Hey hey hey ! Nous revoici pour le chapitre 6 de The List ! J'espère sincèrement que l'histoire vous plait.
Son visage est collé contre la vitre du train. Cette position n'est pas confortable à cause de la vibration de la fenêtre. Noa se redresse, et la vieille dame dans la rangée opposé arrête de la dévisager.
Elle attend. Voilà une trentaine de minute qu'elle se trouve dans le train à direction de Miyagi. Et elle commence à trouver le temps long. Le train est censé arriver à la gare de Sendai, près de Ueno vers neuf heure cinquante. Elle a beau écouter une musique via son téléphone, elle s'ennuie.
Elle décide d'envoyer un message à Lucka, avec un peu de chance, elle le sortira de sa grasse matinée traditionnelle du samedi matin. En allumant son téléphone, l'heure s'affiche : neuf heure onze.
Elle ne s'attarde pas sur cela, déverrouille son cellulaire et va dans ses contacts. Rangé dans les favoris, le faciès de Lucka (une photo peu flatteuse en gros plan) s'affiche sur l'écran, et Noa clique sur l'icône message.
Rapidement, elle enchaîne les touches et son message se crée. Elle appuie sur la flèche, le son caractéristique de l'envoie résonne dans ses écouteurs.
De moi :
Je m'ennuie
Quelques secondes plus tard, une notification fend l'air, et l'ace se jette presque sur son téléphone.
De Lulu :
Putain, tu m'as réveillé, grognasse
Ce message d'amour est rapidement suivi d'un autre.
De Lulu :
Ne perd pas l'objectif de vue. Tu sais ce que t'attend si tu rentres sans l'autographe:)
Noa frissonne. Elle répond à Lucka –un doux billet sur le fait que l'ajout de l'émoji est effrayant et superflu. Lucka rétorque que c'est voulu- puis elle pause son téléphone sur ses genoux.
Son père doit venir la chercher à la gare avant de la déposer au lycée de son petit frère. Son petit frère répond au doux nom de Alexandre, mais Noa le surnomme Alex. Âgé de 15 ans, le jeune Naoki vient juste d'entrer au lycée. Mais pas n'importe lequel !
Contrairement à son aîné, Alexandre n'aime pas plus que ça le volley. A dire vrai, il déteste même tout ce qui se rapproche de près ou de loin au sport. Et pourtant, Noa a essayé mainte fois de l'initier au volley, en vain. Son petit frère préfère les échecs.
Donc contrairement à Noa qui est allée au Lif pour continuer à faire du volley avec son meilleur ami (le lycée de l'ambassade est le seul qui compte une équipe mixte en raison d'un manque de manque membres pour former deux équipes non-mixtes), Alexandre a choisit le lycée le plus réputé de Miyagi : Shiratorizawa.
Le petit Naoki a eut quelques difficultés pour passer l'examen écrit, mais la motivation du club d'échec était suffisante pour le pousser à réviser.
Nouveau coup d'œil à son téléphone, Noa apprend qu'il est neuf heure vingt-trois. Il lui reste environ une trentaine de minutes à passer dans ce train. Elle soupire.
Elle se rappelle pourquoi elle ne vient pas souvent voir son père. Et i trois raisons à cela, la première étant la route qui l'ennuie au plus au point (plus que sa professeur de littérature). La deuxième est le fait que pendant ce laps de temps, elle ne peut jouer et s'exercer au volley. Et la dernière raison est son père.
N'interprétez pas trop vite. Noa adore son père, c'est d'ailleurs grâce à lui qu'elle a pu entamer des études au Japon, cependant il a tendance à trop la couver. Et quand en l'espace d'un week-end, Pierre Naoki lui demande 36 fois, si elle a bien mangé, ça l'agace un peu. Juste un peu.
Mais visiblement, cette attitude de papa-poule ne semble pas déranger son frère. Le jeune Alex s'en ai accoutumé et apprécie visiblement de se faire materner de cette façon.
Dans son impatience d'arriver, Noa jette un nouveau coup d'œil à l'heure. Seulement quelques minutes sont passées depuis son précédent regard.
De manière théâtrale -toujours, avec Noa, vous l'avez remarquez- elle pousse un râle de déception et envoie sa tête en arrière. Mais elle se cogne contre l'appuie tête, ce qui fait en réalité plus mal que ça en à l'air.
Une grimace de douleur s'installe sur son visage, et la joueuse de volley envoie un regard noir à l'intention du siège. Puis elle réalise que l'appuie-tête n'y est pour rien dans sa brusquerie et surtout qu'il s'agit seulement d'un repose-tête.
La brune jette un regard circulaire pour voir si quelqu'un à vu son altercation avec le siège.
Et au vu du regard de la vielle dame dans la rangée d'à côté, elle n'est pas passée inaperçue. Le pire étant que la grand-mère la fixe à présent d'un regard méprisant avec un satané sourire mauvais placardé sur son visage ridé !
- Foutue vielle bique, chuchote Noa en français, tout en détournant le regard les joues rouges.
Elle ne tient plus en place. Presque la totalité du voyage s'est écoulée, et comme à son habitude, Noa trépigne impatience et sa jambe tressaute. Heureusement pour elle, plus aucune vieillarde n'est là pour la juger de son regard méprisant (la vielle est descendue deux arrêts auparavant).
Un message a été envoyé à son père, la prévenant de son arrivée imminente à Sendai, un autre à Lucka, dans le seul but de le faire stresser en l'informant qu'elle se rapprochait de son objectif (et de son crush a-t-elle ajoutée. Lucka n'a pas aimé ce commentaire). Et le dernière à une certaine Mimi-chan.
Cette charmante inconnue n'est autre que l'ancienne correspondante de Noa. Il y a fort longtemps , quand notre protagoniste était encore au collège et qu'elle apprenait les bases du japonais, elle s'était vu attribuée une correspondante. Correspondante qui répond au jolie nom de Murakami Mitsuki, d'où le surnom « Mimi-chan ».
Durant le trajet, la Championne de l'équipe du Lif s'est souvenue que Mimi-chan est au lycée Aoba Josai en dernière année (pour situer cette pensée éclaire, c'est environ entre le regard dédaigneux de l'ancêtre de la rangée d'à coté, et la pause goûtée (à neuf heure et demie, soit) de Noa).
Mais ayant peu confiance en sa mémoire, Noa a décidé d'envoyer un message à Mistuki pour lui demander confirmation. Et elle attend toujours la réponse.
Une sonnerie retentit. Le train entre en gare. Noa esquisse un sourire, et saisit l'anse de son sac à dos. Elle range son téléphone dans sa poche et attend l'arrêt complet du train (et oui, elle respecte les consignes de sécurité, je vous vois venir les fous dangereux qui se lèvent avant et qui poussent pour descendre).
Noa saute sur ses pieds, manque de tomber (quelle idée de sauter dans un train aussi!) puis elle jette son sac sur son dos et se dirige vers la sortie.
Une fois sortie du train, un courant d'air lui fouette le visage et fait virevolter ses cheveux courts dans tous les sens.
Son regard ambre parcourt les alentours à la recherche de son père. Elle descend du train et marche parmi les autres voyageurs. Et alors qu'elle s'apprête à sortir son téléphone pour envoyer un message à son paternel – un truc dans le genre : « je suis perdue, vous êtes où ? »- elle entend une voix familière :
- Noa !
C'est son petit frère. L'ace se retourne vivement vers lui et aperçoit enfin sa famille. Près d'un pilier, son père et ses cheveux grisonnant lui sourit tendrement. Sa main est posé sur l'épaule gauche de son cadet. Alex, quant à lui agite son bras pour faire signe à sa sœur.
Elle sourit et accélère sa marche pour les rejoindre. Noa observe son frère qu'elle n'a pas vu depuis un moment. Il a toujours les cheveux bruns clairs, identique au siens, quoi qu'un peu plus long. Alex est le portrait craché de Noa. Même cheveux, même yeux, même nez, même couleur de peau. À croire que leur parents se sont contentés de faire un copié-collé, plutôt que de réinventer un visage.
La jeune fille arrive à la hauteur de son père et son frère. Elle a juste le temps de faire un high-five du poing avec Alex, que son père la serre dans ses bras.
- Papa… Je peux plus respirer… déclare-t-elle en riant à moitié.
Alexandre glousse tandis que le patriarche Naoki lève les yeux au ciel.
- Tu m'as manqué, ma puce, répond-il simplement.
- C'est vrai que ça faisait longtemps, ajoute son frangin en lui souriant.
C'est seulement à ce moment-là que Noa remarque que son frère porte son uniforme. Uniforme composé d'une chemise bleu pale, d'une cravate violette à carreaux assortis au pantalon, violet lui aussi. Le tout est recouvert d'une blazer blanc aux coutures noires.
- Mais tu as fière allure, Alex ! s'exclame la brune en donnant un coup de poing dans l'épaule de son cadet.
- Aïe !
Alex n'apprécie visiblement pas cette marque d'affection (rappelons que Noa ne fait que des gestes énergiques). Il frotte l'impact du coup de Noa à travers sa veste.
À lui aussi sa sœur lui a manqué, il ne l'a pu vu depuis deux mois environ. Mais il avait oublié sa « délicatesse » légendaire. Grave erreur…
- Princesse, lui chuchote son aînée avec un sourire goguenard.
- On a pas une minute à perdre ! Intervient leur père, avant même qu'Alexandre n'ait pu répliquer. Je vous dépose devant Shiratorizawa et je file au travail.
Le père de Noa s'empare du sac à dos de sa fille. Il le glisse sur son épaule en fronçant les sourcils.
- Tu n'as que ça ? Demande-t-il, inquiet.
- Papa.. Je viens pour un week-end, je n'ai pas besoin d'une valise, fait remarquer Noa avec son sourire moqueur toujours en place.
Devant ce sourire, le père Naoki sourit, épuisé, et guère surpris de cette remarque « Noesque ».
- C'est ça, moque toi de ton vieux père, dit-il.
Il pose ses mains sur les épaules de ses enfants, leur faisant signe d'avancer.
- En route mauvaise troupe !
