Alix a dû mal à se concentrer sur son cours de philosophie, en ce mercredi matin. Les lèvres pincées, elle ne peut s'empêcher de penser à Luka, qu'elle va voir cet après-midi lors de la répétition des Kitty section, et à Kim, qui ne lui a toujours pas répondu, malgré ses nombreux messages. D'après la sœur du garçon, il est un peu déprimé mais il est rentré en un seul morceau, samedi. Sur le tableau blanc, face à la classe, est inscrite la question suivante « la fin justifie-t-elle les moyens », question du bac blanc sur lequel ils se sont penchés il y a trois semaines et que le professeur vient à peine de rendre. Alix a eu dix-huit sur vingt mais ce n'est pas la meilleure note. Ayant bien travaillée à la maison, elle a pu construire un plan très facilement et son professeur a semblé l'apprécier. Ce n'est pas étonnant, lui qui aime les choses carrées et sans intérêt. A présent, elle regarde sa copie et ne peut s'empêcher de questionner ses arguments. La fin justifie-t-elle vraiment les moyens ? Est-ce que risquer de faire du mal à Luka simplement pour gagner un défi face à Kim est moral ? Elle ne sait pas, et perdue dans ses pensées, elle n'entend pas la sonnerie retentir, marquant la fin de la demi-journée.
« Mademoiselle Kubdel, auriez-vous un instant à m'accorder avant d'aller déjeuner ? » le professeur apostrophe Alix alors qu'elle était sur le point de sortir de la classe. Cette dernière s'arrête, fait demi-tour et vient attendre près du bureau que tous les élèves sortent de la salle. Cela fait, monsieur Faulbet lui offre un sourire rassurant avant de prendre la parole.
« Avez-vous fait vos vœux sur parcours supp, Alix ? Nous avons discuter avec vos professeurs et compte tenu de vos résultats, nous pensons qu'il serait intéressant que vous postuliez en prépa littéraire. Je pense personnellement que vous pourriez même être prise à Henri IV. »
Les yeux d'Alix s'ouvrent en grands face aux propos de son enseignant. Depuis quelques temps, leur professeur principal n'a de cesse de les bassiner avec les prépa qui, selon lui, sont l'avenir. Alix ne comprend pas vraiment l'intérêt de trimer pendant deux ans pour passer un concours et, de nouveaux, commencer des études à zéro. Elle a tout de même fait ses recherches et Henri IV semble être la plus prestigieuse des préparations aux grandes écoles.
« Je ne serais jamais prise. » dit-elle immédiatement mais le professeur ne semble pas du même avis.
« Ayez confiance en vous, Alix. Vous êtes une élève brillante et sérieuse. Avec une lettre de motivation solide, vous pouvez facilement intégrer les rangs Henri IV, j'en suis certain. Ayez confiance en vous. »
Et c'est sur ces mots qu'il relâche enfin son étudiante. Alix sort de la salle, songeuse. Elle ne sait pas quoi faire de son avenir et elle repousse indéfiniment le moment où elle devrat remplir ses vœux. Une prépa rendrait fier son père, c'est certain. Et si, après deux années, elle obtient le concours, elle serait payée pour étudier, ce qui est remarquable. Mais est-elle prête à passer plusieurs années la tête dans ses cahiers, sans voir personne, sans rien faire, à côté ? Mais surtout, en a-t-elle envie ? Alix travaille dur pour être au niveau de Jalil, cela ne signifie pour autant pas qu'elle aime ça. Bien au contraire, et c'est pour cela que sa dissertation d'histoire traîne depuis une semaine.
La jeune femme finit par sortir du lycée, empruntant la direction inverse de tous les autres étudiants qui se pressent vers le self. Cela fait longtemps qu'Alix n'y mange plus. Elle préfère préparer ses propres repas ou rentrer chez elle, ce qui allège les charges de son père. C'est sans doute pour cela qu'elle n'a pas d'amis, véritablement, au lycée. Elle a fini par sympathiser avec quelques élèves de sa classe mais personne avec qui vraiment discuter ou sortir. Elle n'a jamais réussi à s'intégrer dans ce lycée. Lorsqu'elle s'y est inscrite, son cœur s'est déchiré à l'idée de quitter ses amis et elle s'est elle-même convaincue qu'elle ne pourrait relier de pareils liens.
Finalement devant le lycée, Alix plisse les yeux face au soleil et avance vers la bouche de métro. Elle ne remarque pas l'ombre adossée non loin de là et n'a pas le temps d'éviter la main qui vient se poser sur sa tête, décoiffant ses cheveux déjà bien sauvages.
« Eh bien alors Minniemouse, on m'ignore ? » le sang d'Alix ne fait qu'un tour alors qu'elle se tourne pour faire face à Kim et son sourire narquois. Que fait-il ici ? Le jeune homme secoue la tête et son pouce vient se loger entre les deux sourcils de la jeune femme.
« Arrête de froncer les sourcils comme ça, tu vas rester coincer. Qu'est-ce qui t'arrive ? Pourquoi tu fais cette tête ? » dit-il d'un air enjoué et Alix ne peut que sourire en venant abattre son poing dans le bras musclé du garçon.
« Tu m'expliques pourquoi TOI tu m'ignores ? Ça fait trois jours que je t'harcèle de messages, pauvre naze ! J'ai cru que tu t'étais noyé dans la Seine ! » crie-t-elle avant de croiser les bras sur sa maigre poitrine, le regardant de haut.
« Ah ça, désolé Minniemouse, j'ai pété mon téléphone en rentrant samedi… » avoue-t-il en se grattant l'arrière du crâne.
« Ouais bah la prochaine fois, envoie-moi un pigeon voyageur ! » dit-elle en décidant de croire à son mensonge. Cela fait des années maintenant qu'ils discutent sur Messenger, et si Kim a cassé son téléphone, il lui reste son ordinateur. Il aurait très bien pu répondre.
« Qu'est-ce que tu fais là, au fait ? » finit-elle par demander en ajustant son sac à dos.
« Je me disais qu'on pouvait manger ensemble ! »
« Mais tu ne finis pas à midi, toi aussi, normalement le mercredi ? Le temps d'arriver jusqu'ici, il te faut bien trois quarts d'heures… »
« J'ai séché les deux heures de maths, j'avais la flemme. » avoue-t-il en se mettant en route vers le café où ils ont l'habitude de manger. Alix le suit, les deux mains derrière la tête et l'air blasé.
« Tu vas finir par rater ton bac, tu sais ? »
« Mais non, ça va passer crème. Et toi, en parlant de bac, t'as eu tous les résultats, pour ton bac blanc ? »
« Ouais… »
« Tu n'as pas l'air satisfaite. Quoi, tu as loupé une matière ? T'as trouvé meilleur que toi ? »
« Quelqu'un a eu une meilleure note en philo, mais quand on fait la moyenne, je crois que je suis la première des terms L » répond-elle d'un air las.
« Alors pourquoi tu fais la tronche, minimoys, je croyais qu't'aimais ça, être la meilleure. »
« Ouais mais mon prof de philo m'a dit de postuler en prépa et je sais pas si j'en ai envie… »
Kim pousse la porte du café et, après avoir laissé passer Alix, se dirige vers le comptoir pour commander. Ils prennent toujours la même chose, deux sandwichs américains et une barquette de frites. Alix va directement s'asseoir et, une fois qu'il a payé, Kim rejoint son ami avec les sandwichs, les frites arrivant plus tard.
« Prepa c'est le truc dont Max parle tout le temps-là, hyper dur, tu bosses tout le temps pour devenir ingénieur et gagner plein de fric ? »
« Ouais, plus ou moins » répond-elle. « Enfin Max, il vise une prépa scientifique. Moi ce serait une littéraire, avec de la philo, du français, tout ça, et je passerais un concours pour ensuite bosser dans…je sais pas trop en fait. »
« T'as pas l'air emballé, quoi. Puis les longues études et les bouquins, je suis pas sûre que ce soit ton truc, si ? »
Elle ne répond pas, mâchonnant son repas. Kim a toujours l'air détaché, et pourtant, elle est forcée de constater qu'il a bien écouté ce qu'elle disait. Et il semble l'avoir comprise peut-être mieux qu'elle-même. Alix est dans le déni. Elle refuse de penser à l'avenir.
Lorsque les frites arrivent, ils mangent en silence. Alix aimerait parler de ce qu'il s'est passé, samedi, mais ne trouve pas les mots. Cette situation est étrange. Ils font comme si rien ne s'était passé, et pourtant, pourtant elle ne peut nier la tension et le silence du garçon. Elle voudrait savoir ce qu'il se passe dans sa tête, mais il a toujours été insondable. Derrière son sourire nigaud et ses yeux ronds, elle ne sait pas ce qu'il pense vraiment. Ils sont amis depuis des années et pourtant, elle a l'impression de ne pas le connaître.
Il se met à parler de tout et de rien. De son dernier cours de sport, de la soirée jeu vidéo avec Max, de sa sœur qui veut déménager et alors qu'elle l'écoute d'une oreille peut attentive, il finit par s'arrêter pour la fixer curieusement, un grand sourire collé aux lèvres.
« Tu manges comme un porc, Al » dit-il en riant, son pouce venant frotter sa joue pleine de mayonnaise. Il aurait pu s'arrêter là, et elle aurait hausser les épaules en affichant un petit rictus fier. Mais il faut toujours qu'il aille trop loin, Kim, beaucoup trop loin.
« Je te jure, on dirait un animal. T'es sûre qu't'es une meuf ? » et Alix fronce les sourcils. Pourquoi a-t-il toujours besoin de lui rappeler ce genre de chose.
« Ça veut dire quoi, ça ? » répond-elle et le garçon aurait dû comprendre, au simple ton de sa voix, qu'il devait surveiller ses propos. Mais Kim reste Kim et en haussant les épaules, il enfourne une frite dans sa bouche et lui dit, la bouche pleine.
« Que t'es certainement pas bonne à marier, ma vieille. »
« Luka n'était pas de cet avis, samedi… » la voix de la jeune femme claque et Kim perd soudainement son sourire.
« Quoi, n'me dit pas qu'il t'a sautée ? J'y crois pas. Impossible que tu le réussisses, ce pari là. C'est gagné d'avance. » Alix sent la colère s'emparer d'elle et le rouge lui monter aux oreilles. Rassemblant ses affaires, elle lui lance un regard noir.
« Pourtant, j'ai rendez-vous avec lui, là. On verra bien qui va perdre, trou du cul. » et après s'être levé, elle l'abandonne dans le café, pour courir vers la bouche de métro. Il ne la suivra pas.
Quel con. Quel gros con. Pour qui il se prend ? Alix est partagée entre la colère et la désillusion. Si elle n'était pas autant remontée contre le garçon, elle sentirait sûrement les larmes ravager ses joues. Comment peut-il dire des choses comme ça ? Comment peut-il ne pas comprendre, ne rien voir ?
Adossée contre la coque du liberté, Alix écoute vaguement la répétition des Kitty section en faisant ses exercices d'anglais. Arrivée en trombe il y a une heure, Luka s'est demandée quelle mouche avait piqué la jeune femme. Alix lui a semblé agité et Marinette partageait son avis, ce qui le conforta dans l'idée que quelque chose s'était passée. Il ne chercha pas plus loin et une fois Mylène et Ivan arrivés, la répétition put commencer.
Alix l'a prévenu qu'elle ferait ses devoirs en même temps, car elle était à la bourre, à cause d'une dissertation d'histoire qui lui prenait la tête. Elle a quasiment terminé la page de son manuel d'anglais lorsque le groupe fait une pause. Rose s'approche d'Alix, alors que les musiciens des Kitty section font leurs réglages. Attrapant une copie qui dépassait du manuel, Rose se met à crier, en lisant cette dernière.
« Attend Alix, t'as vraiment eu vingt sur vingt en anglais ? À un bac blanc ? Comment tu fais, aide moi je suis en train de couler ! » se met-elle à geindre. L'attention de tous leurs amis se retrouve alors dirigée vers la petite blonde et Alix se retient de lever les yeux au ciel en lui arrachant la copie des mains.
« Ouais enfin bon, la moitié des questions, c'est des qcm, alors c'est rien… »
« Tu rigoles ? » lui demande Mylène. « On a pas encore reçu les résultats du bac blanc mais je sais que jamais je n'arriverais à faire un sans-faute… »
Devant la mine sombre de son ami, Alix s'adoucit.
« Tu sais, dans le public, c'est pas le même niveau… » tente-t-elle d'expliquer. Si c'est une travailleuse acharnée, elle n'aime cependant pas passer pour un rat de bibliothèque.
« Ne te dévalorise pas, terreur, t'as le droit d'assurer, tu sais ? » la voix de Luka lui arrache un sourire qui ne passe pas inaperçu. Elle peut voir Alya, de l'autre côté du bateau, mimer « terreur » avec sa bouche, en faisant de grands gestes. Levant vraiment les yeux au ciel, Alix finit par ranger ses cahiers, décidant de laisser tomber pour aujourd'hui. La répétition reprend et, cette fois-ci, la jeune femme écoute avec attention les Kitty section peaufiner leur dernier morceau. Ils semblent tous bloquer sur la même partie et très vite, la tension monte. Ils voulaient présenter cette nouvelle chanson lors de leur prochain concert mais ils ne sont pas sûrs d'en être capable. C'est finalement Adrien qui propose d'en rester là pour aujourd'hui et Luka finit par acquiescer, un peu frustré.
Alors qu'il est en train de ranger sa guitare, Alix s'approche en souriant. « Je peux essayer ta gratte ? » demande-t-elle, un sourire narquois venant illuminer son visage. D'abord surpris, Luka répond à ce sourire en reprenant la guitare pour la lui tendre. S'asseyant sur la petite scène, la jeune femme cale l'instrument sur ses genoux. Le garçon s'assoit près d'elle, surpris.
« Je ne savais pas que tu jouais. »
« Jouer, c'est un grand mot. Mon père a essayé de m'apprendre mais je ne suis pas très douée…la musique, c'est pas mon truc. »
« Ton père joue de la guitare ? » Luka lève un sourcil, surpris. Il a croisé monsieur Kubdel en accompagnant Marinette à une exposition temporaire se tenant au Louvre, il y a deux ans. L'homme lui a fait forte impression et jamais il ne l'aurait imaginé musicien.
« Ouais, il avait un groupe, quand il était plus jeune. Comment tu crois qu'il a pu séduire ma mère ? » dit-elle en riant avant de glisser ses doigts sur les cordes. Luka l'observe, ses cheveux roses qui glissent long de sa joue gauche et son air concentré. Elle est jolie, Alix. Il ne l'avait jamais remarqué avant aujourd'hui. Les traits de son visage sont doux et son sourire franche illumine ses yeux profondément bleus. Elle semble continuellement flotter entre deux mondes, perdue entre l'adulte qu'elle devient et l'adolescente qui sommeille encore en elle. Luka reconnaît vaguement l'un des premiers morceaux composés par les Kitty section, il y a trois ans.
« Tu connais cette chanson ? »
« Bah ouais, Rose m'a forcée à écouter en boucle votre premier album. Ça finit par rentrer dans la tête. C'est ma préférée je crois. »
Le sourire de Luka se fait plus doux encore alors qu'il vient poser une main sur les doigts fins d'Alix, pour les guider sur le manche. Au même moment, la voix d'Alya retentit, brisant l'intimité qu'ils étaient entrain d'instaurer. Alix sursaute et ses joues rosissent mais Luka ne bouge pas sa main.
« On va essayer de trouver André, vous voulez venir ? » demande-t-elle, sa tablette dans une main et son sac dans l'autre. Près d'elle, Nino, Adrien et Marinette attendent. Les quatre autres ont déjà traversé la passerelle reliant le bateau au quai de la Seine.
La jeune femme demeure silencieuse. Elle voudrait rester ici, avec Luka et sa guitare. Ce dernier finit par secouer la tête et ses cheveux bleus viennent chatouiller le coup d'Alix.
« J'ai promis à Alix de la laisser jouer avec ma guitare. Mais amusez-vous bien. » dit-il et Alix ne peut qu'acquiescer.
« On se voit ce week-end Mari, je commence à dix heure samedi je crois »
« Ah ? D'accord, bonne fin de semaine ! »
Après avoir salué leurs amis, la main de Luka presse doucement les doigts de la jeune femme.
« La position de tes mains n'est pas bonne, et il faut que tu te détendes, sinon, tes doigts sont trop crispés sur les cordes, et le son est grinçant. »
Suivant ses conseils, Alix tente de positionner ses doigts sur le manche de la guitare avant de laisser chanter les cordes.
« Attends, tu t'occupes des accords et moi je gratte, ça te va ? » demande alors le jeune homme en posant un regard charmeur sur la jeune femme. Hochant la tête, Alix baisse les yeux pour regarder sa main et le placement de ses doigts.
A deux, ils arrivent à rejouer plus ou moins correctement le morceau. De nombreuses notes sonnent faux, à cause d'Alix, bien entendu. Lorsqu'ils sont un peu plus à l'aise, la jeune femme se met à chanter, franchement, les paroles et Luka ne peut que sourire. Alix n'a pas l'oreille musicale, c'est le moins qu'on puisse dire. Elle chante même carrément faux. Pourtant, les yeux clos, elle chante de tout son cœur et Luka est subjugué par la force qu'elle dégage.
« Tu es merveilleuse » lui dit-il quand elle finit de chanter et, les yeux à présent ouverts, Alix se met à fixer Luka, gênée.
« Mon frère dit que je chante comme un pot. »
« Il n'a pas tort. Et pourtant, tu chantes avec ton cœur. Quand je t'écoute, j'entends ça… »
Reprenant sa guitare, Luka se met à jouer un morceau qu'Alix n'avait jamais entendu. La mélodie est confuse mais pleine de vie. Chaque note semble s'accorder à ses voisines, offrant aux oreilles d'Alix une délicieuse harmonie. Certaines notes sont hautes et franches, d'autres plus timides. Alix se sent perdue dans le monde que lui offre à présent Luka et elle met du temps à revenir sur la terre ferme. Le garçon a pourtant poser sa guitare derrière lui et l'observe.
« C'est la musique que j'entends dans ton cœur » lui dit-il et celui d'Alix se sert.
« Vraiment ? » il hoche la tête et Alix sourit avec douceur. Sans le défi de Kim, jamais elle ne se serait intéressée à Luka, pourtant, seule sur ce bateau avec lui, elle se sent différente et spéciale. Personne ne l'avait fait se sentir comme cela. Elle a envie de l'embrasser. Est-ce le moment ? L'ambiance ou le pari qui reste dans un coin de sa tête ? Elle ne le sait pas, et l'oublie vite lorsque ses mains viennent entourer le cou du garçon pour embrasser ses lèvres. C'est le second baiser qu'ils échangent, et il est plus doux que le premier. Plus sucré. C'est un baiser d'adolescent, un baiser timide de premier amour. Luka pose une main sur la joue gauche d'Alix et sa main droite vient se perdre dans la courbure de ses reins, rapprochant la jeune fille de lui. Le baiser de conte de fée s'intensifie rapidement et les deux adolescents se fondent et se confondent. Les lèvres d'Alix s'entrouvrent et Luka y glisse une langue bagarreuse tandis que la jeune femme cherche à dominer l'échange. Lorsque leur étreinte prend fin, Alix est pantelante. Sa respiration est désordonnée et ses cheveux viennent barrer ses yeux. Luka sourit et elle aussi, alors qu'il vient appuyer son front contre celui d'Alix, cherchant également sa respiration. Ils ne disent rien, mais leurs yeux se découvrent, encore et encore. Et finalement, Luka murmure :
« Tu viendras nous voir, samedi soir ? »
« Oui » murmure Alix et ses mains se perdent dans les cheveux du garçon. Chassant l'une de ses mèches roses et la glissant derrière son oreille, il avoue :
« Je ne sais pas comment je vais faire pour attendre 3 jours avant de te revoir, terreur… »
Voici le sixième chapitre ! je me rends compte que j'oublie de vous glisser un petit mot à chaque fois…Je voulais revenir sur les aptitudes scolaires d'Alix. J'ai lu dans un communiqué japonais sur MLB qu'Alix était première de la classe de Madame Bustier, j'ai donc voulu joué là-dessus en apportant un peu plus de profondeur au personnage.
J'espère que l'histoire vous plaît. Il restera, je pense, 4 chapitres après celui-ci.
A bientôt !
