Chapitre 11 : épilogue

Elle n'avait pas pu quitter les gradins tout de suite mais ça n'avait aucune importance : elle ne pourrait pas voir Lexa dans les vestiaires tant que les filles se changeaient. Donc elle avait encore le temps de croiser la brune avant le départ de l'équipe.

Dès qu'elle le put, elle sortit du bâtiment et rentra dans le lycée -seule la porte du couloir donnant accès aux vestiaires était ouverte- pour attendre son amie et la féliciter. Au bout d'une vingtaine de minutes d'attente, elle entendit les nageuses rire et parler fort alors que la porte s'ouvrait. Quelques filles sortirent en même temps mais Clarke préféra attendre qu'elles soient toutes sorties ou que, au moins elles soient en tenue décente afin qu'elle puisse parler à Lexa. Cinq minutes plus tard, la plupart des filles restantes sortirent à leur tour. Clarke se décidé à entrer : il ne devait plus y avoir de filles autre que Lexa.

- Allez Lexa, on passait quand même du bon temps ensemble, dit une voix doucereuse que Clarke reconnut aussitôt alors qu'une ligne de casiers la cachait encore de Lexa.

Le sourire qu'elle avait sur son visage disparut d'un coup et elle serra le poing, s'arrêtant pour écouter leur conversation.

Lexa se moqua de Costia mais ne répondit pas.

- Je comprends que tu puisses penser qu'une relation sérieuse n'est plus possible entre nous mais on pourrait juste trainer ensemble de temps en temps et coucher ensemble une ou deux fois par semaine, proposa Costia.

Clarke fut choquée par l'audace de la fille et une colère froide germa en elle aussi vite que la moutarde lui montait au nez. Elle commençait vraiment à en avoir marre que Costia ne prenne pas les refus de Lexa au sérieux et qu'elle continue de l'importuner alors que Lexa en avait terminé avec ses sentiments pour la fille. Elle contourna les casiers et se tint face à Costia, le regard noir, alors que Lexa finissait de lacer ses baskets.

- Clarke ? Se redressa la brune.

La brune paraissait soulagée par son apparition mais Clarke était surtout concentrée sur Costia qui sembla énervée donc elle ne regarda pas Lexa.

- Je peux savoir ce que tu fiches ici Griffin ? Demanda Costia en croisant les bras. J'avais une conversation privée avec Lexa.

- J'ai entendu, dit simplement Clarke, sentant la colère bouillonner au fond d'elle.

- Eh bien, tu n'aurais pas dû, rétorqua-t-elle sèchement. Alors si tu voulais bien dégager...

- Pour te laisser à nouveau proposer des relations sexuelles occasionnelles à ma petite-amie ? Va te faire foutre Costia, lui dit froidement Clarke.

Sous la colère, il y avait aussi un peu de gêne causée par le mensonge qu'elle venait d'inventer mais elle ne laissa pas ce sentiment l'ébranler.

Costia eut un mouvement de recul face à la brusquerie des paroles de Clarke avant qu'elle ne fronce les sourcils.

- N'importe quoi ! Se moqua-t-elle. Si vous sortiez vraiment ensemble, je serais au courant, ajouta-t-elle, pas convaincue.

- En fait, c'est très récent, intervint Lexa en se levant et en prenant la main de Clarke.

Sa colère fut soudainement mise en sourdine, remplacée par la joie, alors que la main chaude de Lexa serrait la sienne.

- Je lui ai demandé de sortir avec moi hier soir. Clarke était d'ailleurs mon porte-bonheur pendant la compétition.

Costia renifla.

- Ca ne durera pas longtemps de toute façon, les dénigra-t-elle en haussant les épaules. Quand tu en auras marre de Griffin, ma proposition tiendra toujours, ajouta-t-elle à l'intention de Lexa avant de quitter les vestiaires.

- Elle mériterais une bonne baffe, dit Clarke, furieuse.

Lexa, elle, regardait la blonde avec un sourire en coin.

- Alors comme ça, je suis ta petite-amie ?

L'objet de sa colère étant hors de son champ de vision, Clarke se dégonfla et gémit d'embarras.

- Je suis vraiment désolée ! S'exclama-t-elle avec une moue embêtée. Costia va raconter ce mensonge à tout le monde et je sais à quel point tu détestes les mensonges, souffla Clarke en s'asseyant sur le banc.

- Ce n'est pas un si gros mensonge, relativisa Lexa en s'asseyant à côté.

- Lundi, tout le monde verra bien qu'on n'est pas ensemble et Costia va revenir à la charge, insista Clarke qui ne comprenait pas que Lexa prenne la situation autant à la légère.

- Et comment sauraient-ils que c'est un mensonge, hm ?

Clarke ne comprenait plus rien. Lexa plaisantait-elle ?

- Parce que... Balbutia-t-elle. Ils vont bien voir que … qu'on n'est pas...

Elle finit un signe entre elles d'eux pour signifier "ensemble".

- Si tu me demande d'être ta petite amie aujourd'hui, le seul mensonge sera le jour finalement, répondit Lexa, fière de sa logique.

Clarke eut la sensation que son cerveau se déconnectait de la réalité : Lexa venait-elle de sous-entendre que... ? Elle sentit ensuite les mains chaudes de Lexa prendre son visage en coupe et rencontra son regard amusé.

- Clarke, concentre-toi, lui dit-elle en souriant. Qu'est-ce que tu dois me demander ?

Le cœur de Clarke gonfla de joie, comprenant que ses sentiments lui étaient rendus et, n'arrivant pas à gérer l'intensité de cette émotion, elle fit la seule chose qu'elle avait envie de faire depuis des lustres et la seule dont son cerveau était capable à cet instant : elle captura les lèvres de Lexa dans un baiser passionné.

Elle plaça une de ses mains derrière la nuque de la brune et l'autre sur le banc pour se stabiliser –si elle ne le faisait pas, elle tomberait en avant. Lexa répondit à son baiser une seconde plus tard, un fois la surprise passée, et elle sentit qu'elle souriait. Changeant l'angle du baiser, elle en profita pour respirer puis pencha la tête de l'autre côté, caressant le nez de Lexa avec le sien avant de quémander l'entrée de sa bouche avec sa langue.

La nageuse ouvrit la bouche et leurs langues commencèrent un ballet endiablé, les forçant à changer l'angle du baiser à chaque seconde. Clarke ne savait plus qui de Lexa ou elle contrôlait le baiser : son cerveau ayant été changé en bouillie, elle n'était plus capable de penser clairement. Puis, au bout d'un moment qui lui sembla aussi long qu'irrémédiablement court, Lexa calma leur ardeur en reculant son visage et picorant chastement les lèvres de Clarke. La blonde finit par poser son front sur l'épaule de Lexa, essayant de ralentir sa respiration, le sourire aux lèvres.

- Je crois que tu avais quelque chose à me demander, rappela Lexa quelques secondes plus tard.

Clarke se mit à rire en se redressant et embrassa chastement la brune, ne pouvant s'empêcher de gouter à nouveau à ses lèvres au passage.

- Lexa Woods, commença-t-elle avec le plus grand sérieux, est-ce que tu veux bien me faire l'honneur de devenir ma petite-amie ?

- Je pensais avoir déjà accepté hier, répondit-elle, faussement pensive, en tapotant son menton de son index.

Clarke frappa l'épaule de Lexa, plus amusée qu'ennuyée par sa réponse.

- Aïe ! S'exclama-t-elle même si ça ne faisait pas mal en se frottant l'épaule.

- Arrête, je n'ai pas tapé si fort que ça, dit Clarke en roulant des yeux. Allez, réponds ! Insista-t-elle en se mordant la lèvre inférieure d'excitation.

Lexa lui prit la main et répondit avec autant de sérieux que Clarke quand elle lui avait posé la question :

- Clarke Griffin, j'accepte avec grand plaisir de devenir ta petite-amie.

Le sourire de Clarke fut plus grand, si c'était même encore possible, et elle prit les deux mains de Lexa pour l'aider à se lever et la tira vers la sortie des vestiaires.

- Mais où tu m'emmènes ? Demanda Lexa en riant. Je dois aller fêter la victoire avec l'équipe ! Lui rappella-t-elle.

Mais Clarke ne ralentit pas, se contentant de secouer la tête et de lui répondre :

- On a assez perdu de temps comme ça ! Tu verras ton équipe plus tard ; pour l'instant, tu fêtes ça avec moi !

Lexa ne trouva aucun argument pour arrêter Clarke et elle n'avait, de toute façon, aucune envie d'en trouver.


FIN !

J'espère que ça vous a plu !