Le jour où il avait rencontré cet homme, tout avait changé, lui qui souffrait tellement avait trouvé un remède à ses souffrances.
Ce soir-là perdu dans ses tournées il était sorti désireux de se changer les idées et de pourvoir ainsi tirer le sommeil.
C'est là qu'il vérifie vu, coincer dans l'ombre d'une grande bâtisse qui était le dévorer. Une présence si discrète que Tobio eut un doute pendant plusieurs secondes, c'est en s'approchant qu'il fut convaincu, qu'il fut certain qu'il n'était pas fou et qu'il y avait bel et bien un individu tout de noir vêtu.
Il ne comprenait pas pourquoi il fit cela, pourquoi il lui adressa la parole, pourquoi il lui mit ce billet dans la main ni pourquoi il prit le sachet mais il le fit, tout était allé beaucoup trop vite.
Il avait vite compris quel genre d'individu ce trouver devant lui et son esprit si sombre avait capté cela comme un signe, comme une potentielle délivrance.
Suite à cette nuit tout est allait très vite.
Des coups d'État retentissent à la porte de l'appartement faisant sursauter le jeune homme.
-Kageyama ouvre, c'est Osamu.
L'interpeller soupira fortement, il savait pourquoi son voisin était là et il ne voulait pas l'entendre, alors il fit comme s'il n'était pas là ce qui était idiot, il ne sortait pas.
-Je sais que tu es là, s'il te plaît, insista le jeune homme de l'autre côté de la porte.
C'est dans un soupire à fendre l'âme que Tobio ouvrit d'une main tremblante, il ne voulait voir personne et ne supportait pas que les gens s'imposent ainsi.
-Bonjour Kageyama, commença Osamu avant de reprendre sans laisser au noireau l'occasion d'en placer une. Ce n'est plus possible Kageyama ni pour toi ni pour nous, je sais que tu ne le fais pas exprès mais un moment il va falloir que tu acceptes d'être aidé au j'appelle le propriétaire encore une fois. Cela fait 4 ans Kageyama, 4 ans ... C'est plus possible je t'aime bien mais je ne supporte plus les odeurs et les insectes c'est trop pour moi, mon frère et Nicolas sont trop gentils pour dire quoi que ce soit mais pas moi, je dois penser à notre bien-être à tous y compris le tien et vivre dans des conditions comme celles-ci n'est clairement pas bon pour toi.
Tobio ne dit rien, c'était inutile. Sans plus de formalité il ferma la porte au nez de ce visiteur non désiré, il ne voulait plus entender ce discours, tout le monde voulait le faire passer pour le fautif alors qu'il ne faisait rien de mal.
D'une démarche prudente il se dirigea vers sa chambre et après quelques efforts se glissa dans son lit.
4 ans.
Le jeune homme soupira et attrapa tant bien que mal une revue sur le volley pour en observer les pages froissées.
Son téléphone sonna et il nut pas besoin de regarder pour savoir de qui il a demandé, Hinata encore et toujours, la seule personne qui comptait encore aux yeux de Kageyama. Pour autant il ne réussit pas, il ne voyait pas intéressé, de toute façon il savait que le roux ne s'occupait de lui que par pitié, qu'il simulait le fait de l'aimer et de s'inquiéter pour lui .
Durant plusieurs minutes son téléphone sonna avec insistance mais il n'y prêta aucune intention. Il savait que s'il tardait trop la tornade allait débarquer mais il n'en avait que faire, il lui suffisait de ne pas ouvrir et le problème était réglé.
Il resta plusieurs minutes perdues dans ses pensées les plus déplaisantes quand de violents coups retentirent à la porte.
-Ouvre crétins je sais que t'es là, si t'ouvre pas je casse la porte je te préviens!
Tobio fit la sourde oreille ce qui mit son ami dans une colère noire, il tambourinait tellement que l'un des jumeaux sortit pour demander l'origine de ce raffut.
Incapable de supporter ça plus longtemps Kayegama finit par obtempérer et ouvrit la porte sans un mot.
-Ah c'est pas trop tôt réprima Hinata en se faufilant dans l'appartement, une fois la porte fermée dans son dos il se mit a grimacé et dit d'une toute petite voix. Tu veux bien que je fasse ... un peu de ménage ou au moins que je tri quelque truc.
-Dégagé! Hurla le plus grand, si tu es venu pour moi dire ça tu peux partir Osamu et déjà passé me faire la leçon j'ai pas besoin de toi, je vais très bien et j'ai pas besoin de vous.
-Désolé, soupira Shoyo d'un air abattu, en fait je suis venue t'apporter à manger et te proposer de venir faire une tournée, ça te fera du bien je pense tu n'es pas sorti depuis un moment.
-Je sors toutes les nuits siffle Tobio
Le roux déglutit, ce genre de choses il ne voulait pas les entendre. il le savait, il était au courant de ce que son ami faisait pour vivre, de ce qu'il vendait le soir au pied des tours à quelques rues de là.
-Écoute, commença Hinata, je me fais énormément de souci pour toi, je me sens tellement, tellement coupable de ce qui t'arrive…
-Pas besoin, coupe le plus jeune, je…
-Si interrompt à son tour le roux, regarde-toi un peu, tu cultives, vends et consommes de la drogue, tu vis dans tout un tas de trucs inutiles et dégueulasse, tu ne manges et ne dort pratiquement pas et tu refuse de moi parler alors que je suis ton meilleur ami, c'est plus possible, j'ai forcément fait quelque chose de mal pour que tu en arrive là.
- "Là" où?
- "Dépression et syndrome de diogène" récite Shoyo.
-Ne me gonfle pas ... dégage.
-Normalement ce sont les vieux solos qui ont ça et toi tu n'es ni l'un ni l'autre, tu sortais plus souvent tu le remarquerais mais non monsieur préfère rester dans son deux pièces qui pue la mort, mais bon impossible d 'aider quelqu'un qui ne veut pas l'être.
Ils étaient tous deux énervés mais Tobio était surtout choqué, jamais au grand jamais Hinata ne lui avait parlé si durement.
Suite à un silence d'une durée indéterminée le plus petit parti en claquant violemment la porte acceptée son ami seul et déconcerté au milieu des piles d'objets minutieusement empilés.
Les choses avaient dérapé si vite que le jeune homme n'avait pas eu le temps de lui demander comment "il allait.
Cette nuit encore il sortit pour gagner un peu d'argent, il allait presque toujours au même endroit, dans cette rue où il avait vu cet homme pour la première fois.
Une fois la marchandise vendue, il rentra et se mit rapidement au lit avant de se mettre à pleurer, les mots qu'ils avaient entendus aujourd'hui étaient violents et lui tournait dans la tête, il refusait de dire avait besoin d 'aide au risque d'être une charge pour les autres. Ce n'est que très récemment qu'il s'est rendu compte du problème que son voisin du dessous était venu lui dire qu'il craignait pour la santé de son petit garçon. À présent, il lui fallait du temps.
Ils n'avançaient pas tous au même rythme et de tous c'était sûrement Tobio qui avait le plus de difficulté à sortir de la tête de l'eau. Hinata avait essayé le tout pour le tout quitte à les blesser tous les deux, il avait été violent mais c'était pour la bonne cause. Il savait à présent qu'il leur faudrait du temps.
