Hi there ! Je suis contente que cette histoire plaise à certains :'D ça me fait trop plaisir et cela m'encourage beaucoup à continuer, j'ai beaucoup de chapitre d'avance, donc la publication sera régulière pendant un long moment ! Des bisous sucrés et légers !
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Burning like hell
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Chapitre 5
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Une poignée de noisette, quelques fraises et framboises, et beaucoup, beaucoup de champignons, furent leurs victorieuses trouvailles au cours de leur route. Ils étaient chanceux d'avoir trouvé une petite grotte sur leur chemin, et après que Zuko ait allumé un feu, Katara s'amusa à enfiler des champignons sur des fines branches de bois.
« Quoi ? » fit-elle alors qu'il la regardait étrangement « C'est pour que ça soit plus pratique ! »
« Si tu le dis, » dit-il en se frottant les mains prêt du feu. Il jeta un rapide coup d'œil vers l'extérieur de la grotte, le vent battait toujours son plein, et il se demanda si les autres s'étaient aperçus de leur absence, s'ils les cherchaient ou s'ils s'étaient mis à l'abris.
« Stupide tempête, stupide Sokka, » marmonna Katara tout en pointant sa brochette vers les flammes « on aurait jamais dû partir aujourd'hui. »
Il esquissa un sourire. Oui en effet, stupide Sokka qui ne voulait pas décamper de ses positions.
Il piocha une framboise et la fit rouler sous son palais avant de la croquer. Zuko adorait les framboises. Quand il était enfant, il passait ses après-midis à les cueillir avec sa mère dans les jardins du palais royale. Il lui semblait que c'était il y a des millions d'années.
« Au fait, » voulut-il savoir en la regardant par dessus les flammes « tu vas mieux ? »
Katara qui soufflait sur sa brochette végétarienne, plongea ses yeux de la couleur de l'océan dans les siens.
« Ca peut aller, » admit-elle avant de mâchouiller son premier champignon grillé « c'est pas pire qu'hier. »
« Donc, non, ça ne va pas mieux, » conclut Zuko en appuyant sa tête contre la paroi de la grotte.
« Je n'ai pas dis ça ! »
« Tu as dit que ce n'est pas pire qu'hier, » lui rappela Zuko « donc par là tu entends que tu as encore mal. »
« Oui mais c'est supportable, » rajouta t-elle en s'approchant un peu plus des flammes pour plus de chaleur.
Il l'observa un moment terminer sa brochette, puis il se passa une main dans les cheveux d'un geste nerveux. Il inspecta minutieusement ses ongles, avant de finalement se lancer : « Si jamais tu as besoin...tu sais que je peux t'aider, hein ? »
Katara qui avait tourné la tête vers l'entrée de la grotte la tourna lentement vers Zuko, et celui-ci crut que son cœur allait s'arrêter quand il s'aperçut qu'elle avait les joues empourprées.
« T'inquiète, ça va aller, je peux gérer cette douleur, » assura t-elle en détournant le regard.
Il n'insista pas. Il préférait s'arrêter de lui parler, avant qu'il ne dise une bêtise et enclenche soit une dispute, soit l'ignorance la plus totale. Zuko n'aimait aucune de ces deux situations. Il s'emmitoufla un peu plus dans sa cape, heureusement qu'il la portait lorsqu'il avait sauté d'Appa. Non seulement elle lui tenait chaud mais en plus elle lui permettait aussi de cacher sa cicatrice lorsqu'ils allaient dans un village. Il était primordiale que personne ne le reconnaisse.
« Zuko ? »
Il cligna un peu difficilement des yeux, il commençait à peine à s'endormir. Il fut surpris de voir Katara assise près de lui.
« Mmh ? »
« Je..je crois que... » elle paraissait buter sur chaque mot, comme si la moindre syllabe lui demandait un effort considérable « ...j'ai besoin de ta chaleur. »
Il se retint d'afficher un sourire trop content et fit mine d'être totalement blasé par cette situation. Il leva le bras et Katara vint se blottir contre lui, il posa sa main sur le ventre de Katara et commença à diffuser de la chaleur tout contre sa peau.
« Merci. »
Il marmonna un « de rien » à peine audible, et ferma de nouveau les yeux. Les seuls bruits qui les entouraient étant le crépitement des flammes ainsi que le clapotis de la pluie. Pour être tout à fait honnête, Zuko ne trouvait pas cette situation si désagréable, certes ils auraient dû retard sur leur planning, mais il n'avait pas à supporter les accolades de Sokka, les sarcasmes de Toph et voir Aang attirer toute l'attention de Katara.
C'était juste elle et lui.
Elle
et
Lui.
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Le cri strident de Katara le réveilla de plein fouet. En un rien de temps, il était en position accroupie et l'une de ses mains étaient déjà enflammé, prête au combat. C'était ça d'être soldat, c'était être prêt à tuer n'importe qui à n'importe quel moment.
Il lui fallut une vingtaine de seconde pour comprendre qu'il n'y avait personne dans la grotte à part eux, et que Katara avait crié parce qu'elle avait fait un cauchemar.
« Katara, » souffla t-il en lui effleurant l'épaule.
Celle-ci sursauta à son contact et le regarda d'un air horrifié, comme s'il était l'objet même de ses cauchemars. Elle était assise et recula jusqu'à butter contre la paroi de la grotte.
« Ne..ne me touche pas, » siffla t-elle tout en essayant de reprendre son souffle.
Zuko baissa sa main et détourna le regard un peu blessé qu'elle le rejette, encore une fois, avec autant de froideur. Il commençait un peu à en avoir marre de ce cercle infernale de « je t'approche puis je te fuis ». Un courant d'air glacé lui fit redresser les poils de ses avant-bras, et Zuko s'approcha des braises pour rallumer un feu.
Dehors il faisait encore nuit, et la pluie tombait encore. L'humidité de la grotte était désagréable et il le confort du temple commença à lui manquer. De plus, dormir à même le sol, commençait sérieusement à lui faire mal dans tout les membres de son corps. Génial, il allait être d'une humeur massacrante.
Le rapprochement avec Katara n'était décidément pas pour tout de suite.
Il lui lança un regard en coin. Elle était recroquevillée sur elle même, le front posé contre ses genoux. Ses épaules tremblaient, et il devina qu'elle pleurait.
Fait chier, il aurait aimé la consoler, la prendre contre lui, la bercer, peut importe la connerie qu'il fallait faire pour qu'elle arrête d'être triste, mais il ne pouvait pas, parce qu'elle ne voulait pas qu'il la touche.
Sauf si elle en avait besoin.
Je ne t'ai pas pardonné et je ne te fais toujours pas confiance, tu sais.
Zuko s'allongea prêt du feu et fixa le plafond caverneux. Il ne savait pas quoi faire de plus pour qu'elle lui pardonne . Merde, il avait sauté d'Appa pour elle ! Il l'avait sauvé de la noyade ! Comment ne pouvait-elle toujours pas lui faire confiance ?
Vexé au plus haut point, Zuko se tourna sur le coté, et essaya de se concentrer sur le crépitement des flammes plutôt que sur les pleurs de Katara.
Crush, ou pas crush, il ne ferait plus rien pour elle désormais.
La patience, il en avait assez donné.
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Ils marchaient depuis au moins deux heures dans le silence le plus totale. Lui devant, elle derrière. Leurs capuches rabattues sur leurs têtes pour éviter de prendre froid avec la pluie, ils s'ignoraient depuis le réveil. Tant mieux, parce que Zuko avait tellement mal dormi, qu'il n'avait envie de parler à personne. Il voulait juste trouver un putain de village, ou une putain de maison, pour au moins savoir dans quelle putain de direction était Alesia.
Il s'agaça lorsque son pied s'enfonça dans une flasque boueuse. Il était tout mouillé, il en avait marre de la pluie, marre de l'eau, marre, marre, marre.
Il y avait des jours comme ça, où il avait envie de tout brûler. Il s'arrêta brusquement et plissa les yeux. Au loin, il distingua dans le brouillard une maison où de la fumée s'échappait de la cheminée. Enfin ! Il eut à peine le temps de lever le pied pour contourner une énorme racine, lorsqu'il sentit Katara lui rentrer de dedans. Il se rattrapa in extremis avec une branche épaisse, et lança un regard noir à la jeune femme.
« Désolée, je ne regardais pas où je marchais, » s'excusa t-elle avant de lui passer devant.
« Effectivement, » grogna t-il à bout de nerf.
Il la vit rouler des yeux et il serra les dents tout en laissant, sans même s'en apercevoir, glisser ses yeux sur sa silhouette. Bordel, même cachée sous une fucking cape, il la trouvait quand même bonne !
« Oh, regarde une maison ! » s'exclama Katara avec une voix fatiguée.
Zuko leva les yeux au ciel. Il l'avait vu avant elle. Passant de nouveau devant elle, il marcha à pas rapide vers la maison. Il n'avait vraiment pas envie de parler avec d'autre personne mais au moins il ne serait plus seul avec elle. Il ne serait plus entrain de débattre dans sa tête sur l'envie qu'il avait de l'abandonner dans cette foret ou celle de l'embrasser jusqu'à ce qu'elle oublie l'idée même de respirer.
Putain.
Sauf qu'une fois arrivé, Zuko resta bêtement bras ballant devant la porte de la maison. Mmh. Il n'était pas doué pour engager la conversation avec de nouvelle personne...enfaite il n'avait strictement aucune envie de sympathiser avec un inconnu la maintenant, tout de suite. Alors il attendit que Katara le rattrape, et il lui lança un regard pour l'intimer à frapper. Celle ci roula des yeux mais lui obéit sans un mot.
« Quel surprise ! » fit une vielle dame en ouvrant la porte « Si je m'attendais à des visiteurs avec un temps pareil ! »
Zuko se mordit l'intérieur de la joue. La grand-mère était toute petite, pas plus haute que trois pommes.
« Nous sommes vraiment désolés de vous déranger aussi tard, » s'excusa Katara auprêt de la vielle dame « mais mon petit-ami et moi-même sommes perdus à cause de la tempête. »
PETIT AMI !
Zuko tenta vainement de cacher sa surprise, lorsqu'il sentit Katara se coller contre lui et lui prendre la main. À quoi jouait-elle ?
« Nous voulions savoir s'il étaient possible de passer la nuit chez vous, nous ne vous dérangerons pas beaucoup, nous partirons dès l'aurore, no... »
« Entrez, entrez, » la coupa la vielle dame « ne restez pas dehors, vous allez être malade ! »
Katara la remercia chaleureusement, et elle pinça l'avant-bras de Zuko pour qu'il en fasse de même. Sorcière, pensa t-il à l'intention de celle qui lui faisait perdre tout contrôle depuis des semaines.
« J'ai l'ancienne chambre de mon fils à l'étage, elle vous conviendrait, le lit est assez grand, » leur proposa la dame.
« Nous vous sommes tellement redevables, » fit Katara en lui souriant sincèrement.
« Oh, vous savez, si je peux me rendre utile, » fit la dame en haussant les épaules « et puis pour être honnête, ça fait longtemps que je ne croise plus de voyageurs avec cette guerre ! »
Zuko rabattu un peu plus sa capuche sur sa tête, et il sentit la main de Katara entrelacer un peu plus fortement la sienne.
« Et puis, j'adore la compagnie ! »
En effet, Zuko découvrit que la grand-mère s'appelait Allana, qu'elle était encore plus pipelette que Sokka, et que son fils partit combattre pour le Roi Ozai n'était plus revenu la voir depuis des années. Il en eut la nausée lorsqu'elle évoqua son fils. Ils profitaient de la gentillesse de cette femme, alors que lui, le Prince banni, était le fruit de l'homme qui la privait de son fils unique.
«Eh bien, ce jeune homme ne veut pas ce débarrasser de cette cape, elle est toute humide, vous allez attraper froid,» fit Allana en posant les mains sur ses hanches.
Katara ouvrit imperceptiblement les yeux en grands en fixant Zuko, et dit tout de suite à l'intention de leur hôte : «Euh non, il est trop timide, il..il est comme ça vous savez.»
Allana arqua l'un de ses sourcils blancs, et à son plus grand bonheur n'insista pas. Elle voulut cependant qu'ils partagent le souper du soir avec elle, et ils mangèrent avec appétits. Et au bout d'une longue tirade que Zuko trouva sans fin, Allana les conduisit à l'étage.
« N'hésitez à venir me voir si vous voulez plus de couverture surtout, je dors juste à coté ! »
« Merci encore, » dit Katara en lui prenant affectueusement la main.
Et Allana, ferma la porte et les laissa dans la chambre que Zuko trouva tout de même assez petite. Sauf le lit. Le lit était vraiment correct, mais il n'y en avait qu'un. Il grimaça. On aurait dit un cliché romantique typique des histoires d'amour que lisait son oncle.
Est-ce qu'il était censé se proposer pour dormir au sol et lui laisser le lit comme dans toute ses stupides histoires à l'eau de rose ?
Ugh. Pour être honnête, il préférait mille fois le lit. Il était loin du gentleman, ou du prince charmant, de toute façon.
Il cligna des yeux, lorsqu'il vit l'eau qui humidifiait ses vêtements depuis le début de la journée sortir du tissus. Il tourna vivement la tête vers Katara pour voir qu'elle récupérait cette eau pour la mettre dans sa gourde.
Il enleva sa cape, la posa sur une chaise, et s'assit sur le lit. Bordel, il ne se rappelait plus la dernière fois qu'il avait dormi dans un lit. Ça remontait à une décennie.
« Pourquoi tu as dis qu'on était ensemble ? »
Katara qui enlevait elle aussi sa cape, le regarda d'un air surpris. Elle plia son vêtement pour la poser sur celle de Zuko, avant de venir s'asseoir prêt de lui.
« J'ai pensé que ça ferait moins louche, » expliqua t-elle en se frottant l'avant-bras avec sa main, « un couple qui voyage, ça fait toujours moins poser de question. »
Pas faux.
« Désolée, j'aurai du te prévenir avant mais tu etais tellement d'humeur exécrable que.. »
Zuko la coupa d'un regard.
« Bref, » fit Katara en détournant les yeux « au moins ça a marché, elle n'a pas trop posé de question. »
Zuko ne dit rien et se laissa tomber de tout son long sur le matelas. Il était tellement confortable, qu'il était sûr qu'il aurait pu s'endormir en un rien de temps. Sauf qu'il n'était pas seul. Il ouvrit un œil, et observa Katara qui était toujours assise au bout du lit. Les bras resserraient contre sa poitrine. Zuko soupira, et fit un effort monumentale pour se remettre en position assise.
Ils se regardèrent, et la colère qu'il avait ressenti pour elle durant toute la journée, fondit comme neige au soleil.
Elle avait tellement l'air exténué, qu'il en avait presque pitié.
« On partage le lit ? » proposa t-il d'une voix fatigué, depuis qu'il était installé sur le matelas, il lui semblait littéralement impossible d'y descendre, « je te promets de ne pas te toucher. »
Katara écarquilla les yeux et Zuko se demanda s'il avait encore dit quelque chose qu'il ne fallait pas.
« Zuko, euh je, » elle se mit à fixer le sol et à triturer les petites peaux autours de ses doigts « pour cette nuit, je suis désolée, je...je n'aurai pas dû réagir comme ça. »
Il fut si surpris qu'elle s'excuse qu'il en resta bouche bée. Il ne s'y était vraiment pas attendu.
« J'ai...vraiment fait un cauchemar horrible et je...je n'avais pas toute ma raison à mon réveil, pardon. »
« Hum, » il s'éclaircit la gorge, soudainement timide « t'inquiète, ça arrive, je peux comprendre. »
Katara acquiesça et fit glisser son regard de ses mains, au visage de Zuko.
« Du coup, on est ok ? » demanda t-elle d'une petite voix.
Il devait rêver. Oui, il était certainement encore endormis dans la grotte. Katara qui s'excusait et qui lui demandait si ça allait entre eux ?!
Agni. Il avait presque envie de se pincer le bras pour s'assurer qu'il était bel et bien réveillé.
« On est ok, » approuva t-il dans un souffle sans la quitter des yeux.
Jamais, jamais il n'aurait pensé qu'elle puisse revenir sur son attitude envers lui. Décidément, depuis que Katara était dans sa vie, Zuko avait l'impression de vivre dans un ouragan. C'était fort, incompréhensible, destructeur, passionné, et le pire dans tout ça, c'est qu'il ne voulait pas en sortir de cette tempête.
Ugh, il était définitivement, indéniablement, littéralement dans la merde.
