Bonjour tout le monde ! Me voilà de retour après un mois d'avril à écrire une nouvelle histoire pour le Camp NaNoWriMo. Elle ne sera pas publiée avant le mois d'août au plus tôt, car je compte la terminer au cours du Camp de juillet (j'ai écris à peu près la moitié au cours du mois dernier). En attendant je profite de ce mon temps libre entre deux camps pour rattraper mon retard sur mes fics en cours de publication. Voici donc le chapitre 6, j'espère qu'il vous plaira. :)
/!\ Disclaimer : La série ne m'appartient pas et j'écris pour le plaisir. Je ne touche évidemment pas d'argent.
Sur ce, bonne lecture à vous !
Le procès arriva bien plus vite que Faith ne l'avait anticipé. En vérité, elle n'avait rien et tout anticipé à la fois. Une forme de déni, si elle était un peu honnête avec elle-même. Malgré les paroles encourageantes, Faith savait que le jugement ne serait pas en sa faveur à moins d'un véritable miracle. Du coup, une part d'elle avait fini par se résigner.
Elle en avait discuté un peu avec le psychiatre qu'elle rencontrait depuis quelques séances maintenant. Depuis sa dernière discussion avec Bosco, elle avait pris son courage à deux mains et franchi la porte de son cabinet. Est-ce qu'elle le regrettait ? Non. Ce n'était bien évidemment pas une partie de plaisir, mais elle devait reconnaître qu'elle commençait à se sentir plus légère. Moins tourmentée. Et puis elle ne faisait plus de cauchemars, et ça c'était quelque chose de non négligeable.
Le plus dur pour elle avait été d'accepter se montrer vulnérable devant un inconnu. Toutes ses barrières mentales de flics s'étaient dressées et elle avait eu du mal à s'en sortir. Mais l'homme avait été patient avec elle.
Faith s'était montrée sceptique au début, ne comprenant pas pourquoi le psychiatre avait besoin de connaître toute sa vie pour l'aider à surmonter ce qu'elle avait traversé cette année. Et quelques années plus tôt lorsqu'elle avait fini paralysée. Pour lui les deux événements étaient liés et résonnaient l'un avec l'autre. Pour en avoir un peu discuté avec Bosco, ce détail ne la surprenait pas plus que ça. Le cerveau avait l'art d'utiliser tout ce qui lui passait sous la main pour les torturer.
Elle aurait dû se sentir apaisée de tous ces entretiens, mais ce n'était en réalité pas si simple. Elle tournait en rond dans son appartement en attendant de pouvoir reprendre le travail, ses entretiens avec l'avocat de son divorce la frustraient au plus haut point, et ses enfants lui manquaient terriblement. Oui, c'était surtout cela qui la chagrinait. Ne pas pouvoir voir ses enfants. Tant que le jugement n'aurait pas été rendu, Fred refusait de la laisser les approcher. Elle avait bien essayé de supplier son avocat de faire quelque chose à ce sujet, mais celui de Fred avait fait blocage contre tout compromis. Et si elle tentait quelque chose pour aller à l'encontre de cela, elle risquait de saborder ses maigres chances d'obtenir un accord favorable concernant la garde des enfants lors du procès.
Alors elle attendait patiemment. Elle tournait comme un lion en cage, ou plutôt une lionne. Une lionne que l'on aurait séparé de ses petits.
A quelques jours du procès, Faith et Bosco se retrouvèrent pour déjeuner. Elle n'avait pas spécialement faim mais se força tout de même. Voulait-elle donner le change pour son partenaire quand bien même il n'était pas dupe, ou se raccrochait-elle à la routine pour en oublier l'angoisse qui lui nouait le ventre ? Elle-même ne le savait pas vraiment.
« Qu'est-ce qui va pas ? lui demanda-t-il.
- Rien, tout va bien, tenta-t-elle de nier.
- Faith…
- Le procès à la fin de la semaine et je suis terrifiée, confia-t-elle après un temps.
- Pourquoi tu m'as rien dit ? »
Faith haussa les épaules. Elle n'avait aucune réponse à lui apporter. Jusqu'à présent elle s'était persuadée que si elle n'y pensait pas alors peut-être que tout cela n'arriverait pas. C'était complètement stupide, et irréaliste surtout, mais voilà. C'était la seule façon qu'elle avait trouvée de gérer la situation.
« Tu veux que je sois là ?
- Pourquoi ?
- Pour te soutenir. »
La façon dont Bosco prononça ces quelques mots lui fit savoir qu'il avait été vexé par sa question alors que pour lui c'était une évidence. Pourtant il ne lui fit aucune remarque. Elle soupira.
« Je ne crois pas que ce soit une bonne idée, répondit-elle alors. Puis, devant l'expression déçue que son partenaire essayait de dissimuler, elle ajouta : Je ne veux pas donner à Fred davantage de raisons de s'en prendre à moi. Il serait bien trop content de te voir et d'en rajouter une couche. Et je ne suis déjà pas sûre de pouvoir récupérer mes enfants, alors... »
Bosco prit alors sa main sur la table et, quand Faith releva les yeux vers lui, l'expression de son visage était d'une telle douceur. Elle ne put retenir un soupir tremblant alors que ses épaules s'affaissèrent. La main de Bosco exerça une légère pression sur la sienne et elle lui offrit un maigre sourire en retour.
« T'es forte, Faith. Peu importe l'issue du procès, tu te relèveras et tu t'adapteras.
- Je ne peux pas vivre sans mes enfants…
- Je sais. Mais vous trouverez une solution si jamais c'était le cas. Il pourra pas t'interdire de les voir indéfiniment. »
Faith réprima l'envie de lui demander ce qu'il en savait, lui, de ce que son futur ex-mari avait le droit ou non de faire. Bosco essayait de l'aider, ce serait injuste de s'en prendre à lui juste pour extérioriser sa frustration.
« Je peux quand même te conduire au tribunal, si tu veux, proposa-t-il face à son silence.
- Bosco…
- C'est comme tu veux, je te force à rien. »
Elle hocha doucement la tête, reconnaissante, mais déclina sa proposition. Pour la même raison qu'elle refusait sa présence à ses côtés, si Fred apercevait la Mustang bleue de son partenaire elle risquait d'entendre parler du pays.
« Tiens-moi au courant dans tous les cas, d'accord ?
- D'accord, répondit-elle. Est-ce que je peux te demander un service ?
- Ouais, vas-y.
- Est-ce que tu pourrais transmettre ça à Swersky de ma part ? lui demanda-t-elle en sortant une enveloppe de son sac avant de lui tendre.
- Qu'est-ce que c'est ?
- Un courrier de mon psy.
- Tu vas pouvoir reprendre ?
- Ça va dépendre de la hiérarchie, mais normalement oui.
- C'est génial !
- Oui.
- T'as pas l'air spécialement emballée, nota-t-il cependant.
- C'est juste… tant que le divorce ne sera pas prononcé j'aurais dû mal à penser à autre chose, je crois.
- Ouais, c'est normal. »
Ils restèrent à discuter un moment, puis Bosco redéposa Faith chez elle avant d'aller travailler. Elle avait hâte de pouvoir retrouver la routine des patrouilles à ses côtés. Elle espérait d'ailleurs qu'elle pourrait reprendre sa place maintenant que Bosco avait un nouveau partenaire. Il faudrait qu'elle voie ça avec Swersky au moment de parler des modalités de son retour, et au pire elle négocierait. Après tout, 55-David c'était eux deux sinon personne.
ooo
Comme elle l'avait imaginé l'audience au tribunal fut une catastrophe, et pire encore. Loin d'un combat équitable, cela avait été une humiliation publique. Tour à tour, Fred et son avocat s'étaient donnés en spectacle pour la descendre en flèche.
A les écouter, elle était la pire personne sur cette planète. Elle qui voulait jouer les dures à cumuler les rôles de mère, d'épouse et de flic, elle semblait n'être bonne à rien de tout cela. Elle mettait en danger tout le monde à force de s'entêter, et reportait le blâme sur tout le monde autour d'elle sauf elle-même.
Même si Faith ne pouvait décemment pas nier un fond de vérité à chacun des propos – après tout on le lui avait fait suffisamment de reproches par le passés – c'était comme si tous les efforts qu'elle avait mis pour arranger les choses n'avaient servis à rien. Ne comptaient pas. Et c'était sans doute ça le plus difficile à digérer : que l'on ne prenne pas en considération sa volonté de bien faire en dépit des difficultés. Est-ce que cela n'avait vraiment pas de poids dans la balance ? S'était-elle réellement démenée pour rien ?
Faith encaissa chacune des attaques sans broncher, tête basse. Elle ne voulait pas accorder à la partie adverse le plaisir de la voir se briser peu à peu.
Quand vint son tour de parler, elle se leva prudemment de sa chaise et concentra toute son attention vers le juge en face d'elle. Si elle regardait Fred, ou son amante derrière lui, elle risquait de perdre contrôle de ses émotions.
Elle réfuta les accusations infondées de Fred, notamment concernant sa supposée liaison avec Bosco, et souligna la sienne, plutôt. Après tout, c'était la raison principale qui les avait conduits ici en premier lieu, alors pourquoi est-ce que cela devrait être passé sous silence ? Elle reconnut en toute honnêteté n'avoir pas toujours été à la hauteur. Mais n'était-ce pas ça qui la rendait humaine et imparfaite, au même titre que toutes les personnes présentes dans la pièce ? Elle avait fait des erreurs, elle s'était entêtée parfois à tort, mais en fin de compte elle avait fait de son mieux. Elle s'était débrouillée à hauteur de ses capacités, elle avait tenu la barque à flot même dans la tempête.
Malgré tous ses efforts, sa voix trembla quand elle évoqua ses enfants. Et quand elle se rabaissa au niveau de Fred en évoquant son alcoolisme et l'épisode de l'accident de voiture, la culpabilité lui laissa un goût amer au fond de la gorge. Mais après tout pourquoi devrait-elle s'en préoccuper ? Le juge se moquait de savoir quels coups bas ils se faisaient l'un l'autre, tout ce qu'il regarderait seraient les faits. Et les faits étaient là. Dans toutes les fois où Fred avait mis leur famille en danger, que ce soit directement comme avec l'accident de voiture alors qu'il allait récupérer les enfants à l'école, ou indirectement lorsqu'il mettait Faith en mauvaise posture financièrement en transformant toutes leurs économies en dettes.
Alors oui, elle était fatiguée de devoir supporter la charge mentale à elle seule et elle avait souvent fait figure de méchant parent contrairement à Fred. Mais elle avait endossé les responsabilités et tout fait pour garantir à leur enfant de bonnes conditions de vies. Devait-elle s'excuser d'avoir mené toutes ces batailles de front ? D'avoir montré à ses enfants ce que c'était d'assumer ses responsabilités et qu'il n'y avait pas besoin de faire un choix entre un métier que l'on aime et une vie de famille. Si seulement Fred y avait mis un peu du sien, lui aussi. Où était passé l'équipe de choc qu'ils formaient à l'époque, quand Emily était née. Leur situation financière n'était pas la plus stable qu'ils avaient eu, mais ils s'en étaient très bien sortis malgré tout.
Mais quelque part en cours de route, ils s'étaient perdus de vue. Ce constat lui serra le cœur et elle baissa la tête. Puis, malgré elle, elle tourna la tête et croisa le regard de Fred. Ce dernier avait perdu de sa superbe et une lueur triste voilait son regard. Maigre réconfort aux yeux de Faith.
Après son témoignage, Faith se laissa retomber sur sa chaise et laissa son avocat prendre la relève pour aborder tout un tas de détails juridiques. Elle était comme épuisée d'avoir tant parlé. Peut-être était-ce juste parce que garder le contrôle d'elle-même lui avait demandé un effort terrible.
Heureusement qu'Emily et Charlie n'étaient pas là aujourd'hui. Fred les avait-il envoyés à l'école tout en sachant qu'il serait au tribunal ? Ou les avait-il envoyés chez ses parents exceptionnellement ? Bon sang que ses enfants lui manquaient ! Elle donnerait n'importe quoi juste pour pouvoir les prendre dans ses bras et les serrer fort.
Emily l'appelait de temps en temps le soir après l'école, profitant que son père ne soit pas dans les parages, et elles parlaient jusqu'à ce qu'elle récupère Charlie. C'était toujours mieux que rien, évidemment, mais devoir lui dire au revoir avant de raccrocher lui déchirait littéralement le cœur. Surtout quand Emily lui demandait pourquoi elles ne pouvaient pas se voir, même en cachette. A plusieurs reprises Faith avait été tentée d'accepter, mais les mises en garde de son avocat l'en dissuadaient à chaque fois.
Les échangent entre les avocats et le juge parurent une éternité et elle avait du mal à suivre. Faith avait du mal à se concentrer sur quoi que ce soit. Trop de termes juridiques. Elle y était pourtant habituée du fait de son métier – ce n'était pas la première fois qu'elle se retrouvait au tribunal pour témoigner – mais aujourd'hui son cerveau émotionnel avait pris le pas sur tout le reste et elle n'était plus qu'une femme et une mère anxieuse à l'idée de perdre la garde de ses enfants.
Lorsque toutes les modalités pratiques du divorce furent abordées, tout le monde se leva pour entendre la décision du juge. Pour tout ce qui concernant la procédure du divorce en elle-même, aucune surprise puisque Fred et elle étaient d'accord. Pour tous les détails auxiliaires, ce fut plus long. Tout fut de nouveau abordé point par point : la maison, les finances, la voiture, les meubles achetés en commun, et enfin les enfants.
« La séance est levée, annonça le juge avant de faire claquer son marteau. »
Le bruit fit sursauter Faith. Autour d'elle le monde commençait à s'agiter et elle se laissa retomber sur sa chaise. Abattue. Il n'y avait pas d'autres mots pour décrire son état d'esprit.
Fred avait gagné. Il lui prenait ses enfants. Il lui arrachait la chair de sa chair avec une jouissance toute particulière. De l'autre côté de la salle d'audience, son ex-mari se pavanait aux côtés de son imbécile d'avocat et de son amante. Si un jour elle avait su qu'elle se ferait poignarder dans le dos par son premier amour et son amie d'enfance.
La première fois qu'elle était tombée nez à nez avec elle, Faith n'avait pas voulu y croire. Elle avait cru à un mauvais concours de circonstances, puis à une mauvaise blague. Ce jour-là elle s'était rendue dans le nouvel appartement de Fred, celui qu'il partageait avec sa compagne et dont il n'avait pas rechigné à lui donner l'adresse, pour déposer chez lui un sac avec des affaires qu'Emily avait laissé chez elle et dont elle avait besoin absolument.
C'était alors Holly qui lui avait ouvert la porte.
Flashback
« Faith ?
- Holly ? avait fait Faith avec un rire nerveux. Qu'est-ce que tu fais ici ?
- Je vis ici, avait-elle répondu comme si c'était une évidence. »
Faith avait froncé les sourcils, confuse. Puis Fred était apparu à la porte, lui avait pris le sac des mains et était reparti sans un mot. Pas un remerciement, pas une excuse, pas une explication.
« Je... je comprends pas… avait-elle alors bégayé.
- Allons Faith, t'es plus maligne que ça. T'as pas besoin de moi pour faire 2+2, si ? »
Holly avait alors paru presque agacée alors que Faith recevait l'information avait autant de brutalité qu'un coup de poing dans l'estomac.
« Pourquoi… ? avait-elle murmuré dans un souffle alors que des larmes piquantes lui montaient aux yeux. Pourquoi toi… ?
- C'est la vie, ma pauvre chérie.
- Mais je…
- Allons, reprends-toi, y'a pas mort d'homme, d'accord ?
- Comment t'as pu me faire ça ?
- Ecoute, je ne l'ai jamais obligé à te quitter pour moi. C'est sa décision, pas la mienne. »
Holly avait haussé les épaules et l'avait rapidement congédiée. Certaines personnes avaient une vie, paraît-il. La porte avait claqué au nez de Faith qui était restée plantée là alors que tout son monde s'écroulait une nouvelle fois sous ses pieds.
Fin du flashback
Holly étreignait à présent son ex-mari en célébration de leur victoire. Faith avait envie d'hurler. Son amie d'enfance lui avait tout pris. Elle lui avait volé le premier et seul homme qu'elle avait vraiment aimé, et à présent lui volait ses enfants. Où était la justice dans ce monde ?
« Je suis désolé, déclara son avocat avec une neutralité déconcertant.
- Vous pouvez, répondit Faith entre ses dents. »
Elle monopolisa toute sa colère et la transforma en énergie suffisante pour se lever et quitter le tribunal, sans le moindre égard pour les gens qu'elle bousculait au passage. Si elle restait une minute de plus dans cette salle d'audience, elle risquait de faire quelque chose qu'elle regretterait amèrement.
Faith erra sans but dans les rues de New York pendant un long moment.
Rapidement ses pensées dérivèrent vers les contrés hostiles de son esprit. Elle se mit à ressasser toute sa vie passée aux côtés de Fred. Tellement de choses… Maintenant elle s'en rendait compte, il y avait tant de choses qu'elle avait loupé alors que c'était là, juste sous son nez. Comment avait-elle pu être aussi aveugle ?
Une part d'elle-même savait pertinemment qu'elle avait volontairement ignoré ces choses-là. Les accepter ça aurait été admettre qu'il y avait un problème de fond et que tous les efforts qu'elle faisait à l'époque ne servait à rien. Et pour elle qui se battait sans relâche pour donner une chance à son mariage, c'était tout simplement inacceptable.
Elle avait voulu à tout prix préserver ce qu'il restait de son mariage, pour le bien des enfants mais pas seulement, mais au final c'était elle qui avait fini par en payer le prix fort.
Fred avait été toute sa vie, littéralement. Elle avait grandi et était devenue femme puis mère avec lui. Même si leur couple avait eu ses hauts et ses bas, si les tensions avaient mis à l'épreuve sa tolérance et sa patience, elle l'avait aimé jusqu'au bout. Et si elle était complètement honnête avec elle-même, elle l'aimait toujours malgré elle, même s'il lui avait brisé le cœur.
Aujourd'hui l'idée de devoir refaire sa vie la terrifiait. Mais après tout le devait-elle ? Faith avait toujours été une femme indépendante et ça, avec ou sans compagnon, ça ne changerait pas. Elle se raccrochait en tout cas à cette conviction, ignorant la petite voix dans sa tête qui lui rappelait que ses parents n'allaient pas se cacher d'avoir une opinion là-dessus.
Depuis la crise cardiaque de Fred tout avait semblé s'arranger. Du moins ça avait été le cas jusqu'à ce qu'elle se fasse tirer dessus en service et se retrouve paralysée pendant des mois.
A partir de là tout était parti en vrille, littéralement. Fred avait déjà évoqué plusieurs fois par le passé la possibilité qu'elle puisse quitter son poste dans la police et retourne plutôt à quelque chose de moins dangereux, comme dans la sécurité par exemple. Il s'inquiétait pour elle et elle ne lui en avait jamais tenu rigueur puisqu'il n'insistait pas jamais vraiment, acceptant sa volonté de continuer. Mais après cet incident la position de Fred s'était réaffirmé et plusieurs fois il lui avait donné l'impression d'un ultimatum.
Faith n'avait jamais cédé. Son poste dans le NYPD lui offrait la stabilité dont leur foyer avait besoin, mais surtout elle se sentait utile et à sa place. Elle se sentait libre. Ses collègues hommes et femmes la respectaient pour ce qu'elle était, et ne cherchaient pas à la rabaisser constamment comme son propre mari avait tendance à le faire. C'était sans doute aussi pour cela qu'elle n'avait jamais courbé l'échine sur ce sujet quand elle l'avait fait tant de fois pour d'autres choses.
Peu à peu les tensions s'étaient multipliées, en nombre et ne force. Fred s'était montré de moins en moins patient et de plus en plus distant. A l'époque elle n'avait rien soupçonné, même quand son mari avait semblé plus calme et moins sur son dos. Elle avait alors supposé qu'il avait fini par se faire une raison et qu'il avait mis de l'eau dans son vain comme elle, pour le bien de leur mariage et de leurs enfants. Quelle naïveté…
Quand Fred lui avait avoué avoir une liaison dans son dos depuis un moment, elle avait été dévastée. Mais, même quand elle avait découvert l'identité de son amante, pas une seule fois elle n'avait cherché à savoir depuis combien de temps durait leur histoire. Elle ne voulait pas le savoir. Elle n'avait pas envie de découvrir depuis combien de temps son mari avait cessé de l'aimer, ni depuis combien de temps elle se démenait toute seule pour rien. Elle savait de toute façon que la réponse lui ferait du mal dans tous les cas, peu importe que leur relation dure depuis trois mois ou cinq ans.
Faith repensa alors à toutes ces fois où elle avait menacé Fred de le mettre à la porte et de le quitter. Toutes ces fois où elle avait courbé l'échine pour plaire à tout le monde – lui, ses propres parents, les autres – et où elle essayait à tout prix d'être parfaite. Elle se rendait compte à présent tous les drames qu'elle aurait pu s'éviter si seulement elle s'était montrée plus ferme. Mais ce qui était fait, était fait, pas vrai ? Se torturer ainsi l'esprit ne changerait rien à sa situation.
« Faith ? l'interpella une voix familière qui la tira de ses pensées. »
Elle n'avait pas réalisé que ses pas l'avait conduit tout droit jusqu'au commissariat. Elle alla à la rencontre de Sully qui la regardait avec un air perplexe, prêt à monter en voiture avec Monroe.
« Salut, fit-elle avec un sourire. »
- Qu'est-ce que tu fais là ?
- Bosco est déjà parti ?
- Non, il est encore à l'intérieur. Tout va bien ?
- Il faut juste que je lui parle une minute.
- Il devrait plus tarder.
- D'accord. »
Sully ouvrit la portière de 55-Charlie, mais l'interpella une nouvelle fois avant de monter en voiture.
« Eh, Faith ?
- Hmm ?
- Passe nous voir chez Haggerty's un de ces soirs, d'accord ? Ça nous ferait plaisir de te revoir en attendant ton retour.
- J'y penserai. »
Sully la regarda un instant, toujours aussi perplexe, puis hocha la tête.
« Prend soin de toi, d'accord ? lui lança-t-il avant de lui faire un signe de la main.
- Soyez prudent, là-dehors, ne put-elle s'empêcher de dire. »
Sully lui adressa un sourire amusé et referma sa portière. Il fit une marche arrière pour se dégarer puis fit crier la sirène une fois pour lui dire au revoir. Faith le regarda partir un léger sourire aux lèvres. Elle aussi avait hâte de reprendre le travail. Il ne lui restait plus longtemps à tenir. Elle en voyait enfin le bout.
« Faith ? fit la voix de Bosco derrière elle.
- Hey, répondit-elle en lui faisant face.
- Attends-moi dans la voiture, ordonna-t-il à Finney avant de s'approcher d'elle. Qu'est-ce qui se passe ? »
La question lui fit perdre son sourire et elle baissa la tête. Bosco la saisit par le bras et l'emmena à l'écart de l'entrée du commissariat, loin des allers-venues et des oreilles indiscrètes.
« Il a gagné, lui révéla-t-elle avant qu'il n'ait eu le temps de reposer sa question.
- De quoi tu parles ? demanda Bosco, qui était à mille lieues de penser au procès, l'esprit déjà en mode boulot.
- Fred. Il a obtenu la garde.
- Bon sang… grogna-t-il en se passant une main dans ses cheveux courts. Merde, Faith, je suis désolé.
- Moi aussi… »
Elle baissa de nouveau la tête et il l'attira dans ses bras.
« Je suis vraiment désolé, Faith… »
La peine de Bosco était sincère. Il savait à quel point cette nouvelle était terrible pour elle, peu importe à quel point elle s'y était attendue et préparée. Elle se détacha de lui et baissa de nouveau la tête. Elle faisait de son mieux pour garder la face et elle n'était pas certaine d'y arriver si elle le regardait droit dans les yeux.
« Le juge ne peut pas forcer Emily à rester chez son père si elle n'en a pas envie, donc ce sera à elle faire son choix, lui expliqua-t-elle. Mais pour Charlie… »
Le juge leur avait cependant laissé la liberté de décider des jours de visites auxquels Faith aurait tout de même droit. Il n'y avait plus qu'à espérer que Fred se montrerait moins égoïste que pendant le procès. Elle avait besoin de pouvoir voir son petit garçon. Elle refusait d'accepter ne pas le voir grandir.
« Maintenant que c'est officiel ils vont venir vider l'appartement.
- Qu'est-ce que tu vas faire ?
- Comment ça, qu'est-ce que je vais faire ? Ce n'est pas comme si j'avais le choix.
- Tu veux que je sois là ?
- Non, répondit-elle sans hésitation. Puis, avec un sourire d'excuse, elle se justifia : Si c'est le dernier moment où je dois voir mes enfants, je ne veux pas créer de conflit inutile. Et tu connais Fred…
- Je comprends, ouais.
- Mais merci.
- Ça doit se faire quand ?
- Je ne sais pas encore. J'avoue que je ne suis pas restée après le verdict…
- T'as rien à te reprocher, lui assura Bosco en lui faisant relever la tête doucement. »
Faith sourit tristement. Bien évidemment qu'elle n'avait rien à se reprocher, sinon peut-être de ne pas s'être battue avec autant de chien que Fred l'avait fait. Mais ce n'était pas vraiment ça qui la taraudait le plus.
« Qu'est-ce que tu me dis pas ? fit Bosco qui avait perçu le trouble sur son visage.
- Holly était là.
- Holly ? »
Faith réalisa alors qu'elle ne lui avait rien dit à ce propos. Elle avait gardé ce détail pour elle, se laissant ronger de l'intérieur jusqu'à maintenant.
« La femme pour qui il m'a quittée.
- Tu la connais ?
- Oui…
- C'est pas vrai, s'indigna Bosco. De toutes les femmes de cette ville il a fallu qu'il choisisse quelqu'un que tu connais ? Mais quel enfoiré !
- Et pas n'importe laquelle…
- Comment ça ? »
Faith voulut lui répondre mais les mots ne vinrent pas. A la place son regard se brouilla de larmes. Elle secoua la tête et détourna le regard avant de s'essuyer les joues.
« Attends une minute ! s'exclama soudain Bosco. Holly… Tu veux dire TA Holly ?
- Bingo, parvint-elle à murmurer.
- On parle bien de ton amie depuis je sais pas combien d'années ? »
Faith hocha la tête pour confirmer. Sur le visage de Bosco s'affrontaient l'incrédulité et la colère. Lui non plus n'arrivait pas à y croire, apparemment.
« Tu devrais y aller, déclara-t-elle soudain, changeant le sujet de la conversation. »
Au loin, le coéquipier de Bosco était ressorti de la voiture et attendait, impatient, en regardant dans leur direction. Bosco soupira en voyant cela puis se reconcentra sur elle.
« Okay, mais je passe te voir ce soir.
- Bosco…
- C'était pas une question. »
Faith ne prit même pas la peine de se battre avec lui. Elle était fatiguée des affrontements. S'il voulait perdre son temps avec elle, c'était son problème.
ooo
Faith était endormie quand Bosco frappa à la porte ce soir-là. Elle ouvrit les yeux, déstabilisée de se retrouver dans le noir. Un coup d'œil au réveil et elle prit conscience qu'elle avait dormi plus longtemps que prévu. Elle s'était allongée en début d'après-midi, laissant les sanglots s'échapper librement avec l'espoir de s'en trouver apaisée, et avait fini par s'assoupir, épuisée d'avoir tant pleurer.
Quand on frappa de nouveau à la porte, Faith se redressa péniblement et se leva du lit, se dirigeant à l'aveugle dans l'appartement plongé dans le noir. Elle ouvrit la porte et tomba nez à nez avec Bosco. Ce dernier la regarda avec un air curieux. La lumière du palier était encore un peu trop forte sur ces yeux aussi se frotta-t-elle le visage d'une main dans l'intention de se réveiller un peu plus.
« Je t'ai réveillé ?
- Oui.
- Désolé.
- Ça ne fait rien, entre. »
Elle ouvrit la porte un peu plus grand et s'écarta pour le laisser passer. Avant de refermer derrière eux, elle appuya sur l'interrupteur pour éclairer jusqu'au salon. Faith soupira longuement et se passa une main dans les cheveux en rejoignant Bosco dans la pièce principal.
« Je te sers quelque chose ?
- Prends le temps de te réveiller, déclara-t-il doucement, je vais nous faire du café. »
Elle ne chercha même pas à protester et le laissa aller s'affairer dans la cuisine. Elle en profita pour remettre un peu d'ordre dans l'appartement. La table du salon ainsi que la table basse croulaient sous la paperasse et les tasses de café vide. Seulement à cet instant elle prit conscience du laisser-aller dans lequel elle était tombée ces dernières semaines. Une parfaite illustration de ce à quoi ressemblait sa vie, si elle était honnête.
Une fois tous les papiers rassemblés en une pile à peu près propre sur un coin de table, elle ramassa toutes les tasses et retrouva Bosco dans la cuisine. Elle ignora le regard qu'il lui porta lorsqu'elle déposa son chargement au fond de l'évier, puis elle s'adossa au plan de travail derrière lui. Bosco se tourna et s'appuya de la même façon pour lui faire face en attendant que le café soit prêt. Ils restèrent un moment silencieux, et elle n'osa pas le regarder.
« Comment tu te sens ? finit-il par lui demander avec douceur, et elle releva la tête.
- Misérable, avoua-t-elle dans un soupir. »
Bosco se contenta de hocher la tête en silence. Qu'aurait-il pu dire, de toute façon ? Et puis elle ne voulait pas qu'il la prenne en pitié. Elle avait assez donné ces derniers temps. Pas de sa part, évidemment, mais de tous les gens qu'elle côtoyait, et particulièrement son avocat.
« Tu l'as découvert comment ? »
La question n'avait pas besoin d'être plus détaillée pour qu'elle sache à quoi son partenaire faisait référence. Pouvait-elle d'ailleurs toujours le considérer comme son partenaire dans ce contexte ? Faith chassa cette drôle de pensée de son esprit en secouant doucement la tête.
« Il y a quelques temps je suis allée porter des affaires pour les enfants à Fred, lui raconta-t-elle. C'est Holly qui m'a ouvert la porte.
- Tu parles d'un choc…
- En tout cas pour moi, oui. En revanche, elle, ça n'avait pas l'air de la déranger plus que ça. »
Faith haussa les épaules en se remémorant la réaction qu'avait eu Holly ce jour-là. Bien sûr elle n'était pas plus indifférente aujourd'hui, simplement la fatigue et la résignation semblaient avoir pris le dessus. Ce n'était peut-être pas plus mal, finalement.
« Je crois… commença Faith, avant de s'interrompre et se mordre l'intérieur de la joue. Je crois que ce qui me fait le plus mal dans tout ça, c'est de voir que tout semble normal pour eux. Comme si ça ne dérangeait personne qu'elle ait pris ma place du jour au lendemain. Enfin c'est une façon de parler, mais-
- C'est pas juste pour toi, approuva Bosco sans lui laisser le temps de finir.
- Le pire dans tout ça, continua-t-elle, c'est qu'une part de moi n'arrive pas à en vouloir à Holly, tu sais ? Elle n'a pas tout à fait tort : c'est Fred qui a pris la décision de divorcer et de me prendre les enfants.
- Moi qui croyais que Fred ne pourrait plus faire pire, il arrive encore à se surpasser.
- Oui…
- Mais même si c'est vrai que Holly n'a pas forcé la main de Fred, ça veut pas pour autant dire qu'elle a rien à se reprocher. Elle était censée être ton amie, non ? Je croyais que les femmes couchaient jamais avec les maris ou les ex de leurs amies ? »
Faith haussa de nouveau les épaules sans répondre. Elle s'approcha de Bosco et servit le café dans deux tasses avant de lui en tendre une. Elle prit l'autre dans ses mains et s'adossa contre le meuble à ses côtés. Leurs épaules se touchaient.
« J'ai l'impression que ma vie n'a plus le moindre sens, confia-t-elle au bout d'un moment en brisant le silence qui s'était installé entre eux.
- T'as traversé pas mal de choses ces derniers temps, lui rappela Bosco, ça fait beaucoup. C'est normal d'être un peu paumée.
- Je sais que j'existais au-delà de mon mariage et de ma vie de famille, mais… (Elle fit une pause, comme hésitante à l'idée mettre des mots sur ce qu'elle ressentait.) J'ai l'impression de n'être plus que l'ombre de moi-même maintenant qu'ils m'ont tout pris.
- C'est pas le cas, répondit Bosco d'un ton ferme. »
Elle baissa la tête. Elle aussi aurait voulu en être aussi convaincue que son meilleur ami.
« Donne-toi du temps, insista-t-il. Tu vas retomber sur tes pieds et retrouver ta vie comme avant, sans Fred et ses conneries.
- Pourquoi tout le monde n'arrête pas de me dire ça ?
- De quoi ?
- Que j'ai besoin de temps ! Je n'ai pas besoin de temps ! s'emporta-t-elle, avant de soupirer de frustration. Depuis que je suis sortie du coma, c'est ce que tout le monde ne cesse de me répéter constamment. Mais la vérité c'est que j'ai beau laisse du temps, rien ne semble s'arranger. Bien au contraire. »
Bosco resta silencieux un moment. Ce silence donna à Faith l'envie de hurler. Elle ferma les yeux et respira profondément. Ça ne serait pas juste de s'en prendre à lui juste parce qu'elle vivait mal sa situation. D'autant plus qu'il était le seul à avoir été présent pour elle depuis le début.
Elle posa la tasse sur le plan de travail dans son dos puis la tête sur son épaule.
« Est-ce que je peux faire quelque chose pour toi ?
- J'aimerais que ce soit aussi simple, Bos'. »
Bosco posa à son tour sa tasse, la forçant à se redresser, et alla jeter un coup d'œil dans son frigo et ses placard sous son regard intrigué. Il alluma le four et commença à sortir des ingrédients qu'il rassembla sur le plan de travail sans se préoccuper d'elle. Elle croisa ses bras sur sa poitrine et le regarda faire.
Il y avait quelque chose de plaisant à voir Bosco dans une situation si domestique. Ce n'était pas la première fois qu'il restait dîner chez elle, ni la première fois qu'ils cuisinaient ensemble, mais cette fois-ci avait quelque chose de différent. Faith se mit alors à sourire discrètement, caché derrière sa main alors qu'elle se mordillait le bout du pouce
« Je suppose que t'as pas mangé, donc je vais nous faire une pizza, se justifia Bosco quand il surprit son sourire.
- D'accord.
- Quoi ?
- Rien.
- Pourquoi tu souris comme ça ?
- Pour rien, répondit-elle, luttant pour ne pas sourire davantage encore. Je vais mettre la table en attendant. »
Elle lui tourna le dos et attrapa le nécessaire dans les placards pour aller mettre le couvert sur la table du salon. Elle songea soudain au fait que Bosco était sans doute en train de mettre sa vie entre parenthèse pour elle. A force de l'assommer avec ses problèmes elle en avait oublié qu'il avait peut-être lui aussi une vie de couple à côté. Cela faisait longtemps qu'elle ne l'avait pas entendu évoquer de conquêtes, mais cela ne voulait pas pour autant dire qu'il ne voyait personne. Il faudrait qu'elle lui touche un mot pendant le repas. Car, pour autant que ça lui faisait plaisir de l'avoir ici à ses côtés, c'était également très égoïste de sa part.
« A quoi tu penses ? demanda Bosco dans son dos et elle sursauta. Désolé, je voulais pas te faire peur.
- Ça ne fait rien, répondit-elle rapidement. »
Elle ne s'était pas rendu compte qu'elle s'était perdue dans ses pensées. Elle se releva de la chaise sur laquelle elle se trouvait, ne se rappelant pas s'y être assise pour commencer, et reprit sa tâche là où elle l'avait laissé.
« La pizza est au four, on pourra manger d'ici vingt minutes, annonça-t-il.
- D'accord.
- Tu es sûre que ça va ? insista-t-il, soucieux.
- Je pensais juste… commença-t-elle avant de s'interrompre, cherchant la meilleure façon d'ordonner ses propos. Je ne veux pas que tu te sentes obligé de veiller sur moi comme tu le fais au détriment de ta propre vie, Bosco.
- Ce n'est pas le cas, répondit-il avec un instant, les sourcils froncés par la perplexité. Pourquoi tu penses une telle chose ?
- Je me disais juste que peut-être tu aurais préféré être avec quelqu'un d'autre que moi.
- Une femme, tu veux dire ? crut-il comprendre, et Faith haussa les épaules, le regard fuyant. Faith je ne vois personne en ce moment. Et de toute façon, tu passeras toujours avant n'importe qui. »
Faith était touchée par ses paroles mais ne pouvait s'empêcher de se sentir coupable malgré tout.
« Je suis sérieux, Faith, insista Bosco.
- D'accord. »
Après tout, songea-t-elle finalement, c'était son choix. Pas vrai ? Elle n'allait tout de même pas le chasser et repousser toutes ses tentatives d'être présent à ses côtés juste par peur de l'empêcher de vivre sa vie alors qu'elle avait manifestement besoin de lui à ses côtés.
Pendant le repas, Faith mentionna à Bosco ce que Sully lui avait dit un peu plus tôt dans l'après-midi, à propos du fait que ce serait bien qu'elle aille les rejoindre un de ces soirs. La conversation dériva ensuite naturellement autour de leur boulot, et Bosco lui raconta ce qu'était devenu la 55e ces derniers mois où elle n'avait pas été là. Il lui parla de son nouveau partenaire, le fils du capitaine Finney et en profita pour se plaindre de son absence. Ça lui manquait de patrouiller avec elle. Ce commentaire la fit sourire et elle lui confia qu'il lui manquait aussi. Le boulot en général lui manquait aussi, et elle avait hâte de reprendre.
Cette discussion pourtant très banale lui fit un bien fou. Elle considéra même avec sérieux l'invitation de Sully. Revoir ses collègues ne lui ferait certainement pas de mal, bien au contraire.
Faith confia alors à Bosco ses craintes concernant son retour au boulot. Elle lui parla un peu de ses séances avec son psy qui lui avaient permis de véritablement sortir la tête hors de l'eau après tout ça, et Bosco parut satisfait de l'entendre. En réponse à ses angoisses, notamment celles de ne pas être capable de se retrouver dans des situations de tension extrême comme la fusillade, il lui proposa alors de retourner au stand de tir tous les deux. Ce serait comme une répétition avant son test obligatoire de requalification. Elle accepta. Beaucoup de choses avaient changé depuis son dernier passage au stand. Elle pouvait le faire.
Alors ? =)
