1er juillet 1993

Ron était installé dans un compartiment du Poudlard Express en compagnie de Thomas, Hermione et Bem. Ils l'avaient traîné dans un compartiment vide seulement quelques minutes après qu'il s'est installé dans le sien. Ron n'avait même pas eu le temps de comprendre ce qu'il se passait ou de protester qu'il était assis sur une banquette et faisait face à ces trois-là.

« On est désolé ! » s'exclamèrent-ils en cœur.

« On s'est vraiment mal comporté avec toi. On aurait dû comprendre que ce n'était pas facile d'être nos amis à cause de ta maison. On en a parlé et on voulait vraiment s'excuser. » continua Thomas.

« Oui » approuva Hermione. « Tu as toujours été très gentil avec nous et nous on n'a jamais essayé de te comprendre. On ne s'est jamais mis à ta place.

- Je suis aussi désolé de ne pas t'avoir vraiment considéré comme un vrai ami. Je pensais que tu traînais avec moi parce que je parlais aussi à Hermione et Thomas. Ce… ce n'était pas correct. » s'excusa finalement Bem.

Ron les observa quelques instants. Il ne savait pas quoi dire. Leur amitié lui avait vraiment manqué pendant cette années scolaire. Souvent, il avait laissé traîner son regard sur le trio d'or comme les autres maisons les appelaient, lui rappelant continuellement qu'il n'avait rien à faire avec eux. De plus, Thomas avait sauvé sa sœur quelques semaines plus tôt dans la chambre des secrets. Il lui était vraiment reconnaissant de cela et n'avait qu'une envie, lui sauter dans les bras pour le remercier.

Mais d'un autre côté, il était un Serpentard. Ron savait très bien que cette amitié ne lui serait pas autorisé. Tout d'abord parce que pour la deuxième année consécutive, le directeur avait donné des points de dernières minutes aux trois Gryffondors en raflant par la même occasion la coupe à Serpentard et la deuxième fois à Serdaigle. Ses camarades n'étaient pas près d'oublier ce favoritisme évident de Dumbledore et plus que jamais, la côté de Thomas était au plus bas chez les verts et argents. Même chez les Serdaigles il n'y en avait plus beaucoup qui essayait de se rapprocher de lui, même avec sa célébrité.

Redevenir ami avec le trio d'or voudrait dire que Ron devrait une nouvelle fois se cacher, esquiver les questions sur ses disparitions, subir leur méfiance. Peut-être même qu'à la fin, il perdrait l'amitié de Blaise et Theodore et redeviendrait le paria de la maison Serpentard. Il ne pouvait pas prendre ce risque. Il n'était pas un Gryffondor, il ne voulait pas devenir encore davantage le défouloir de Malefoy. Ce n'était pas parce que ce dernier le laissait quelque peu en paix depuis quelques temps que cela allait durer.

« J'accepte vos excuses. » Les trois Gryffondors soupirèrent de soulagement. « Mais je ne peux pas redevenir votre ami. Avant je n'en avais pas, je parlais juste avec Blaise de temps en temps. Mais maintenant, j'ai réussi à parler avec Theodore Nott, Daphné Greengrass et quelques autres élèves. Ils commencent enfin à arrêter de me considérer comme un Traître-à-mon-Sang, je ne peux pas redevenir ami avec vous et perdre tout ça.

- Mais nous serions tes amis, ce n'est pas grave tout ça ! » s'exclama Hermione.

« Bien sûr que c'est grave. Pendant deux ans, j'ai vécu l'enfer à cause de vous. On m'insultait dans les couloirs, dans la salle commune et même dans mon dortoir. Vous n'avez même pas idée du nombre d'heures que j'ai passé à l'infirmerie pour avoir copiné avec l'ennemi ! » s'énerva Ron. « J'ai enfin des amis avec qui je m'entends bien et qui ne me regarde pas de haut, je ne veux pas les perdre.

- On ne savait pas… » s'interloqua Thomas. « Mais si tu veux bien redevenir notre ami, on pourra peut-être faire en sorte que tu ailles moins dans ta salle commune ou on demandera à Altaïr de jeter des sorts sur ton lit pour que tu sois en paix.

- Mais ce n'est pas grave ça ! » s'insurgea Ron. Pourquoi ne pouvait-il pas comprendre. « Je suis un Serpentard et je sais très bien que redevenir ami avec vous en public ne m'apportera rien ! J'ai beaucoup trop à perdre. Vous me demandez de tirer un trait sur mon bonheur pour satisfaire le vôtre, ça ne marche pas comme ça.

- Ce n'est pas ce qu'on voulait dire !

- Je sais Bem, mais je ne peux juste pas. Vous vous souvenez quand tout Gryffondors vous a tourné le dos en première année parce que vous avez fait perdre des points à votre maison ? Pour moi, c'était mon quotidien avant que Theodore ne me parle. Ça me fait trop peur de prendre ce risque.

- Je comprends. » avoua enfin Hermione.

Elle avait très mal vécu cette situation à ce moment-là. Elle pleurait beaucoup, ne souriait plus et n'osait même pas participer aux cours de peur de se faire remarquer. Alors elle voulait bien croire Ron quand il disait qu'il avait peur de ça.

« Je veux bien qu'on se voit pendant les vacances ou qu'on s'échange de temps en temps des lettres. A Poudlard on pourra se voir de temps en temps dans des salles désaffectées, mais pas trop souvent. C'est tout ce que je peux faire pour l'instant. »

Ron se dirigea finalement vers la porte du compartiment après que ces trois amis lui ont confirmé que ça leur convenait comme arrangement. Juste avant d'ouvrir la porte, il se tourna vers Thomas.

« Oh, et je suis désolé Thomas. » Il l'ouvrit en grand la porte et s'écria. « Limacius Eructo. Maintenant laisse-moi en paix Potter ! » cracha-t-il, surpris lui-même par son talent d'acteur.

Il tourna finalement les talons et retourna dans son compartiment, laissant derrière lui un Thomas Potter crachant des limaces, un Bem Shacklebolt au teint verdâtre à cause du dégout et une Hermione Granger paniquée qui essayait d'invoquer un saut pour recueillir les mollusques baveux. Un léger sourire étira ses lèvres, ça c'était pour l'avoir laissé tomber aussi longtemps.

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Ron attendait sur le quai 9 que Percy finisse ses devoirs de préfets en compagnie du reste de sa famille lorsqu'Altaïr s'approcha de lui.

« C'était pour quoi cette comédie ?

- Oh, tu m'as vu ? » rougit le rouquin.

« Oui. Je suis contente que ta baguette de corresponde aussi bien. » s'amusa Altaïr.

Ron songea rapidement que plus le temps passait et plus son ami devenait froid. S'il ne le connaissait pas aussi bien, il ne pourrait certainement plus décrire ses expressions. Dire que quelques mois auparavant, il avait l'impression qu'il se débridait.