Sarah70801 : Je suis contente que tu te poses pleins de questions. ça veut dire que tout ça t'intrigue. Oui Gabriel est fou, complètement. Je te laisse découvrir ça petit à petit. Bonne lecture.
Nais-MariChat : Bienvenue à toi nouvelle lectrice. Et merci de ton commentaire. Je suis ravie que l'histoire te plaise et que tu aimes mon écriture. J'ai hâte de découvrir ton avis sur ce nouveau chapitre. Bonne lecture.
Fan Miraculous, LadyNoirJoy, Charliee3216 : Je vois que j'ai des fans de Plagg ! :D. Je suis super heureuse de lire vos commentaires à chaque fois ! Continuez, j'adore ! ça me motive dans l'écriture du chapitre 16 ! (Oui, oui 16ème chapitre... !)
Bonne lecture à toutes et tous,
CHAPITRE 6 : Révélations
3 semaines après la disparition d'Adrien/Chat Noir… Dans le Sentimonde :
Adrien se retourna dans son lit et fixa avec un regard vide le plafond. Comment diable allait-il bien pouvoir faire pour subtiliser la broche du Paon ? Cela faisait plus d'une semaine qu'il observait son père lorsqu'il en avait l'occasion, et l'homme ne se séparait jamais du bijou épinglé en sécurité sous sa lavallière.
La nuit précédente, il s'était aventuré dans les sinistres couloirs du Manoir afin de rejoindre la chambre de Gabriel, dans le seul et unique but de subtiliser la broche durant son sommeil. Malheureusement, celui-ci avait fermé la porte à clé. Nul doute qu'il était méfiant et prenait donc ses précautions.
La seule solution concevable était de se battre contre son père, mais il chassa rapidement cette pensée de son esprit : le combat serait inégal, sachant que Gabriel se transformerait immédiatement, ne laissant aucune chance à Adrien. Son père était un homme expérimenté et un bon combattant. Dans les nombreux scénarios qu'il s'était fait, le résultat était toujours le même. Il n'avait pas le temps de subtiliser la broche avant la transformation de Papillon, et il se retrouvait en position de faiblesse. Finissant dans tous les cas vaincu.
Puis, une ultime solution envisageable s'imposa à lui. Une solution, qu'il avait réprouvé plusieurs fois, mais qui était, à présent, son seul et unique espoir. L'unique espoir de retrouver sa Lady, ses amis, sa vie.
Il était finalement arrivé à la conclusion que le seul moyen pour sortir d'ici, était de faire entendre raison à son père. De le convaincre que toute cette histoire était de la pure folie, et qu'ils ne pouvaient pas passer leur vie enfermés dans cette bulle. Dans ce monde alternatif, coupé de toute réalité.
Gabriel Agreste n'était pas le genre d'homme à abandonner une idée lorsqu'elle était bien ancrée dans sa tête, et le raisonner était une mission presque perdue d'avance. Cela s'annonçait être un long chemin semé d'embûches. Un chemin passant par un tunnel dont il n'était pas certain de voir le bout un jour. C'était un sentier traversant un tunnel qu'il se devait d'essayer de franchir s'il désirait revoir la lumière du jour. Il était prêt à essayer. Prêt à lutter contre l'envie d'abandonner. Prêt à se battre corps et âme pour garder une lueur d'espoir, aussi infime était-elle.
Le réveil d'Adrien sonna soudainement, le faisant brusquement sursauter. Il avait décidé de garder son alarme matinale pour continuer à avoir un repère dans le temps, et se raccrocher à la réalité du monde réel. Il ne pouvait pas compter sur les doux et chauds rayons du soleil pour le réveiller, puisqu'il n'y avait rien d'autre que le néant qui se dressait autour des quatre murs du Manoir. Il ne pouvait même pas compter sur l'irruption de Nathalie dans sa chambre pour le tirer de son lit, puisque celle-ci était toujours inconsciente depuis leur arrivée ici.
D'ailleurs, maintenant qu'il y pensait, était-ce un état d'inconscience identique à celui de sa mère ?
Son père lui avait expliqué qu'Émilie avait utilisé le Miraculous du Paon, alors qu'il était défectueux, et que cela avait petit à petit affaibli sa mère, jusqu'à ce qu'elle se retrouve plongée dans un profond coma mystérieux et magique.
Gabriel lui avait également révélé que le Miraculous avait été réparé, juste à temps avant que l'état de Nathalie ne se détériore, évitant de justesse, qu'elle aussi, ne se retrouve plongée dans ce sommeil, à priori, irréversible.
À l'instant où il était arrivé ici, Adrien avait vaguement entendu Duusu dire que Nathalie n'était pas assez forte, et que la création du portail lui avait demandé trop d'énergie. Mais, maintenant que le Sentimonde était créé, et que le portail s'était refermé, pourquoi Nathalie était-elle toujours inconsciente et dans un état préoccupant ? Si la broche du Paon était à nouveau intacte, et possédait ses pleins pouvoirs, il n'y avait aucune raison qu'elle ne se rétablisse pas. Son père s'était-il gardé de lui donner certaines informations ? Savait-il ce qui arrivait à Nathalie ? Ou au contraire était-il, lui aussi, dans le flou total concernant la santé de son assistante ?
Adrien se leva subitement de son lit, fermement résolu à trouver une réponse à ses différentes questions. Et peut-être que, par la même occasion, ce serait une première piste à exploiter pour ouvrir le dialogue avec son père.
Il sortit de sa chambre et traversa les couloirs à grandes enjambées pour rejoindre une autre chambre, celle où Nathalie reposait. Une fois devant la porte, il la poussa lentement et sans faire de bruit, puis pénétra dans la pièce et la referma derrière lui.
Doucement, il s'approcha du lit King size et de la femme qui y gisait. Il posa son regard sur elle et sentit sa respiration devenir lourde et rapide. Il était partagé entre la colère et l'inquiétude tout en regardant le visage de Nathalie. Il prit une longue et profonde inspiration, et après un moment d'hésitation, il s'assit finalement au bord du matelas.
Il fronça les sourcils et se mit à détailler méticuleusement son visage. Ses traits étaient creusés et son teint, très pâle, presque livide. Il avait même l'impression que, par endroit, sa carnation virait au violet, comme si la finesse de sa peau laissait entrevoir les vaisseaux sanguins qui se trouvaient dessous.
Avec délicatesse, il posa sa main sur la sienne et sentit un froid intense se propager aux creux de sa paume. La peau de Nathalie était glaciale. Immédiatement, envahi par la panique, il posa deux doigts sur le pouls de celle-ci et constata que son rythme cardiaque était tout à fait normal et régulier. Il laissa échapper un long soupir de soulagement et l'angoisse qu'il ressentait se dissipa instantanément.
— Vous m'avez fait peur, Nathalie… chuchota-t-il, serrant doucement la main qu'il tenait dans la sienne.
Il s'arrêta de parler, ses yeux tombant à nouveau sur son visage. L'état de Nathalie ne ressemblait en rien à celui de sa mère. Émilie avait un teint frais, légèrement hâlé, ses traits étaient détendus et sa peau était douce et tiède.
Définitivement, les raisons pour lesquelles Nathalie était plongée dans le coma n'étaient pas les mêmes. Et cela l'inquiétait.
— Je ne comprends pas, Nathalie. Vous connaissiez ma mère, vous étiez amies, vous savez très bien qu'elle n'aurait jamais accepté que mon père tyrannise des innocents. S'il avait pu la sauver, si elle était là… Jamais elle ne pourrait pardonner son geste… Ni le vôtre...
Il marqua une pause et secoua la tête avec déception et tristesse.
— Vous qui êtes si pragmatique et rationnelle. Comment avez-vous pu cautionner toute cette folie ? Comment avez-vous pu aider Père à faire quelque chose d'aussi insensé ? Si cela ne m'étonne pas venant de Père… cela m'étonne venant de vous… et…
Il s'interrompit, entendant la porte de la chambre s'ouvrir subitement. Il se retourna et se retrouva face à deux yeux aussi gris et dur que le marbre.
— Adrien, que fais-tu ici ?! demanda sévèrement Gabriel.
Il se tenait face à son fils, dos droit, les mains jointes dans le dos, l'expression sur son visage, grave et inflexible.
C'était une attitude autoritaire et implacable à laquelle Adrien était à présent habitué, qui le mettait toujours copieusement mal à l'aise.
— Je souhaitais m'enquérir de l'état de Nathalie, répondit-il simplement.
Avant d'ajouter :
— J'étais inquiet pour sa santé.
Gabriel fronça les sourcils et fit un pas vers son fils.
— Ce ne sont pas tes affaires, Adrien ! Sors de cette chambre ! Nathalie a besoin de calme et de repos !
— Puisque que nous sommes tous les deux enfermés ici et condamnés à vivre ensemble, je crois que ce sont tout autant mes affaires que les vôtres, Père ! répondit Adrien en haussant la voix.
Gabriel écarquilla les yeux, surpris du ton agressif que son fils prenait pour lui parler.
— Baisse d'un ton, Adrien! Je t'interdis de me manquer de respect ! s'exclama Gabriel.
— Respect ? C'est celui qui kidnappe et enferme son propre fils contre sa volonté qui ose me parler de respect !? cria Adrien, en serrant fermement les poings.
— Je sauve ce qu'il reste de notre famille ! Mais tu es trop égoïste pour le comprendre !
— Tu es plutôt en train de détruire ce qu'il en reste, à commencer par Nathalie ! Regarde la ! Tu es en train de la tuer à petit feu. Parce que s'il y a bien un égoïste ici, c'est TOI ! hurla-t-il à nouveau, avançant dangereusement plus près de son père.
— Nathalie n'est pas en train de mourir ! Au contraire, elle donne vie à cet endroit ! Elle fournit l'énergie nécessaire à l'Amok pour maintenir le Sentimonde viable et vivable !
Il marqua une pause et s'approcha du lit où reposait son assistante, prenant doucement sa main dans la sienne, avant de reprendre la parole sans même regarder Adrien.
— Et je suis certain qu'elle est heureuse de faire ça pour nous, pour notre famille ! déclara-t-il.
Adrien se figea subitement en entendant les paroles de son père. Sa mâchoire se serra aussi fort que ses poings, et il fusilla du regard l'homme qui se tenait devant lui.
—Elle… Elle ne savait pas… Tu… Tu lui as délibérément caché ce qui lui arriverait une fois qu'elle aurait créé cet endroit, n'est ce pas ?! Tu te sers d'elle !
Son père se retourna vers lui, et le long silence qu'il adressa à Adrien était plus lourd de sens que ne l'auraient été des mots. Cette absence de paroles lui apporta la réponse qu'il redoutait.
— Et voici donc le grand et célèbre Gabriel Agreste dans toute sa splendeur ! Tu me dégoûtes ! Tu n'es rien d'autre qu'un menteur, un lâche, un psychopathe, un monstre ! hurla Adrien à plein poumons.
La colère qu'il sentait l'envahir, à cet instant, le consumait plus vite et plus fort qu'un feu de forêt. Gabriel avança vers lui. Adrien vit la main de son père se tendre et, l'instant suivant, elle éclatait contre sa joue. Gabriel venait de le gifler violemment.
Adrien resta complètement immobile après avoir reçu ce coup. Il sentit le feu qui brûlait en lui se transformer en incendie gigantesque et incontrôlable, tandis qu'en face de lui Gabriel Agreste, méfiant, prit ses précautions et se transforma.
Papillon se tenait à présent face à Adrien.
Le jeune homme avait toujours la mâchoire et les poings fermement serrés. Si un regard avait la possibilité de tuer, celui qu'il posait maintenant sur son père, ou plutôt sur cet individu répugnant, l'aurait écorché vif en moins d'une seconde.
Adrien recula d'un pas, cracha aux pieds de son père, puis lui tourna le dos.
— Tu n'es plus mon père. Considères-nous comme deux étrangers ! déclara-t-il en claquant brutalement la porte.
Adrien rejoignit immédiatement sa chambre, derrière lui, il verrouilla la porte puis s'engouffra dans la salle de bain. Il se déshabilla rapidement, s'avança sous la douche et ouvrit l'arrivée d'eau. Une douche froide, voilà ce qu'il lui fallait pour calmer et la colère qui faisait bouillir son sang dans ses veines et lui donnait des sueurs chaudes.
Comme il le présumait, un Amok était lié au Sentimonde. Et tout comme il l'avait supposé, la clé pour sortir d'ici était le Miraculous du Paon. Cependant, une chose était tout à fait à l'opposé de ce qu'il s'était imaginé : dialoguer et raisonner Gabriel Agreste était mission impossible.
Pendant ce temps à Lhassa, Tibet :
Ladybug se sépara du Miraculous du Cheval et le rangea en sécurité dans son yo-yo. Ensuite, elle suivit Dà wèishì Shifu, le Grand Gardien, dans une grande salle dont le sol était entièrement fait de bois et sur lequel reposaient une vingtaine de paillasses rondes, faites de paille et de roseaux.
Les tapis de paille étaient disposés en cercle autour d'un imposant coffre en bois de chêne, qui semblait servir de banquette au Grand Maître, puisqu'il venait de s'installer dessus avec assurance. Il désigna alors une paillasse qui se trouvait devant lui pour que Ladybug s'y installe. Immédiatement, elle s'exécuta et prit place, assise en tailleur, face à son hôte.
Une légère odeur de feu de bois, mélangée à une senteur musquée, certainement de l'encens, chatouillait le nez de l'héroïne. Le feu crépitant dans une vieille petite cheminée, diffusait une chaleur douce et agréable dans la pièce.
On lui apporta une infusion à base de Rooïbos, de baies de goji et d'argousier, de pomme grenade et de racines de ginseng. Avec précaution, elle déposa délicatement ses lèvres sur le bord de la tasse et bu une petite gorgée de ce liquide chaud et riche en saveurs exotiques.
Dà wèishì Shifu fit de même avec sa tisane, puis il s'éclaircit la gorge et prit la parole :
— Que me vaut l'honneur de ta visite, jeune gardienne? demanda-t-il, d'une voix sereine.
— Quelque chose de grave est arrivé, grand Shifu, répondit-elle, d'une voix tremblante.
Elle baissa les yeux sur la tasse qu'elle tenait entre ses mains afin de cacher l'émotion naissant sur son visage.
— Je t'écoute, Ladybug, répondit-il, d'une voix toujours douce et calme.
Elle secoua la tête, inspira et expira lentement, puis leva les yeux vers le Grand Gardien. Pendant une dizaine de minutes, elle lui fit le récit de ce qu'il s'était passé trois semaines auparavant.
Devant elle, Dà wèishì Shifu garda une expression impassible et écouta ses explications avec la plus grande attention.
Lorsqu'elle eut fini de lui raconter les événements, il bu une nouvelle gorgée de liquide, maintenant à une température décente, puis il resta silencieux un instant.
— Je vois, finit-il par répondre, avant de tourner le regard vers son kwami et de lui adresser un petit signe de tête.
Le petit kwami noir et blanc aux allures de tigre, qui, jusqu'à présent, était resté silencieux et immobile sur l'épaule de son porteur, s'envola vers une pièce adjacente.
Il revient quelques minutes plus tard avec, entre ses pattes, ce qui semblait être un parchemin. Il l'apporta au vieil homme qui le prit avec délicatesse et le déroula lentement.
— Ce sont tous les Miraculous qui composent la Miracle Box dont tu as le tutorat. Comme tu le sais, il y a les douzes alliés du Chat Noir et de la Coccinelle. Ensuite, viennent cinq bijoux qui sont plus puissants et plus étroitement liés à vos Miraculous, à toi et à ton partenaire. Il s'agit de vos cinq protecteurs : le Renard, la Tortue, l'Abeille, le Papillon et le Paon, déclara-t-il en lui tendant le parchemin en peau d'agneau.
Ladybug le saisit prudemment, puis contempla attentivement les différentes illustrations et calligraphies. Pendant ce temps, le Grand Maître poursuivit ses explications.
— Celui qui nous intéresse aujourd'hui, c'est le Miraculous du Paon. Comme tous les autres Miraculous, ce dernier possède un pouvoir qui lui est transmis par un kwami. Duusu est le kwami de l'Émotion. À l'aide d'un Amok, le porteur du Paon miraculeux peut créer un Sentimonstre. Il permet alors de donner forme physique aux émotions de la personne amokatisée. Ce Sentimonstre est contrôlé par la personne qui est en possession de l'objet amokatisé. Le porteur du Paon garde néanmoins la possibilité de retirer l'Amok de son objet et de le détruire ou le purifier.
Ladybug hocha la tête. C'était des informations qui étaient déjà en sa possession depuis son apprentissage avec Maître Fu. Elle connaissait chacun des kwamis ainsi que la capacité dont ils avaient hérité.
— Cependant, un seul pouvoir peut posséder plusieurs capacités et être utilisé de différente façon, à moins que je ne fasse erreur, il me semble que c'est une information que tu ignorais, jeune gardienne.
Embarrassée, elle pinça ses lèvres et hocha de nouveau la tête, approuvant silencieusement sa méconnaissance de cette information.
— L'Amok, peut créer des Sentimonstres, mais il peut aussi créer bien plus que ça. Cela requiert beaucoup d'énergie et peut même s'avérer dangereux pour le porteur s'il n'est pas assez fort, que ce soit physiquement, mais aussi mentalement. Malgré sa dangerosité, je pense que Mayura a utilisé ce pouvoir, j'en suis même certain.
Ladybug était suspendue aux lèvres du Shifu, essayant d'anticiper le choc des réponses qu'elle allait peut-être enfin avoir, sur la mystérieuse disparition d'Adrien, mais aussi sur celle de Papillon et de son bras droit.
— Ton pouvoir ultime, par exemple, est de réparer les dégâts créés par la magie Miraculeuse. Mais poussé à l'extrême, il peut également guérir les plus profondes blessures du corps et de l'âme, pour autant qu'elles aient été causées par un Miraculous. Cependant, cela est extrêmement puissant et périlleux. Il est préférable de ne pas y avoir recours.
Ladybug écarquilla les yeux face à une telle révélation, elle savait qu'elle possédait l'un des plus puissants Miraculous au monde, si ce n'était le plus puissant de tous. Savoir qu'elle possédait également un tel pouvoir l'effrayait. Néanmoins, elle ne manquerait pas de demander au Grand Gardien de lui apprendre ce qu'il y avait à savoir sur cette capacité. Mais c'était une question pour un autre jour. Sa priorité aujourd'hui était d'obtenir des informations pour retrouver Adrien.
Dà wèishì Shifu, s'éclaircit la gorge et reprit ses explications :
— Ce pouvoir ultime que possède chaque porteur, c'est celui auquel Mayura a recouru : un Amok peut aussi être absorbé par son porteur. De cette façon, il peut ouvrir un portail et créer non pas un Sentimonstre, mais, un Sentimonde. C'est un univers parallèle, créé selon les critères de celui qui utilise ce pouvoir. Mais… Ce monde, pour survivre durablement, doit être alimenté constamment. Il est fort probable que Mayura alimente ce monde, dans lequel tes ennemis et ton partenaire se trouvent.
L'héroïne se figea à la révélation de cette information. Ses mains se serrèrent fortement sur la tasse qu'elle tenait et celle-ci se brisa entre ses doigts. Le bruit de la porcelaine brisée la fit sortir de sa stupeur.
— Comment… comment puis-je faire pour pénétrer dans ce Sentimonde et désamokatiser Mayura ? demanda-t-elle, d'une voix faible et ébranlée.
— Hélas, il n'y a aucun moyen de franchir cette porte surnaturelle, sauf si Mayura expulse l'Amok de sa propre volonté… ou…
— Ou ? répéta Ladybug, confuse et anxieuse.
— Ou si l'Amok gagne en puissance et surpasse totalement la force de son corps et de son esprit, répondit-il, contrit.
— Vous… vous… vous voulez dire qu'elle pourrait… en mourir ? demanda-t-elle avec surprise.
— Elle pourrait. Oui.
Ladybug se redressa subitement sur ses jambes, nerveuse, elle se mit à faire les cents pas dans la pièce.
— Je refuse que quelqu'un meure ! Ennemi ou pas ennemi, criminel ou pas criminel ! Cela va à l'encontre de mes principes ! Je dois trouver un moyen de détruire le Sentimonde avant qu'une telle chose ne se produise ! cria-t-elle.
Le Grand Gardien posa un regard compréhensif sur la jeune Gardienne. Il avait rarement vu tant de dévotion, d'intégrité, de respect, de force, de courage et de détermination chez une héroïne d'à peine 18 ans.
Soudainement, le petit kwami tigre blanc, Báihuu de son petit nom, s'agita sur l'épaule de son porteur.
— Il y a bien une autre solution, chuchota-t-il à l'oreille de son porteur.
— Mais c'est dangereux Báihuu, de plus elle ne possède pas la bague du Chat Noir, répondit-il à haute voix.
— Je l'ai ! s'exclama-t-elle, le cœur gonflé d'espoir.
Le Grand Gardien se mordit la lèvre, regardant sérieusement la jeune femme face à lui. Dévotion, intégrité, respect, force, courage et détermination. Pouvait-elle être l'une de ses rares Ladybug au cœur et aux intentions les plus pures ? Même si c'était le cas, même si elle pouvait minimiser, de par sa pureté, l'impact et les conséquences qu'aurait cette ultime solution, il resterait un prix à payer.
Il inclina la tête, d'un côté, puis de l'autre, plongé dans sa réflexion puis finit par se lever pour faire face à Ladybug.
— Il y a peut-être une solution. Mais je doute que vous acceptiez d'y céder, parce qu'elle est tout aussi dangereuse que celle choisie par vos ennemis pour fuir, déclara-t-il sérieusement.
À suivre...
NB : Dà wèishì signifie Grand Gardien en Chinois traditionnel. C'est pour cette raison que j'ai choisi ce nom pour le Shifu (Maître)
À venir dans le chapitre 7, "La faille" :
"Je n'ai aucun ordre à recevoir d'un adolescent ! Personne ne sortira d'ici !"
"Je veux sortir d'ici, souffla-t-il en sanglotant. Ma Lady… Marinette… ne m'abandonnez pas… "
"Luka, je… je suis désolée… On… On a déjà essayé quelques semaines toi et moi. Tu sais parfaitement que j'aime Adrien et que, nous deux, ça ne peut pas fonctionner…"
