, mais merde, il ne donnerait jamais la satisfaction à cet humain coincé et son père égoïste de le voir dans un état de faiblesse.

-Et vous devriez essayer de comprendre d'avantage la psychologie des lagomorphes… J'ai ouïe dire que même son ami Sam subissait de la maltraitance de ses camarades. Et aucune mesure n'a été prise pour arrêter les enfants responsables…

-Nous sommes une école. Une étape avant la vie en société. Si ces animaux ne peuvent s'adapter à ce monde d'homme, ils n'ont qu'à rester dans leur basse-cour et faire un travail plus proche de leur capacité…! répliqua le directeur, réfléchissant avant d'offrir : Garçon de ferme. Épouvantail. Je ne sais…!

Bernard plissa les yeux, frustré, Max trouvant lui aussi que ce type à la coupe en gel exagérait. Mais il voulait voir comment son père allait réagir.

Pour une fois qu'il laissait à un autre le soin de punir les méchants…!

-Max? Tu peux me montrer le jouet que tu as utilisé pour menacer tes petits camarades? demanda doucement Bernard, Max hésita.

Il lui laissa à regret son Luger, songeant qu'il reconnaîtrait l'arme sur le champ.

Mais plutôt que de l'observer, le lapin à la moustache le prit en main et le pointa sur le directeur, ce dernier se levant en reculant.

-C'est cette société d'homme qui met des pistolets entre les mains des enfants…! Et je n'en suis pas ravi, mais vous n'avez pas à vous inquiéter… Ceci n'est que jouet! Voyez…!

Il appuya sur la gâchette, des cheveux revolant et un trou dans le mur montra le projectile venant de faire feu. Bernard parut tout bonnement surpris avant de se redresser sur son siège.

-Bonté divine…! Quelle méprise…! s'écria-t-il, imitant non sans mal une honnête surprise.

-C'est une vrai arme. UNE VRAIE! VOUS M'AVEZ-! s'énerva le directeur, Bernard sauta sur son bureau avec sa courte taille et son agilité, agitant l'arme dans les airs en cercle.

-C'est une terrible erreur, mon cher…! Disons que ce matin, j'ai prit le jouet de mon fils comme de mon arme de pointe… et Max a prit mon fusil…! Mais hier, c'était bel et bien un jouet! Vous pourrez être d'accord!

-Vous êtes fou! J'appelle la police! s'écria le directeur.

Mais Bernard lui écrasa la main, posant le fusil sur sa tempe.

-Mon cher monsieur… Vous ne comprenez vraiment pas votre situation… Mon fils ne peut pas être expulsé…

-… pourquoi…? gémit le proviseur, suant à grosses gouttes, Bernard finissant par se pencher sur lui, toujours son fusil sur son front.

-Je suis le plus humain et civile lapin de ma famille… Si on apprenait que vous êtes raciste et que vous avez rejeté mon fils juste parce que c'est un lagomorphe, c'est tout le clan familial qui se mettra contre vous. Et avec la récente mort de ma conjointe… Oncles, tantes, frères et sœurs, ils veulent faire couler le sang plus que de raison…! Si j'étais vous, je ferais très, très, très attention à vos moindres faits et gestes… Vous comprenez?

Le directeur hocha la tête, Max voyant alors son père ranger l'arme on ne sait où (secret familial lagomorphe nudiste) et le pria de ne pas rater la pièce de ce soir.

Ils sortirent ensemble de l'école sans un mot, le fils se demandant si son père avait toujours eu cet instinct menaçant.

Ou si c'était dut à ses origines.

Ils débouchèrent dans le stationnement et Max ralentit le pas, ayant eu l'impression de voir quelque chose du coin de l'œil.

Il s'arrêta et se tourna, réalisant que Sam l'avait attendu tout ce temps. Ce dernier pencha la tête, lui demandant muettement comment ça s'était passé.

Max s'en allait pour expliquer comment son père avait presque tirer le directeur…!

… avant de se rappeler que juste avant, il avait dit que sa mère était morte.

Le rappel lui donna presque aussitôt des larmes aux yeux, se mordant la lèvre inférieure.

Sam n'hésita pas la moindre seconde, lui donnant une accolade. Max se cramponna à son meilleur ami, reniflant.

Bernard approcha sa voiture, regardant les deux gamins et soupira.

-… Quand vous aurez fini cette « touchante scène »… Voudriez-vous avoir l'obligeance d'embarquer que je vous conduise chez Alice? Ta mère va finir par s'inquiéter de ne pas te voir rentrer, Sam…

« La mienne pourra pas dire la même chose… » songea Max, reniflant plus fort, Sam lui tapota le dos, semblant comprendre ce qu'il éprouvait.

Sur la banquette arrière de la voiture, Sam lui serra sa main pour le réconforter, Max ayant cessé de pleurer et acceptant le geste.

Mais il voulait savoir…

-… Comment ma mère est morte…?

Ce n'était pas demandé à une personne en précis, mais Sam grimaça, Bernard se raclant la gorge.

-… Ce n'est pas le sujet que j'aime le plus m'étendre… Mais si tu as besoin de t'en souvenir… Elle s'est fait renverser par un chauffard alors qu'elle le dépassait en moto pour aller au travail. Les routes étaient glissantes, ses roues ont perdus leur adhérence. En dégringolant la côte, elle et la moto ont frappés un arbre. D'autres automobilistes se sont arrêtés et ont appelés les urgences. Ils ont pu entendre ses derniers mots.

-C'était quoi? marmonna Max, sentant ses yeux lui chauffer.

Mais une part de lui avait besoin d'entendre.

Comme pour lui prouver que c'était bel et bien arrivé et non un univers parallèle.

-Un truc du genre… « Merde! J'peux pas partir toute suite…! Mon fils…! » … et c'est tout… Tu peux au moins te dire… que ses dernières pensées ont été pour toi, Max…, grommela son père, regardant sa tête dans le rétroviseur, avant de ramener son attention sur la route. Je sais que je ne pourrais la remplacer et que nous nous n'entendons pas toujours bien… Aussi j'apprécie que la mère de Sam te garde quelques temps. Tu sais que je ne suis pas loin, mais tu sais que je ne suis pas doué avec les enfants…

Max ne répondit rien, détournant la tête.

Il était toujours triste. Mais la douleur semblait moins dure à supporter avec Sam continuant à entrecroiser ses doigts avec les siens, soucieux de son bien être, lui.

Alice tenta de convaincre Bernard de venir souper, ce dernier hésitant mais s'excusant, expliquant simplement qu'il avait des choses à régler de toute urgence.

-Mais je serais là pour la pièce de ce soir…! Je ne raterais pour rien au monde la prestation de mon petit poussin en Roméo…!

Max lui tira la langue, son père secoua sa tête comme pour dire « Ah, les gamins. » avant de reprendre le volant et de quitter la propriété.

Après le souper, Sam aida Max à se préparer, lui demandant si ça allait aller.

-Si tu ne te sens pas bien, tu peux toujours dire que tu as une grosse fièvre…

-Tu sais que je ne suis pas malade…, commenta Max, un sourire aux lèvres.

-… Oui, mais quand même…

-Tu t'inquiètes parce que je suis orphelin…? Parce que le chagrin devrait me paralyser…?

Sam ne répondit rien, baissant les yeux.

Ses yeux tristes firent grimacer Max avant qu'il n'étire ses mains et le prenne par ses joues.

-Hé... Mon p'tit gars… C'est bon… J'veux dire, pour sûr, à chaque fois que je vais me rappeler que m'man est plus avec nous, ça va être chiant…! Mais j'pense pas qu'elle aimerait nous voir tout triste. Elle serait plus du genre « Amusez-vous, les kids! Et il y a pas de fêtes sans pétard ou d'incendie…! »

-C'est en effet un truc que ta mère pourrait dire…, convia Sam, souriant en coin.

-Alors, ne me fait pas cette triste mine… Tu te rappelles du texte, au moins? demanda le lagomorphe, Sam hochant la tête.

-Pour sûr…!

-Parfait! J'dois juste dire au revoir à mamie et je serais près à y aller…! commenta Max…

…devant préparé ses dernières choses pour le coup de théâtre de ce soir!