Chapitre 1

Les vacances de Noël s'étaient passées en paix, et après l'attaque maintenant célèbre du château de Poudlard, Voldemort s'était retiré autant que possible de la scène. Tout compte fait, il pourrait même être mort. Il y avait une rumeur qui disait qu'il avait été défait lors de cette bataille, mais qu'il était allé mourir ailleurs

Fudge ne pouvait pas être plus heureux. Il était heureux que ceci se soit produit pendant sa période d'activité. Il était heureux, il pourrait ajouter dans son discours comment il avait toujours sanctionné les mangemorts et avait toujours gardé ses aurors prêt à tout, de ce fait donnant à Dumbledore et l'Ordre le luxe de les appeler pour une courte période.

Un politicien ne pouvait faire mieux. Installé derrière son bureau, il s'occupait de ses ongles et de lire les divers documents à signer habituellement.

Finalement Sirius Black reçut des excuses et l'ordre de Merlin 2ème classe. Il n'était pas particulièrement intéressé par cet homme… mais l'évasion miraculeuse d'Azkaban l'avait ridiculisé. Fudge n'avait pas oublié, ni pardonné de l'avoir ridiculisé de la sorte. Personne ne se souvenait de cette incartade puisque Black était un héro. Ils se souvenaient par contre du statut de membre de l'ordre de Black.

Il signa avec joie deux documents avant de les charmer d'un coup de baguette. Ils brillèrent un moment avant de rejoindre la pile des documents déjà signés dans un scintillement. Sur l'autre pile se trouvait les documents les moins intéressants.

Severus Snape ordre de Merlin 2ème classe. Dumbledore avait insisté pour que l'homme sombre reçoive la 1ère classe et non la seconde, mais cela était inadmissible. Si Fudge ne s'inquiétait pas autant du soutien financier et amical que lui apportait Dumbledore, il n'aurait rien donné à Snape. Cela lui retournait l'estomac rien que de penser qu'il devait donner quelque chose à un homme marqué par le symbole du mal.

Pire que la marque, Fudge fronça son nez pendant que sa plume volait au-dessus du document, Snape n'avait pas eu le moindre respect pour le ministre de la magie, et il avait mis toute son énergie pour lui faire savoir à chaque rencontre. Si ce n'était pas pour Dumbledore, il lui aurait administré le baiser du détraqueur depuis longtemps déjà.

Ses lèvres plissées dans une moue de dégoût, Fudge signa le document et l'authentifia comme les précédents d'un coup de baguette. Il y aura un moment où Dumbledore ne pourra plus vous couvrir, serpents. J'attendrai.

Le dernier objet dans la boite était une lettre à l'aspect étrange. C'était une enveloppe somptueuse, de couleur argent iridescente. Il sentit, lorsqu'il la prit, sa douceur. Il sourit. Il avait toujours aimé lorsque les gens faisaient des frais supplémentaires quand ils faisaient affaires avec lui. Il se complaisait dans la nature de sa position. En fait, Fudge avait aimé Lucius Malfoy avant qu'il ne soit désigné mangemort parce que l'homme avait une telle classe quand il travaillait avec lui. Fudge avait fermé les yeux sur certaines de ses erreurs... s'était la moindre des compensations. C'était dommage qu'il soit maintenant condamné.

Naturellement, Fudge n'attendit pas un instant de plus. Il fit tourner l'enveloppe, pour voir si le nom de l'expéditeur était dessus. Il ne vit rien, sauf le symbole celtique d'un serpent stylisé se déplaçant et sifflant autour et dans le noeud. Celui, qui lui avait envoyé ceci, avait payé très cher. Fudge sourit, un soupir de fierté lui échappa pendant qu'il commençait à soigneusement à ouvrir l'enveloppe. Il pouvait imaginer la mine de ses assistants vis-à-vis de cette missive, il était heureux d'en être le destinataire.

Avec la plus légère traction, l'enveloppe s'ouvrit dans un froissement de papier plaisant. Fudge regarda à l'intérieur pour le parchemin. Il n'y en avait aucun.

Fudge se mit à hurler. Sa main commençait à le brûler. La lettre argentée se colla sur celle ci ensuite, s'adaptant autour d'elle comme un gant.

Fudge tomba de sa chaise, et commença à se convulser.

Percy courut à l'intérieur, baguette magique à disposition, mais avant qu'il ait atteint le bureau du Ministre de la Magie, l'homme était mort. Une fumée verte semblait envelopper le corps, s'élevant bien au dessus du ministère.

Un crâne avec un serpent sortant de la bouche flottait au-dessus du bâtiment.

*§§§§§§*

Le premier jour de cours après les vacances de Noël était un vendredi. Les vendredis matins étaient réservés pour le doubles cours de potions, 5ème année Gryffondors et Serpentards. Snape arpentait dans la salle de classe de potions magiques, cherchant quel sort il pourrait envoyer à tout étudiant qui éternuerait. L'atmosphère était lourde et étrange. Tous pouvaient sentir que l'équilibre avait été brisé. Snape pouvait le sentir, les Gryffondors pouvaient le sentir, les Serpentard pouvaient le sentir. Personne n'était vraiment à l'aise avec lui.

Snape n'appréciait pas ce sentiment.

Les Gryffondors ne savaient que penser de leur professeur dominateur et asocial, et le regardaient plus ou moins comme s'il était une bombe à retardement.

Les Serpentards craignaient maintenant de perdre leurs privilèges, leurs positions dans la classe, et ceux appartenant aux familles mangemort étaient encore plus détestés puisqu'ils avaient eux même détesté les moldus.

Draco Malfoy sentit la proximité froide de l'homme. Il sentit qu'ils étaient dans même position : Ils étaient tous les deux Serpentards, ils avaient tous deux négocié avec le côté le moins évident, toutes les deux avaient dupé leurs pairs concernant leurs choix. Draco avait gardé secret qu'il était du côté de Dumbledore jusqu'à quelques heures avant que l'attaque de Poudlard, et le directeur n'avaient pas dit ceci à n'importe qui. De toute façon, Draco avait eu une impression étrange et menaçante, comme si ses amis avaient appris qu'il voulait faire arrêter, emprisonner et condamner leurs pères.

Il sentit de la sympathie pour l'homme sombre qui n'avait plus la protection de la clandestinité.

Sans un mot, Snape commença à écrire la recette de la potion. Ses mouvements étaient si rapides et précipités que le bruit de la craie frappant contre le tableau ressemblait à des pétards. Draco se demanda si le maître de potions magiques était pressé de finir pour que son dos ne soit pas exposé à la classe plus longtemps que nécessaire.

Au contraire, Ron Weasley se sentait grand. Le professeur Snape avait longtemps représenté ses peurs d'enfant. Il était officiellement du côté lumineux, et pour Ron c'était tout ce qui importait. Lui et Hermione s'étaient également rapprochés. Il avait même commencé à étudier avec elle sans l'interrompre. Elle lui souriait plus qu'elle ne fronçait les sourcils, et Ron ne pouvait trouver aucune raison de ne pas être sur un nuage.

Harry avait soigneusement préparé sa racine et commença à la découper en tranches, ses doigts guidant la lame de son couteau, Sasha lové autour de son poignet. Elle était maintenant entièrement visible, il la préférait à Hedwige et il n'avait plus besoin de jouer aux devinettes. Il avait apprécié ses vacances, ses premières loin de Poudlard qu'il avait réellement aimé, parce que il avait été avec son parrain. Il avait adoré car son parrain le traitait comme Harry, le fils de James et Lily, et rien n'importait d'autre : Sirius ne s'intéressait pas au fait qu'il était sensé être le sauveur du monde sorcier. Il ne s'intéressait pas au fait qu'il était aveugle ou que son bras avait été marqué ou qu'il dormait avec un serpent de corail fortement toxique, enfin il était peut-être un peu nerveux face au serpent. Les choses finissaient pas s'arranger, enfin.

Harry se mordit la lèvre pendant qu'il ajoutait les tranches de racine, et mesurait l'huile de salamandre à l'aide de son doigt. Il la versa dans la potion et remua. Si les choses s'arrangeaient, alors pourquoi avait-il continuellement ce sentiment d'inquiétude ?

*§§§§§§*

Snape dirigeait sa classe pendant qu'ils brassaient leurs potions. Il serra les dents. Quelque soit la façon dont il avait imaginé sa vie une fois que sa loyauté serait révélée, rien ne correspondait à la situation actuelle. Tout d'abord, Voldemort était encore vivant. En second lieu, il était vivant, aussi. En réalité, Snape n'avait pas compté survivre une fois que sa loyauté serait mise à jour. Troisièmement, maintenant il devait être deux fois plus vigilant qu'il ne l'était avant, parce qu'il était maintenant un mangemort traître, à la tête dans la maison où les enfants de ses ex-collègues mangemorts étaient. Il lançait des regards à certains des élèves de Serpentard, leur renvoyant leurs regards meurtriers. Il ne pouvait même pas dormir sans protéger ses quartiers rivalisant avec les sorts placés chez les Dursley pour garder Voldemort au loin.

Les pensées de Snape se portèrent aux évènements de septembre dernier, comment ces moldus avaient-ils pu faire du mal au jeune Gryffondor. Il observa Harry remuer sa potion, étant précis de ses mains et faisant tout en regardant fixement devant lui avec ses yeux verts sans lumière. Il ne pourrait pas plaindre Potter cependant, non il ne pouvait pas après tout les efforts que le jeune adolescent avait faits.

Ses pensées commençaient à prendre une tonalité moins morbide quand il repensa à la petite conversation qu'il avait eue avec le Gryffondor ce jour là à Ste Mangouste. Il se serait presque permis un petit sourire à se souvenir, il avait pensé à tout ce que la peine avait ou permettait, quand des cris aigus brisèrent ses réflexions et il dû se concentrer sur le lieu et le temps présent.

C'était Granger qui criait, réclamant son aide, alors que Weasley essayait de la tirer loin d'où Harry était tombé. Le garçon aveugle était tombé de son tabouret, et tremblait de douleur, poussant des cris terriblement perçants. Les bras et les jambes fouettaient l'air, menaçant de renverser les potions magiques en ébullition sur les bureaux voisins.

« RESTEZ LOIN DE POTTER ! » Snape grogna puis il tira sa baguette et ensorcela chaque chaudron autour de la forme tremblante au fond de la salle. Il se précipita dessus, poussant le bureau donnant à Harry plus d'espace. Tous les étudiants avaient formé un large cercle autour d'eux.

« Weasley, appelez le directeur. » Commanda Snape, et Ron sortit à contre-coeur. Les yeux d'Hermione étaient pleins de crainte.

« Il est tombé soudainement, professeur ! Pouvez-vous l'aider ? »

« Qu'est-ce que j'essaye de faire ici, Granger, Restez juste tranquille ! » Indiqua Snape et il parvint mettre sa main sur le front d'Harry. La cicatrice en forme d'éclair était chaude contre la paume de Snape. Il regarda Hermione.

« Tiroir supérieure de droite de mon bureau, Granger. Apportez-moi la fiole bleu-clair que vous trouverez là. Maintenant ! » Grogna-t-il. Hermione s'y précipita pour la chercher, et Snape la saisit dans ses mains et la versa dans la gorge d'Harry, alors que le garçon luttait et criait toujours. Harry toussa.

Les cris perçants s'arrêtèrent. Les compagnons de maison d'Harry poussèrent un soupir, mais la majeure partie des Serpentards avait regardé ça froidement. Pour la première fois, Draco n'était pas l'un d'entre eux. Harry se détendit, tremblant légèrement.

« Potter, pouvez vous m'entendre ? » Snape secoua le garçon doucement.

« Severus, je pense que les étudiants en ont vu assez. » La voix de Dumbledore de la porte rendit à chacun un peu plus d'assurance. Snape inclina la tête et écarta la classe, et chacun rentra dans son dortoir sauf Ron et Hermione.

« Potter, parlez ! » Commanda Snape encore dans la salle de classe maintenant vide.

Harry gémit et respira. Ses yeux se sont ouverts dans le vide, sa bouche contractée.

« Le min…ministre est mort... » Chuchota Harry, mais les deux professeurs l'avaient entendu d'une façon ou d'une autre. Hermione leva sa main devant sa bouche d'horreur, Ron pensa immédiatement à Percy.

« Qu'avez-vous vu ? Parlez, allons ! » Snape secoua Harry davantage, mais Dumbledore le retint, mettant sa main sur l'épaule du maître de potion.

« Peut-être nous devrions attendre jusqu'à ce que Poppy ait …» Commença Dumbledore, quand Harry parla plus fort, d'une voix faible mais profonde.

« Voldemort a seulement commencé... »

Le fléchissement de la tête et de l'immobilité soudaine de son corps d'Harry impliquait sa perte de conscience. Snape le transporta jusqu'à Poppy en grinçant des dents.

Rien n'était plus dangereux qu'un serpent blessé et menacé. Particulièrement quand le serpent en question était le seigneur noir. Le désarroi de Snape était incomparable.

Après que tous ce qui avaient supporté, les ennuis venaient juste de commencer.

Par la barbe de merlin.

À suivre

Chapitre 2

LE MINISTRE DE LA MAGIE ASSASSINÉ !

Reportage spéciale par Rita Skeeter

Le Monde Magique est en état de choc suite à l'assassinat inattendu et cruel de notre Ministre de la Magie Cornelius Fudge. Les circonstances de l'attaque sont des plus mystérieuses. Jusqu'à maintenant, la méthode utilisée pour l'assassinat ainsi que la liste des suspects n'ont pas été dévoilées. Cependant, la confidentialité de cette affaire ainsi que le soudain renforcement des barrières de sécurité au Ministère nous laissent à penser que Vous-Savez-Qui doit être tenu pour responsable.

Il est donc logique d'assumer que non seulement Vous-Savez-Qui est en vie mais aussi qu'il est assez puissant pour infiltrer le cœur du Monde Magique même en l'absence d'un grand nombre de Mangemorts. Comme on le sait déjà, beaucoup de Mangemorts ont été capturés ou tués lors de l'attaque de Poudlard à Noël dernier. Plusieurs d'entre eux sont actuellement à Azkaban. D'après les rumeurs, les experts qui ont mis en place les barrières à la banque Gringott sont maintenant responsables de la sécurité de la prison d'Azkaban. Il est parfaitement clair que l'utilisation des Détraqueurs représente un danger, comme n'avait cessé de le répéter Dumbledore directeur de l'école Poudlard.

Il est étrange de constater que de nombreuses attaques, visant des membres important de notre communauté, ont été contrées par l'Ordre du Phénix, qui a été reconstitué au début de l'année, mais que cette sécurité n'a rien pu faire pour éviter le meurtre de Cornelius Fudge. Il est relativement alarmant de suspecter que Vous-Savez-Qui aurait trouvé un moyen de ne pas être détecté par nos protecteurs. Cela voudrait-il dire que nous sommes, au moins dans certains cas, sans défense ? A cette question ainsi que sur les autres détails concernant l'assassinat du Ministre, on ne peut fournir plus de réponses que ce qui a été autorisé. Ce qui représente en lui-même quelques indications sur les faits.

L'article de la Gazette du Sorcier était soigneusement préparé. Rita Skeeter maniait son penchant habituel à jouer dans le déloyale et à associer des faits aux gens tout en maintenant son marché passé avec Hermione de ne médire personne de la liste qu'elle lui avait donnée, ce qui incluait toute personne de l'équipe enseignante de Poudlard, à l'exception de Sybil Trelawney.

Hermione se mordit la lèvre, lorsqu'elle eut fini de lire tout haut à Ron et à Harry, qui, tout en écoutant, caressait de manière attentionnée la tête de Sacha. Ses yeux étaient triste et empli de graves, ses sentiments étaient encore plus visible dût à son manque de mouvement.

« Quand on y repense, cette femme doute vraiment de l'Ordre ! Quel culot ! » grommela Ron croisant les bras.

« Au moins, elle n'a rien dit ouvertement. Je vais quand même lui envoyer un hibou d'avertissement, juste au cas où. On ne peut se permettre une mauvaise publicité par les temps qui courent. » Acquiesça Hermione. Puis, le silence s'en suivit, les deux Gryffondors se tournèrent vers Harry qui n'avait pas prit part à la conversation. En fait, Harry n'avait que très peu parlé depuis qu'on l'avait aidé à reprendre son sang-froid après la vision dont il avait souffert en classe.

« Qu'est-ce qui ne va pas Harry ? » demanda gentiment Hermione. Harry serra les dents.

« Rien ne va. Rien ne va comme il faudrait que les choses aillent ! »

« Je ne pense pas que Fudge soit une grosse perte » railla Ron.

« Mais on ne sait pas qui sera le prochain Ministre ! Je doute vraiment que ce ne soit ton père ! » S'exclama Harry, serrant nerveusement la poigné de sa canne. Puis il déglutit, ajoutant d'une voix plus calme : « et il y a eu cette vision en classe. Ne réalisez-vous pas ce que cela veut dire !? »

Hermione réfléchit pendant un moment avant de comprendre puis acquiesça. Ron cligna des yeux.

« Alors ? Vous comprenez ? Pourquoi ne dites-vous rien ! » Dit de nouveau Harry, une légère détresse dans la voix. Hermione se dépêcha de répondre, se réprimant mentalement comme elle le faisait toujours lorsqu'elle oubliait que Harry était maintenant aveugle et que la conversation non-verbale ne fonctionnait pas très bien avec lui.

« Je suis désolée Harry. On comprend. Je n'y avais pas pensé avant, mais tu as raison. »

« A propos de quoi ? Je n'y comprends plus rien ! » s'exclama Ron.

« Ron, il a eu une vision en classe. Devant –tout le monde-. Ne penses-tu pas que ça va faire de l'effet ? »

« Ca ne veux pas dire qu'ils savent que tu as des visions. »

« Il ne suffit que d'un Serpentard pour le dire à Voldemort, et je suis certain qu'il fera la connexion. » Dit Harry sombrement.

« On n'y peut rien, à présent. Et de toute façon, on est en sécurité à Poudlard. » Proposa Hermione. Harry grogna.

« Je ne m'inquiète pas pour ma sécurité ! S'il sait que je peux le voir lorsqu'il fait certaines choses ou qu'il en prépare d'autres, il sera alerté. Et vu que Snape n'est plus espion, on n'aura plus aucun moyen de savoir ce qu'il prépare ! »

Hermione et Ron déglutirent puis se regardèrent l'un l'autre. Ils ne pouvaient répondre à Harry, et Harry n'en avait pas besoin.

Il savait qu'il n'y avait pas grand-chose à faire. Il espérait simplement que ça ne tournerait pas au désastre.

Snape rejoignit Lupin et Black dans le bureau de Dumbledore. Ils étaient les membres les plus proches du chef de l'Ordre, en quelque sorte comme des conseillers directs. En effet, ils représentaient tout ce que Dumbledore espérait de la part d'un groupe : la spontanéité de Sirius, la logique de Severus, avec un léger penchant pessimiste pour interpréter les événements, le raisonnement déductif de Remus, ainsi que la brillante intelligence des trois.

Ils se disputaient également entre eux en arrivant même aux menaces, laissant donc Dumbledore superviser et décider après discussion, quels idées, décisions ou méthodes seraient le mieux. Dumbledore se considérait chanceux.

« L'identité du nouveau Ministre de la Magie sera annoncé par la presse demain matin. » dit Dumbledore. Snape fronça des sourcils. Le directeur ne semblait pas s'inquiéter plus que ça, pourtant il ne semblait pas non plus satisfait. Lupin dut le remarquer également, puisqu'il demanda avec prudence :

« Est-ce quelqu'un qui pourrait nous mettre en danger ? »

« Je n'en suis pas certain. » soupira Dumbledore.

« Pourquoi ne nous le dîtes-vous pas, nous épargnant ainsi tout ce suspense ? » railla Snape, s'asseyant d'un mouvement nerveux. Dumbledore acquiesça, les deux autres sorciers firent de même.

« Le nouveau Ministre sera Ludo Bagman. » dit Dumbledore.

« Ce nul !? » s'exclama Sirius.

« Peut-être sera-t-il meilleur que Fudge, » essaya Remus se voulant optimiste. Severus renifla et balayant une miette imaginaire de son pantalon.

« Cette… personne n'a même pas l'intelligence d'évité de se mettre dans des situations qu'il ne peut pas gérer. Il ne sera certainement pas mieux que Fudge. »

« Pourquoi pas ? Tu t'es bien lié avec des personnes non fréquentable et maintenant te voila membre de l'Ordre décoré de l'Ordre de Merlin, Seconde Classe ! Dit Sirius d'un ton sarcastique.

« S'il vous plait, ne perdons pas notre temps à nous disputer » dit Dumbledore d'une voix calme mais strict. Snape et Black se turent mais continuaient de s'envoyer des regards l'un à l'autre.

Harry avait mentionné le fait que Bagman avait des problèmes avec les gobelins qu'il ne pouvait gérés. Je doute grandement qu'ils puissent nommer Ministre quelqu'un poursuivit par des personnes douteuses. » Dit calmement Remus.

« Oh, il n'a pas actuellement de problème. Il est blanc comme neige. »

« Les seuls moyens de régler ses comptes avec des gobelins sont soit avec de l'argent, soit en apportant sa propre tête. » dit Snape, sans la moindre satisfaction dans sa voix.

« Apparemment, il leur a donné de l'argent et a pu ainsi sauver sa tête. » Dit Dumbledore d'un air fatigué. « En tous cas, voila où on en est. Demain le nouveau ministre fera son serment et se verra investi de ses responsabilités. Ce qui signifie que l'Ordre devra le rencontrer. »

« Pas dans son intégralité. » Dit Sirius, grimaçant.

« Juste tous ceux qui se trouvent dans cette pièce. » annonça Dumbledore avec un sourire, puis il se rassit pour étudier leurs réactions.

Blaise Zabini n'était pas un mauvais Serpentards à proprement parler. C'était la façon dont sa famille l'avait éduquée. Ou plutôt sa mère, qui avait eu le malheur d'être mariée à un Mangemort haut gradé. Blaise n'aimait pas rentrer chez elle, simplement parce qu'elle devait jouer la comédie, mettre un masque face à ses parents. Pour son père, elle prétendait détester les moldus, -en réalité, elle en avait strictement rien à foutre. A sa mère elle devait chaque jour prouver qu'elle n'avait aucun instinct sanguinaire, ce qui voulait aussi dire qu'elle ne devait pas tuer les insectes qui rampait sur la table, dégnomer le jardin ou encore fixer avec colère quelque chose qui l'agaçait. C'est ce que ferait naturellement tout adolescent parfaitement normal et sans envie meurtrière, mais la mère de Blaise avait des raisons d'avoir peur.

Blaise ne la tenait pas responsable. Elle avait simplement l'impression qu'avec tous ses masques, elle ne savait plus qui elle était. Et ça finissait par l'énerver. En particulier maintenant que son père était porté disparut. Cela n'annonçait rien de bon, et définitivement rien de mauvais non plus, puisqu'il avait toujours été poursuivit pour être enfermé à Azkaban. Elle se renfrogna tout en jouant avec son petit déjeuner.

Blaise se demandait si un jour quelque chose serait normal dans sa vie. Elle faillit ne pas remarquer le hibou qui lâcha une lettre dans son porridge.

Harry marcha tâtonnant devant lui en direction du terrain de Quidditch, où il avait donné rendez-vous à ses amis après avoir passé toute sa journée à s'entrainer avec le Professeur Snape – qui bizarrement avait semblé énervé, même dans les normes du maitre des potions. Harry savait qu'il ne valait mieux pas lui demander directement pourquoi. Il essaierait plus tard avec Sirius. A condition qu'il le trouve. Ces derniers temps, Sirius n'était jamais là pour répondre aux questions.

La canne de Harry rencontra une résistance là où elle n'aurait pas du.

« L'as-tu fais exprès, Potter ? » Ces mots et cette voix trainante attestaient l'identité de son propriétaire.

« Non Draco. » Dit simplement Harry. Draco et lui ne se parlaient pas beaucoup, mais au moins ils ne se battaient plus pour une raisons ou une autre dès qu'ils se croisaient accidentellement.

« Le terrain de Quidditch est vide. » Dit Draco, ne sachant pas quoi dire d'autre. Il n'était pas facile de parler avec le garçon-qui-a-survécu.

« Oui, je sais. » Répondit Harry, qui se tenait presque immobile, écoutant le mouvement des cheveux argentés du Serpentard. Le son était à peine perceptible, mais on pouvait l'entendre quand même. Harry se demanda avec un sourire si Draco se rendait compte qu'il bougeait.

« Je vais donc laisser la place à ta canne. » marmonna Draco et celui-ci se remit en route. Harry demanda alors sans pour autant changer de position :

« Comment tu te sens ? »

Draco cligna des yeux. Il rêvait ou Potter venait de lui demander comment il allait ? Harry eut un sourire triste.

« Vas-tu me répondre où préfères-tu rester planté ainsi ? » Demanda-t-il de sa voix habituellement douce, laissant Draco bouche bée, qui ne savait comment répondre.

« Bien, je crois. »

« Si… quelque chose ne va pas, retourne voir Dumbledore. » Dit Harry.

« Pourquoi ? Que s'est-il passé ? » Demanda rapidement Draco d'un air inquiet.

« Je… n'en suis pas certain. Peut-être. Plus tard. » Dit Harry, il semblait trop énervé pour s'en aller. Draco resta là et le regarda, se demandant si cette petite conversation à l'apparence insignifiante n'était pas en fait un moyen pour Potter de le prévenir.

Si c'était le cas, Draco Malfoy n'allait pas l'ignorer.

A trois heures du matin, tout le monde dans le château dormait, les fantômes rodaient. Enfin quelques personnes ne voulaient pas faire comme les autres.

Snape se tournait et se retournait dans son lit, sa marque des ténèbres le brûlait comme si on lui avait mis un morceau de fer brûlant sur l'avant-bras. Il serrait les dents, marmonnait, jurait en plusieurs langues, dont le Sanskrit, se roulait dans son lit, se frappait la tête contre la tête de lit. Aucune potion ne pouvait faire passer la douleur de la marque. Snape s'en fichait, il espérait seulement qu'elle s'arrêterait bientôt.

Harry hurlait dans sa chambre de préfet insonorisé, ses yeux partant dans tous les sens, en voyant ce que Voldemort faisait, savourant chaque sensation, en une parodie morbide de ce qui lui manquait, mélangé à ce qu'il détestait. La douleur envahit son esprit tandis que la victime de la malveillance de Voldemort hurlait encore et encore jusqu'à ce que Harry n'entende plus rien, mais son âme, elle, hurlait encore d'angoisse, priant pour que la mort vienne la chercher.

Draco ouvrit les yeux. Il se renfrogna. Pourquoi ne dormait-il pas ? Il était sûr que quelque chose l'avait réveillé, mais quoi ?

Pendant un moment, il resta emmitouflé dans ses couvertures, dans la chambre qu'il partageait avec deux autres Serpentards de cinquième année, clignant des yeux dans l'obscurité, essayant de comprendre la raison pour laquelle il s'était réveillé. Pas de cauchemar ; espérant que des chouettes blanches n'appartiennent pas à la liste des choses étranges. Pas le réveil ; tout le monde dormait encore sauf lui…

…Non attendez. Il y avait ce léger reniflement provenant imperceptiblement d'un coin de la salle commune vide. Draco se leva lentement et se dirigea vers la cheminée, où il entendait des sanglots étouffées. Il cilla de surprise lorsqu'il vit qui s'était.

« Blaise !? »

À suivre

Chapitre 3

Pour une fois, Severus Snape et Sirius Black étaient d'accord l'un avec l'autre. Ils avaient le même air renfrogné sur leurs visages, ils serraient leurs poings dans le même effort pour se contenir et être civil face au nouveau ministre de la magie. Dumbledore semblait amusé et Lupin paraissait stoïque.

Ludo Verper rayonna comme s'il venait juste de gagner le prix du Meilleur Sourire dans la Gazette du Sorcier. L'exultation qu'il dégageait dans ses salutations en devenait presque écœurante.

« Je suis si content de rencontrer les plus célèbres membres de l'Ordre du Phoenix ! C'est presque aussi honorifique que de se voir offrir le poste de Ministre de la Magie ! Quand on pense que j'ai su si bien prouver mes capacités à toute la communauté sorcière, qu'elle m'accorde de mettre leurs vies entre mes mains ! »

La manière dont il dit cela sonna sinistrement dans les oreilles de ceux qui protégeaient le monde Sorcier de Voldemort. Snape ne put résister à la forte envie de renifler et Black roula des yeux. Verper ne sembla pas le remarquer. Son extravagance ne diminua pas le moins du monde.

« J'avais espéré rencontrer Harry Potter de nouveau. Nous n'avions pas eu la chance de beaucoup parler pendant le Tournoi Des Trois Sorciers et en plus, il doit avoir beaucoup changé maintenant, avec sa cécité et tout. Franchement, qui a vraiment causé de tels dommages pour que ce pauvre garçon devienne aveugle ? » Verper avait une expression d'avidité, de curiosité dans le regard. Sirius grinça des dents et ouvrit sa bouche pour répondre, mais les doigts glacé de Severus se serrèrent autour du poignet de l'animagus, donnant à Snape l'occasion de répondre à sa place, de façon impeccablement juste, mais dégradant la façon dont il fut sauvé par les fonctionnaires et d'autres petites créatures inférieures qu'il dû tolérer.

« M. Potter souhaite que ces informations restent confidentielles, Monsieur le Ministre. »

La froideur de la voix du maître de potion se propagea et Verper le regarda également froidement.

« Bien sûr. » Dit-il et il tourna ses yeux vers Dumbledore. Il se força à afficher un sourire sur ses lèvres et demanda au Chef de L'Ordre :

« Je suppose, vu votre détermination, monsieur le Directeur, que vous n'êtes pas là uniquement pour la simple formalité au sujet de la réunion et de mon engagement à prêter à nouveau allégeance à l'Ordre. Comme je l'ai déjà fait. »

« En effet, Ludo, je suis ici pour des informations en plus de votre allégeance. Je dois connaître exactement les circonstances dans lesquelles Cornelius Fudge a été tué. On m'a dit que la Marque Des Ténèbres a été retrouvée au-dessus du Ministère. »

« Oh bien, c'est vrai. Après tout, beaucoup de gens ont vu la marque maudite. Nous l'examinons toujours. Il a été ensorcelé, bien sûr. Nous essayons de savoir, s'il voyait quelqu'un qui aurait été un Mangemort en mission. Comment cela aurait pu être arrivé autrement ? »

Les doigts de Snape tremblèrent rigidement, comme s'il voulait les envelopper autour du cou de Verper. Il était assez évident que le Ministre actuel ne s'était pas soucié de savoir comment son prédécesseur avait été enlevé de ses fonctions. Dumbledore sembla arriver au même avis, parce qu'il ne pressa pas le Ministre pour avoir plus d'informations. Au lieu de cela il sourit aimablement et se retira avec ses trois compagnons.

« Albus, il est sûrement idiot de penser qu'un Mangemort travaillerait ici au grand jour pour assassiner Fudge. Quand ils font leurs coups, ils le font quand la victime est chez elle et avec sa famille et c'est réfléchi. »Dit Snape alors que Dumbledore sortait du bureau.

« Je ne pense pas que Ludo ait une vision correcte des choses, Severus. Vous ne devez pas émettre votre opinion. »

« Est-ce la raison pour laquelle nous allons voir Percy ? » Demanda Remus, remarquant qu'ils ne se dirigeaient pas vers la sortie.

« Je pense que l'ainé des Weasley sera beaucoup plus coopératif que son employeur. » Les yeux d'Albus scintillèrent alors qu'ils entraient dans le petit bureau de Percy. Le jeune homme roux cligna des yeux et se leva. Il était toujours pâle et semblait choqué. Sirius pouvait pratiquement sentir la crainte venant du garçon. En voyant qui ils étaient, Percy sembla être en même temps soulagé et appréhensif. Il se redressa et se mit debout derrière son bureau.

« Professeur Dumbledore. Je pensais que le Ministre vous avait reçu tout de suite. »

« Ce qu'il a fait, Percy, ce qu'il a fait. Nous en avons finis avec lui, au sujet des faits et j'ai pensé que nous descendrions bien te dire bonjour. » Dit Dumbledore d'une façon informelle qui contrasta péniblement avec la formalité du groupe qu'il menait.

Les yeux de Percy le dardèrent face à face et il respira. Les événements passés et l'attaque de Poudlard, le fait que son père était un membre de l'Ordre, sa propre considération pour les rejoindre, le départ brusque du Ministre qu'il pensait être en sécurité au ministère l'avaient quelque peu secoués et avaient enlevé cet air important qu'arborait son visage.

« Vous êtes ici pour la lettre, n'est-ce pas ? »

« La lettre ? » demanda Sirius. Snape arqua un sourcil.

« La lettre qui a tuée le Ministre Fudge … » Percy se rendit compte que son patron actuel n'avait pas informé l'Ordre des détails exacts. Il pâlit, incertain sur la conduite à tenir : devait-il révélé des informations que peut-être son patron voudrait garder confidentielles, ou devait-il ne rien dire.

« Et bien, parle ! » Gronda Snape comme si Percy était toujours dans sa salle de classe. Remus, lui, secoua sa tête et le maître de potions rencontra le regard du loup-garou avec un sourire dédaigneux.

« C'est bien, Percy. Tout est sous contrôle. Nous avons besoin, cependant, d'entendre votre version de ce triste événement dans les moindres détails. » Dit Remus, fixant toujours Severus des yeux, prudemment.

« C'est un ordre de l'Ordre, » Ajouta Sirius d'une voix importante qui exaspéra Snape. Percy sembla être impressionné, cependant, et il regarda le Directeur de nouveau. Percy croyait en la hiérarchie et l'ordre dans le système ; c'est pourquoi il était toujours si strict avec les formalités et de ce qu'il était censé faire et dire comme un employé du ministère. Mais que ferait-il dans ce cas ? Il ne pouvait pas vraiment demander à Dumbledore d'attendre pour qu'il puisse aller demander la permission de révéler ces informations. Et malgré tout, la loi non écrite supposait que l'Ordre était au-dessus du Ministère, spécialement dans des cas comme celui-ci.

Les lois Non-écrites étaient toujours plus importantes.

« Que mentionne exactement la lettre, Percy ? » demanda Dumbledore doucement, l'attendant. Percy aspira et décida quelle autorité il voulait suivre.

« Celui qui a tué le Ministre Fudge. » Annonça t-il et il continua à dire tout ce qu'il en savait.

§*&o&*§

« Potter? Tu es ici ? »

L'urgence dans la voix de Draco fit sortir Harry du coin de la bibliothèque où il se pelotonnait lisant des livres grâce à ses mains comme le Professeur McGonagall le lui avait appris à la place de ses yeux.

Il entendit l'autre garçon sauter et renifler. Sans doute Draco froncerait aussi les sourcils à l'ahurissement qu'Harry lui avait causé.

« Quel est le problème ? » Demanda Harry d'une voit calme.

« Sais-tu où est Dumbledore? C'est une urgence, et je ne sais pas où il est. »

« Si tu veux le mot de passe de son bureau, je ne le connais pas. Essaye des noms de sucreries, tu trouveras sûrement. »

« Il n'est pas dans son bureau, Potter ! Penses-tu que je serais venu te voir ouvertement si j'avais pu faire autrement ? » Siffla Draco. Harry se releva et déplia sa canne.

« S'il n'est pas ici, peut-être a-t-il été au Ministère pour soutenir le nouveau ministre. L'Ordre est supposé être là pour des choses comme ça. »

Draco jura dans un souffle, il savait que tout ce qu'il dirait serait entendu et il n'osait donc pas dire exactement ce qu'il voulait à sa Némésis.

« Zabini est en danger. Viens avec moi, elle attend dans les toilettes de Mimi Geignarde » Harry sourit d'un air satisfait. Apparemment, le trio Gryffondor n'était pas le seul conscient des qualités dissimulées spéciales d'une salle de bains hantée. Il trouvait facile de devoir marcher à côté de Draco. Il fit une pause un petit moment et il lui demanda doucement.

« Restes-tu à Poudlard pendant les vacances de Pâques ? »

« Oui. Et toi ? »

« Je me demandais ce que tu ferais quand l'été viendrait. »

Draco clignota des yeux et se sentit légèrement malade. Il n'avait pas réalisé que l'été approchait à grand pas. Sa mère lui avait envoyé un hibou une fois depuis l'attaque de Poudlard, exigeant qu'il y reste pour Noël. Son père était en prison et il ne savait pas si un quelconque Mangemort l'avait vu aider Weasley contre les golems. Il était évident que tout ce qu'il avait fait était de le rendre un peu plus indésirable dans sa propre maison.

L'été serait difficile en effet … peut-être même mortel.

« Je me débrouillerai. » se moqua Draco, mais il n'était pas aussi certain qu'auparavant.

« Peut-être devrais-tu discuter de la gestion de tes vacances avec le Professeur Snape. Il saura te conseiller. » Dit Harry avec conviction.

Draco regarda le profil du Gryffondor.

« Il t'a vraiment autant aidé depuis ta cécité ? » demanda t-il, ne pensant pas à le dire en termes plus délicats. Harry inclina la tête. Rien de plus ne fut dit, alors qu'ils entendaient des pleurs et des gémissements. Apparemment Mimi essayait d'accompagner Blaise dans ses lamentations.

Draco entra en premier et Harry suivit. Les pleurs baissèrent considérablement, mais la fille était impossible à consoler. Harry connaissait ce sentiment.

« Zabini, j'ai apporté de l'aide. »

« Je ne veux pas de son aide. Je ne veux pas ton aide non plus ! » Cria Blaise, tenant sa cravate rayé devant ses yeux, les tamponnant avec cela.

« Oh, pardonnez-moi, princesse de ne pas laisser Crabbe et Goyle, ou pire encore Nott vous trouver reniflante avec la lettre ouverte que tout le monde peut lire ! Un Sang-De-Bourbe serait plus reconnaissant ! » Renifla Draco, plutôt fâché à l'exposition flagrante de non reconnaissance.

Le reniflement continua et Harry passa devant Draco se dirigeant vers Zabini et il appliqua doucement une main où il pensait que l'épaule de Blaise se trouvait. A la deuxième reprise il la trouva et il sentit la Serpentarde pleurer.

Blaise s'éloigna du doux contact. Pas parce que c'était un contact de garçon, pas du tout ; Blaise avait eu assez d'expérience de contacts et pas tous agréables. C'était juste que le contact d'Harry Potter était juste si … différent. Fin, aérien, si doux qu'elle ne le sentit presque pas et en même temps il était encourageant et il lui montrait son soutien, comme s'il connaissait la douleur qui passait entre eux et qu'il la comprenait …

Et de plus, qu'il en connaissait une sortie.

« Que dit cette lettre ? » dit-il doucement, sa voix caressant ses oreilles de la même manière que celle de Draco les irritait. Elle voulut menacer le Gryffondor et lui crier dessus, mais la tonalité de la voix, ainsi que le contact la désarma complètement.

« Ma mère est morte. Voldemort l'a attrapée hier matin. Elle savait qu'il viendrait pour elle. »

Harry fronça les sourcils. C'était la vision qu'il avait vue la veille. La femme criant et criant… la douleur et l'âme qui pleurait… La mère de Blaise. La répercussion de Voldemort. Harry recula et soupira.

« Je suis désolé, » dit-il, et il sentit une larme chaude tomber sur le dos de sa main. Elle l'incita à pleurer aussi. « Voldemort a tué sa mère parce qu'elle a refusé d'héberger les Mangemorts blessés à Noël, après la mort de son mari sur l'attaque de Poudlard. » indiqua Draco d'une voix impassible. Il avait espéré que sa mère serait comme Blaise, et lui montrerait, par n'importe quel signe sa confiance et qu'il pouvait se fier à elle ; mais rien de cela n'était venu. Cependant, il la préférait ainsi plutôt que de la voir se faire torturer à mort pour le caprice d'un fou.

Blaise grinça ses dents.

« Si je voulais lui dire cela, Malfoy, je l'aurais fait ! »

«Tu n'aurais pas eu la force de ne pas pleurer après les deux premiers mots, Zabini. J'ai dû lire la lettre pour comprendre ce qui te mettait dans un tel état. » Ricana t-il à la fille, et elle hurla, vacillant jusqu'à la cible facile pour exploser sa colère. Draco recula, mais Harry l'attrapa avant qu'elle ait eu le temps de lancer ses ongles au visage de Draco.

« Draco essaye seulement de t'aider. Il est juste un peu secoué par tout cela. » Blaise une fois de plus eu le sentiment que le Garçon-Qui-Vécu l'avait désarmé d'une façon ou d'une autre. Draco plia les bras et arqua un sourcil provocant, mais elle ne vit plus rouge autour d'elle. Elle recula jusqu'au couvercle des toilettes où elle s'assit.

Pendant un long moment, personne ne parla. Mais personne ne se déplaça. D'une façon ou d'une autre, c'était comme si le silence était rempli d'arguments et de décisions, comme si c'était la conversation la plus importante de la vie de Blaise. Mais après un certain temps passé avec la présence de la main d'Harry sur son épaule et le regard de Draco verrouillé dans le sien, le feu éclata dans son âme, étouffant et froid en même temps.

Blaise sût qui elle était maintenant. Aucune incertitude ne la régissait désormais. Elle se leva. Harry fit quelques pas en arrière et se tint un peu vers sa gauche. Elle observa les deux garçons. Elle estima soudainement que les mystères du monde autour d'elle étaient dévoilés. Elle voyait maintenant, Draco et son étrange dépression des derniers mois, le sentiment tranquille d'Harry quand il venait aux cours de potions et surtout, le manque clair d'événements d'hostilité entre les deux antagonistes éternels.

Elle prit sa décision. « Je dois voir Dumbledore. Et Snape. »

§*&o&*§

Remus, Sirius et Severus étaient tous réunis autour d'un objet placé dans une boîte de verre spécialement enchantée pour éviter tout préjudice à venir. Ou plutôt, des objets, car la boîte contenait les restes de la lettre explosive et argentée que l'ancien ministre avait bêtement ouverte à mains nues. Là où il avait déchiré la lettre, des tâches de sang et de chair s'accrochaient toujours à l'enveloppe. Sur le petit reste du dos de l'enveloppe, la moitié supérieure de la tête du serpent suivait les mouvements des trois hommes avec un œil plein de haine.

« As-tu déjà vu quelque chose de semblable avant ? » demanda Sirius à Severus. Snape n'apprécia pas la tonalité suggestive.

« Je n'ai jamais été assez proche de Voldemort pour qu'il me montre ses courriers, clébard. »

« Oh bien sûr, tu as seulement dû faire des potions tels que des détergents pour toilettes. »

« Sirius, Severus, taisez-vous ! » dit Remus. Il regarda Snape d'un air interrogateur jusqu'à ce que le regard pénétrant du loup-garou se heurte au regard coupant de Snape.

Snape ricana et regarda encore l'enveloppe.

« Je pourrais peut-être voir ce qu'est la potion qui était dedans, et, si je suis extrêmement chanceux, qui l'a faite. »

« Comment saurais-tu qui a fait une potion ? »

« Une potion de ce niveau et aussi brillante qui s'activerait aussi spécifiquement, et causerait la mort aussi bien que la marque des ténèbres, peut seulement être le travail d'un maître. Les meilleurs maîtres essayent souvent de faire apparaître leur signature. Elle se compose habituellement d'une non-réaction spécifique, d'un composant non-magique dans la potion qui ne sert à rien mais qui permet d'identifier qui est son fabricant. »

« Tu as une signature, Sévy ? » demanda Sirius dans une voix railleuse, se penchant vers Snape qui regardait impassiblement Sirius.

« Non pas une qui soit aussi évidente comme les ingrédients de moldu. »

« C'est-à-dire que tu ajoutes ta graisse ou quelque chose de tes cheveux ? » Sirius ne lâchait pas prise. Snape le regarda avec la supériorité dont il savait que Black ne pourrait pas tolérer.

« Honnêtement, Black, maintenant je comprends pourquoi tu n'es toléré que par toi-même. »

Remus rit, alors que Black se mettait en colère. Le rire de Lupin calmait toujours sans réelle raison. Severus renifla et ouvrit soigneusement le couvercle de la boîte en verre. Recherchant sa baguette magique, il charma deux morceaux de l'enveloppe dans un flacon en verre et les scella avec fermeté. Il se recula, signalant que les deux autres membres de l'Ordres étaient libres pour faire le reste des sorts.

Remus et Sirius lancèrent leurs sorts simultanément avec un petit signe d'assentiment brusque entre eux. L'Ordre essayait de découvrir l'expéditeur et son endroit. Snape les observa travailler ensemble pendant un moment. Une chaleur extrême l'envahit pendant quelques temps alors qu'il observait les deux sorciers travailler les flux magiques pour atteindre leur but. Il semblait manquer quelque chose aux deux maraudeurs, comme s'ils n'étaient plus complets sans leurs compères. Severus se ressaisit, saisissant le flacon en verre. Il se tourna pour aller fermer la porte doucement derrière lui, pour ne pas distraire le crétin. Il avait l'habitude d'être tellement facilement distrait quand il travaillait.

Il marcha seul vers la salle de classe des potions. Il se sentait encore seul dehors, souhaitant faire parti d'un groupe dans lequel il ne pourrait jamais s'adapter. D'une certaine manière, il était reconnaissant que James et Lily n'aient pas été là pour démontrer plus de choses qu'il avait oublié et que son cœur avait une fois désiré.

« Professeur Snape ! »

Il se tourna avec une grâce vers l'audacieux qui avait eu l'impertinence de l'interrompre dans un de ces rares moments où il s'autorisait à s'apitoyer sur lui-même. Il s'avéra être Draco Malfoy. Il vérifia sa vitesse et ne fut pas aussi sympathique avec le garçon autant qu'il aurait pu l'être si ça en avait été un autre. Il n'était toujours pas certain de comment se comporter avec Draco après l'attaque de Poudlard, et avec Lucius.

« Oui, M. Malfoy ? »

« Le directeur a besoin de vous dans son bureau. C'est au sujet de Zabini. »

À suivre

Chapitre 4

Rien de ce que le professeur Snape avait dit à Blaise n'aurait pu la préparer à la terreur qu'elle ressentit quand elle prit avec Crabbe et Goyle le portoloin pour la réunion avec Voldemort. Elle tremblait comme un poisson hors de l'eau, et ses deux camarades aussi. Aujourd'hui ils allaient à une réunion spéciale, eux et cinq autres nouveaux initiés au groupe des Mangemorts de Voldemort. Blaise ressassa dans sa tête tout ce que le professeur Snape lui avait dit et répété, toutes les réponses aux questions possibles, tous les conseils pour d'éventuels privilèges, toutes les choses possibles qui étaient demandées par l'incarnation aux yeux rouges de la terreur du monde sorcier.

Son estomac était rempli de potion qu'elle avait été obligée d'avaler, son coeur battait avec haine et peur, son esprit prenait connaissance de son environnement avec plus de vivacité que si on l'avait lâché dans une fosse pleine de serpents - ce qui, en réalité, était le cas. Des personnes en cape noire avaient formé un cercle dans un semi-lit de pierre. Chaque Mangemort tenait un initié devant lui pour le présenter. Personne ne parlait, et les masques blancs irradiaient étrangement de froid et d'insensibilité tout autour d'elle. Au nom de Merlin, dans quoi est-ce que je me suis fourrée ? Je ne peux pas faire ça!

« Mes fidèles Mangemorts... » fit une voix légèrement sifflante, et comme si quelqu'un venait de tourner un bouton, Blaise arrêta de ressentir quoi que se soit. Elle ne sentait ni la peur, ni l'horreur, ni le froid ni même l'appréhension. En fait, c'était comme si elle était sous Imperium. Peut-être que c'était le lien complexe d'esprit que le professeur Snape avait établi avec elle, ainsi donc elle pouvait utiliser son expérience dans l'Occlumencie, peut-être que c'était juste son instinct de survie, ou sa peur qui avait simplement dépassé le stade où elle était capable de la sentir. Elle pencha la tête comme tout le monde, et se concentra sur ses chaussures. Il y avait une petite tâche de boue sur une de ses baskets.

« Vous m'avez amené de nouveaux membres qui souhaitent purger le monde des Sangs Mélés. Avez-vous testé leur fidélité ? »

Les Mangemorts répondirent tous oui à des niveaux variés. Voldemort marcha avec désinvolture autour du cercle formé par les silhouettes immobiles, ses robes faisant un léger bruissement. Nagini s'enroula au milieu, la partie supérieure de son corps ondulant comme un cobra hypnotisant. Par moment le Seigneur des Ténèbres s'arrêtait, regardait le jeune tremblotant devant lui, peu audacieux pour oser quelque chose si proche du Lord. Parfois, il le touchait avec ses longs doigts blancs et squelettiques; pour d'autres il ne montrait même pas un léger signe d'attention.

Mais il s'arrêta quand il arriva là où était Blaise.

« C'est la fille de Zabini. » La présenta Nott, le Mangemort avec qui son père était ami, probablement suite à un regard interrogateur de Voldemort.

« Ah. » dit Voldemort, et il se remit en route. Blaise ne se faisait pas d'illusions, ce ne serait pas tout. Quand il eut fini son inspection, Voldemort s'installa à côté de Nagini, qui ondulait toujours en suivant une danse silencieuse. « Amenez-moi le premier. » ronronna-t'il.

C'était un garçon aux cheveux blonds roux que Blaise ne connaissait pas et dont elle était presque certaine de ne jamais l'avoir vu à Poudlard. Il resta seul là où un Mangemort l'avait guidé en le prenant par l'épaule.

« Regarde mes yeux, » ordonna Voldemort d'une voix douce et velouteuse « et dis-moi, veux-tu me servir ? »

« O-oui, Seigneur. » L'accent suggérait que le garçon venait de Durmstrang, pensa Blaise.

« Comment ? Qu'es-tu prêt à payer pour me servir ? »

« Ri-rien, Seigneur. »

« Rien ? » Voldemort sourit comme un dément. Comme le garçon faisait un signe de la tête, il dit doucement "Doloris".

Blaise frissonna, pensant que les hurlements du garçon la hanteraient pour toujours. Comment pourrait-elle supporter cela encore et encore? Sans même prendre en compte le fait que ce serait celle qu'il ferait crier le plus longtemps. Rapelle toi ta vengeance. Rapelle toi Mère.

Le garçon gémit, se mit en boule sur le sol, et Voldemort mit encore deux long doigts sous le menton du garçon qui l'immobilisèrent à nouveau. Un petit moment passa, et les yeux de Voldemort semblèrent fouiller ceux, douloureux, du garçon. Puis il se redressa, pointa sa baguette sur la silhouette tremblante et dit Avada Kedavra.

« J'espère que le prochain sera digne d'estime. » dit-il simplement, poussant le corps sur le côté. Il fit signe à Nott de guider Blaise là où avait été l'autre garçon. Rappelle-toi Mère. Rappelle- toi la vengeance.

« Regarde mes yeux, » dit Voldemort.

Et maintenant oublie tout.

§*&o&*§

Snape faisait les cent pas dans son appartement, serrant les dents, tenant son avant-bras gauche plaqué contre son torse, l'agrippant régulièrement, comme si ça pouvait soulager la douleur. Une fois de plus, il se sentait inutile. Il n'avait pas été capable de dissuader Zabini de faire ce qu'il ne pouvait plus assumer. Il avait été incapable de persuader Dumbledore de convaincre la jeune fille; Bien qu'il ait vu l'éclat de rage dans les yeux de la Serpentarde, il avait vu qu'elle irait sans même quelqu'un pour la conseiller, et qu'elle pourrait même ne pas revenir de l'initiation.

Et maintenant il pouvait sentir à travers le lien d'esprit sa terreur, ce qui lui faisait penser à la sienne quand il avait été à sa place. Pourquoi est-ce que tout cela ne s'était-il pas terminé la veille de Noël? Pourquoi n'ai-je pas utilisé les golems pour l'écraser au lieu de les désactiver immédiatement? Un élancement de sa Marque le stoppa dans ses lamentations, et de colère, le Maître des Potions brisa la première fiole à portée de main. Puis il sentit les sentiments de Zabini enfler dans son esprit et troubler ses pensées à nouveau – il ferma les yeux et il l'encouragea gentiment à les laisser faire, repoussant son subconscient loin de la Legilimencie de Voldemort. La douleur qui viendrait quand il s'attaquerait à sa chair et l'urgence de protéger l'esprit de Zabini, envahirent Snape. Il insulta presque son esprit par ses pensées, ordonnant doucement et maintenant oublie tout.

§*&o&*§

« Me serviras-tu, Blaise Zabini ? »

« Avec mon coeur, mon âme et mon corps, mon Seigneur. » répondit Blaise, et mit toute sa volonté pour réussir le test par ses mots. Les sentiments étaient évidents dans le ton de sa voix, et la sincérité était ouvertement claire dans son esprit.

« Feras-tu comme ton père ? »

« Mieux, mon Seigneur. » souffla-t-elle, croyant en ses propres mots, scellant sa promesse.

« Et à propos de ta mère ? »

« Je n'ai pas eu la chance de la tuer moi-même. » répondit-elle selon sa ligne de bonne conduite, ajoutant facilement le venin dont elle avait besoin – il enflait abondamment dans son coeur, même si la cible n'était pas sa mère.

« Donne-moi ta vie maintenant, Blaise Zabini. » défia Voldemort.

« Volontier, mon Seigneur. » dit-elle par réflexe et elle sorti sa baguette, espérant qu'elle n'était pas allée contre un ordre. Pourtant, l'autre possibilité ne la dérangeait pas tant que ça dans l'état où elle était à ce moment-là. Elle haleta quand les doigts froids et morts de Celui-Qui-Ne-Doit-Pas-Etre-Nommé serrèrent sa main, pointant sa baguette vers elle.

Maintenant, c'est le test final. Redresse-toi, mais pas complètement.

Elle s'attendait à être la victime d'un Impardonnable, mais à la place, Voldemort pris son autre bras aussi bien que le gauche, et il l'offrit à Nagini, la paume vers le haut. Le gros serpent enfonça ses crochets dans le bras de Blaise.

La douleur était aveuglante, et elle n'entendit pas le sort lancé par Tom Jedusort. Puis elle sembla s'estomper seulement pour être remplacée par une douleur encore plus grande – Blaise sentait comme si son bras avait été coupé – puis ce fut terminé, un petit reste d'élancement comme un souvenir. Elle ouvrit les yeux – des larmes coulaient, et elle regarda la marque répugnante qui se trouvait maintenant sur sa chair sensible. Tu es entrée.

§*&o&*§

Draco boudait de manière appropriée dans la Salle Commune de Serpentard alors que Zabini, Crabbe, Goyle et Parkinson marmonnaient et frimaient à propos de leur initiation dans le cercle du Seigneur des Ténèbres. Draco n'avait pas pensé qu'il soit possible que Crabbe et Goyle puissent ensemble dire des phrases aussi longues que " C'était impressionnant " et " Regarde comme c'était cool ! " et autres. Zabini broyait du noir et regardait sous son nez de manière hautaine, refusant de dire autre chose que " C'était simplement ce qu'un vrai chef doit faire." Elle ne regardait pas Draco, et il ricana.

« C'est vraiment dommage que tu n'ais pas pût y aller, Draco. » roucoula Pansy, mais avec nettement moins de grâce dans la voix. Draco avait vraiment perdu un peu de son prestige quand son père avait été emprisonné.

« Dumbledore met son nez dans mes affaires, et je ne serai pas surpris que quelqu'un d'autre dans le corps enseignant le fasse aussi. C'est trop risqué d'avoir la marque. »

« Mais tu disais que tu prendrais tous les risques pour le Seigneur des Ténèbres ! »

« Et je le ferais. Mais je lui serais plus utile si je ne suis pas marqué et libre, plutôt que marqué et emprisonné. Il y a assez d'un Malfoy à Azkaban. » dit Draco d'une voix trainante. « Mais je ne m'attends pas à ce que tu comprennes la politique, Parkinson. Donc soit contente d'avoir été initiée et essaie de ne pas avoir un air de triomphe ; nous ne voulons pas que ta merveilleuse beauté soit expulsée et persécutée, n'est-ce pas ? » Draco eu un large sourire, montrant toutes ses dents blanches et brillantes comme un carnivore avant la bataille. Ses yeux brillèrent, et Pansy recula pour aller continuer son spectacle ailleurs. Draco se pencha en arrière, regardant Blaise. Elle était vraiment la seule qu'il respectait pour avoir pris la marque répugnante sur son avant-bras. Il se demanda s'il aurait un jour le cran de faire quelque chose qui demandait un minimum de courage. Draco se tourna lui-même en ridicule. Il doutait d'être aussi bien que ça.

Plus tard, le Directeur des Serpentards marcha vers la Salle Commune. Toutes les conversations moururent quand il entra, et la pièce déjà froide devint glacée. Les nouveaux Mangemorts, et ceux qui aspiraient à l'être, le regardèrent avec des yeux noirs. Le professeur Snape leur sourit d'un air sarcastique et sortit sa cape s'enroulant autour de lui dans un majestueux mouvement, la porte claquant bruyamment derrière lui. Parkinson rassembla Crabbe, Goyle et Blaise autour d'elle avec un sourire empoisonné et conspirateur. Elle proposa à Draco de venir, mais il roula des yeux et se pelotonnas encore plus dans le fauteuil où il était assis. Il n'avait pas envie de voir encore un autre Mark s'exhibant au sujet de la traîtrise de Rogue alors qu'il était exactement pareil.

§*&o&*§

C'était l'aube quand Harry sentit que ce serait un beau dimanche matin de début février. Le chant des oiseaux le réveilla comme toujours. Il bougea dans le lit et sentit immédiatement le poids de Sasha qui glissait, montant sur ses jambes par dessus les couvertures, rampant sur le lit puis s'enroulant chaudement autour de son poignet.

« Bonjour Sasha. » Harry sourit alors qu'il sentait le ruban froid s'installer à sa place habituelle. Sasha était devenue aussi proche de lui que l'était Hedwige, peut-être encore plus, à cause des choses que Sasha faisait encore, comme un semblant de vision, quand Harry en avait besoin. Il caressa la tête triangulaire, et senti la langue fourchue toucher légèrement le bout de ses doigts.

« Bonjour Harry » répondit le serpent. Harry ne voulait pas qu'elle l'appelle Maître. Il s'assit dans le lit et s'étira, puis se leva, tâtonna et s'habilla avec son jean et son pull, à la bonne taille, assez chauds et ajustés. Sirius lui avait acheté une garde-robe complète qui convenait à ses besoins, à la fois des vêtements sorciers et des vêtements moldus. Il sourit, pensant à Sirius et se demanda s'il essayait encore de nettoyer la vieille maison familiale qui était inhabitée depuis maintenant presque une décennie.

Harry mit ses robes d'école et prit sa cane, prêt à sortir de sa chambre pour aller s'exercer une heure ou deux avant que les étudiants ne se lèvent, quand il entendit le battement léger des ailes d'un hibou. Ensuite le bec de l'oiseau tapa à la fenêtre. Fronçant les sourcils, Harry s'approcha de la fenêtre et chercha le loquet à tâtons. Dès qu'il l'ouvrit, une chouette vola à l'intérieur.

« Hedwige ? » demanda-t'il, mais le hululement de la chouette n'était pas celui de Hedwige. Harry tendit sa main et sentit les serres de l'oiseau se poser dessus. Il caressa les plumes de la poitrine de la chouette et laissa sa main trainer le long de la patte, où ses doigts touchèrent finalement un papier. Il le prit et la chouette s'envola au loin avant qu'il ne puisse prendre un gâteau dans la poche de sa robe. Harry sortit sa baguette et la pointa sur le parchemin, dit la formule dont il avait besoin, puis posa ses doigts sur la surface pour lire.

Retrouve-moi chez Mimi Geignarde, s'il-te-plait.

Harry fronça à nouveau les sourcils, il n'y avait pas de signature. Il sentit le papier – l'encre était l'encre habituelle des étudiants, et il ne pouvait rien sentir de différent.

« Sasha, est-ce que le hibou venait de l'école ? » demanda-t'il en fourchelangue.

« Il était marron et crème. Probablement » répondit le serpent corail.

Harry décida de répondre à la convocation de la lettre, mais pas avant de prendre quelques précautions. Il tapota doucement autour de lui et sortit de la chambre. Il se dirigea facilement vers la chambre de l'autre préfet : Hermione Granger. Il murmura le mot de passe et entra. Il avança doucement vers le lit, et tapota doucement le coin des oreillers pour trouver Hermione. Sa main frôla son épaule et il la secoua gentiment.

« Hermione... Réveille-toi. »

Il sourit d'un air suffisant quand il entendit un léger sursaut et un déplacement.

« Harry, je ne suis pas habillée ! » dit une Hermione légèrement choquée et endormie, reculant à son contact.

« Tu devrais l'être ? » demanda-t'il sardoniquement, et gloussa face au silence embarrassé de son amie. Il se redressa et se retourna. Il était amusé, comme toujours, lorsqu'Hermione oubliait qu'il était aveugle. De plus, cela renforçait sa confiance en lui, parce que si elle oubliait ce fait, cela voulait dire qu'elle ne se le rappelait pas.

« Bien, qu'est-ce qui se passe ? » demanda-t'elle. Harry l'entendit remuer, elle était sûrement en train de s'habiller.

« J'ai reçu ça. Je pense que je ne devrais pas y aller seul, juste au cas où » Il tendit le mot dans sa direction approximative. Le mot lui fut enlevé des mains.

« Ça pourrait être un piège. On doit aller réveiller Ron ? »

« Et Seamus et Neville se réveilleront aussi. Tu sais combien Ron est discret quand il se réveille. Je ne pense pas que celui qui m'ait envoyé cela veuille que tout le monde le sache. "

« Très bien. Allons-y ensemble. Pourtant, j'espère que ça ne veut pas dire que je vais manquer mes révisons avant le petit-déjeuner » dit Hermione autoritairement. « Je suis habillée. »

§*&o&*§

Quand ils entrèrent dans les toilettes, seule Blaise était à l'intérieur. Ce n'était pas un piège.

« Je voulais te dire de venir seul, pas accompagné » dit brusquement Blaise quand elle vit Hermione.

« On peut lui faire confiance Blaise, et je ne savais pas que c'était toi. »

Harry l'entendit brusquement respirer. Hermione était silencieuse, étudiant probablement la Serpentarde.

« Je suppose que tu as raison. Tu ne peux pas avoir confiance en une lettre anonyme. » La voix de Blaise devint inaudible et elle fit les cent pas.

« En quoi peut-on t'aider ? » demanda Hermione, regardant suspicieusement le bandage sur l'avant-bras gauche de Blaise.

« Je n'ai pas besoin de ton aide. Retourne te coucher. » Répliqua Blaise. Hermione se vexa, mais Harry les coupa d'une voix calme et sérieuse.

« Hermione est là parce que je le lui ai demandé. Je pense que peut-être – j'ai- besoin de son aide, au moins. Dis-moi, est-ce que ça s'est bien passé ? »

« Si tu appelles ça bien . » marmonna Blaise.

« Qu'est-ce qui s'est passé ? » demanda Hermione.

« Dis-lui Blaise. Elle sait garder un secret. Elle sait à propos du professeur Snape, et même à propos de la lycanthropie du professeur Lupin quand personne n'était encore au courant. » L'encouragea Harry.

« Je suis une Mangemorte. » Dit Blaise sans prendre de gants, et tandis que Hermione sursautait elle sourit et s'avança pour expliquer comment elle était entrée au service de Voldemort dans le but d'espionner pour Dumbledore maintenant que la couverture de Snape avait sautée. Elle ajouta également ce qui la motivait, sous les encouragements d'Hermione. « Mais je pense que j'aurais besoin de plus d'aide maintenant. J'ai besoin d'apprendre des choses qui ne sont pas enseignées en cinquième année. »

« Qu'est-ce que tu veux dire ? » demanda Hermione, mais Blaise se tourna vers Harry.

« Harry Potter, tu es le meilleur en Défense Contre les Forces du Mal. Je t'ai vu au Tournoi des Trois Sorciers, et tu as fais face à Voldemort plus de fois que quiconque que je connaisse et tu es toujours vivant. J'ai besoin que tu sois mon professeur. »

« Moi ? » demanda Harry, déconcerté. « Pourquoi pas le Professeur Lupin qui est meilleur ? Ou le Professeur Snape, il m'a appris –»

« J'y ai pensé. Je ne peux pas demander au Professeur Snape plus que ce qu'il fait déjà – il m'apprend l'occlumencie et à garder un lien avec mon esprit et pour le moment j'apprends encore. Et tu as affronté Voldemort – je veux que tu me montre comment on se sent. »

« Tu ne peux pas savoir comment on se sent. Ce n'est pas quelque chose qui s'apprend. Tu ne peux pas savoir comment on se sent quand ta vie dépend de ce que tu feras l'instant suivant, si tu seras chanceux ou si ton but est bon, ou si tu as bien tout prévu. Tu ne peux pas feindre ça. » dit Harry, revivant ses émotions, complètement prêt à rejeter l'appel de Blaise. C'était aux adultes de faire ce genre de choses.

« J'ai vraiment eu une bonne idée, Potter. » dit sèchement Blaise, et Harry frissonna, se sentant soudainement un peu coupable. Tout compte fait, il n'était pas le seul qui devait supporter Voldemort. Il essaya une autre tactique.

« Le Tournoi des Trois Sorciers était – j'y voyais encore. Je suis aveugle maintenant. » dit-il plutôt méchamment, peut-être parce qu'il se poussait à dire un fait qui lui faisait encore profondément mal. Au fond, Harry souffrait de toujours tout tapoter autour de lui, d'utiliser les yeux d'un serpent, de se servir de sorts pour lire et écrire. Il se doutait qu'il le ferait toujours.

Blaise était silencieuse à propos de ça, mais assez curieuse. Hermione vint la soutenir.

« Elle a raison, Harry. Ce n'est pas la question de ta cécité ; tu l'as prouvé plusieurs fois, et pendant l'Attaque de Poudlard, tu as trouvé Voldemort sans rien voir du tout ! Ce qui s'est passée au dernier Noël se produira à nouveau et ça sera pire, et nous le savons tous. Cette fois les étudiants devront aussi se battre, et je veux être préparée aussi. Je t'aiderais, et tu m'apprendras aussi et peut-être Ron de-même. Nous devons savoir, et même plus. Voldemort ne s'attendra pas à ça. Tu es même plus qualifié pour nous aider maintenant que tu es aveugle, tu ne vois pas ? »

« Non, j'ai quelques problèmes pour voir, » dit Harry amèrement. « Hermione, j'ai assez de pain sur la planche comme ça ! Ne rends pas ça encore plus difficile ! » La voix de Harry s'intensifiait pour la première fois depuis septembre.

« Pense-y au moins, Harry Potter. » dit Blaise « Tu peux me répondre par hibou, mais seulement de bonne heure. Je vais considérer que tu rejettes mon appel seulement si tu ne réponds pas d'ici le week-end prochain. Mais pourrais-tu s'il-te-plait y réfléchir ? »

Harry était silencieux, mâchant l'intérieur de sa joue. Il ne pouvait pas prendre une décision maintenant et il ne pouvait pas refuser à Blaise – pas quand elle prenait autant de risques que l'avait fait le professeur Snape.

« J'y penserais. » admit-il à contre-coeur.

La jeune serpentard recula, mais s'arrêta à l'entrée des toilettes.

« Poudlard ne peut pas sauver tout le monde, Potter. Tu es une cible ; tout le monde l'est, vraiment, et je ne pourrais pas te prévenir comme je le fais avec le Professeur Snape. Donc penses-y vraiment. » dit-elle d'un air sévère, et elle partit.

À suivre

Chapitre 5

Cela faisait presque une semaine qu'Harry avait eu sa discussion avec Blaise et Hermione, et il n'avait toujours pas pris sa décision. Quand il en parla à Sirius, il l'avait frappé à l'épaule et lui avait dit d'avancer, puis s'était enfui en disant que c'était ses histoires.

Mais Harry n'était pas certain.

Qu'est-ce que je peux offrir que Rémus ne peut pas? C'est lui le putain de prof de DCFM, qu'on le laisse gagner sa putain de paye! Sirius avait semblé trop désireux d'enseigner à Harry en dehors de la salle de classe et avait laissé entendre que tous les professeurs de l'Ordre étaient d'accord. Harry n'avait pas parlé à Rémus de l'offre de Blaise. Il ne savait pas comment lui dire.

Il marchait à tâtons à travers le couloir principal après sa période d'étude où, contrairement à son habitude, il n'avait pas étudié pour les ASPICs, ruminant contre tout. Mais si Blaise part et meurt parce qu'elle ne savait pas quelque chose que j'aurais pu lui dire à propos de Voldemort ? Ce serait encore pire qu'avec Cédric. Au moins, dans le cas de Cédric, je ne savais pas qu'il s'agissait d'un piège. Mais de l'autre coté, il hésitait, faisant un pas en avant puis acceptant, juste comme s'il s'agissait d'une marche difficile hors de sa chambre et dans tout le château quand il apprenait comment faire face à sa cécité.

Peut-être que c'est tout cela; la peur de l'inconnu, et puis une fois que je l'aurai compris, cela passera…mais si je joue avec le feu et que je brûle quelqu'un d'autre ?

Peut-être que Snape ou Dumbledore l'aiderait plus que son parrain. Harry décida qu'il en parlerait au premier des deux qui serait disponible.

«Ici Harry !» la voix d'Hermione le guida au bon endroit sur le banc, il plia sa canne et s'assit. C'était bientôt l'heure du dîner et le brouhaha du Hall principal devenait de plus en plus fort.

«Hey Hermione. Est-ce que Ron est arrivé ?»

«Je suis juste à côté de toi» ricana Ron, empoignant l'épaule d'Harry.

«J'aurais dû m'en rendre compte avec l'odeur de transpiration due au Quidditch» Sourit tristement Harry.

«Tu sais que tu pourrais venir en faire avec nous» fit Ron, toujours déçu de la décision d'Harry de ne plus jouer au Quidditch.

« Ron, on en a fini avec ça. L'unique fois où j'ai joué après que je sois devenu aveugle était pour prouver une broutille. Pas pour me montrer en spectacle. En plus, Ginny fera un très bon attrapeur. » Souffla patiemment Harry.

«Mais nous jouons contre Serpentard la prochaine fois !»

«Ron ! Veux-tu bien le laisser tranquille» tonna la voix d'Hermione avec irritation. Harry sourit alors que le carillon annonçait que le repas était prêt et les professeurs prirent place sur la haute table.

§*&o&*§

Blaise Zabini s'assit entre Pansy et Goyle, supportant leur discussion à propos de tout- ou plutôt le blabla de Pansy et les borborygmes de Goyle. Assise, le dos droit, la face sombre et les yeux plein d'une colère qui la remplissait d'une furieuse envie de vivre, elle parla peu et mangea encore moins ; c'était le moment où cela se produirait. La table des Serpentards était presque totalement engloutie par l'adrénaline due à l'anticipation. Elle croisa les yeux de Draco et ils se moquèrent l'un de l'autre - des paroles affectueuses qui avaient remplacé les bavardages au sujet de leur dégoût mutuel ou de leur délirante attirance mutuelle.

La vérité était que Blaise aimait Draco - et lui faisait confiance. Cela faisait une semaine entière et son secret n'avait pas été découvert, et le plus important, rien dans le comportement de Draco n'indiquait ses véritables ambitions, tout comme le professeur Snape. Ses pensées retournèrent vers la raison de toute cette agitation. Elle pria Dieu qu'il l'ait prise au sérieux et qu'il ait mit des sorts de protection. Mais autre chose l'effrayait aussi. Si le maître des potions était préparé, peut-être la soupçonneraient-ils d'avoir trahis les nouveaux mangemorts ?

«Maintenant, c'est le moment, maintenant, c'est le moment.» murmurait Pansy avec anticipation, comme un enfant qui regarde un cadeau tant attendu devant elle. Blaise fit un signe de tête.

«Pourrais-tu arrêter de regarder comme si tu savais que quelque chose va se passer? J'ai dit que ce serait maintenant, et ce le sera, alors essaie de te contrôler !» claqua-t-elle à Pansy, et Draco sourit.

«Vraiment, Pansy» dit-il «On pourrait presque croire que V-le Seigneur des Ténèbres t'a initié parce qu'il avait besoin d'un fou du roi.» Pansy lui lança un regard noir, mais ne répondit pas.

Blaise réalisa, toutefois, qu'elle ne pouvait plus reculer. Elle devait le faire maintenant. Elle prit sa baguette dans son sac et fit en sorte que tous les Serpentards puissent la voir, mais pas les professeurs. Elle regarda la grande table où mangeait Severus Snape.

Leurs yeux se rencontrèrent. Il l'attendait, il était prêt. Il cligna des yeux une fois, comme pour lui donner son consentement, alors il détourna les yeux et posa une question à Madame Bibine. Blaise déglutit et murmura le sort qui, ressemblant à un petit courant d'air, voyagea vers Snape et l'engloutit pendant une seconde. Snape fronça les sourcils, comme s'il avait un soupçon et regarda autour de lui. Blaise cacha immédiatement sa baguette dans sa manche et Pansy lança un cri perçant de délice.

Toute la salle sursauta alors que Snape repoussait soudainement son siège, cognant le dos de la chaise et agrippant ses vêtements en agonie. Effectivement, bientôt sa peau se tendit et craquela et le sang se mit à gicler à travers la pièce. Madame Pomfresh accouru à ses côtés, Dumbledore se leva et pointa sa baguette sur le maître des potions et Snape tomba dans l'inconscience. Il fut rattrapé par Rémus et Madame Pomfresh avant même que les étudiants ne puissent crier. Blaise ignora les félicitations de ses camarades, horrifiée. Le sort avait agit comme il le devait. Snape s'était assis et lui avait donné la permission de le faire sans avoir mis une quelconque protection à ses vêtements. Elle ne savait pas comment se sentir. Elle se leva et couru.

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Ron et Hermione eurent beaucoup de difficulté à empêcher Harry de courir à toute vitesse vers l'infirmerie. Hermione assura au garçon aveugle que ce n'était pas le bon moment d'y aller alors que Pomfresh avait besoin d'espace pour traiter efficacement et rapidement Snape. Ron essaya de bégayer son soutien, mais il abandonna et se contenta de le retenir jusqu'à ce qu'Harry se soit calmé et ait repris sa respiration.

«Je me demande qui lui a fait ça.» fit Ron

«Un Serpentard sans doute» Hermione fronça les sourcils.

«Ne fait pas l'enfant. Blaise l'a fait, elle a parlé de quelque chose au sujet de l'avertir, il y a quelque temps, ne l'a-t-elle pas fait?» fit Harry avec une grimace qui fit frissonner ses deux compagnons. C'était une autre preuve que la guerre n'était pas nécessairement constituée de bataille.

«Mais pourquoi l'a-t-elle fait? Il lui enseigne et la protège, ils sont une équipe» s'exclama Hermione, horrifiée.

«Oui, et se sont deux Serpentards, Hermione; ils jouent au plus fin. Blaise avait besoin de prouver sa loyauté et Snape l'y a aidé.»

«Je suis si heureux de ne pas être à Serpentard» gémit Ron.

«J'ai besoin de prendre l'air» fit abruptement Harry et il partit vers les jardins. Alors qu'il tapait de sa canne autour de lui de manière irritée, il sentit l'essence d'un fantôme.

«S'il te plait» lui marmonna-t-il. La réponse lui indiqua qu'il s'agissait du baron sanglant. Harry le vit comme un signe du destin, pour ce qu'il avait décidé de faire. «Trouve Blaise Zabini seule, dit lui que je l'attendrais aux serres.»

§*&o&*§

Harry s'effondra contre la charpente d'acier de la serre et laissa simplement sa respiration devenir régulière. Sasha se montra et caressa la peau de son poignet.

«Il ssssavait sssse qu'il faisssait, Harry» Sasha essaya de consoler le garçon. Elle se sentait toujours fière lorsqu'Harry la laissait être ses yeux; mais d'habitude c'était pour voir des mauvaises choses. Sasha espérait pouvoir regarder quelque chose de plaisant pour lui, juste une fois.

«Il recherche les problèmes ! Encore ! Je ne sais pas ce qu'il essaie de prouver» siffla Harry à Sasha, en fourchelangue.

«Ne sois pas fâché contre lui» fit Sasha, s'enroulant et serrant la main d'Harry avant de se lover au creux de sa main, encore.

«Je ne suis pas fâché contre lui… pas plus que d'habitude.» marmonna Harry. Un bruit persistant dans le gazon le fit grogner et il dit : «Ron, Hermione, vous pouvez venir, votre absence de subtilité va me rendre fou !»

Ron souffla et se tourna vers Hermione.

«Je t'ai dit qu'il allait nous entendre !» lui dit-il. Hermione ne s'en occupa pas. Il suffisait qu'Harry soit d'assez bonne humeur pour vouloir d'eux autour.

«Pourquoi m'avez-vous suivi ?»

«Nous ne pensions pas que tu voulais de nous près de toi» fit précautionneusement Hermione.

«Alors vous n'aviez pas peur que je bondisse sur un Serpentard, hein ?» sourit Harry, avec un sourire démoniaque et ironique.

«Nous avions peur que tu ne les envois aux cieux» fit Ron, et Hermione lui donna un coup de coude dans les côtes. Harry gloussa, écoutant ses amis se disputer près de lui.

«Non, Sasha et le fait que Snape ait choisi de prendre le sort ont enlevé toute envie de meurtre pour l'instant.» sourit Harry.

«C'est bon à savoir» répondit une autre voix au commentaire, trahie par son émotion, il s'agissait sans aucun doute de Blaise. «Qu'est ce que tu voulais me dire ?»

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«Severus… Je sais que tu peux m'entendre.» fit gentiment Dumbledore à la forme inerte du maître des potions. Snape était recouvert de marques et de cloques qui s'estompaient graduellement. La rougeur de sa peau allait persister quelque temps. Dumbledore sentit son cœur se tordre en pensant à la guerre et au fossé que les différents points de vue faisaient aux gens.

«Alors…Pourquoi essayez-vous de le vérifier ?» la voix fatiguée de l'ancien mangemort flotta dans les airs.

«Parce que les vieux hommes aiment exposer l'évidence» fit Dumbledore avec un scintillant sourire rempli de chaleur. «Avez-vous vraiment prit le sortilège entièrement sans aucune sorte de protection ?»

«Si je l'avais fait… je ne me serais pas réveillé avant Pâque» Snape se déplaça avec difficulté dans le lit «alors pour faire court, j'ai prit une potion pour protéger mes fonctions vitales de la magie noire. Je ne savais pas quoi utiliser» il soupira et ferma les yeux une nouvelle fois.

«Ça ne se voit pas» dit Dumbledore, redressant les draps, absent.

«Allez, directeur. Je suis plus dur à tuer qu'il n'y paraît.» ricana Snape.

«Je sais Severus, je sais. Mais je me demande si tu ne te mets pas dans des situations dangereuses plus que ce qu'il le faudrait.»

«Personne ne sait combien il m'en faut, n'est-ce pas? Il fallait que Zabini soit acceptée dans son groupe.» fit Snape et il se retourna, indiquant que la discussion était terminée. Dumbledore soupira et le quitta sans un mot.

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Blaise regarda Harry avec un peu de mépris parce que d'un côté, elle se sentait comme si elle lui appartenait, mais ne pouvait pas l'attester ouvertement. Elle avait choisi cela, et elle ne pourrait pas l'oublier, mais ça ne la faisait pas se sentir… légèrement jalouse. Son chemin était maintenant plus sombre qu'elle ne s'y attendait. Harry était la lumière, rien d'autre.

«Tu m'as demandé de faire quelque chose il y a quelque temps.» fit Harry

«Oui» répondit-elle prudemment.

«Je suis d'accord. Bien sûr, nous allons devoir trouver un endroit où faire ces leçons sans que tes nouveaux… amis ne le réalisent.» fit Harry.

«Laissez-moi faire, je trouverai une place» fit Hermione et elle s'en alla.

«Dit Harry… est-ce que les leçons sont seulement ouvertes à Blaise?» demanda Ron.

«Tu peux venir Ron, si tu veux.» fit Harry dans un soupir comme s'il renonçait.

Il venait de faire une nouvelle fois un pas en dehors de sa chambre. Maintenant, Harry espérait simplement que le résultat serait aussi bon qu'il l'avait été lorsqu'il avait marché hors de sa chambre après avoir été aveugle pour la première fois de sa vie.

À suivre