Zelda reste un peu plus tard à l'académie pour étudier à la bibliothèque, il est presque 22H lorsqu'elle décide de rentrer. Elle passe par le dortoir pour récupérer quelques affaires qu'elle a avait laissé et pour déposer des livres. Elle voit Lilith assise sur le bord de son lit et se frottant le bras.

Zelda ouvre son coffre et fronce les sourcils voyant des traces sur ses bras. Elle regarde quelques secondes tandis que Lilith ne le remarque pas, trop occupée à inspecter ses bras. Zelda ferme le coffre et pose ses affaires dessus avant de regarder à nouveau Lilith.

Zelda : Qu'est-ce que c'est ?

Lilith lève brusquement les yeux vers Zelda et lâche son bras. Comment n'a t-elle pas remarqué sa présence ?

Lilith : Rien, qu'est-ce que tu fais là ?

Zelda : Je venais juste récupérer et déposer quelques trucs

Zelda observe un peu plus le bras de la brune et s'approche. Elle voit Lilith légèrement grimacer en touchant.

Zelda : Tu t'es fait ça dans la forêt ?

Lilith : Oui, une branche que je n'avais pas vu

Lilith ne dira pas que c'est Shirley qui a fait ça. Elle ne veut pas faire croire à Zelda qu'elle a été attaquée. De quoi aurait-elle l'air ? Elle, Lilith, se faire attaquer ? Non, elle passerait pour une pauvre sorcière faible et vulnérable se cachant derrière un air arrogant.

Zelda : Tu veux un sort de guérison ?

Lilith : Non, c'est bon, je vais me soigner plus tard

Lilith lâche de nouveau son bras et se lève du lit. Elle ouvre son coffre et en sort un livre sur les sorts anciens. Zelda écarquille les yeux en reconnaissant l'ouvrage. Cela fait au moins 2 ans que Zelda demande à son père de l'avoir mais il refuse à chaque fois, disant qu'elle doit suivre son enseignement à l'académie d'abord afin de perfectionner sa magie et ainsi débloquer l'accès à ce livre.

Zelda : Comment as-tu eu ce livre ? Il n'est pas accessible avant la troisième année

Lilith : J'ai mes techniques

En réalité, Lilith l'a volé à la bibliothèque en le cachant discrètement sous sa robe. C'est assez simple de voler avec Cassius comme bibliothécaire. Le pauvre sorcier n'est pas très jeune et malgré ses pouvoirs, sa vue lui joue parfois des tours.

Zelda : Mais tu comprends tout ce qui est écrit ?

Lilith : Oui, à vrai dire ça n'est pas si compliqué que ça

Lilith ouvre le livre et Zelda regarde par dessus son épaule. La brune sent le souffle de la rousse dans son cou et frissonne discrètement.

Zelda : Il a l'air tellement intéressant...

Lilith : ...Il l'est

La brune s'assoit sur son lit laissant ses jambes à l'air libre. Elle repose rapidement le livre dessus mais les yeux de Zelda ont été plus rapides qu'elle. La rousse fronce un peu les sourcils.

Zelda : C'est quoi tes marques sur tes jambes ?

Lilith : J'ai trébuché... à cause de la branche

Zelda arque légèrement un sourcil et hausse les épaules. Elle n'est pas du tout convaincu mais pourquoi s'inquiéterait-elle pour Lilith ? Peut-être qu'elle est vraiment tombée dans la forêt. Il y a des racines et des branches mortes tombée sur le sol tout les 2 mètres. Ce ne serait donc pas si étonnant. Mais pourtant, une partie d'elle sait qu'elle ment. Elle est persuadée qu'elle ment, mais Zelda ne veut pas perdre de temps avec ça, si Lilith a des problèmes elle saura sans doute se débrouiller seule pour les régler, et puis vu son tempérament agaçant cela ne surprendrait pas Zelda que la brune se soit faite entraîner dans une baston ou attaque quelconque.

Zelda : Ok, bon j'y vais, on se voit demain

Lilith : Peut-être

Zelda se retourne, les sourcils froncés, vers Lilith qui lui fit un petit sourire malicieux. La rousse roule des yeux avant de prendre ses affaires et partir.

Quelques jours passent, Lilith ne va pas beaucoup en cours mais personne n'a l'air de s'en préoccuper, ce qui rend Zelda assez perplexe et curieuse. Faustus passe régulièrement, même presque tous les soirs, voir Zelda dans sa chambre. Il vient, ils couchent ensemble, il part. Bien que cela plaisait à Zelda au début, elle doit avouer qu'elle se sent de moins en moins à l'aise avec ce genre de relation. Elle avait toujours pensé ne pas être du genre romantique ou du genre aimante. Mais maintenant qu'elle est en couple, ce qu'elle a d'ailleurs encore du mal croire, elle se rend compte que cette relation n'est peut-être pas celle à laquelle elle s'attendait. Ils sont juste deux sorciers prenant du plaisir ensemble, et étant attirés l'un par l'autre, ce qui les qualifierait plus de sexfriends plutôt que couple. Zelda se rappelle de la première qu'elle a vu Faustus, c'était lors d'une des premières fêtes d'Edward. C'était il y a un an, elle se souvient de sa tenue soignée, de l'odeur de son eau de Cologne et aussi de sa voix grave. Elle l'a fixé pendant toute la soirée, tout comme lui. Mais alors qu'elle le fixait avec admiration, il l'a fixait avec désir. Bien sûr, il savait qu'il ne pouvait rien faire avec elle, elle n'était pas baptisée. Alors il a attendu, et Zelda aussi, jusqu'à ce que la rousse intègre l'académie. C'était comme si son esprit se vidait le soir où Faustus l'a entraîné dans cette forêt. Son esprit et son corps étaient soulagés. Elle a aimé ça, beaucoup. Elle a aimé sentir les mains baladeuses et fortes de Faustus sur elle, et elle a aimé le sentir en elle. Mais plus les soirs passent et plus elle se sent gênée de le sentir sur elle.

Ce soir n'y échappe pas et Faustus apparaît dans la chambre de Zelda un sourire salace aux lèvres. Zelda est allongée dans son lit en train de lire. Elle baisse son livre et voit Faustus ramper près d'elle. Elle le regarde et sent son cœur accélérer, peut-être par envie de lui, ou par peur de lui. Zelda associe la douleur, la peur et le désir sexuel ensemble. Elle ne sait pas pourquoi, ni comment elle en est arrivée là, mais la douleur l'excite... En fait, elle l'a découvert avec Faustus, comme lorsqu'il pose ses mains sur son cou ou qu'il la retourne brusquement en griffant ses cuisses et ses fesses. Cependant, les gestes de Faustus deviennent de plus en plus désagréables, et la douleur et la peur ne semble plus vraiment l'intéresser. Cela l'effraie un peu. Et si elle n'aimait plus le sexe ? Elle sait pertinemment qu'une grande majorité des sorciers ont des tendances sadomasochistes, mais si Zelda n'aime plus ça ? Est-ce que plus personne ne voudrait d'elle ? Zelda se perd dans ses pensée mais Faustus la réveille de sa trans lorsqu'elle sent sa main sous les draps pour caresser sa cuisse avec ses ongles et remonter sous sa robe de nuit en soie. Zelda sent son cœur rater un battement et repousse la main de Faustus avant de se redresser.

Zelda : Arrêtes, Faustus

Faustus perd son sourire et Zelda sent immédiatement une tension se former dans la pièce. Son regard est tétanisé et bloqué sur celui de Faustus. Elle sait qu'il s'énerve facilement, tout le monde le sait à vrai dire.

Faustus : Qu'est-ce que tu fais ?

Zelda : ...Je ne veux pas coucher avec toi ce soir.

Faustus rit discrètement laissant Zelda perplexe. Comme s'il ne la prenait pas au sérieux. Cela l'énerve aussi à son tour et elle le regarde avec une légère incrédulité. Comment peut-il rire de cette situation ? Zelda commence à avoir de sérieux doute quant à ce qu'elle représente pour lui. La voit-il comme un objet ? Ou une chose qu'il peut contrôler et dont les besoins et sentiments ne sont qu'un infime détail ?

Faustus : Et pourquoi ?

Zelda : Parce-ce que je ne suis pas ta pute !

Zelda sent une douleur vive sur sa joue. Les mots sont sortis sans qu'elle ne puisse les contenir. Elle pose sa main sur sa joue et relève les yeux vers Faustus, ayant la main encore levée. Zelda sent son cœur accélérer. Faustus vient de la gifler, il vient de lever la main sur elle et elle est tétanisée. Elle ne l'est pas souvent, pourtant sentir la chaleur douloureuse sur sa joue et voir le regard glacial de Faustus la rend morte de peur.

Faustus : Comment oses-tu me parler comme ça ?!

Zelda sursaute à la voix dur de Faustus. Il ne parle pas fort, sachant que la famille de la rousse se trouve probablement à quelques murs d'eux. Zelda sent une larme couler sur sa joue en le regardant toujours, incapable de dévier son regard. Elle n'aurait jamais pensé Faustus capable de la gifler, pourtant il vient de le faire.

Zelda : Je pourrais dire à mon père ce que tu viens de faire et il-

Faustus : Tu n'as pas intérêt à en parler à qui que ce soit, même pas Edward... Je me suis emporté par la colère, désolé

La voix de Faustus devient plus douce à la fin de sa phrase mais Zelda ne répond pas se tenant toujours la joue. Est-il vraiment désolé ? Comment Zelda peut-elle en être sûre ? Comment peut-il être seulement désolé alors qu'il vient de la frapper ?

Faustus : Maintenant tu vas te laisser faire... Et tout se passera bien

Il pose sa main sur la cuisse de Zelda et la remonte lentement jusqu'à son entre jambe. Il pousse doucement Zelda, qui le regarde avec terreur, pour qu'elle s'allonge et pose ses lèvres dans son cou avant de descendre dans son décolleté. Tout va rapidement, Zelda ne maîtrise pas la situation, elle sent les mains de Faustus errer sur elle, profiter de son corps. Mais elle ne pleure plus. Son esprit semble s'être déconnecté de son corps, elle ne ressent aucun plaisir et regarde juste Faustus venir en elle. Son cœur bat toujours aussi rapidement mais elle ne peut pas bouger. Moins de 10 minutes plus tard, Faustus est déjà debout en train de se rhabiller.

Faustus : Bon, on se voit demain ?

Zelda le regarde et acquiesce silencieusement puis Faustus disparaît en souriant.

Zelda s'allonge de nouveau dans son lit, à moitié nue, et soupire. Sa joue ne lui fait presque plus mal mais elle ne peut pas s'empêcher de la frotter. Elle éteint sa lumière et reste dans ses pensées pendant plusieurs heures, sans se rendre compte que les larmes coulent abondamment sur ses joues jusqu'à tremper une bonne partie de son oreiller.