Bungou stray dogs fanfiction

(Atsushi : Princesse mafieuse)

Chapitre 6

Confidence au restaurant

Quelque part dans le parc, les femmes de la Mafia et de l'Agence tenaient leurs armes en main, se préparant à mettre une raclée au pauvre homme allongé sur le sol, si leurs amis ne les retenaient pas. Mori regardait d'un mauvais œil Kajii qui était devenu la cible de toute la Mafia et de l'Agence. Comment me diriez-vous ? Parce que cet idiot pensait que cela était romantique de s'embrasser sous une explosion, et personne ne le vit envoyer une dizaine de citron en l'air grâce à un canon à air de sa conception.

Dazai avait sans faire exprès (pas du tout) déclarer à Chuuya que leur associable Akutagawa allait avoir un rendez-vous romantique avec Atsushi et que toute l'agence les fliquait de près. Chuuya lui avait crié dessus, oubliant qu'il était au milieu d'une importante réunion, et en un instant, toutes les personnes importantes de la Mafia furent mise au courant de la nouvelle. Le roux avait peur que Mori considère Akutagawa comme un traître en regardant son visage devenir sombre, mais il se sentit soulagé (pas du tout) en le voyant rayonné de joie, annonçant qu'ils allaient rejoindre son cher Yukichi pour observer leurs enfants plus en détails.

Donc en moins d'une heure, Agence et Mafia, main dans la main se soutenant dans la surveillance du rendez-vous du Shin Soukoku, de toutes les manières possibles, les permettant de se sentir en se moment même avec le duo. Entres les photos et les enregistrements, chaque personne avait sa manière de conserver ce moment unique dans leur vie. Gin et étonnamment Higuchi, pleuraient de joie en regardant Akutagawa grandir et le regarder faire ses premiers pas dans la socialisation, quand il prit la main d'Atsushi dans le café pour fuir le pervers, ou quand Atsushi avait serrer l'associable qui fini par lui faire une presque déclaration d'amour.

Mais le moment qui les avait le plus touchées, en plus des autres femmes présentes, fut l'instant où ils se confiaient sur le fait que l'autre est important, se tenant la main et se préparant à partager enfin leur premier baiser. Et c'est ce qui aurait du se passer si un idiot de citron n'avait pas voulu mettre en place des explosions romantiques pour le presque couple.

''Ils allaient enfin s'embrasser.'' ragea Kouyou qui était retenu par Kyoka, seulement parce que cette dernière ne voulait pas que le sang de citronnier salisse sa mère de substitution.

''Ne t'inquiète pas … je te laisserais pas mourir, juste souffrir.'' menaça Yosano qui se trouvait dans une prise de bras par Kunikida qui lui criait dessus.

''Le meurtre est interdit par l'Agence !'' criait-il.

''Je ne compte pas le tuer idiot ! Nous allons simplement nous remémorez notre rencontre dans le train, n'est-ce pas Motojiro ?'' dit-elle d'un ton mielleux.

''Grand frère allait enfin comprendre ces stupides sentiment pour le tigre ! Tu n'imagine pas la honte que j'ai à chaque fois que je passe devant sa chambre et que je l'entends parler avec tant d'amour à Mini-Jinko !'' criait Gin en se débattant de toutes ses forces car elle était retenu par Tachihara et Hirotsu.

''Comment ose-tu te mettre sur le chemin du bonheur de Senpai.'' déclara Higuchi d'un ton meurtrier et menaçant qui faisait peur à Chuuya qui la maintenait en l'air avec son pouvoir et qui lui avait pris toutes ses armes.

''Éloignement moi de ces folles ! Par pitié !'' cria l'homme-citron toujours maintenu sur le sol par des scalpels.

''Hum … je ne sais pas.'' réfléchissait Mori à haute voix. ''Tu en pense quoi Yukichi ?''

''Ne m'appelle pas Yukichi.'' rétorqua le patron de l'ADA.

''Nos enfants s'entendent si bien, on va bientôt devenir une grande famille.'' taquina Mori de manière joyeuse. ''Enfin, si une certaine personne n'osait pas intervenir dans leur relation.'' termina de manière menaçante en regardant Motojiro.

''Si ils y veulent entrer dans une relation, ce n'est pas notre droit de les juger et de les séparer.'' dit sagement Yukichi, mais qui avait une main tremblante sur son sabre en regardant Motojiro.

Ah … il veux aussi le tuer.

Tous le monde comprenait les intentions du pacifique patron de l'ADA, Mori se demandait même si sacrifier Motojiro lui permettrait de décrocher enfin un rencard … une réunion amical dans un grand restaurant pour parler de leur alliance (juste 2 minutes bien sur) avec Yukichi. Mais avant qu'il ne puisse proposer l'idée, quelqu'un annonça que le couple avait quitté le parc et qu'ils ne se trouvaient plus en ligne de mire.

Appelant les autres personnes qui les suivaient informatiquement avec les caméras de la ville, le groupe ne perdirent pas de temps pour continuer leur mission informelle.

Atsushi s'émerveillait de la vue qu'elle avait sur la ville depuis sa table, Akutagawa l'avait bien sur emmené dans l'un des restaurant les plus chic de la ville à son plus grand malheur, mais maintenant elle oubliait ce fait pour se réjouir de cette belle surprise. Elle et Akutagawa étaient assis à une table en tête à tête dans un coin privé de la salle, juste à coté d'une grande baie vitrée qui offrait une vue dégagée du port. En la regardant devenir si heureuse et souriante pour une chose banale, cela rassurait Akutagawa qu'il avait fait le bon choix de venir dans ce restaurant précis.

Un serveur était déjà venu prendre leur commande, et maintenant ils attendaient leurs plats en buvant l'apéritif qui leur étaient servis. Ryuu avait commandé un verre de vin pendant qu'Atsushi eu une préférence pour une eau gazeuse citronnée. Ils arrivaient à entretenir une conversation parfaitement normale en attendant l'arrivé de leurs repas, ignorant la présence de leurs collègues déguisés dispersés dans différentes tables dans la salle, ou des micros sous leur tables.

Ils riaient tranquillement ensemble quand le serveur revenu avec leurs assiettes, les déposant délicatement devant eux avant de leur souhaiter un bon repas et de repartir le plus vite possible, à cause du regard noir d'Akutagawa. Atsushi ne perdit pas de temps pour prendre une bouchée de ses ramens luxueuses aux bœuf et légumes, gémissant de plaisir à cause de la différence de goût avec ces paquet de ramen instantanées qu'elle achetait à la supérette.

''C'est autre chose n'est-ce pas ?'' sourit Akutagawa en commençant à manger ses sobas.

''Oui !'' pleura Atsushi de plaisir. ''Je ne pense pas que je serais capable de nouveau manger des ramens instantanés après avoir découvert cette merveille.''

Akutagawa se remit à rire devant l'idiotie de son partenaire. Pour Atsushi, le voir rire et sourire plus facilement autour d'elle, était une grande victoire, car cela voulait dire qu'il se détendait enfin en sa présence. C'était aussi étrange de le voir agir ainsi, il paraissait si normal que si elle l'avait vu comme cela dans la rue sans le connaître, elle ne l'aurait jamais associé à la Mafia ou autre chose de mal.

Il est humain … tout comme toi Atsushi.

''Alors, il ne vaut mieux pas que tu goûte mes sobas.'' déclara Ryuu d'une voix légère.

''Eh ! On avait dit qu'on partageait !'' se plaignit Atsushi aussitôt.

''Tiens.'' sourit-il en lui tendant entre ses baguettes une portion de son plat.

Atsushi ne perdit pas une seconde pour se pencher sur la table et d'ouvrir la bouche pour avaler d'une traite la nourriture que lui donnait son ami. Ce dernier se moqua de nouveau d'elle à cause de ses joues gonflés comme un hamster, pendant qu'elle mâchait les pâtes pour en apprécier tout le goût.

''Tu as raison Ryuu ! Je viens de me condamner. Au revoir petits paquets de soba de la supérette.'' plaisanta-t-elle en jouant avec ces baguettes. ''Je t'en prie Ryuu, empêche-moi de commander un de leur chazuke, je risque d'en mourir si je tombe amoureuse de ce restaurant, et de briser le cœur de mon portefeuille par la même occasion.''

''Compris, pas de chazuke.'' dit-il en souriant.

''Merci ! Tiens mes ramens !'' dit-elle en tendant son bol pour que le mafieux prenne dedans.

''C'est des ramens, rien de spécial.'' dit-il en avalant.

''J'avais oublié que c'était normal pour toi.'' bouda Atsushi.

''Moi, je n'ai habitué ma langue à des ramens bas de gamme.'' rétorqua Ryuu en la pointant des ses baguettes. ''Essaye de manger mieux, un jour ton tigre ne voudra plus s'occuper de réguler ton corps et te laissera développer des carences et une malnutrition pour se venger.''

''J'ai déjà des carences avec une sévère malnutrition que je commence à peine à soigner … Je ne pense pas devoir te rappeler le traitement que je recevais dans mon orphelinat.'' informa Atsushi d'une voix sec et froide en devenant ensuite silencieuse.

Akutagawa sentit qu'il avait merdé, ils s'envoyaient des piques et des commentaires amicaux qu'il ne se rendit pas compte qu'il avait franchi une limite invisible chez Atsushi. Il se sentit très idiot, son partenaire avait connu la négligence, la famine et la maltraitance, il était donc certain que malgré la présence du tigre, il y avait des traces de cette période de sa vie en lui.

''Pardon, j'avais oublié que tu y avais vécu toute ta vie …'' s'excusa Akutagawa.

''Pas toute ma vie, je n'avais que 10 ans quand j'ai rejoint l'orphelinat.'' coupa Atsushi d'une voix terne et vide.

Malgré sa mauvaise humeur et le fait qu'elle voulait partir loin de Ryuu à cause de ses mots, elle savait qu'il n'était pas doué pour la communication et la socialisation, et donc elle essayait de ne pas lui en vouloir, pour poursuivre leur repas ensemble. Cependant elle ne comprenait ce qui lui était passé par la tête de donner cette information si facilement. Mais en regardant le regard surpris de son partenaire, elle pouvait sentir un sentiment de confiance l'envahir et la détendre, la faisant comprendre ce que son subconscient la poussait à faire.

Pour Atsushi, aujourd'hui était son dernier à Yokohama, et donc sa dernière chance d'être avec son partenaire, sa dernière chance pour rétablir la vérité sur son passé. La femme ne tenait pas à mentir sur cela à son ami et partenaire plus longtemps, car il le méritait plus que n'importe qui de connaître son passé, ses douleurs et ses secrets. Bien qu'elle ne comptait pas décrire tous les aspects de sa vie d'avant l'orphelinat ou de pendant, elle voulait lui confier la raison et son sombre secret, qui l'avait conduit à partir loin de sa famille. Avec le regard de Ryuu concentré sur elle, et prêt à l'écouter, Atsushi se sentit en confiance pour parler, ignorant que tout ses mots allaient être entendu par ses amis à cause des micros cachés sur leur table.

''10 ans ? Ta famille t'ont …'' parla Akutagawa avant de se faire de nouveau couper.

''Non, je me suis enfouie … j'ai choisi l'orphelinat et je leur ai fait croire que je n'avais personne.'' commença Atsushi avec que le regard de Ryuu s'écarquillaient de nouveau de surprise. ''Ma mère est encore en vie, attendant mon retour … je lui avais promis de revenir avant de quitter la maison.''

''Pourquoi tu es parti ? Ta famille …'' dit-il confus.

''Ma famille est parfaite et très aimante !'' rétorqua Atsushi en refusant d'entendre une personne dire du mal d'elle. ''Tout le monde m'aimait et prenez soin de moi, je n'ai rien à me plaindre d'eux. Ma mère a toujours été trop protectrice, me faisant grandir dans une grande maison avec tout ce que je désirais … mais me protégeant des autres enfants qui pourraient découvrir ma capacité et me rejeter à cause de cela. Cependant je ne me sentais pas malheureuse, j'avais mes oncles, mes cousins et cousines avec moi pour calmer ma solitude … j'étais une enfant très heureuse.'' dit-elle d'une voix troublée avec un regard larmoyant. ''Dazai me dit que ce sont les enseignements de l'orphelinat qui ont fait la personne que je suis maintenant, mais c'est faux ! Tout m'a été appris par ma mère et mes oncles, vraiment tout Ryuu … si je devais décrire ma mère en un mot : inimaginable. Je voudrais la haïr que je ne pourrais pas le faire. J'aimerais lui dire en face tout ce que je lui reproche, que je resterais muette devant elle. J'essayerais de la tuer, que je mettrais moi-même ses mains autour de mon cou pour qu'elle mette fin à ma vie. … ''

''Tu es parti parce que ta famille t'aimait et te rendait heureuse.'' dit-il étonné et incrédule.

''Non, je suis partie parce que je les aimais, je suis partie pour …les protéger de … '' se tut Atsushi en serrant les dents et les poings sur la table.

Une main sur la sienne se posait, elle eut un hoquet de surprise, puis regardait Akutagawa l'inciter à continuer, comme si ses yeux lui disaient qu'il pouvait tout entendre. Elle savait que la suite, la raison de son départ serait horrible à entendre, même pour le meurtrier en face d'elle, mais elle gardait tout au fond d'elle depuis trop longtemps. Entre le besoin de parler et la peur que Ryuu la rejette, naissait le doute en elle.

J'ai commencé … je ne peux plus reculer.

''Peux-tu me promettre de ne pas me juger ? De ne pas me regarder différemment ?'' s'inquiéta la femme en serrant fort la main de Ryuu.

''On est partenaire, tu peux te confier à moi … en plus, je ne penserais jamais de mal de toi.'' assura Ryuunosuke.

''Enfant, on m'a appris seulement le bien. À mes yeux le monde n'était qu'une couleur : le blanc, un blanc si pur et innocent.'' raconta Atsushi d'une voix lointaine en se replongeant dans son passé. ''Puis un jour, une nouvelle couleur est apparu dans ce monde de paix … une couleur que je ne connaissais pas, que je n'avais jamais vu auparavant … pourtant je connaissais toutes les couleurs, sauf celle-là.'' se tut un instant Atsushi pour prendre une grande inspiration. ''Le jour de mes 6 ans, j'ai découvert la couleur du sang, le rouge … une couleur si vivante et attirante. Ce n'était qu'un petit accident, j'avais trébuché dans la cuisine et mon père a attrapé le couteau par la lame avec sa main … mais au lieu de m'inquiéter pour mon père, je fus aussitôt fasciné par le rouge coulant sur le carrelage blanc et froid.'' avoua avec effroi Atsushi. ''Étant une enfant curieuse, j'ai aussitôt voulu toucher cette chose inconnue … le sang sur mes mains étaient tellement chaud et collant, bien que l'odeur était étrange, ce moment fut le début de ma découverte du mal.'' avoua-t-elle avec douleur. ''Grâce à l'orphelinat, j'ai perdu ma fascination pour le sang, j'avais prévenu le directeur de … mes problèmes.''

''Tu t'es toi-même envoyé là-bas pour ça ?'' déclara surpris Ryuu avec choc.

''Pas seulement ça ! Écoute moi un peu, ce n'était que le début ! Tu ne sais pas ce que j'ai fait … tu … cela me fait tellement mal d'y repenser. Ma famille m'aimait malgré ce que j'ai fait, comment ils le pouvaient ? Maintenant que j'ai grandi et que j'ai changé, l'enfant que j'étais me dégoûte au plus au point.'' s'énerva Atsushi en serrant son haut au niveau du cœur.

''Alors dis-moi.'' rétorqua à son tour Ryuu énervé.

''J'ai tué mon père.'' s'exclama fort Atsushi, qui remerciait ensuite Akutagawa d'avoir choisi une table loin des autres clients.

''Quoi ?'' laissa échapper Ryuu ne s'attendant pas à ça.

''Je l'ai tué de mes propres mains. Et j'ai aimé le faire.'' dit-elle en tremblant avec un grimace. ''Ma mère n'aimait pas la couleur rouge, cette couleur était même interdite au sein de la maison et dans notre famille. Tu n'imagine pas à quel point cela peux-être frustrant pour une enfant curieuse et aimée de se voir refuser l'objet de ses envies … si ma mère avait au moins accepté de me laisser des objets rouges, des vêtements, même des fleurs, juste une chose rouge … ma découverte ne serait pas devenu une obsession malsaine. Ce rouge qui m'était interdit, en devenait donc spécial … si précieux que je le voulais à tout prix.'' expliqua la femme pâle. ''Comprenant que le seul rouge à ma disposition se trouvait en moi, j'ai évacué ce désir en me coupant … le tigre me soignait toujours et je faisais attention à ne le faire que dans la salle de bain et sans mes vêtements blancs. Cela a duré quelques mois avant que mon père ne remarque mon petit manège …''

''Il a réagit comment ?''

''Au début, il comptais le dire à ma mère, mais j'ai réussi à convaincre de ne rien dire, en échange de quoi je devais arrêter de me couper. Mais me couper était ma seule liberté dans ma vie, ne plus le faire m'a rendu si malade qu'un soir mon père en est venu à me tendre un scalpel et à m'offrir son bras pour que je puisse revoir mon rouge si précieux. Son amour pour moi nous a détruit tous les deux.'' murmura-t-elle en sentant une douleur dans la poitrine. ''Les enfants sont capricieux et ne réalisent pas le mal qu'ils font, je ne me donne aucune excuse, mais à cet âge-là, l'enfant n'a aucune notion de bien et de mal. Ces moments complices avec mon père était au début rare, mais j'en voulais toujours plus. Une fois par mois est devenu une fois par semaine, puis 2, 3, tous les jours … plusieurs fois par jour à la fin. Des fois c'était Papa qui se coupait, d'autres fois il me laissait faire, mais vers la fin, je refusais qu'il m'ôte le plaisir et la joie que j'avais de couper sa peau pour regarder la lame se teindre de rouge.'' déclara Atsushi mal à l'aise face au silence de Ryuu.

D'un regard neutre, il l'incita à continuer, ce qui poussa la femme à finir son histoire.

''Puis un jour, il parti en voyage d'affaire toute la semaine … ne pas couper mon père et voir son sang fut tellement dur pendant une semaine pour m'empêcher de me faire du mal. Le soir de son retour, ma mère était au travail, un imprévu … alors nous avions quelques heures pour rattraper ces moments perdus. Mais ce ne fut pas comme d'habitude, retenir mes pulsions pour ensuite les libérer sans limite, me fit perdre le contrôle … mon père était fatigué, même la douleur de mes coupes ne lui fit pas réaliser la quantité de sang perdu … mon père m'a toujours arrêté, mais ce jour-là j'étais tellement focalisé sur le sang que je m'étais pas rendu compte qu'il dormait. Alors j'ai continué à le couper doucement, puis avec plus de force, plus en profondeur … quand j'ai repris mes esprits, c'était trop tard, il était recouvert de sang et ne respirait plus … j'avais fait un tel carnage de son corps, qu'à l'enterrement le cercueil ne fut pas ouvert.'' dit-elle en se tenant la poitrine, respirant difficilement.

''Atsushi !'' dit Ryuu en se levant pour rejoindre les cotés de son partenaire.

''Maman pleurait et hurlait en rentrant dans le salon, ce ne fut pas compliqué pour elle de relier les pièces du puzzles. Son précieux enfant venait de tuer l'amour de sa vie … pourtant elle ne m'en a jamais voulu. Elle a continué à m'aimer, mais elle fit attention à m'apprendre le mal cette fois-ci et toutes ses incarnations, afin que jamais je ne puisse jamais recommencer mon erreur. Le rouge apparu dans notre maison peu après, cela me calmait et je n'ai plus couper qui que ce soit, ni même mon propre corps. Maman se senti responsable de tout, il faut toujours satisfaire la curiosité d'un enfant afin que cela lui passe me disait-elle. Toute la famille était au courant, mais personne ne m'en mis voulu, pour eux le responsable était mon idiot et faible père qui avait commencé tout cela.''

''Et c'est vrai Atsushi, si ton père n'était pas venu te voir avec cette proposition, tu n'aurais jamais agi ainsi.'' affirma Ryuu en la regardant dans les yeux avec fermeté.

''Tu …'' ne savait pas comment réagir Atsushi.

''Je le pense sincèrement. Tu n'étais qu'une enfant.'' rassura Ryuu en la regardant commencer à verser quelques larmes.

''J'avais 7 ans Ryuu quand il est mort. Depuis ce jour, j'ai tout appris pour reconnaître le mal, et j'en suis venu à la conclusion que j'étais le mal de ma famille. Donc j'ai commencé à m'éloigner de ma famille, quand je pouvais rester seule et que j'en avais le choix, je restais enfermée dans ma chambre.'' déclara Atsushi en se griffant les mains par anxiété. ''Je me suis pourtant rapprochée d'un homme chargé de me garder quand ma mère travaillait ou quand je restais seule pour rassurer ma mère que je n'allais pas me faire du mal. Il était très gentil et me traitait comme son enfant … et dans mon cœur, il était devenu mon père. Il comptait beaucoup pour moi, à mes yeux il était le seul adulte de confiance après ma mère … mais j'ai un jour découvert qu'il ne m'avait jamais aimé. Il jouait la comédie pour essayer de se rapprocher de ma mère, je n'étais qu'un outil énervant et bruyant pour lui … j'ai ressenti une telle douleur, une telle haine envers lui, mais aussi envers ma mère, que … je voulais leur donner la même. Il ne fallu que d'un seul coup de couteau pour le tuer, et en revoyant le sang, j'ai mutilé son corps …'' baissa la tête Atsushi ne révélant pas que c'était sa mère qui lui avait demandé de le tuer pour régler le problème.

''Tu n'es plus comme ça … du sang, tu en vu plein à Yokohama et tu n'es pas tombé dans une folie meurtrière pour autant.'' dit-il pour la rassurer en posant sa tête sur la sienne et passant ses bras autour d'elle par derrière. ''Tu es bien la dernière personne auquel je penserais si je venais à chercher une folle avide de sang.''

''J'avais oublié … c'est horrible, j'avais oublié mes meurtres.'' si dit-elle choquée. ''J'ai tout revu dans mon coma, tout vécu à nouveau … je ne voulais pas y croire, mais Byakko m'a affirmé le contraire. Depuis je déprime, je me demande si je mérite de vivre ….'' confia Atsushi faiblement. ''J'aime ma famille et je ne voulais plus leur faire du mal, alors le lendemain de ce meurtre, j'ai demandé à ma mère de me laisser passer quelques mois chez ma grand-mère, qui vivait isolé au Japon, pour me changer les idées et espérait aller mieux. Ma mère m'avait accompagné personnellement là-bas, mais je ne suis pas restée une nuit … dés que j'ai pu échapper à la vigilance de ma famille, je me suis enfouie jusqu'à l'orphelinat strict et austère que j'avais trouvé sur internet. Je me suis fait passer pour orphelin et la première nuit, j'ai fait exprès de me transformer en tigre et de menacer le directeur, avant de reprendre forme humaine et de lui avouer tout le mal en moi … Byakko m'a prit ma mémoire et le contrôle de la capacité, et la suite est celle que tout le monde connaît.'' souffla Atsushi très fatiguée. ''Maintenant que je le réalise, le directeur aurait pu m'abandonner et me jeter à la rue, mais il a tenu à m'éduquer et à détruire le mal présent en moi. « Déteste-moi autant que tu veux, mais ne te déteste jamais Atsushi. » c'est ce qu'il me disait souvent, ce n'est pas un thérapie que je conseillerais, mais elle a marché pour moi …''

''Je … je ne comprends pas pourquoi tu as voulu me dire tout cela.'' commença Ryuu perdu dans ses pensées.

''Parce que tu es le seul en qui j'ai une confiance absolue, pas que tu ne le répète pas à d'autres personnes, mais parce que tu chercherais d'abord à me comprendre avant de me juger. C'est plus facile de te parler qu'à une autre personne … tu m'as confié une partie de ton passé avant, et tu me parle même de tes doutes et de tes insécurités, … mais moi, je ne me souvenais pas de mon passé, je savais qu'une chose terrible vivait en moi et j'ai cru longtemps que c'était Byakko cette peur … au final mon tigre me protégeait de moi-même.'' ricana amèrement Atsushi en repensant à la manière dont elle considérait sa capacité avant. ''Ce n'est pas pour équilibrer nos rapports et nous mettre à la même enseigne … pour moi, tu méritais de le savoir. En tout cas, c'est ce que je ressens.'' dit-elle en fermant les yeux, s'appuyant contre la poitrine de Ryuu. ''Car je voulais que tu me vois comme je suis.''

''Tu te sens mieux … d'en avoir parler.'' dit-il incertain de ce qu'il fallait dire.

''Oui … c'est plutôt étrange comme sensation. Je me sens plus libre, le poids sur mes épaules disparaît si facilement, alors que je n'ai fait que de le dire à haute voix.'' sourit-t-elle avec tristesse. ''C'est la première fois que j'en parle, j'avais dit au directeur que je mangeais sans le vouloir les humains à la vue du sang. Donc, tu es le premier à connaître la vraie version de l'histoire, bien que je t'ai épargné des détails … certaines choses ne peuvent être dite à haute voix ou même décrite.'' dit-elle d'une voix sincère. ''Ryuu … merci de m'avoir écouter.''

''Tu sais, moi aussi … moi aussi j'ai tué mon père.'' déclara Akutagawa en posant sa tête sur l'épaule d'Atsushi.

''Ryuu ?'' dit-elle surprise.

Ce dernier se fatiguait à rester debout, donc il reprit place sur sa chaise, mais maintenant les plats étaient mis de cotés, laissant seulement leurs mains s'unir sur la table. Il pouvait sentir les pouces d'Atsushi faire des ronds sur le dos de ses mains, il l'avait aidé à se libérer d'un poids, et elle comptait lui rendre la pareil. Lui aussi ressentait cette confiance entre eux, ce lien qui les attachait et qui leur promettait que l'autre était la bonne personne pour tout.

''Je fus ma première utilisation de Rashomon, et j'ai aussi aimé le faire, pour une fois je me sentais puissant.'' commença Ryuu sans afficher la moindre émotion, car cela ne l'affectait pas tant que ça. ''Mon père frappait encore ma mère ce jour-là … moi et mes autres frères étions habitués à ces disputes, mais Gin était trop jeune pour l'être. Elle pleurait beaucoup et cela ne plaisait pas à notre père qui avait vite trouvé une idée pour s'en débarrasser. Ma famille vivait dans les bidonville, mon père trouvait des clients à ma mère, la forçant à se prostituer ou plutôt à se faire violer à longueur de journée. Cela ne m'étonnerais pas que mes frères, Gin et moi ayons des pères différents, mais cela n'avait pas d'importance pour notre mère, elle nous aimait tous tellement, nous offrant toujours de grands sourires pour cacher la douleur et apaiser la faim avec des mots doux. Ma mère était extrêmement belle, au point que mon père évitait de la frapper au visage pour attirer les clients, donc à ses yeux Gin allait le devenir tout autant. Pour moi et mes frères, notre père faisait de nous des voleurs ou des mendiants … mon père ne faisait rien de ses journées que de boire ou regarder ma mère se faire violer.'' se tut Ryuu alors qu'Atsushi regardait Rashomon prendre vie et s'enrouler autour de leurs mains.

''Ryuu, tu es avec moi, pas dans le passé.'' s'inquiéta Atsushi.

''Il fit part de son projet de mettre Gin sur le marché noir du sexe à ma mère, il voulait qu'elle apprenne à Gin des choses sexuelles, des poses, ce genre de chose … ma mère entra dans une colère, c'était la première fois que je la voyais réagir contre mon père, elle avait une flamme dans le yeux tellement intense et destructrice que j'ai compris qu'elle allait le tuer pour sauver Gin.'' continua de raconter Ryuu. '' … mais elle n'était pas aussi forte que lui, il la tua, jetant son corps dans un coin du salon comme si elle ne valait rien et quitta la pièce en riant quand il vit que je l'avais vu avec mes frères. Pour lui, ses enfants, ses outils ne se rebelleraient jamais contre lui, mais nous aimions tellement notre mère … on venait de perdre la seule chaleur de notre maison. Alors quand j'ai entendu Gin crier, et que j'ai vu mon père au dessus d'elle la frappant pour qu'elle le laisse faire … j'ai vu rouge, tout ce que je gardais en moi est sorti et Rashomon a pris vie pour la première fois. Je l'ai écarté et pris Gin dans mes bras pour la rassurer … à l'époque je ne contrôlais pas Rashomon, l'objet de ma colère devait mourir et il le tua à ma place, de toutes les façons possibles à sa disposition. Et quand j'ai vu à quoi ressemblait mon père quand Rashomon fut enfin rassasié, je ne put m'empêcher de rire de joie pour la première, mais aussi de pleurer en comprenant enfin que ma mère ne reviendrait pas. Rashomon buvait mes larmes en se frottant contre mes joues, les griffant au point de mêler du sang aux larmes.''

''Rashomon a toujours été là pour moi. Tu m'as dit ça un jour, mais je n'ai pas réfléchis au-delà des mots.'' déclara Atsushi d'une voix douce en caressant les vrilles noires sur sa peau avec un petit sourire.

''Rashomon prenait vie sans mon consentement à l'époque, mais à chaque fois c'était pour protéger Gin et mes frères.'' dit-il en regardant sa capacité former une tête pour se coller contre les doigts d'Atsushi. ''Comme maintenant.'' rit-il.

''Et ensuite ?''

''Bien que je ne sois pas l'aîné, en fait j'étais le plus jeune de mes frères mais … entre tous mes frères et moi, j'étais le plus mature et le plus puissant, donc j'étais devenu le chef et je m'arrangeais pour assurer les besoins de ma famille. Nous volions toujours, cherchant à dépouiller les plus riches afin de manger.'' expliqua Ryuu perdue dans ses pensées, revivant cette époque. ''Un jour un de mes frères est revenu avec des diamants et une montre en or, c'était un butin exceptionnel pour nous, cela allait nous permettre de manger au moins 2 mois sans problème … mais la personne qu'il avait volé était un chef mafieux venu à Yokohama pour affronter la Mafia du port. Ils ont suivi mon frère chez nous et sans aucune pitié, ils ont tiré des dizaines de balles, s'amusant à tuer des pauvres enfants … Gin était derrière moi et Rashomon nous a protégé tous les deux, à l'époque Rashomon n'était pas à l'épreuve des balles, ni aussi puissant que maintenant, j'imagnire que moi et Gin avons eu de la chance de vivre ce jour-là. Mais si j'avais eu la même puissance d'aujourd'hui ce jour-là, j'aurais pour tous les sauver.'' déclara-t-il avec culpabilité et rage. ''… quand ils sont parti en croyant tous nous avoir tous eu, ils ont repris les diamants et la montre, s'amusant à donner des coups de pied dans les cadavres de mes frères. La colère en moi, la même que le jour de la mort de ma mère, apparu, je ne pouvais pas les laisser partir après ce qu'ils avaient fait à ma famille !'' s'énerva Akutagawa en serrant sa main si fort qu'Atsushi grimaça de douleur. ''Pardon Atsushi !''

''Ça va, je comprends … je ne t'en veux pas. Continue.''

''Après avoir mis Gin en sécurité, je suis parti à leur poursuite pour tous les tuer. Ce fut un long combat, j'ai reçu beaucoup de blessure mais je les ai tous abattu … et c'est là que j'ai rencontré Dazai. Il m'a … applaudit, bien sur moi je l'ai vu comme un ennemi à cause de son costume noir, mais il m'a maîtrisé si vite que je n'ai rien compris quand je me suis retrouvé sur le sol.'' sourit à contrecœur le mafieux. ''J'avais tué les personnes qu'il était chargé de tuer avec son équipe, il a vu du potentiel en moi et m'a tendu la main, m'offrant la possibilité de devenir plus fort et d'offrir une vie meilleure à Gin … bien qu'à l'origine Gin ne devait pas rejoindre la Mafia.''

''Maintenant que je la vois, je n'imagine pas la voir faire autre chose.'' rit légèrement Atsushi.

''Pareil, même si je m'en suis voulu quand elle m'a dit qu'elle avait demandé à être former comme assassin. Si je n'ai rien dit, c'est qu'au fond de moi, je me sentais rassuré … rassuré que si un jour je venais à mourir, elle saurait se défendre.'' déclara Ryuu avec un petit sourire. ''Le grand frère que je suis, fut déchiré de la laisser faire … je suis peut-être un meurtrier, mais je n'ai jamais voulu mettre du sang dans les mains de Gin.''

''Quel doux grand frère !'' ri Atsushi. ''J'aurais du m'en douter quand j'ai appris que c'est toi qui lui achète ses magnifiques robes.''

''Donc tu avoue que j'ai bon goût.'' taquina Ryuu avec un sourire narquois.

''Oh calme-toi ! Seulement pour les robes de ta sœur ! Je maintiens à dire que c'est impossible que tu n'ai pas reçu l'aide de quelqu'un pour ce que tu porte actuellement. Tu n'aime que le noir et ne dis pas le contraire.'' dit-elle suspicieuse.

''Touché, mais j'avoue que le rouge et le gris ne sont pas si mal au final.'' dit-il vaincu mais garda en tête le regard que lui donnait Atsushi face à son look actuel.

''Alors qui ?'' demanda Atsushi avec une grand sourire.

''Oh non ! Je ne vais pas te révéler ma bonne fée !'' plaisanta Akutagawa.

''Je ne te savais pas si sombre Cendrillon.'' taquina Atsushi d'une voix sournoise.

''Et moi j'ignorais que la Belle était en fait la Bête.'' répliqua aussitôt Ryuu avec un sourire narquois.

''Je vais prendre cela comme un compliment.'' dit Atsushi gênée.

Akutagawa ne perdit pas de temps à comprendre l'origine de l'état du jinko en face de lui, faisant naître la gêne en lui à son tour. Il avait indirectement dit qu'Atsushi était beau, même si le corbeau le pensait vraiment, il ne l'aurait jamais avoué à l'autre. De nouveau dans un silence gênant, ils recommencèrent à manger leurs plats, qui heureusement était encore chaud.

Ce n'est qu'à l'arrivée du serveur, leur donnant la carte des desserts, qu'ils purent recommencer à parler, même si ils n'osaient toujours pas s'adresser la parole, de peur de dire ce qu'ils pensaient réellement de l'autre. Atsushi voulait que ce repas en finisse au plus vite, elle ressentait l'envie de prendre une grande bouffée d'air frais, ce qui manquait cruellement à la table. De l'autre coté, Ryuu regardait discrètement le petit carnet de rendez-vous en dessous de la table sur sa cuisse, afin de savoir ce qu'il devait faire ou dire si un silence important s'installait durant le repas. Heureusement Kunkida semblait avoir prévue l'éventualité et il lisait les conseils avec attention.

S'intéresser à son rendez-vous. Cela risque d'empirer la situation. Lui poser des questions sur le travail. Surtout pas ! Discuter sur un sujet commun ou un point commun. Cela pourrait marcher … mais que dire ?

''Dazai n'est pas trop sur ton dos dernièrement.'' commença Ryuu qui ne trouvait que Dazai comme point commun.

''Tu n'imagine même pas.'' répondit Atsushi poliment.

''Il était pareil … avant. Toujours à refiler ses rapports aux autres, et étant son … bref, j'étais sa cible favorite.'' se plaignit Akutagawa. ''Le seul point positif, c'est que je sais remplir mes rapports rapidement en utilisant Rashomon.''

''Tricheur.'' souffla-t-elle. ''Avec mes griffes, les rapports ne seraient que déchiqueter … et Kunikida se mettrait à crier.''

''Il ne semble pas être le genre d'homme …'' commença Ryuu.

''Il est le partenaire de Dazai.'' rappela Atsushi avec un air de pitié pour Kunikida.

''Cela s'explique.'' se rectifia Ryuu en partageant le même air de pitié pour l'homme. ''Chuuya crie beaucoup aussi.''

''Oh ! Tu sais quoi, on devrait les présenter !'' s'excita Atsushi avec un grand sourire sur le visage.

''Pas sur que Chuuya soit d'accord …''

''Idiot ! On les invite au même endroit, et on les convaincs de passer du temps ensemble, appelant ce moment : « Réunion pour se plaindre de Dazai ». Ton supérieur aimera tellement l'idée, que cela risquerait d'être un rendez-vous hebdomadaire.'' dit-elle avec excitation dans la voix et des étoiles dans les yeux. ''Il y-a tellement de chose à dire sur Dazai, que je suis sur que cela marquerait le début d'une grande amitié.''

''Comme nous deux ?'' demanda Ryuu souriant.

''Enfin ce sera différent, ils ne sont pas partenaires.'' répondit Atsushi qui n'imaginait pas Chuuya et Kunikida en couple. ''Au fait pourquoi on parle de Dazai ?''

''Laisse-moi me plaindre maintenant que je n'ai plus de respect pour lui.'' souffla Akutagawa en buvant un peu de vin.

''Plains-toi, plains-toi.'' invita Atsushi en faisant un signe de main léger en l'air.

''Déjà … tu savais qu'il avait un cactus nommé Chuuya dans son appartement.'' balança Ryuu avec un sourire complice. ''Il me forçait à en prendre tellement soin, que j'avais du mal à faire la différence entre le cactus et Chuuya lui-même. Une fois j'ai peut-être dit … que j'avais oublié d'arroser Chuuya et qu'il n'allait pas grandir … en pleine réunion … avec Chuuya dans la pièce.''

''Oh mon dieu !'' éclata de rire Atsushi.

''Et tu sais pas le pire.'' ajouta Ryuu en se retenant de rire. ''Au final, je me suis rendu compte que le cactus que j'arrosais, était en fait un faux cactus en plastique … un putain de sextoy … qui porte le nom de mon supérieur … j'aimerais oublier cette période de ma vie.'' termina-t-il alors qu'Atsushi était morte de rire, plié en deux en se frappant la tête contre la table à chaque secousse de rire la parcourant.

''À mon tour !'' se calma-t-elle après 5 bonnes minutes de gainage des abdos. ''Dazai cherche toujours une partenaire pour un double suicide, tu dois le savoir ça … mais ce que tu ignore, c'est qu'une fois où nous rentrions de mission, il a tenu à ce que je l'accompagne en ville pour convaincre des jeunes femmes qu'il était l'homme parfait pour se suicider.''

''J'imagine bien la scène.'' se moqua Ryuu.

''Oh mais ce n'est pas fini Ryuu.'' déclara-t-elle. ''Nous étions en ville, et j'étais tellement gênée d'aborder des belles femmes pour leur dire cela, que j'ai fini par me mélanger l'esprit et les mots, et j'ai demandé par inadvertance à une femme de se suicider avec moi … en bégayant, rougissant et les larmes aux yeux... je crois même que je suis tombé à genoux devant elle en tremblant. La femme s'est figé un moment, Dazai s'est moqué de moi et allait parler à la femme, quand cette dernière me dit « Oui ».''

''Oh merde ! Je sens que ce n'est pas fini … c'est jamais fini avec Dazai impliqué dans l'histoire.'' paniqua Ryuu avec un mauvais pressentiment.

''Vexé dans son ego que la femme me fasse tout un poème romantique sur mes yeux et ma beauté, et bien notre futur suicide amoureux, qu'il s'approcha de moi, me tira du sol et passa un bras autour de ma taille et me pinça les fesses en déclarant de sa voix la plus chaude et sexy, je cite : « Mon petit tigre, pourquoi tu voudrais une laideron obèse ? Alors que tu as moi h24 dans ton lit. ». … Je l'ai fui pendant une semaine, Kunikida m'avait même permis de rester travailler à la maison pour cette raison.'' termina Atsushi pâle à cause du souvenir lui revenant en tête.

''Je vais tuer ce pervers.'' dit Ryuu le plus naturellement possible. ''Je vais tellement m'occuper de son cas, qu'il finira en soupe complètement mixé que j'offrirais avec joie à Fyodor.''

''Tais-toi ! Ne me met pas cette image en tête ! Je ne sais pas si je dois en rire ou avoir peur que l'idée te soit venu.'' grimaça Atsushi en se tenant le ventre.

''Appelle cela l'effet Dazai.'' déclara Ryuu d'un ton sérieux. ''Mais tu sais, il n'est si mal … c'est rare, mais …''

''Je sais.'' se calma Atsushi avec un petit sourire secret. ''Le taux de suicide à Yokohama a grandement diminué depuis les demandes de suicide en couple de Dazai … les personnes suicidaires ont trop peur de se faire approcher par lui.''

''Il ne vise que des femmes …''

''Pas tout le temps, des fois il est d'humeur à préféré les hommes.'' soupira Atsushi. ''Je préfère mille fois qu'il accoste des femmes que des hommes … le dernier homme qu'il a dragué était avec son compagnon quand Dazai l'a approché, le dit compagnon lui a cassé le nez si vite que Dazai n'a pas comprit ce qui lui était arrivé.''

''N'étant pas au courant, je présume que votre doctoresse a refait un miracle.'' supposa Ryuu avec un grand sourire narquois.

''Oui, Monsieur Dazai pleurait d'être défiguré à vie à la pauvre Dr Yosano, qu'elle fini par craquer et décida de le couper en deux pour l'arrêter de geindre.'' répondit Atsushi avec ennui.

''Tu sais quoi … je suis bien content qu'il ne soit plus dans la Mafia finalement.'' souffla Ryuu de soulagement. ''Au nom de toute le Mafia : vous pouvez le gardez.''

''Ne t'inquiète pas Ryuu, il n'a pas besoin d'être dans la Mafia pour continuer à vous embêter et faire de vos vies un enfer si puissant que le diable lui offrira sa place avec peur quand il mourra enfin.'' lui dit-elle avec un grand sourire.

''Merde.'' jura Ryuu.

''Au moins nous partageons la douleur de le connaître personnellement.'' proposa Atsushi en lui serrant la main, comme si ils concluaient un accord commercial.

Au début du repas, les mafieux et les détectives attendaient avec impatience les événements qui allaient se dérouler durant ce dernier. Tous avaient tenu à lire la copie du carnet de rendez-vous de Kunikida, se montrant enthousiasme et curieux de voir comment Akutagawa allait faire pour le suivre et surtout essayer de le tenir. Bien sur même l'idéaliste savait que tout n'était pas possible, mais il voulait au moins que le chien de la Mafia en fasse le plus possible, pour obtenir des données pour son observation.

Restaurant luxueux avec une baie vitrée donnant sur la ville afin de donner un aspect romantique et isolée au couple, était la première étape de la phase restaurant. Ensuite, il y-avait les petites discussions autour d'un verre d'alcool (bien qu'Atsushi bu de l'eau) afin de se détendre et de commencer le repas sur une bonne note.

Entre le partage de nourriture et le baiser indirect par les baguettes, tout le monde s'attendait à une suite plus romantique, du genre le duo rougissant comme des ados et des sourires timides entre eux. Malheureusement, personne ne s'attendait à la révélation d'Atsushi, que cela soit sur sa famille encore vivante ou sur la raison de sa présence dans un orphelinat extrêmement strict et aux limites de la maltraitance infantile.

Le doux et adorable tigre de l'Agence des détectives n'avait pas toujours été l'ange de la paix qu'il donnait comme image, tout comme le garçon maladroit et stupide qui semblait dense. Des deux personnes qui composait le Shin Soukoku, on penserait tout de suite à Akutagawa le chien enragé de la Mafia, en parlant d'un enfant sadique et meurtrier avec un amour pour le sang, et non d'Atsushi, l'aspirant du bien absolu.

Les espions auraient pu le juger, mais comment le faire quand la voix d'Atsushi est remplie de douleur, de culpabilité et de regrets, quand il pleure à s'en étouffer de douleur, quand il s'est lui-même infligé une punition extrême pour enfin rétablir la justice mais aussi assurer la protection de sa famille.

Ils pensèrent tous à l'expression « On ne connaît jamais vraiment les gens. », surtout qu'après l'aveu du tigre, Akutagawa se mit à son tour à se confier sur un passé que tout le monde ignorait, même Gin qui était trop jeune pour en avoir le souvenir exacte. Cette révélation dite à haute voix pour rassurer Atsushi, pour lui faire comprendre qu'il n'est pas seul et qu'ils peuvent se comprendre à travers leurs parricides respectifs. Mais pour les autres, ce témoignage montrait qu'Akutagawa sous une nouvelle face, un humain sensible qui met sa famille avant tout.

La petite sœur du mafieux s'était enfouie dans les toilettes du restaurant discrètement pour pleurer, pleurer pour sa mère qu'elle n'a jamais connu, qui s'est battu pour elle malgré la différence de force et le manque de chance de réussite, afin de la protéger d'un avenir pervers et humiliant. Ryuu ne parlait jamais de leur parents et même des autres enfants qui formaient leur famille, qu'elle pensait naïvement en grandissant qu'ils n'étaient que des enfants perdus qui s'étaient accrochés à Ryuu à cause de sa capacité. Mais maintenant, elle apprenait qu'ils étaient réellement frères et sœurs, qu'ils n'étaient pas des parasites essayant de voler son frère, et s'en voulait d'avoir ressentit de la jalousie à l'époque quand Ryuu prenait soin d'eux en plus d'elle. De toute la fratrie, seule elle et Ryuu se ressemblant, qu'elle croyait vraiment que les autres étaient des étrangers.

Tachihara l'avait rejoint aussitôt quand il comprit qu'elle pleurait, et en voyant son visage couvert de larmes, l'avait prise dans ses bras. Gin ne s'attendait pas à un tel acte de sa part, mais remerciait son ami d'être présent, et de ne rien dire. Sa présence avait su la calmer et elle pu retourner dans la salle rapidement après avoir remit son maquillage et son déguisement en place.

En jetant un petit regard en direction de son frère et de son rendez-vous, Gin pouvait voir naître un confort mutuel et rassurant entre eux, ils ne rougissaient plus aux contactes de mains et aux regards fixes aimants, s'offrant des sourires et des taquineries. Quand elle remit son oreillette, elle ne fut pas la seule à sourire en écoutant le duo se plaindre de Dazai, elle pouvait même voir Chuuya regarder avec sérieux l'idéaliste de l'ADA, avant de lui jeter un papier, avec sûrement dessus un numéro ou une date de rendez-vous pour mettre en place la première réunion pour se plaindre de Dazai. Ce qui choqua tous les autres membres de l'Agence présent, fut de voir Kunikida mettre le papier dans son fameux carnet, dévoilant par ce geste qu'il était d'accord pour le faire.

Dazai n'était fort heureusement pas présent dans le restaurant, sinon il aurait rougit sous le mots de ses élèves et tuer par un Chuuya qui se contenait de s'énerver grâce à la seul présence de Kouyou à coté de lui.

Les espions oublièrent vite les sombres moments du repas en écoutant les rires et la joie dans les voix du Shin Soukoku, qui après avoir vite fait manger un dessert, se préparait à partir du restaurant, afin de se balader en ville, où la suite du rendez-vous parfait allait se jouer : la phase Shopping.

Fin du chapitre 6