Me revoilà avec un écrit fait dans le cadre de la nuit FoF (réellement cette fois-ci) avec le thème naïf.
Pas grand chose à dire si ce n'est que je m'amuse bien à continuer à écrire cette histoire, alors je dois être ma meilleure lectrice.
Bonne lecture à toustes !
Ses yeux noirs continuaient à garder cette douce lueur, comme des étincelles. Mais des étincelles qui lui étaient impossibles de transformer en feu. Ace ne l'aurait jamais voulu et aurait tué quiconque aurait tenté d'attenter à cette si jolie lumière.
-C'est quand que tu reviens vivre avec nous ?
Luffy sautait presque sur place en prononçant ces mots. Il lui était littéralement impossible de rester en place plus que quelques instants. Ace avait toujours adoré l'énergie de son presque frère de sang. Qu'importe s'ils ne s'étaient connus qu'à l'âge respectif de cinq et neuf ans. Luffy était et resterait sa famille, qu'importe son sang, son histoire et même ses agissements.
-Je te l'ai déjà dit, pas tout de suite, répondit Ace en passant les mains dans les cheveux noirs de son frère.
Ses joues gonflèrent comme seuls les enfants pouvaient le faire pour montrer leur mécontentement. Et c'était exactement ce qu'était Luffy, un enfant de simplement seize ans. Qu'importe si Ace n'avait que vingt ans, qu'importe s'il savait mieux que quiconque qu'à l'âge de son frère cela faisait bien longtemps que son âme d'enfant avait perdu toute la pureté qu'on pouvait encore espérer.
-Mais c'est quand alors ? rouspéta Luffy tout en se dérobant de la prise de son frère.
-Un jour, promit Ace.
Les joues de Luffy se gonflèrent à nouveau comme des ballons alors que le rire d'Ace éclatait et que ses mains recherchaient les côtes de son frère entrainant alors sans attente l'hilarité de ce dernier.
-Luffy, il faut qu'on y aille.
-Mais Sabo, on vient juste d'arriver !
Le sourire de Sabo n'atteignait pas le reste de son visage où son regard toujours aussi acéré observait d'un œil attentif son environnement. Ils étaient bien loin d'une des planques de Barbe Blanche, bien sûr, jamais il ne laisserait Luffy s'approcher de sa famille de cœur. Il avait renié son sang lorsqu'il avait croisé les pas de Marco il y a de cela quelques années maintenant. Sabo avait compris, Luffy non. Aucun des deux n'avait eu le cœur de lui expliquer.
Lui expliquer quoi ? Que son frère chéri était un meurtrier, faisant partie de la lie de la société et lui crachait à la gueule dès que l'occasion se présentait ?
Alors rien ne dépassait la barrière de leurs lèvres. Et seul ces quelques rencontres qui se faisaient encore sous l'étroite surveillance d'un Sabo désapprobateur mais incapable de souffler cette étincelle de joie dans le regard de son frère. Ils ont été pendant tant d'années, celles-ci sombres de leur enfance, comme une famille tous les trois. Trois enfants laissés à eux-mêmes et qui, une fois réunis, ont juré de ne jamais rien les laisser les séparer. Rien, pas même le sang et la mort. Rien n'était plus important que la naïveté de leur plus jeune frère, les mensonges avaient alors toutes leur place.
-T'inquiète pas petit frère, on se reverra bientôt !
Le sourire solaire d'Ace en amena un semblable sur le visage de Luffy, même Sabo ne put réfréner son propre sourire. Les souvenirs et la douceur semblèrent comme palpables entre eux-trois, prenant tout l'espace disponible pour ne laisser que cet instant d'une douceur irréelle.
Irréel, c'était le mot. Car la réalité revint aussi violente que la sonnerie du portable d'Ace. Alors aussitôt Sabo sembla retrouver ses esprits, ses yeux déversant de nouveau cette rancœur, cette haine qui tentait de faire oublier cet amour familial qu'il avait partagé équitablement pendant tant d'années entre Luffy et Ace. Maintenant, rien ne restait que la déception lorsque Ace croisait le regard de Sabo. Il ne pouvait pas lui en vouloir.
-On se recontactera pour la prochaine fois.
Les mots de Sabo étaient froids, tout en tentant d'être caché par le doux sourire qu'il dirigea vers Luffy, son seul frère. Le sourire d'Ace ne quitta pas son visage avant que les deux silhouettes ne disparurent totalement.
Ace finit lui-aussi par quitter la table en terrasse de ce petit restaurant en centre-ville. Son Stetson orange abaissé, cachant son regard alors qu'il rappelait le correspondant qu'il avait manqué.
-Ouais ?
-Le flamant rose a pas compris le message apparemment.
Un nouveau sourire pris place sur le visage à demi caché d'Ace, celui de l'excitation la plus pure.
-Compris.
Le feu, partout. Les crépitements incessants, la chaleur devenue insupportable envahissait l'espace clôt.
Rien n'était plus important que ces flammes orangées léchant tout ce qu'elles pouvaient atteindre. Leur pouvoir était indiscutable, plus que tous les Hommes qui se battaient pourtant de toute leur âme pour tenter de protéger leur vie.
Plus puissant et fort qu'eux tous, bien plus que lui, Ace. Elles sont si belles ces flammes.
Alors qu'importe cette odeur pestilentielle des chairs en train de brûler. Qu'importent les hurlements de terreur et de douleur alors que les flammes léchaient les corps.
Qu'importe tout ça, seul le feu arrivait à se reflétait dans les pupilles dilatées à l'extrême d'Ace.
Le rire étranglé d'Ace lui fit cracher de nouveau du sang qui s'échoua au bord de son menton. Son rire redoubla encore un peu plus.
-Es-tu stupide Portgas ?
Les yeux gris et froids de Law rencontrèrent ceux d'Ace qui continua de rire de plus belle.
Ils avaient envoyé Ace à une adresse, un entrepôt qui lui était inconnu. Peu d'hommes avec lui mais d'après les renseignements c'était un lieu peu gardé. Mais il semblerait que le Joker savait être retord quand il le fallait. Car ce fut précisément le cas durant cette attaque. Il s'en était fallu de peu, mais il était arrivé lui et son immense Nodachi, son bonnet tacheté et son regard narquois. Cela avait suffi pour déconcentrer Ace qui ne s'attendait pas à le voir. Les quelques secondes suspendues suffirent pour qu'une balle traversa sa poitrine.
Boum, en plein dans la poitrine.
Ace ne pensait qu'au regard si doux de Luffy. Alors le regard froid de Law, comme dernière vision avant sa mort, au-delà d'apporter la haine, ces yeux gris apportaient ce qu'il n'avait pas ressenti depuis une époque bien lointaine.
-Je trouve ça hilarant pour être honnête, Law.
Le rire redoubla d'intensité encore une fois, s'accompagnant d'un grognement alors que Law apportait un tissu aseptisé sur la plaie sanguinolente.
-Tu ne devrais pas rire, tu mourras sinon, expliqua doucement Law alors qu'il appuyait sur la plaie. Je t'emmène avec nous pour te soigner.
-Nous ?
Ce pronom englobait deux hommes presque semblables dans leurs combinaisons blanches et leurs casquettes, ainsi qu'un autre aussi grand que large mais qui semblait gêné par sa carrure et ne cessant de se dandiner.
-Oui, fais-nous confiance et tais-toi.
Aucun des mots prononcés ne devrait rassurer, bien au contraire. Et pourtant, l'esprit endormi d'Ace par la douleur et le souvenir du regard pétillant de son frère lui interdirent de perdre tout espoir pour sa vie. Alors les mots fusèrent, car un homme au bord de la mort n'a que faire des principes, et Ace eut l'impression un cours instant de voir ces mêmes étincelles dans le regard gris de son vis-à-vis.
-Jamais je ne vous ferai confiance, mais à toi, peut-être.
Ace rata le regard étonné de Law, ces yeux gris qui se firent sérieux après avoir porté le corps du blessé dans cette salle sans fenêtre et n'apportant habituellement que la mort. Il ne vit pas cet esprit espéré, aminé de la volonté d'Hippocrate qui ne l'avait pas atteint depuis tant d'années. Seul l'espoir partageait leurs esprits, celui de revoir un regard impudent et sans frontières qui se moquait des a priori.
Alors les paupières d'Ace se fermèrent sans un doute lorsque Law se rapprocha.
