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Bonne lecture !


« Alec Menethil ! »

Autour de lui, les restes dévastées du dortoir le narguaient. Il y a avait des morceaux de bois un peu partout, les murs étaient lacérés, le sol était ébréché. Une tornade n'aurait pas fait plus de dégâts, et malgré tout, il ne parvenait pas à l'avoir.

« Vainqueur du Traître ! »

Il avait beau faire appel à tous les pouvoirs que la Lumière lui offrait, il lui échappait toujours. Ses Jugements ne faisaient qu'ajouter à la dévastation environnante, et le Verdict du Templier n'était pas assez rapide pour le toucher.

« Le Régicide ! Celui qui devant qui le roi-liche a succombé ! »

Même ses prouesses à l'épée, même sa fidèle Brûlure, n'étaient pas suffisantes. Et il continuait de se faufiler partout, esquivant chacune de ses attaques qui devenaient frénétiques à chaque passe ratée. Un être aussi agile n'était pas naturel, il en était persuadé.

« Destructeur du Destructeur ! Sauveur d'Azeroth face au Cataclysm ! »

Le combat s'éternisait, ce combat qu'il devait affronter seul, car nul ne venait à son aide. Et alors qu'il s'essoufflait sans parvenir à vaincre l'ennemi, autour de lui le chaos s'amoncelait. Il fallait qu'il réussisse à vaincre rapidement, sans quoi rien ne pourrait être sauvé.

« Libérateur d'Orgrimmar ! Celui qui a apporté la justice à la Pandarie ! »

Encore un coup, encore une esquive de son ennemi. Le lâche courrait toujours, et il était sûr qu'il se moquait, s'arrêtant pour attraper, sous une table fendue, les restes d'un sandwich abandonné par un soldat qui s'était enfui. Il dut marquer une pause, le souffle court.

« Et le voilà… vaincu, abattu, perdu… Battu par son plus terrible ennemi… »

Finalement, Alec en eut assez, et lança un regard mauvais à celle qui commentait son combat avec tant de sarcasme. A la porte, ne semblant nullement avoir l'intention de l'aider, Saëriel le fixait avec un sourire goguenard. Elle était accoudée au chambranle, et ricana quand il prit une profonde inspiration. Lorsqu'il releva Brûlure, elle crut qu'il allait encore essayer de vaincre son ennemi. Mais il en avait assez de se battre seul sous la moquerie de celle qui aurait du l'aider, et la prenant par surprise, il se jeta sur elle. Elle eut à peine le temps de se jeter en arrière pour éviter de se prendre le plat de l'épée sur la tête, et s'enfuit en riant. Il la poursuivit immédiatement, imprécations sur les lèvres.

Ils déboulèrent hors du bâtiment en plein dans le camp, et tous les observèrent se courir après l'autre, la Mage hilare et le Paladin cramoisi.

« Doit-on s'inquiéter ? » Demanda un Loup de Givre, mal à l'aise.

Le Draenei à ses côtés haussa les épaules et jeta un coup d'œil à son exarque, qui discutait avec la Matriarche des Paladins Sin'Dorei sur la corniche qui surplombait Shattrath.

« Ils n'ont pas l'air spécialement inquiets… »

« Parce qu'il n'y a aucune raison de l'être. »

L'orc vert, Thrall, s'était approché. Il observait aussi les deux héros se poursuivre dans tout le camp, mais lui souriait avec amusement.

« Mais… pourquoi se battent-ils ? On a entendu des bruits de combat venant des baraquements… »

Le chaman rit, détendu.

« Aucune inquiétude à avoir non plus. Ce n'était que le Paladin, qui essayait désespérément de tuer quelque chose. Ses échecs successifs ont causés pas mal de dégâts au dortoir, mais rien de dramatique, et sa compagne l'a simplement raillé. »

« Mais qu'essayait-il de tuer dans le dortoir ? Des démons se sont-ils téléportés dans le camp ? »

Les soldats étaient tendus, terrifiés d'avoir à affronter un ennemi suffisamment puissant pour avoir mis en déroute le Paladin de l'Alliance dont la renommée n'était pourtant plus à faire.

Mais l'Orc secoua la tête, les épaules agités de rires silencieux.

« Un rat… Juste un rat… »