Bonjour tout le monde !
Voilà le chapitre 6 !
Bonne lecture !
Author Notes :
Non, je ne suis pas mort (du moins pas physiquement :D).
Entre mon boulot, l'écriture des FanFic, je joue aussi pas mal à des jeux vidéos.
Je suis très fan de Path Of Exile, et la nouvelle extension qui vient de se terminer était vraiment très prenante. Du coup, j'avais laissé l'écriture de côté par manque de temps.
Par ce que le problème avec les A-RPG, ceux qui y jouent doivent connaître, ce que plus que tu y joues, plus tu dois y jouer XD
Mais bon après plus de 2 mois à basher du monstres, je vais faire une pause (bien méritée) et me reconcentrer sur l'écriture. Le rythme d'un sortie toutes les 2 semaines environ devrait reprendre.
Sur ce, je vous souhaite un bon chapitre.
Author Notes : (English Version (Sorry for the mistakes))
Nope, I'm not dead (not physically at least XD)
Between my job, Fanfic writing, I also play a lot to video Game.
I'm a huge fan of Path Of Exile, and the new season that just ended was very captivating. So I had to let the writing on a side note for the time being.
The Problem with the A-RPG, those who play it know what I mean, it's that the more you play, the more you must play XD
But after 2 month of bashing mobs, I'm going to take a break (well deserved) and focus and writing once again. I should be able to make a release once in 2 weeks again.
Review :
FrenchWhiteFox chapter 5 . Feb 6
Une vengeance tout à fait appropriée de la 41eme et dernière être supreme, j'ai aimée voir la fin du bosse avec son suicide qu'elle avait prévu on n'a rarement le droit à une back story aussi riche et intéressante pour le protagoniste. Lunaria a clairement bien choisie ça classe d'assassin ;) .
Un énorme merci pour le chapitre !
Merci beaucoup :)
Je voulais montrer jusqu'à quel point elle peut aller lorsqu'on la pousse et je suis content que ça ait plu.
moonl337 chapter 5 . Feb 5
Holy crap that's one way to get rid of your boss
Well, you know the saying : ''Beware the silent ones'' (evil smile)
Natsukashi chapter 5 . Feb 5
Uuuuh this is goood... like it very much! Can't remember reading something like this before. And it is a perfect background for the mc. Im excited to see what she will do in the new world!
Tank you very much :)
Trully ? I'm somehow proud if that's really the case :)
The first step of her ''world conquest'' is here, enjoy :D
Dans un horrible bruit impossible à décrire parfaitement, un soldat se fait arracher la gorge par les crocs puissants et acérés d'un Homme Bête. Son camarade juste à côté de lui hurle, plein de rage, et lève son épée pour le venger. Uniquement pour se faire tacler, puis mettre en pièces par deux autres Demi-Humain.
Le reste de la compagnie est séparé en deux groupes. Celui qui est le plus loin est commandé par le Marquis Arterios Silmenas Brerur, et vient tout juste de passer le pont qui enjambe le précipice séparant la moitié Est de la moitié Ouest de la vallée enneigée où ils se trouvent.
Son détachement, soit environ deux cents hommes, ont été envoyés dans ces montagnes, situées plusieurs dizaines de kilomètres derrière le Grand Mur. Pour enquêter sur les étranges mouvements des Hommes Bêtes dans la zone.
Pendant plus de quinze jours, ils ont fouillé l'endroit et traqués d'éventuels ennemis, mais sans rien trouver de probant. C'est au moment où ils venaient de terminer de fouiller cette vallée, et que leur commandant avait donné l'ordre de rentrer, qu'ils sont tombés dans une embuscade. Une cinquantaine d'Homme-Couguar, ont fondus sur eux dans une rage sanguinaire.
Dès la première minute, à cause de l'effet de surprise, trois douzaines de soldats sont morts avant qu'ils ne puissant réagir. Le Marquis a immédiatement sonné la retraite. Ils devaient se replier et s'enfuir puisque leurs chances de victoire dans une bataille rangée, surtout avec le désavantage du terrain, était nulles. Ces demi-humains sont habitués aux conditions rudes de l'altitude, mais eux, avec de la neige jusqu'aux genoux ressemblent plus à des cibles faciles.
Cependant, dans le désordre qui a suivi l'ordre de s'en aller, la compagnie s'est scindée. Le gradé, accompagné de ses hommes les plus proche ont pu partir assez rapidement. Ce qui n'a pas été le cas de ceux qui se battaient déjà. Leur progression a été, fatalement, plus lente et plus difficile.
Arterios se retourne et observe le carnage qui se joue sous ses yeux de manière analytique. Seuls un petit tiers de ses soldats ont pu le suivre. Les autres, du moins ceux qui sont encore vivants, se battent avec l'énergie du désespoir pour tenir leurs adversaires en respect, tout en reculant pour les rejoindre.
Pourtant, cela paraît peine perdue. Pour chaque Homme-Bête qui tombe, six humains le suivent dans la tombe. Et des renforts arrivent encore de tous les côtés. Ils ne vont pas tarder à être submergés. Il n'y a rien à faire pour eux.
Perdre autant de combattants et de civils conscrits, va porter préjudice à son statut. Cependant, c'est infiniment mieux que de mourir ici pour le compte d'une femme qui n'a rien à faire sur le Trône. De plus, cela lui permettra d'être débarrassé de l'enfant de l'imbécile arrogant qui a osé se moquer de lui.
« Coupez les cordages ! » Ordonne-t-il à ses soldats. « Ces abominations ne doivent pas traverser ! »
Les concernés se regardent successivement les uns les autres. Ils n'arrivent pas à croire que leur supérieur vient de donner une telle directive. Le plus haut gradé derrière le Marquis avance alors vers lui et lui propose une autre solution.
« Capitaine, nous pouvons encore leur porter assistance ! » S'exclame-t-il. « En formant une ligne de défense de l'autre côté, nous pourrions gagner assez de temps pour sauver ceux qui peuvent l'être ! Nous pouvons très bien détruire le pont ensuite ! »
« Silence ! » Réplique le noble. « Ils sont déjà morts ! Nous ne pouvons plus rien pour eux ! »
« Capitaine, avec tout mon respect, je conteste votre décision ! » Insiste-t-il. « Laissez-nous seulement un peu de temps ! »
Le Marquis fusille du regard son subordonné, l'envie d'ordonner son exécution pour rébellion lui brûlant les lèvres. Mais il remarque que la plupart des soldats semblent d'accord pour porter assistance à ceux qui sont encore de l'autre côté. Puisqu'il ne peut pas se permettre une mutinerie maintenant, le noble décide de prendre le problème dans un autre sens.
« Fort bien. » Concède-t-il en se calmant. « Prenez tous les volontaires avec vous, et formez une ligne défensive de l'autre côté. »
« Merci Capitaine ! » S'écrie-t-il, vraiment reconnaissant envers son supérieur. « Vous avez entendu les gars ! » Dit-il en se tournant vers ses camarades. « En avant ! Allons les aider ! »
« OUAIS ! » Crient en cœur la plus grande partie des soldats.
Aussitôt ils se mettent à courir pour retourner sur le champ de bataille, seul une petite vingtaine ne suivent pas le mouvement et restent aux côtés de Arterios. Celui-ci sourit largement en dessous de son heaume. Ces imbéciles se sont tombés laissés piéger si facilement.
De leur côté, le reste de la compagnie lutte par sa survie. L'écuyère du Marquis tente, tant bien que mal, de les garder coordonnés et en formation. C'est là l'unique moyen qu'ils ont de rejoindre les autres en vie. Décochant une flèche qui atteint sa cible, l'œil d'un Homme-Bête qui s'écroule, mort. Le projectile ayant atteint le fond de son crâne.
L'homme qu'elle vient de sauver se redresse rapidement et la remercie de lui avoir sauvé la vie. Quand deux autres Demi-humains apparaissent dans son dos et le déchiquette tandis qu'il hurle de terreur l'espace de quelques secondes. Avant qu'il ne rende son dernier souffle.
L'archère tire deux autres flèches pour essayer de le sauver de nouveau. Mais c'est inutile, elle ne peut plus rien faire pour lui. Elle se mord la langue pour garder son calme et se retenir de faire quelque chose de stupide. La jeune femme doit encore assumer son rôle de chef et assurer la survie des autres.
Elle entend alors une corne sonner dans son dos et se retourne. Avec un soulagement immense, elle voit une partie de leurs camarades qui avaient pu s'enfuir en premier revenir vers eux, les armes levées. Elle aperçoit également que certains autres sont restés près du pont, et ont formés un mur de bouclier, derrière lequel plusieurs archers s'alignent, pour le permettre de s'enfuir s'ils arrivent jusque-là. Retrouvant toute sa vigueur, elle s'adresse aux soldats qui sont avec elles.
« Tenez bon ! » Crie-t-elle, pour essayer de couvrir le bruit des combats. « Continuez à vous battre ! Nous pouvons encore nous en sortir vivants ! »
Bien que la plupart ne l'entendent pas, ils voient bien leurs camarades redoubler d'efforts pour ne pas succomber. Ils savent bien que leurs chances de survie sont minces, pourtant ils continueront tant qu'ils en seront capables. Ainsi, durant de très longues minutes, en dépit des blessures et de l'épuisement croissant, ils s'accrochent à cet espoir. Aussi fou soit-il.
Lorsqu'ils arrivent enfin au point défensif, ils ne sont plus qu'une quarantaine, dont beaucoup sont gravement blessés. Cependant cela ne les empêche pas de se tenir face à leurs adversaires.
En revanche, quand le dernier des soldats est entré dans la zone protégée, le lieutenant et l'écuyère se rendent compte que quelque chose ne va pas. Les Hommes-Couguars ont cessés d'avancer. Ce qui n'est absolument pas normal. D'ordinaire les Demi-Humains comme eux ne s'arrêtent jamais, même lorsqu'ils se trouvent sous une pluie de projectile. Et actuellement, ils n'ont plus de flèches ce qui fait qu'ils sont des proies aisées.
Sans chercher à comprendre, les deux vont donner l'ordre de se replier, profitant de cet étrange moment de battement. C'est alors qu'ils se rendent compte du pourquoi de cette situation. Leurs ennemis ont choisi de prendre le temps de se regrouper pour lancer un dernier assaut, pour la bonne et simple raison qu'ils ne peuvent plus s'enfuir...
Le pont a été détruit. Les attaches de l'autre côté du gouffre sectionnées à l'épée. Et leur capitaine, pourtant l'un des membres de Nine Colors, l'élite des Paladins de leur nation, les a lâchement abandonnés à leur sort.
« SALE ENFOIRÉ ! » Crie son second, la voix pleine de rage et de désespoir. « QUE LES QUATRE GRAND DIEUX TE JETTENT EN ENFER ! »
La jeune femme n'écoute même pas, elle sent juste la fin se rapprocher à grand pas. Elle se tourne en direction de la vallée gelée et fixe les Hommes-Bêtes qui ont finis se rassembler et recommencent à courir dans leur direction.
La peur étant trop grande pour elle, son esprit n'arrive pas à l'assimiler, et elle se bloque mentalement. Son regard devient vide et froid, fixant sa mort prochaine arriver à grandes foulées. Elle sort son épée courte de son fourreau, puis se met en position par automatisme.
Voyant ses yeux, dans lesquels aucune lumière ne brille, et qui lui a déjà valu bien de remarques déplacées de ses camarades, ceux-ci sont comme entraînés par ce qu'ils perçoivent comme de la détermination, et se rangent à ses côtés pour leur dernier combat. Ils ne mourront pas sans emporter autant d'adversaires que possibles avec eux.
Puis vient le choc.
La ligne de bouclier ne tient pas plus d'une seconde sous la force écrasante de leurs ennemis. Pourtant, dans un calme surnaturel, les lanciers qui étaient derrières empalent les premiers Demi-Humains à leur porté. Qui sont aussitôt remplacés par d'autres.
Durant une autre minute, un combat sans pitié se tient sur le rebord de la falaise. Grondant de rage et hurlant de défi, les Hommes-Couguars réduisent en charpie les humains qu'ils jettent à terre. Cependant, les soldats opposent une farouche résistance envers et contre tout. Mais leur nombre diminue rapidement. Bientôt, il ne reste plus que l'écuyère et le lieutenant. Ils sont dos à dos et combattent en usant de leurs dernières forces. Cependant, c'est loin d'être suffisant.
Lui est attrapé par trois ennemis et est écartelé vivant par des griffes et des crocs trop puissants pour sa pauvre armure. Quant à elle, un autre la projette en l'air et l'attrape par une jambe durant son vol. Il la plaque sur le sol et encore un autre se jette sur elle et lui enserre la gorge dans sa gueule. Lui arrachant la moitié du cou dans un geste sauvage.
Alors qu'elle perd conscience, la dernière pensée de l'écuyère va à ses parents, imaginant leur chagrin lorsqu'ils vont apprendre ce qu'il lui est arrivé. Sa vision troublée par la douleur, la fatigue et les blessures ne remarque alors pas une ombre abattre sur son agresseur...
Dans la Grande Tombe de Nazarick, Lunaria est assisse sur sa chaise à la table ronde qui servait autrefois aux 41 Membres de Ains Ooal Gown pour leurs réunions stratégiques, et/ou leur vote pour décider comment utiliser certaines ressources acquises durant des Raids.
Sous ses yeux s'alignent plusieurs dizaines de rapports, dont elle est en train de faire un condensé qui va être distribué à tous les habitants de la Tombe. Cela fait plus de trois semaines qu'elle a fait sa déclaration dans la Salle du Trône. Sa première mesure a été de mettre en place un système uniformisé de transmission de l'information à tous les niveaux. Chaque Floor Guardian, par exemple, ayant sa propre façon de rédiger et de noter les événements qui se sont déroulés, il aurait été inutilement complexe de devoir jongler entre plusieurs styles.
Pour l'instant, il ne s'est rien passé de particulièrement significatif. Cependant, un petit groupe de Shadow Demon ont découverts un repaire de bandits dans un réseau de grottes durant la première semaine. Curieuse d'obtenir de plus amples informations, elle a ordonné à ce que l'on observe cet endroit pendant une dizaine de jours, avant de lancer un assaut rapide.
En moins d'une dizaine de minutes, l'ensemble des brigands avaient été capturés sans qu'ils comprennent ce qu'il venait de se passer. Malgré que tout danger semblât avoir été écarté, Albedo et Demiurge ont insisté pour que leur Lady demeure en sécurité à l'intérieur de Nazarick, le temps qu'ils vérifient que rien ne pouvait effectivement se produire. Ce à quoi la jeune femme a dû répondre par l'affirmative.
Environ une journée, et quatre fouilles minutieuses plus tard, Lunaria a enfin pu se rendre sur place. Albedo, vêtu de son armure complète, l'a accompagné pour assurer sa sécurité. En entrant, les Pléiades, ainsi que Sebas, l'attendaient. Ce dernier l'a salué avec la politesse nécessaire avant de commencer à lui faire un résumé sommaire de leurs trouvailles.
Sur les trente-sept bandits présents, tous sauf un, qui s'était tranché la gorge sous l'effet de la terreur, avait été rassemblé dans la pièce qui leur servait de salle commune. Ils étaient sous surveillance constante et attendaient d'être interrogés. Durant leur inspection, les Maids et les serviteurs qui les accompagnaient ont recensés un certain nombre d'objets qu'il faudrait inspecter plus attentivement.
Cela allait des simples pièces en or et autres métaux précieux, en passant par des livres au contenu indéchiffrable à l'heure actuelle, pour finir par des biens plus exotiques tels que des armes de facture inédite. Ils avaient également trouvé plusieurs esclaves, toutes des femmes, dans les geôles. Apparemment elles servaient à ces bandits de jouets sexuels.
Lunaria passa donc la journée à inspecter ce repaire, distribuant les tâches d'analyses et de tests aux habitants les plus aptes selon elle à en percer les mystères, ou à en tirer le meilleur usage possible. Elle termina son inspection par la pièce où se trouvait les bandits.
Ceux-ci, déjà passablement terrorisés par les monstres qui les surveillaient, manquèrent de succomber d'effroi lorsqu'ils virent arriver leur maîtresse. Elle se contenta de les regarder de ses yeux d'un bleu plus glacial que la mort. Elle ne fit pas le moindre geste, ne posa pas la moindre question, ne prit même pas la peine de considérer s'ils pouvaient lui être utile en tant que tels. Au bout de quelques secondes de silence, elle ordonna simplement que tous soient envoyés dans la Frozen Prison du 5ième Étage pour être interrogés.
À l'exception de leur chef, elle allait se charger personnellement de lui soutirer des informations. Et de tester comment certaines mécaniques de Yggdrasil avait évoluée dans ce monde sur lui.
De retour au présent, Lunaria est en train compiler ces fameuses données, en ajoutant celles de Demiurge à qui elle a accordé le droit de faire des tests également. Les résultats posent toujours beaucoup de questions, mais ils montrent déjà un potentiel qui est encore trop grand pour être mesuré actuellement.
Terminant la dernière phrase de son texte, la LithosBorn range sa plume dans l'encrier, dans un geste naturel qui ne trahit en rien la difficulté qu'a été la sienne de s'adapter à cette nouvelle manière d'écrire au début. Elle tend alors délicatement la vingtaine de feuilles, après avoir fait un petit tas, à Albedo qui attendait en silence à ses côtés depuis quelques minutes.
« Fait faire une copie de ceci à l'intention tous les Floor Guardians par les bibliothécaires, et demande à Titus Annaeus Secundus de l'archiver dans la section libérée à cette occasion je te prie Albedo. » Dit Lunaria sur un ton neutre.
« À vos ordres. » Acquiesce la succube en souriant. « Désirez-vous vous rendre au Nazarick Spa Resort Milady ? » Demande alors la Responsable en prenant les documents. « Être en contact avec cet inférieur pendant si longtemps, bien qu'il vous ait été utile, ne doit pas vous avoir laissé une agréable sensation. » Termine-t-elle, une certaine inquiétude dans la voix.
« Je te remercie de ta sollicitude Albedo. » Assure sa maîtresse avec une certaine douceur. « Cependant, je suis habitué à gérer ce genre de personnage pour le moins désagréable. » Fait-elle, détachée. « Néanmoins, je prends ta considération en note. Une fois que les préparatifs préliminaires seront achevés, je prendrai le temps de me relaxer. » Ajoute-t-elle à la fin pour éviter de devoir débattre une fois encore.
La Responsable s'incline donc et se dirige vers la sortie. Une fois qu'elle est dehors, Lunaria regarde la table. Elle aurait pu choisir de s'installer dans ses quartiers privés pour diriger la Grand Tombe de Nazarick, mais quelque chose en elle, lui disait que venir ici était le meilleur choix en fin de compte. Peu importe qu'elle soit désormais la seule à régner, ce lieu ne lui appartiendra jamais personnellement. Il demeurera, aujourd'hui et pour toujours, la propriété des 41 membres.
En tant que tel, jamais la jeune femme ne fera rien qui mettra en danger l'intégrité sa base de Guilde. Voilà pourquoi, en dépit qu'elle ait annoncé vouloir faire connaître le nom de Ains Ooal Gown partout dans ce nouveau monde, comme l'aurait voulu ses camarades, elle fera tout le nécessaire pour que l'emplacement de Nazarick reste inconnu.
Le son du sort [Message] sonne alors dans ses oreilles, la sortant de ses pensées.
« Veuillez me pardonner de vous déranger pendant votre travail Lady Lunaria. » Déclare la voix polie et respectueuse de Demiurge.
« Je sais que tu ne me contacterais pas sans une bonne raison Demiurge. Tu n'as nul besoin de t'excuser. » Répond simplement la jeune femme. « Quelles nouvelles m'apportes-tu ? »
« Une des escouades de [Shadow Demons] qui ont été déployés pour quadriller la zone afin d'en obtenir une carte, vient de repérer un détachement de soldats humains à environ quarante et un kilomètres d'ici. » Informe-t-il.
« Se dirigent-ils dans notre direction ? » Demande immédiatement la LithosBorn, en cachant qu'elle est préoccupée. Malgré que ce soit hautement improbable, se pourrait-il qu'ils aient été repérés ?
« Non Milady. » Assure le démon. « Ils sont actuellement en train de combattre un groupe d'Hommes-Bêtes et cherchent à s'enfuir. » Lunaria se retient de soupirer de soulagement, tandis qu'il poursuit son rapport. « J'aimerai avoir votre approbation pour récupérer les corps une fois cette escarmouche terminée. J'aurai besoin de nouveaux matériaux pour poursuivre les expériences en cours. »
En effet, l'une des priorités de la nouvelle dirigeante fut de chercher un moyen d'obtenir de nouvelles ressources. Il semblerait, de ce qu'elle a pu obtenir comme renseignements durant son bref entretien avec Pandora's Actor durant les premiers jours, que les coûts de maintien de la Grande Tombe de Nazarick aient été nullifiés. Elle peut donc conserver toutes les défenses en fonctionnement sans que cela coûte une partie de l'or stocké dans la Trésorerie.
Cependant cela n'est vrai que pour le Donjon en lui-même. Tous les consommables, comme les parchemins, sont perdus après usage. Bien entendu, c'est ainsi qu'ils sont sensés agir. Cependant, il ne suffit plus de Farmer quelques monstres ou d'aller dans une ville pour reconstituer un stock épuisé.
Ils sont encore très loin d'être arrivé à un niveau critique. Pourtant, c'est un problème qui doit être résolu au plus vite. Lunaria a donc ordonné aux [Elder Lichs] qui entretiennent la Grande Bibliothèque de fouiller dans les documents laissés par Suratan et Garnet, les deux Crafters attitrés de Ains Ooal Gown, pour trouver des recettes qui pourraient être adaptées à ce nouveau monde.
Les Undeads ont trouvés assez rapidement et ont soumis le résultat de leurs recherches à la dernière des Êtres Suprêmes durant une réunion organisée spécialement à cette occasion. Cependant, elle ne s'attendait pas à ce ses anciens camarades aient laissé de véritables méthodes de création avec des matériaux de son ancien monde. Alors qu'elle réfléchissait, Demiurge s'est porté volontaire pour faire des expériences lorsqu'il obtiendrait les bases nécessaires. Elle lui a donc confié cette tâche et il s'est plus que réjouit en l'entendant accepter.
Donc, il est en train d'utiliser de la peau venant des bandits capturés il y a peu pour créer des parchemins. Mais il a vite compris pourquoi leurs créateurs n'utilisaient pas des humains : Aucun sort supérieur au [2nd Tier] ne peut être enfermé dans le parchemin créé. Il est en train de chercher des solutions pour augmenter l'efficacité des différentes étapes, mais cela a pour conséquence de parfois coûter la vie à certains de ses sujets.
Et puisqu'ils sont trop bas niveau pour être ressuscités, la mort signifie la perte pure et simple d'une source de matériaux. Bien que sa maîtresse ne lui en tienne pas rigueur, comprenant parfaitement que toute expérience inédite entraîne forcément des conséquences imprévisibles, perdre de cette façon une des rares origines de matières premières le frustre profondément. Cela se voit assez facilement, même s'il fait de gros efforts pour le cacher.
« Rejoins-moi dans la salle de réunion Demiurge. » Demande alors Lunaria. « J'aimerai observer ce détachement moi-même avant de prendre ma décision. »
« À vos ordres Milady ! » S'exclame le démon avant de couper la connexion.
La jeune femme veut en apprendre plus sur les habitants de ce monde. D'après ce qu'elle a pu déduire de Zesshi Zetsumei, les Demi-Humains et les humains sont en conflit permanent. Mais elle n'a pas réussi à obtenir davantage de renseignements. Voir les deux combattre sera un excellent moyen d'en savoir plus sur leurs capacités respectives. Cependant, elle suppose déjà que les premiers sont supérieurs aux seconds. Sur le plan purement physique tout du moins.
Quelques secondes plus tard, le Gardien du Septième Niveau arrive en se téléportant. Il s'agenouille immédiatement et présente ses respects à la dernière des Êtres Suprêmes. À ses côtés se trouve un des [Mirror of Remote Viewing], un objet de relativement bas LvL qui sert d'ordinaire a espionner d'éventuels cibles pour les PK. Mais il est très loin d'être efficace contre ceux qui savent bien se protéger de ce genre de système.
En revanche, il est le seul item de son type à proposer des images plutôt que de mots pour décrire ce qu'il doit observer. Ce qui fait qu'il a une certaine importance dans ce nouveau monde. Puisque connaître uniquement les capacités et les équipements d'une personne ne vous aide pas réellement si vous ne pouvez pas la trouver dans une foule.
« Tu sembles t'être parfaitement adapté à l'utilisation de l' [Anneau de Ains Ooal Gown] Demiurge. » Dit la joueuse pour amorcer la conversation.
« Satisfaire sa maîtresse avec célérité, telle est la marque d'un bon serviteur Lady Lunaria. » Affirme-t-il, solennel. « En cela, je me devais d'honorer l'immense privilège que vous nous avez fait à nous, Floor Gardians, en nous offrant la marque des Êtres suprêmes : la bague qui porte le symbole votre plus grande conquête et création ! » Continue le démon, très enthousiaste. « Ne mettre que légèrement plus temps à m'acclimater aurai été une insulte envers nos créateurs ! »
« Je suis satisfaite de voir que tu mesure l'importance de ce qui t'es confié Demiurge. » Répond la jeune femme, nonchalante, une fois que son suppresseur émotionnel a fini son travail.
« Naturellement Milady. » Fait immédiatement le concerné. « Soyez assurée que chacun de mes homologues a également conscience de l'importance du présent que vous nous avez offert. Nous nous en montrerons digne. »
Au départ, elle leur a distribué cet anneau pour faciliter leurs déplacements et leurs échanges. Bien sûr, elle avait compris qu'elle ne pouvait pas simplement le leur donner sans une bonne raison. Lunaria a donc dit que c'était pour les récompenser d'avoir suivi ses ordres de rester à l'intérieur de Nazarick, et ce malgré qu'ils désiraient plus que tous sortir pour garantir sa sécurité. Après un refus poli, affirmant qu'ils ne méritaient pas un tel honneur, chacun a eu une réaction différente en le recevant.
Albedo l'a regardé comme si c'était une relique inestimable. Demiurge est resté impassible, si l'on exclut sa queue qui bougeait comme celle d'un chiot qui veut jouer. Aura s'est mis à danser avec le bras en l'air, tandis que Mare était au bord des larmes à cause de la joie. Cocytus a failli transformer la pièce en glacier. Quant à Shalltear... Pour faire simple, disons qu'elle a dû avoir quelque chose se classant dans la catégorie des orgasmes...
Alors qu'elle chasse ce souvenir encore difficile à analyser de sa tête, elle voit que le démon est en train d'installer le miroir devant elle. Une fois qu'il est en place, il ne faut que quelques secondes pour que l'image de l'endroit qui l'intéresse ne se forme à sa surface.
Une mêlée violente dont le résultat est aussi unilatéral qu'elle l'avait escomptée, est effectivement en train de se dérouler. La neige est rougie du sang des soldats humains et de quelques Demi-Humains sur plusieurs dizaines de mètres carrés. C'est un massacre brutal et sans pitié.
Laissant de côté le groupe qui combat pendant un instant, la 41ième déplace l'angle de vue pour pouvoir observer l'autre partie du détachement qui est déjà en sécurité. Il semblerait que celui qui dirige et un de ses subordonnés ne soient pas en accord sur quelque chose. Et quand elle voit une majorité d'entre eux retraverser pour aller prêter main-forte à ceux dans la tourmente, la raison s'impose toute seule à son esprit.
''Bien que la solidarité dont témoigne ces soldats soit louable, les pertes que vont engendrer ce sauvetage me paraissent trop élevées pour le justifier. N'importe quelle personne ayant un tant soit peu d'expérience du commandement le réaliserait.'' Pense-t-elle en comparant le rapport de force complètement disproportionné. ''Celui qui dirige cette troupe doit avoir une autre raison pour accepter cette demande.''
Lorsque le gradé fait signe de son épée, en direction du pont, aux combattants restant, Lunaria comprend immédiatement. Alors que le groupe de sauvetage termine de se mettre en position et d'apporter du soutien à ceux aux prises avec les Hommes-Bêtes, leur seul moyen de retraite disparaît. Tandis que leur commandant disparaît avec les quelques-uns qui ne sont pas retourner se battre. Par hasard, chance, ou peut-être calcul bien réalisé, le bruit du pont qui s'écrase le long de la paroi passe inaperçu, noyé par le vacarme de la corne d'alerte que brandit celui qui a demandé cette opération.
Malheureusement, les Demi-Humains l'ont parfaitement entendu et cessent aussitôt de charger furieusement. Ils commencent déjà à se rassembler. Provoquant une brutale rupture dans le rythme sanglant de la bataille en cours. Interruption que les soldats humains remarquent immédiatement. Cependant, ils n'en comprennent la raison que lorsqu'ils se rendent compte qu'ils sont acculés.
L'instigateur de cette opération se met apparemment à hurler dans la direction dans laquelle son supérieur a fuit, puis tombe à genoux, frappant le sol du poing. Probablement en train de maudire son sort ou une quelconque divinité.
La joueuse, spectatrice silencieuse, se rend alors compte de quelque chose. Au fond d'elle-même, elle ressent un certain mépris pour lui. Il aurait dû comprendre tout de suite ce que cette autorisation, donnée avec trop de facilité, signifiait vraiment.
Elle ressentait exactement la même chose pour le chef des brigands sur lequel elle a pratiquée des expériences. Il a beau avoir hurlé, supplié, marchandé, et ultimement prié à la clémence, Lunaria n'a jamais eue, pas même durant la moindre fraction de seconde, le moindre élan de pitié envers lui. Tout ceux qui pensent naïvement que tout se passera selon leur agenda, sans imaginer l'ensemble des répercussions possibles, ne font que subir les conséquences de leurs erreurs. Rien de plus.
« J'en ai terminé Demiurge. » Dit simplement la joueuse, ayant perdu tout intérêt, en amorçant un geste pour se lever. « Je te laisse soin de gé... »
Elle fixe de nouveau son attention sur les images à la surface du miroir lorsque le visage d'une soldate apparaît.
« Milady ? » Fait le démon, troublé d'un si soudain revirement.
« Ces yeux... » Fait Lunaria dans un souffle à peine audible. « Je reconnais ces yeux... »
De plus en plus confus, le Responsable des Opérations Défensives observe plus attentivement l'humaine en question. Son regard est vide. Il est identique en touts points à celui de ses prisonniers auxquelles même la simple force de rester en vie a déjà disparue. Quel élément important la dernière des Êtres Suprêmes parvient-elle a voir et lui échappe pourtant ?
« Demiurge. » Reprend soudainement sa maîtresse, sans quitter sa contemplation. « Les [Shadow Demons] qui ont rapportés cette escarmouche seraient-ils en mesure d'intervenir immédiatement ? » Demande-t-elle. « Elle doit pouvoir être gardée en vie. »
« Pas dans un laps de temps aussi court Lady Lunaria. » Finit par répondre l'interpellé après une courte seconde de surprise.
Se doutant déjà de ce qu'elle vient d'entendre, la jeune femme réfléchit rapidement. Il y a un risque d'être repéré lors d'une action précipitée comme celle que la 41ième envisage de lancer. Cependant, les potentiels retours sont difficile à écarter d'un grossier revers de la main. Il lui faut plus d'informations.
« Dans quelle zone du quadrillage géographique environnant, cette vallée se situe-t-elle exactement ? » Interroge rapidement la joueuse.
« Quadrant H, Repère 4, Milady. » Dit sans attendre le démon, qui avait déjà pris le temps de se renseigner sur ce point avant de venir.
Soit un endroit dépourvu de toute présence vivante. Ce qui signifie une absence vraisemblable d'activité aussi bien physique que magique. L'endroit ne peut pas être plus sûr, en l'état actuel, pour une sortie à découvert tant qu'elle reste rapide.
« Message. » Dit Lunaria. « Auréole Omega. »
« Je vous écoute. » Déclare aussitôt la Gérante des Portails.
« Ouvre une [Gate] depuis ma position jusqu'au Repère 4 du Quadrant H. » Ordonne la jeune femme. « Dépêche également, aussi rapidement que faire se peut, Pestonya Shorcake Wanko accompagnée d'une escorte de rang A à ces coordonnées. »
« À vos ordres Milady. »
« Je dois me rendre sur place en personne Demiurge. » Enchaîne la 41ième en se dirigeant déjà vers la [Gate] en train de se former. « Tu seras mon garde du corps durant ce laps de temps. » Elle saisit ses faux jumelles. « La survie de cette militaire est notre priorité. Le reste est de moindre importance. »
Le Gardien du 7ième Niveau acquiesce en s'inclinant brièvement, puis emboîte le pas. Malgré qu'il n'ait toujours pas saisi la raison qui a rendu importante cette humaine, dans les plans grandioses et ingénieux de la dernière des Êtres Suprêmes, il a parfaitement compris la dernière directive qui vient de lui être donnée.
Ouvrant subitement en grand les yeux, l'écuyère réalise qu'elle est toujours en vie. À cause de la dernière sensation physique dont elle se souvienne, celle d'une douloureuse morsure au niveau de son cou, elle se sent nauséeuse, ou quelque chose qui s'en rapproche fortement. Sa vision est trouble et elle se sent extrêmement fatiguée.
Cependant, ce qu'elle se demande en premier est : comment a-t-elle bien pu survivre ? Elle n'est pas experte en combat, ni même en médecine, mais se faire arracher la moitié la nuque par un Demi-Humain est une blessure mortelle, peu importe qui vous êtes. Aurait-elle eue l'incroyable chance qu'une tierce personne soit intervenu alors qu'elle passait par ici ? Et qui pourrait être assez fort pour vaincre un bataillon entier d'Hommes Bêtes ? Peut-être un groupe d'aventuriers ? Leur niveau approcherai de l'Adamantine si c'est le cas !
Malgré son manque de perception de son environnement, la jeune femme arrive à déterminer qu'il n'y a pas de danger immédiat. Tout est silencieux et elle se trouve dans un endroit dégagé de ce qu'elle peut voir. Plusieurs minutes se passent ainsi. Cependant, lorsqu'elle a récupéré une majeure partie de ses facultés, elle se rend compte que quelque ne va pas.
Le ciel est d'un gris monochrome semblable à celui de la fumée d'un feu en train d'être étouffé. La lumière est uniforme, ce qui pourrait être normal si elle se trouvait dans une plaine ou un autre endroit dégagé. Mais pas dans une chaîne de montagne. Puisqu'elle ne sent pas de vent, ni de neige, elle se trouve obligatoirement dans une grotte. Ce qui pose un problème avec le fait qu'elle puisse voir loin au dessus d'elle. De plus, il n'y aucune ombre projetée par les flammes d'un feu de camp.
Combattant ses vertiges, malgré qu'ils soient moins intenses, et la fatigue qui est toujours présente, l'écuyère arrive à se redresser en position assisse. Elle manque de rechuter, mais une fois son équilibre retrouvé, elle se fige sur place.
Elle se trouve dans une plaine rocailleuse dépourvue de végétation et particulièrement brumeuse. La jeune femme est apparemment complètement seule, et il n'y a pas la moindre explication logique qui pourrait expliquer comment elle aurait pu se retrouver en ce lieu. C'est alors qu'un gémissement étouffé à sa droite la fait sursauter.
Elle tourne la tête dans la direction d'où vient cette soudaine manifestation, pourtant elle ne voit rien, en dépit qu'elle ait presque retrouvé une vision normale. Scrutant les brumes avec attention, elle cherche une origine à ce phénomène. Cependant, au bout d'une trentaine de seconde, rien ne s'est produit et l'écuyère se demande si son esprit ne lui joue pas des tours. Serait-elle en train de rêver ? À moins que...
Un horrible frisson lui parcoure le dos en réalisant qu'il y a peut-être une explication simple à sa situation... Si ça se trouve... Elle est...
« Toi ! Que fais-tu ici ? » S'écrie alors une voix grave et distordue.
Manquant de peu de faire une crise cardiaque, la jeune femme se tourne par réflexe en direction de celui qui vient de l'interpeller. Pourtant, lorsque ses yeux ne lui montrent qu'une ombre vaporeuse ayant grossièrement une forme humaine qui se tient à quelques mètres d'elle, ses pensées se figent. Son esprit est incapable d'apporter une explication rationnelle à tout cela.
Il y a un instant de battement, puis, soudainement, cette étrange entité glisse, faute de mot plus approprié, avec une dextérité effrayante dans sa direction. En moins d'une seconde, cette chose se retrouve juste devant l'écuyère et semble la toiser de toute sa hauteur.
« Ne m'as-tu pas entendu humaine ? » Demande l'ombre, méprisante. « Pourquoi te trouves-tu dans les Limbes alors que le Souffle de la Vie t'habite encore ? »
Comprenant de moins en moins ce qui se passe, la jeune femme reste silencieuse, incapable d'assimiler les informations que cette... Chose, lui fournit. Ce qui finit par agacer la Chose en question. Elle saisit la pauvre démunie par la tête et la soulève sans le moindre effort pour l'amener au plus près de ce qui doit être sa tête ou son visage.
La panique envahit la victime de ce mauvais traitement, surtout lorsqu'elle a l'impression que ce n'est pas une main qui la tient, mais davantage un lien fait d'un liquide glacé et poisseux. Croyant qu'elle va se faire dévorer, ou quelque chose de similaire, son esprit se déconnecte de la réalité et elle se met à fixer son agresseur avec des yeux vides et passablement inquiétants.
« Que regardes-tu de cette manière humaine ? » Interroge l'étrange entité, toujours aussi dédaigneuse. « Crois-tu qu'une pathétique mortelle puisse intimider un Collecteur tel que moi ? » La concerné n'a toujours aucune réaction. « Tu me fais perdre mon temps. » Dit-il finalement, lassé de son attitude. « Tu vas aller rejoindre tous les autres moucherons de ton espèce. »
La dessus, une étrange déchirure s'ouvre dans l'ombre. Un étrange tourbillon d'énergie sombre et distordue danse dans cette cavité qui se tient devant l'écuyère. Dans un geste réflexe, elle saisit son épée encore à sa ceinture et l'enfonce brutalement dans l'ouverture. Uniquement pour passer au travers comme s'il n'était vraiment qu'une ombre sans consistance.
Il éclate alors d'un rire moqueur et condescendant.
« Jamais je ne comprendrai comment des créatures aussi pitoyable que les humains peuvent avoir un tel ego. » Rigole-t-il cruellement. « Les Êtres Suprêmes auraient dû vous exterminer pour le simple fait d'afficher une telle arrogance ! »
Ce qui devient un néant impossible à fuir, recommence à jaillir de la déchirure devenue béante sous les yeux de la jeune femme. Toujours dans un état second, elle tente un coup latéral, pour trancher en deux celui qui la retient prisonnière. Sans réussir davantage que la première fois. Alors qu'une troisième attaque est en préparation, une brusque bourrasque balaye la plaine où ils se trouvent tout deux.
Le Collecteur, comme il s'est nommé lui-même, s'arrête brutalement. Puis, au bout d'une seconde, il relâche sa prisonnière avec la même délicatesse que s'il s'agissait d'un vulgaire déchet. Celle-ci se met debout rapidement, son épée brandit en direction de son agresseur, malgré le manque d'efficacité de ses premières tentatives. Son regard est toujours vide.
« Suis moi humaine. » Ordonne-t-il, impérieux. « Notre Maîtresse veut te voir. »
Là-dessus une déchirure noire, fortement semblable à celle qui tenait lieu de bouche à son interlocuteur, se forme devant elle. Pourtant, elle ne sent pas ce frisson d'avant. Ce qui la fait sortir de son état second. Sa prise sur son épée perd de sa fermeté et elle se met à trembler légèrement, à cause de la peur qui se rappelle à son bon souvenir.
Le silence s'est installé et plus rien ne bouge. L'écuyère fixe cette inquiétante ouverture sans vraiment savoir ce qu'elle doit faire. Au bout d'un moment, le seul autre être présent finit par perdre patience de nouveau.
« Ne m'oblige pas à te traîner vermine mortelle. » Invective-t-il, venimeux cette fois. « Une inférieure de ton espèce devrait se sentir honorée, au-delà de tout, d'avoir le droit de se tenir en la présence d'une Être Suprême ! »
En entendant pour la deuxième fois le Collecteur parler de cette ''Être Suprême'', la jeune femme comprend qu'il s'agit de celle qui dirige cet endroit, quel qu'il soit. Elle ne comprend toujours pas la situation dans laquelle elle se trouve actuellement, néanmoins il est clair dans son esprit qu'elle doit suivre les ordres que l'on vient de lui donner.
Elle range donc son épée, en essayant de cacher sa nervosité et ses tremblements. Ce qu'elle ne parvient à faire qu'à moitié pour la première, et pas du tout pour les seconds. D'un pas hésitant, elle avance en direction de l'ouverture, son cœur battant à tout rompre dans sa poitrine et sa raison lui hurlant intérieurement de s'enfuir.
Dans une autre pièce, les Floor Guardians, avec Sebas sur le côté, observent avec attention cette mise en scène. Quand leur Lady est rentrée, il y a plusieurs jours, avec plusieurs humains ils se sont tous posés des questions. Pourquoi leur Maîtresse a-t-elle prit le risque, malgré la présence de Demiurge pour l'escorter, de sortir a découvert pour aller porter secours à des êtres de si basse caste ?
Ils savent parfaitement, qu'en dépit de sa grande bonté, elle n'a que faire des humains. La manière dont elle a procédé à des expériences sur le chef des bandits de l'autre jour le prouve. Ils sont des objets que l'on utilise, puis dont on dispose ensuite. Alors pourquoi s'abaisse-t-elle a se présenter devant un membre de leur espèce ?
Le gardien du 7ième Niveau leur a bien dit que la dernière des Êtres Suprêmes avait vu quelque dans son regard. Que lui-même cherchait encore la signification de ces mots. Quoique qu'il avait avoué ne probablement pas pouvoir deviner le plan grandiose de leur Maîtresse, dans son intégralité, avant un long moment. Quant à la raison pour laquelle ils avaient tous été convoqué pour observer, Demiurge était certain que c'était de manière à ce qu'ils voient tous cette rencontre.
Qu'ils puissent assimiler au mieux la meilleure façon d'interagir avec les humains qu'ils vont forcément devoir côtoyer dans leur futures missions. Et que tous entendent de la bouche de Lady Lunaria ce qui va être dit. Ainsi elle pourrait éclaircir avec eux certains points obscurs si nécessité s'en trouve.
« Étrange... » Dit Cocytus à mi-voix. « Elle est inexpérimenté en tant que guerrière, et pourtant... »
« Que veux-tu dire ? » Demande Albedo, curieuse.
« Sa technique est basique, pleine de défaut. Sa force physique n'est pas celle d'une personne qui a longuement pratiqué. » Explique-t-il, intrigué. « Cependant, son esprit devient par moment calme et réfléchi tel celui d'un combattant chevronné. »
« Je n'ai constaté aucune différence notable. » Avoue Shalltear, perplexe. « Je suis incapable de distinguer de si petits changements. »
« Je... Je trouve que ses yeux font peur... » Fait timidement Mare.
« C'est clair ! » Acquiesce Aura. « On dirait qu'elle devient folle par moment ! »
« Pour être totalement exact, il semblerait que son esprit bascule dans un état de conscience modifié lorsqu'une émotion trop vive, comme par exemple la peur de mourir, la submerge. » Éclaircit Demiurge. « Cela rend son psyché plus complexe à analyser et à manipuler. »
« Risque-t-elle de lever la main sur Milady selon toi ? S'enquière Albedo, même si elle sait que c'est peu probable.
« J'en doute fortement. » Confirme le démon. « Je pense que cette mise en scène devait permettre trois choses. » Affirme-t-il. « Premièrement, Lady Lunaria voulait jauger cet atypique changement de caractère, afin d'être capable de l'utiliser si besoin. Deuxièmement, mettre cette humaine sur ces gardes, en l'effrayant d'abord, pour ensuite gagner sa confiance en se montrant compatissant par la suite. » Il replace ses lunettes. « Pour finir, elle servira d'émissaire au personnage qu'a créé la dernière des Êtres Suprêmes. »
« Pourquoi avoir sauvé plusieurs autres de ces soldats alors ? » Demande Aura, confuse. « Elle seule n'aurait pas suffit ?
« Lorsqu'une seule seule personne rapporte une histoire improbable, il est aisé de simplement dire qu'il s'agit d'une banale hallucination, ou autre phénomène sans intérêt, si celui qui l'entend ne possède pas un intellect digne de ce nom. » Explique Albedo. « Ce qui est le cas des humains. Ils sont tellement limités que si Milady ne prenait pas soin de garder plusieurs témoins, son plan deviendrait caduc de part l'idiotie congénitale de cette race inférieure. »
« Pou... Pourquoi juste parler avec cette humaine là ? » Interroge Mare à son tour. « Les autres ne sont pas assez importants ? »
« Si, bien entendu. » Corrige la Responsable. « Mais simplement en qualité de faire valoir. » Précise-t-elle. « De plus, les rendre simplement spectateurs de leur sort, les rendra bien plus loyaux à cette humaine lorsqu'elle osera demander à notre Maîtresse ce qu'il est advenu d'eux. »
« Et donc, par extension, ils serviront également loyalement Lady Lunaria. » Dit Shalltear en souriant largement. « Ainsi, au lieu de s'entre déchirer comme la bande de rats qu'ils sont lorsqu'ils seront accusés d'être devenu fous ou autre, ils resteront soudés à cette ''émissaire'' et permettrons au plan de se dérouler sans accrocs. »
« Cette jeune fille se trouve donc à une position hiérarchique suffisamment importante pour que le message de Milady est de l'effet ? » Fait Cocytus en se tournant légèrement vers Demiurge et Albedo.
« Exactement. » Confirme le Gardien du 7ième Niveau. « De ce que nous avons appris en l'interrogeant lorsqu'elle était sous contrôle mental, elle possède un lien indirect avec la dirigeante d'un état situé à l'Ouest : Le Saint Royaume de Roble. »
« Qu'entendez-vous par ''indirect'' Demiurge-sama ? » Demande Sebas qui se tenait silencieux jusqu'à présent.
« Elle est l'enfant unique d'un soldat faisant partie d'une troupe d'élite, les Nine Colors, sous les ordres direct de la Reine. » Répond-t-il en regardant la concerné arriver à l'endroit prévu. « Leur relation est actuellement quelque peu distante, néanmoins elle reste suffisamment solide pour que le père écoute la fille. Surtout quand elle racontera qu'un autre membre des Nine Colors l'a ''lâchement'' abandonné, face à un groupe de Demi-humains assoiffés de sang. »
« Ce minable qui les dirigeaient était un soldat d'élite !? » Dit Shalltear, vraiment surprise. « Il avait l'air si faible. »
« Ce ne sont que des humains vieille peau. » Réplique Aura, moqueuse. « Arrête de vouloir les comparer à nous. »
« Vieille peau !? » Répète la True Vampire, outrée. « Commence oses-tu !? »
« C'est la vérité. » Ricane la jeune Elfe Noire. « Je suis sûre que tu es toute flasque sous cette apparence que tu te donnes. »
« Sale morveuse ! » Fait la Gardienne des Premiers Étages, en se serrant la poitrine par réflexe. « Tu n'est qu'une planche à pain toi ! »
« Qui a parlé de seins !? » Contre son interlocutrice, tiqué de s'être fait insulter de cette manière. « Ne projette pas tes frustrations sur moi ! »
« Frustrations !? Quelles Frustrations !? » S'exclame. « Je n'ai absolument pas de raison d'être frustrée ! Je possède des charmes féminins, moi, au moins ! »
« Assez ! » Ordonne froidement Albedo. « Concentrez-vous sur ce que notre Lady est en train de faire ! » Elle se met à les fixer avec un regard qui en dit long. « Ou vais-je devoir l'informer ultérieurement que vous avez préféré vous chamailler, tels des enfants irrespectueux, au lieu de prêter attention ? »
Les deux concernées se raidissent si vite, qu'on dirait qu'elles viennent de subir un sort de pétrification. Après quelque secondes de silence, toutes deux s'inclinent et s'excusent avant de recommencer à regarder, la tête baissée à cause de la honte, le miroir mit en place spécialement pour l'occasion.
« J'ai hâte de voir avec quel brio Lady Lunaria va endoctriner cette humaine. » Dit Demiurge en faisant fi de ce qu'il vient de se passer. Il se met alors à sourire cruellement. « Et dire que tout ceci, n'étant rien d'autre qu'une infime portion d'un plan bien plus vaste, la dernière des Êtres Suprêmes l'a imaginé en l'espace d'une fraction de seconde en voyant simplement les yeux de cette humaine ! » Il semble pratiquement exulter. « Nos créateurs et maîtres dépassent vraiment l'entendement ! »
« En effet, il ne nous reste donc que la simple tâche de ne pas les décevoir. » Déclare la Responsable.
Touts les Floor Guardians acquiescent d'un hochement de tête et fixent de nouveau leur attention pleine et entière sur la scène qui va se jouer. Quant à Sebas, il comprend maintenant tout le poids des mots prononcés par leur maîtresse, lorsqu'elle lui a demandé de ne pas suivre ses idéaux à la lettre.
Et malgré qu'utiliser le lien entre un parent et son enfant, pour permettre de mettre en route une conquête aille à l'encontre des ces fameux principes, il n'oublie pas pour autant la compassion et la clémence dont leur Lady sait faire preuve. Comme l'a dit Demiurge, ils n'ont fait qu'apercevoir la surface. Sebas doute qu'une personne d'une telle bonté d'âme ne voit cette humaine que tel un outil. Il patientera donc et verra de lui-même, tel le majordome fidèle que son créateur voulait qu'il soit.
En traversant cet étrange seuil, l'écuyère doit avouer qu'elle s'attendait à trouver un paysage cauchemardesque. Un endroit qui n'aurait rien à envier aux histoires que les membres de la Sainte Église racontent aux enfants pour leur faire peur. Mais eu lieu de ça... Une intense luminosité l'aveugle aussitôt qu'elle sort.
Il faut de longues secondes pour que les yeux de la jeune femme s'habituent à ce soudain changement. Et lorsqu'elle peut enfin voir ce qui se trouve au alentours, elle se fige sur place de surprise une fois encore.
Une magnifique vallée luxuriante l'accueille. Le bruit de l'eau qui coule d'un ruisseau tout proche, apaisant et réconfortant, un ciel sans nuage d'un bleu pastel, ponctué de quelques nuages d'un blanc neigeux, et enfin des arbres en fleurs si magnifiques et majestueux qu'elle en a le souffle coupée.
Jamais, non jamais, elle n'a posé les yeux sur une telle merveille naturelle. Même les jardins royaux, qu'elle pensait inégalables, font pâle figure en comparaison.
Devant elle s'étire un immense escalier, tout de pierre polie, parfaitement intégré au paysage. Il monte en direction de ce qui ressemble à une bâtisse, similaire à aucune autre qu'elle ai pu voir jusqu'à présent, d'un rouge intense et décoré de ce qui paraît être des filets d'or pur vu de loin. Le tout entouré d'un forêt d'étranges arbres en formes de tubes segmentés d'un vert profond.
Lorsque ses yeux ont finit de se régaler, un autre de ses sens s'éveille : celui de l'odorat. Une fragrance douce et enivrante emplit l'atmosphère. Celle d'un arbre en fleur au printemps, mais elle ne parvient pas à identifier lequel. À moitié par ce qu'elle n'a jamais senti quelque chose de semblable, et par ce que ses facultés sensorielles sont complètement submergées pour le reste.
Malheureusement, sa rêverie est brutalement interrompue par celui qui l'accompagne.
« Presse le pas humaine. » Ordonne-t-il, toujours aussi condescendant. « Ta seule présence risque de souiller cet écrin resté immaculé jusqu'à présent. »
Redescendant tout aussi vite sur terre qu'elle ne s'est laissé emporter, elle se rappelle à quel point sa situation est précaire. Ne perdant pas plus de temps, et luttant pour ne pas se laisser distraire encore une fois, l'écuyère se remet en marche.
Elle l'ignorait encore, cependant, la rencontre qu'elle était sur le point de faire allait tout changer :
Elle. Sa façon de voir les gens. De comprendre le monde. Le monde lui-même.
Et ce, pour toujours.
Fin du chapitre 6 !
N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez :)
