Bonsoir charmantes créatures ! J'espère que vous allez bien et que vous profitez de ce week-end de 4 jours. J'étais complètement épuisée par mes derniers examens donc je suis navrée de n'avoir rien posté depuis 10 jours, alors pour me faire pardonner je vous propose deux chapitres aujourd'hui (ils sont assez courts, désolée d'avance ahah). J'espère que cette histoire vous plaît toujours et qu'elle vous offre une occasion de passer du temps loin de toute la morosité du monde actuel.


Situation : deux mois plus tard

PS : pardon pour les fautes d'orthographe s'il y en a, enjoy ! :)


Le temps passait aussi lentement qu'à l'accoutumée, à la plus grande déception de Cheryl. Elle avait été persuadée qu'avec l'arrivée des nouveaux élèves, tout allait changer pour le mieux. Qu'ils animeraient joyeusement les cours de leurs remarques déplacées, que leurs éclats de rire résonneraient à longueur de journée dans les couloirs, qu'ils ajouteraient une touche de vitalité à la vie morne du lycée. Mais, apparemment, elle avait eu tort.

Rien n'avait réellement changé depuis qu'ils avaient fait leur apparition deux mois plus tôt. Ils s'étaient fondus dans la masse à la perfection. Bien sûr, ils gardaient leur veste en cuir et leur table dédiée à la cafétéria mais, à part ces rares éléments, ils ressemblaient à n'importe quels autres élèves de Riverdale High. Et Cheryl commençait sérieusement à s'ennuyer de cet environnement si familier et routinier. Elle n'était pas contre la sécurité que cela amenait, loin de là, mais elle se lassait de cette ville terne qui n'avait décidément rien de digne d'intérêt à lui offrir. A part une jeune fille brune qui attirait toute son attention. C'était épuisant, à force, de n'avoir d'yeux que pour Veronica Lodge, alors qu'elle était à des années-lumière de Cheryl. Dans un univers où la rousse n'avait littéralement aucune chance de la rejoindre.

Cheryl soupira, son menton posé dans sa paume, son coude sur la table. Son cours d'anglais était d'un ennui mortel et elle n'avait rien d'autre à faire pour se distraire que de laisser son regard couler sur les courbes parfaites de Veronica. C'était la seule heure de la journée où elles partageaient la même classe et où Cheryl ne choisissait pas une place au premier rang. Elle s'installait toujours au troisième pour avoir l'occasion de contempler la brune à la dérobée. C'était de la torture à l'état pur, mais elle ne pouvait s'en empêcher. De toute façon, ce n'était pas comme s'il y avait autre chose de vaguement intéressant qui aurait pu la captiver. Elle était en avance sur le cours car elle le travaillait en amont. Il n'y avait donc aucune autre occupation que celle à laquelle elle s'adonnait à présent. Enfin, c'était probablement une excuse, mais Cheryl n'avait pas vraiment envie de se l'avouer, alors autant laisser parler ses pulsions doucement et discrètement quand personne ne s'en rendait compte.

-Arrête de mater la copine de ton frère, c'est super gênant. Siffla une voix à la droite de Cheryl.

Cette dernière sentit son visage brûler d'un feu honteux et tourna son regard ahuri vers la personne qui avait parlé.

Toni Topaz.

La rousse ne lui adressait que très peu la parole. Elles étaient en binôme en chimie et n'interagissaient que lorsque c'était nécessaire. Leurs conversations étaient polies, courtoises et toujours en rapport avec le cours. Elles ne s'aventuraient jamais sur la pente des discussions personnelles, si bien que Cheryl ne savait absolument rien de la fille aux cheveux roses. Mais, apparemment, cela n'empêchait pas Toni d'avoir un excellent sens de l'observation et de l'avoir remarquée en train de fixer intensément Veronica.

Cheryl sentit sa gorge se serrer, incapable de prononcer le moindre mot pour se défendre ou pour démentir les faits. Elle ne savait quel était le pouvoir de la jeune Topaz, mais ses yeux la scrutaient avec une intensité si féroce que Cheryl crut qu'elle accédait librement à son âme pour y dénicher les pensées déviantes qui l'habitaient.

-Je… euh… non, je-ce n'est pas ce que tu crois. Bafouilla-t-elle dans un murmure.

Elle ne voulait pas attirer l'attention de son professeur – ou de Veronica – sur elles. La situation était suffisamment embarrassante, elle n'allait pas en rajouter.

Toni haussa un sourcil, pas convaincue pour un sou. Elle croisa les bras sur sa poitrine et se cala confortablement contre le dossier de sa chaise. Son bureau était placé à côté de celui de Cheryl, qui s'était légèrement penchée vers elle, si bien qu'elles pouvaient continuer de chuchoter sans déranger les autres ni se faire remarquer.

-Ah bon ? Tu n'étais donc pas en train de fantasmer ouvertement sur Veronica ? La questionna-t-elle, une pointe d'audace dans ses prunelles brûlantes.

Cheryl ne savait plus où se mettre ni comment répondre à sa camarade. Elle n'allait pas lui dire la vérité, c'était absolument inconcevable. Toni était bien la dernière personne à qui elle avouerait un tel secret.

Elle se râcla discrètement la gorge et inspira profondément pour reprendre un minimum de contenance, puis elle haussa les épaules.

-Ce cours est à mourir d'ennui, mon regard se pose où il peut. Et je pensais simplement au fait que Veronica a prévu passer la soirée à la maison, puisque Jason m'a avertie ce matin. Expliqua-t-elle.

Elle espérait sincèrement que Toni croirait son mensonge. Elle observa la jeune fille attentivement, pour voir si elle semblait douter de ses dires. Quelque chose passa dans les prunelles de la jeune Topaz puis elle hocha la tête et lâcha l'affaire. Elle reporta son attention sur leur professeur et Cheryl expira lentement par la bouche, son souffle tremblant.

Durant toute la fin du cours, elle jeta de rapides coups d'œil vers la fille aux cheveux roses, pour essayer de deviner ce qu'elle pensait. La plupart du temps, Toni écoutait ce que leur enseignant racontait et prenait des notes. A d'autres moments, elle fixait son cahier et semblait gribouiller distraitement sur les pages vierges. Elle ne lui portait visiblement plus aucun intérêt et Cheryl en était extrêmement soulagée.

Un drôle de sentiment fit néanmoins son apparition dans le creux de sa poitrine. Elle ne savait pas vraiment ce que c'était, mais elle avait une vague impression de déjà-vu. Il ressemblait curieusement à celui qui montait en elle quand sa mère lui posait une question sur elle, puis qui s'évanouissait à une vitesse étourdissante quand la jeune rousse se rendait compte que Penelope se contrefichait de la réponse.

Cela voulait-il dire qu'elle avait envie que Toni s'intéresse à elle ? C'était complètement stupide. Elle avait deux amis qu'elle adorait et qui lui étaient chers, elle n'avait pas besoin d'une troisième personne pour compléter l'équation.

Elle secoua la tête pour se sortir cette idée de l'esprit et pour tenter par la même occasion de faire disparaître l'étrange sensation de son corps, et écouta son professeur. Elle était en cours après tout, il était peut-être temps qu'elle essaie de se concentrer plutôt que de divaguer et de s'attarder sur une beauté brune ou une interaction rose.