Hey !

Voici le chapitre 6 :)

Je vous souhaite une bonne lecture en espérant que cela vous plaise et un bon weekend !

Lealyn

(PS : si jamais ça vous intéresse, nous pouvons nous retrouver sur le groupe Facebook The Lealyn Projects)


Les personnages et l'univers appartiennent à JK Rowling. Le synopsis de la fanfiction est mien et je n'en autorise pas la copie.


Lundi 12 janvier 2004

Après un nouvel an bien arrosé et festif, Hermione avait repris les cours à l'Ecole de Magistrature Magique et son alternance à la banque des sorciers avec un peu de fatigue. Les vacances de Noël n'étaient jamais synonymes de repos et cela se confirmait. Cependant, la jeune femme s'en moquait pas mal, puisqu'elle était très intéressée parce qu'elle faisait. Elle avait revu son organisation pour pouvoir tout concilier au mieux et se sentait pleine de ressources pour attaquer ce nouveau semestre.

Le semestre précédent, les professeurs leur avaient fait grâce des traditionnels examens. Ils avaient remplacé les partiels par des dissertations particulièrement compliquées, qu'Hermione s'était appliquée à rédiger le plus soigneusement possible. Elle avait rendu pour chacune des matières des parchemins entre dix et quinze pages, plus détaillés les uns que les autres, et priait Merlin et Morgane que cela suffise pour avoir un optimal partout.

Cette fois-ci, les professeurs avaient été clairs. Les étudiants n'échapperaient pas à la floppée de partiels qui les attendaient en mai, mais ils avaient aussi un mémoire de fin d'études à rendre qui remplaçait l'habituel compte-rendu d'alternance. Et ce point-là ne faisait pas beaucoup rire la jeune femme. Même si elle prenait consciencieusement des notes jour après jour, elle avait peur d'échouer et de faire du hors-sujet, qui lui vaudrait de redoubler son année : son pire cauchemar.

En ce début de semaine, la sorcière était bien installée à son bureau à Gringotts, en train d'étudier l'unique dossier donné par sa responsable le matin-même. Elle n'en avait qu'un seul car celui-ci allait certainement lui durer la semaine de par sa complexité. Elle était contente de voir que Mrs Grimms l'estimait au point de lui confier des dossiers compliqués et s'était attelée à la tâche tout de suite.

Lorsqu'Hermione regarda sa montre après avoir terminé de lire le dossier, il était onze heures passées. Elle commençait à avoir un peu faim et décida d'aller se servir un thé dans la salle de pause. Elle prévint Claudia qu'elle s'absentait dix minutes et descendit jusqu'au premier étage où se situait la petite salle, qui donnait sur le Chemin de Traverse.

La sorcière se servit un thé vert fumant et se posta quelques instants à la fenêtre pour observer l'allée sorcière la plus fréquentée de Londres. Le temps était gris et froid, typique d'un mois de janvier londonien, mais cela n'effrayait pas les passants qui allaient et venaient, bien emmitouflés dans leurs robes de sorcier d'hiver.

Ses yeux dérivèrent un instant sur le coin de sa librairie préférée, Fleury et Bott et elle repensa au moment où elle avait débauché, le jeudi précédent. Elle avait voulu aller voir Berny, le vieux libraire, pour acquérir d'autres livres pour continuer d'étoffer sa bibliothèque personnelle quand elle avait fini par percevoir que quelqu'un la fixait depuis qu'elle était sortie de la banque des sorciers. Quand elle avait tourné la tête pour voir qui la dévisageait, son regard avait rencontré celui lubrique de Cormac McLaggen. Fort heureusement pour elle, cette fois-ci, il n'était pas venu à sa rencontre et avait transplané instantanément.

Un frisson la parcourut au souvenir de la lueur dans les yeux de son ancien camarade de Gryffondor. Ce type était devenu dangereux, elle le savait et elle espérait que jamais elle ne le recroiserait seule. Elle s'était estimée chanceuse qu'il ne vienne pas l'apostropher et n'avait pas cherché plus loin, mais elle envisageait sérieusement d'en parler avec Harry.

Soudain, un léger raclement de gorge la fit sursauter et elle se tourna vers le collègue qui se tenait non loin d'elle. Elle découvrit Bill, nonchalamment adossé à la porte qui lui souriait.

— Bonjour, Hermione.

— Bonjour, lui répondit-elle en lui rendant son sourire. Excuse-moi, je ne t'avais pas entendu arriver.

— Tu m'avais l'air bien pensive, rigola-t-il. Dure matinée ?

— Gros dossier, grimaça Hermione. Ça demande beaucoup de concentration. J'en ai à revendre, mais dès le lundi matin, ça pique un peu. Tu as passé un bon weekend ?

— Oui, ça a été, merci. Ça t'embête si je t'accompagne pour ta pause ?

— Pas le moins du monde, sourit la jeune femme.

Bill se servit un thé à son tour et s'installa dans l'un des fauteuils très confortables de la salle de pause, aussitôt suivi par Hermione qui en fit de même en face de lui. La sorcière appréciait que la glace soit enfin brisée entre eux, Bill était un puits de connaissances et elle ne se lassait jamais de discuter avec lui. Depuis qu'ils avaient repris le travail après Noël, il n'était pas rare de voir ces deux-là prendre leurs pauses ensemble.

oOo

Vendredi 16 janvier 2004

Hermione était contente. Elle venait de terminer le dossier compliqué que Mrs Grimms lui avait confié en début de semaine. Cela n'avait pas été facile, mais elle avait réussi à dégager les tenants et les aboutissants de l'affaire et à trouver la solution qui s'était finalement imposée naturellement à elle une fois qu'elle avait eu tout démêlé. Sa responsable avait été très contente de son travail et l'avait dûment remerciée, en l'enjoignant à partir en weekend un peu plus tôt que la normale.

Ainsi, la jeune femme avait débauché et aussitôt fut-elle en dehors des murs de la banque, elle transplana à Watford pour aller voir sa meilleure amie s'entraîner. Il faisait un temps magnifique, quoiqu'un peu frisquet, et elle n'avait rien trouvé de mieux pour en profiter que passer voir Ginny voler sur son balai. Elle s'installa dans les gradins de façon à profiter des derniers rayons du soleil de la journée et observa les Harpies de Holyhead. L'entraîneur titulaire était revenu et donnait de la voix, encourageant ses joueurs dans la réalisation d'une technique qu'Hermione devina un peu compliquée.

A la fin de l'entraînement, Ginny vola jusqu'à sa meilleure amie, ravie de la trouver dans les gradins.

— Herm ! Je suis si contente de te voir, je ne pensais pas que tu viendrais !

— Ma responsable a estimé que j'avais bien travaillé cette semaine, j'ai bien avancé sur mes devoirs et j'avais envie de prendre l'air…

— Et tu as choisi Watford pour venir te prélasser ! Bonne idée, je me change et on va manger un morceau ?

— Je t'attends !

Une dizaine de minutes plus tard, Ginny dévalait les escaliers de sortie du stade de Quidditch en courant pour rejoindre Hermione.

— Où veux-tu aller ? demanda la rouquine.

— Et si on allait se faire une soirée tapas et vin ?

— Tu sais comment parler à Ginny Weasley, toi.

Hermione s'esclaffa, attrapa sa meilleure amie par le bras et transplana avec elle dans une ruelle déserte du Londres moldu. De là, elles regagnèrent ensuite une artère principale de la capitale anglaise et se dirigèrent vers le bar dans lequel elles aimaient passer quelques soirées. L'un des serveurs les reconnut et les installa à une table éloignée, où elles avaient assez d'intimité pour leur permettre de lancer un sort pour que leurs discussions ne soient pas écoutées par des oreilles moldues.

— Je vais avoir des courbatures demain, grimaça la rouquine une fois assise.

— Tu ne t'es pas étirée ?

— Si, mais vu ce que le coach a voulu nous faire faire aujourd'hui… Je ne sais pas comment il a eu ces idées saugrenues… Enfin, ce sont de bonnes tactiques, qui peuvent nous servir contre l'équipe américaine que nous allons rencontrer dans le championnat mondial. Mais la vache, il n'y va pas avec le dos de la cuillère quand c'est comme ça… C'est moche, je vais devoir boire pour oublier la douleur !

— Si tu bois trop, tu dormiras au manoir je te préviens ! ricana Hermione.

— J'aurai peut-être l'occasion de croiser la nouvelle conquête de Harry. Toujours aucune idée de qui c'est ?

— Non, soupira la colocataire du Survivant. Il se fait étonnamment très discret depuis la dernière fois. Je le saurai quand il sera décidé ! En attendant, je ne l'embête pas trop avec ça et je te défends de faire une quelconque allusion quand tu le verras.

— Tu veux que je te dise ? Ça se voit comme le nez au milieu de la figure qu'il a quelqu'un. J'ai été en couple avec lui pendant plus de deux ans, tu te souviens ?

— Certes… Mais il n'empêche que tu te tais, il en va de ma survie.

— Comme tu veux, rigola Ginny. Et toi ? Toujours rien sur la planète Hermione ?

— Comment veux-tu que je trouve du temps pour ça entre l'école, l'alternance et toi ?

— Vu comme ça…

Les deux amies s'esclaffèrent et passèrent commande.

— Au fait, Bill a l'air d'aller beaucoup mieux, fit Hermione.

— Fleurk a l'air d'avoir enfin arrêté de le harceler. Il était temps, un peu plus et je m'en mêlais.

La rouquine étant connue pour sa réussite dans le sortilège de Chauve-Furie, la sorcière ne put que rire en imaginant Fleur après avoir croisé une Ginny agacée.

— Mais bon, ne t'en fais pas. Bill a des affaires à gérer et à régler. Tu le sauras quand il ira mieux, crois-moi. Sinon, il faut absolument que je te parle de qui j'ai rencontré le weekend dernier…

Hermione regardait sa meilleure amie avec étonnement, ne comprenant pas où elle voulait en venir concernant son frère. Seulement, elle dut se résoudre à ne pas en savoir plus pour le moment : visiblement, le sujet « Bill Weasley » était clos, Ginny ne parlant que de sa dernière conquête, qu'elle espérait revoir le plus vite possible car elle avait passé un sacré bon moment.

oOo

Mercredi 28 janvier 2004

Hermione pouvait maintenant dire qu'elle avait confortablement pris ses marques au sein du service juridique. En plus d'avoir un bon relationnel avec ses collègues, son travail était reconnu par sa responsable qui aimait lui confier des dossiers complexes. Mrs Grimms reconnaissait volontiers la capacité d'analyse et de réflexion de la sorcière et ne regrettait pas un seul instant d'avoir accepté sa candidature.

Régulièrement, Hermione prenait sa pause le matin en même temps que Bill et il n'était pas rare de les voir tous les deux discuter vivement sur divers sujets. Le briseur de sorts était une véritable mine d'informations et la sorcière adorait l'écouter lui raconter quelques anecdotes de missions.

Ce matin-là, lorsque la jeune femme sortit de son bureau pour souffler, elle trouva son ami déjà installé, deux thés fumants sur la table.

— Bonjour, Hermione, la salua-t-il tout sourire.

— Bonjour ! Et merci pour le thé.

— Vert, sans sucre, comme tu l'aimes. C'est moi qui offre, lui dit-il en la voyant sortir sa monnaie pour le rembourser.

— Eh bien, merci encore.

Souriante, Hermione s'assit en face de lui et engagea directement la conversation sur la dernière mission de Bill. Le jeune homme était passionné quand il lui parlait et elle buvait ses paroles. Il lui raconta qu'il avait terminé son inspection des objets ramenés par le client de la banque et que, l'un d'eux, se trouvait être une relique égyptienne. Le briseur de sorts lui indiqua également qu'il avait transmis les informations à son responsable et que, comme le propriétaire de la relique avait certifié que ce n'était qu'une infime partie de ce qui se trouvait encore dans le tombeau récemment découvert, il se pourrait qu'il y ait une expédition plus ou moins longue pendant l'été.

Hermione allait lui répondre qu'elle aimerait bien l'accompagner quand deux voix portèrent jusqu'à eux. La sorcière se retourna pour constater que deux jeunes femmes venaient d'entrer dans la salle de repos mais sans les voir, puisque les deux amis aimaient s'installer dans un coin tranquille pour pouvoir discuter en paix.

Hermione ne mit pas longtemps avant de reconnaître le timbre perçant et aigu de Fleur Delacour, qui devait être accompagnée d'une de ses collègues de bureau. En jetant un œil à Bill, qui s'était soudainement tu, elle constata qu'il avait lui aussi vu son ex-femme.

— Mais tu n'imagines pas, Charlotte, à quel point Drago me satisfait. Et sur tous les plans ! minauda Fleur devant la théière que sa collègue avait mise à chauffer.

— Vu le sourire éblouissant que tu as tous les matins, je crois que j'imagine très bien combien il te comble ! gloussa la petite femme brune.

— Nous devons nous rendre en France prochainement pour que le contrat liant nos deux respectables familles soit définitivement conclu, s'extasia la vélane en joignant ses deux mains.

Se trouvant toujours dos à Hermione et Bill, Fleur tendit sa main gauche manucurée en direction de sa collègue, sans lâcher des yeux le gros diamant qui ornait son annulaire.

— Ma mère ne pensait pas que mon nouveau fiancé aurait la présence d'esprit de m'offrir un solitaire à la hauteur de ma prestance, ajouta-t-elle fièrement.

— Oh oui, il est aussi magnifique que toi !

— Mais ce n'est rien comparé aux nombreux présents que mon adorable Drago me fait… Ça me change tellement de ce que j'ai connu avant lui ! Je ne pouvais pas espérer mieux tomber. Enfin, j'ai trouvé quelqu'un digne de moi.

— Mais je pensais que tu avais toujours eu tout pour être heureuse ? s'étonna Charlotte.

— Foutaises ! s'exclama Fleur en balayant l'air de la main. Je n'ai pas toujours eu une vie facile. J'ai été mariée une première fois… Heureusement, cela n'a pas fait fuir Drago ! Il était d'accord avec moi que nous faisions tous des erreurs dans notre jeunesse et… Pour ma part, mon premier mariage était la pire erreur de ma vie. Mais, vois-tu, j'ai fini par trouver la perle rare et cela efface tous ces mauvais souvenirs !

Hermione faillit s'étouffer en entendant les paroles de l'ancienne élève de Beauxbâtons. Comment osait-elle parler de Bill de cette façon ? Le jeune homme était incontestablement le garçon le plus bienveillant, loyal et intelligent qu'elle côtoyait, sans compter qu'il n'avait rien à voir avec l'immonde Drago Malefoy !

La sorcière risqua un regard en direction du briseur de sorts. Comme elle s'y attendait, il avait le teint blême et était considérablement mal à l'aise. Si Ginny avait été là, nul doute que la vélane se serait retrouvée avec le plus puissant Chauve-Furie du siècle sur la tête. Hermione se sentait mal pour Bill et ne savait pas comment réagir. De plus, elle n'avait qu'une peur : qu'il prenne la fuite, comme la fois où ils sortaient tous les deux de la banque et que Fleur embrassait goulument son fiancé à l'heure de la débauche. Elle n'avait toujours pas compris pourquoi Bill l'avait évitée les quelques semaines qui avaient suivi, mais elle savait qu'elle ne voulait pas que cela se reproduise.

Agacée par le sentiment d'impuissance qui la gagnait face à cette situation inconfortable, Hermione mit ses mains dans ses poches.

A droite, elle sentit sa baguette et ne pouvait réprimer l'envie de jeter un Chauve-Furie à Fleur. Seulement, elle ne voulait pas se faire remarquer, puisque les deux femmes gloussaient toujours devant la théière fumante sans s'être rendue compte qu'elles n'étaient pas seules. Et puis, elle ne pouvait pas nier qu'elle n'aurait pas réussi le sort aussi bien que sa meilleure amie.

A gauche, sa main entra en contact avec une petite fiole. Intriguée, Hermione essaya de se remémorer pourquoi celle-ci se trouvait là et, surtout, ce qu'elle pouvait contenir. Soudain, elle se souvint : c'était la fameuse potion test que Ron et George lui avaient confiée début décembre après son altercation avec Cormac McLaggen.

Seulement, elle ne savait plus ce qu'elle contenait. Elle fit appel à toute sa concentration pour que cela lui revienne en mémoire. Non, ce n'était pas un filtre d'amour – pourquoi donc les frères Weasley voudraient-ils que cet abruti de Caca McPoubelle, comme Ron adorait l'appeler, tombe amoureux d'elle plus qu'il ne l'était déjà ? C'était insensé. Elle ne pensait pas non plus à une potion paralysante, alors qu'un Petrificus Totalus pouvait très bien faire l'affaire.

Soudain, elle sourit. Elle venait de se souvenir de l'utilité de la potion.

— C'est une potion qui rend les gens muets, avait dit George.

— Je réitère : il est hors de question que j'ingurgite ça.

— Ce n'est pas pour ta consommation personnelle, enfin ! avait-il dit en se tapant le front avec la main.

— Mais si Caca McPoubelle t'approche de nouveau… avait ajouté Ron.

— Et que tu as cette si jolie petite fiole violette dans ta poche…

— Paf, il aura tellement honte que ça devrait lui clouer le bec !

— Et lui filer des furoncles si jamais notre méthode pour contrecarrer ce petit effet secondaire n'a pas fonctionné, avait souri George.

Devant le petit sourire malicieux qui ornait désormais le visage d'Hermione, Bill était perdu, ne sachant pas comment l'interpréter. La jeune femme lui lança un regard qui se voulait rassurant, avant de sortir discrètement sa baguette et la fiole. Elle n'était pas fière de l'idée qu'elle venait d'avoir, surtout qu'elle allait rendre service à Ron et George pour l'une de leurs inventions… C'était tout ce contre quoi elle s'était battue en tant que préfète. Pourtant, elle pouvait s'empêcher de penser qu'à situation désespérée, mesure désespérée.

Lentement, elle tourna la tête en direction des deux collègues qui continuaient de glousser.

Wingardium Leviosa, chuchota-t-elle de façon presque inaudible.

Silencieusement, le liquide violet s'échappa de la fiole qu'elle tenait toujours et se dirigea en direction de Fleur et son amie. Hermione le fit léviter jusque dans la tasse fumante de la blonde. Aucune des deux collègues ne perçut la potion tomber dans la tasse et la sorcière retint un soupir de soulagement en constatant qu'ils n'étaient toujours pas repérés.

Comme elle s'y attendait, Fleur ne mit pas longtemps avant de prendre une gorgée de thé. Et le résultat ne se fit pas attendre. La jeune femme échappa sa tasse dans l'évier, mettant ses deux mains devant sa bouche, signe qu'elle s'était apparemment brûlée. Sa collègue lui servit immédiatement une tasse d'eau fraîche, que la vélane s'empressa de boire. Alors qu'elle s'apprêtait à la remercier, elle se rendit compte qu'aucun son ne sortait de sa bouche.

Hermione esquissa un léger sourire, au moins elle ne l'entendrait plus raconter toutes ces horreurs au sujet de Bill.

— Mais Fleur ! Que t'arrive-t-il ? demanda Charlotte, au bord de la panique.

La vélane s'excitait pour essayer de faire comprendre quelque chose à sa collègue, au bord de la crise de nerfs.

— Viens, je te ramène à ton bureau, Juliette comprendra certainement qu'il faut que tu rentres te reposer après t'être brûlée avec ton thé, geignit la brune en tenant son amie par les épaules.

Fleur sembla acquiescer et suivit sa collègue. Une fois qu'elles se furent éloignées de la salle de repos, Hermione lâcha un soupir de soulagement, mais elle n'osait pas regarder Bill. Le jeune homme la fixait avec un regard accusateur, elle le sentait.

— Qu'est-ce qu'il vient de se passer ? demanda-t-il tout bas sans détourner les yeux de la sorcière

— Tes frères ont une mauvaise influence sur moi, avoua Hermione, penaude. Je suis désolée, je ne pouvais pas la laisser continuer à parler.

Elle se risqua alors à plonger son regard dans celui de Bill. Un flot d'émotions semblait affluer dans l'esprit du briseur de sorts. Lorsqu'il ouvrit finalement la bouche pour parler, il lui fit remarquer que son acte n'était pas très malin. Ils savaient tous les deux que, si elle s'était fait prendre, elle aurait dû dire adieu à son alternance – et donc à son diplôme. Seulement, c'était le courage Gryffondorien qui avait parlé avant sa raison – typiquement comme à Poudlard, elle n'en était que peu dépaysée.

Bill regarda l'heure et signala à Hermione qu'il était temps pour eux de revenir travailler, ce à quoi elle n'avait rien à répondre. Elle n'avait pas été embauchée pour passer son temps à discuter avec lui, même si elle ne pouvait nier qu'elle pourrait continuer à échanger avec lui toute la journée.

— Bonne journée, Hermione, lui sourit Bill avant de bifurquer pour revenir à son bureau.

Elle lui souhaita également bon courage et reprit sa route. A force de songer à ce qu'il venait de se passer, elle se rendit rapidement à l'évidence : elle n'avait pas pu laisser la vélane continuer son discours hautement insultant envers Bill et elle avait réagi comme elle aurait réagi pour n'importe lequel de ses amis. De toute manière, elle ne pouvait pas revenir en arrière. Elle n'avait plus qu'à faire le compte-rendu de l'expérimentation à Ron et George…