Kim Cavallone

Les riffs de guitare électrique résonnaient dans la chambre tandis que Kim avait le regard rivé sur son plafond. Allongée sur le dos, une cigarette entamée a la main droite, dont la fumée étouffait la pièce. Cette dernière était plongée dans une semi obscurité, illuminé seulement par la lumière bleue du pc posé sur le lit. Soudain, quelqu'un frappa à plusieurs reprises contre la porte avant de l'ouvrir, sortant la rouquine de sa phase. La personne était une femme d'âge mûr avec un regard sévère.

- Seira Cavallone née Howard, 47 ans, blonde aux cheveux courts et aux yeux bleus. Sévère, oppressive et n'aimant qu'elle-même. Femme de Dino Cavallone et mère de Kim et Yuki. Politicienne corrompue et destinée à se faire détester par ses enfants.

- Lève-toi, ordonna-t-elle froidement.

Le regard de Kim croisa celui de sa mère et elle déclara avec un sourire en coin :

- Dans tes rêves.

Le visage de Seira se crispa alors qu'elle avisait la chambre désordonnée de sa fille. Des feuilles de partitions trainaient partout sur le sol, à côté de cendriers, plein à craquer pour la plupart.

- Dans ce cas, range ta chambre, je n'ai pas élevé ma fille pour qu'elle devienne une punk à chien comme cette saleté de Rokudo.

Les sourcils de la rouquine se froncèrent et elle s'apprêtait à envoyer boulet sa mère quand des cris résonnèrent à quelque mètre d'eux, faisant soupirer la mère qui siffla :

- Et va t'occuper de ton frère, il m'épuise à hurler.

Kim se leva de son lit et ce fut habillée d'un débardeur au couleur des Mothley Crue et d'un short noir qu'elle se dirigea vers la source du bruit, sans accorder un regard a sa mère. Elle arriva devant la chambre, ouvrit la porte et esquiva de justesse une fourchette envoyée contre le mur tandis qu'un adolescent hurlait sur les femmes de chambre qui tentaient de lui donner à manger.

Kim soupira avant de refermer la porte et d'aviser son jeune frère.

- Yuki Cavallone, 15 ans, blond aux yeux bleus. Autiste, joyeux et aimant les chevaux. Fils de Dino Cavallone et de Seira Cavallone, ainsi que le petit frère de Kim. N'existant sur aucun papier de naissance et destinée à être un poids pour la famille.

- Sortez, je m'occupe de lui, ordonna Kim.

Les deux servantes approchèrent la jeune héritière et s'excusèrent platement avant de sortir. Kim considéra alors son jeune frère qui tortillait ses doigts en fuyant son regard. Cette dernière sourit tendrement, acte qui était réservé à son unique frère, et chercha du regard la cause du problème. Elle ne vit aucun livre dépassé de la bibliothèque et sachant qu'on n'était pas mardi matin, il ne s'agissait donc pas la matinée dessin. Kim comprit alors la cause du problème et se dirigea vers l'armoire et demanda en ne le voyant pas bouger :

- Il est 11h30 Yuki, c'est l'heure de t'habiller, non ?

Yuki hocha rapidement la tête avant de suivre sa sœur, mais il ne la regarda pas dans les yeux. Elle lui tendit des vêtements que Yuki accepta avant qu'il ne s'habille, aidé de la rouquine qui se montra patiente avec lui. Une fois qu'il fut correctement habillé, elle passa ses doigts dans la chevelure ébouriffé du jeune homme qui poussa un petit cri d'exaspération et remit ses cheveux à leur place.

- Désolée, je sais que tu n'aimes pas être touché.

La grande sœur sourit avant de se lever et de demander :

- Ce ne serait pas aujourd'hui où tu passes ta journée au sanctuaire ?

Yuki poussa un cri de joie et les deux enfants se mirent en route pour le garage. Kim profita de passer dans sa chambre pour récupérer sa guitare acoustique, ainsi que quelque feuille de partition et se changea pour opter pour un tee shirt à effigie d'un groupe de rock, d'un jean en cuir noir et d'une paire de ranger en cuir rouge bordeaux. Les deux héritiers se dirigèrent à présent en direction du garage mais Kim pesta en reconnaissant son égoïste de mère se profiler à l'autre bout du couloir

- Reste près de moi, Yuki, demanda la rouquine.

Le blond n'approcha cependant pas, gêné par les contacts et Seira demanda froidement en voyant ses deux enfants quitter le manoir :

- Je peux savoir où vous allez ?

Kim défia sa mère du regard et répondit :

- Ça te regarde pas, la vieille.

- Cela me regarde car tu es ma fille, Kim.

- Sauf que moi je me suis jamais considérée comme ta fille !

L'ambiance était électrique et le ton commençait à monter entre les deux femmes si bien qu'au bout d'un moment, Yuki se boucha les oreilles et commença à pousser des petits cris de panique, qui alerta Kim. Elle s'empressa de s'agenouiller devant son frère et de le rassurer comme elle le pouvait mais Seira ne put s'empêcher de lancer sa dernière pique :

- Regarde-toi, tu n'es qu'un poids et tu n'es même pas capable de calmer ton frère !

Kim serra le poing et ne put s'empêcher de cracher froidement, alors que le jeune Yuki se calmait :

- Moi au moins, je sais qu'il est là et je l'aime comme un membre à part entier de la famille alors que toi ? Tout le monde sait que ce n'est qu'un mariage arrangé et que papa ne t'as jamais aimé.

Kim passa devant sa mère, qui lui attrapa violemment le biceps pour la forcer à se retourner et la confronter :

- Je t'interdis de dire ce genre de chose !

Mais la rouquine se dégagea violemment de la poigne de sa mère et cracha :

- Va t'occuper de ta politique au lieu de m'emmerder !

Et Kim reprit son chemin en direction du garage avec Yuki et prirent place dans le cabriolet des années 50 de couleur bordeaux de la guitariste. Elle aimait particulièrement son design vintage et tout ce que cette époque évoquait pour elle, le début du rock n roll, la folie de ces années ou personne ne pensait au lendemain. Une vie que la rouquine ne pouvait qu'envier avidement.

Kim ouvrit le coffre et déposa ses affaires avant de faire monter Yuki et l'attacher, puis elle démarra la voiture après avoir pris place.

Ils quittèrent rapidement la propriété Cavallone et se dirigèrent en direction de la sortie de la ville quand la sonnerie du portable de Kim sonna, faisant résonner la voix de Dave Mustain, leader de Megadeath.

Yuki poussa des petits cris de protestation et Kim lui dit tout en restant concentrée sur la route :

- Je décrocherais quand on sera arrivé.

Mais le blond continuait à presser sa sœur pour qu'elle décroche. Kim soupira et se gara sur le bas-côté. La rousse ouvrit son portable et fronça les sourcils en reconnaissant le numéro inconnu qui s'affichait, inconsciemment, elle passa une main sur le bas de son ventre, là où figurait sa cicatrice en dessous du nombril plus précisément.

Kim rangea alors son portable et se remit en route tandis que le blond poussa quelque cri que Kim devina être de la désapprobation.

- Laisse tomber, Yuki, je ne vais pas les rappeler.

Le blond poussa d'autre cris, cette fois si plus forts, et Kim perdit définitivement patience :

- Je t'ai dit que je ne vais pas les rappeler !

Yuki se tut et se tassa dans son siège, triturant ses doigts d'un air gêné. L'héritière regretta immédiatement ses paroles :

- Désolée Yuki, je ne voulais pas te faire peur.

Yuki ne dit plus rien et garda silence pendant le reste du trajet tandis que le décor de compagne défilait autour d'eux. Kim mit son clignotant et tourna sur un petit chemin de terre où une odeur de fumier et de crottin de cheval se faisaient sentir à des kilomètres. La conductrice se gara alors sur le petit parking et s'empressa de détacher son petit frère qui courut en direction des écuries où les chevaux se reposaient.

Kim sourit et alla chercher ses affaires dans le coffre avant de rejoindre son frère, ce dernier poussait des cris joyeux alors qu'il caressait les jeunes chevaux qui se laissaient faire.

- Kim ! Yuki ! Les appela une voix féminine.

La rousse se tourna pour faire face à son interlocutrice.

- Stephanie Lagarde, 30 ans, brune aux yeux bleus. Bienveillante, gentille et aimant les chevaux. Soigneuse auprès des équidés.

- Yuki poussa un cri joyeux et se précipita vers Stephanie.

- Salut Steph.

- Comment vas-tu, Kim ?

Kim haussa les épaules tandis que Yuki poussait des cris encore plus bruyants, attirant l'attention de l'adulte :

- Oui, Yuki, on va voir les chevaux, je te dis à tout à l'heure, Kim.

- A tout à l'heure, Steph, et Yuki, sois sage.

Kim salua les deux personnes et fut rassurée de voir son frère accepté par quelqu'un d'autre qu'elle. Elle regarda autour d'elle avant d'aller s'asseoir sur une botte de foin pour chercher l'inspiration pour la prochaine chanson du groupe. Elle commença alors à gratter les cordes de son instrument quand l'inspiration vint petit à petit et elle commença à entonner :

Des larmes remplissent leurs yeux lentement

Sans expression sans émotion

On se cache pour étouffer nos chagrins

Sur ce chemin sans lendemain

- C'est joli.

Kim sursauta brusquement et se tourna vers le propriétaire de la phrase et pesta en le reconnaissant :

- Vous foutez quoi ici, Chris ?

Car c'était en effet son professeur principal qui se tenait devant elle. Avec une expression curieuse, il lui répondit :

- J'aime bien passer certain de mes après-midis dans des écuries mais j'ignorais qu'il y en avait une dans le coin.

- Le sanctuaire n'est pas une écurie comme les autres, lui dit Kim en posant sa guitare à côté d'elle.

Chris regarda son élève, yeux questionnant, et Kim poursuivit :

- Le sanctuaire est une écurie financée en grande partie par ma famille, les Cavallone. Cet endroit récupère et soigne les équidés qui ont été maltraité par leur ancien propriétaire et Yuki apprécie ce lieu alors je lui fais plaisir en l'emmenant ici.

- Yuki ?

- Mon petit frère.

- J'ignorais que tu avais un petit frère, il n'est pas scolarisé à la Scuola Di Mafia ?

Kim s'apprêtait à répondre quand son portable sonna une nouvelle fois, elle sentit une boule d'angoisse se former dans son estomac en reconnaissant une nouvelle fois le numéro. Chris, sentant son malaise, déclara :

- Je te laisse, ça a l'air important.

Il s'éloigna et Kim finit par décrocher, une voix féminine prit parole :

- Mademoiselle Smith ?

Kim fronça les sourcils car elle n'avait donné de faux nom qu'à un seul organisme et elle demanda, blanche, après s'être assurée que personne ne l'écoutait :

- Qui êtes-vous ?

- Je suis du conseil national pour l'accès aux origine personnel. Je me permets de vous contacter car les personnes qui ont à leur charge votre enfant-

Mais elle fut brutalement coupée par Kim qui jura entre ses dents :

- J'ai demandé à ne pas être recontactée après la naissance ! Alors vous allez supprimer mon numéro rapidement car je ne veux pas voir l'enfant !

- Les parents souhaitent simplement vous rencontrer, mademoiselle.

- Et moi, je ne le veux pas.

Avec brusquerie, Kim raccrocha et tenta de calmer les battements fort de son cœur avant de s'allonger sur le dos sur le foin. Elle caressa ce dernier d'une main et de l'autre, effleura sa cicatrice en dessous du nombril tout en fermant les yeux. Elle pouvait aisément se souvenir de la douleur, des cris et de la solitude de ce moment-là. Son téléphone la sortit doucement de sa rêverie, elle fut surprise de constater que c'était son père qui lui avait envoyer un message :

- Il paraît que tu t'es encore prise la tête avec ta mère ?

Kim pesta car son père était bien la seule personne qu'elle appréciait et qu'elle aimait. Ce dernier l'avait toujours encouragé à avoir des centres d'intérêts externe à la mafia et était toujours ravi d'entendre les compositions de l'adolescente.

- On dirait presque que ça t'étonne ? Tu sais que je ne peux pas l'encadrer.

- Peut-être, mais elle reste ta mère, Kim, et tu lui dois le respect.

- Même si c'est une emmerdeuse de première ?

Kim guetta une quelconque réponse mais rien ne vint, et préféra se dire que son père avait était retenu dans une nouvelle réunion à Tokyo. Ou qu'il était fatigué de devoir essuyer une nouvelle dispute entre la mère et la fille. A réfléchir, Kim préférait largement la première option.

La rouquine continua alors à composer jusqu'à que le soir tomba. Elle rejoignit Yuki qui était exténué et tous les deux rentrèrent au domaine Cavallone.

Kim croisa alors le regard de sa mère et l'évita du mieux qu'elle pouvait, elle alla coucher Yuki avant de lui accorder un baiser sur le front.

Elle referma la porte de sa chambre et tomba nez à nez avec Seira, qui demanda durement :

- Ou étais-tu passé ?

- Comme si ça t'interessait, répondit Kim en s'allumant une cigarette.

Seira fronça les sourcils et arracha la source de nicotine des doigts de sa fille avant d'exiger durement :

- Cesse de faire l'enfant et va te préparer dans ta chambre ! Nous avons une soirée, ce soir.

- Papa y est convié ? Demanda Kim avec espoir.

Mais la matriarche prit plaisir à casser l'espoir naissant de sa progéniture.

- Non, c'est une soirée pour ma soirée électorale. Il va y avoir tout le fleuron de la politique italienne, donc tâche de bien te comporter.

Kim pesta avant de tourner les talons vers sa chambre et elle put entendre avant de claquer violemment la porte sa mère hurler que ce n'était pas une option.

Le silence régnait à présent dans la pièce tandis que Kim se laissait glisser contre la porte, soucieuse. Lentement, elle extirpa son portable de la poche de son jean et glissa son doigt sur l'écran, faisant disparaître le fond d'écran représentant les membres du groupe. La rouquine examina pendant quelque minute la liste des numéros qui l'avait appelé et c'est en voyant le même numéro apparaître plusieurs fois qu'elle devait admettre une chose.

Son passé l'avait bel et bien rattrapé et cela la terrifiait.
Terrifiée de quoi sa famille était capable s'il le découvrait. Elle ne s'inquiétait pas pour elle mais pour le petit être innocent qu'il représentait à ses yeux.

Elle posa alors son portable au sol et laissa son regard glisser vers le cadeau que sa mère lui avait fait et qui était posé contre la porte de sa salle de bain. Une longue robe de haute couture de couleur vert émeraude au col bardot, qui était d'ailleurs sertie de diamant et qui mettrait en valeur n'importe quelle poitrine.

Mais Kim détestait tout ce que pouvait représentait cette robe, symbole de richesse, ou d'en paraître. Une vie de rêve que l'adolescente haïssait profondément.

Un brin hypocrite ? Elle, qui profitait de cette vie sans se préoccuper du lendemain et dont le moindre désir était servi sur un plateau d'argent.

Mais Kim ne se trouvait pas hypocrite, loin de là. Elle nourrissait d'ailleurs le rêve secret d'acheter un van et de partir en vadrouille avec son groupe en faisant la tournée des bars à artistes de toute l'Europe. De flâner à travers la petite France de Strasbourg en France où les troupes de théâtres jouaient dans la petite ville sous le regard des passants ou encore marquer un arrêt dans le quartier anglais de Camdem où le punk, le rock ou encore le classique pouvait se mélanger sans regard désapprobateur des plus âgés. Kim rêvait de cette vie secrète. Alors oui, elle avait la richesse et des parents, mais à son goût, tout cela n'était rien d'autre qu'une prison dorée où on lui avait coupé les ailes bien trop tôt.

Inconsciemment, son regard glissa vers son armoire et décida une nouvelle fois de se montrer devant toute la haute société italienne ce qu'elle était vraiment et même si cela rendra furieuse sa mère, tant pis pour elle mais elle ne pouvait pas se comporter comme une hypocrite.

….

Kim remit ses Ray Ban sur son nez et entendit les portes de l'ascenseur s'ouvrir la faisant faiblement sourire avant d'effectuer une rotation, faisant face à la masse d'invité qui ne semblait pas prêter attention à elle, chose qui la ravit spécialement. Elle sortit alors de l'ascenseur, faisant résonner sa paire de Doc Martens qui frappait énergiquement le sol, attirant quelque regard qui la jugeait immédiatement tandis que Kim leur offrit un magnifique sourire de pit bull tandis avec ses lèvres recouvertes d'un bordeaux tirant sur le prune, lui fonçant le visage. Il faut dire que la rouquine n'avait pas du tout le look qu'on attendait dans ce type d'événement. D'une robe verte de haute couture, elle était passée d'un tee shirt noir à l'effigie du groupe Nirvana et en bas, une salopette noire qui lui arrivait en dessous des fesses, recouvrant par la même occasion son tee shirt. Elle portait aussi une paire de collant en resille et son habituelle paire de Doc Martens. Ses doigts, quant à eux, étaient cerclés de nombreuse bague et des chaines habillaient ses poignets.

Kim ne prêta pas plus attention aux regards et se dirigea vers le buffet ou elle s'empressa de se servir un verre de champagne et de piquer discrètement une bouteille entière par la même occasion.

Elle partit s'isoler sur la terrasse pour allumer une cigarette tout en prenant quelque gorgée de champagne directement à la bouteille, le verre n'allait pas assez rapidement à son goût.

- Jolie tenue.

Kim se tourna légèrement vers la propriétaire de la voix, une personne qu'elle n'avait jamais vue.

- Tes qui ? Demanda l'adolescente irrespectueusement.

- Emma Greco, se présenta simplement l'autre.

- Emma Greco, 15 ans, blonde aux yeux verts. Elègante, respectueuse, à l'apparence trompeuse, fille du juge Greco et désireuse d'avoir une autre vie.

- Qu'est-ce que tu veux ? Demanda Kim en se tournant vers la plus jeune.

- Faire en sorte que la soirée passe plus rapidement et que je puisse rentrer chez moi, admit l'adolescente.

Kim la dévisagea pendant quelque seconde avant que son regard ne cherche le juge en question qui semblait en grande discussion animée avec un autre avocat. La mafieuse tapota alors sa cigarette, faisant tomber les cendres dans le vide, puis elle tendit la bouteille d'alcool et reprit :

- Tiens, ça passe plus vite avec ça.

Emma hocha la tête avant d'avaler une gorgée de l'alcool.

- Tu es Kim Cavallone, c'est ça ?

- Je suis plutôt connue on dirait, ricana-elle

- Mon père m'a prévenu que la fille de la politicienne Cavallone était une imbécile.

Kim jeta un regard noir à Emma, qui reprit sans quitter des yeux la cérémonie :

- Enfin, selon ses dires, personnellement, je dirais que c'est plutôt quelqu'un de vrai.

- De vrai ? Répéta Kim surprise par le terme employé.

- Quelqu'un qui a conscience que tout ça ce n'est qu'une mascarade.

Kim ne répondit pas à cette réponse. À vrai dire, elle méditait la vérité que l'adolescente de 15 ans venait de dire, une vérité que Kim refusait en partie de se l'avouer. Cette soirée n'était qu'une mascarade car tout ce gratin de la politique était tous des plus corruptibles. L'argent était vraiment l'un des pires poisons de la société. Mais la méditation prit fin brutalement quand l'ombre de sa mère se dessina et Kim comprit au vu du regard de la matriarche que cela allait barder pour son matricule.

- C'était sympa de te connaître, Emma, mais je crois que ma mère va me tuer, annonça Kim avec nonchalance en expirant une bouffée de nicotine.

Emma avisa la mère Cavallone et reprit avant de s'éloigner :

- J'étais contente de faire ta connaissance Kim, contente de voir quelqu'un qui a conscience du monde qui l'entoure.

Emma rentra à l'intérieur tandis que Kim vida d'une traite le fond de la bouteille avant de se la faire brutalement arracher des mains par la matriarche.

- J'espère que tu as une bonne raison de te comporter de la sorte, petite idiote ?!

Kim fixa sa mère et répondit, nullement impressionnée par la colère de son interlocutrice :

- Mise à part une envie de te faire chier ? Je n'en voie pas.

Les sourcils de Seira se froncèrent encore plus et elle siffla entre ses dents :

- On dirait que ça te fait plaisir de me rendre furieuse, petite idiote !

Kim expira une bouffée de nicotine en direction du ciel et répondit durement :

- Parce que tu croyais vraiment que j'allais t'obéir pour te faire plaisir ? On se demande bien qui est la plus idiote.

- Comment ose-tu...

- J'ai pas finis !

Kim se décolla de la rambarde et reprit froidement :

- Commence déjà par respecter Yuki et sa différence et peut être que t'obtiendra un peu de respect de ma part. Toute manière, tu n'as jamais voulu accepter la moindre différence que moi ou Yuki pouvions avoir ! Si tu t'intéressais un peu à ton fils tu verrais que c'est quelqu'un d'intelligent !

- Dans ce cas, commence déjà par te comporter comme une dame, jeune fille, et nous parlerons de respect !

- Tu le veux ton respect ? Tiens, en voici une preuve !

Kim exhiba un doigt d'honneur à sa mère avant de quitter pour de bon la soirée sous les regards désapprobateur des adultes.

…..

Clope au bec avec une guitare posée sur ses cuisses, Kim composait, assise sur son lit. Son ordinateur posé sur les draps tandis que la chambre était encore une fois plongée dans le noir. La rouquine tentait de se détendre après la soirée catastrophique qu'elle avait passé et la musique l'avait toujours détendu.

Soudain, son ordinateur bipa, lui signalant qu'elle avait reçu un mail.

Curieuse, elle posa sa guitare sur le lit et ouvrit le mail, dont le nom de l'expéditeur « PGM » ne lui disait absolument rien.

Les pièces jointes du mail étaient nombreuses, il y avait surtout des photos et une vidéo d'une dizaine de minute. Un message accompagnait le mail qui disait simplement :

« Un ami qui te veut du bien, contrairement à d'autre. »

Dubitative, Kim hésita à ouvrir les photos mais se résolut à le faire, car bien trop curieuse par le contenue. Elle ne comprit pas tout de suite le but de ces images car il n'y avait que des photos de sa mère en compagnie d'un des juges les plus importants d'Italie et connu pour être incorruptible, Julien Razzi. La rumeur courait que lui et Sora Castaglione s'étaient fréquentés plus jeunes et dont la relation avait plutôt mal terminé au point que si lui et Xanxus se retrouvaient seuls dans une même pièce, le carnage n'était pas loin. Depuis, il vouait une haine sans nom au patron de la Varia.

Mais Kim allait bientôt comprendre le but du mail quand elle enfila son casque Marshall aux oreilles et démarra la vidéo. Cette dernière était maladroitement filmée, presque en cachette, mais le son était clair et on voyait la mère Cavallone de dos à la caméra et le juge Razzi lui faire face tandis qu'il fumait son cigare cubain.

« Alors Seira, j'ai vu le caractère impétueux de votre fille. »

« Ne m'en parlez pas Julien, cette idiote ne sait vraiment pas se tenir. »

On pouvait clairement entendre les soupirs d'épuisement de la matriarche.

« Mais j'espère que ce dont nous avons convenu tient toujours ? »

« Je respecte toujours mes promesses, Julien. Kim sera majeure dans un an et elle héritera de la fortune ainsi que la puissance militaire des Cavallones. »

« Et vous me l'offrirez sur un plateau d'argent »

« Si votre fils se marie avec ma fille, alors oui, toute cette puissance et cette richesse vous appartiendra également. »

Kim n'écouta plus le reste de la vidéo qui défilait tandis qu'elle resta choquée par ce qu'elle venait d'entendre. Sa propre mère l'avait vendue comme un vulgaire morceau de viande au premier venu pour une histoire de puissance mais la rouquine ne voulait pas le croire. Elle savait sa mère prête à tout pour assouvir son besoin presque pathologique de puissance et de reconnaissance médiatique mais aller jusqu'à la vendre au premier venu, la rouquine ne la pensait pas cruelle à ce point.

- Je voie que tu as tout découvert.

Kim sursauta et se retourna si vite en reconnaissant la propriétaire de la voix, qui n'était d'autre que Seira dont le visage était absent de toute émotion. Elle fixait sa fille qui la regardait maintenant comme si elle était profondément dérangée :

- Maman, dis-moi que c'est faux, commença Kim, livide.

- Suis-moi, nous devons parler, ordonna froidement la mère de famille.

Kim suivit alors sa mère jusqu'au bureau de Dino Cavallone, toujours absent pour des réunions pour la famille. Elles entrèrent et tandis que Kim prenait place dans un des fauteuils, Seira resta debout, dos à sa fille. Le silence était glacial et Kim murmura avec tristesse :

- Répond-moi maman, dis-moi que c'est faux.

Seira ferma les yeux avant de se tourner vers sa fille et de déclarer :

- C'est entièrement vrai, je t'ai vendue dans un mariage arrangé pour assoir mon autorité dans le monde politique.

- Pourquoi ? POURQUOI ?! Beugla Kim en se levant.

Seira ne se laissa pas faire face à la tempête qu'était sa fille et reprit simplement :

- Tu es venue au monde en n'étant qu'un moyen, Kim, un moyen pour ton père et moi d'avoir bien plus de puissance.

- Papa n'aurait jamais voulu ça ! S'écria-t-elle en frappant du poing sur la table tandis que les larmes menaçaient de couler.

- Cesse de faire l'enfant, Kim ! Quant à ton père, tu diras simplement que tu es tombée amoureuse du fils du juge Razzi, lui dit-elle froidement.

Kim eu un sourire cruel et reprit, victorieuse :

- Si papa n'est pas au courant, j'aimerais voir sa tête quand il découvrira que tu m'as vendue comme du bétail.

- Dans ce cas, je pense que ton père sera ravi de découvrir qu'il est devenu grand père il y a deux ans, reprit la mère de famille encore plus cruelle.

Elle sortit un dossier d'un tiroir et le jeta sous le nez de Kim qui l'ouvrit avec méfiance. La matriarche énuméra presque mécaniquement :

- Lucas Pirreda, 2 ans, né dans un petit hôpital de campagne de Naples. Plutôt malin quand on sait l'influence de la mafia dans les grandes villes.

Kim sentit ses mains trembler tandis qu'elle caressa du bout des doigts le visage d'un enfant en compagnie de deux hommes souriants. Ses yeux rieurs respiraient la joie de vivre tandis que des cheveux lilas encadraient son joli visage. La rouquine ferma les yeux tandis que des sueurs froides parcouraient son dos, elle sentit le regard victorieux de sa mère peser sur elle et l'héritière demanda simplement :

- Qu'est-ce que tu veux ?

- Deviens la parfaite héritière des Cavallone, fais tout ce que je te demande et l'avenir de ce petit garçon sera épargné.

Seira vit alors sa fille se résigner à son triste sort, celui de lui obéir sans la moindre contestation. La blonde savoura sa victoire se voyant déjà gravir les échelons encore plus prestigieux de la politique tandis que Kim était complétement dépitée et résignée de vivre dans son enfer personnel. Celui d'une femme au foyer, condamnée à attendre le retour de son mari.

Voilà pour le chapitre 05 de Famiglia mettant en scène la volcanique Kim Cavallone !

Pour se qui est de Yuki Cavallone, n'hésitez pas a me corriger si vous pensez que son syndrome n'est pas tres bien décrit, j'ai esseyer de faire au mieux avec les informations que j'ai pu récolter.

A un prochain chapitre.