Burning like hell

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Chapitre 6

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Zuko n'avait pas besoin de se retourner pour savoir que Katara ne dormait pas. Lui non plus d'ailleurs. C'était un problème. Ils avaient besoin de repos, et pour une fois, qu'ils avaient l'occasion de dormir dans un lit, aucun des deux n'arrivaient à trouver le sommeil. Il la sentit bouger à cote de lui et prendre un peu plus de couverture.

Il la laissa faire. Cela ne le dérangeait pas plus que ça. À vrai dire, il avait même trop chaud. Ironie du comble pour un maitre du feu.

Il fit mine de faire le vide dans son esprit, histoire de méditer, car autant occuper son temps efficacement, mais entre les ronflements d'Allana qu'il entendait depuis l'autre chambre, ou les mouvements de Katara qui essayait de trouver la posture la mieux possible, Zuko laissa au bout de dix secondes totalement tombé.

Désespéré, il finit par se retourner et constata avec surprise que Katara avait les yeux grands ouverts et qu'elle le regardait.

Face à face, aucun des deux n'osait bouger, ou même respirer. Pire encore, voir les joues de Katara prendre une couleur vermeille, le rendit soudainement très nerveux. Pourquoi rougissait-elle ? Bon ok, d'accord, ils dormaient cote à cote, mais ça leur été déjà arrivé de dormir plus ou moins près l'un de l'autre à même le sol ! Est-ce que le contexte du lit, rendait les choses différentes ? Ou bien, est-ce que les choses entre eux étaient maintenant différentes ?

Ugh, trop de prise de tête.

« Tu..tu n'arrives pas à dormir ? » lui chuchota Katara.

Il croisa ses yeux bleus dont l'obscurité les rendaient aussi sombre que les profondeurs des abysses. Agni, il aurait donné n'importe quoi pour plonger dans ces eaux abyssales, Zuko se tourna de manière, à être allongé sur le dos, et préféra regarder le plafond. C'était moins...tentant.

Et dire qu'il avait fantasmé sur le fait qu'ils partagent un lit pendant des semaines...

« Non, » finit-il par dire au bout d'un moment.

« C'est bête, hein, » poursuit-elle sur un ton plus léger « pour une fois qu'on a un lit. »

Il esquissa un sourire. Elle pensait comme lui.

« Grave, » approuva t-il tout en se frottant les yeux avec les paumes de ses mains, « en plus on a une longue route à faire demain, Allana a dit qu'Alesia se trouve à six heures de marche. »

Il sentit Katara gesticuler à coté de lui, et devina qu'elle s'était mise dans la même position que lui.

« Ca va être interminable, » soupira t-elle « je suis désolée. »

« Pourquoi tu t'excuses ? C'est pas toi qui as inventé la distance entre cette maison et Alesia. »

« Parce que si je n'étais pas tombée, tu n'aurais pas sauté, et on aurait pas été dans cette situation, » expliqua Katara, et elle bougea de nouveau pour finalement se retrouver allongée sur le coté de manière à mieux pouvoir le regarder « donc c'est de ma faute. »

« Mmh, » fit Zuko tout en tournant légèrement la tête vers elle « d'un autre coté on aurait jamais du partir avec cette tempête, donc c'est la faute de... »

« Sokka, » dirent-ils en même temps, avant de rire légèrement.

Il essayait de se dire de ne pas s'habituer à la douceur avec laquelle elle lui parlait. Il avait compris qu'elle pouvait très facilement se rétracter, mais, c'était tellement agréable lorsqu'elle n'avait pas envie de le tuer.

« Tu sais, hum, » fit-elle tout en s'humectant les lèvres.

Zuko avait comme la sensation qu'elle marchait sur des œufs avec lui, qu'elle cherchait ses mots, comme si elle ne savait pas comment faire pour l'aborder. Cela le rassurait un peu, au moins il n'était pas le seul à galérer.

« Tu es le premier homme, enfin la première personne, que je connaisse, qui, hum, » elle entortilla l'une de ses mèches de cheveux autour de son index « qui se soucie de moi quand j'ai mes régles. »

Il tourna lentement la tête vers elle, et l'observa avec attention, jouer avec sa mèche de cheveux. Il essayait de ne pas trop se concentrer sur le fait qu'elle était en sous-vêtements. Après tout il l'avait déjà vu avec très peu de vêtements quand ils se baignaient tous au lac. Mais putain c'était une torture. Elle était tellement belle.

« Oh, de rien, » fit-il en détournant le regard et en croisant ses bras derrières sa tête.

« Sokka trouve ça répugnant, et Aang fait comme si ça n'existe pas, du coup, je dois avouer que c'est pas toujours évident d'avoir l'air d'être forte et de supporter d'avoir les ovaires en feu. »

« Tu devrais leur en parler, » dit-il d'une voix douce « ils comprendraient. »

Il l'entendit soupirer, et il s'humecta les lèvres. Ok, Zuko, concentre toi. Il ne fallait pas qu'il l'imagine soupirer pour autre chose que de l'agacement, sinon une partie de lui allait être beaucoup trop réveillé pour cette nuit, et il avait vraiment envie d'éviter ça.

« Mmmh, j'ai essayé une fois, » grommela t-elle « ils ont été si gênés que je n'ai pas insisté. »

« C'est bête, » fit Zuko en fronçant les sourcils.

Ceci dit, Aang était moine, il ne devait pas être forcément au courant de comment évoluer le corps d'une femme, et Sokka était un brin machiste sur les bords, donc ça ne l'étonnait pas qu'il n'ait pas envie de parler de ça.

« Dans la nation du feu, les hommes et les femmes n'ont aucun problème à parler de ce genre de sujet, c'est normal pour nous. »

« La nation du feu, hein ? » souligna t-elle.

Zuko roula des yeux, mais esquissa tout de même un sourire en coin.

« Certes on a nos défauts...»

« Oui, comme le fait que vous voulez conquérir le monde, » rajouta Katara « et que vous décimez des peuples entiers par la même occasion. »

Il fronça les sourcils. Il n'appréciait pas particulièrement être englobé dans le vous accusateur de Katara, mais il ne pouvait pas réellement la contredire, il avait fait intégralement fait partie de ce vous avant qu'il ne se décide enfin à les rejoindre. Il avait fait des choses terribles...qui, il le savait, n'étaient pas pardonnables et ne le serait jamais.

« Comme je l'ai dit, on a nos défauts, » se défendit Zuko « mais j'sais pas, j'ai l'impression qu'on est plus libre dans notre façon de communiquer entre les hommes et les femmes. »

Il se permet de la regarder un peu plus longuement, et il le regretta aussitôt. De la façon dont elle était allongée, Katara lui montrait sans le vouloir, bien trop la naissance et la forme de sa poitrine, et il détourna le regard les joues en feu.

« Vous parlez de sexe ? »

Zuko écarquilla les yeux. Il tourna la tête vers elle, mais celle-ci détourna aussitôt le regard.

« Je..je demandais juste parce...parce que c'est pas quelque chose dont on ne parle pas dans ma tribu, c'est très...tabou. »

« Ah bon ? »

Katara cessa de jouer avec sa mèche de cheveux et soupira, encore une fois. « Oui, les femmes doivent rester pure jusqu'au mariage, s'occuper de la maison, des enfants, et les hommes doivent chasser, combattre. »

« Oh, je vois, » fit Zuko « les femmes peuvent être soldats chez nous, et hum, il arrive même que ça soit les hommes qui restent à la maison pour s'occuper des enfants. »

« Vraiment ? » dit-elle d'un air profondément étonnée.

Zuko hocha la tête. « Les maitresses du feu, sont les plus indomptables, les plus redoutables de tous les soldats réunis, d'ailleurs t'as vu ma sœur, je n'invente rien. »

Katara réajusta son oreiller pour être un peu plus confortable et Zuko s'allongea sur le coté, pour lui faire face.

« Et pour répondre à ta question, oui, on parle de sexe, » souffla t-il sans la quitter des yeux « c'est d'ailleurs primordiale. »

« Pourquoi ? »

Oh qu'on le tue, là maintenant, sur le champs.

« Parce que comment veux tu qu'on puisse faire plaisir à l'autre si on n'en parle pas ? »

Katara ouvrit imperceptiblement les yeux et rougit de nouveau. Zuko eut l'irrésistible envie de passer ses doigts sur ses joues toutes rouges, et dans ses cheveux, et sur sa nuque.

« D'ailleurs, les femmes n'ont pas à attendre jusqu'au mariage, elles..euh..elles peuvent le faire quand elles le veulent. »

Katara ouvrit la bouche comme pour dire quelque chose mais la referma aussitôt. Il la vit esquisser un petit sourire en coin, et il brula de curiosité. Qu'avait-elle bien voulu lui dire ? Qu'est-ce qui la faisait sourire comme ça ? Elle se passa rêveusement l'index sur les lèvres avant de finalement lui dire : « Je n'arrive pas à croire que je vais dire ça mais, finalement, la nation du feu a des bons cotés. »

Zuko ria doucement. Évidement que son peuple avait des points positifs, si on oubliait quasiment tout le reste.

« J'aurai du être marié depuis deux ans, » fit Katara d'un air pensif « s'il n'y avait pas eu la guerre, je serai mariée à l'heure actuelle, et j'aurai certainement des enfants. »

Oh. Zuko savait qu'elle avait dix-huit ans, ce qui veut dire qu'elle aurait été marié à l'âge de seize ans ? C'était tellement jeune.

« Et je n'aurai certainement pas développer ma maitrise de l'eau au combat, ni même à la guérison, » poursuit-elle morose « ma vie aurait été si différente. »

Il resta silencieux alors qu'elle semblait perdu dans ses pensées.

« Si il n'y avait pas eu la guerre, ma mère aurait été en vie, » finit-elle sur une note amère.

« La mienne aussi, » souffla t-il.

Elle parut se reconnecter à la réalité et bougea doucement, comme pour se rapprocher encore un peu plus de lui. Ce qui provoqua chez Zuko, une certaine..euphorie au niveau de son cœur.

« Et j'aurai été sans doute marié aussi, » poursuit-il.

A Mai, pensa t-il fortement. Il la compara à Katara, et se demanda comment il avait pu croire un seul instant que ce qu'il ressentait pour Mai était de la passion ? Il avait aimé Mai, ils avaient été heureux plus ou moins ensemble, mais jamais, jamais il ne l'avait désiré aussi ardemment qu'il avait désiré Katara. Peut être parce que Mai l'avait toujours aimé et qu'il savait que Katara ne l'aimerait jamais ? Peut être parce qu'elle était l'eau et lui le feu et que c'était très mal vu d'y associer les deux ? Peut être que c'était juste le fait que ça soit impossible qui renforce son attraction pour elle ? Oui sans doute. C'était probablement à cause de ça.

« Du coup, on a comme eu de la chance dans notre malheurs, » observa Katara.

« Y'a de ça, ouais, » approuva t-il.

Elle était si proche, qu'il pouvait ressentir son souffle contre ses lèvres. D'ailleurs, il laissa s'attarder son regard sur sa bouche. Il n'avait qu'à faire un tout petit mouvement et il l'embrasserait comme ça, sans plus d'effort. Puis il remonta ses yeux vers les siens, et ce qu'il vit le statufia. Elle avait regardé ses lèvres à lui, pendant un quart de seconde, et malgré le fait qu'elle ait quasi aussitôt levé les yeux vers les siens, Zuko espéra.

Il espéra qu'elle eut l'idée, l'envie, de l'embrasser. Il espéra qu'elle le considère plus que comme l'ennemi qui les avait pourchassé depuis des années et qui appartenait à cette nation qu'elle exécrait tant.

« Euh, on devrait dormir, » fit soudainement Katara en se tournant sur le dos, l'empêchant ainsi de contempler ses lèvres plus longtemps.

Il s'éclaircit la gorge. « Ouais, c'est vrai. »

Ni l'un ni l'autre ne ferma l'œil de la nuit.

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Coucou !

J'espère que ce chapitre vous a plu :D !

N'hésitez pas à me laisser votre avis x) je suis trop curieuse !

R.A.R :

Alexia : Oh merci beaucoup pour ta review, je suis contente que ça te plaise ! Bien sur qu'il y aura une suite x) ! J'ai l'intention de leur faire vivre 1000 aventures et dramas à ces deux là !