Bonjour bonjour, comme on se retrouve pour ce cinquième chapitre !
Pour une fois, je vais essayer de faire une intro rapide et concise et simple, alors je vais directement répondre aux reviews.
Mi'Night
Hey ! Salut à toi et ravie de voir que ce précédent chapitre, aussi, t'aie plu ! Personnellement j'ai toujours adoré la relation entre Shoto et sa mère dans MHA. C'est pour ça que j'ai aussi voulu la traiter, sachant qu'on est très centré sur la famille finalement dans cette histoire. C'est juste dommage pour moi qu'on ne l'ai pas plus souvent vu dans l'œuvre originale, ce qui fait que du coup, niveau caractère et trait de personnalité, on en sait assez peu sur elle au finale. (Bien que ce soit normal en vérité puisque que c'est un personnage très secondaire.)
loubna.hell
Coucou à toi ! (J'espère que cette fois ci ton pseudo sera écrit, parce que en fonction de la version mobile ou application, il ne s'affiche pas là même chose.) Pour ce qui est de l'interprétation de fin, elle est volontairement ambiguë, et donc je suis plutôt contente de voir que tu le soulignes parce qu'au moins je sais que ça a bien eu l'effet escompté. *rire* Du coup qui sait comment il fallait l'interpréter...?
Bref, merci de suivre cette et de me poster vos retours, ça fait toujours plaisir de dingue !
Et même ceux qui ne postent pas, mais qui suivraient quand même discrètement le récit (si par tout hasard il en a, on ne sais jamais, on est pas obliger d'avoir un compte ou commenter pour lire après tout ) et bien déjà j'espère que ça vous plaît, et merci de suivre (même si je le saurai jamais et que je parle peut-être à des gens qui n'existe pas *rire*).
Sur ce, très bonne lecture à toutes/tous !
PS: Ah et j'allais oublier ! Ça spoile "Le tombeau des lucioles" voilà voilà. Donc si vous l'avez toujours pas vu, vous êtes prévenu.
Cette nuit là Shoto dormit mal. Terriblement mal.
Entre les remords d'avoir fait de la peine à ses parents et ses terreur nocturnes habituels, son cerveau tournait à plein régime l'empêchant de fermer l'œil.
D'habitude, quand il était dans un tel état d'anxiété, il avait besoin de sa mère ou de son père pour se rendormir.
Etre un adolescent et se retrouver être dans la nécessité d'être presque border pour se recoucher.
Avoir besoin de ne pas se sentir seul pour se sentir en sécurité la nuit.
Pathétique.
Il se savait pathétique, et pourtant il sentait qu'il ne pourrait pas dormir sereinement si il ne voyait pas leur visage ou n'entendait pas leur voix lui murmurer des paroles rassurantes.
Des fois, quand sa terreur était vraiment trop grande pour être endigué, ou qu'il ne puisse se rendormir tout de suite, sa mère descendait lui faire chauffer du lait, y ajoutant un généreux rayon de miel.
Oui depuis qu'elle était là, même si ses cauchemars ne tarissaient pas, il appréhendait moins l'heure du couché.
Mais ce soir tout fut différent.
Déjà parce qu'il était toujours en froid avec son père à cause de l'événement de cet après-midi, même si cela ne constituait pas une réelle raison en réalité. En effet ce ne serait ni la première fois, ni la dernière que même après une dispute, il aille réclamer sa présence le soir même.
Ensuite parce qu'il ne voulait pas les déranger plus que ça pour aujourd'hui. Après tout il leur avait assez causé d'ennuis comme ça...
Il était temps qu'il se reprenne et essaye de trouver une solution tout seul à son problème.
Alors, plutôt que de se diriger vers la chambre de Natsuo pour chercher du réconfort, il descendit dans la cuisine silencieusement, presque sur la pointe des pieds ne pas faire craquer le bois et réveiller personne.
Mais à sa grande surprise, en descendant aux rez-de-chaussée, il constata que de la lumière s'échappait de la salle à manger.
Alors curieux il s'avança, se protégea les yeux de la lumière aveuglante et découvrit son père un verre d'alcool fort dans la main.
Ce dernier n'était pas bien plein, contrairement à la bouteille qui trônait sur la table. Visiblement elle était neuve, et il n'avait dû que s'en servir un fond.
Mais bon à quatre heures du matin c'était tout de même un peu limite...
L'homme leva son regard vers son fils se tenant dans l'encadrement de la porte.
« Tu ne dors pas. » déclara-t-il a voix basse.
Il semblait si peu surprit que ce n'était même pas une question.
« Toi non plus. » rétorqua le plus jeune, d'une voix tout aussi calme et posé.
Puis il s'avança vers la cuisine et sortit du placard à condiment un le pot de miel avant de revenir avec une cuillère.
« T'es devenu alcoolique maintenant. » lui déclara l'adolescent en s'asseyant à sa table, commençant à essayer d'ouvrir sa victuaille.
Seulement venant de se réveiller, il a avait encore les mains toutes endolori, et serrer un objet si fort lui provoquait des chatouilles étranges dans les paumes, l'empêchant d'en venir à bout.
Le rouge tendit le bras, lui faisant signe de lui passer ça.
Hésitant Shoto accepta. Après tout il n'avait rien à perdre. Puis il entendit Endeavor lui répondre soupirant.
« Nan, même si j'aurai de quoi... Tiens. » lui rendit-il son pot, avant de finir sa boisson.
« Pourtant il est un peu tôt pour boire non ? » affirma le plus jeune en plongeant sa cuillère.
« C'est qu'un fond, ça va... » soupira-t-il. « Et toi, tu vas réellement manger ça comme ça...? » le dévisagea-t-il en le voyant porter la cuillère à sa bouche.
Assez écœurant comme vision... Voir cet amas de sucre visqueux et collant, beurk.
Le bicolore hocha les épaules.
Oui il allait le manger comme ça et n'en voyait pas le problème. C'est vrai que d'habitude sa mère mettait plutôt ça dans du lait, mais pour aujourd'hui il avait décidé de sauter cette étape. Le miel seul ferait l'affaire.
Et puis de toute façon il trouvait que ça n'avait pas le même goût quand c'était lui qui le préparait... Même si c'était ridicule puisqu'à nouveau il ne s'agissait que de lait et de miel et rater une préparation aussi basique semblait impossible.
Il long silence s'installa entre eux, mais à force ils en avaient un peu l'habitude. Ils n'avaient que très rarement eu des échanges bien normaux.
En général il fallait que Shoto soit au pied du mur pour avoir une discussion calme et sérieuse, ou alors inexorablement le ton commençait à monter.
En claire valait mieux s'entretenir avec lui le soir pour éviter les sautes d'humeur.
« Je suis désolé pour tout à l'heure... Pour la gifle je veux dire. » déclara de but en blanc le héros en prenant la parole.
Son interlocuteur mit un petit temps pour traiter l'information avant de répondre.
« J'ai vécu pire... »
Puis il replongea sa cuillère, la faisant cogner contre les rebords en verre du pot, répandant un bruit hautement agaçant.
Enji ne sut pas bien si cela voulait dire qu'il lui en voulait ou non, mais il ne gratta pas plus. Il ne désirait pas tellement risquer de lancer une mauvaise ambiance dans l'immédiat.
Alors il se tut sur ce sujet et continua sur toute autre chose.
« Tu n'arrives pas à dormir non plus à ce que je vois. »
« Ouais... » lui avoua l'adolescent sans ajouter de détaille.
Pourtant ce n'était pas le manque de fatigue qui l'en empêchait.
« Tu veux en parler...? » lui demanda le plus âgé.
« Non. »
La réponse fut assez catégorique bien qu'énoncer calmement.
« Je vois... » conclut le père.
Il mentirait si il disait qu'il ne s'attendait pas à cette réponse. Mais il mentirait aussi si il disait ne pas être un peu déçu de son refus.
Enfin vu la journée d'hier, pas si étonnant qu'il lui fasse la tête.
Enfaite nan, de toute façon vu leur passif, il n'avait aucune raison pour qu'il se confie à lui, songea-t-il.
Et pourtant...
« Je suis désolé. » lui avoua à son tour Shoto.
« De quoi es-tu désolé ? » lui demanda son père ne comprenant pas trop.
« De ce que je t'ai dit, hier... Et de t'avoir crier dessus...»
Son fils se souciait de ce genre de détaille maintenant ? Ce n'était pourtant pas la première fois qu'ils se parlaient de manière aussi houleuse, sans aller jusqu'à dire que c'était systématique.
En revanche qu'il désirait mourir si.
« C'est ça qui te travaille ? » l'interrogea Enji.
« En partie... Je sais pas c'est bizarre. » commença-t-il. « Une part de moi t'en veux et désire malsainement te faire payer pour toutes ces années, mais une autre me fait avoir des remords quand je le fait...»
« Et...? »
« Et quoi ? C'est tout. » répondit son fils en regardant la nappe.
« Nan, pourquoi ça te fait te sentir comme ça ? Pourquoi as-tu des remords ? Je ne mérite pas d'en prendre un peu dans les dents tout compte fait ? » lui demanda le plus âgé, curieux de sa réponse.
« Si... si mais... Quand je pense à cet homme à l'hôpital, celui qui m'a tenu dans ses bras quand j'étais au plus mal, celui qui à été là pour moi, m'a laissé pleurer contre lui, m'a rassuré et tendu la main, qui me laisse l'appeler tout les soirs parce que je ne n'arrive pas à me rendormir et qui me propose de venir me chercher même à quatre du matin je... J'ai trouvé que ce n'était pas juste vis-à-vis de lui... Et j'ai des remords d'avoir fait du mal à cette personne là...» avoua-t-il très honteux de ses actions. « L'ennui étant que... »
« Étant que quoi...? »
« L'ennui étant que je ne sais pas si cette personne était le vrai toi... Je sais que ce jour là tu étais sincère, mais... Mais j'ai aussi peur que ce ne soit qu'une facette de toi de passage... Peur, parce que je l'aime bien ce père là, et que je n'ai pas envie qu'il disparaisse... » lui avoua-t-il. « Alors j'arrive pas à avoir un avis net et défini sur toi. J'arrive pas à avoir une ligne de conduite claire à tenir avec toi. »
« Ce qui veux dire ? » lui demanda d'expliciter son père.
« Qu'il y a des jours où je te déteste pour tes actes passés, d'autre où je te suis plus que reconnaissant pour ceux présents, et encore d'autre ou je te déteste pour me faire sentir autant dans l'entre deux. Je ne sais plus sur quel pied danser avec toi, et ça me fatigue d'y réfléchir parce que j'ai déjà tellement d'autre problèmes qui me bouffent l'esprit... »
La fatigue le gagnant, il se sentit petit à petit faiblir, mais il continua sur sa lancée. Quitte à vider son sac, autant le faire pleinement.
« Maman m'a aussi dit pour Touya... Je savais pas... Enfin j'avais pas les détails en tout cas. » corrigea-t-il. « Je suis désolé pour lui, et pour toi et maman aussi. Ça n'excuse rien, mais me dire que tu ne devais pas avoir toute ta tête non plus aide un peu à faire passer la pilule pour ces dix ans... »
Son père lui envoya un regard.
« J'ai dit un peu. » reprécisa-t-il en croisant ses yeux semblant empli d'espoir.
Finalement il reposa la cuillère, et referma le pot désireux de s'en aller. Il en avait assez dit pour aujourd'hui, et puis mine de rien il ferait mieux d'essayer de se recoucher.
Mais le plus âgé le retint.
« Attends. C'est à mon tour de parler. »
Curieux le garçon qui avait commencé à se lever se rassit, puis écouta attentif son père.
« Je sais que ces dernier temps c'est compliqué pour toi. Je sais que tu es facilement irritable et que tu as des sautes d'humeurs en permanence. Aussi je sais très bien que tu dis souvent des choses que tu ne penses pas forcément, juste dans le but de blesser ou faire mal. Et je ne t'en veux pas parce que ce n'est pas de ta faute dans le fond, tu n'es pas vraiment... toi même ? » s'essaya-t-il d'expliquer maladroitement. « Mais... Ce que tu as dis hier, tu le pensais vraiment ? Ou alors c'était juste...»
Pour le pousser à bout.
Dans le fond, Endeavor espérait sincèrement qu'il s'agisse de ça. Que son fils désirait juste lui faire de la peine.
Mais Shoto ne répondit rien, essayant de savoir quel réponse lui ferait le plus mal, ou plutôt ce qui lui ferait le moins mal. Préférait-il qu'il lui mente, ou lui avoue la plus sincère vérité ? Dans le fond son père devait déjà savoir, il lui demandait juste confirmation...
Alors il fut honnête mais resta assez dans le sous-entendu, allégeant ses propos et gravité de son problème.
« Disons que c'est compliqué en ce moment...»
Avoua-t-il en jouant nerveusement avec sa cuillère.
« Compliqué comment ? Ça ne va pas mieux depuis que tu es à la maison, que ta mère est avec toi ? »
« Si... »
Ça il ne pouvait pas le nier, bien sûr qu'il avait sentit un mieux mais...
« Mais je sais pas... C'est compliqué je t'ai dis. » lui expliqua-t-il en se frottant la tête frénétiquement. « Des fois ça va mieux, et puis d'autre fois c'est la profonde descente. Surtout quand je dort très mal plusieurs jours de suite. Je suis fatigué, je deviens plus irritable et les idées noires se mettent à pulluler comme des champignons. C'est... épuisant. » acheva-t-il.
Il sentit une main se poser sur son épaule.
« Pourquoi tu ne l'as pas dit avant que tu allais si mal ou plutôt que ça allait si loin ? Même pas forcément à moi, ne serait-ce qu'à ta mère. »
« Papa... Elle a été interné pour dépression. Crois-tu qu'il aurait été judicieux de ma part de lui avouer ça ? » lui demanda-t-il. « Je ne veux pas qu'elle s'en fasse trop pour moi au point de risquer de replonger à cause de mes problèmes. » lui fit comprendre le plus jeune.
Vu sous cette angle ça se comprenait d'un certaine manière.
« Et du coup tu comptais garder ça pour toi ? Sans rien faire ou en parler à personne ? » s'osa à lui demander son père.
Le garçon ne pu que répondre par un silence, avant de fixer ses pieds à travers la table.
« Enfin Shoto, tu te rends bien compte que ça ne peux pas continuer comme ça. Tu l'as dit toi même, tu fatigues et tu es à bout... Il faut que tu te soignes et que tu vois quelqu'un. Tu faiblis à vu d'œil de jour en jour. Regarde comme tu as maigri... » essaya de le raisonner calmement le plus grand.
Et encore il était gentil il avait épargné ses allusions à ses envies de disparaître.
L'adolescent en prit bien connaissance. Mais se résolut à rester profondément dans son mutisme.
« Quel est le problème exactement ? » lui demanda-t-il.
« J'ai peur... » avoua le plus jeune.
« De quoi ? »
« De tout... D'être forcé, de parler de ce qui m'est arrivé, d'être observé comme un animal, jugé, pris en pitié ou dénigré... »
« Shoto, personne ne fera ça voyons ! Leur seul but est de t'aider... »
« Ça reste des être humains ! Ils pensent, ont forcément un avis... Je ne veux pas être vu comme un faible, un moins que rien...» avoua-t-il.
« Un faible ?! Un moins que rien...? » répéta le rouge ahuri. « C'est comme ça que tu te vois...? »
Le plus jeune serra les pans de son pyjama.
« Tu n'as rien d'un faible voyons ! Enfin Shoto... Il faut du courage pour surmonter ce que tu as vécu et subit, beaucoup de courage même. Regardes toi un peu ! Tu vois vraiment ce que tu me décris là ? » lui demanda-t-il en rapprochant sa chaise de la sienne.
Justement oui. Lui ne voyait que ça, enfin quand il osait encore se regarder dans un glace.
Tout les jours il se sentait comme une merde.
Il ne voyait qu'en lui le garçon qui s'était stupidement fait avoir et qui n'avait pas réussi à échapper à ses agresseurs.
Celui-ci avait été battu, torturé, humilié, v...
Nan.
Il n'arrivait pas à prononcer ce mot.
Il n'arrivait même pas à y penser.
Terrorisé par ses propres pensées, il ramena ses jambes contre son corps, ayant subitement froid, et terriblement mal au ventre...
Ça te plaît salope ?! On va tellement t'esquinter que ton père te reconnaitra plus... Tu lui passeras nos amitiés au passage ! Enfin si t'es encore en vie d'ici quelques heures.
Leurs voix résonnait dans sa tête.
Leur rire gras et sinistre martelait son esprit.
Il avait peur.
Il avait froid.
Il n'avait aucun contrôle, non aucun.
Des tremblements le prirent avant que son père ne le tire de ses souvenirs, inquiet par son court manque de réaction.
« Shoto tu vas bien ? T'as commencé à me faire vraiment peur... » soupira ce dernier de soulagement en voyant que son garçon revenait à lui.
« Je ne peux pas y aller. »
« Pardon ? » lui demanda de répéter son père ne comprenant pas bien de quoi il parlait.
« Chez le psy... Je ne peux pas y aller. »
« C'est à dire ? Tu ne peux pas ou tu ne veux pas ?»
« Je ne peux pas... Je ne peux pas être enfermé seul à seul avec un homme que je connais pas. Ça m'angoisse... » finit-il par lui révéler. « Ça m'angoisse terriblement. »
Et il ne semblait mentir puisque que ses tremblements redoublèrent intensément.
« C'est bon, c'est bon... Calme-toi. » le rassura-t-il en frottant son dos. « On prendra une femme dans ce cas si tu penses que ça te mettrait plus à l'aise, et puis tu peux y aller accompagné aussi. Rien ne t'obliges de t'y rendre seul. »
« Même... Papa, elle va me demander en détail ce qu'il c'est passer là bas ! Je peux pas lui raconter ça ! » lui expliqua-t-il douloureusement en plantant son regard horrifié dans le sien. « Rien que d'y penser ça me rends malade, alors le dire de vive voix... C'est au dessus de mes forces. J'y arriverai pas... » angoissa-t-il.
« Hé là, hé là... Elle ne pourra te forcer en rien, rassure-toi. Son rôle sera de t'aider, te guider, pas de t'enfoncer. » essaya-t-il de le convaincre. « On prendra quelqu'un de réputé pour sa bienveillance en plus d'être un bon praticien. Tu verras tu t'y sentiras en confiance ! »
« ... Je sais pas... » ne fut pas vraiment convaincu le bicolore.
« Essayes, ne serait-ce qu'une seule séance. Après si ça ne te conviens vraiment pas, promis, tu pourras faire une pose ou arrêter. D'accord...? » lui proposa son père plein d'espoir.
Shoto hésita.
On lui demandait de prendre une décision compliqué vers quatre heure du matin. Et il n'était pas sûr d'avoir toute sa tête pour bien y réfléchir.
Néanmoins, il accepta. Peut-être plus pour faire plaisir que par réel envie ou conviction que cela fonctionne.
Mais il demanda néanmoins une contrepartie: pouvoir retourner au lycée. Au moins la journée. Il voulait prendre le moins de retard possible, et même si il recevait tout les cours à la maison en ligne, avec l'absence d'explication d'un prof, ça rendait les choses un peu plus compliqué.
Et puis il avait envie de revoir un peu ses amis aussi temps en temps, surtout Midoriya qui pensait toujours à lui envoyer des messages assez régulièrement pour prendre de ses nouvelles.
Il était son plus proche ami, plus proche et aussi premier ami alors il tenait à cette relation.
Et puis au moins aller à l'école lui donnait une occasion de sortir un peu.
Aujourd'hui était un jour un peu particulier. Voilà une semaine que Shoto était retourné en cours suite à l'accord qu'il avait passé lui et son géniteur, et deux jours depuis qu'il avait eu sa toute première séance chez sa psychothérapeute anciennement pédopsychiatre.
Son père avait demandé des retours de la séance auprès de cette dernière, et la seul chose qu'elle put lui affirmer sur le coup fut qu'il souffrait de sévères troubles de stresse post traumatique. Ce fut surtout une séance contact et de mise en confiance, alors elle n'avait pas trop pu approfondir le sujet avec lui.
Elle s'était contenter de demander au plus jeune son identité, son âge, ce qu'il aimait et lui expliquer pourquoi il pensait se retrouver là. La première chose qu'il lui avait évoqué fut ses cauchemars et gros problèmes pour dormir. À vrai dire ce fut même la seule chose dont il lui fit part. Quand elle lui avait demandé d'expliciter un peu, de détailler ses propos ou leur contenu, il s'était plongé dans un profond mutisme, alors elle n'avait pas insisté d'avantage, ne désirant pas le braquer...
Mais ce qui faisait que cette journée était spécial fut que pour la toute première fois, il ne rentrait pas seul chez lui avec son père, mais accompagné d'un ami.
Midoriya.
Certes c'était surtout et avant tout pour faire un exposé, mais cela restait quand même la première fois que ça se produisait.
Plus jeune, son père ne supportait pas l'idée qu'il amène des gens à la maison, lui comme ses frères et soeur d'ailleurs. Il était peu désireux que des inconnus fouinent dans leur vie privée et rapporte ce qu'il se passait entre les quatre murs de leur maison.
« Tu dois être le fameux Midoriya ! » s'exclama Rei en les accueillant, peu après qu'ils aient franchis le seuil de la porte. « Shoto m'a beaucoup parler de toi.»
L'adolescent fut frappé par sa beauté ainsi que la ressemblance frappante entre son ami et sa mère. C'était la première fois qu'il la voyait et pourtant il se sentait tout de suite mis en confiance avec l'étonnante bienveillance qui s'émanait de son doux visage.
Même sa voix était délicate.
Elle n'avait rien à avoir avec son mari. C'était radicalement le jour et la nuit, le feu et la glace même, si il pouvait s'autoriser la métaphore.
« B-bonjour ! » bégaya Midoriya un peu intimidé par les présentation. « Enchanté madame Todoroki ! » s'inclina-t-il poliment.
« Allons, tu n'as pas besoin d'être aussi formel. » le rassura-t-elle en lui accordant un léger sourire. « Tu peux m'appeler Rei si tu le souhaites, comme ça cela évitera qu'on se confonde entre nous. »
C'est vrai qu'appeler tout le monde Todoroki allait vite devenir compliqué niveau compréhension mais...
« Je regrette mais je ne peux pas vous appeler par votre prénom. » sembla être très embarrassé le plus petit. « Ce serait beaucoup trop impoli... »
Et osé.
« Alors appelle-moi Shoto à partir de maintenant dans ce cas. » trancha le bicolore en proposant cette solution à son ami.
« T'appeler par ton prénom ? » répéta le vert incertain.
Ils se connaissaient depuis pratiquement un ans, et étaient dorénavant ami après tout. Sans compter que cela ferait quand même plus bizarre qu'il appelle sa mère par son prénom, et non lui, non...?
« D-d'accord...! Mais par soucis d'équité appelles moi toi aussi par mon prénom. » lui demanda le plus petit.
« Si tu veux, Izuku. » valida Todoroki en prononçant pour la toute première fois le vrai nom de son camarade.
Sur le coup cela fit un peu bizarre au vert d'entendre son véritable nom être prononcer sans aucun suffixe par quelqu'un autre que ses parents. Après il était vrai que l'adolescent ne les utilisait jamais en règle générale, alors il aurait été surprenant qu'il se mette à le faire subitement...
Enfin bien sûr Kacchan aussi n'utilisait pas de suffixe avec lui, mais il utilisait son surnom, de même que pour Ochako, alors ce n'était pas tout à fait pareil. Si certains jugeaient que c'était plus intime, pour lui c'était surtout différent, presque comme une dissociation, et encore plus maintenant que c'était devenu son épithète de héros.
« Ça semble t'embarrasser tout compte fait... Je devrai peut-être continuer avec ton... »
« Nan c'est parfait ! » le rassura le plus petit. « Je réfléchissais juste ! »
Finalement après ces délicates présentations, les garçons montèrent à l'étage pour effectuer leur devoir de groupe, pendant que Rei leur monta le goûter et observa d'un bon œil cette amitié.
Puis elle les laissa tranquillement travailler sur leur exposé et partit rejoindre son mari lui pour proposer une collation. Elle toqua à son bureau puis entra après son accord.
« Tu désires boire quelque chose toi aussi ? » lui demanda-t-elle en s'approchant pour voir ce qu'il trafiquait. « Un livre sur les animaux ? » demanda-t-elle intrigué.
Qu'est-ce qu'il avait bien encore la tête.
« Je t'arrêtes tout de suite, ce n'est pas pour moi, mais pour Shoto. Sa psy dit que les animaux domestiques peuvent procurer de réels bienfaits thérapeutiques. Ils permettraient notamment de diminuer le stresse, les angoisses, les crises dépressives et même les problèmes du comportement. Et plus j'y pense plus je suis séduis par l'idée de lui laisser en adopter un. »
C'est vrai. Même ces articles le disaient ! En plus ils avaient la chance d'habiter dans une maison et d'avoir un jardin, alors n'y avait pas vraiment beaucoup de raison pour lui refuser cette adoption.
Et et puis cela ferait, sans nul doute, très certainement plaisir à son fils.
« Et ses problèmes de santé, tu en fais quoi ? » lui demanda-t-elle « Es-tu sûr ce que soit une si bonne idée que ça ? Beaucoup d'animaux sont de vrai allergène et nid à bactéries. Je ne sais pas si dans son cas ce soit si judicieux que ça d'avoir un animal... »
Visiblement la mère ne semblait dubitative, pour ne pas dire peu emballée par cette nouvelle décision. Elle adorait les animaux, mais elle ne voulait pas compromettre la santé de son fils pour autant.
« Tout va bien Rei. Tant qu'il prendra ses médicaments, il n'y aura normalement aucun problème. Et puis peut-être même que ça le poussera à les prendre bien plus sérieusement. » la tenta-t-il de la rassurer.
En tout cas c'est ce qu'avait dit la psychothérapeute.
« Bien et tu comptes lui offrir quoi du coup ? » lui demanda sa femme en jetant un œil sur le livre.
« Personnellement rien du tout. Ce sera son animal alors je pense juste le laisser choisir tranquillement en arrivant là bas en fonction de son sens des responsabilités. De toute façon on a un grand jardin, alors ce ne sera pas l'espace qui manque pour élever même de plutôt gros compagnon. »
« Et si il demande un poney ou un cheval ? »
Un blanc s'installa.
« Bon d'accord, peut-être pas un équidé non plus... Et pas aussi une bête trop..."exotique". »
Après tout, quitte à émettre des réserves, autant aller jusqu'au bout.
Endeavor n'avait rien contre ces derniers, mais par animal de compagnie il n'entendait pas vraiment par là mygale, serpent ou tortue. Non lui parlait plutôt d'animaux à poils ou à plume plutôt joueur et domestiqué. Des animaux fait pour être caressé et vivre, plus ou moins, en liberté dans la maison.
« Oh ce n'est pas une si mauvaise idée. » avoua-t-elle.
Au moins comme ça niveau risque infectieux il ne risquait pas grand chose. C'est vrai, avec des animaux sans poil, quel danger pouvait-il bien y avoir ?
« Tu dois être là seul mère sur terre à espérer que son enfant ressorte d'une animalerie avec un serpent ou une araignée plutôt d'un chat ou un lapin. » lui fit remarquer son mari.
« Je n'irais pas jusque-là, mais disons que j'y vois bien certains avantages. » admit-elle en feuilletant les pages du livre pour voir tout les espèces qu'elle contenait.
« Tu ne diras pas ça quand la bestiole s'échappera de son terrarium et qu'elle demeurera introuvable dans la maison. » la mit-il en garde. « Personnellement je préfère me faire réveiller par un chien qui me lèche le visage, que par une horrible tarentule velue...»
« Enfin ça, c'est assez évident vu que tu en as peurs. » lui rétorqua Rei toujours concentré sur sa lecture.
« Quoi ?! Bien sûr que non je n'en n'ai pas peur ! » se défendit l'homme. « Je les trouve juste particulièrement répugnante avec leur huit pattes poilues, et ça me met mal à l'aise... »
« Ça s'apparente quand même beaucoup à de la peur ce que tu me décris là... » lui fit remarquer la mère de famille.
« Rien à voir ! » pesta-t-il.
« Bien, si tu le dis. Ça tombe bien parce qu'il y en a justement une qui marche sur toi.» l'informa-t-elle en désignant du doigt son épaule gauche de sa voix calme.
Machinalement, sans même regarder, il frappa cette dernière de sorte à écraser la pauvre bette si effectivement d'aventure elle s'y trouvait.
« Qu'on soit bien d'accord, j'ai fait ça uniquement par acquis de conscience. Je sais très bien qu'il n'y a aucune araignée sous ma main. » clarifia-t-il ses propos, cherchant visiblement des excuses pour son acte impulsif.
La blanche étira un maigre sourire avant de refermer le livre.
« Mais mis à part ça, tu n'en as pas peur, bien sûr...»
Elle était entrain de le narguer...?
« J'ai eu une mauvaise expérience avec elles quand j'étais enfant ! D'accord ?! » se justifia-t-il.
« Oui, oui. Je la connais par cœur ton histoire. » hocha-t-elle la tête en se moquant presque ouvertement de lui avant de quitter son bureau.
Avec tout ça, elle ne savait même pas si il désirait une collation, ce qui était après tout quand même, la principale raison de sa venue ici.
Oh et puis tant pis. Il attendrait jusqu'au dîner. Ça ne pouvait pas lui faire de mal à lui et à sa ligne de toute manière.
De leurs côté, occupée par leur travail, les adolescents ne virent pas l'heure défiler. Et très vite la nuit s'abattit sur la ville.
« Midoriya...? » intervint Rei en entrant délicatement dans la chambre des garçons. « Ça te dirais de manger et de passer la nuit ici ? » lui proposa-t-elle gentiment.
Après tout il était déjà tard. Il y gagnerait plus à rester dîner et dormir avec eux.
« Je ne sais pas... » commença le garçon. « C'est qu'Aizawa risque de s'inquiéter si il ne me voit pas revenir à l'internat, et puis je ne voudrai pas m'imposer non plus... »
« Oh ne t'en fait pas pour ça ! » le rassura-t-elle. « Nous pouvons appeler ton lycée si ce n'est que ça. Je ne pense pas qu'ils y verraient un réel problème à ce que tu passes la nuit ici. »
Midoriya hésita par politesse, ne désirant pas les déranger, mais face à l'insistance de sa mère et son camarade, il céda.
Ravie de la nouvelle, elle descendit préparer un couvert de plus.
Quelques quarts d'heure plus tard, toute la petit troupe descendit manger. Le repas fut très bon, mais le vert resta quand même intimité par l'ambiance qu'il y régnait.
Ce n'était pas la première fois qu'il mangeait chez les Todoroki, ayant déjà eu l'occasion avec Kacchan lors des stages. Mais c'était la première fois qu'il dînait avec la mère de son ami en revanche. Et finalement l'ambiance générale entre ces deux dîners ne changeait pas tant que ça malgré l'entrain de la sœur aînée de la famille.
« N'hésite pas à te resservir Midoriya ! » lui proposa, Rei.
« Non merci ça ira, mais c'est très bon Madame Todoroki ! » déclara poliment Izuku.
« C'est très gentille, je te remercie. Mais Fuyumi m'a beaucoup aidé. » reconnut-elle.
« Oh, allons, pas tant que ça ! » déclara la jeune femme. « Je n'ai presque rien fait ! » avoua-t-elle préférant laisser tout le mérite à sa mère.
Le dîner continua tranquillement, pendant qu'il échangeait avec les femmes de la famille tandis que Endeavor, lui, resta profondément plongé dans son silence et son observation.
Finalement, le repas s'acheva et, en bon adolescent bien élevé, Midoirya aida pour débarrasser la table et faire la vaisselle, jouant quelque peu à envoyer de la mousse sur le bicolore.
Puis, les deux garçons montèrent dans leur chambre, et Shoto prêta un pyjama à son ami pour la nuit.
« Ça te va ? Ce n'est pas trop grand ? »
« Non, non ! C'est parfait ! Et puis il n'y a pas un si grand écart de taille entre nous de toute façon ! »
Pas si grand, pas si grand, il y avait quand même dix bon centimètres...
Tranquillement le vert s'installa sur le futon qu'on lui avait prêté pour cette nuit, à côté de celui du bicolore.
Cela ressemblait un peu à une soirée pyjama.
Non, à vrai dire c'était une soirée pyjama. Mais avec peu de distraction. A bien y regarder, dans la chambre de son ami, il n'y avait pas tellement de jeu, que ce soit vidéo ou de plateau. Il avait sûrement du recevoir une éducation plutôt stricte... À moins qu'il ne soit naturellement peu attirer attiré par tout ça.
Alors Midoriya sortit son portable, et commença à regarder des vidéo sur internet en compagnie de son camarade de classe. Puis une idée lui vint en tête.
« Ça te dis qu'on regarde un film ? »
« Un film...? »
« Ouais ! Sur mon compte Netflix. Ça te tente ? » lui proposa-t-il.
« Bah, c'est à dire que je ne sais pas vraiment quoi regarder...»
« Hum... je sais pas, il y a un genre de film que tu affectionnes en particulier ? »
« Pas vraiment... » lui avoua-t-il en s'emmitouflant dans ses draps tout en réfléchissant à la question.
Il n'avait jamais vraiment eu le droit de s'adonner à ce genre d'activité jusqu'à son entrée au lycée, alors à part les informations qui passaient à la télé il n'avait pas trop idée des programmes...
« Un film d'horreur ça te tente ? » lui proposa Izuku.
« Je ne sais pas trop... »
A vrai dire il préférait ne pas regarder de trucs trop violents ces derniers temps...
« Alors "À tout les garçons que j'ai aimé ?". »
Le bicolore arqua un sourcil au titre.
« Oui bon comme ça, ça à l'air un peu gnangnan, mais c'est assez marrant enfaite, crois moi ! Je l'ai regardé avec Ochako une fois...» finit-il par avouer.
En effet cette dernière lui avait plus ou moins forcé la main.
« C'est un film d'amour c'est ça...? »
« On peut dire ça... Enfaite nan c'est carrément ça. » rectifia le vert. « Mais si ça ne te plaît pas on peut regarder autre chose, hein ! Je proposais juste ça comme ça. » le rassura-t-il.
« Nan... c'est bon. Ça ne me dérange pas. »
Ça restait mieux qu'un film d'horreur après tout.
« Ou alors « Le tombeau des lucioles » ! » proposa le vert en voyant le film d'animation être dans ses recommandations.
« Connais pas non plus. »
« Alors raison de plus pour que tu le vois ! C'est terriblement beau et touchant. »
Si son ami le disait...
Alors il accepta.
Ils rapprochèrent leur futon, et Midoriya lança le film. Très vite il comprit que le dessin animé se déroulait durant la seconde guerre mondiale, au Japon, et encore plus vite que le film n'allait pas être très joyeux non plus.
Enfin « pas très joyeux » était un euphémisme... Là vérité était surtout que plus que d'être « terriblement beau » c'était surtout terriblement triste ! À côté de lui son camarade avait craqué à la scène où la mère avait été découverte atrocement blessé, puis à celle où la petite fille tombait malade. Très vite il avait saisit que c'était parce qu'il connaissait déjà la suite qu'il avait silencieusement larmoyé.
A vrai dire il avait pratiquement pleuré tout le film.
Mine de rien Midoriya était quelqu'un assez sensible. Plus que la moyenne en tout cas. Ça c'était calmé avec les mois, mais il restait quand même plutôt émotif. Alors non ce n'était pas vraiment surprenant qu'il pleure devant ce dessin animé et cette scène atroce ou l'enfant suçait des pierres tant elle hallucinait et avait faim.
Et encore moins quand elle mourut.
« Tu veux un mouchoir ? » lui proposa gentiment Todoroki en voyant les larmes rouler sur ses joues.
Sérieusement, pourquoi prendre du plaisir à regarder un film qu'on savait triste et qui nous rendait triste ? Shoto ne comprendrait jamais vraiment.
Lui n'aimait pas se sentir mal, alors il faisait tout pour éviter de l'être en général. C'était comme ces gens qui passaient leur temps à écouter des musiques triste après leur « rupture » lorsqu'il était au collège... Ne devraient-ils pas au contraire écouter des choses plus joyeuses ?
« Nan merci c'est gentille Todo... Je veux dire Shoto. »
« Comme tu veux. »
Le bicolore n'insista pas, mais voir son ami malheureux le rendait mal à son tour. Et pour le coup ça, ça lui donnerait presque envie de pleurer étonnamment.
Alors, étant allongé sur le ventre l'écran en face d'eux, il passa un de ses bras sur les épaules de l'autre jeune garçon.
Pour lui qui arborait les contacts depuis ces dernières semaines c'était assez surprenant et inattendu de sa part, mais si c'était pour Izuku, alors ça irait.
Il ne se sentait pas mal à l'aise avec lui, ou oppressé, non. Il était juste bien.
Oui voilà, bien.
Un peu comme si il enlaçait un frère.
Même si il ignorait concrètement ce sentiment ayant vécu longtemps éloigné d'eux.
Et puis il n'avait passé qu'un bras. Ce n'était peut-être pas jugé assez proche ou intime par son esprit pour déclencher une crise d'angoisse.
« Ça va ? » finit par lui demander le plus grand. « On peut changer de film si ça te rends trop triste. Moi ça ne me dérange pas tu sais. » le rassura-t-il.
Midoriya se retourna vers lui.
« Nan, nan t'inquiètes tout va bien ! Je ne suis pas triste du tout ! Enfin, si je le suis, mais pour le film. » lui expliqua-t-il. « Je ne suis pas vraiment malheureux ou réellement affecté. Tu comprends ? »
Pas tout à fait à vrai dire, songea-t-il.
« Comment je pourrai te l'expliquer... C'est juste sur le coup ! C'est l'émotion ! La catharsis tu vois ? Ça fait même plutôt du bien ça permet d'évacuer !»
Du bien ?
Lui quand il pleurait, cela faisait tout sauf du bien... Il avait mal à la tête et la gorge, les yeux bouffi, le nez bouché et coulant de morve... Nan vraiment ça faisait tout sauf du bien.
Izuku lui envoya un sourire lui signifiant que tout allait vraiment bien et continuèrent jusqu'à la fin le dessin animé.
Et bon, le bicolore l'admettait il avait bien faillit craquer et laisser une larme s'échapper à la scène où il brûle sa petite sœur, mais il avait résisté.
Finalement peut-être que le film d'horreur aurait été un meilleur choix.
Peut-être...
Au moins ils avaient l'avantage d'être purement fictif contrairement à ce qu'il venait de visionner... Sérieusement quand il pensait que ça ne pouvait pas être pire il fallait que Midoriya lui révèle que c'était inspiré de fait réel de la vie de l'auteur.
Non mais vraiment non, ça il aurait préféré ne pas le savoir.
Finalement le plus petit rangea son téléphone, et tout deux se décidèrent enfin à aller dormir, confortablement installé dans leur futon respectif.
Seulement au milieu de la nuit, un des adolescents fut tiré de son sommeil.
En effet vers trois heures du matin, le plus grand entendit un bruit émanant du sol, comme celui d'un bout de métal frappant de manière très régulière les tuyaux de canalisations.
Pourtant la pièce juste en dessous de la sienne était habituellement une pièce vide. Alors il ne comprit pas vraiment ce qui pouvait engendrer ce son à une pareille heure.
Quand il tourna la tête, pour voir son camarade, il vit que son lit était vide, mais parfaitement fait. Comme si personne n'avait jamais dormi dedans de la nuit. Alors il pensa que son ami avait dû très probablement se rendre aux toilettes, mais même ça, ça n'expliquait pas vraiment qu'il ai refait sa couche.
Il fallait quand même être sacrément manique de l'ordre ou du rangement pour refaire ses drap pour un simple allé aux latrines. Pas que Midoriya soit particulières désordonné, même plutôt pas d'ailleurs, mais il n'imaginait pas que cela puisse être aussi obsessionnel.
Alors il partit à sa recherche, descendant d'un étage et allant fouiller la fameuse pièce sous jacente à la sienne.
Il ouvrit la porte, mais rien, hormis quelques cartons. Curieusement les bruits avaient cessé, mais la température chuta brusquement, créant de la buée à chaque fois qu'il ouvrait la bouche ou expirait.
Ne trouvant rien, il voulut faire demi-tour, mais au moment même d'amorcer l'action il sentit une main froide et humide se plaquer sur sa bouche fermement.
« Où vas-tu Shoto...? » murmura d'un souffle brûlant une voix froide à ses oreilles.
Bâillonné, il ne put répondre, alors il griffa ses mains et essaya de donner des coups à son agresseur.
Mais en vain. Même son alter ne lui répondait plus.
Puis il se sentit violemment retourné et plaqué dos au sol.
« Comme on se retrouve Shoto...» fit un grand homme au regard glacial.
Il pouvait sentir ses grandes mèche blondes trempés, chatouiller son visage.
L'adolescent voulut parler, mais il n'y arriva pas. Les sons restaient coincés dans sa bouche, comme paralysée, tétanisée par la peur.
Il sentit son angoisse monter en reconnaissant Koi. Que faisait-il là, chez lui ? Pourquoi était-il trempé ? Pourquoi la maison semblait si vide, et où était Midoriya ? Que lui avait-il fait ?
Sa respiration s'accéléra, drastiquement, faisant battre violemment son cœur contre sa cage thoracique.
« Tu es indécemment bien foutu, Shoto... » laissa échapper son agresseur avant de glisser l'une de ses mains entre ses cuisses pour de les écarter. « Tu me laisseras goûter comme ce jour là, pas vrai hein ?! » rigola frénétiquement le blond.
Puis de l'eau chaude s'abattît subitement sur eux, comme une pluie diluvienne. Cette eau, qui s'échappait du plafond et ne cessait de couler abondamment, remplissait la petite pièce à vu d'œil avant que d'un claquement de doigt, il ne se retrouve nu, complètement nu, avec une douleur horrible à l'abdomen.
Koi était sur lui.
En lui.
Et enserrait la gorge de toute ses forces.
« Regardes tout ces gens autour de nous ! » lui désigna le blond en montant une centaine de paire de yeux rouge les regarder dans l'ombre comme des prédateurs affamés. Mais de quoi ? De qui ?
Il allait mourrir. Oui il allait mourrir.
Il vit l'eau se tinter de rouge, avant de devenir plus poisseuse, plus odorante, plus salissante...
Du sang.
Le liquide carmin monta, au point de l'ensevelir et de le faire suffoquer dangereusement, lui faisant boire la tasse.
« ...to... »
Il avait mal, il avait si mal...
«...oto... »
Que ça s'arrête. Juste que ça s'arrête ! Par pitié...
« Shoto ! » finit par réussir à le réveiller Midoriya en le secouant délicatement par les épaules.
Le pauvre adolescent amorça un mouvement de sursaut et de recule, encore complètement déboussolé et terrifié par son rêve.
Entrain d'émerger, il ne fit pas bien la distinction en cauchemar et réalité, aussi quand il sentit le contact de son ami, qu'il n'arrivait pas bien à reconnaître à cause de l'obscurité, il se mit dans une peur panique.
« Lâche moi ! » lui hurla-t-il en se débattant complètement affolé et rebuté par son contact. « Lâche-moi putain ! »
Izuku manqua de peu de prendre un coup, distrait et choqué par sa soudaine montée de colère et vulgarité.
Ne voulant pas aggraver son état plus qu'il ne l'était déjà, il lui laissa de l'air afin de lui permettre de souffler un peu et de se calmer.
A la place, il eu la judicieuse idée d'aller se lever et d'allumer la lampe de bureau pour l'aider à prendre conscience de son environnement.
« Shoto... Tout va bien, c'est juste moi. Regarde...! » commença-t-il d'une petite voix en se rapprochant prudemment de lui.
Il ne s'agissait pas de prendre un pain non plus.
Il vit son ami commencer à regarder à droite à gauche comme un peu plus apaisé. Puis il se referma violemment sur lui même, comme une huître, et commença à pleurer bruyamment, ce qui ne manqua pas de vraiment inquiéter le plus petit.
« Shoto...? Tu vas bien ? »
Non ça n'allait pas.
Il avait terriblement mal au ventre, et eu une peur des plus horribles comme le témoignait sa respiration encore haletante. Il y avait cette sensation de souillure qui lui rongeait les entrailles ainsi que la peau. Frénétiquement il gratta ses avant bras jusqu'à s'en arracher l'épiderme et se laisser des traces rouges vermeille.
Il avait beau frotter chaque jours, se laver, encore et encore, cette sensation ne disparaissait jamais, réapparaissant toutes les nuits de manière plus exacerbée.
« Arrête Shoto...! Regarde ce que t'es entrain de faire à tes bras ! »
Le vert lui saisit délicatement les poignets, appréhendant un peu, il l'admettait, sa réaction.
Mais il n'eut rien.
Pas de geste brusque, pas de cris, ou sursaut. Non juste rien.
Il accepta le contact, et osa même lever ses yeux tristes et fatigués vers lui.
« Izuku...? »
Soulagé qu'il le reconnaisse, il laissa échapper un léger sourire triste pour lui.
Mais à peine avait-il eu le temps de se réjouir qu'il vit son ami recommencer à pleurer.
« Hé ! Doucement, ne pleure pas, tout va bien. » essaya-t-il de le rassurer en passant un bras dans son dos pour le réconforter.
C'est ainsi qu'il se rendit compte qu'il était trempé de sueur, et assez chaud.
Peut-être qu'il devait prévenir ses parents ? L'adolescent savait que ce n'était pas spécialement bon pour son ami que ce dernier fasse de la fièvre, pouvant très souvent être annonciateur d'un problème plus grave derrière.
Sans même faire attention, Midoriya avait passé ses deux bras autour du plus grand pour lui offrir une étreinte plus réconfortante et rassurante.
Ce dernier ne le rejeta pas, le laissant avoir cette proximité avec lui pourtant devenu si rare ces derniers temps, se laissant bercer par sa respiration calme.
Il sentit alors son affolement ainsi que ses maux de ventre diminuer peu à peu...
En revanche pour la sensation de poisse et d'humidité, elles, demeuraient toujours bien là et bien présente. Très vite il comprit que ce fut parce qu'il était réellement trempé, mais ce n'était pas uniquement dû à la transpiration.
Il décala un peu sa couverture et ses jambes et constata avec horreur une large tache sombre et mouillée sur son matelas, et entre jambes.
Oh nan, tout mais pas ça. Il devait être encore dans son cauchemar, il ne voyait que ça.
Instantanément la honte et l'embarras eurent raison de ses derniers remparts, le faisant se mettre à sangloter bruyamment.
Là il se sentait vraiment pathétique et misérable.
Et être vu dans une tel faiblesse par son meilleur ami rendait l'humiliation d'autant plus grande et insoutenable. Maladroitement il ramena ses jambes contre lui, et essaya d'y enfuir sa tête.
Midoriya, lui, fut très surprit et inquiet de l'entendre craquer si brutalement pour partir dans des pleures inconsolables. Si inquiet qu'il cru que quelque chose de vraiment grave lui arrivait. Puis finalement, il baissa le regard et crut comprendre.
Oh... Si ce n'était que pour ça, ce n'était vraiment pas la fin du monde.
« Shoto... Ce n'est pas grave. » essaya-t-il de le rassurer. D'une voix se voulant réconfortante et compatissante. « Ça peut arriver à tout le monde tu sais... »
Sauf que pour le bicolore, techniquement, non. Il avait passé l'âge de mouillé ses draps depuis fort longtemps maintenant. Et avoir "fait" ça devant son camarade ne fit d'ailleurs que rendre la chose encore plus insupportable.
Izuku essaya de le consoler tant bien que mal, comprenant que cet accident n'était pas le réel problème en lui même, mais plus la goutte d'eau de trop d'une accumulation d'ennuis.
Il l'entendit pleurer contre lui de longues minutes, avant que la fatigue n'eut raison de lui et le force à se calmer.
C'est ce jour là que Midoriya comprit que son ami n'avait pas juste été victime d'un petit « règlement de compte» comme essayait de le convaincre All Might. Déjà, pour avoir été hospitalisé pendant une semaine, l'agression avait dû être assez violente et dépasser le simple cadre d'une atteinte physique lambda.
Il savait que chacun avait sa sensibilité, mais Shoto était quand même un garçon plutôt fort mentalement à la base. Plus que lui en tout cas, et il n'avait pas honte de le reconnaître. Alors il doutait réellement que le simple fait de se faire taper par trois types aie put le mettre dans un tel état de détresse psychologique...
Même Endeavor semblait de manière plus ou moins dissimulé être profondément affecté par l'état de son fils, et lui l'avait élevé sous les coups... Alors cela était forcément plus grave que ce qu'on essayait bien de vouloir lui faire croire.
Mais bon... Ce n'était pas vraiment le moment de songer à ça. Pas dans l'immédiat en tout cas.
« Viens Shoto... » lui susurra-t-il. « Tu devrais te changer, d'accord ? Je vais t'aider pour tes draps si tu veux pendant ce temps. »
« Nan c'est... c'est bon je vais me débrouiller... » réussit-il à articuler en se levant maladroitement tout en essuyant ses yeux.
Il était hors de question que Midoriya l'aide pour ça. Il était encore assez grand pour s'occuper de ce problème tout seul. Il n'était plus un jeune enfant après tout.
Ne voulant pas insister pour le mettre plus dans l'embarras, le vert le laissa faire comme bon lui semblait, attendant juste patiemment qu'il soit à nouveau dans sa chambre pour se rallonger. Seulement plutôt que de le laisser regagner sa couche, encore trempé de toute manière, il l'invita dans la sienne.
« Allez, viens ! » insista-t-il.
« Nan, ça ira, j'ai aucune envie de t'empêcher de dormir par ma faute... » déclina l'offre le bicolore. « Et puis j'ai mis une serviette, alors ça ira... »
C'est là qu'il se rendit compte qu'il n'avait pas du tout envie d'avoir cette discussion avec lui, et que le regarder dans les yeux était plus que compliqué à présent.
Pourtant c'était ridicule, parce que Midoriya n'émettait jamais un regard pouvant donner l'impression qu'il portait jugement. D'ailleurs le vert le jugeait jamais en réalité. Il était toujours très humble et compréhensif. Peut-être même trop.
« Dis pas te bêtises ! C'est toi qui vas mal dormir si tu restes dans ton futon. » insista le vert avant d'ouvrir sa couverture et de lui faire de la place. « Et ça séchera bien mieux à l'air libre.» lui fit-il remarquer.
Finalement, après moult hésitation, Shoto céda à cause de la fatigue.
Il s'installa à ses côtés, et petit à petit, finit même par se blottir contre lui, comme un oisillon perdu, en quête de chaleur et de protection. Alors c'est tout naturellement qu'amicalement, le vert verrouilla le cocon de son bras.
Ici Koi ne viendrait pas le chercher.
« C'est vrai...? » redemanda l'adolescent, voulant être bien certain qu'il ne s'agissait pas là d'une blague ou d'un malentendu.
« Puisque je te le dit. » lui répondit son père en revêtant son manteau beige.
Encore incertain, il envoya un regard à sa mère, elle même entrain de s'habiller, et compta sur cette dernière pour lui confirmer ce qui venait d'être avancé.
Rei lui sourit et lui tendit sa veste.
« Je pensait que tu serais plus emballé que ça. » fit-elle faussement déçu.
Alors c'était bien vrai ? Ils comptaient vraiment lui offrir un ami à quatre pattes ?!
Ses grand yeux hétérochromes s'écarquillèrent de surprise à la nouvelle.
Puis, prit d'un certain et subite empressement, il attrapa sa veste, et enfila ses chaussures avec précipitation, manquant de peu de trébucher à cause de ses lacets tout juste fait.
« Doucement, doucement. » rigola sa mère. « L'animalerie ne va pas fermer dans la minute. On a quand même tout notre temps. » lui rappela-t-elle.
L'animalerie ? Nan, très peu pour lui. Lui avait d'autre projet si il voulait avoir un animal.
« Je préférais aller au refuge si ça ne vous dérange pas... Ils ont aussi pleins d'animaux là bas. Dont des chats. » leur avoua-t-il avant de les suivre dehors jusque dans la voiture.
« Alors tu aimerais avoir un chat ? » conclut son père en démarrant le véhicule.
Pour une fois ce n'était pas son chauffeur qui conduisait mais bel et bien lui. Pour l'occasion il tenait à garder une ambiance plus... familiale ?
« Oui. » hocha la tête le garçon avant d'attacher sa ceinture.
Il avait toujours aimé les félins, appréciant leur grâce et souplesse naturelle. Et puis il avait toujours le pelage propre et soyeux contrairement aux chiens qui avaient la fâcheuse manie de se rouler n'importe où et d'être beaucoup trop énergique.
Oh bien sûr, il avait bien rapidement songé à un lapin aussi, comme Koda, notamment parce que depuis sa rencontre avec ce dernier son affection pour les lagomorphes avait grimper de quelques crans.
Mais se rappelant qu'ils devaient vivre librement, et que sa maison était en très grande partie faite de bois... Pas sûr que ses géniteurs apprécient de voir chaque coin et porte de la demeure être rongé.
Les chats avaient aussi tout leur lot de problème, mais au moins ils ne risquaient pas de grignoter les câbles électriques où de s'électrocuter, ni de ruiner la charpente.
Ses parents, eux, échangèrent un regard, arrivant tout deux à la même conclusion.
Ils faudrait donc penser à très bientôt s'acheter un arbre à chat, et l'installer dans le salon.
Enji programma le GPS, et se mit en route avec sa petite famille, si on pouvait l'appeler comme telle.
Mine de rien, le refuge était plutôt loins. Alors Shoto ne résista pas au trajet, et encore moins aux vrombissements de la voiture qui le berçait, le poussant à s'endormir comme une souche dans son siège au bout de seulement quelques minutes.
En règle générale il avait une faiblesse pour les véhicules à moteur: une fois à l'intérieur ils finissaient toujours par lui donner sommeil. Et cela était une réalité d'autant plus vrai lorsqu'il était épuisé.
Son père jeta un coup d'œil dans le rétroviseur intérieur, trouvant son fils soudainement bien silencieux. Sans surprise il constata qu'il dormait à poing fermé.
Son visage semblait plus apaisé ainsi, malgré les cernes qui entouraient ses yeux.
« Le pauvre n'a pas pas beaucoup dormi aujourd'hui non plus. » lui avoua Rei en jetant directement un coup d'oeil derrière elle.
Des fois les deux parents se demandaient si il n'était pas plus sage que leur enfant prenne quelque chose pour dormir, puis ils se rappelaient qu'il prenait déjà beaucoup de médicaments ne serait-ce que pour ses soucis de santé et contrer les effets indésirables de ces derniers.
Alors rajouter des somnifères à tout ce cocktail... non vraiment ils ne voyaient pas ça d'un très bonne œil. Ils ne voulaient pas qu'il finisse comme assommé ou asservi par ces derniers, devenant complètement dépendant.
Non, si ils pouvaient réussir à régler ça avec des méthodes plus douce, vraiment, ils préfèreraient.
Même si bon pour le moment, les effets étaient encore bien mince.
« J'y pense... » commença la mère un peu soucieuse. «... pour cette histoire de "pipi au lit", ne lui en parle pas s'il te plaît. C'est un adolescent, alors il pourrait mal le prendre, tu vois...? Faisons plutôt comme si on ne se doutait de rien, d'accord ? Ce sera plus simple pour lui je pense. »
Et pour eux aussi d'ailleurs.
« Ce n'était pas mon intention. » la rassura-t-il.
Sincèrement, il ne voyait pas l'intérêt d'évoquer le sujet avec lui. Ça n'était visiblement arriver qu'une fois, il y a déjà quelques jours, et ne voulait pas risquer de braquer ou embarrasser son fils pour une histoire de bête accident nocturne. Non, vraiment, faire comme si ils ne savaient rien restait la solution de facilité.
De toute façon qu'est-ce qu'ils pouvaient concrètement y faire ?
Sa femme dodelina de la tête, rassuré de savoir qu'ils étaient sur la même longueur d'onde.
Après une bonne heure de route il arrivèrent enfin à l'adresse donnée par le GPS. C'était assez en retrait, au calme à la campagne. Avec un grand bâtiment se tenant en face d'eux.
Bien vite ils sortirent de la voiture et réveillèrent leur fils pour l'informer de leur arrivé. Ce dernier un peu ronchon, se prit toute fois d'une bonne humeur subite en se rappelant de leur destination.
Encore maintenant il avait du mal à croire qu'il allait pouvoir avoir un chat, et au fond de lui il se demandait ce qui avait bien pu pousser ses parents à prendre cette décision subite.
Voulaient-ils lui faire une surprise ? Ça expliquerait pourquoi ils ne lui en avaient pas parler avant... Mais pourquoi ? On ne pouvait pas vraiment dire qu'il ai fait quoi que ce soit qui mérite d'être récompensé.
Si l'empressement d'aller voir les animaux n'avait pas été aussi grand, peut-être qu'il y aurait réfléchit d'avantage. Mais voyant le secteur félin lui faire de l'œil, il ne tarda pas et marcha d'un pas décidé en direction de ce dernier, oubliant presque complètement ses parents derrière lui.
Il y en avait de toute sorte, des très jeunes comme des plus âgé bien que plus rare. Il regarda des chatons pas beaucoup plus gros que son poing gambader et gratter contre la vitre dans un petit park leur étant dédié.
Il y avait des jouets de toutes les couleurs étendu par terre. Allant de petite balles en mousse à de fausse souris en paille. Il fut particulièrement séduit par celui tout près de lui avec un pelage roux et blanc, posant ses coussinets contre la vitre.
De son doigt Shoto joua avec lui le faisant glisser contre la vitre de droite à gauche, captivant et le regard et l'attention de l'animal.
Puis tout d'un coup d'animal prit peur, s'enfuyant près de ses autres camarades.
Et il ne tarda pas à savoir pourquoi.
Et son pantalon aussi.
Accroupi au sol, il sentit quelque chose de plutôt énergique remuer contre sa jambe et le tirer. Alors, bien curieux de savoir ce qui l'importunait, il tourna la tête et posa son regarda sur une petit boule de poile couleur chocolat entrain de mordiller son pantalon.
Un chiot.
Un chiot avec faciès peu commun. Tout comme lui, ces deux yeux n'étaient pas de la même couleur, l'un était gris tandis que l'autre tournait plutôt vers le bleu. Oui voilà, une sorte de gris bleuté.
Très vite l'animal leva le regard comme pour toiser sa réaction, hésitant entre arrêter ou continuer de jouer avec son vêtement.
Voilà pourquoi Shoto n'aimait pas trop les chiens. Trop joueur, intrusif... Et puis il avait ce petit corps tout potelé et semblait se déplacer de manière presque maladroite, comme si il allait trébucher à chaque pas...Nan c'était... c'était...
Adorable.
« Bon sang, reviens ici...!» s'écria une voix essayant de ramener l'animal à elle.
Le chiot entendant sa soigneuse se cacha entre les jambes de l'adolescent avant de s'attaquer à ses lacets. Sans trop savoir pourquoi, Shoto commença à caresser son doux pelage. Ses poils étaient si fin, si soyeux.
« Entre nous tu ne devrais pas faire ça... Si tu le caresses pendant qu'il ruine tes baskets, il va croire que tu le récompense. » le prévint la jeune femme en arrivant à ses côtés, avant de s'excuser pour la gêne occasionnée.
« Oh, je vois... »
Il n'y avait pas vraiment pensé et n'avait pas fait ça à mal.
« C'est votre chien ? » finit par lui demander le bicolore un peu curieux pendant que l'animal lui reniflait et léchait les doigts, ayant trouver une autre source d'intérêt.
« Pas du tout. C'est aussi un chiot du refuge qu'on a reçu il n'y a pas longtemps. Je devais juste le sortir pour lui apprendre la balade et marcher au pas. »
« Ah d'accord...» conclut l'adolescent.
« Tu cherchais quelque chose en particulier ? » lui demanda la soigneuse en essayant de mettre un collier à la boule de poil. « Tes parents m'ont dit tout à l'heure que tu étais intéressé sur le fait d'avoir un chat. Est-ce que tu en as vu un qui te plaît ? Tu veux que j'organise une petite rencontre ? »
C'est vrai qu'à la base il était venu pour un chat mais...
« Et lui ? Je peux avoir une rencontre avec lui ? » demanda le plus jeune en désignant du doigt le bébé canidé.
Il ne savait pas pourquoi, mais il ressentait comme un petit quelque chose pour lui. Le voire essayer de cavaler aux quatre coins de la pièce pour faire courir sa "maîtresse" et manquer de trébucher à cause du carrelage glissant, de sa maladresse et de ses petites pattes toute dodue lui procurait un certain sentiment d'amusement.
« Oh si, si ! Bien sûr ! Sauf que ce n'est pas vraiment un chat comme tu peux le voir. » rigola-t-elle. « Niveau éducation et soin ça n'a rien à voir, mais ça je pense que tu t'en doutes. »
Finalement elle lui proposa de faire la balade avec elle, lui permettant ainsi d'en apprendre plus sur ce camarade à quatre pattes.
« Elle a deux mois et demi et niveau race, c'est un labrador. Alors attention, elle est encore toute petite là, mais elle va beaucoup grandir et pendre du poids au cours de cette année ! Et tu t'en rendras vite compte quand elle te sautera dessus pour jouer à ses un ans ! » lui expliqua-t-elle amusé.
« Un labrador ? Ce sont des bonnes races pourtant. Qu'est-ce qu'elle fait dans un refuge ? En général les espèces assez coûteuse sont rarement abandonnés...» laissa échapper Todoroki.
« C'est vrai, mais regarde bien : Elle est née sans queue... Or ça ne correspond pas aux critères de beauté de la race. Alors celui qui gérait l'élevage d'où elle est issue, après qu'elle soit sevré, nous l'a confié par peur qu'elle soit invendue et lui reste sur les bras. »
Shoto trouvait ça injuste. C'était un animal un bonne santé, alors il n'y avait vraiment aucune raison de l'abandonner pour une chose pareille... Sans compter que c'était hypocrite ! Dans le milieu canin, on coupait la queue de certaines espèces justement pour ces même critère de beauté ridicule, et quand d'autre naissait sans, on en voulait pas ?!
Il ne savait pas pourquoi, mais il se sentait terriblement triste pour l'animal. Il avait mal pour lui de se sentir abandonné parce qu'il était imparfait, comme une erreur, un échec. Bien que ce soit ridicule vu qu'elle ne devait pas avoir conscience de ce fait, heureusement.
La chienne ne semblait pas malheureuse. Pas du tout même, s'amusant gaiment avec tout se qui croisait son regard, dont notamment les lacets mal fait du garçon, malgré les sermons de la gardienne de ces lieux.
Un peu plus au loin, pendant que les plus jeunes se baladaient dans dans les jardins du refuge, les parents du garçon, eux, observeraient attentivement le tableau.
« Il n'avait pas dit vouloir un chat à la base ? » demanda le père en regardant son fils jouer avec le chiot.
« Il a peut-être changer d'avis, qui sais...? Ou alors il s'amuse juste avec . » lui répondit Rei.
« Vu comment c'est parti, je pense surtout qu'on va rentrer avec un petit chien, crois moi. » lui avoua-t-il en esquissant un discret sourire, mi-amusé, mi-attendri.
Finalement, plutôt que de rester dans leur coin, les deux adultes s'approchèrent et pénétrèrent dans le petit park ou Shoto s'affairait à donner des papouilles à l'animal.
Pour la première fois depuis longtemps, un vrai et sincère sourire illumina son triste visage fatigué, et ceci ne manqua pas de soulager et embaumer profondément le cœur de ses parents.
Oui, pour la première fois, Shoto ne semblait plus si mélancolique.
« Dites... » fit ce dernier d'une petite voix, un peu hésitant. « Je sais que j'avais dit que je voulais un chat mais... J'ai eu comme un coup de cœur pour ce chiot. Est-ce que j'ai encore le droit de changer d'avis...? »
Comment dire non à ce regard emprunt de supplique ?
« Bien sûr que tu peux. » le rassura son père en lui frottant affectueusement la tête avant de se baisser pour voire l'être qui avait fait changer d'avis son fils sur les chiens.
Puis il vit le regard hétérochrome de l'animal, et fit un rapprochement directe avec celui de sa progéniture.
« Je commence à comprendre pourquoi tu l'as choisis, c'est pour les yeux ? » le taquina-t-il.
« Non. » répondit au premier degré l'adolescent. « C'est parce que je la trouve rigolote, et mignonne.» expliqua-t-il en la soulevant avant qu'elle ne lui lèche le visage.
Rei, un peu inquiète pour les risque hygiénique, voulu amorcer un mouvement pour empêcher que l'animal ne continue son geste pourtant affectueux, mais son mari l'en dissuada et la rassura du regard.
Selon lui, il n'y avait rien à craindre. Et puis l'animal était vacciné en plus.
« C'est une bonne raison.» conclut Enji. « Donc c'est une femelle si j'ai bien compris. »
Le bicolore hocha la tête.
« Et tu as déjà réfléchi à un nom ? » lui demanda le plus âgé en caressant le futur compagnon de son fils.
« Nan pas encore. J'attendais que vous soyez d'accord pour y réfléchir... » lui avoua-t-il.
« Je comprends, je comprends. Mais dis moi, sans vouloir te faire peur, tu as bien conscience de ce que représente un chiot ? C'est beaucoup de responsabilité tu sais. » le prévint le rouge. « Sans parler des sortis habituel pour ses besoins, il faudra l'éduquer, et bien si tu ne veux pas qu'il fasse de bêtise ou prenne de mauvaise habitude. C'est encore un bébé après tout. Et puis il aura besoin de beaucoup d'attention et de jouer aussi. »
Si Enji lui disais toute ces choses, ce n'était pas pour lui faire peur ou le dissuader d'en prendre un. Non. C'était juste pour que son fils aie quand même une idée de ce qui l'attendait, et qu'il soit pleinement près à être responsable de cet animal. Après tout ça n'était pas un jouet, loins de là.
Mais au pire des cas, de toute manière, lui-même et sa femme s'était mis d'accord pour être là derrière, en tant que filet de sécurité à l'expérience. Ils n'étaient pas assez dingue pour laisser leur enfant avoir un animal si il ne le connaissait pas un minimum et si il n'était pas près eux même à en assumer et assurer les responsabilités.
« Je sais. » le rassura son fils. « C'est ce qu'elle vient de me dire. » l'informa-t-il en parlant de la soigneuse animalière.
À partir de cet instant tout ce passa assez vite.
Shoto fut laissé avec son nouveau compagnon dans le parc pendant que ses parents s'occupèrent des papiers d'adoption et informations en toute genre avec la jeune femme l'ayant renseigné tout à l'heure.
Loins de cette ambiance protocolaire à base de signature et de pièce d'identité en tout genre, l'adolescent resta avec son animal et essaya de trouver un nom pour cette adorable, mais turbulente, petite chose.
Mine de rien ce n'était pas une chose si aisé pour lui, l'imagination n'ayant jamais été son gros point fort.
Suffisait de voir son épithète de héros, qui était en réalité juste son prénom, et ses costumes qui étaient grandement inspirés, de son uniforme de sport scolaire.
Et ne parlons même pas du premier model qui était, lui, juste composé d'une chemise et d'un pantalon blanc...
Pouvait-on seulement encore appeler ça un "costume".
« T'es un peu dodue, mais plutôt légère tout compte fait... Je t'appellerai bien Plume, tiens. »
Il fit quelques simulations mental, l'imaginant l'appeler dans diverses situations, puis conclut que ce n'était pas si mal.
Oui, Plume sonnait plutôt bien.
