Note de l'auteur : J'ai commencé la saison 3 de BNHA ! Je peux donc reprendre l'écriture des chapitres. Pour info, j'ai du stock jusqu'au 11ème ! Ce qui me laisse grandement le temps d'écrire la suite. Les grands moments seront repris, la piscine, le camp d'entraînement et tout ce qui servira au développement de mon personnage et à sa relation avec le garçon explosif et colérique. Le reste, je me laisse le droit de modifier à ma guise !

Pairing : Katsuki.B x OC.

Rating : T

Disclaimer : L'univers de BNHA ne m'appartient pas, seuls mes personnages et mon histoire sont miens. Ô grand désespoir.

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Revenge lurks in the sky

Chapitre V :

Sport and score-settling

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«Misoga, c'est quoi cet accoutrement ?» retentit la voix grave de leur professeur principal alors qu'elle se tenait à l'écart du groupe d'étudiants. La plupart se connaissaient et s'appréciaient déjà, même pour le blond à l'aura haineuse qui avait à ses côtés un garçon aux cheveux rouges et à l'air amical. Drôle de mélange, se fit-elle la réflexion en croisant le regard sombre d'Eraser Head.

Elle avait fait de son mieux en enfilant le survêtement d'Ochaco, se concentrant sur la gentillesse de la jeune fille alors qu'elle revêtait un t-shirt rose pâle, une veste un peu plus neutre mais avec des liserés roses fuchsia et bien évidemment, un legging trop court, noir, qui arborait des fleurs de cerisier brodées sur le côté de sa jambe gauche. Le tout était assez discrets mais n'était évidemment pas aux couleurs du lycée. Sans parler de son malaise quand elle s'était rendue compte qu'une bonne partie de sa prothèse était apparente. À part lorsqu'elle était retenue dans l'infirmerie, privée de cette dernière, elle ne l'avait jamais affichée en plein public et le faire devant des gens qui ne lui voulaient pas du bien n'était pas la meilleure façon de la détendre.

«Je n'avais pas mon survêtement, professeur,» répondit-elle sobrement, sachant qu'il comprendrait où elle voulait en venir. Ce n'était pas avec autant d'affaires qu'elles pouvaient tenir dans un sac à main, qu'elle réussirait à perdre son uniforme. Il lui rendit une expression ennuyée avant de lui indiquer qu'elle aurait deux tours de terrain en plus. Soulagée, Kagame hocha la tête.

«Bon, faites-moi six tours de terrain, huit pour Misoga. Sans utilisation de vos alters. Ensuite, vous me rejoindrez pour la suite du cours.»

Tous se mirent en mouvement et la brune suivit le groupe, hésitante à les dépasser pour ne pas être trop en retard ensuite. Si elle voulait rattraper ses deux tours de terrain en plus, elle n'avait pas vraiment le choix. Aussi mit-elle de côté son appréhension en voyant que le premier était Bakugo, talonné par Tenya qui, même sans l'utilisation de son alter, allait à un très bon rythme. Soupirant, elle accéléra petit à petit la cadence, évitant souplement les différents élèves qui se dressaient sur son chemin et ce, jusqu'à arriver en tête de troupe.

Quand il se tourna vers elle après avoir aperçu du coin de l'œil sa présence, Katsuki grogna quelque chose qu'elle ne comprit pas et Kagame eut seulement le temps de s'écarter avant qu'une explosion ne touche l'endroit où elle se tenait quelques secondes auparavant.

«Tu as interdiction d'utiliser ton alter, Bakugo !» fit la voix indignée de Iida derrière eux, en bon délégué.

«Vas te faire foutre, le binoclard !» lui répondit-il, rageur avant de chercher Kagame du regard. Lorsqu'il la retrouva à quelques mètres devant lui, il vit rouge. «TOI DÉGAGE DE LÀ AVANT QUE JE NE T'EXPLOSE !»

Cette dernière lâcha quelques noms d'oiseaux pour le blond avant d'accélérer, bientôt talonnée par ce dernier qui l'avait pris en chasse. Leur simple échauffement se transforma alors en sprint et elle évita une nouvelle fois une explosion dans un geste colérique, se demandant ce que pouvait bien faire leur professeur pour ne pas réagir.

Ce n'était pas sa prothèse qui allait l'empêcher de courir aussi voir plus vite que l'enragé et la brune retint un élan de pleine fureur, se contentant de ne pas réagir aux provocations du blond. Sauf quand ce dernier arriva subitement à son niveau et lui envoya une explosion qu'elle ne put écarter et qui la propulsa injustement hors de la piste. Fulminante, elle ignora la douleur de son genoux gauche qu'elle s'était écorché et s'apprêtait à riposter quand une main se tendit face à elle, la coupant dans son élan. Elle releva son visage teinté d'une expression de surprise face à Ochaco et accepta son aide en époussetant son legging.

Cependant, quand elle baissa ses yeux sur ses genoux et qu'elle vit que là où elle était blessée, un trou s'étendait, elle grimaça.

«Je suis dé-...» commença-t-elle avant que la jeune fille ne la coupe

«Ne t'en fais pas, ce n'est pas de ta faute. Tout le monde a vu que c'est Katsuki qui t'a fait tomber,» lui fit-elle un sourire alors qu'elles se remettaient à courir, Kagame reprenant plus lentement pour éviter de tirer sur sa blessure. C'était injuste car elle redoutait qu'en cas de réplique, Aizawa la renvoie du lycée. Les autres n'avaient pas ce genre de problèmes, visiblement. «Et puis,» ajouta la brune. «... entre nous, ce legging faisait un peu petite fille.»

La jeune femme se tourna vers sa camarade, surprise de la voir engager la conversation aussi naturellement. Avec un sourire crispé mais sincère, elle hocha la tête sans répondre.

Finalement, Ochaco l'abandonna à ses deux derniers tours et l'amputée en profita pour réfléchir, accélérant sa course maintenant qu'elle avait la piste pour elle. L'effort qu'elle produisit la contraint cependant à absorber un peu de l'électricité ambiante -faisant attention à ne pas toucher à celle que contenait le garçon aux cheveux jaunes- qu'elle dirigea vers son cœur, lui redonnant une impulsion nécessaire avant de commencer le second exercice. Lorsqu'elle rejoignit leur groupe, elle se positionna non loin de la brune qui elle-même se tenait aux côtés du vert. Un moyen comme un autre de ne pas se sentir trop à l'écart, d'autant que Katsuki se positionnait presque toujours à l'exact opposé de leur petit groupe d'amis.

En croisant son regard, elle sentit sa mâchoire se contracter furieusement. Ses yeux rouges étaient comme injectés de sang tandis qu'il la lorgnait avec haine. La suite promettait et Kagame enfonça ses poings serrés dans les poches de sa veste, oubliant qu'elle était encore en période d'essai. La voix blasée du professeur Aizawa la détourna cependant de ses pensées et leur groupe fit face à ce qui ressemblait à un plateau tournant. Deux estrades se trouvaient à chaque extrémité et l'homme tenait dans sa main une petite télécommande avec seulement deux boutons et un levier.

«Vous allez vous affronter par deux sur cette plaque tournante. Il y a cependant des règles à respecter. Rester plus de cinq secondes dans les airs ou hors de la plateforme vous fait automatiquement échouer face à votre adversaire. Le but étant de le mettre en échec malgré les conditions de combat, tous les coups sont permis dans la limite du raisonnable. La fin sera signifiée par un abandon, une immobilisation ou une erreur,» indiqua le professeur alors que le malaise s'insinuait chez la jeune femme qui voyait tous les groupes se former. Cependant, Aizawa les rappela rapidement à l'ordre. «J'ai déjà confectionné les groupes en fonction de vos derniers entraînements, alors inutile de rejoindre vos camarades. Les premiers à passer seront Izuku Midoriya et Momo Yaoyoruzu.»

Les deux concernés s'adressèrent un sourire amical. Chacun de leurs amis y allaient d'un encouragement sous la mine renfrognée du blond qui avait ses bras croisés et son nez plissé comme s'il sentait une mauvaise odeur. Il ne semblait pas posséder une autre émotion que la colère. Et la rancœur, visiblement, se dit-elle quand il lui adressa une énième oeillade meurtrière. Elle aurait pu décider de l'ignorer, mais la douleur à son genou lui rappelait son explosion de tout à l'heure et avec un agacement puéril, la brune agita discrètement sa main gauche et provoqua une bourrasque qui le propulsa légèrement en avant, bousculant Mina au passage.

Fière de le voir rougir de colère en reprenant sa position initiale, insultant la pauvre fille qui n'avait rien demandé, Kagame laissa un petit sourire étirer ses lèvres. Il l'avait tellement cherché qu'elle n'en éprouvait aucun remord. Ce fut assez pour relancer les hostilités et il s'approcha à grands pas d'elle, ne cachant même pas ses intentions alors que de légères explosions semblaient éclater à la surface de ses paumes.

L'adolescente se tourna vers lui en plissant les yeux, peu impressionnée. C'est à peine si elle remarqua que le combat entre les deux élèves s'était stoppé quand Midoriya avait immobilisée la jeune femme sur la plateforme. Il avait de nombreuses fois perdu l'équilibre à cause de la force centrifuge qui le propulsait hors du cercle mais avait finalement réussi à la maintenir au sol avec sa force. De leur côté, Kirishima qui avait remarqué le mouvement de son meilleur ami chercha à le retenir avant de se faire méchamment renvoyer.

Plus que jamais, Kagame ressenti le besoin de se mesurer au blond et sa foutue confiance en lui qui lui octroyait le droit de la violenter. Elle n'était pas du genre à crier à l'injustice car c'en aurait été indécent, mais elle n'allait pas se laisser faire à chaque fois et après s'être prit un coup de poing, plaquée violemment tout en subissant ses explosions à tout va, elle perdait un tantinet patience.

«Qu'est ce que tu viens de faire, l'éclopée ?»

Katsuki grogna, les poings serrés. Il avait eu envie de lui régler son compte le jour même où il l'avait aperçue dans les couloirs de Yuei, avec son uniforme. Une putain de criminelle qui se baladait, sous prétexte qu'elle avait des remords. Son air renfermé, teinté du même mépris silencieux que double-face faisait bouillonner son sang. Il se délectait ainsi de trouver une occasion parfaite de se défouler sur elle et de lui montrer à quel point elle n'était qu'une raclure des bas-fonds.

«Tu as peut-être besoin d'une autre démonstration ?» se moqua-t-elle allègrement en le voyant rougir de plus en plus et perdre son sang-froid. Elle voyait dans son regard carmin à quel point il rêvait de lui refaire le portrait. Et tant mieux car l'envie se faisait plus pressante en elle aussi.

"Espèce de-..."

«Bakugo, Misoga,» claqua la voix sèche et grave de Shota alors que les deux se retournaient vers leur professeur. La brune eut du mal à détacher son regard doré de la mâchoire du garçon qui était si contractée qu'il était possible de l'entendre grincer. «Si vous êtes si impatient de vous battre, faites-le au moins pour l'exercice.»

Les prunelles sombres d'Eraser Head lui transperçaient le corps. À ses côtés, Katsuki lâcha un "tch" agacé, n'ayant pas besoin de plus, avant de se diriger à grand pas en direction de la plateforme. Il était clair qu'il voulait en découdre et dans les faits, l'idée ne déplaisait pas à Kagame. Cependant, les nombreux regards curieux des élèves sur elle la mettaient mal à l'aise. Elle voulait que leur expression change, que le temps passe assez pour pouvoir reprendre une vie simple : se fondre dans la masse et trouver un moyen d'inverser tout le mal qu'elle avait provoqué autour d'elle.

Ce n'était qu'une dizaine de corps aux yeux de l'Armée, mais pour la brune qui redescendait de son piédestal de vilaine intouchable, la réalité la frappait aussi dûrement qu'un coup de poing traître.

«OÏ, TU COMPTES COUCHER SUR PLACE OU TU FAIS DANS TON FROC ?» fit le blond en sa direction, d'un air mauvais et déjà en position de combat. Kagame accéléra le pas avant de se faire arrêter par une paume sur son bras. Aveuglée par une colère sourde, elle ne faisait déjà plus attention à ce qui l'entourait.

«Vas-y doucement,» lui marmonna Ochaco, ses joues rouges trahissant son malaise.

Mais, l'explosif réussit l'exploit de comprendre ce que la petite brune venait de lui dire et ses muscles se contractèrent vivement tandis qu'il se mettait à brailler.

«VA CREVER, TÊTE D'OEUF, OU C'EST TON PUTAIN DE PORTRAIT QUE JE REFAIS APRÈS L'ÉCLOPÉE !»

Kagame haussa ses sourcils alors qu'Ochaco roulait des yeux face aux menaces du blond. Elle devait se sentir flattée d'être considérée comme plus forte que le numéro 1 du Championnat, mais c'était plutôt l'amertume qu'elle ressentait présentement. Aizawa contemplait ses élèves d'un air ennuyé tandis qu'elle rejoignait la plateforme, face à l'explosif. Elle n'avait pas vraiment réfléchi d'une stratégie pour pallier à leur environnement, trop occupée à se prendre la tête avec le garçon. Aussi, quand la plaque se mit en mouvement et que Bakugo se jeta sur elle sans attendre, elle ne put que l'éviter.

«Alors, ça fait quoi de combattre sans tes petits copains meurtriers ?» attaqua l'explosif alors qu'elle tentait de se maintenir stable tout en lui envoyant une bourrasque de vent qu'il contourna souplement. Ils n'en étaient pas encore au corps à corps et elle ne préférait pas utiliser sa foudre pour le moment.

Kagame fronça ses sourcils bruns à sa pique, continuant de chercher une tactique pour l'immobiliser. Elle en avait plusieurs mais dans ce contexte, elle redoutait de le maintenir au sol en l'étouffant. De plus, il était trop rapide pour qu'elle lui assène de puissantes bourrasques. Il ne restait que le combat au corps à corps, mais il était déjà préparé à lui envoyer une explosion si elle s'approchait de trop près, de la même manière qu'il avait repoussé toutes les attaques d'Uraraka durant le Championnat.

«Et si tu arrêtais de l'ouvrir à tout va ?» marmonna-t-elle, réussissant à s'approcher assez pour propulser son pied gauche en direction de son ventre.

Cependant, il réussit à attraper sa jambe et à la déséquilibrer, la retournant pour la faire tomber. Elle laissa s'échapper une plainte en sentant son genou craquer.

«Crève,» gronda-t-il alors qu'elle était au sol, sa mèche bleue flamboyant rapidement tandis qu'elle prenait un peu de l'électricité du jaune pour lancer un éclair au garçon au-dessus d'elle. Elle ne fit pas attention à son exclamation indignée et continua le combat.

La foudre qui sortit de sa main le toucha au bras, tordant ses traits tandis que son membre se tendait douloureusement, laissant l'opportunité à Kagame de se relever et de se positionner derrière lui.

Le combat restait relativement maîtrisé et la brune voyait à quel point sa manière de l'éviter l'enrageait de plus en plus tandis qu'il cherchait à l'anéantir sous les exclamations de leurs camarades de classe.

Il était impressionnant, c'était vrai, et plus encore car sa fureur ne faisait que rendre ses gestes plus précis, plus violents et obligèrent Kagame à pousser sur les limites de ses convictions. Elle n'avait aucune envie d'attaquer le garçon aussi violemment et ce, même après tous ses coups. En vérité, elle était partagée entre son désir de lui montrer qu'elle ne resterait jamais victime de ses coups et au contraire se faire discrète au risque d'être sous-estimée par les autres élèves.

«Toujours aussi lâche, c'est ce qu'on t'a appris dans ton trou de meurtriers ?» cracha Katsuki en perdant patience, arrivant à l'attraper par la nuque et s'apprêtant à la plaquer brutalement sur la plateforme.

Cependant, à la mention de sa vie passée avec l'Armée, la brune réussit sous la colère à lui tordre le bras d'une force innée qu'elle accompagna par la pression de son alter et lui retourna un coup de poing en pleine figure, laissant la douleur l'embrasser alors qu'elle sentait ses doigts se briser sur la pommette ferme du blond. Sonné, il perdit l'équilibre mais elle le suivit dans sa chute et se mordit la lèvre jusqu'au sang pour ne pas lâcher un cri de souffrance. Son genoux lui lançait et il venait d'agripper sa main aux doigts cassés, la broyant davantage et profitant de son impulsivité pour la retourner et la coincer sous lui.

Alors qu'elle essayait de se dégager de sa prise, tout de même satisfaite de voir sa pommette gauche gonflée et légèrement ensanglantée, elle se tourna vers Kaminari. Pendant un instant elle se sentit hésiter et à l'issue de son combat intérieur, finit par soupirer, vaincue quand le blond agrippa ses deux poignets pour les maintenir au-dessus de sa tête. Dans cette position, il lui était impossible de diriger ses éclairs et de toutes manières, elle n'avait plus envie d'utiliser le garçon électrique à ces fins. Il serait sûrement nécessaire de s'excuser de l'avoir pris pour une batterie ambulante, aussi.

Relevant son regard doré, elle rencontra celui sanglant de Katsuki, à peine essoufflé au-dessus d'elle tandis qu'il ne la lâchait pas, comme si détendre légèrement sa prise alors qu'elle avait clairement perdu pouvait s'avérer dangereux. Après dix secondes, la voix d'Aizawa annonça la fin du combat et tous deux se regardèrent avec la même lueur enflammée. Il avait raison, en traître elle aurait sûrement réussi à gagner comme elle l'avait fait en l'étouffant.

Mais de face, sa puissance était impressionnante et elle devait humblement le reconnaître.

«Je crois que tu peux me lâcher,» grogna-t-elle en sa direction, agacée d'être ainsi maintenue alors qu'il avait gagné le combat.

«Vas te faire foutre,» trembla rageusement le blond en finissant néanmoins par la relâcher et se remettre sur ses deux jambes. Il n'avait même pas l'air de savourer sa victoire et remarquant que le sol avait arrêté de tourner, Kagame se remit debout à son tour, massant ses poignets marqués et douloureux en fusillant le dos du blond.

Elle devrait sûrement repasser par l'infirmerie après ce cours mais l'envie lui manquait. Elle n'était pas vraiment du genre nostalgique.

«C'était très impressionnant,» lui fit Ochaco alors qu'elle passait à côté d'elle. Ne s'y attendant pas, l'amputée la regarda avec des yeux un peu ronds. À sa droite, Midoriya lui jeta un regard un peu incertain avant d'acquiescer distraitement.

«Oui, et Kacchan était vraiment énervé.»

Kagame haussa un sourcil.

«Kacchan ?» demanda-t-elle alors que le vert hochait la tête sans s'expliquer sur ce surnom plutôt enfantin. Elle n'insista pas mais, prise d'une envie de plaisanter, elle fit d'une voix hésitante : «Est-ce qu'il lui arrive de ressentir autre chose que de la colère ?»

Uraraka fit mine de réfléchir pour accompagner sa blague mais Izuku détourna le regard, l'air coupable de discuter avec elle.

«C'est un garçon déterminé et loyal,» ajouta le détenteur du One for All alors que le visage de la brune se fermait. Il n'avait pas besoin de lui dire, elle l'avait vu. Il était facile de douter de sa fibre héroïque car il ne correspondait pas vraiment aux standards habituels des super-héros mais sa manière d'agir avec ses amis et la haine sans borne qu'il lui portait témoignait de ses bonnes intentions. Il avait un sale caractère et la détestait, le mélange des deux le rendait totalement antipathique en sa présence.

«Je n'en doute pas,» ajouta la brune avant de dépasser le couple, se positionnant en silence à côté d'Aizawa qui supervisait le combat entre Mina et Kirishima. Ce dernier ne lui accorda aucune attention mais il n'avait pas besoin de la regarder pour qu'elle sache qu'il avait attentivement observé les événements survenus plus tôt.

«Tu n'as pas utilisé toutes tes capacités,» nota-t-il à voix haute alors qu'elle enfonçait sa main blessée dans sa poche en avortant une grimace de douleur.

«Je n'ai pas utilisé de coups traîtres,» le reprit-elle en tentant d'ignorer les brûlures qui remontaient jusque dans son bras.

«Dommage que ton adversaire ne soit pas du genre à apprécier ce genre d'attentions. Ce ne sera pas terminé avant qu'il ne soit certain de t'avoir abattu à pleines puissances.»

Kagame lui lança un regard courroucé, faisant tout de même le lien entre son comportement à la fin de leur combat et les paroles de l'homme. Il était sur sa faim ? Elle en était fatiguée d'avance.

«Et vous ne comptez rien faire ? Comme ce qu'il s'est passé sur la piste tout à l'heure,» siffla-t-elle, renfrognée.

Elle croisa cette fois-ci les yeux sombres de son professeur qui venait d'annoncer la victoire de Mina, cette dernière bien plus souple et débrouillarde sur un plateau tournant que Kirishima et son corps plus dur que n'importe quel matériau. Eraser Head la fixait d'une façon qui la fit détourner son regard en première dans un soupir agacé. Elle savait ce qu'il allait lui dire, de toute façon.

«C'est toi qui m'a affirmé vouloir te débrouiller. Tu n'as qu'à réfléchir à un moyen de te défendre sans agir aussi impulsivement que durant l'exercice. Comment est-ce que tu veux convaincre les autres que tu n'es pas la meurtrière qu'ils imaginent quand toi-même tu en doutes ?»

La brune se figea à sa dernière phrase, écarquillant légèrement ses yeux en se tournant vers son tuteur. Il affichait toujours son air profondément blasé mais elle savait que ce n'était qu'une façon de se préserver des autres. Au fond, elle était contente que ce soit lui qui soit responsable d'elle jusqu'à ses dix-huit ans. Ils se ressemblaient tous deux, et elle l'estimait assez pour ne pas vouloir le décevoir. Devant son absence de réponses, Shota indiqua au fils d'Endeavor et à Tokoyami de se positionner face à face et lorsque tous deux commencèrent l'exercice, il se tourna une dernière fois vers la brune.

«Dépêche-toi d'aller à l'infirmerie avant ton prochain cours.»

D'un hochement de tête docile, elle s'effaça en direction du lycée, dardant son regard doré à l'endroit même où avait reposé le corps fumant du Faucheur. Elle détestait devoir passer sur cette petite place découverte en face du portail mais n'avait pas le choix pour rejoindre l'antre de Recovery Girl. Elle se rassura en se disant qu'après s'être fait rafistoler, elle pourrait enfin se changer et prendre une douche pour effacer les dernières heures.

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Alors que la jeune femme remontait à l'infirmerie, sa main de plus en plus douloureuse tandis que ses phalanges noircissaient à vue d'oeil, elle croisa le chemin de l'explosif. Le visage de ce dernier se tordit de rage en haut des escaliers alors que Kagame maudissait le destin. Elle remarqua en revanche que sa pommette n'était plus gonflée et qu'une simple petite cicatrice à peine visible témoignait de son coup de poing. Lui aussi en aurait une, comme ça.

L'idée que le blond ait eu le droit à son petit baiser -une façon bien étrange de soigner, à son sens- la fit esquisser un léger rictus. Sans même qu'elle n'ait le temps de le dépasser, elle se fit brutalement plaquer contre le mur, grimaçant en sentant son épaule se faire écraser entre ses doigts, alors que Bakugo la menaçait de quelques explosions.

«Ça ne t'a pas suffi durant le cours ?» siffla-t-elle en le fusillant du regard. Sa mâchoire était si contractée qu'elle l'imaginait sans mal la déchiqueter avec ses dents. Ses canines n'étaient pas aussi pointues que celles de Kirishima mais ses yeux la transperçaient d'une lueur meurtrière.

«Je n'avais pas besoin que tu retiennes tes coups pour te faire morfler, la boiteuse,» cracha-t-il en serrant plus fort sur sa prise. Kagame étouffa un geignement de douleur.

«Lâche-moi, Bakugo,» tenta-t-elle de le repousser en se dégageant de sous sa main mais quand elle essaya d'agripper son poignet pour le repousser, elle gémit en sentant une vive brûlure remonter de ses doigts jusque dans son bras.

«Elle est passée où toute ta puissance, hein ?! Tu joues les gentilles pour mieux te payer notre tête ? J'sais pas ce qui me retient de t'éclater la gueule,» continua-t-il d'une voix rageuse en la cognant une nouvelle fois contre le mur.

«Ta délicatesse ?» ironisa-t-elle avant de se mordre la lèvre quand il la repoussa brutalement et qu'elle perdit l'équilibre, s'étalant douloureusement sur le sol. Il la surplombait de toute sa taille, tremblant de colère. La brune ramena sa prothèse contre elle, prête à se relever.

«Tu pourras faire semblant tant que tu veux, tu resteras une pourriture de vilain. On s'achète pas une conscience en deux mois, putain d'assassin,» l'acheva-t-il avant de tourner les talons, ses mains fumantes sous le regard doré de l'adolescente.

Elle resta quelques secondes figée jusqu'à ce que sa silhouette s'évanouisse et se releva lentement. Ses paroles étaient certainement aussi cuisantes qu'une claque. Il avait beau traîner derrière lui une réputation d'explosif aux multiples crises, elle avait remarqué à quel point il réfléchissait et était bien loin du rentre-dedans violent qu'il laissait paraître. Et, au milieu de toute la classe qu'elle avait intégrée, il était le seul à la haïr pour ses actes. Il ne la redoutait pas, loin de là, il ne cherchait pas à se rapprocher pour mieux la comprendre, la prendre en pitié ou même l'ignorer. Non, il voulait lui faire payer.

Ses paroles résonnèrent dans sa tête tandis qu'elle approchait de l'infirmerie, humiliée de ne pas avoir su utiliser son alter. Mais ils n'étaient pas en combat, le blond n'avait pas utilisé ses explosions non plus. C'était plus que ça. Il lui avait craché à la figure cette conscience qui semblait lui dicter une nouvelle vie faite de soumission et de culpabilité.

Kagame n'avait aucun doute qu'il lui était impossible de fermer les yeux sans voir les visages de toutes ses victimes. Cette faute qui la hantait et lui permettait de tenir, d'accepter le comportement que les autres avaient envers elle, de ne pas regretter d'avoir trahi son ancienne famille. Mais Katsuki avait raison sur un point, elle faisait semblant. Ces plaisanteries, ces mots qu'elle avait prononcés au capitaine de police, tous les regrets qu'elle avait émis alors même que son cœur explosait de peine.

Elle ne voulait plus jamais avoir à tuer, torturer ou terroriser. Pour autant, devait-elle ignorer la peine qu'elle ressentait en pensant à tout ce qu'elle avait abandonné derrière elle ? Des personnes qui représentaient des ennemis de la justice mais qui pour elle, avaient été ses seuls repères ? Si elle se refusait à ressentir ce manque, Kagame ne pouvait que mentir en affirmant n'éprouver aucun remords. Qui sait combien de gens qu'elle avait côtoyés et appréciés étaient morts ou enfermés à cause de sa trahison ? Malgré ce qu'ils avaient fait en envoyant le Faucheur, elle ne pouvait s'empêcher de leur chercher des excuses. C'était de sa faute à elle, après tout.

«Vous revoilà, Misoga,» s'exclama la petite femme aux cheveux grisonnants en s'approchant d'elle tandis que la brune se tenait à l'entrée de l'infirmerie, le visage fermé.

«N'essayez pas de me menotter,» fit-elle d'un ton pince-sans-rire en suivant l'infirmière qui lui présentait un lit.

«J'ai toute confiance en le professeur Aizawa pour vous ramener dans le droit chemin, ma chère,» rétorqua-t-elle tout en prenant la main noircie de la jeune femme pour l'embrasser et ainsi la guérir. Pensive, Kagame observa ses doigts reprendre leur taille, couleur et forme originale en papillonnant des yeux sous la fatigue.

«Vous croyez aux secondes chances ?» marmonna l'adolescente sans vraiment s'attendre à ce que la petite vieille l'entende et lui réponde. Elle fut ainsi surprise quand cette dernière posa une main réconfortante sur son bras.

«Je crois en l'humanité en chacun de nous.»

Réconfortée, la brune s'allongea un instant sur le lit, fermant ses yeux. Elle avait toujours pensé que ses actes se justifiaient par le changement et la finalité. Maintenant, elle comprenait qu'elle avait eu tort et que toutes ces morts ne pourraient jamais être rendues à leurs proches. Toutes ces erreurs ne seraient jamais oubliées car il y avait sur Terre des gens qu'elle avait privé d'amour et d'un avenir heureux.

Malgré tout cela, elle était déterminée à se racheter et user de ses alters pour le bien commun. Une vie sauvée contre une vie prise, jusqu'à ce qu'elle puisse se regarder dans la glace. Et même si l'explosif était persuadé du contraire, elle avait déjà initié le changement. Elle savait ce qu'elle avait à faire, à présent.

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«Kaminari, c'est ça ?» fit-elle derrière le garçon aux cheveux électriques. Ce dernier sursauta vivement, sa main encore sur sa poignée de porte. Il ouvrit grand ses yeux en tombant face à Kagame, jetant des coups d'œil autour d'eux. Heureusement pour la brune, ils étaient seuls. Cependant, ce fait ne semblait pas au goût du garçon qu'elle sentit mal à l'aise.

«Mi-Misoga,» bégaya-t-il en posant son regard tout autour d'elle mais ignorant sa silhouette immobile. «Ta chambre n'est pas au quatrième étage ?» lui demanda-t-il en avalant difficilement sa salive. La jeune femme n'était pas assez naïve pour ne pas se rendre compte qu'au-delà de sa confusion, il était aussi intimidé.

C'est qu'à part Bakugo et sa violence, Ochaco et sa gentillesse et Midoriya et son sens de la justice, elle n'avait pas cherché à se rapprocher des autres élèves de la seconde-A. Elle n'était pas une simple nouvelle, faire semblant aurait été étrange.

«Si, mais je ne serais pas longue,» acquiesça-t-elle en décroisant ses bras, ce qui valut un mouvement de recul du jaune et une expression interloquée de sa part. La craignait-il à ce point ? Elle essaya d'esquisser un pauvre sourire mais sentit qu'il ressemblait davantage à une grimace. «Je voulais m'excuser de t'avoir utilisé plusieurs fois, avec mon alter foudre,» précisa-t-elle en le voyant lentement se dérider.

Il y eut un petit silence gênant après qu'il ait simplement hoché de la tête et Kagame, après avoir compté jusqu'à 10, décida qu'il était temps qu'elle s'en aille. Cependant, à peine avait-elle tourné les talons qu'il l'interpella d'une voix plus aiguë.

«Misoga !» fit-il, gêné quand elle plongea son regard doré dans le sien. «On a des alters complémentaires, c'est ça ?»

Les lèvres de la brune s'entrouvrirent sous la surprise avant qu'elle ne se reprenne et acquiesce avec un peu plus d'assurance.

«Je ne génère pas d'électricité, comme toi. Mais je peux l'absorber et la diriger sous forme d'éclairs,» expliqua-t-elle en reconnaissant qu'il lui était bien utile car son alter devenait vite inefficace sans source d'énergie autour. Il la figea complètement quand un léger rictus étira ses lèvres.

«C'est plutôt cool. Ce serait sympa de combattre ensemble, un de ces quatre» lui lança-t-il avant d'ouvrir la porte de sa chambre et de s'y engouffrer, laissant la brune interloquée sur le pas de sa porte, dans le couloir vide du troisième étage. Elle le savait plutôt sympathique, mais son naturel l'avait complètement choquée.

Kagame reprit rapidement ses esprits et soupira en tournant les talons pour rejoindre la salle de classe d'Aizawa et lui donner son compte-rendu de la journée. Il y avait beaucoup de choses à dire, certaines à taire comme l'épisode du blond, mais globalement, elle avait hâte de donner les dernières nouvelles à l'homme aux cheveux longs et sombres.

Heureusement, alors qu'elle quittait le bâtiment de la classe de la seconde-A, elle ne croisa aucune âme qui vive et s'engagea en direction du lycée dont quelques salles de classes laissaient encore entrevoir de la lumière. Elle repéra celle d'Aizawa et hésita un instant à y aller en volant mais secoua la tête, de bonne humeur. Recovery Girl avait fait appel à Hatsume Mei pour lui resserrer sa prothèse qui avait subi quelques chocs durant ses derniers entraînements. Ainsi, cette dernière lui permettait une démarche un peu plus souple et Kagame prenait plaisir à marcher avec sur le long chemin bordé de buissons.

Alors qu'après plusieurs minutes de marche elle quittait le sentier qui longeait les épais murs du lycée, s'aventurant dans le petit parc, l'adolescente sentit une prise se faire sur son poignet droit et une main épaisse se poser sur ses lèvres, recouvrant sa cicatrice. Tandis qu'elle se débattait en activant son alter foudre, la voix qui retentit derrière son dos la figea et elle stoppa ses efforts.

«Re-Destro a capitulé, il n'y a plus d'Armée. L'Alliance a annexé tous nos QG et l'union de nos deux groupes a créé le Front de Libération du Paranormal.»

La brune cessa de se débattre, trop choquée pour répondre, l'information remontant lentement dans son cerveau et elle finit par hocher difficilement la tête pour indiquer qu'elle ne tenterait rien. La prise se relâcha alors et Kagame se tourna lourdement vers la silhouette cachée dans l'ombre. Apocrypha se tenait là, seuls ses petits yeux ressortant sous son épaisse capuche fourrée.

«Pourquoi être revenu ?» souffla-t-elle, sur ses gardes après avoir affronté le Faucheur. Elle avait beau tenir l'homme face à elle en estime, ce n'était rien quand ils décidaient de la poignarder dans le dos. Face à sa méfiance, le vilain contrôlant la glace s'écarta d'un pas. Kagame se détendit légèrement, consciente qu'il ne pourrait pas faire grand-chose dans l'enceinte du lycée. Son alter n'était pas le plus discret.

«Ordre d'en haut. Quand la nouvelle de ton intégration à Yuei est parvenue au Front, Re-Destro a émis l'idée de te récupérer. Tes alters pourraient être d'une grande utilité.»

La brune se sentit s'enfoncer dans la noirceur alors qu'elle avalait difficilement sa salive. Elle secoua la tête.

«Et le Faucheur ? Vous l'avez envoyé pour me tuer, je me suis rendue à la police et j'ai donné toutes les informations que je savais,» s'étrangla l'adolescente en sentant poindre en elle une boule de nerf. Ils cherchaient encore à la manipuler.

«Le Faucheur a suivi le plan. Il devait te pousser à le tuer pour que tu puisses gagner la confiance des super-héros qui te retenaient. Et, visiblement c'est réussi,» fit-il en donnant un coup de tête en direction de son uniforme repassé et la brune eut la sensation que sa cravate l'étouffait. «Maintenant, nous avons un espion à l'intérieur. C'est pour ça que Re-Destro veut te récupérer. Grâce à ta nouvelle place, nous pouvons frapper plus fort.»

Kagame se sentit pâlir d'effroi. Elle n'était pas au courant de la nouvelle union, ni du rôle qu'ils voulaient lui attribuer dans tout cela. Tout ce qu'elle savait, c'est qu'elle ne pouvait pas trahir ceux qui l'avaient accueillie. Elle ne voulait plus tuer, elle ne voulait pas gâcher sa deuxième chance. Et pourtant, une part en elle souhaitait retrouver les membres de sa famille. Retrouver cette confiance qu'ils plaçaient en elle et son sentiment de puissance aux côtés de personnalités fortes et indépendantes.

«Qui est à la tête du Front ?» demanda-t-elle sans s'épancher sur le sacrifice du Faucheur. Ainsi, il savait son sort avant même qu'elle ne commence à le frapper ? Elle ne pouvait pas le croire et imaginer de nouveau son corps fumant face à elle lui donnait envie de vomir.

«Tomura Shigaraki. Il était déjà à la tête de l'Alliance. Son armée est sur-puissante et nous permettrait de réellement changer les choses.»

"Changer les choses". Ces mots n'avaient plus aucun sens aux oreilles de la brune qui voyait dans le discours d'Apocrypha la même confiance, la même affection qu'elle avait éprouvé et qu'elle éprouvait encore parfois pour Re-Destro et ses ambitions. Ils embrassaient tous la cause, jusqu'à ce qu'elle cause leur mort. Le problème était que Kagame ne l'était pas. Elle l'avait frôlé. Et cela avait suffi à changer son regard.

«Je ne peux pas leur faire ça,» murmura-t-elle en secouant la tête, en proie à d'horribles tourments. Face à elle, l'homme fit un pas en avant.

«Tu n'as plus besoin de faire semblant. Ils t'ont peut-être promis une nouvelle vie mais tu sais aussi bien que moi que les gens comme nous sont voués à servir des intérêts plus grands. Re-Destro compte sur toi,» fit-il d'un ton sans appel qui fit douter la jeune femme.

Pouvait-elle renier sa famille ? Il lui faudrait tant de temps pour racheter son image aux yeux de la société. Tant de souffrance et de mépris pour qu'enfin on lui reconnaisse une utilité dans la bataille du bien contre le mal. Au fond d'elle, Kagame sentait à quel point il était si facile d'accepter cette main tendue, de retrouver son ancien quotidien et de récupérer sa place. Mais alors elle donnerait raison à cet abruti d'explosif. Elle ne pourrait plus jamais sentir la joie d'être traitée avec sympathie quand bien même elle avait commis des actes horribles. Elle décevrait les espoirs d'Eraser Head et redeviendrait une ennemie de la société.

«Je ne veux plus tuer, je ne veux plus faire de mal autours de moi,» chuchota-t-elle comme si elle craignait que ses paroles ne renvoient de plein fouet sa faiblesse à son ancien allié.

Ce dernier sembla vouloir rajouter quelque chose mais tous deux se figèrent quand des pas retentirent près de l'endroit où ils étaient cachés, entre deux arbres aux troncs épais qui bordaient le bâtiment principal de Yuei. Elle fit appel à son alter de vent pour le propulser sur une branche au-dessus d'elle et croisa les doigts pour qu'il ne tente rien et que le ciel qui s'assombrissait rende la visibilité de son corps moins bonne.

Le réverbère plus loin pouvait poser problème si la personne qui arrivait levait les yeux mais en reconnaissant Ochaco qui portait un survêtement coloré et des écouteurs, en plein footing de fin de soirée, Kagame se rassura. Quand la brune décida de sortir d'entre les deux arbres, la plus petite sursauta vivement et s'arrêta, une main sur son cœur. Alors qu'elle enlevait ses écouteurs de ses oreilles, l'amputée esquissa un sourire un peu gêné.

«Je ne voulais pas t'effrayer,» commença-t-elle sur un ton d'excuse alors qu'Uraraka secouait la tête, elle aussi sûrement apaisée de tomber sur sa camarade et non pas un super-vilain.

Si elle savait qui se cachait au-dessus de nos têtes, elle n'aurait pas ce visage-là, songea Kagame en agissant le plus naturellement possible.

«Ce n'est rien, j'étais dans mes pensées. Ça m'arrive souvent quand je cours et avec la musique dans mes oreilles, je ne suis pas vraiment à l'affût.»

Kagame esquissa un rictus en acquiesçant, se raclant la gorge.

«Tu cours souvent ici ?» lui demanda-t-elle, ne préférant pas que sa camarade tombe sur des vilains alors qu'elle était sans défense. Qui savait ce qu'il pouvait lui arriver, ils étaient toujours imprévisibles. C'était d'autant plus inquiétant qu'ils se trouvaient dans l'enceinte de Yuei.

«Deux fois par semaine, oui ! Depuis que j'ai fais mon stage, j'essaye de garder la forme et de m'entraîner,» expliqua la petite brune alors que la jeune femme jetait un coup d'oeil au bâtiment principal. Elle devait retrouver Aizawa et pouvoir éviter sa conversation avec Apocrypha l'arrangeait, même si cela voulait aussi dire qu'il reviendrait certainement. Mue par un instinct de protection, Kagame fit un pas en avant.

«Ça te dérange de faire le chemin avec moi jusqu'à la salle du professeur Aizawa ? J'ai toujours peur de me perdre. Et puis, je ne serais pas longue et on pourrait rentrer ensemble ? J'ai cru comprendre que nous étions au même étage.»

Ochaco sembla surprise de sa proposition mais finit par acquiescer, enjouée à l'idée de venir en aide à la jeune femme qui semblait toujours si renfermée. Elle avait beau connaître son passé et tout ce qui se disait sur elle -principalement la méfiance d'Izuku et la hargne de Bakugo-, la brunette n'était pas du genre à garder rancœur. Et puis, comme pour plusieurs d'entre eux, elle avait une totale confiance en leurs professeurs. S'ils avaient vu en elle une possibilité de rédemption, alors il était de son devoir de l'accompagner et de l'aider à cela.

«Avec plaisir,» fit l'apprentie héroïne en rangeant ses écouteurs, ne faisant pas attention au long regard sombre que posa sa camarade sur l'arbre derrière elle, ni du lampadaire qui, plus loin, fut privé de sa lueur tandis que sa mèche bleue s'illuminait légèrement. Ils ne seraient en sécurité nulle part mais tant qu'elle n'avait pas fait son choix, Kagame se promit de tenir les élèves à l'écart de tout cela.

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Note de l'auteur : Voilà pour le chapitre 5 ! Les choses bougent, mais Kagame choisit petit à petit son camp. À la semaine prochaine.