Hey ! Pour ce chapitre essentiellement centré sur Melian, j'ai pas mal repris les discours de Dumbledore et les dialogues du livre, pour coller au maximum aux personnages (surtout Karkaroff et Mme Maxime en fait) tout en essayant de retranscrire les émotions d'un champion volontaire et Serpentard… j'espère que c'est réussi ! XD

Enjoy and review !

Chapitre 4 : La Coupe de Feu

M

Melian avait à peine eu le temps de réaliser ce qui venait de se passer, qu'il se retrouvait attablé avec les élèves de Durmstrang, qui avait choisi la table de Serpentard, probablement à cause de la quantité de sang-purs présents.

Les élèves de Beauxbâtons avaient préféré les Serdaigle, peut-être à cause de leur code couleur. Melian, qui avait pris l'habitude de s'assoir en face de Liam, avait désormais la vue gâchée par un français. Un français qui avait l'air plutôt mignon, mais tout de même.

Au moins, Krum s'était assis à l'autre bout de la table, avec Malfoy et sa cour. Ils avaient brièvement et involontairement échangé un regard, et s'étaient immédiatement détournés. Melian ne savait pas comment Krum savait qu'il était un Forester, mais il avait été lui aussi élevé pour détester la famille adverse.

« Laisse-moi récapituler… l'un des élèves d'une école adverse, qui sera probablement nommé Champion vu sa réputation, est censé être ton ennemi public numéro un, à cause d'une rivalité qui dure depuis quatre-vingts ans ? » dit Alexandre, médusé.

« Soixante-dix-neuf, en fait. » corrigea Melian. « Ne me regarde pas avec ces yeux-là ! Les Rowle n'ont pas adressé la parole aux Greengrass depuis deux cents ans ! »

« Ma famille est en conflit avec plusieurs familles étrangères. » ajouta Terrence.

« Certaines familles avec qui nous faisions du commerce refusent de nous adresser la parole à cause d'un malentendu vieux de trente ans, c'est la raison pour laquelle la compagnie de mon grand-oncle a fait faillite. » raconta Jade.

« D'accord, c'est courant chez les sang-purs de ne pas se parler pendant des décennies… mais c'est différent quand ça concerne un joueur de Quidditch mondialement connu ! » protesta Alexandre.

« Les Forester détestaient les Krum bien avant qu'il ne devienne joueur de Quidditch. » objecta Melian.

« Pour quelle raison, exactement ? » demanda Jade. « Je sais que le malentendu de ma famille vient d'un de mes oncles, qui s'est rebellé et a refusé de rejoindre Vous-Savez-Qui, mais… »

« Je crois que mon grand-père est allé en Bulgarie pour implanter son commerce forestier là-bas, et qu'il s'est disputé avec le chef de famille des Krum… vous savez, on a tous cette personne qu'on déteste instantanément… et bien parfois ça peut avoir des conséquences dramatiques. »

Alexandre s'apprêtait à répliquer – probablement parce que son explication n'avait aucun sens – mais il fut coupé par deux sorcières de Durmstrang, assises suffisamment proche d'eux pour avoir entendu le mot « Krum ».

« Vous parlez de Viktor ? » demanda une fille à la peau blanche, aux cheveux blonds très clairs, et aux yeux bleus – probablement originaire du nord.

« Tu parles anglais ? » s'étonna Jade.

« Oui, je suis l'une des seuls à parler votre langue. » confirma-t-elle. « Je m'appelle Alevtina Krasota. Je suis russe mais mes parents m'ont appris à parler anglais. »

Melian et ses amis se présentèrent, et l'amie d'Alevtina – une jeune fille brune, à la mâchoire carrée et des épaules plus fortes que celle de Melian – leur expliqua, dans un anglais approximatif, qu'elle était originaire de Hongrie et s'appelait Csilla (prononcé chila) Hatalom.

« Vous allez vous présenter au Tournoi ? » demanda Alevtina.

« Et le remporter ! » dit Alexandre, avec un clin d'œil.

« Parce que tu penses avoir une chance contre moi ? » rétorqua Alevtina, avec un sourire narquois qui fit rougir Alexandre – prouesse encore jamais réalisée auparavant.

Csilla marmonna quelque chose à Alevtina en russe – apparemment la langue obligatoire à Durmstrang – en jetant au passage un regard dans la direction de Krum. Elles devaient se dire qu'elles ne seraient jamais les favorites pour devenir Championnes de leur école.

« Au fait… il y a une question qu'on se posait… » dit Alevtina. « C'est vrai que le Garçon-qui-a-Survécu est ici ? »

Melian réprima son envie de lever les yeux au ciel, et pointa du doigt la table des Gryffondor, où Harry discutait avec ses amis.

« Il n'aime pas trop l'attention. » les prévint-il. « Vu qu'il est célèbre parce que ses parents ont été assassinés. »

Les deux étrangères comprirent le message et changèrent de sujet. Ses amis, en revanche, lui jetaient des regards surpris. Il n'était pas du genre à défendre le Golden Boy de Dumbledore – du moins, pas en public.

Depuis qu'Harry avait sauvé sa petite sœur, Melian le considérait comme un gars bien, et surtout, comme un allié sur qui il pourrait compter. Mais c'était le genre de jugement qu'il ne pouvait pas avoir devant ses camarades de maison.

« Eh, ce n'est pas Croupton, là-bas ? » demanda Alexandre, en désignant la table des professeurs.

« Si, et Verpey est avec lui. » confirma Melian. « Sans doute parce qu'ils ont participé à l'organisation. »

« A mon avis, ils font partie du jury. » dit Jade.

« Taisez-vous, le… »

« Le vieux va parler. » coupa Alexandre, en imitant le ton haut perché de Terrence.

Melian pouffa de rire devant le regard meurtrier de son ami – pas très convaincant venant d'un garçon haut comme trois pommes.

« Le moment est venu. » déclara Dumbledore. « Le Tournoi des Trois Sorciers va commencer. Mais d'abord, laissez-moi présenter à ceux qui ne les connaissent pas encore M. Bartemius Croupton, directeur du Département de la coopération magique internationale et Ludo Verpey, directeur du Département des jeux et sports magiques. »

Il y eut des applaudissements – plus nombreux pour Verpey, grâce à sa réputation de batteur et son air sympathique – avant que Dumbledore ne poursuive son discours.

« M. Verpey et M. Croupton ont travaillé sans relâche au cours des derniers mois pour préparer le Tournoi des Trois Sorciers, et ils feront partie avec Mme Maxime, le professeur Karkaroff et moi-même du jury chargé d'apprécier les efforts des champions. »

L'attention de Melian, qui avait légèrement dévié, se reporta immédiatement sur son directeur. Il n'était pas le seul – tous les élèves s'étaient immobilisés au mot "champion".

« Le reliquaire, s'il vous plaît, M. Rusard. » demanda Dumbledore, parfaitement conscient de l'excitation de ses élèves.

Rusard s'avança, en portant un grand coffre de bois incrusté de pierres précieuses, qu'il déposa sur la table des professeurs. Le coffre avait l'air très ancien, et quelque chose se tordit dans l'estomac de Melian lorsqu'il comprit ce qu'il renfermait.

La Coupe de Feu

Le juge impartial qui choisirait les candidats dignes de participer au Tournoi. Son objectif. Il avait déjà envie de noter son nom sur un papier et le déposer dans la Coupe. Peut-être que le feu deviendrait vert, en accord avec les couleurs de sa maison ? Ses grands-parents négligeaient toujours cette partie.

Le nom de Brennus Forester a jailli de la Coupe, alors même que d'autres candidats venaient de familles déjà très influentes. La Coupe l'a préféré aux Malefoy, aux Rosier, aux Black… il est devenu une légende… C'était à peu près tout ce dont il se souvenait de l'histoire de son ancêtre.

Melian réalisa qu'il avait cessé d'écouter Dumbledore, qui ouvrait à présent le coffre en bois. Il en sortit une grosse coupe en bois grossièrement taillée, d'où jaillissaient des flammes bleues.

« Quiconque veut soumettre sa candidature pour être choisi comme champion devra écrire lisiblement son nom et celui de son école sur un morceau de parchemin et le laisser tomber dans la Coupe. » expliqua Dumbledore. « Elle annoncera les Champions demain soir, ce qui vous laisse vingt-quatre heures pour déposer votre candidature. »

Il expliqua ensuite qu'une Limite d'Âge empêcherait les élèves trop jeunes de participer, même si Melian remarqua que bon nombre de sixièmes années murmuraient entre eux avec des airs conspirateurs.

Ils peuvent bien essayer… personne ne peut tromper une Limite d'Âge.

« Demain ? » proposa Jade.

« Quand il y aura plein de monde, pour leur en mettre plein la vue ! » s'extasia Alexandre.

« C'est là qu'elle te renvoie ton nom à la figure… » ricana Melian.

Alexandre eut l'air sincèrement horrifié, comme si l'idée ne lui avait jamais traversé l'esprit. C'était incroyable comme il pouvait être si arrogant, sans même s'en rendre compte. Il pensait réellement être choisi comme champion, alors même qu'il n'était pas le seul à concourir.

Le lendemain matin, ils se levèrent aux aurores, leurs bouts de parchemin à la main, et se rendirent nerveusement dans le Hall, où la Coupe les attendait. Ils attendirent qu'une foule se soit rassemblée, puis que les élèves de Durmstrang aient posé leurs candidatures, avant de finalement se lancer.

« On y va ? » demanda Alexandre.

« Pars devant, on te suit. » assura Terrence, avant de se tourner vers Jade et Melian. « S'il a un problème, personne ne nous verra… »

Melian pouffa de rire, et suivit ses amis. Les élèves s'écartèrent pour les laisser passer, l'air dégoûtés à l'idée d'avoir un champion de Serpentard. Fallait s'y attendre, j'imagine… ils doivent tous être pour Diggory…

« Vas-y, Mel ! » s'exclama quelqu'un dans la foule. Melian reconnut la voix d'Ellana et ses amies et sourit, un nouvel espoir naissant dans son ventre.

Rassuré par le soutien de sa sœur, Melian s'approcha de la Coupe et laissa tomber son bout de parchemin à l'intérieur, suivit de ses amis. Quelques Gryffondor les huèrent, mais le reste applaudit poliment.

Le reste de la journée passa si rapidement que Melian ne comprit ce qui allait se produire que lorsque Rusard apporta la Coupe de Feu à la table du directeur. Il avait mis son nom dans la Coupe, le matin-même. Il avait rêvé de devenir champion dès l'annonce du Tournoi, à la rentrée.

Pourtant, à aucun moment il n'avait véritablement compris ce que cela signifierait.

« La Coupe de Feu ne va pas tarder à prendre sa décision. » annonça Dumbledore. « Lorsque le nom des champions sera annoncé, je demanderai aux heureux élus de venir jusqu'ici et d'aller se regrouper dans la pièce voisine, où ils recevront leurs premières instructions. »

Et si je suis choisi ?

Pris de panique, Melian regarda frénétiquement autour de lui, à la recherche d'une sortie, n'importe quoi qui pourrait lui permettre de s'enfuir.

« Hey… calme-toi, Mel. » le rassura Ellana, qui avait tenu à s'assoir à côté de lui pour la révélation. « Tu feras un champion formidable ! »

« Qu'est-ce qui te fait croire qu'il a peur d'être choisi ? Ce ne serait pas plutôt l'inverse ? » s'étonna Jade.

Melian serra les dents en voyant sa sœur et son amie interagir. Cela ne leur arrivait pas souvent, et généralement, cela tournait toujours à la dispute. Elles n'étaient juste pas faites pour s'entendre.

« Je le connais suffisamment pour le savoir ! » répliqua sa sœur. « Il pense toujours à ce qui va se passer après. S'il n'est pas choisi, c'est juste une opportunité ratée. S'il est choisi, il devra participer à un concours possiblement mortel, en plus d'être au centre de l'attention… »

« Merci, Ella, tu as parfaitement pointé du doigt tout ce qui me donne envie de me tirer d'ici. » dit Melian. Le sarcasme était une méthode de défense, dans la famille.

« De rien, Mel. Oh, regardez, ça va commencer ! »

Ils se tournèrent d'un même mouvement vers la Coupe de Feu, dont les flammes tournèrent brusquement au rouge, en projetant une gerbe d'étincelles. Un instant plus tard, une langue de feu jaillit et un morceau de parchemin noirci voleta dans les airs.

Le silence était intenable, comme si Dumbledore faisait exprès de prendre son temps pour lire le nom inscrit sur le parchemin.

« Le champion de Durmstrang… sera Viktor Krum ! » annonça le directeur.

Un tonnerre d'applaudissement retentit dans la salle, pendant que Krum se levait et partait rejoindre la salle adjacente. Melian remarque que les camarades de Krum ne semblaient pas particulièrement surpris de la tournure des évènements.

« Imagine si tu es choisi… la rivalité entre nos familles va devenir insoutenable… » pouffa Ellana.

Si je suis choisi…

Il n'eut pas le temps de répondre, car la Coupe de Feu éjecta un nouveau parchemin, dans une gerbe d'étincelles rouges.

« Le champion de Beauxbâtons… » déclara Dumbledore. « Il s'agit de Fleur Delacour ! »

Une jeune fille, trop belle pour être complètement humaine, se leva avec grâce et partit rejoindre Krum. Plusieurs de ses camarades – surtout les filles, qui la regardaient d'un air mauvais – éclatèrent en sanglots. Là encore, ils n'avaient pas l'air très surpris. Chaque école semblait avoir déjà choisi son champion.

« Woah… elle est tellement belle… » murmura Ellana, la voix emplie d'admiration.

Trop chou… pensa Melian en regardant sa petite sœur observer de loin sa nouvelle idole, avant de réaliser que le prochain champion serait celui de Poudlard.

« Le champion de Poudlard… » commença Dumbledore, « est Melian Forester ! »

Les exclamations qui s'élevaient de la table de Serpentard étaient assourdissantes – heureusement, car Serdaigle et Poufsouffle se contentaient d'applaudir poliment, et certains Gryffondor huèrent même Melian alors qu'il rejoignait les autres champions.

« C'est mon grand-frère ! » entendit-il Ellana s'exclamer, alors qu'il quittait sa table.

Un sourire attendrit aux lèvres, il passa devant la table des professeurs, où Snape le regardait une fierté évidente. Les autres professeurs – surtout les directeurs de maison, à vrai dire – le regardaient avec un mélange de choc et de déception, malgré leurs sourires de façade.

Dans la pièce voisine – beaucoup plus petite, et dont les murs étaient couverts de portraits – se trouvaient Krum et Delacour, qui attendaient près de la cheminée. Melian ne manqua pas la surprise dans les yeux du bulgare lorsqu'il le vit arriver.

« Melian Forester, c'est ça ? » demanda Delacour, avec un sourire qui se voulait probablement aimable. « Je suis Fleur Delacour, c'est un plaisir de faire ta connaissance. »

« De même. » répondit Melian, avec un sourire poli, avant de se tourner vers Krum. « Et tu dois être Viktor Krum ? »

La star de Quidditch eut l'air choqué qu'il fasse semblant de ne pas le connaître, et il accepta de bonne grâce de lui serrer la main. Melian se doutait qu'il avait l'habitude d'être reconnut partout où il allait, et d'après ce qu'il avait pu voir avec Harry, ce n'était pas toujours très agréable. Peut-être n'avaient-ils pas besoin de continuer cette discorde futile entre leurs deux familles.

La porte s'ouvrit à nouveau, et Melian s'attendait à voir les professeurs arriver. Sauf qu'il s'agissait d'Harry, un air désespéré sur le visage.

« Harry ? Qu'est-ce que tu fais là ? »

Mais le Gryffondor était trop choqué pour répondre. Ce fut Ludo Verpey qui leur apporta des explications.

« Extraordinaire ! Absolument extraordinaire ! » s'exclama-t-il. « Mademoiselle, Messieurs… permettez-moi de vous présenter – si incroyable que cela puisse paraître – le quatrième champion du Tournoi des Trois Sorciers ! »

Hein ?

Melian crut un instant qu'il avait mal entendu, mais Harry avait bel et bien été choisi pour participer au Tournoi. Sauf que, à en juger par son air sombre, ses tremblements, et son regard qui cherchait la sortie la plus proche, Harry n'avait pas la moindre intention de devenir champion.

« Ce n'est pas possible ! » s'exclama Melian. « Il ne peut y avoir que trois champions ! »

Harry lui jeta un coup d'œil reconnaissant, et Melian comprit qu'il avait vu juste.

« Je suis d'accord, c'est impossible, et puis ce garçon est beaucoup trop jeune ! » renchérit Delacour.

« Nous sommes tous très étonnés… » dit Verpey. « Mais son nom est sorti de la Coupe, et à ce stade… je pense qu'il n'est plus possible de reculer. C'est dans le règlement, on est obligé de… Harry n'a plus qu'à faire de son mieux pour… »

La porte s'ouvrit de nouveau à la volée, sauvant Verpey de son explication foireuse, et Dumbledore, Croupton, Karkaroff, Mme Maxime, McGonagall et Snape entrèrent dans la salle. Karkaroff et Mme Maxime rejoignirent leurs champions, pendant que Snape faisait de même avec Melian.

Seul Harry restait seul, au milieu de la pièce, sous les regards furieux et étonnés des adultes.

« Ne vous inquiétez pas… » chuchota Snape à Melian. « Nous n'allons pas laisser Potter s'en tirer de cette manière… »

« Enfin, professeur ! Vous voyez bien que ce n'est pas de sa faute ! » s'insurgea Melian, s'attirant des regards médusés du reste de la salle.

« Dambleudore, pouveuz-vous me dire ce que signifie cette pleusanterie ? » demanda Mme Maxime, d'un ton supérieur.

« J'aimerai également le savoir, Dumbledore. » ajouta Karkaroff.

Melian ne put s'empêcher de s'écarter imperceptiblement du directeur de Durmstrang. Il connaissait bien la réputation de l'homme, tout comme ses activités durant la guerre. Être un rapporteur n'aurait pas dû lui permettre d'échapper à Azkaban.

« Deux champions de Poudlard ? Je ne me souviens pas d'avoir entendu dire que l'école d'accueil avait le droit de faire concourir deux champions – ou bien n'aurais-je pas lu le règlement avec suffisamment d'attention ? » poursuivit Karkaroff.

« Tout cela me pareut absolument impossible. » dit Mme Maxime. « Potdelard ne peut pas avoir deux champions, c'est beaucoup trop injuste ! »

Il détestait penser cela, mais Melian ne pouvait s'empêcher de comprendre le point de vue des deux directeurs. Pour eux, Poudlard avait triché pour doubler ses chances de gagner le Tournoi. Seulement, en faisant cela, ils négligeaient totalement la volonté d'Harry, qui aurait clairement préféré spectateur dans cet évènement.

« Potter est le seul responsable de cette situation… » commença Snape, mais Melian lui donna un coup de coude – au risque de se faire réprimander plus tard – pour le faire taire.

« Harry, est-ce que tu as mis ton nom dans la Coupe ? » demanda Dumbledore, d'un ton un peu trop calme compte tenu de la situation.

« Non. » répondit fermement Harry.

« As-tu demandé à un élève plus âgé de déposer ton nom dans la Coupe ? » demanda le directeur.

« Non ! » s'offusqua Harry.

Son regard se faisait de plus en plus paniqué au fur et à mesure que les directeurs protestaient et l'accusaient de mentir. Mme Maxime commençait même à insinuer que Dumbledore avait commis une erreur avec sa Limite d'Âge.

Pris de pitié, Melian prit une inspiration, puis il alla se placer à côté de son ami.

« Si je puis me permettre, la question n'est pas comment cet incident a pu se produire – même si je suis convaincu qu'Harry est trop intelligent pour risquer volontairement sa vie – mais plutôt y a-t-il un moyen d'arranger les choses ? »

« J'ai bien peur que non. » répondit Croupton, qui, à la lumière du feu, avait l'air bien mal en point, peut-être à cause de la fatigue causée par la préparation du Tournoi. « Nous devons respecter les règles, et les règles indiquent clairement que les candidats dont les noms sortent de la Coupe de Feu doivent participer au tournoi. »

« Vous pouvez le croire, Barty connait le règlement par cœur ! » confirma Verpey.

Mais Karkaroff n'en n'avait que faire, trop occupé à demander à ce que chaque école dispose de deux champions, pour équilibrer les chances, allant même jusqu'à menacer de se retirer du Tournoi. Melian trouvait qu'il exagérait un peu, ce n'était qu'une compétition amicale entre trois écoles.

Karkaroff fut interrompu par l'arrivée de Maugrey, qui avait un étrange sourire moqueur et méprisant chaque fois qu'il se tournait vers le directeur de Durmstrang.

« Vous ne pouvez pas retirer votre champion maintenant, Karkaroff. Il est lié par un contrat magique, comme l'a indiqué Dumbledore. Les champions ont l'obligation de concourir, et cela inclut Potter. Plutôt pratique, non ? »

« Pratique ? Je ne comprends pas ce que vous voulez dire ! » protesta Karkaroff, que la présence de Maugrey rendait étrangement mal à l'aise.

« Vraiment ? De toute évidence, celui qui a mis le nom de Potter dans la Coupe savait qu'il serait choisi. »

« Et de toute évidence, c'euteut quelqu'un qui vouleut doubleu les chances de Potdelard ! » s'exclama Mme Maxime.

« Je suis d'accord avec vous, Madame Maxime… » commença Karkaroff.

« C'est ridicule ! » protesta Melian. « Il est à peine en quatrième année, il n'a pas la moindre chance face à nous ! »

« Exactement, Forester. » approuva Maugrey. « Ce quelqu'un espérait sûrement que Potter ne réussisse pas, au contraire. »

« Vous n'insinuez tout de même pas… ? » s'étonna Karkaroff.

« Que celui qui a fait ça espère que Potter va en mourir ? Si, c'est ce que j'insinue. »

Harry blêmit en entendant Maugrey, et Melian posa sa main sur son épaule pour le réconforter. Le pauvre n'avait vraiment pas de chance… les menaces de mort tombaient toujours sur lui. Les profs n'arrangeaient rien… même McGo ne s'était pas mise de son côté, alors qu'elle était sa directrice de maison.

Le silence tendu fut brisé par Karkaroff, qui fit remarquer, d'une voix emplie de sarcasme, que Maugrey considérait sa matinée perdue si, à l'heure du déjeuner, il n'avait pas découvert au moins six complots pour le tuer.

Melian leva les yeux au ciel devant tant de mauvaise foi. Il aurait voulu intervenir, mais Snape lui fit non de la tête. Il risquait de se faire des ennemis inutiles, et de toute façon, personne ne l'écouterait. Alors il attendit que les profs finissent de se disputer, pour qu'enfin quelqu'un leur annonce le contenu de l'épreuve.

« Comment cette situation a été créée, nous n'en savons rien. Il me semble cependant que nous n'avons d'autre choix que de l'accepter. » dit finalement Dumbledore. « Melian et Harry ont été choisis pour concourir au tournoi, et ils vont tous les deux participer, ne serait-ce que parce qu'ils sont liés par contrat magique. »

Il attendit des protestations, mais les directeurs restèrent silencieux, pour une fois.

« Bon, alors on s'y met ? » s'exclama Verpey, d'un ton un peu trop réjoui. « Il faut qu'on donne leurs instructions aux joueurs, n'est-ce-pas ? Barty, à vous l'honneur… »

« Oui… les instructions, c'est ça… » marmonna Croupton, l'air de sortir d'une profonde rêverie. « La première tâche aura pour but de mettre votre audace à l'épreuve. Nous ne vous dirons donc pas à l'avance en quoi elle consistera. Le courage face à l'inconnu est une qualité très importante pour un sorcier… »

Le courage, hein ? Là, tout de suite, Melian n'était même pas sûr de trouver le courage nécessaire pour retourner à sa salle commune. Il ne se sentait pas du tout prêt à effecteur sa première tâche, contre un ennemi inconnu, qui-plus-est.

« La première tâche se déroulera le 24 novembre, devant les autres élèves et le jury. Les champions n'ont pas le droit de demander, ou d'accepter, une quelconque aide de leurs professeurs. Ils affronteront la première épreuve armés seulement de leurs baguettes magiques. Lorsque la première tâche sera terminée, ils recevront des informations concernant la deuxième tâche. »

Ils recevront des informations… mais de quelle manière ? Melian avait l'impression de s'imaginer le pire avant même que le Tournoi ait commencé.

Avant qu'il ne s'en rende compte, Dumbledore les avait renvoyés, lui et Harry, à leurs dortoirs, pour aller prendre du repos bien mérité. Comme s'ils étaient capables de dormir après ça. Melian décida d'en profiter pour parler à Harry, qui avait l'air d'en avoir grandement besoin.

« Ça va aller ? » demanda-t-il, inquiet.

« Pas vraiment le choix… » grommela Harry. « Merci, au fait. Je ne pensais pas que quiconque me croirait… »

« Rien qu'à ta tête, on peut voir que tu n'as pas la moindre envie de participer. » rétorqua Melian. « Tes proches, les gens à qui tu tiens et qui te connaissent, ils le verront tout de suite. Et c'est ça le plus important, non ? »

« Si… » concéda Harry, en retrouvant le sourire. « Avec un peu de chance, ces épreuves me tueront avant Voldemort ! »

Melian éclata de rire, mais au fond de lui, il admirait le Gryffondor. Après tout ce qu'il avait vécu, il arrivait toujours à plaisanter de sa situation. Peut-être devrait-il en prendre de la graine.

« J'imagine que pour toi, ça va être un jeu d'enfant ? » dit Harry. « Tu es plutôt bien entrainé… »

« Au pire, je demanderai à Ella de m'aider… mais c'est vrai que, si on doit se battre contre quelque chose, je ne devrais pas avoir trop de problèmes… » admit-il. « Et ne t'inquiètes pas trop ! Après tout, ton talent, c'est de survivre. »

Harry eut un rire jaune, mais il semblait déjà plus soulagé. Il doit tellement avoir l'habitude que les gens croient les rumeurs au lieu de l'écouter, réalisa Melian.

« Même si le reste de l'école, Durmstrang et Beauxbâtons pensent que tu as mis ton nom dans la Coupe, n'oublie pas qu'il reste des gens suffisamment intelligents pour savoir que ce n'est pas le cas, d'accord ? » dit-il, avec un sourire encourageant.

« Merci, Forester. Je pensais que les Serpentard étaient tous des crétins avant de te rencontrer… » avoua-t-il. « Mais heureusement vous n'êtes pas tous comme Malfoy ! »

Melian pouffa de rire, et avant de pouvoir s'en empêcher, il tapota la tête d'Harry, dérangeant ses cheveux déjà bien emmêlés au passage.

« T'as sauvé ma sœur, mec. Je ne peux pas faire mon Malfoy devant quelqu'un qui risque sa vie pour quelqu'un qu'il ne connait pas. »

Harry rougit sous le compliment et marmonna un « n'importe qui aurait fait la même chose » qui ne trompait personne.

« Bon, je vais y aller. Ron et Hermione doivent s'inquiéter pour moi… »

« Je vais y aller aussi. Ellana doit s'inquiéter pour toi. »

Ils rigolèrent, avant de partir chacun de leur côté, direction leurs salles communes respectives.

Lorsque Melian entra dans la salle commune de Serpentard, le silence se fit immédiatement. Puis, très vite, ses camarades se mirent à applaudir et le féliciter, dans un beau brouhaha à la fois oppressant et soulageant.

« Tu l'as fait ! Alors qu'on pensait tous que Diggory serait choisi ! » se réjouit Alexandre.

« La Coupe a raison : de nous tous, t'es celui qui est le plus digne d'être champion de Poudlard. » déclara Terrence – ce qui surprit Melian, car il n'était pas du genre à faire des compliments à n'importe qui.

« Tu vas gagner, c'est certain ! Et on sera là pour t'aider ! » dit Jade, avec un sourire encourageant.

« Pour être honnête, tant que c'est un Serpentard qui est champion, je m'en fous de pas avoir été choisi ! » admit Warrington, en lui frappant amicalement l'épaule.

« Sois certain que toute la société sorcière britannique sera pour toi. » dit Draco, ce qui devait être sa version d'un encouragement, soudoyer des gens pour le soutenir.

Assailli par des dizaines d'élèves, dont certains qu'il n'avait jamais rencontré auparavant, Melian eut du mal à s'extirper de la foule pour trouver un coin tranquille avec ses amis. Tout le monde voulait le féliciter, lui montrer son soutien, l'encourager, savoir quand aurait lieu la première tâche et en quoi elle consisterait… avant que, finalement, la question fatidique ne soit posée.

« Et Potter ? Il va vraiment participer ? »

Aussitôt, le silence se fit, et tout le monde le regarda avec curiosité.

« Il n'a pas le choix, il est lié par un contrat magique. » expliqua Melian.

« Et comment il a fait pour mettre son nom dans la Coupe alors qu'il est trop jeune ? »

« Il… euh… il ne sait pas, ce n'est pas lui qui a mis son nom dans la Coupe. Pour être honnête, il n'avait pas l'air de vouloir participer du tout. »

« Pourquoi ne voudrait-il pas participer ? C'est l'occasion rêvée… »

« N'importe qui aimerait être à sa place ! »

« Je suis sûr qu'il ment et qu'il a trouvé un moyen de tricher… »

Face à la montagne de questions et de remarques, Melian n'eut pas l'occasion de défendre son ami, bien qu'il trouvât injuste le jugement de ses camarades. Et en même temps, il comprenait que, s'ils avaient été à la place d'Harry, ils auraient profité de cette opportunité. Peut-être devrait-il expliquer à Harry qu'admettre être la victime de l'histoire ne lui ferait pas gagner le soutien du public.

« Hey… comment ça va ? » s'enquit Ellana, après avoir enfin réussi à l'écarter de la foule.

« Moi, ou Harry ? » plaisanta Melian, avant de perdre son sourire devant son regard noir. « Je stresse un peu, parce que la première épreuve testera notre courage et que je n'ai pas la moindre idée de ce qui va se passer, mais à part ça… ça va, je crois. »

« Le courage ? Vous devrez sans doute affronter quelque chose, alors. Des créatures magiques, peut-être ? » réfléchit-elle à haute voix.

« C'est pour ça que je suis content de t'avoir dans mon équipe ! » dit Melian, en serrant sa sœur contre lui.

« Et Harry, du coup ? Comment il va ? » demanda-t-elle en se dégageant de son étreinte.

« Les profs ne le croient pas quand il dit qu'il n'a pas mis son nom dans la coupe. Mais j'ai pris sa défense, et il avait l'air un peu plus rassuré en sortant. » répondit-il. « Le mieux que tu puisses faire, c'est lui montrer ton soutien. »

Ellana hocha la tête, les sourcils froncés, comme s'il lui avait donné une mission de la plus haute importance. Était-ce la compétition, ou le fait d'être à Poudlard, qui faisait ressortir son côté enfantin ? Melian n'aurait su dire. Elle passait en mode sang-pur dès qu'ils rentraient chez eux, après tout.

Penser à sa maison lui fit réaliser qu'il n'avait pas raconté à Ellana la conversation qu'il avait surpris entre ses parents. Elle ne savait donc pas que leur mère était, d'une manière ou d'une autre, la complice de leur père.

« Hey, Ella ? »

« Oui ? »

« Hum… il est tard, tu devrais aller te coucher. »

Une épreuve de courage, hein ? Dommage qu'il n'en n'ait pas.

E

Peu importe ce qu'elle faisait, Ellana ne pouvait oublier l'impression que son frère avait essayé de lui dire quelque chose, la veille, mais qu'il n'avait pas réussi à trouver le courage de lui parler. Elle commençait à comprendre pourquoi Harry détestait qu'on lui mente pour le "protéger".

Harry, justement, avait l'air de passer la pire journée de sa vie.

Les élèves de Poudlard étaient médusés de devoir choisir entre un Serpentard et un tricheur comme champion – surtout les Serdaigle et les Poufsouffle, même si quelques Gryffondor ne voulaient pas soutenir Harry – et avaient décidé de supporter les autres écoles à la place.

Au moins, Melian veut concourirHarry le fait contre sa volonté, mais ça, personne ne veut le reconnaître.

Déterminée à redonner le sourire à son ami, Ellana chercha toute la journée un moyen de le contacter, avant de finalement le kidnapper à la fin des cours, alors qu'il rentrait, seul, à sa salle commune.

« Harry ! » appela-t-elle, une fois sûre qu'ils étaient seuls dans le couloir. « J'ai essayé de te parler toute la journée… »

« Pour me demander comment j'ai fait pour passer la Limite d'Âge ? » répliqua Harry, d'un ton sec.

« Pour te dire que je te crois. » rétorqua Ellana, vexée.

Harry rougit et s'excusa, l'air tellement confus qu'Ellana prit pitié de lui.

« Est-ce que, par hasard… tes amis ne t'ont pas cru ? »

« Hermione, si. Elle m'a même persuadé d'écrire à Sirius pour le prévenir avant qu'il ne l'apprenne par quelqu'un d'autre. Le problème, c'est Ron… il pense que je mens, que j'ai trouvé un moyen de mettre mon nom dans la Coupe et que je ne l'ai pas partagé avec lui ! » s'exaspéra-t-il. « Et Hermione me dit de le comprendre, parce qu'il est jaloux de ma célébrité… »

« Il est surtout idiot… » protesta Ellana. « T'abandonner au moment où tu as le plus besoin de lui, c'est juste lamentable ! Vous êtes amis depuis quoi, quatre ans ? Il ne peut pas prétendre être ton meilleur ami alors qu'il n'essaye même pas de t'écouter avant de te juger. »

« En même temps, je peux comprendre. Ses frères lui font déjà de l'ombre, et en plus de nous deux, c'est moi qui suis célèbre… »

« Weasley est célèbre à Poudlard pour être ton ami… et puis, ce n'est pas comme si tu voulais de cette célébrité. S'il ne s'en rend pas compte, c'est qu'il n'est pas un si bon ami que ça… je sais que si Cassiopée ou Anna étaient dans la même position, je leur demanderai toujours leur version de l'histoire avant de tirer mes propres conclusions. »

« Merci, d'ailleurs. Tu savais que ce n'était pas moi avant même que je te le dise, et tu m'as crû immédiatement. »

Ellana inspira, à la recherche des bons mots pour exprimer ce sentiment qui la poussait à soutenir Harry, peu importe ce qui lui arrivait. Parce qu'il lui avait raconté ses souvenirs les plus personnels ? Parce qu'il l'avait laissé écrire sa biographie ? A moins qu'elle se sente juste redevable après tout ce qu'il avait fait pour elle ?

« Tu m'as dit je ne sais pas combien de fois que tu détestais ta célébrité, que tu l'échangerais sans réfléchir avec tes parents. Tu trouves injuste d'avoir dû affronter tant d'épreuve à cause d'un psychopathe que tu ne connaissais pas avant tes onze ans. Je vois mal comment tu pourrais aller à la recherche du danger, alors qu'il vient naturellement à toi. »

« Ça a du sens, j'imagine… » commenta Harry.

« Alors, tu vas me dire ce qui t'es arrivé pour que tu sois dans cet état ? »

« A part le fait que je suis candidat contre mon gré dans un tournoi qui a déjà causé des centaines de morts ? »

Ellana hocha la tête, avant de regarder autour d'elle, à la recherche d'un endroit confortable où s'assoir pendant qu'il lui racontait les évènements de la journée. Ils s'installèrent sur le bord d'une fenêtre, qui donnait sur le Lac Noir.

« J'ai pu m'échapper du cours de potion avant que Snape ne se serve de moi pour tester les antidotes de la classe… »

« Bonne nouvelle, donc ? »

« Parce que j'ai dû aller à une séance photo avec le reste des champions. » termina-t-il, avec une grimace.

« Oh. Mauvaise nouvelle. »

« Partout où je vais, les gens me regardent comme si j'étais un ancien phénomène de foire qui est de retour sur le devant de la scène. »

« Ben… techniquement… c'est un peu ce qui s'est passé. »

Harry lui fit un regard noir, mais son sourire le trahissait. Il n'avait vraiment pas de chance, à croire qu'il avait été maudit à la naissance. Ce sera parfait pour mon livre ! se réjouit-elle, avant de se réprimander mentalement de profiter du malheur de son ami. On ne se refait pas.

« Ollivender est venu faire un examen de nos baguettes. Tu savais que celle de ton frère est l'une des plus capricieuse jamais créée ? Et qu'il ne l'a même pas fait intentionnellement. »

« C'est à cause de son ingrédient magique, un ventricule de dragon. Il provenait d'un magyar à pointe particulièrement grincheux, et ça se ressent dans la baguette. » expliqua Ellana.

« Je ne savais pas que les éléments influençaient autant la baguette… »

« Tu plaisantes ? C'est la partie la plus importante ! Tu peux tout dire sur un sorcier selon l'élément de sa baguette et sa provenance. »

Harry se rembrunit, et jeta un coup d'œil à sa propre baguette. Avait-elle dit quelque chose de mal ? Peut-être que son élément était spécial, comme celui de Melian… Il avait l'air si mal à l'aise qu'elle préféra changer de sujet.

« Et donc, tu as fait une séance photo ? »

« Ouais, avec les autres champions. J'ai aussi été interviewé par Rita Skeeter… »

« Pff… ce cafard ferait mieux de retourner dans la bouse de dragon d'où elle est sortie ! »

Harry écarquilla les yeux, avant d'éclater de rire. Ellana ne put s'empêcher de rougir. Ce qu'elle avait dit n'était pas si ridicule que ça… si ?

« Elle a une sacrée réputation, à ce que je vois. » commenta Harry, une fois sa crise de fou rire terminée.

« Tu n'es pas au courant ? Elle a passé tout l'été à écrire des articles sur le retour de M. Black, où elle raconte qu'il manipule le Ministère pour regagner sa liberté, qu'il est déjà en train de rassembler les anciens Mangemorts… elle l'a même accusé d'être derrière l'attaque de la Coupe du Monde. »

« Mais c'est stupide ! Il est assigné à résidence jusqu'à son procès ! Il vit avec une Auror ! » s'insurgea Harry.

« Sauf que ça, elle ne le sait pas. Sa localisation est confidentielle. En plus, si elle le savait, elle ferait quand même des commentaires, puisqu'il vit avec sa cousine. »

« Hein ? »

« L'Auror Tonks, chez qui il est assigné à résidence, c'est la fille d'Andromeda Tonks née Black. Sa cousine. » expliqua-t-elle. « Elle est assez connue chez les sang-purs pour avoir épousé un né-moldu. Toute une génération de rebelles… »

Ellana les enviait, tous ces sorciers qui avaient révolutionnés la société sang-pure, en contestant les traditions. Il y en avait eu quelques-uns au cours des siècles, mais leur nombre avait atteint son apogée pendant la guerre contre le Seigneur des Ténèbres.

« Bon, je prends notes de me méfier de Skeeter… » bougonna Harry. « C'est juste une personne de plus qui ne me croie pas… et qui va convaincre le reste du monde sorcier que je suis un délinquant qui a les larmes aux yeux à l'évocation de ses parents… »

« Tu sais… tous les élèves ne te détestent pas. »

« Parce qu'ils pensent que j'ai trouvé un moyen de perturber la Coupe pour lui faire croire que je pouvais participer au Tournoi ! Peu importe combien de fois je leur dis que ce n'était pas moi ! »

Il avait un vrai problème au niveau de son image… les gens ne le prenaient jamais au sérieux. Heureusement, Ellana avait la solution parfaite. Du moins, elle l'espérait.

« Dans ce cas… tu devrais changer de stratégie. Assume le fait d'être un champion, dis-leur que tu ne veux pas révéler ton secret… il vaut mieux passer pour un délinquant cool que pour une victime pleurnicheuse. »

« Je ne suis pas une victime ! »

Ellana se retint de lui dire qu'à cet instant, il avait un peu l'air d'être une victime. De toute façon, elle ne considérait pas ce mot comme une insulte. Les victimes souffraient, et personne ne devrait se moquer de quelqu'un qui souffre.

« Dans le sens littéral du terme, si. Dans tous les crimes, il y a un coupable et une victime. » fit-elle remarquer. « En tout cas, si tu veux le soutien du public, tu ne devrais pas viser le mec qui est encore une fois devenu célèbre sans le vouloir. Ça énerve, à force. Pourquoi lui et pas moi ? Si j'étais à sa place, j'en profiterai ! Tu vois le genre. »

« Donc je leur dis que j'ai fait exprès ? Mais… et les profs ? »

« Tu ne dis rien du tout. Tu la joues cool, mystérieux. Tu ne réponds pas aux questions, tu dis que c'est ton petit secret… »

« J'imagine que ça ne coûte rien d'essayer… »

« Yep ! Evite juste d'avoir l'air arrogant, ce ne serait pas bon non plus. Et puis, de toute façon, des gens vont te critiquer, ne l'oublie pas. »

« Merci, Ella. On se voit samedi pour la bio ? »

« ça me va. »

Ils se séparèrent, sans qu'Ellana ne comprenne pourquoi elle se sentait soudainement embarrassée. Peut-être parce qu'il l'avait appelé « Ella ». C'était le surnom que lui donnait sa famille et ses amis proches. Mais Harry est un ami prochealors pourquoi ça me gêne qu'il m'appelle comme ça ?

M

Depuis trois semaines qu'il avait été choisi comme champion, Melian avait toujours du mal à s'habituer à être reconnu dans les couloirs. Bien sûr, il n'était pas rare que des élèves de Serpentard viennent lui demander de l'aide en tant que préfet, mais ce n'était pas la même chose qu'avoir des fans.

Heureusement, tous les élèves ne passaient pas leur temps à lui courir après. Seulement la population féminine de plus de quinze ans, les Serpentard, et une bonne partie des Serdaigle et des Poufsouffle. Le reste était soit pour Harry, soit pour Krum et Delacour.

Le pire était les badges créés par Malfoy, qui pouvait soit dire « Vive Melian, le VRAI Champion de Poudlard » en lettres vertes scintillantes, soit « A bas Potter ! » en lettre rouge sang.

Melian avait essayé de persuader ses camarades de ne pas les porter, mais rien à faire.

« Les gens sont complètement fous, par Salazar ! » se plaignait-il auprès de Liam, après qu'une fille lui ait demander de signer sa main avec de l'encre indélébile. « Ils ne me laissent même pas m'entraîner ! Comment je vais faire, si je les déçois tous dès la première tâche ? »

« Tu révises tes sorts offensifs, tes techniques de combat et de défense et tu travailles ton agilité et ta vitesse depuis Halloween ! Je vois mal ce que tu pourrais faire de plus pour t'entraîner. » fit remarquer Liam.

Melian poussa un long soupir et repoussa son manuel de DCFM avancée au bout de la table. Il avait dans l'idée de mémoriser tous les sorts un tant soit peu utile d'ici la première tâche, soit deux jours plus tard.

« A moins que tu aies peur de décevoir tes fans ? » demanda son ami, avec un sourire narquois. « Tu sais pas le nombre de filles de Serdaigle qui sont venues me demander de te parler d'elle… paraîtrait que tu as un certain charme, avec tes cheveux blonds et tes yeux verts. »

« Mes cheveux sont châtains. »

« Dépend de l'éclairage, et puis de toute façon, aucune ne s'est jamais approchée à moins de vingt mètres de toi, donc comment pourraient-elles le savoir ? »

« Peu importe ! Personne n'insulte mes cheveux. C'est Alexandre qui a les cheveux blonds d'un surfeur moldu, pas moi ! »

Liam leva un sourcil, qui lui fit comprendre que sa colère était à la fois futile et ridicule. Par chance, Melian réussit à ne pas rougir, ce qui l'aurait enfoncé encore plus.

« Bref, j'ai trouvé un livre qui pourrait t'aider. » annonça Liam, en sortant de son sac un exemplaire de Défense contre les Créatures Magiques de type XXXXX.

Dans le monde magique, les créatures étaient répertoriées selon leur dangerosité. Les animaux de type X, XX et XXX pouvaient être utilisées comme animaux de compagnie, ou au moins être domestiquées. En revanche, au-delà, elles ne pouvaient être maitrisés que par des professionnels. Les dragons étaient un bon exemple de créatures XXXXX.

« Tu penses qu'ils nous feront combattre des animaux aussi dangereux ? » s'inquiéta Melian.

Comme s'il avait lu dans ses pensées, Harry apparut à leur table, les mains tremblantes et les lèvres nerveusement pincées.

« Hey, Harry ! Ça va ? »

« Je… j'ai parlé à Hagrid… ou plutôt, il m'a demandé de venir le voir… » bredouilla-t-il. « Il m'a montré ce qu'on va devoir affronter pendant la première tâche. Mme Maxime et Karkaroff le savent aussi, alors j'ai pensé que tu devrais être au courant… »

« Et alors ? On va affronter quoi ? » demanda Melian, un nœud se formant dans son estomac.

« Des dragons. La première tâche, c'est des dragons. » lâcha Harry, qui visiblement ne s'était pas encore remis du choc.

Melian cligna des yeux, avant de se tourner vers Liam.

« C'était quoi, déjà, le livre que tu voulais me montrer ? »