Mercredi 15 Juin 2016

L'ambiance était au beau fixe dans la chambre 108 ; Après maints efforts, Dohko avait réussi à décrocher Shaka de son guide Michelin. Le jeune homme avait finit par céder lorsque son ami lui expliqua que connaitre les plus beaux sites du Danemark , bien qu'étant un apport culturel très bénéfique, ne l'aiderait pas à profiter de manière optimale du repos qui leur avait été accordé.

Mû quant à lui avait profité de l'inattention provoqué par la fervente argumentation de la Balance pour aller se doucher. Suite à cette journée riche en émotions, il en avait bien besoin. Une fois ses avant-bras impeccables, il prit le temps de réfléchir à l'incident qu'il avait provoqué, et ne pût s'empêcher de s'en vouloir.

Kiki était un petit garçon très indépendant pour son âge, mais il restait un enfant. Bien sûr, en tant que chevalier d'Or, il avait déjà dû le laisser se débrouiller seul, que cela soit dans le temple à Jamir, où même au Sanctuaire, et tout se passait, si l'on omet les quelques bêtises de son petit apprenti, bien à chaque fois. Mais cette fois-ci, c'était différent.

Depuis six mois, depuis qu'il étaient revenus à la vie, que tout s'était arrangé, Kiki se comportait différemment. Il était beaucoup moins turbulent, beaucoup plus collant, il posait beaucoup de questions... Chose normale pour un enfant en pleine croissance. Seulement cela ne s'arrêtait pas là. Le petit était de moins en moins concentré lorsque Mû tentait tant bien que mal de lui enseigner l'art de réparer les armures. Lui qui auparavant était si passionné ne montrait à présent presque plus d'intérêt pour ce genre d'apprentissage. En revanche, il était de plus en plus curieux de voir l'extérieur du Sanctuaire. Il insistait pour suivre son maître à chaque fois qu'il devait s'approvisionner en ville, chose que le garçonnet ne faisait pourtant jamais avant la guerre Sainte.

Après quelque mois, le chevalier du Bélier s'était rendu à l'évidence ; Il était possible que Kiki ne soit plus intéressé par l'idée de devenir un Saint. Cela restait une hypothèse, mais elle était beaucoup trop plausible pour que l'on n'y prête pas attention.

Tout cela pour en venir au fait : L'Atlante se sentait coupable d'avoir laissé son apprenti seul dans une période difficile pour lui. Qu'il remette en cause sa formation ou pas, Le petit était à l'évidence en plein questionnement, et le fait d'avoir successivement perdu puis retrouvé sa figure paternelle en un court laps de temps aggravait les choses. Le gamin avait besoin de soutien, de quelqu'un pour l'aider à y voir plus clair, et lui, il était parti en vacances.

Après un petite heure d'introspection, il finit par trouver une conclusion qui lui sembla juste ;

-"Je ne suis vraiment qu'un imbécile..."

Pendant ce temps, ses deux comparses avaient largement entamé la conversation.

-"En tout cas, c'est la dernière fois que je voyage avec Aldé ! Il attire tout les gamins dans un rayon de 100 mètres ! Sans blague ! Je veux dire, j'aime bien les gamins, mais après une demi douzaine d'années à m'occuper de mes petits avec une arthrite de tout les diables, faut dire que ça calme ! Et puis...Hé ! Shaka, tu m'écoutes...?

-"..."

-"Shaka ?"

-"...Tu savais que le meilleur restaurant du monde se trouvait au Danemark ? Il paraît que là-bas on-

-"Ooook je vois. Et si tu allais te reposer ? La journée à été longue ! Il chuchota ensuite de manière inaudible "Et elle risque de l'être encore plus demain..."

Sur ces bons conseils, la Vierge décida d'aller retrouver Morphée. Ce qu'il réussi vite, ses passionnantes lectures l'ayant éreintés.

-"N'empêche, je me demande ce qui lui prend." Conclut le chevalier de la Balance avant de se pencher sur un autre problème ;

-"Bon, Mû, tu t'es noyé dans l'évier ?" Demanda-t-il à la porte de leur salle de bain.

-"Hein ? Euh oui, enfin non, tout va bien je sors."

Ce qu'il fit 5 minutes plus tard, propre mais déprimé.

"M'enfin qu'est ce qu'il leur arrive à tous ?" Se questionna La Balance, intriguée par les comportement étranges de ses camarades depuis le début du voyage.

-"Bon, c'est pas tout ça, mais il va être temps que je fasse mon compte rendu à ce cher Grand Pope !" Souffla-t-il alors d'un air légèrement ironique.

Il sortir silencieusement de la pièce pour se diriger dehors. Dohko voulut passer son coup de fil à proximité du bar plein air, avant de se rendre compte que non seulement l'ambiance y était un peu trop bruyante et festive, mais qu'en plus de cela certains de ses collègues y semblaient occupés à picoler.

-"Voilà des réactions normales !" Plaisanta-t-il vivement avant de se rendre devant l'hôtel.

-"Ici ce devrait aller je crois" Déclara l'ancien Sage avant de composer le numéro du Pope.

-"Shion ?"

-"Dohko ?"

-"SHION ?"

-"Je ne marche pas dans ce genre de blague, Dohko."

-"Pfff. T'es pas drôle."

-"Pas quand on me réveille au beau milieu de la nuit."

-"Mais il n'est même 23h !"

-"...Mon corps ne parvient pas à se défaire du rythme qu'il avait adopté en vieillissant."

-"Je le sais. J'ai vécu ça avec toi..."

-"Évidement que tu comprends..."

-"Tu sais bien que rien ne m'échappe...du moment que cela te concerne."

-"..."

-"Tu rougis ?"

-"Et toi tu souris comme un idiot."

-"Peut être !"

-"*Soupir* Bon, et ce voyage ?"

-"Une catastrophe."

-"...?"

-"Je rigole !"

-"Dohko..."

-"C'est bon, j'arrête !"

-"Toi qui fût si sage ces dernières années... Sérieusement. Tout s'est bien passé ?"

-"Bah des petits accidents, des comportements bizarres, la routine, quoi."

-"Tu vas me raconter tout ça..."

-"Bien sûr. Alors, pour commencer..."

La conversation dura un certain temps. Une fois que les deux survivants se furent saluer pour de bon, le chevalier de la Balance remarqua qu'il allait bientôt être minuit, et décida d'aller se coucher à son tour.

En passant près de la piscine, il vit que deux comparses étaient toujours attelés au bar.

-"Il en a qui vont avoir la gueule de bois demain !"

Une fois installé dans son lit, le chevalier fit le point. Ces vacances ne seraient sans doute pas de tout repos. Il y aurait sans doute des disputes, des règlements de compte, des pétages de plombs peut être, voir même des complots, mais il restait malgré tout possible qu'elles soient inoubliables.

Fort de cette idée, il s'endormit un sourire au lèvre.