Bien le bonjour, bien le bonsoir ! Aujourd'hui on se retrouve pour un tout nouveau chapitre, le sixième.

Mine de rien l'histoire avance petit à petit, et la fin pointe peu à peu le bout de son nez ! Même si je peux déjà le dire, il y aura un peu plus que sept chapitres (entre les corrections, les ajustements, retraits, ajouts, et volonté de ne pas dépasser 10k par chapitre, il a fallut en créer des nouveaux.)

Enfin voilà voilà !

Mi'Night

Alors tout déjà je tenais à te dire bonne chance et bon courage pour tes partiels ! J'espère qu'ils se sont bien passés (ou vont bien se passer si il y en a encore) ! Sinon je suis contente que le caractère de Rei, tel que je l'écris, te semble cohérent. Après comme tu dis, c'est vrai que comme on ne la connaît pas beaucoup, on ne risque, pour le moment, pas le OOC. Mais je pense que si à l'avenir on en apprenait plus sur elle, et qu'il s'avère qu'elle a un caractère très éloigné ce que j'interprète là, ça me chiffonnerait quand même un peu. *rire*

Pour ce qui est de Deku moi aussi je suis contente de le faire enfin "vraiment" apparaître. Mine de rien c'est quand même sensé être un Tododeku à la fin alors il faudrait peut-être commencer à bouger un peu les choses entre eux... S'agirait pas que l'histoire s'éternise inutilement non plus. *rire* Alors de ce fait j'en dis pas plus sur leur développement à tout les deux pour ne rien dévoiler, mais les choses s'amorcent enfin ! Sinon merci à toi de m'écrire une review à chaque chapitre, c'est extrêmement gentille ! Surtout que vu ce que tu m'écris ça doit quand même prendre un peu de temps à chaque fois ! (Sincèrement j'espère que ça ne t'es pas trop contraignant.) Alors encore mille remerciements, en espérant que ce chapitre sera aussi plaisant que les précédents !

Voilà, voilà ! Sur ce bon chapitre à tous !


Shoto aimait bien sa psy.

Enfin par « aimait bien » il voulait surtout dire par là que pour une personne payer à poser des questions pour tirer les vers du nez à quelqu'un, elle n'en posait pas beaucoup, ou plutôt pas de trop.

Ou pas celles qui fâchent.

Elle restait assez mesurée et pudique avec lui, lui laissant toujours une porte de sortie pour s'extirper d'une conversation qui ne lui plaisait pas ou le mettait mal à l'aise.

Très mal à l'aise.

On sentait qu'elle avait de l'expérience avec les enfants et les adolescentes. Déjà, son bureau ne ressemblait pas vraiment à une salle de psychothérapie classique. Il y avait certes un grand et vieux bureau, ainsi qu'un canapé comme tout bon psy qui se respectait, mais ces derniers étaient surtout noyés sous la tonne de petits jouets traînant un peu partout dans la salle.

Très souvent, après avoir marché sur un lego, elle s'excusait du bazar, prétextant avoir enchaîné sur plusieurs enfants, et ne pas avoir eu le temps de ranger ce capharnaüm.

Mais l'adolescent aimait bien.

Il ne sut dire pourquoi, mais cela donnait à la pièce un côté plus rassurant et moins terne qu'un cabinet de psychologie classique fantasmé par l'imaginaire collectif. Cela faisait tout de suite moins stricte et protocolaire.

Non vraiment, Shoto préférait voir un mur placardé de dessins moches et difforme plutôt qu'une succession de diplôme en tout genre, provenant d'école toutes plus prestigieuses les une que les autres afin de vanter son savoir et de peut-être justifier le prix de ses consultations.

De toute façon la majorité de ses patients ne savait même pas, où tout juste, lire. Alors à quoi bon ?

Il n'y avait que pour les parents qu'elle les sortait. Et encore, c'était uniquement quand ils le demandaient. La plupart du temps ces bouts de papier, qu'elle jugeait presque sans importance, restaient bien gentiment dans son tiroir à côté d'une paire de lunettes de secours et d'un paquet de mouchoir propre.

Shoto, n'ayant plus vraiment l'âge de jouer avec des legos ou poupées, se retrouvait souvent avec un Rubik's Cube dans les mains ou tout autre casse tête du genre.

La femme savait que, partiellement occupé à autre chose, les langues se déliaient mieux, et le bicolore l'avait aussi, semble-t-il, comprit. Les jouets au final n'étaient là que pour ça : mettre en confiance et pousser à la confidence. Mais cela donnait aussi un échappatoire au regard.

Quand il évoquait des choses plus douloureuses, comme par exemple le contenu de ses rêves, il savait qu'il ne quittait surtout pas des yeux l'objet, le faisant tourner dans n'importe quel sens entre ses doigts, du moment que cela justifiait sa concentration sur le jouet.

Mais il n'avait que très rarement réussi à finir le casse tête, pour ne pas dire jamais.

Un jour elle lui avait dit que, finalement, les problèmes c'était un peu comme son jouet.

« Si tu t'affaires à n'essayer de résoudre qu'un seul côté à chaque fois, sans prendre compte des autres, tu ne le résoudras jamais complètement. »

Le garçon la regarda les yeux ronds ne comprenant pas un traitre mot de ce qu'elle pouvait bien raconter.

Et voyant ce flou, elle avait détaillé.

« Tu es un peu comme ce casse tête. » expliqua-t-elle en prenant le jouet dans ses mains. « Toi tu essayes de résoudre un seul problème, cette face, et tu occultes complètement les autres en espérant peut-être que par effet domino ils s'arrangent tout seul. »

Puis elle lui avait rendu le jouet.

« Tu comprends ? »

« Je crois... » avait-t-il répondu incertain.

Pour être complètement honnête, les métaphores, ce n'était pas vraiment son fort. Pas du tout même.

« Ce que j'essaye de te dire est que depuis nos séances tu ne me parles pas de tout, en l'occurrence de ce qui te plonges réellement dans un tel état. Faire des cauchemars, avoir mal au ventre, peur des autres, ne plus dormir, tout ça sont des choses, mais il ne s'agit en réalité que de manifestations d'un seul et unique problème si tu veux mon avis. Si on ne traite pas de ça ensemble, ce sera assez dur d'essayer de résoudre ces autres problèmes qui handicapent ta vie. »

Elle avait achevé sa phrase là dessus ne désirant pas le pousser à parler du sujet qui fâche aujourd'hui en particulier. Nan, elle voulait juste lui donner le petit déclic pour lui dire qu'il était peut-être temps d'y penser.

Puis elle était passé sur un sujet un peu moins houleux avant de le laisser partir.

Et il y avait réfléchi, et à chaque séance il avait cru qu'il lui en parlerait, mais finalement il préféra tourner autour du pot, n'ayant pas vraiment encore le courage d'aborder le thème.

Au fond de lui il avait peur qu'il se passe exactement ce qu'il c'était passé quand il était allé reconnaître son agresseur chez la police : que cela ravive ses souvenirs et ne fasse qu'empire son cas.

« Alors cette séance ? » lui demanda son père en récupérant son fils dans sa voiture devant l'immeuble du cabinet.

« Ça va. » répondit sobrement le plus jeune.

« Ça va ? C'est-à-dire ? » questionna le plus âgé, un peu curieux du contenu des séances avec sa psy.

« Et bien on a un peu parlé de la famille et de la vie à la maison puisque je lui ai dit que j'avais une chienne maintenant... Du coup elle m'a demandé de lui parler d'elle. Enfin des choses bateaux quoi. » resta-t-il évasif.

« Des trucs bateaux ? » répéta le rouge avant de prendre un virage pour prendre la rue menant jusqu'à chez eux.

« Ouais... Elle voulait savoir si j'avais des frères et sœur notamment, si je m'entendais avec eux, et si oui à quel point, enfin je te passe les détailles... »

Shoto ne voyait pas vraiment en quoi ces informations pouvaient être utile à sa psy, mais bon. Pour une fois que le sujet n'était pas fâcheux ou gênant, il n'allait pas s'en plaindre. Pas comme cette fois où elle lui avait demandé si il était éprit de quelqu'un ou avait déjà éprouver une attirance pour qui que ce soit.

Ça l'avait mis très mal à l'aise, en plus d'avoir eu l'impression d'être un adolescent en marge des autres malgré le fait qu'elle est rassuré qu'il soit normal à son âge de ne pas être forcément intéressé par ça.

En réalité elle n'avait fait cela que pour savoir si, en plus de la sphère familiale et scolaire il y en avait une autre à traiter. Souvent un changement dans la sexualité pouvait révéler bien des choses, mais étant donné qu'il n'était pas encore actif de ce côté là, elle avait très vite laisser tomber le sujet.

« J'en déduis que vous avez parlé de nous alors. » conclut le Enji.

« Nan... Toi et maman ça fait longtemps que vous êtes passé sur la table. Dès la première séance à vrai dire. » lui avoua le garçon de but en blanc. « Je crois qu'elle voulait juste savoir dans quelle ambiance ou cadre je vivais. » acheva-t-il.

Shoto ne lui en dit pas plus, ne lui révélant jamais ce qu'il avait dit sur eux. Enfin il l'aurait pu dans l'absolu si son père le lui avait demandé, mais il ne l'avait pas fait.

Peut-être par peur ou hésitation ?

A moins qu'il s'en fichait tout bonnement.

Enfin ça, ça semblait quand même peu probable. L'adolescent voyait bien que l'adulte était particulièrement impliqué par tout ce qui touchait de près ou de loins à sa vie ces derniers temps.

Mais qu'importe.

Très vite, non sans une certaine joie pour le garçon, ils arrivèrent chez eux. Et à peine avait-il passé le seuil de la porte, qu'une petite boule de poile à quatre pattes lui sauta dessus, attendant visiblement avec impatience son camarade de jeu habituel.

« Hey Plume ! » s'exclama le bicolore en voyant l'animal lui faire la fête et lui mordiller les doigts pendant qu'il la caressait.

« Ah, tu tombes bien toi ! » fit une voix de visiblement très mauvaise humeur.

Le garçon leva la tête et vit sa sœur aînée se tenir devant lui une feuille à moitié dévorée entre les mains.

Oh... Automatiquement il envoya un regard à la petite canaille qui le regarda le plus innocemment du monde.

Elle pouvait, ce n'était pas elle qui allait se faire sermonner d'une minute à l'autre.

« Regarde ce que ta chienne à fait ! Comment je fais pour rendre ce devoir à mon élève et le noter maintenant, hein...?! » rouspéta la jeune femme, bien embêté.

« C'est bon Fuyumi, elle ne l'a pas fait exprès, c'est encore un bébé. » intervint le père de famille en voulant désamorcer la situation. « Et puis je t'ai déjà dit d'arrêter de corriger tes copies sur la table basse du salon. »

« Bah tiens, ça va être de ma faute maintenant ! » fronça des sourcils la plus petite.

« Je regrette, mais oui, un peu. » insista Endeavor. « Tu sais très bien que Plume vit à la maison, alors fais attention et arrange-toi pour travailler là où elle ne peut pas atteindre tes affaires.»

« Alors là c'est le pompon ! » s'insurgea-t-elle. « Pourquoi tu lui passes toujours tout ? »

« Fuyumi, n'exagère pas... » soupira le rouge en retirant son manteau, peu désireux d'assister à une dispute, là maintenant, entre ses deux enfants.

D'accord le chien avait ruiner une copie. Mais bon, c'était pas un drame un non plus. Elle n'avait qu'à rajouter un point en plus sur le devoir pour s'excuser, ou autre...

Mais voyant que la jeune femme exigeait toute autre chose que de se faire, elle, passer un savon, il roula des yeux et céda.

« Bon Shoto, réprimande ton animal pour l'éduquer un peu qu'on passe à autre chose s'il te plaît.» roula des yeux le plus âgé avant de défaire ses chaussures.

« Plume, ne refait plus ça... » marmonna mollement l'adolescent en lui grattant la tête.

« Si c'est comme ça que tu la grondes, elle ne risque pas d'apprendre grand chose... » lui fit remarquer le père un peu exaspéré avant de s'éclipser dans le salon laissant les deux plus jeunes derrière lui.

Ils n'allaient quand même pas faire tout un fromage de cette histoire...

« Shoto, tu pourrais quand même mieux surveiller ton animal ou mieux l'éduquer. » bougonna la seule fille de la famille. « Aujourd'hui c'est ma copie, hier ta paire de baskets, et encore avant mes chaussures ! Et je te parle pas du nombre de fois où elle a uriné sur le tapis du salon... Fais quelque chose ! »

« Écoute je suis vraiment désolé pour tes affaires. Mais elle est encore jeune. » la défendis son prioritaire en la prenant dans ses bras. « Elle s'amuse juste et ne comprends pas que c'est mal...» lui expliqua-t-il avant de partir dans le jardin jouer avec Plume afin qu'elle se dépense et se calme un peu.

Avec un peu de chance cela l'épuiserait et limiterait ses bêtises, ainsi que la casse journalière à déplorer.

Et si il y avait bien une chose qu'on ne pouvait pas reprocher à la demeure, c'était d'avoir beaucoup d'espace à l'extérieur. Aussi lorsque que l'on avait un chien cela était une véritable bénédiction.

Et ça l'était aussi pour Endeavor qui n'avait pas besoin que son fils aille tout les jours s'aventurer seul dehors pour les balades.

Bien évidement qu'il sortait quand même l'animal à l'extérieur de la résidence, mais c'était toujours soigneusement planifié de sorte à ce qu'il ne soit jamais complètement seul.

Juste avant de sortir, le bicolore avait saisit l'un de ses jouets préférés, à l'occurrence une grosse corde avec des noeuds, pour les mâcher et tirer dessus.

Malheureusement, ou bien heureusement pour l'animal, Shoto était bien plus fort que elle à ce jeu là. Avec sa stature il n'avait aucun mal à retenir le jouet et à avoir l'avantage sur elle, malgré le fait qu'elle se débatte comme un beau diable à récupérer l'objet et tirer son propriétaire assis sur les marches d'escalier de la terrasse.

Puis, après avoir suffisamment frustré le chiot, il décida de la faire courir un peu, en jouant à "va chercher" même si avec elle, c'était plutôt lui qui finissait par "aller chercher"...

En effet elle ne semblait pas trop avoir comprit le concept de "ramener le jouet" pour qu'il le relance. Alors inexorablement c'était à chaque fois à l'adolescent l'aller à sa rencontre pour récupérer le projectile, enfin ça c'est quand elle le voulait bien, afin de le jeter plus loin à nouveau.

Et finalement, après les séances, c'est plutôt lui qui se retrouvait épuisé et non l'inverse.

« Des fois quand je les regarde, je me demande qui joue avec qui...» déclara Rei un sourire discret sur le visage en s'adressant à son mari.

« Je me pose la même question, crois moi. » lui rétorqua ce dernier en observant son fils courir après sa chienne depuis la fenêtre du salon, un thé à la main. « Enfin au moins j'en connais un qui va bien dormir. » céda-t-il en laissant échapper un léger rire.

« Ça il y a des chances. »

Elle regarda attendrie la scène de longues secondes, ayant quelques souvenirs de son fils, plus jeune, courant dans le jardin du haut de ses cinq ans.

« D'ailleurs puisque qu'on parle de dormir, crois-tu que ce soit une si bonne idée que ça de les laisser dormir ensemble ? » lui demanda la mère. « Dans la même chambre c'est une chose, mais jusque dans le lit... »

Non, Rei n'était pas hyper adepte de partager sa couche avec les animaux. Et encore moins quand la personne en question était sujet à des risques d'infection.

« Écoute, ça l'aide à trouver le sommeil et ses nuits sont beaucoup moins agitées. C'est plutôt une bonne chose, tu ne crois pas ? »

Il était vrai que le comportement de l'adolescent semblait être comme changé, étant beaucoup plus calme, apaisé voir même joviale qu'avant. Finalement il redevenait peu à peu ce garçon qu'ils avaient toujours connus. Mais au yeux de la mère tout n'était pas si rose.

« Oui et non... C'est vrai, je l'admets, il dort mieux, mais on a pas vraiment réglé le problème en lui même : on l'a juste détourné... Ce n'est plus avec l'un de nous qu'il s'endort mais avec son chiot ! »

Or ce n'était pas vraiment ce qu'elle appelait un réel progrès.

« Ne t'en fais pas pour ça. Il arrivera à s'en détacher tout naturellement avec le temps. »

Ça elle l'espérait, mais elle n'en était pas certaine hélas.

« Fais attention quand même... » le mit en garde sa femme.

Elle ne ne voulait pas le froisser, mais elle avait quand même quelques objections à émettre vis à vis de sa ligne de conduite avec le plus jeune...

« À vouloir trop le brosser dans le sens du poil pour éviter les conflits avec lui par peur qu'il te déteste, tu finis par être trop laxiste. » déclara-t-elle en se tournant vers le plus grand.

Elle n'était pas idiote. Elle voyait claire dans le jeu de son mari et voyait bien qu'il avait de plus en plus de mal à dire non au plus jeune au fur et à mesure que leur relation s'améliorait.

Or c'était loins d'être une bonne chose. Il fallait absolument qu'il apprenne à trouver l'entre deux, notamment parce qu'elle n'avait pas envie de se voir jouer les « mauvais flic » quand il le faudrait.

Enfin heureusement, Shoto étant plutôt sage, elle doutait qu'elle ai à venir à de telles extrémités, mais tout de même...

« C'est facile à dire pour toi. » lui rétorqua son époux. « Ce n'est pas toi qui marchait sur des œufs avec lui jusqu'à il y a encore peu. Ça fait des mois que j'attends et essaye d'avoir une relation normal avec lui. Alors pour une fois que ça semble enfin aller dans le bon sens, je ne compte pas tout gâcher. »

« Alors du coup tu lui passes ses caprices. Oui, c'est bien ce que j'avais cru comprendre. » lui reprocha-t-elle en jetant à nouveau son regard sur le paysage.

« Je ne lui passe pas ses caprices ! » démentit le père un peu vivement.

« Ah oui ?! Et quand tu as accepté qu'il manque les cours pendants deux jours pour rester avec Plume ? Ou encore quand tu l'as laissé manquer trois séances de thérapie juste parce qu'il n'avait pas envie d'y aller ? » lui demanda sa femme en le mettant face au fait accompli.

« Je ne pouvais pas le forcer non plus ! » déclara-t-il.

« Tu ne pouvais pas ou tu ne voulais pas ? » rétorqua-t-elle un peu incisive.

Elle ne désirait qu'une chose, que son fils aille mieux. Seulement ses écarts dans ses séances de psychothérapie la dérangeait un peu pour ne pas dire beaucoup.

A l'inverse Enji aussi ne désirait que ça, son bien, mais lui voyait les choses sous un tout autre angle.

« Je ne pouvais pas. » appuya-t-il d'une voix froide avant de s'éclipser dans le jardin pour rejoindre l'adolescent et mettre fin à la conversation.

Non.

Il ne pouvait juste pas forcer son fils à faire quelque chose qu'il ne voulait pas faire. Ça lui était impossible. Il ne voulait pas que le garçon revive d'une quelconque manière possible cette sensation de contrainte qu'il avait eu avec ses agresseurs.

C'était au dessus de ses forces. Alors oui, c'était peut-être faible de sa part, mais non ce n'était pas uniquement motivé par la peur de se faire détester.

Il y avait aussi la peur de lui faire plus de mal que de bien.

Et cette peur la pour le coup était bien plus grande.

Au mieux il pouvait essayer de le convaincre, mais si le garçon disait clairement non, alors ce serait non. Et tant pis si il passait pour un laxiste.

Chose que Rei ne voyait pas forcément d'un très bon œil bien qu'elle ne le disait pas devant Shoto, afin qu'il se ne se rende pas compte de cette divergence d'opinion en matière d'éducation.

Aussi elle se contenta de regarder le héros partir jouer avec son fils et son petit chien espérant juste qu'ils n'allaient pas droit dans le mur tout les deux.

« Alors, c'est concluant « va chercher ? ». » lui demanda le rouge en arrivant.

« Pas vraiment... » avoua son fils un léger sourire aux lèvres. « C'est plus moi qui cherche que elle en réalité. »

« On a cru voir ça moi et ta mère. » reconnut Endeavor en se baissant pour caresser l'animal avant de voir son téléphone vibrer.

« C'est qui ? Tu ne réponds pas...?» lui demanda son fils en jetant un œil sur ce qu'il faisait.

« Non, c'est juste Burnin. Je sais déjà ce qu'elle me veux et je lui ai déjà répondu à ce sujet. »

« Je vois... » conclut l'adolescent avant de remarquer un détail. « C'est vrai d'ailleurs. Tu ne travailles plus ? »

« Si, des fois je passe à l'agence faire et prendre un peu de paperasse. » lui répondit son père.

« Nan je veux dire, travailler dehors, pour arrêter les vilains et j'en passe. » clarifia le plus jeune.

En claire son métier de héros.

« Ah ça... J'ai pris quelques congés. » expliqua-t-il très brièvement ne souhaitant pas vraiment s'éterniser sur le sujet.

La vérité était surtout que suite à l'interaction avec Koi au commissariat on lui avait plus ou moins conseillé de prendre du recul et un petit temps de pause si il ne voulait pas risquer de voir sa licence être suspendu.

Il aurait pu protester. Et peut-être que le Endeavor d'il y a un ans l'aurait fait, mais finalement il s'était dit que ce petit « temps mort » ne tombait pas plus mal.

Il pouvait ainsi rester plus souvent à la maison, et veiller sur Shoto.

Toute sa vie il avait sacrifié sa famille pour son travail et sa carrière. Pour une fois, il était temps d'inverser la tendance et de remettre à l'ordre du jour les vrais priorités.

Alors sans rechigner, il avait accepté l'accord, à la grande surprise de ses requins avocats d'ailleurs qui s'était attendu à le voir leurs demander le beurre et l'argent du beurre.

« Enfin, assez parlé boulot. Tu me laisses essayer ? » demanda le plus âgé en tendant le bras pour que son fils lui donne le jouet.

« D'accord. Mais soit gentille ne l'envoie pas dans la marre sinon... »

« Fuyumi va encore râler, je sais. » compléta la phrase le rouge, devinant parfaitement que sa fille n'avait pas envie de voir son ménage être réduit à néant.

Et puis l'humidité sur le tatami...moyen.

Finalement Endeavor opta pour une zone plus « sécurisée ». Enfin c'est ce qu'il cru jusqu'à ce qu'il lance la balle trop fort et ne casse un carreau du premier étage de sa propre maison.

Il ne s'écoula même pas quelques secondes avant que des sermons ne grondent en direction de la maison.

Eh merde...

Et évidemment la chienne, elle, avait couru à corps perdu jusqu'à l'intérieur du salon avant de revenir ne comprenant pas où le jouet avait bien pu atterrir.

Finalement, un peu déçu, elle revint en courant, manquant de tomber à causes des marches et du dénivelé entre le sol et la maison, puis s'en prit aux chaussures coûteuses du père.

« Doucement Plume, doucement... » essaya de l'arrêter le bicolore,

Seulement avec sa voix trop calme et molle, il peinait à se faire obéir. Contrairement au héros...

« Stop Plume ! » fit ce dernier d'une voix bien plus forte et strict.

L'animal leva les yeux, incertain. Elle ne comprenait pas bien ce que ce grand homme disait. Mais ce qui était sûr était que vu le regard courroucé qu'il lui lançait,et sa grosse voix, il ne semblait pas apprécier qu'elle fasse ses dents sur ses lacets... Alors, comme prise en faute, elle relâcha ses chaussures et retourna aux pieds de Shoto.

« C'est bien de la récompenser quand elle fait de bonne chose, mais tu vois, si tu veux te faire obéir il faut aussi impérativement que tu sois plus ferme quand tu la grondes.» lui expliqua son père. « Autrement, soit ne elle ne comprendra pas que tu ne joues plus, soit elle va juste te marcher sur les pieds et ignorer complètement tes ordres. Et plus elle grandira, plus ce sera dure de l'éduquer et rattraper toutes ses mauvaise habitudes. Crois moi. »

Être ferme ?

Plus facile à dire qu'à faire...

« Entraîne-toi à la dresser ou lui apprendre des tours, ce sera un bon début. Tu trouveras vite le ton adéquat à employer.» acheva-t-il avant de rentrer pour réparer ses bêtises.

Finalement la nuit s'abattît bien vite, de même que l'heure du couché.

Et comme à sa nouvelle habitude, le garçon partit dormir avec son nouveau compagnon.

Cela avait beau à peine faire plus d'une semaine qu'il l'avait, il l'aimait déjà profondément et se sentait déjà très fusionnel avec elle.

Elle était douce, espiègle, gentille, et dormir avec elle était à la fois réconfortant et rassurant. Et peut-être que pour Plume aussi cela était plaisant de dormir avec lui, pensa-t-il. Après tout cela pouvait possiblement lui rappeler ses autres frères et sœur quand elle dormait collé à eux, auprès de sa mère.

Enfin, son ressenti, ça il ne pourrait jamais pleinement le savoir.

Mais ce qui était sûr en revanche était que ses nuits à lui étaient soudainement devenues plus apaisées, et ses cauchemars bien moins intense, de sorte à ce qu'il ne se réveillait plus au beaux milieu de la nuit en sueur et tétanisé par la peur, comme il y avait encore quelques jours.

Non, hier, il avait même, pour la première fois depuis un moment, fait une nuit complète sans cauchemars. Il s'était juste réveillé le lendemain avec la vague sensation étrange d'avoir fait un rêve, mais il ne se rappelait plus vraiment du contenu.

Et tant mieux.

Pourtant cette nuit-ci il dû tout de même se lever pour se rendre à la buanderie, et non sans une certaine surprise, il y croisa son père cherchant sans doute à se rendre aux toilettes.

« Qu'est-ce que tu fais debout ? Tu ne dors pas ? » lui avait demandé ce dernier en baillant.

« Plume à uriner sur ma couette. » avoua l'adolescent en serrant contre lui le drap.

Le plus âgé lui envoya un regard intrigué.

Il ne semblait pas mentir, ni être mal à l'aise. Alors peut-être qu'il disait vrai. Mais ce qui fut sûr était que le héros ne chercha pas vraiment à savoir ou fouiner.

« Il serait peut-être plus judicieux pour vous deux qu'elle dorme dans son panier, non ? » lui soumis comme idée Enji.

En plus cela ferait certainement plus plaisir à Rei.

« Mais j'ai besoin de dormir avec elle... » marmonna l'adolescent d'une petite voix.

« Elle le pourra toujours bien sûr ! Mais dans son panier, à côté toi. » essaya de l'en convaincre le plus grand avant de le laisser faire ce qu'il avait à faire.

Lui disait ça dans son intérêt au final. Ça éviterait les accidents de ce genre d'ici qu'elle apprenne la propreté, et puis en plus, cela rentabiliserait l'achat de se confortable panier.


« Oh mon dieux elle est encore plus mignonne en vrai !!! »

Déjà que sur les photos envoyés par son ami elle était adorable, mais alors là !

Un peu euphorique, son invité prit l'animal sur ses genoux et lui gratouilla le ventre affectueusement.

« C'est une bonne fi-fille ça ! Mais oui ! Mais oui ! » s'exclama Midoriya devenu soudainement un peu gaga sous le regard attendri de son camarade.

Puis il se mit à détailler la chienne avec grande attention, peut-être trop même, et commença à partir dans ses marmonnements intempestifs.

« Tu parles tout seul. » lui fit remarquer stoïquement le bicolore pour le faire sortir de sa trans.

Cela eu l'effet escompté puisqu'il arrêta immédiatement, plaquant ses mains sur sa bouche, gêné de son tic, et s'excusa.

Néanmoins il remarqua un détail.

« Dit moi Todo... Je veux dire Shoto, c'est toi qui as choisi le collier ? »

« Oui et non. » répondit l'adolescent. « Ma sœur m'a aidé, et m'a conseillé celui là. Pourquoi ? » lui répondit-il ne voyant pas vraiment le problème.

« Hum... parce qu'il est quand même très « rose » et brillant... ? Enfin ça m'aurait surprit de toi quoi !»

En vérité plus que la couleur, le problème, si c'en était vraiment un, était surtout qu'il était jonché de multiples strass et paillettes en tout genre. Cela faisait très « girly » certes, voir même un peu diva avec son chien, mais pour un garçon comme Todoroki le contraste était plus que amusant.

« C'est moche ? » lui demanda soudainement inquiet le plus grand.

« Oh nan nan ! Pas du tout ! C'est juste très mignon. »

Voir même trop...

« Tant mieux parce que la laisse et le harnais sont assortis. »

Il n'en fallut pas plus pour le vert parte dans un fou rire.

Imaginer Todoroki se balader le plus sereinement possible avec un accessoire aussi féminin et surtout tape à l'œil le faisait tout bonnement mourir de rire.

Soit sa sœur c'était joué de lui, soit elle appréciait réellement et sincèrement ce style.

Il opta plutôt pour la première option, sachant parfaitement que Fuyumi était plutôt taquine quand on la connaissait un peu.

« Ça te dirait qu'on sorte courir avec elle...? » lui proposa finalement le plus grand, ayant marre de rester enfermé.

Après tout c'était un peu pour ça qu'il avait invité son ami à la maison aujourd'hui. Faire connaissance avec Plume et partir en balade ensemble, en plus de faire un peu d'exercice.

Izuku, plutôt d'accord avec cette proposition, hocha la tête.

Alors le bicolore parti chercher l'un de ses parents pour avoir l'autorisation de sortir avec l'autre adolescent et son animal.

« ...D'accords, mais n'allez pas trop loins tout les deux, enfin tout les trois. Qu'on sache où vous retrouver. » le prévint sa mère.

Après tout ils étaient quand même sensé garder un œil sur les garçons, surtout Midoriya étant responsable de lui tant qu'il était chez eux.

Et Yuei n'apprécierait peut-être pas de savoir qu'ils laissaient l'adolescent s'éloigner sans surveillance de la maison, contrairement à leur recommandation.

Une fois l'approbation de sa mère en poche, ils sortirent de l'imposante demeure pour se rendre au parc le plus proche.

Shoto aimait bien passer du temps avec le vert. Il était agréable et facile à vivre, et puis sa compagnie était des plus plaisantes. On pouvait dire que le courant passait plus que bien entre bien, et finalement ils étaient assez complémentaires.

D'un côté on avait Midoriya plutôt bavard, et assez dynamique, tandis que de l'autre on avait on avait Todoroki, plus calme, mesuré et discret, si bien que finalement le plus petit parlait pratiquement pour les deux parfois.

« Dis, tu ne préférais pas qu'on aille courir à la plage tout compte fait ? » lui demanda l'adolescent.

« Heu... Je ne sais pas. T'as mère n'a pas dit qu'elle ne voulait pas qu'on s'éloigne trop...? »

Et le vert n'aimait pas beaucoup désobéir... Il ne voulait pas causer du tord ou de la déception à qui que ce soit.

« C'est bon, on a seize ans... Et puis ce n'est pas si loins. En plus cela fera beaucoup de bien à Plume de courir dans le sable. »

« Tu ne compterais pas plutôt sur ça pour l'épuiser deux fois plus vite ? » haussa un sourcil son ami.

« ...Peut-être. » admit le bicolore.

Sa chienne était une véritable pile électrique. Si bien bien qu'il avait du mal à suivre ses besoins de dépense journalières. Elle semblait pouvoir courir et jouer sans jamais s'arrêter, à part peut-être pour boire et manger des friandises. Petit à petit il comprit la mine épuisé de sa soigneuse quand il l'avait adopté.

A croire qu'elle était alimentée au plutonium.

« Bon d'accord... Mais envoie lui un message quand même, juste au cas où elle nous chercherait. Je veux pas l'inquiéter inutilement. » lui avoua celui aux taches de rousseur avant de prendre le chemin en direction du bord de mer.

Shoto accepta, se saisissant son téléphone, puis suivit son camarade.

Afin d'éviter que plume n'aille courir dans l'eau froide et ne tombe malade, il attacha sa laisse à sa ceinture et commença à trottiner lentement sur la plage. Enfin ça c'était quand l'animal déniait bien à ne pas vouloir s'arrêter tout les cent mètres pour faire pipi ou creuser un trou dans le sable.

Sur leur route, ils croisèrent de nombreuses personnes étonnamment, dont un bon nombre s'arrêtait pour caresser Plume et poser des questions à l'adolescent.

Surtout les filles, les enfants et les jeunes femme attendrie.

« Dis donc tu as du succès ! » le taquina le vert. « Déjà que tu faisais des ravages avant, mais alors maintenant elles te tombent toutes dans les bras. »

Il vit son ami rigoler, amusé par là situation. Mais lui ne comprit pas vraiment ce qu'il voulut dire par là.

Certains dirait qu'il était innocent, d'autre un peu stupide, lui était plutôt d'avis qu'il fallait arrêter de parler avec des images : cela lui embrouillait plus l'esprit qu'autre chose. Les mots avaient déjà un sens après tout, alors autant utiliser les bons et s'expliquer clairement...

Qui avait eu cette idée folle d'inventer les expressions d'abord ?

« Dis, Shoto tu peux me passer une friandise ? »

Le bicolore le regarda quelques seconde comme ailleurs.

« Pour Plume je veux dire. » clarifia ses propos le vert.

Mentalement il se trouva idiot d'avoir eu ce temps de latence. Pour qui d'autre évidemment...

Il retira son sac à dos, ouvrit le zip et en sortit un sachet qu'il tendit à son ami.

La concerné elle, en entendant le bruit du paquet être déballé accourut au pied du vert comme une désespérée.

Elle n'était pas idiote, elle reconnaissait bien le froissement du sachet et savait qu'à chaque fois que ce dernier était sortie elle avait le droit à un petit quelque chose.

« C'est une pile et un estomac sur par patte. » lui expliqua Todoroki. « Son prénom elle peine toujours à l'assimiler, en revanche le mot "croquettes" et "biscuits" ça j'ai pas eu pas le répéter très souvent pour qu'elle comprenne de quoi il s'agisse. »

« C'est ce qu'on peux appeler de la mémoire sélective je suppose. » rigola Midoriya en saisissant une friandise en forme d'os approximative.

« C'est à quoi ? C'est marrant ça sent un peu le fruit... »

« Goûtes tu verras bien. » lui répondit le plus grand.

« Je vais pas goûter des biscuits pour chien...! » sembla être très surprit et rebuté par l'idée le vert.

« Tu peux. Ce sont des biscuits pour chien que j'ai fait avec ma sœur. Alors ça craint rien crois moi. Ça doit au pire juste manquer de sucres, mais pas être immangeable. »

Et comme pour prouver ses dires il en croqua un devant lui, avant de lui en tendre un autre.

Curieux Izuku essaya. De toute façon ça ne pouvait être plus mauvais que ce qu'il préparait parfois pour ses bento à midi. Heureusement pour lui que le plus souvent c'était sa mère ou sa sœur qui s'en chargeait.

Ça avait un goût de pomme séché et de pâte à biscuits sans sucre.

« C'est étonnant ça à meilleur goût que ce que tu te prépares pour le déjeuné quand on mange ensemble. » laissa échapper le plus petit avant de se rendre compte qu'il venait d'insulter sa cuisine.

Oups...

Seulement le bicolore ne tiqua pas. Après tout ce n'était pas vraiment une nouvelle qu'il n'était pas très doué avec l'art culinaire. Pas du tout même.

« T'inquiètes, t'es pas le premier à me dire ça.» Le rassura-t-il loins d'être vexé par sa remarque.

A défaut que sa cuisine plaise à ses proches, au moins sa chienne ne s'en plaignait pas, elle, et semblait même plutôt ravie de manger ce qu'il préparait.

Et peut-être même qu'il avait découvert une certaine passion à cuisiner de la nourriture pour son animal.

Sur internet on trouvait toujours plein de recettes et d'astuce en tout genre. C'était assez distrayant et captivant pour peu qu'on ai rien d'autre à faire.

Enfin après c'était oublié qu'il avait été aidé de Fuyumi.

Finalement, ils s'assirent sur l'un des murets de la plage pour discuter tout en grignotant les biscuits un à un, à la base destiné à l'animal, le tout sous le regard incertain de ce dernier.

Il semblerait qu'elle ne voyait pas d'un très bon œil qu'on l'oublie ainsi de la nourrir. Alors elle couina, et se roula au sol, attirant leur attention pour avoir un nouveau gâteau.

« Plume, arrête de me regarder comme ça... Tu sais bien que je ne peux pas t'en donner plus, ça te rendrais malade. » lui avoua Shoto.

Mais ça, la chienne s'en fichait bien, ne comprenant même pas un traitre mot de ce qu'il racontait. Tout ce qu'elle voyait était que son maître et cet étrange garçon aux cheveux vert grignotaient des gâteaux, et qu'elle en voulait aussi.

« Alors c'est ici que vous êtes tout les deux. » fit une voix plus grave. « Je rêve ou vous manger des biscuits pour chien ? »

« Papa...?! »

Shoto sursauta ne s'attendant pas à cette présence derrière lui et fit tomber le paquet par terre, au plus grand bonheur de Plume.

« Ah, nan laisse ça ! »

Mais peine perdu. La petite bête avait filé un peu au loins avec une partie du son butin, là où on ne pourrait pas la déranger.

Et puis tant pis... il avait sauvé ce qu'il avait put.

« C'est pas mauvais mine de rien. » avoua le vert au père de famille comme pour justifier leur acte.

« J'ai cru supposer oui... » arqua un sourcil le rouge.

« T'en veux...? » lui proposa le bicolore en lui tendant le paquet.

« Sans façon merci. J'évite les sucreries. » déclina l'offre le plus âgé, peu attiré par les friandises.

« Il y a pas de sucre tu sais. »

« Il y a des œuf et de la farine, c'est déjà trop. »

« Ah... C'est vrai que depuis que t'es à la maison tu prends dangereusement du poids... » sembla soudainement comprendre le plus jeune en détournant la tête.

Était-ce qu'il le taquinait ? Est-ce que Shoto venait de faire de l'humour ?!

« Hé tu me traites de gros !? » répondit faussement offusqué ce dernier.

« Peut-être... » laissa planer l'adolescent avant de se faire subitement soulever négligemment comme un sac à patate par son paternel.

« Et toi tu es tout rachitique ! » exagéra-t-il très largement en lui pinçant gentiment le flanc. « Je suis sûr que même Plume est plus lourde que toi. »

C'est vrai qu'il avait pas mal maigri en arrivant à la maison, au tout début, notamment à cause de ses nausées intempestives. Mais depuis quelques semaines il avait bien reprit, retrouvant presque son poids d'origine.

« Papa, arrêtes...! » protesta le fils embarrassé d'être ainsi donné en spectacle devant son ami, bien que ce dernier semblait juste être attendrit par la scène.

Il n'y avait pas à dire, les choses semblaient avoir beaucoup changé entre eux.

Endeavor semblait avoir beaucoup changé.

Il se rappelait encore de la toute première fois où il avait vu le héros, soit en début d'année scolaire. Il était froid, fermé et très intimidant, pour ne pas dire effrayant et presque tyrannique. La première émotion qui l'avait parcouru en le rencontrant n'était pas une sensation de sécurité, mais de la peur. Oui, juste de la peur. Et Midoriya n'avait pas vraiment honte de le penser...

Mais depuis qu'il l'avait pris en stage, il y a maintenant presque deux mois, son ressenti avait été complètement différent. Il semblait être un homme nouveau, bien plus abordable, moins antipathique, presque avenant et protecteur. On commençait enfin à voir un vrai héros en lui, un vrai nouveau symbole de la paix.

Ainsi qu'un vrai père.

Et visiblement son intuition semblait être la bonne, puisque qu'au fil des derniers mois, entre lui et son fils Shoto, tout semblait mieux se profiler.

« Bon les garçons, c'est pas tout mais faut qu'on rentre. » déclara le plus âgé, à la base venu pour les chercher.

C'est qu'en temps normal il ne se baladait pas vraiment sans raison près des littoraux. Initialement il était juste parti chercher quelques classeurs à son agence, puis en cours de route il avait reçu un appel de sa femme demandant qu'à son retour il aille chercher les grands enfants pour leur dire de rentrer.

Pourquoi n'avait-elle pas pas directement appelé son fils ? Bonne question.

Il fit monter la joyeux compagnie dans la voiture, priant pour que l'animal ai fait ses besoin avant afin qu'elle ne ruine sa banquette arrière, puis ramena les adolescents à la maison qui furent prit d'une nouvelle passion à leur arrivée: confectionner des croquettes pour chien.

Bon. D'accord.

Chacun ses hobbys après tout, même si il préférait que son fils s'entraîne à faire des plats mangeable, mais pour humain cette fois.

Et en plus il fallait que sa fille aînée entre elle aussi dans leur lubie... Les jeunes de nos jours. Pourquoi s'embêter quand on pouvait acheter ces friandises déjà toute faite dans le commerce, sérieusement ?

« T'as de la farine sur le visage. » fit remarquer Midoriya au bicolore avant de la retirer d'un revers de main comme si de rien n'était.

Ce geste, pourtant anodin, procura un petit quelque chose d'agréable et inexplicable au plus jeune des Todoroki.

« Toi aussi. » lui avoua d'ailleurs ce dernier en faisant de même. « On ne voyait même plus tes grains de beautés. »

« Des grains de beauté...? Tu veux dire mes tâches de rousseur ? » rectifia le vert.

« Ce sont des taches de rousseur ? » sembla être un peu surprit le plus grand.

« Bah, oui. Quoi d'autre sinon ? »

« Bah des grains de beauté justement... Je veux dire c'est noir c'est rond, ça forme des losange, pour moi c'étaient des grains de beauté. » expliqua l'adolescent convaincu de son explication, comme si c'était parfaitement logique.

« Oui...Mais nan. Ce sont bien des taches de rousseurs. » Insista le plus petit en roulant la pâte avant de laisser échapper un rire.

« Si ce sont bien des taches de rousseurs pourquoi tu n'en à pas autre part alors ? » demanda très curieux mais de manière innocence Shoto.

« J'en ai autre part, crois moi. » lui révéla-t-il un léger sourire gêné aux lèvres.

« Ah bon...? Où ? » lui demanda-t-il n'ayant pas souvenir d'en avoir vu ailleurs.

« Shoto, arrêtes d'être aussi indiscret ! » intervint sa sœur, moins innocente que ce dernier et ayant bien deviné où ses fameuses taches devaient se trouver.

De toute façon son frère s'était déjà changé avec son ami par le passé, alors si il ne les avaient jamais remarqué, c'est qu'elles devaient forcément être à un endroit beaucoup moins visible...

« Hey, regardez qui viens nous voir ! » s'exclama la jeune femme en désignant de la tête Plume qui avait visiblement sentit la bonne odeur de poulet.

« Ne lui donne rien. » la prévint Shoto. « Elle s'est gavé de biscuits tout à l'heure. Et si elle mange trop elle va ou grossir, ou encore vomir... »

« Ça sent le vécu. » céda le vert.

« T'as pas idée. » lui soupira le bicolore. « Au début, crois moi, tu craques à cause de son regard de chien battu, et tu lui cèdes tout ce que tu peux bien avoir dans les mains. Puis quand tu comprends que c'est pas forcément bon pour elle, t'apprends vite à dire non et résister. »

Izuku pouvait comprendre. Lui même avait envie de lui donner à manger sans arrêt en voyant son regard suppliant, lui rappelant d'ailleurs étrangement celui de Todoroki à cause de leur couleur.

« Au faite Midoriya, ça te tente de rester dormir ici ? » lui demanda la sœur aînée, s'étant bien évidemment entretenu avec ses parents à ce sujet.

Enfaite, à chaque fois qu'il venait on lui en faisait la proposition. Si bien qu'à force il en arrivait presque à emmener directement des vêtements de rechange et une brosse à dent quand il venait chez eux, même pour un simple « après-midi ».

De toute manière c'était toujours pareille : il refusait poliment, puis eux insistaient, et finalement il finissait par céder.

« En plus Natsuo sera là ce soir ! » ajouta la jeune femme en mettant une fournée de biscuits au four.

En claire les Todoroki au grand complet.

Midoriya n'avait jamais demandé pourquoi il ne vivait pas avec eux, mais au fond il devait bien en avoir une vague idée.

« Et après on fera un Karaoke ! » insista-t-elle joyeusement.

« Sans façon, merci... » décréta Shoto n'ayant aucune envie particulière de se ridiculiser en publique. En plus il ne connaissait pas tant de chanson que ça.

« Moi aussi... » avoua le vert, un peu embarrassé à l'idée de chanter devant des gens, même pour rigoler.

« Oh allez ! Vous êtes pas drôle les garçons ! » bouda faussement la jeune femme. « Décoincez vous un peu ! »

Mais voyant qu'il ne comptait pas du tout revenir sur leur décision elle proposa une autre activité pour après le dîner.

« Alors un Monopoly ? C'est bien ça, un Monopoly ! En plus ça fait longtemps que j'y ai pas joué et puis plus on est fou plus on rit ! »

« C'est trop long, et puis je ne connais pas bien les règles... » avoua le plus grand.

« Sans compter qu'on m'as rapporté que tu triches tout le temps malgré tes aires d'angelots. » céda le père en passant par là pour se chercher à boire, ayant tout entendu de la discussion.»

« C'est même pas vrai ! » protesta la jeune femme.

Bon oui, étant enfant, peut-être que parfois qu'elle avait eu le culot de se servir dans la banque... Mais c'était pas arrivé souvent. Ou le moins possible...

Finalement au fil de la soirée, l'activité qui concilierait tout le monde fut vite trouvée. Un jeu pas trop compliqué, ou la triche serait quasi impossible, et se jouant bien évidemment à plusieurs.

« Tu ne peux pas poser un " plus 4" par dessus un "plus 2" et encore moins si tu peux jouer une autre carte ! » protesta Enji.

« Hein ?! Mais bien sûr que si ! »

« Et moi je t'assure que non. »

« Bah si ! Je peux savoir d'où tu tires cette règle d'abord ?! » rétorqua Natsuo n'ayant accepté de participer à la soirée que pour faire plaisir à Fuyumi et son frère.

De toute façon à chaque fois qu'il venait ici c'était pour leur faire plaisir. Mais si son père commençait à tricher, il n'allait pas tarder à s'en aller et rentrer chez lui.

« Peut-être du règlement lui même ?! Lis-donc ! » lui tendit le rouge exaspéré attendant patiemment qu'il reconnaisse son erreur et pioche ses foutues cartes.

« Ouais, bah à la fac on joue comme ça ! » se défendit, de mauvaise fois, le grand frère.

« Sauf qu'ici on est pas à la fac, alors on joue avec les vrais règles ! » ragea Fuyumi.

Qui avait dit que jouer au Uno serait une bonne chose ? Qui avait même laisser supposer que ça pouvait être une bonne idée ?

De toute manière il y avait clairement deux camps : ceux qui jouaient pratiquement leur vie sur cette partie, à savoir le père la sœur et le frère, et les forces tranquilles, Rei, Shoto et Izuku qui n'avaient pas perdu à l'esprit qu'il ne s'agissait là que d'un jeu, et qu'ils étaient là pour s'amuser à la base.

Mais allez dire ça aux trois autres...

« Bon je vais aller vous faire une infusion, le temps qu'ils se mettent enfin d'accord sur les règles du jeu...» déclara la mère avant de se lever.

« Attendez, je vais vous aider. » proposa le vert poliment en se levant à son tour.

« Moi aussi... » ajouta Shoto n'ayant personnellement aucune réelle envie de rester seul, au milieu de ce brouhaha, avec ces trois excités.

Alors ils les laissèrent pratiquement se taper dessus pour un jeu carte, et partirent dans la cuisine faire bouillir de l'eau pour calmer les esprits.

« Excuse mon mari et mes enfants, mais ils ont tous hérités de son esprit de compétition. » se désola la mère en laissant échapper un maigre sourire tout en sortant du placard les sachets infusions à la verveine et camomille.

Mais plus petit n'en tint pas rigueur.

Finalement dans chaque famille il avait un mauvais perdant. Ici la concentration était juste un poil plus élevée qu'ailleurs.

Les adolescents, venus à la base pour aider, sortirent des tasses, et donnèrent un coup de mains à la préparation des boissons en discutant de tout et de rien avec la mère.

Ça allait de la météo aux contenus de leur journée de lycéen à l'école. Parfois elle posait des questions plus personnelles, comme sur les parents du vert. Mais quand cette dernière allait trop loins, notamment en s'élançant sur le sujet du père du garçon, son fils lui fit discrètement signe d'arrêter.

Midoriya ne parlait jamais de son père, contrairement à sa mère, si bien que la seule chose que Shoto savait sur lui était qu'il travaillait à l'étranger depuis des années.

Mais c'était tout. Voyant que le sujet semblait l'avoir gêné, jamais il n'avait insisté ou chercher à en savoir plus. Après tout chaque famille avait ses propres soucis, et la sienne n'était clairement pas là mieux placée pour critiquer... Ah ça non.

Finalement après ces brefs échanges ils retournèrent au salon et servirent les mugs chauds et bien remplis aux autres participants.

En espérant que cela suffise à les calmer un peu.


« Tu penses qu'il y a plus entre eux ? »

« Ça dépend de ce que tu sous entends par plus. » lui répondit son mari en regardant les deux adolescents jouer dehors avec Plume malgré la neige, bien qu'il soit début mars.

Le temps partait vraiment en vrille... Foutu réchauffement climatique.

« Et bien est-ce qu'ils se voient comme des amis ? Des frères ? Ou c'est encore autre chose...? » demanda-t-elle un peu curieuse.

« Ça dépend ce que tu sous entends par autre chose. » répéta à nouveau le plus âgé.

Rei s'exaspéra.

« Lis un peu entre ligne pour l'amour du ciel... » soupira-t-elle. « Je de te parle de romance, d'amour, de sentiment affectueux. » clarifia-t-elle laissant peu d'ambiguïté sur la suite de la discussion.

« De la romance ? » sembla intrigué Enji. « Tu penses réellement qu'il s'intéresse à ça...?»

« C'est un adolescent. Comme tout les adolescents tôt ou tard ça lui traversera un jour l'esprit. » fut persuader sa mère.

Oui, un jour il y penserait forcément, même un peu, parce que c'était son garçon et qu'il grandissait.

Et rien ne lui ferait plus plaisir que de le voir enfin s'épanouir, que ce soit en amour comme dans toute autre chose au final. Tout ce qu'elle voulait, non qu'ils voulaient, était son bonheur.

Et quand ils le revoyait enfin sourire et courir dehors avec un ami, elle se disait qu'il ressemblait enfin à n'importe quel garçon de son âge.

Parfois elle se rappelait encore de sa mine plus qu'inquiétante quand il avait passé le pas de la porte peu après qu'elle ait emménagé ici.

Son mari l'avait prévenu qu'il était dans une période compliqué, mais elle n'avait pas pensé que c'était à ce point. Il était si pâle, avait les joues creusées, et semblait si fatigué et mélancolique.

Pour elle qui ne l'avait, à ce moment là, vu qu'il y avait plusieurs mois, la différence avait été radicalement frappante et douloureuse. Elle avait revu en lui ses premiers signes de dépression, et cela la terrifia.

Puis très vite elle compris que ce n'était que la face émergée de l'iceberg, et c'est au fil des jours qu'elle prit conscience de l'ampleur du traumatisme subi.

« Il va mieux. »

« Pardon..? »

« J'ai dit, il va mieux. Alors cesse de faire cette tête. » le rassura le héros.

« Ça se voit tant que ça ? » demanda Rei.

« Que tu te ronges le sang ? Oui. » lui avoua-t-il.

« Désolé... Mais je ne peux m'empêcher de me faire du souci pour lui... »

« Allons, tu vois bien qu'il a reprit du poil de la bête. Tout n'est certes pas encore réglé bien sûr, mais il y a un réel mieux. Même sa psy le dit. »

« Je sais, je sais... Mais si jamais il replongeait ? Même très légèrement ? On est pas à l'abri de crises passagères, et je sais de quoi je parle... »

Souvent les problèmes, surtout d'ordre émotionnel et dépressif, étaient sinueux. Parfois il y avait de nettes améliorations avec de longue période de calme, puis des moments où c'était le spleen le plus total et la profonde descende.

Surtout vers les débuts.

Et Rei appréhendait beaucoup qu'un tel moment puisse arriver. Elle savait ce que ça faisait d'avoir l'impression d'être sortie du trou et d'avoir à croire qu'on devait tout recommencer à zéro, qu'on ne s'en sortirait jamais. Elle savait ce que ça faisait d'avoir l'impression de tourner en rond, de ressasser en boucle et sans cesse le même scénario en essayant de trouver tout les solutions et possibilité qu'il existait pour tomber sur une autre finalité.

Et très honnêtement elle ne voulait pas que cela lui arrive à lui.

« Détends toi, tout ira bien. On est là nous. On le verra si jamais il y a un problème, et on sera là pour l'épauler comme on l'a fait jusque là. C'est bien pour ça qu'il reste vivre avec nous à la maison après tout. Il s'en sortira crois moi. Il est fort. » sembla être persuadé le héros de flammes.

Et puis il y avait aussi Midoriya. Certes ce n'était pas un parent, mais c'était toujours une personne de plus sur qui compter en dehors de la sphère familiale. Et cela rassurait beaucoup le couple Todoroki de savoir qu'au lycée leur enfant n'était pas seul et avait quelqu'un avec qui s'entendre et être complice.

Parce que finalement la solitude, dans son état, aurait été sans doute été la pire chose possible.

« Et nous...? »

« Quoi nous ? » demanda la femme en ne lui offrant même pas un regard.

« Et bien... Où on en est. »

Oh, elle voyait...

« Je vais être honnête avec toi. Je n'ai jamais réfléchi ni eu le temps de réfléchir à ça. » mentit-t-elle. « J'étais trop concentré sur notre fils et ses problèmes. C'est bien pour ça que tu m'as fais venir après tout, non ? » lui répondit-elle un peu glacial.

« Je ne nie pas, et il est vrai que je n'attendais pas de toi que tu y penses particulièrement non plus. Je demandais juste ça comme ça, si à tout égard... »

« Si à tout égard quoi ? » lui demanda-t-elle.

« ...Si tu veux divorcer, essayer de récoler les morceaux, ou juste laisser ça comme ça, et voir encore. »

Voir ? Voir quoi...

« Et toi ? » lui répondit-elle. « Si tu me demandes ça, c'est que tu as toi même dû y réfléchir. »

Ce n'était pas une question mais belle et bien une affirmation.

« Je ne suis pas vraiment en position de te proposer quoi que ce soit. »

Pas après ce que je t'ai fait, pensa-t-il.

Non, il n'avait pas le droit de lui imposer son avis ou de l'influencer. Si elle voulait s'en aller, il voulait lui en laisser le droit.

Le mariage et l'amour, contrairement aux enfants, ce n'est pas éternel si tenté qu'il y ai un jour eu un réel amour entre eux. Et certaines chose ne pouvait juste pas être réparée.

« Réponds moi honnêtement. Durant ces dix dernières années tu as déjà vu quelqu'un d'autre ? Tu peux être franc, je ne suis pas assez stupide pour croire que tu m'aies réellement attendu dix ans... »

« Pourtant tu demandes quand même. » lui fit remarquer le rouge en regardant fixement la vitre les garçons dehors.

« Réponds juste. » lui rétorqua sa femme ayant peu envie de voir ses répliques se faire analyser.

Elle n'était pas là pour ça après tout.

« Oui, une fois, plusieurs mois après que tu sois partie, pour ne pas dire années. Enfin, de manière générale j'étais occupé par l'éducation de Shoto et mon travail, alors je n'ai jamais trop eu la tête à ça. » lui avoua-t-il.

Et même cette soirée là, c'était plus cette femme qui lui avait sauté dessus. Elle lui avait fait du rentre dedans tout le dîner, alors il avait finit par céder en se disant « pourquoi pas ».

Enfin il n'allait pas entrer dans les détails de cette histoire.

« Déçu...? » demanda-t-il.

« Même pas. Pour être honnête je m'en fiche complètement. » lui répondit sa femme. « Et je suis sûr que même toi tu n'as pas vraiment eu de remords à me tromper. Enfin si on peu appeler ça "tromper". » lui répondit-elle.

Leur mariage n'avait rien d'un mariage. Leur seul point d'entente était que tout les deux aimaient profondément leur enfant. Mais au final c'était bien tout. Il l'avait épouser pour son alter et elle d'autres raisons encore, pas forcément plus glorieuse d'ailleurs.

« Tu me proposes de récoler les morceaux, mais pourquoi faire ? » lui demanda-t-elle honnêtement ne comprenant pas vraiment sa démarche. « Je veux dire, notre mariage n'était qu'un arrangement, une relation à double profit. Il n'y a rien à sauver... »

« Je vois... Ça veux dire que tu t'en iras ? » cru comprendre Enji.

« Ça veux surtout dire que pour le moment je n'ai rien décidé et que je n'ai pas la tête à nous. Shoto a besoin d'un foyer stable, alors je te prierai de ne plus me parler de ça jusqu'à ce qu'il aille complètement mieux. On traitera de ça ensemble, un jour, mais pas maintenant. » acheva-t-elle avant de voir les garçons revenir vers eux.

Alors ils cessèrent la discussion automatiquement.

Ce qui était dit là n'avait pas besoin d'être entendu, ni par Shoto, ni encore moins Midoriya.

Elle réforma son visage emprunt de gentillesse et fit comme si de rien n'était auprès des deux adolescents avant de leur proposer un goûter dans la cuisine.

Quelques jours plus tard, Plume fut agitée.

Et par "agitée", Endeavor entendait par là qu'il était impossible pour lui de lire son journal.

L'animal couinait et hurlait à la mort avant de s'en prendre maladroitement à son pantalon.

« Bon sang, Plume arrête ! » fit l'adulte de sa grosse voix.

Mais pour la première fois, celle-ci ne lui obéit pas, osant braver son autorité quasi infaillible.

« Plume ! »

Mais toujours rien, l'animal se contenta de tirer encore et encore, et de couiner.

En ayant marre de son comportement il reposa son journal et finit par se lever. Cette fois-ci elle allait vraiment se faire sermonner.

Mais à peine fut-il levé que l'animal fuit au premier étage et se remit à couiner.

« Plume reviens ici tout de suite ! Bon sang Shoto, calmes ta chienne ! »

Mais voyant que rien ne bougeait ni du côté de son fils, ni du côté de Plume, ce fut lui qui monta et qui très vite se retrouva à presque poursuivre la petite bête.

Et sa course le mena très vite à la chambre de son fils ouverte, avec ce dernier encore allongé.

A ses côtés la chienne s'agitait et couinait désespérément, lui reniflant les doigts et le visage sans que son fils n'en tienne compte.

Il semblait comme profondément endormi en dépit du fait qu'il était bientôt midi.

Bon un adolescent qui faisait la grasse matinée à priori, ce n'est pas nouveau. Mais lui avait un animal à sortir alors il ne voyait pas comment il avait fait pour se replonger dans un si profond sommeil...

« Hé Shoto ! » s'approcha son père en posant délicatement sa mains sur son épaule.

Mais aucune réponse.

Puis il recommença un peu plus fermement, et finalement Shoto émergea difficilement la mine très fatiguée, et la voix toute enrouée.

« Bon dieux tu m'as fait peur...! » soupira son père de soulagement.

Et il ne fut pas le seul. Plume aussi arrêta enfin de couiner voyant que son maître faisait enfin attention à elle.

« Merde ! Plume... » toussa le plus jeune avant de la prendre dans ses bras pour s'excuser de son inattention envers elle. « J'ai complètement oublié de la sortir... » sembla-t-il très embêté en essayant de se relevé.

« Eh doucement... » le rassura son père. « T'en fait pas pour ça, je vais le faire moi... Mais avant toute chose t'es malade ? Tu as de la fièvre ? Tu as mal quelque part ? » s'inquiéta-t-il en se tenant à ses côtés.

« Nan c'est rien... » marmonna-t-il la voix cassée. « J'ai juste dû chopper un coup de froid à cause de la neige qu'est tombé la dernière fois... »

C'est vrai que les températures avait bien monté avant de brusquement redescendre.

Comme pour vérifier des dires, Enji plaqua sa main contre son front.

« Je vais quand même appeler le médecin juste pour être sûr. D'accord ? » lui demanda le rouge.

« Fais comme tu veux... De toute façon même si je te disais non, tu le ferais quand même. » lui avoua-t-il avant de se recoucher et s'emmitoufler dans ses draps.

Bon et bien pour le psy aujourd'hui ce serait râpée, enfin tant pis. Mieux valait pour lui qu'il se repose dans l'immédiat.

Il sortit de la chambre en compagnie de la chienne, et fut mentalement désolé pour elle de lui avoir crié dessus tout à l'heure. Dans le fond elle s'était juste inquiété pour son maître.

« Hey, ça c'est une bonne fi-fille...» la caressa-t-il pour s'excuser en lui grattant bien l'arrière des oreilles. « Qui c'est qui va avoir droit à une double ration de biscuit ? Hein ? »

Enfin, peut-être qu'avant il allait quand même là sortir. Après tout il avait peu envie qu'elle lui refasse le sol si ce n'était pas déjà fait.