Bonjour à toutes et à tous ! J'espère que vous allez bien et qu'il fait plus chaud chez vous que dans ma région XD

.

Réponses aux reviews :

.

katymyny : Heureuse que tu aies aimé Tonks ! Par contre je n'ai pas pu accéder à ton image XD

Butterfly Fictions : Merci pour ta review, tu poses toujours les bonnes questions ! Ravie que Tonks t'ait plu, je l'imagine vraiment fofolle et pleine d'énergie XD Pour ce qui est d'une potentielle rencontre entre Draco et Sirius, tu auras rapidement la réponse par déduction ;) Entre Draco et Tonks ... ce sera pour bien plus tard XD Ce chapitre devrait te plaire puisqu'on retourne justement avec Harry !

luxcie : Les persos sont sûrement OOC mais je ne pouvais pas faire autrement pour cette fic XD Tu résumes parfaitement bien la situation, mais désolée pour Severus/Tonks, encore une fois, ce ne sera pas pour tout de suite x) Le «char...rieur» j'ai mis genre 20 minutes à le trouver XD Ravie que tu aies soulevé cette subtilité x) Merci encore pour ta review ! =)

.

Je vous laisse avec le chapitre et je vous souhaite une bonne lecture !

.

.

6 – Blague, désillusion, conseils et décisions

.

.

(mardi 25/07) POV Harry

.

Harry avait l'impression de lire du chinois. Il ne comprenait pas grand-chose à ce qui était écrit dans le livre qu'il était en train de lire. C'était rempli de mots qu'il ne connaissait pas. Lorsqu'il avait demandé à Sirius un livre intéressant sur la Défense Contre les Forces du Mal, il ne s'était clairement pas attendu à ça. Sirius l'avait pourtant prévenu que c'était un livre assez compliqué à lire. Il lui avait d'ailleurs fortement conseillé d'aller voir le professeur Lupin s'il ne comprenait pas quelque chose. Après s'être arraché les cheveux pendant deux heures, il décida de suivre le conseil de son parrain. Il sortit de sa chambre et descendit les escaliers pour se rendre au salon. Il n'y trouva que Sirius.

- Tu es tout seul ? Le professeur Lupin n'est pas là ?

- Non, comme tu le vois.

- Où est-il ?

- Nulle part.

Harry fronça les sourcils.

- Comment ça, nulle part ? Il est parti ?

- Il n'est pas au Square, en tout cas.

Harry resta perplexe face à cette réponse. Il lui semblait que quelque chose lui échappait. Avait-il loupé un épisode ? Le professeur Lupin avait-il dit récemment qu'il partirait ce jour-là ? Ou s'était-il disputé avec Sirius peu de temps auparavant ? Il n'osa pas poser la question. Il cherchait un moyen d'en savoir plus quand il entendit des pas derrière lui. Il se retourna et eut la surprise de voir son ancien professeur. Alors que celui-ci se dirigeait vers le meuble du salon, Harry se tourna vers son parrain :

- Mais qu'est-ce que tu racontes, Sirius ? Le professeur Lupin est là !

Sirius ne répondit pas. Harry n'y fit pas attention et rejoignit le professeur Lupin qui fouillait dans un tas de parchemins en grognant contre «les cabots qui ne savent pas ranger les papiers à leur place».

- Professeur ? Sirius m'a donné un livre sur la Défense Contre les Forces du Mal et m'a dit de venir vous voir si je ne comprenais pas quelque chose. Il se trouve qu'en fait je ne comprends rien du tout.

Pas de réponse.

- Professeur ? répéta timidement Harry.

Toujours pas de réponse.

- Pro...

- Ah, je l'ai trouvé !

Le professeur Lupin se retourna.

- Ah, tu es là Harry ! Comment vas-tu ?

Harry regarda son ancien professeur, l'air complètement déboussolé. Pourquoi se comportait-il comme s'ils ne s'étaient pas vus le matin et le midi-même ?

- Vous allez bien, professeur ? demanda-t-il, franchement inquiet.

- À qui parles-tu ? s'étonna le professeur Lupin.

- Mais à vous !

- Mais je suis Remus, moi.

Harry ne comprenait absolument rien. Il avait vraiment l'impression que quelque chose ne tournait pas rond. Il tourna la tête vers Sirius qui cachait difficilement son fou rire. C'est alors qu'il comprit. Tout cela n'était qu'une mascarade organisée par son parrain. Et le pro... et Remus – ce traître ! – était de la partie. Il ne répondrait pas à Harry tant qu'il s'obstinerait à l'appeler «professeur». Il soupira. Sirius avait gagné.

- Très drôle, bougonna Harry. Vraiment très drôle. Non mais vous avez quel âge pour monter des plans pareils, franchement ?

- Tu t'adresses à qui là ? demanda Sirius d'un air moqueur.

- À vous deux !

- Nous étions, nous sommes et nous resterons à jamais des Maraudeurs, Harry, rappela Remus, amusé. C'est dans nos gènes. J'espère au moins que ça a marché !

- C'est sûr qu'après un coup pareil je ne vous vois plus du tout comme un professeur, lâcha Harry. Non mais sérieux, inventer une mascarade pareille...

- Tu vas t'en remettre, Harry ? se moqua gentiment Remus.

Pour toute réponse, Harry adressa à Remus un regard noir qui le fit éclater de rire.

- Allez, pour me faire pardonner je ferai des crêpes pour le goûter.

- Des crêpes ? En plein été ?!

- Tu as besoin de te remplumer et je suis sûr que tu adores ça.

- Oh non, vous n'allez pas vous y mettre vous aussi ! J'ai déjà assez de Sirius qui me force à me resservir trois fois à chaque repas !

- Bon, d'accord, je vais en préparer juste parce que tu en raffoles. Ça te va comme ça ?

- C'est parfait.

- Tu es en train de te faire rouler, Remus, se moqua Sirius. Tu cèdes un peu trop facilement.

- Non, je pense juste que Harry a raison. Tu lui prends déjà assez la tête comme ça au sujet de son poids pour que j'y mette mon grain de sel.

- Mais il doit vraiment reprendre du poids, Remus ! Tu ne peux pas me contredire là-dessus !

- Bien sûr que non, tempéra Remus.

Harry assistait à l'échange entre les deux adultes comme s'il suivait un match de tennis.

- Tu as raison d'inciter Harry à manger. Tu exagères peut-être un peu parfois et je comprends que ça puisse agacer Harry, mais je sais que c'est pour son bien. Mais il faut juste que tu l'écoutes quand il dit qu'il ne peut vraiment plus rien avaler. Quant à moi, il a entièrement raison : je n'ai pas à me mêler de ça.

- Ce n'est pas ce que je voulais dire, protesta Harry.

- Je le dis pour toi alors, répondit Remus en lui faisant un clin d'oeil. Mais du coup, comme je n'ai à me mêler de rien, je peux te faire ce que je veux à manger sans avoir besoin de me justifier ! Si j'ai envie de te préparer des crêpes un vingt-cinq juillet, eh bien je le fais, c'est tout ! Je ne fais ça que pour ton plaisir.

- Ça me va, approuva Harry avec un grand sourire. Des crêpes c'est mieux que des légumes et du poisson.

- On n'en fait qu'une fois par semaine, Harry, répliqua gentiment Remus. Il faut manger de tout. C'est très important pour les apports nutritionnels.

- Je préfère retourner à mon livre auquel je ne comprends rien plutôt qu'écouter ça, grimaça Harry.

Remus éclata de rire.

- Ok, je laisse tomber, je n'arriverai pas à te convaincre. Allons plutôt voir ensemble ce livre qui t'ennuie tant.

- Vous me laissez tout seul ? s'indigna Sirius.

- Tu peux venir avec nous, si tu veux.

- Non merci. La Défense Contre les Forces du Mal, ce n'est pas trop ma tasse de thé.

Sirius retourna à la lecture de la Gazette tandis que Remus et Harry sortaient du salon. Ils se rendirent à la chambre de Harry que ce dernier avait tenté de ranger, sans grand succès.

- Tu es bien comme ton père, dit Remus avec affection. Le dortoir était souvent sans dessus dessous à cause de lui. Mais le dortoir n'était pas un cas isolé. En fait ton père avait la mystérieuse facilité à mettre une pièce en désordre en seulement deux minutes alors qu'elle était parfaitement bien rangée avant son arrivée.

- Je n'en suis pas encore là, dit Harry en riant. Pour l'instant il n'y a que ma chambre qui souffre de mon incapacité à ranger correctement mes affaires.

- Trouve-toi quelqu'un qui a le même caractère que ta mère et tu verras, tu changeras très vite ! Bon, j'espère juste que tu galéreras moins que ton père à trouver la perle rare car lui a dû attendre la septième année pour que Lily s'intéresse enfin à lui. Mais ça, c'est parce que la tête de James avait fini par dégonfler. Allez, montre-moi ce livre.

Harry resta bloqué un moment sur ce que venait de dire Remus. C'était comme si... non, Harry n'avait rien laissé paraître, pourtant. Une main passa devant ses yeux. Il sursauta.

- Tu vas bien ? lui demanda Remus, l'air inquiet.

«Chacun son tour» pensa Harry. Il sourit néanmoins à Remus.

- Oui, oui, ça va. J'ai juste eu un bug. Que me disiez-vous ?

- Je te proposais de me montrer ton livre.

Harry prit son livre de Défense Contre les Forces du Mal sur son bureau et le tendit à Remus. Celui-ci le feuilleta et éclata de rire.

- Sirius n'a pas été très sympa avec toi ! Te donner un livre aussi compliqué à lire... Je pense qu'il voulait s'assurer que tu viendrais me voir...

- Et je suis tombé dans le panneau comme un idiot, maugréa Harry. Franchement, vous étiez obligé de le suivre dans son idée débile ?

- Ce n'était pas si débile puisque ça a marché, objecta Remus. Il fallait bien qu'on trouve quelque chose. Si tu t'étais décidé à m'appeler Remus plus tôt, on n'en serait pas arrivé là. Mais tu es un vrai Gryffondor. Têtu comme une mule et fier comme un hippogriffe.

- Je tiens ça de mon père, j'imagine ?

- Pas forcément. James était toujours convaincu d'avoir raison mais à part ça il n'était pas plus têtu qu'un autre. Il allait rarement au bout de ses idées. Il était plutôt du genre à avoir un objectif, l'abandonner au bout de quelques semaines, en avoir aussitôt un autre, l'abandonner au bout de quelques semaines et ainsi de suite. Il était très versatile. Il fourmillait de projets qui ne voyaient jamais le jour. Alors qu'il nous disait à chaque fois «Cette fois, ce projet, c'est le bon !». Ça nous faisait beaucoup rire, Sirius, Peter et moi.

- Il a continué à être comme ça même lorsqu'il a commencé à sortir avec ma mère ?

- Il s'est un peu assagi, mais il est resté malgré tout le même. C'est ce qui faisait son charme, il ne fallait pas que Lily le change trop.

- Alors c'est ma mère qui était têtue, pour que je le sois autant.

- Pourquoi es-tu persuadé que tu tiens ton côté têtu d'un de tes parents ?

Harry haussa les épaules.

- Je ne sais pas, Sirius me compare souvent à l'un d'entre eux.

Remus soupira.

- Harry, tes traits de caractère ne viennent pas forcément tous de tes parents. Tu as le droit d'avoir ta propre personnalité. Je vais en parler à Sirius. Il ne doit pas se rendre compte qu'il te compare trop souvent à James ou à Lily. De mon côté je vais éviter de le faire aussi, car je sais que je le fais, parfois.

- Beaucoup moins souvent que Sirius, dit Harry en souriant. Ne soyez pas trop dur avec lui, il ne sait pas toujours comment bien s'y prendre avec moi... Je crois qu'il est un peu paumé. Mais, heureusement, vous êtes là pour l'aider. Bon, du coup, est-ce que je dois abandonner pour ce livre ?

- Je pense que ce serait mieux, oui. Il n'est pas du niveau d'un élève de quatrième ou de cinquième année. C'est un livre pour les professionnels du domaine de la Défense Contre les Forces du Mal. Tu as dû remarquer qu'il y avait plein de termes techniques. Je vais t'en trouver un légèrement plus facile.

Remus s'en alla en emportant avec lui le livre prêté par Sirius. Harry savait que Remus allait chercher un livre dans la bibliothèque des Black. Harry lui-même avait le droit d'y aller mais Sirius lui avait interdit l'accès à certains rayons. Cela ne le dérangeait pas, étant donné qu'il n'était pas intéressé par les rayons concernés. Lorsque Remus revint, il tenait entre ses mains une pile de livres.

- Voilà qui devrait t'occuper jusqu'à la fin des vacances, dit-il, amusé. Il y en a qui sont plus difficiles que d'autres, donc si tu as des questions, n'hésite pas à venir me voir. Je te promets de te répondre, cette fois, ajouta Remus, rieur. Allez, je te laisse.

- Merci, Remus, je vais dévorer ces livres !

- Pense quand-même à descendre manger ce soir, se moqua gentiment Remus.

- Il n'y a pas des crêpes prévues pour le goûter ? demanda innocemment Harry.

Remus haussa les sourcils avant de se mettre à rire.

- Un point pour toi ! J'avais complètement oublié. Ce n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd, on dirait ! Je vais les préparer de suite. Parce que, mine de rien, il est presque l'heure du goûter ! À tout à l'heure, Harry.

Remus partit sur ces mots. Harry secoua la tête, amusé. Remus pouvait parfois le considérer comme un vrai gamin. Mais, bizarrement, cela ne dérangeait pas Harry. Il n'avait pas eu le droit à une vraie enfance, il n'en avait même pas eu du tout, alors que Remus lui parle de «goûter» comme s'il avait cinq ans, cela lui faisait du bien. Surtout que Remus le disait sur le ton de l'humour. Harry prit un des livres qu'il lui avait apportés et commença à le lire. Il fut aussitôt rassuré. Là au moins, il comprenait ce qu'il lisait. En plus c'était hyper intéressant. Il se retrouva vite captivé et en oublia l'heure. Il fut surpris lorsque Remus vint lui dire que le goûter était prêt. Harry le suivit jusqu'au salon et sentit son appétit s'ouvrir en humant la délicieuse odeur des crêpes. Alors qu'il se servait et commençait à manger, Sirius brisa le court silence qui s'était installé :

- Au fait, Remus et moi t'avons trouvé une psychomage.

- Ah oui ? Chouette ! Vous l'avez contactée ?

- Oui, tu as rendez-vous jeudi à seize heures avec elle. Je sais que ça fait un peu tôt puisque c'est dans deux jours mais c'était le seul créneau disponible qu'elle avait. Et encore, parce que quelqu'un s'est décommandé. Elle est très occupée. Elle gère beaucoup de patients à la fois. Tu n'auras probablement qu'une séance par semaine. Après, si tu trouves que jeudi c'est trop tôt, je peux annuler et...

- Non, c'est très bien, coupa Harry en souriant. Un jour de plus pour m'y préparer n'aurait pas été de refus mais c'est tout aussi bien que la première séance ait lieu le plus vite possible. J'ai hâte d'y être. J'espère arriver à me confier. Je sais que ça ne viendra peut-être pas dès la première séance, alors raison de plus pour commencer rapidement la thérapie.

- Très bien raisonné, approuva Sirius.

- Elle travaille où ?

- À Sainte-Mangouste. Comme la plupart des psychomages. Ça te dérange ? Tu pourrais être refroidi à l'idée d'aller là-bas...

- Non, ne t'inquiète pas, ça va aller, assura Harry. La seule chose qui me fait peur, c'est d'être repéré. Je ne veux pas faire la une de la Gazette le lendemain de ma première séance avec ma psychomage...

- Ça n'arrivera pas. J'y veillerai personnellement, dit fermement Sirius. Allez, reprends une crêpe. Tu devrais essayer la confiture de rhubarbe, c'est hyper bon !

Harry suivit le conseil de Sirius... et le regretta vite. La première bouchée le fit grimacer, entraînant le rire de Remus. Il se promit de ne plus jamais écouter les conseils culinaires de son parrain. Il aimait les crêpes, il aimait la confiture de rhubarbe, mais les deux ensemble, c'était une pure horreur !

.

.

(jeudi 27/07) POV Harry

.

- Je me demande quand je vais recevoir la liste des fournitures...

La question de Harry brisa le silence qui s'était installé dans le salon. Il était seul avec Remus, Sirius ayant décidé de changer la couleur des murs sur un coup de tête. Remus avait tenté de le raisonner, arguant qu'ils avaient passé des mois et des mois à repeindre tous les murs mais rien n'y avait fait. Sirius voulait de l'ocre. Remus avait laissé tomber et avait dit à Sirius qu'il ne devait pas compter sur lui. Cela n'avait pas découragé ce dernier qui s'était mis à la tâche avec enthousiasme et ardeur. Harry avait assisté à tout cela sans rien dire, amusé par les chamailleries entre les deux hommes.

- Un peu de patience, Harry, répondit alors Remus. Elle ne devrait plus tarder à arriver, maintenant.

- C'est juste que j'aimerais m'organiser avec Ron et Hermione pour qu'on aille acheter nos fournitures le même jour. C'est long d'attendre la rentrée pour se revoir.

- Je comprends. Après tu n'es pas obligé d'attendre de recevoir la liste pour planifier ta journée sur le Chemin de Traverse avec tes amis. La liste devrait arriver avant la fin juillet, tu peux attendre le mois prochain pour aller acheter tes fournitures.

Harry réfléchit aux paroles de Remus. Ce n'était pas bête du tout.

- C'est vrai, merci pour le conseil. Comment ça va se passer, au fait ? Je veux dire, le jour où j'irai sur le Chemin de Traverse. Parce qu'en première année c'est Hagrid qui m'a accompagné, en deuxième année j'étais avec les Weasley, en troisième année j'étais déjà sur place puisque je logeais au Chaudron Baveur et en quatrième année j'étais de nouveau avec les Weasley... Du coup je me demandais ce qui était prévu pour cette fois. Est-ce que Sirius et vous allez m'accompagner toute la journée ? Ou bien me laisserez-vous avec Ron et Hermione une fois arrivés et reviendrez-vous me chercher en fin de journée ?

Remus resta plusieurs secondes sans répondre. Il avait l'air de se dire «Tiens, c'est une bonne question, ça».

- Il faudra voir ça avec Sirius, dit-il au bout d'un moment. Je ne sais pas ce qu'il a prévu. Je ne sais même pas s'il a déjà réfléchi à cette question, en fait. J'en parlerai avec lui.

Harry acquiesça.

- J'espère qu'on aura un bon professeur de Défense Contre les Forces du Mal, cette année. Un professeur qui tienne la route. On en avait un bon, lorsque j'étais en troisième année.

- Désolé Harry, mais j'ai donné ma part, s'amusa Remus. Je ne reviendrai pas enseigner la Défense Contre les Forces du Mal à Poudlard.

Remus sembla soudain gêné, ce qui intrigua Harry. Mais il ne posa pas de questions. Il se dit juste que cela devait peut-être lui manquer d'enseigner. Harry se serait sûrement davantage interrogé si son esprit n'était pas accaparé par sa première séance avec la psychomage qui devait avoir lieu l'après-midi même. Il était un peu stressé. Il n'avait jamais vu de psychologue, dans le monde moldu. Il se souvenait que les Dursley disaient qu'il n'y avait que les fous qui allaient voir ces gens-là. Un jour, Harry leur avait dit que les personnes en dépression pouvaient elles aussi consulter un psychologue. Il s'était pris un coup de grille-pain sur la tête et avait été envoyé dans son placard. Le débat n'avait pas sa place chez les Dursley. Harry l'avait souvent appris à ses dépends. Conscient de se perdre dans ses pensées, il secoua la tête pour en sortir. Mais Remus avait bien vu son moment de flottement.

- Tu t'inquiètes pour cet après-midi ? demanda-t-il doucement.

- Un peu. Si je n'arrive pas à me confier à cette psychomage, je ne vois pas avec qui j'arriverais à le faire... Sirius a raison, en fait. C'est mon dernier recours. Je réussirais peut-être à en parler avec Ron et Hermione, mais... ce ne serait pas pareil. Ils ne sauraient pas me conseiller comme des adultes pourraient le faire.

- Il ne faut pas que tu partes avec l'idée que tu n'y arriveras pas. L'inconscient est quelque chose de mystérieux. Si tu pars pessimiste, ton inconscient te donnera raison. Pour te confier, tu dois te mettre dans les bonnes conditions. Il faut que tu sois détendu.

- Plus facile à dire qu'à faire... Mais je vais essayer. Je vais lire, ça va m'occuper l'esprit.

- Faire tes devoirs serait tout aussi efficace.

- Je ne suis pas désespéré à ce point, Remus.

- J'aurais essayé. Ce doit sûrement être une déformation professionnelle.

- C'est bien ce que je pensais. Ça vous manque, d'enseigner !

- Tu ne m'auras pas comme ça, Harry.

- Pffff... On va se retrouver avec un autre professeur de Défense Contre les Forces du Mal taré et ce sera de votre faute.

- Ben voyons. Attends un peu avant de juger, ça se trouve tu vas l'adorer. N'oublie pas que Voldemort n'est plus là. La malédiction est tombée. Vous allez peut-être enfin avoir le droit à un professeur de Défense Contre les Forces du Mal normal.

- J'aimerais tellement, soupira Harry. C'est quand-même la matière où je me débrouille le mieux. Et elle a été gâchée lors de ma première, deuxième et quatrième année... Je trouve ça frustrant. Entre Quirrel qui avait Voldemort derrière la tête, Lockhart qui s'attribuait des exploits qu'il n'avait jamais accomplis et Maugrey qui était en réalité un Mangemort, c'est étonnant que je n'aie pas été dégoûté de cette matière... Enfin bon, tout ce que j'espère c'est que Snape n'héritera pas de ce poste.

- Le professeur Snape, Harry.

- On s'en fiche, ce sont les vacances. Il n'est plus mon professeur à proprement parler.

Sur ces mots, Harry prit son livre du moment et chercha l'endroit où il s'était arrêté. Il n'était que treize heures, il avait donc encore trois heures avant son rendez-vous.

.

Le temps passa cependant vite. Seul le nombre de pages que Harry avait lues était témoin que deux heures et demie avaient passé lorsque Sirius débarqua dans le salon.

- On va y aller. Remus, tu viens avec nous ? Ou tu préfères continuer mon travail ?

- Je t'ai déjà dit plusieurs fois que tu ne devais pas compter sur moi dans ta lubie de repeindre les murs. L'ancienne couleur m'allait très bien. Sinon, pour répondre à ta question, je pense qu'il est préférable que tu y ailles seul avec Harry. C'est à toi de l'accompagner, Sirius.

- C'est vrai, il faut que j'arrête de me reposer sur toi à tout moment. Mais j'ai toujours peur de mal faire...

- Tu m'emmènes juste voir une psychomage, Sirius, intervint Harry. Ce n'est quand-même pas si compliqué !

- Je pourrais très bien dire quelque chose qu'il ne faut pas.

- Elle demandera vite à voir Harry seul, tempéra Remus. Tu n'auras pas le temps de dire des bêtises.

- Si tu le dis... Bon, en route, jeune homme !

Sirius et Harry quittèrent le Square, aussi stressés l'un que l'autre. Ils avaient longuement hésité sur le moyen de transport qu'ils allaient utiliser pour se rendre à Sainte-Mangouste. L'option du Portoloin avait vite été éliminée : procédure trop longue et trop de frais. Le métro n'avait pas non plus remporté les suffrages car Sirius n'était pas très familier de ce mode de transport. Il n'y avait pas moyen d'utiliser la Poudre de Cheminette et ni Sirius, ni Harry n'avaient eu envie de prendre le Magicobus. Ne restait donc plus que le transplanage. Et plus précisément le transplanage d'escorte, puisque Harry n'avait pas encore son permis. Ce dernier n'avait émis aucune objection mais maintenant que Sirius lui tendait le bras, il commençait à se demander si le Magicobus n'aurait pas été une meilleure idée. Il n'avait jamais transplané avec quelqu'un. Il ne savait pas ce que cela faisait. Sirius dut voir son angoisse car il lui sourit tout en étant sincère avec lui :

- Ne t'inquiète pas, ça va bien se passer. Bon, je ne vais pas te mentir, ça va sûrement être un peu désagréable. Il y en a qui vomissent, la première fois.

- Super. Et à part ça, tu me dis que ça va bien se passer, ironisa Harry. Enfin bon, j'imagine que ce ne sera pas pire que de se retrouver face à un dragon ou à des êtres de l'eau ou dans un labyrinthe rempli d'obstacles...

- Exactement ! claironna Sirius. À côté ça va être un jeu d'enfant pour toi.

Harry leva les yeux au ciel. Il n'estima pas nécessaire de préciser qu'il plaisantait en faisant référence aux épreuves auxquelles il avait dû faire face lors du Tournoi des Trois Sorciers. Il prit une grande inspiration et agrippa le bras de Sirius. Celui-ci grimaça.

- Pas la peine de serrer si fort.

- Si je te casse quelque chose tu pourras te faire soigner à Sainte-Mangouste, puisqu'on y va, répliqua espièglement Harry.

- Ingrat de filleul ! s'écria Sirius, faussement outré. Bon, on va y aller sinon on va être en retard. Tiens-toi bien !

Harry eut tout juste le temps à se préparer à l'idée qu'il allait transplaner pour la première fois. Il se sentit soulevé dans les airs et se retrouva dans un tourbillon qui tournait à toute allure. Ce fut très rapide mais aussi très désagréable. Sirius n'avait pas menti. Harry préférait largement la Poudre de Cheminette !

- Nous voilà arrivés, annonça Sirius. Tu veux toujours y aller ?

- Maintenant qu'on est là... Je ne vais pas me débiner.

- Entièrement d'accord, approuva Sirius. Allons-y.

Harry se laissa entraîner par Sirius jusqu'aux portes de Sainte-Mangouste. Ils entrèrent et se dirigèrent vers l'accueil. Sirius s'adressa à la réceptionniste.

- Bonjour, mon filleul Harry Potter a rendez-vous à seize heures avec la psychomage Foster.

- Forester, corrigea la jeune femme.

Harry tenta tant bien que mal d'étouffer son rire. Le coude que Sirius lui planta dans les côtes ne le calma pas, bien au contraire. Son hilarité s'en retrouva renforcée.

- C'est au troisième étage, poursuivit la réceptionniste. Vous tournez à droite après les escaliers, vous prenez les portes battantes vertes, vous avancez un peu et vous tomberez sur une salle d'attente.

Sirius remercia la jeune femme, Harry fit de même et emboîta le pas à son parrain. Ils prirent les escaliers, montèrent jusqu'au troisième étage, tournèrent à droite et passèrent les portes battantes. Ils arrivèrent bientôt à une petite pièce avec une dizaine de chaises. Ils s'assirent et commencèrent à attendre dans un silence que Sirius ne tarda pas à rompre.

- Je te remercie de t'être moqué de moi, Harry, dit-il, visiblement vexé.

- Désolé mais c'était vraiment drôle, répondit Harry en souriant. Et puis je me suis fait le plus discret possible.

- Ce n'était pas drôle du tout, bougonna Sirius. Je l'avais bien dit que j'allais dire quelque chose qu'il ne fallait pas ! Je suis un vrai cas désespéré.

- Je t'ai trouvé très bien, moi. Allez, rassure-toi, tu ne dois pas être le premier à te tromper sur le nom d'un des professionnels de Sainte-Mangouste... Tu vas rester ici durant toute ma séance avec la psychomage ?

- J'irai peut-être faire un tour, mais je ne veux pas que tu te retrouves seul quand tu sortiras de son cabinet.

- Je t'attendrai sagement ici si tu n'es pas revenu à ce moment-là.

Sirius voulut répondre mais il n'en eut pas l'occasion puisque la porte du cabinet de la psychomage s'ouvrit. Une adolescente accompagnée de sa mère en sortit. Harry vit Sirius devenir mal à l'aise.

- Je vais peut-être devoir venir avec toi, tout compte fait...

Cette fois, ce fut Harry qui n'eut pas le temps de répondre. Une femme d'une quarantaine d'années apparut dans l'entrée de la salle d'attente.

- M. Potter ?

- C'est moi, dit Harry, un peu nerveux. Est-ce que mon parrain doit m'accompagner ?

- Non, ce ne sera pas nécessaire. C'est vous, mon patient. J'ai déjà échangé avec votre parrain par lettres dans lesquelles il m'a tout expliqué. Suivez-moi.

Harry obéit et suivit la psychomage dans son cabinet. Il s'assit sur la chaise qu'elle lui désigna. Elle se présenta rapidement puis elle enchaîna :

- Bien, dites-moi ce qui vous amène.

- Euh... je ne sais pas par quoi commencer, en fait.

- Eh bien dites-moi ce qui vous tracasse. Pourquoi avez-vous décidé de consulter un psychomage ? Est-ce vous qui l'avez vraiment décidé ? Ou bien est-ce votre parrain ?

- Non, c'est moi qui l'ait voulu. Mon parrain était plutôt défavorable à cette idée, à la base. Mais je n'arrivais pas à me confier à lui.

- Vous confier sur quoi ?

Harry s'agita sur sa chaise. Il ne se sentait pas du tout à l'aise. Il ne savait pas si tous les psychomages étaient comme ça mais il avait l'impression que celle-ci l'agressait à chaque fois qu'elle lui parlait.

- Je... je fais des cauchemars. Enfin, un cauchemar. Toutes les nuits. Toujours le même.

- Cela arrive à tout le monde de faire des cauchemars. C'est même plutôt normal. Qui n'en a jamais fait ? Et puis je ne vous comprends pas. Vous devriez plutôt rêver de gloire puisque vous en êtes couvert depuis que vous avez éliminé Vous-Savez-Qui.

Harry sentit tout son corps se glacer à l'entente de ces mots. Il ne s'attendait pas du tout à ça. Les paroles de cette psychomage lui semblèrent un peu hors de propos. Elle n'avait pas à dire ça. Du moins, c'est ce qu'il pensait. En tout cas, elle était à côté de la plaque. Il se reprit et précisa :

- C'est justement lui que je vois dans mes cauchemars. C'est plutôt un souvenir, en réalité. Dans ce cauchemar, je revois ce qui s'est passé dans le cimetière avec Vous-Savez-Qui.

- Vous revivez votre gloire.

- Non, répliqua calmement Harry. Il n'y a pas de gloire dans mes cauchemars. Il n'y a que des sentiments négatifs. Je ne me revois même pas en train de tuer Vous-Savez-Qui. Ça s'arrête avant. Ça se concentre surtout sur les Doloris que m'a lancés Vous-Savez-Qui. Ça se répète en boucle à la fin du cauchemar et c'est toujours à ce moment-là que je me réveille.

La psychomage regarda Harry dans les yeux pendant de longues secondes.

- Je vois. Vous cherchez une raison de vous plaindre, en fait. Vous vous concentrez sur le négatif, vous refusez de voir le positif. Vous voulez avoir toute l'attention sur vous. C'est ça, le risque avec la célébrité. Vous n'en avez jamais assez. Vous en voulez toujours plus. Vous pourriez être heureux d'avoir débarrassé le monde sorcier de Vous-Savez-Qui mais non, au lieu de ça vous restez bloqué sur ce qui s'est passé lorsque vous étiez face à lui. Il faut apprendre à oublier, M. Potter. Je ne peux rien faire contre l'égocentrisme. Vous devez faire un travail sur vous-même en commençant par vous remettre en question.

Harry resta un long moment silencieux, choqué par les mots de la psychomage. Alors qu'elle s'apprêtait à reprendre la parole – sûrement pour mettre un terme à cette courte séance – il puisa dans ses dernières forces mentales pour se défendre :

- Je ne cherche pas à attirer l'attention. Je veux juste arrêter de faire des cauchemars. Je veux passer des nuits tranquilles. Je veux dormir sans me réveiller à deux heures en pleine panique.

La psychomage haussa un sourcil.

- Oh, c'est donc ça. Vous êtes venu ici uniquement pour que je vous prescrive des potions de sommeil sans rêves.

- Mais non, je...

- Ecoutez, M. Potter. Je suis là pour écouter les personnes qui ont de vrais problèmes. Je vois passer une dizaine de personnes par jour dans mon cabinet. Je vois des adolescents qui ont de graves soucis au sein de leur famille, je vois des adolescents victimes de violences que ce soit de la part de leurs parents ou de la part de leurs camarades, je vois des adolescents qui sont mal dans leur peau et qui se maltraitent eux-mêmes, soit en se scarifiant, soit en refusant de s'alimenter, je vois des adolescents qui ont fait plusieurs tentatives de suicide, je vois des adolescents qui sombrent dans la dépression et qui sont dans un état psychologique très inquiétant. Ces adolescents ont de vrais problèmes et ont vraiment besoin de se faire suivre par un psychomage. Ce qui ne semble pas être votre cas. Vous êtes juste un adolescent devenu célèbre et qui veut que tout le monde s'intéresse à lui. Mais ce n'est pas comme cela que ça marche, M. Potter. L'attention, il faut la mériter. Ce n'est pas en vous inventant des problèmes qui n'existent pas que vous parviendrez à être heureux. Mais on va considérer que vous n'êtes pas venu pour rien. Je vais vous donner des philtres de paix qui devraient apaiser votre esprit qui semble tourmenté par vos envies de célébrité. Vous n'aurez pas besoin de revenir. Vous avez mieux à faire de vos vacances que venir parler de problèmes qui n'existent que dans votre tête.

La psychomage se leva, prit des fioles dans un tiroir et les fourra dans les mains de Harry.

- Vous pouvez y aller.

Harry se leva comme un automate. C'était comme si son cerveau s'était déconnecté de la réalité. Il était dans une sorte d'état de choc intérieur. La psychomage le raccompagna jusqu'à la salle d'attente et accueillit son prochain patient. Harry remarqua que Sirius n'était pas là. Cela lui permit de sortir de sa léthargie et de faire le point sur ce qui venait de se passer. Il n'avait aucun problème, tout était dans sa tête. C'est tout ce qu'il avait retenu des mots de la psychomage. Il cherchait uniquement à attirer la lumière sur lui. Peut-être était-ce vrai, après tout. Il était bien content que Sirius ou Remus viennent le réveiller de son cauchemar toutes les nuits. Il aimait les avoir auprès de lui. Il aimait leurs petites attentions. Il aimait qu'ils s'occupent de lui. Oui, il aimait qu'ils s'intéressent à lui. La psychomage avait entièrement raison. Et en y réfléchissant bien, il n'avait aucun problème, en ce moment-même. Ses cauchemars, c'étaient juste le souvenir des événements survenus quatre semaines plus tôt. Il n'arrivait juste pas à se défaire du passé, en fait. Mais dans le présent, tout allait parfaitement bien. Il devait simplement oublier le passé. C'était ça, son problème. Il vivait dans le passé. Il devait se concentrer sur le présent. Le passé était le passé. Pourquoi s'acharner à le ressasser ? Il ne pouvait rien changer. Et changer quoi, au juste ? Il n'en savait rien. Non, vraiment, il n'avait eu aucune raison d'aller voir cette psychomage. Elle avait été bien gentille de lui donner ces philtres de paix ! Cela allait sûrement l'aider à passer de meilleures nuits. Convaincu d'aller bien, ce fut avec le sourire que Harry accueillit Sirius lorsque celui-ci le rejoignit dans la salle d'attente.

- Tu es déjà sorti ? s'étonna Sirius. Et moi qui pensait avoir le temps de faire un tour ! La séance a été super rapide. Mais c'est peut-être normal pour une première séance...

- En fait je n'ai pas besoin de psychomage, dit tranquillement Harry. Elle a tout débloqué en une seule séance. Elle est vraiment exceptionnelle. Elle m'a fait prendre conscience de choses que je ne soupçonnais même pas. Il faut juste que je travaille sur ces choses. Elle m'a donné des philtres de paix. Ça devrait m'aider.

- Oh...

Sirius avait l'air surpris. Il ne tarda pas à l'avouer :

- Je suis plutôt étonné. Je pensais que tu aurais besoin de plusieurs séances. Tu lui as parlé de ce que tu vois dans tes cauchemars ?

- Non, je n'ai pas besoin d'en parler, en réalité. Je dois oublier. Je vis trop dans le passé. Mais tu vois, le fait qu'elle me le dise, ça m'a fait beaucoup de bien. Parce que je sais quel était le problème, maintenant. J'étais persuadé qu'il fallait que j'en parle alors que pas du tout. Cette séance a été très utile même si elle n'a pas duré longtemps. On peut rentrer, désormais.

Sirius semblait un peu dérouté mais il ne chercha pas à insister :

- Bien. J'aurais aimé discuter un peu avec cette psychomage mais elle doit déjà être avec un autre patient.

- Oui, elle l'a accueilli dès que je suis sorti. Elle est vraiment très occupée. En même temps, c'est la meilleure, d'après ce que tu m'as dit. C'est normal qu'elle soit autant demandée.

- C'est vrai. Bon, allons-y, alors. Plus vite on sera sortis d'ici, mieux ce sera ! Je viens déjà dans cet hôpital une fois par semaine, ça me suffit amplement !

Sur ces mots, Sirius entraîna Harry hors de Sainte-Mangouste. Lorsqu'ils furent dehors, ils transplanèrent de nouveau. Ce fut tout aussi désagréable que la première fois pour Harry. Mais il était content d'être rentré. Il allait pouvoir oublier cette séance et tout ce qui allait avec. L'oubli allait être salvateur. Ainsi que son meilleur allié.

.

.

(mardi 01/08) POV Sirius

.

Sirius était bien conscient que Remus parlait mais il ne l'écoutait pas vraiment. Il était concentré sur Harry qui n'était pas plus attentif et qui remuait le contenu de son assiette avec sa fourchette, le regard dans le vague. Il semblait être parti loin, très loin dans ses pensées.

- Sirius, je te parle.

Sirius sursauta. Il tourna brusquement la tête vers Remus qui le regardait, les sourcils légèrement froncés.

- Hein ? Tu disais ?

- Je te demandais comment s'était passée ta séance avec Christina.

- Ah euh... bien.

- Elle ne t'a rien dit sur le fait que cela faisait trois semaines que tu n'étais pas allée la voir ?

- Non, elle a compris. Mais elle était tout de même contente que j'aie repris les séances.

- Tu lui manquais ? se moqua Remus.

- Faut croire, répondit Sirius sur le même ton. Non, en réalité elle pensait surtout qu'il était temps que je revienne. Il ne faut pas que je reste trop longtemps sans la voir. Et ici, alors ? Ça s'est bien passé pendant mon absence ?

- Oui, comme tu le vois. Harry est en un seul morceau et la maison n'a subi aucun dommage. En même temps tu ne t'es absenté que deux heures. Mais ça a laissé le temps à Harry de faire connaissance avec ta mère. N'est-ce pas Harry ?

L'adolescent leva le nez de son assiette, l'air un peu surpris qu'on s'adresse à lui.

- Pardon ? Quelqu'un m'a parlé ?

Sirius grimaça. Son filleul était vraiment à l'ouest. Il était comme ça depuis sa séance avec la psychomage et ça n'allait pas en s'arrangeant. Sirius se demandait si les philtres de paix n'y étaient pas pour quelque chose. Il n'y avait que lors de son anniversaire, la veille, qu'il avait semblé normal. Sirius et Remus avaient organisé quelque chose de simple mais qui avait fait grandement plaisir à Harry.

- Remus me disait que tu avais fait connaissance avec ma mère.

- Ah, oui... Très charmante, cette dame. Même Dudley ou Malfoy ne m'avaient jamais autant insulté en deux minutes.

Sirius ne put s'empêcher de rire. Bon, Harry n'avait pas perdu son sens de l'humour, c'était déjà ça. Et, surtout, il n'avait pas l'air traumatisé par sa première rencontre avec la locataire du tableau.

- Comment tu t'y es pris pour la réveiller ?

- J'étais dans le couloir, j'ai éternué un peu trop fort et ça a suffi pour attirer son attention. Elle est vraiment effrayante. Elle a toujours été comme ça ?

- Avec moi, oui. Je n'ai jamais été d'accord avec elle. Et ce, sur n'importe quel sujet. Il faudrait vraiment qu'on arrive à se débarrasser de ce tableau.

- Je l'ai regardé sous toutes les coutures, il n'y a aucun moyen de le décoller, intervint Remus, l'air dépité.

- Je suis sûr que c'est possible, pourtant. Il faut encore creuser.

- C'est toi qui t'en occupera, alors. Après tout, c'est toi l'expert en sortilèges.

Harry haussa les sourcils alors que Sirius jetait un regard noir à Remus qui leva les yeux au ciel.

- Je verrai ça plus tard, finit par maugréer Sirius. Harry, tu ne veux pas manger un peu plus ? Tu n'as presque pas touché à ton assiette.

- Je n'ai pas faim. J'ai peut-être trop mangé, ce midi. En plus je suis fatigué. Je vais aller me coucher.

Sirius voulut faire remarquer qu'il était un peu tôt mais il se ravisa.

- Bien, vas-y. Mais mis à part la fatigue, est-ce que tu vas bien ?

- Oui, oui, ne t'en fais pas, dit Harry en souriant. Passez une bonne soirée.

Harry prit son assiette et ses couverts et quitta le salon. Sirius soupira.

- Il m'inquiète.

- Moi aussi, avoua Remus. Il y a des moments où il va super bien et d'autres où il est complètement apathique.

- Tu crois que ce sont les philtres de paix qui font ça ?

- Ça se pourrait, oui. Tout le monde n'y réagit pas de la même manière. Ils sont peut-être trop puissants. Mais ça semble marcher puisqu'il ne fait plus de cauchemars.

- Il est pourtant souvent fatigué.

- Ce n'est peut-être pas à cause de ses nuits. Ça doit sûrement commencer à lui peser, de rester enfermé ici. Il faudrait qu'il sorte.

- Je comptais l'emmener à la bibliothèque municipale et au parc de créatures magiques. Tu penses que ça lui plairait ?

- Oh oui, beaucoup. Ça lui fera du bien de sortir et de voir du monde.

- Justement, en parlant de voir du monde... J'aimerais bien inviter Tonks pendant les vacances. Lorsque je l'ai vue il y a deux mois elle m'a dit qu'elle serait ravie de rencontrer Harry. Elle lui changerait les idées, avec sa bonne humeur et son énergie.

- Ça, c'est sûr ! Mais elle doit être très occupée.

- Oh, elle aura bien le temps de venir déjeuner un dimanche chez son vieux cousin !

- Vieux, tout de suite les grands mots... Tu n'es pas grabataire non plus.

- Pour elle je dois être vieux. Je suis sûr qu'elle se fera un plaisir de me le faire remarquer. Mais je sais que tu me défendras.

- Ben voyons... Blague à part, quand est-ce que tu comptes dire à Harry que tu vas enseigner les sortilèges à Poudlard cette année ? À moins que tu aies changé d'avis ?

- J'attends la visite de Dumbledore. Et, non, je n'ai pas changé d'avis. Au contraire, je suis plus décidé que jamais. Je ne me vois pas laisser Harry retourner tout seul à Poudlard. J'ai l'impression qu'il a besoin de moi. Je ne peux pas l'abandonner. Je sais que je ne dois pas accepter ce rôle de professeur pour cette raison mais...

- Je comprends, coupa doucement Remus. Je serais exactement pareil, à ta place. Et je pense que tu as raison. Harry n'est pas assez entouré, là-bas. Il n'aura pas une oreille aussi attentive que la tienne.

- Tu seras là, toi aussi.

- Si le poste de professeur de métamorphose est toujours libre, oui, je serai là. Pour en revenir à Harry, il va cependant falloir que tu gardes tes distances avec lui pendant les cours. Tu dois te comporter avec lui comme avec n'importe quel autre élève.

- Je sais, ne t'inquiète pas pour ça. Je ne ferai aucune différence. Par contre je compte bien l'inviter prendre le thé le week-end dans mes appartements. Comme ça je lui demanderai s'il va bien et il me racontera sa semaine de cours en détails. Et il me parlera des filles qui lui plaisent, aussi.

- Lâche-le avec ça, Sirius. Tu vois bien que ça le met mal à l'aise à chaque fois que tu abordes le sujet !

- Mais c'est normal que je m'intéresse à la vie amoureuse de mon filleul !

- Qui te dit qu'il en a une ? Ça se trouve il n'est pas intéressé par le moment.

- Il a quinze ans, Remus. Ça doit bien commencer à le travailler !

- Si c'est le cas il n'a visiblement pas envie d'en parler. En plus au début des vacances il t'a dit qu'il ne voulait pas y penser pour le moment. Il aspire à passer une année tranquille, ce qui ne lui est pas encore arrivé depuis qu'il est à Poudlard. Et puis ça va être l'année des BUSE. Tu devrais plutôt le saouler avec ça plutôt qu'avec les filles.

Sirius grimaça.

- Je suis obligé ?

- C'est ton rôle de professeur et de tuteur. Je ne te demande pas de lui en parler tous les jours, mais de privilégier ce sujet plutôt que celui de sa vie amoureuse.

- D'accord, merci pour le conseil. Je sais que je vais devoir saouler les cinquième année avec ça. Et les septième année avec les ASPIC. Mais ça va me faire drôle. Je n'attachais pas une grande importance à mes examens quand j'étais à leur place.

- Évite de le leur dire et demande à Harry de ne pas le dire non plus. Sinon tu perdras toute crédibilité.

- C'est bizarre comme je suis stressé, tout à coup.

Remus rit doucement.

- On va arrêter d'en parler alors.

Sirius fit la moue.

- En fait il y a surtout une chose qui me stresse. Ou plutôt, qui m'ennuie.

- Quoi donc ?

- Servilus.

Remus soupira.

- Déjà tu vas devoir arrêter de l'appeler comme ça, que ce soit avec moi, avec lui ou avec n'importe qui d'autre.

- Parce que lui ne m'appellera pas «le cabot», peut-être ?!

- Je ne sais pas, mais s'il le fait, tu ne dois pas entrer dans son jeu. Tu dois te montrer plus intelligent que lui. Il finira bien par se lasser. Si tu ignores ses piques, ça l'énervera davantage que si tu y réponds.

- Ma patience a des limites, Remus. S'il m'asticote trop je ne vais pas pouvoir me retenir.

- Il le faudra, pourtant, déclara fermement Remus. Vous ne pourrez pas passer toute l'année à vous chamailler, ça va vite devenir invivable pour tout le monde. Car ça va forcément avoir un impact sur les élèves. Lorsque Severus est énervé, il se montre encore plus tyrannique avec les élèves.

- Il n'a pas intérêt à s'en prendre à Harry ! s'écria Sirius. Si on se dispute, il serait bien capable de le lui faire payer ! Et ça il en est hors de question. Je sais que Dumbledore va aller le voir pour lui apprendre que je vais rejoindre l'équipe des professeurs et je sais aussi qu'il va sûrement imposer des conditions pour assurer «la meilleure entente possible» entre nous. Mais je veux d'abord instaurer mes propres conditions. Je vais rendre visite à Servilus avant que Dumbledore ne vienne le voir.

- Severus, Sirius. Se-ve-rus.

- Oui, c'est ça, j'y penserai. Je vais aller le voir demain, histoire de régler ça au plus vite.

- Je ne sais pas si je serais rassuré à l'idée de vous savoir seuls, tous les deux, dans une même pièce.

- Je ne lui ferai rien, promis. Après je ne peux pas te promettre que lui ne s'en prendra pas à moi...

- Fais en sorte que ça se passe le mieux possible, alors. Ne le provoque pas. Et reste calme si lui te provoque. Je veux que tu rentres en un seul morceau.

- Ooooh c'est mignon... Mais je sais que tu te feras un plaisir de me soigner si je rentre blessé.

Sirius ne savait pas pourquoi il avait dit ça mais il le regretta vite en voyant l'air gêné de Remus. Il devait reconnaître que sa phrase pouvait être un peu tendancieuse. D'ailleurs, l'avait-il dit de façon purement innocente ? Il se donna une claque mentale. Bien sûr qu'il avait dit ça innocemment ! Il n'avait eu aucune arrière-pensée. Ne voulant pas que le malaise s'installe, il changea de sujet :

- Bon, sinon, est-ce qu'il y a des choses que je dois savoir sur le métier de professeur avant la rentrée ?

- Oui mais tu sauras tout ça lors de la pré-rentrée, dit Remus en souriant. Dumbledore te dira tout ce que tu auras à faire en tant que professeur. Il te parlera de ta salle de classe, de tes appartements, des rondes, des repas, de ta semi-fonction de directeur de maison...

- Tu crois qu'il y a moyen que Fli... Filius revienne sur sa décision ?

- Non, je crois qu'il est vraiment fatigué. Il a besoin d'un soutien, d'un appui. D'un adjoint.

- Mais je n'ai pas été à Serdaigle !

- Et alors ? Ce sont des élèves comme les autres. Et puis tu enseigneras la matière qui était celle de leur directeur de maison. Ce sera rassurant, pour eux. C'est d'ailleurs pour ça que tu as été choisi pour seconder Filius. Et puis si ça peut te rassurer, ce sera la première année pour moi aussi en tant que directeur de maison. Je vais superviser la maison de Harry, tu te rends compte ? Il va falloir que je me montre encore plus impartial. Ça va être dur. Mais bon, faut-il encore que Dumbledore n'ait pas trouvé quelqu'un d'autre pour enseigner la métamorphose...

- Je suis sûr qu'il t'a réservé la place, d'une certaine manière. Au cas où tu changerais d'avis. Et si c'est le cas, il aura bien fait de te la réserver puisque tu as bel et bien changé d'avis !

- Tu es en train de me dire que je suis trop prévisible.

- Un peu mais c'est ce qui fait ton charme.

Remus détourna le regard. Sirius se morigéna de nouveau. Mais qu'est-ce qui lui arrivait, aujourd'hui ? Il fallait vraiment qu'il apprenne à réfléchir avant de parler. Mais il ne savait pas si c'étaient ses phrases qui posaient problème ou si c'était Remus qui y voyait trop facilement un double sens. Il décida de faire comme si de rien n'était et reprit :

- Au fait, dans les couloirs, quand on se croisera, il faudra qu'on s'appelle comment ?

- Oh, ça n'a pas grande importance, répondit Remus, dont la gêne s'était visiblement dissipée. Évite juste les trop grandes marques d'affection. Nous ne sommes pas obligés de cacher nos liens d'amitié. Tu peux me dire «Bonjour Remus» et me donner une tape sur l'épaule si tu le souhaites. Tant que tu ne me prends pas dans tes bras pour me saluer...

- Je vais éviter, promis. Et avec mes élèves, je dois me comporter comment ?

- Ça c'est toi qui voit. On a tous une attitude différente avec nos élèves. Il n'y a pas de règle stricte. Tu dois juste garder une certaine distance. Ne les invite pas à venir prendre le thé chez toi, par exemple, dit Remus sur un ton moqueur.

- Je ne le proposerai qu'à Harry ! protesta Sirius. Je ne tiens pas à ce que les autres élèves découvrent mes appartements.

- C'est sûr, tu n'auras pas envie que tes élèves voient tes caleçons et tes chaussettes sur la table basse du salon, railla Remus.

- Hé, ça fait plusieurs semaines que je ne les laisse plus traîner partout !

- Parce que Harry est là. Tu as tout rangé la veille de son arrivée.

- Oui bah à Poudlard tu auras tes propres appartements. Tu n'auras pas à supporter mon bazar permanent. Et je pourrai laisser traîner mes sous-vêtement si ça me chante.

- Sauf les week-end où tu inviteras Harry à prendre le thé chez toi.

- Mais arrête avec ça !

Remus éclata de rire.

- Je te taquine, c'est tout.

- T'es pas gentil. Bon, et pour les punitions ? Ça marche comment ?

- Ça aussi, c'est à l'appréciation de chacun. En terme de professeurs, tu as ceux qui sont adeptes des devoirs à faire, d'autres des retraits de point, d'autres encore des retenues...

- Toi tu es adepte de quoi ?

- De rien du tout. Durant l'année où j'ai enseigné, j'ai essayé de donner des sanctions à la hauteur de la faute commise. Je ne punissais pas toujours, parfois un simple rappel à l'ordre suffisait.

- Tu as donné des retenues ?

- Oui, ça m'est arrivé.

- Ouah. Je ne te vois pas du tout faire ça.

- Il y a des fois où la situation l'exigeait vraiment. Il y a certaines choses que tu ne peux pas laisser passer. Après, libre à toi de ne pas en donner. Mais l'élève doit être puni à la hauteur de ses actes. Des fois, tu n'as pas d'autre choix que donner une retenue.

- Comme lorsqu'un élève te manque de respect, par exemple ?

- Exactement. Les duels en cours et dans les couloirs méritent aussi une retenue, selon moi. Peu importe la personne qui a commencé.

- Ok, je vais essayer de retenir tout ça.

Remus sourit.

- La rentrée n'est que dans un mois, tu as encore le temps. Et puis tu verras, tout deviendra plus clair lors de la pré-rentrée.

- Elle a lieu quand ?

- Une semaine avant la rentrée des élèves. Cela te laisse le temps de peaufiner ton programme, de faire la liste des élèves, de préparer tes cours pour la rentrée...

- D'accord. J'espère que ça va bien se passer. Et que les collègues ne vont pas trop me juger du regard.

- Mais non, ne t'inquiète pas. Tu pourras compter sur le soutien de Filius, Minerva et Pomona, déjà. - Il y a aussi la professeur de runes et la professeur d'arithmancie qui sont très gentilles.

- Elles s'appellent comment ?

- Bathsheda Babbling pour les runes et professeur Septima Vector pour l'arithmancie.

- Elles sont jolies ?

Remus leva les yeux au ciel.

- Je t'arrête tout de suite, les relations entre professeurs sont interdites au sein de Poudlard.

- QUOI ?! Mais c'est quoi cette règle stupide ?!

- Ce n'est pas stupide du tout. Imagine une relation amoureuse entre deux directeurs de maison. Tu imagines les tensions que cela pourrait provoquer ? Ces deux personnes seraient forcément confrontées à des disputes à cause de leurs maisons respectives. Et les élèves pourraient en souffrir. Ils n'ont pas à payer les pots cassés du couple que forment leurs directeurs de maison. Imagine Filius en couple avec Pomona. S'ils se disputent, Filius pourrait se montrer exécrable envers les élèves de Poufsouffle pour leur faire payer sa dispute avec leur directrice de maison. Et pareil pour Pomona, mais avec les Serdaigle.

- Ouais, c'est pas faux. Mais dans ce cas on pourrait juste interdire les relations amoureuses entre directeurs de maison ?

- Ils restent quand-même des professeurs. On ne peut pas interdire à quatre professeurs de se mettre en couple et autoriser les autres à sortir ensemble. Ce serait injuste. Du coup il vaut mieux mettre tout le monde sur un même pied d'égalité.

- Pfff... Mais alors les professeurs sont voués à rester célibataires durant toute leur carrière ?

- Ils peuvent avoir quelqu'un à l'extérieur.

- Mais comment veux-tu qu'ils trouvent l'amour s'ils passent dix mois sur douze à Poudlard ?! Et comment veux-tu qu'un professeur puisse avoir une relation durable s'il ne peut même pas habiter avec la personne qu'il aime ?!

- Je ne sais pas mais ça m'étonnerait que Pomona ou Filius soient restés célibataires depuis qu'ils enseignent à Poudlard. Cela me paraît impossible qu'ils aient pu vivre aussi longtemps sans amour. Il y a peut-être des week-end où ils peuvent s'absenter de Poudlard. Je ne sais pas comment ils se débrouillent avec leur maison mais j'imagine qu'ils doivent se tenir prêts à rentrer à Poudlard s'il y a le moindre problème sérieux avec un élève de leur maison. C'est comme les personnes politiques dans le monde moldu. Elles ont le droit de partir en vacances où elles veulent, à condition qu'elles puissent rappliquer à tout moment et le plus vite possible. Après s'il y a une professeur qui te plaît à Poudlard, tu peux toujours essayer quelque chose avec elle mais ne viens pas te plaindre si tu te fais attraper. Tu risquerais d'être renvoyé sur-le-champ. Car ce serait une grosse faute professionnelle. Tu ne pourras plus veiller sur Harry. Ce serait quand-même bête de te faire virer juste parce que tu n'auras pas pu résister au charme d'une collègue...

- C'est moche d'utiliser Harry pour me raisonner. Mais c'est efficace. Il est hors de question que je risque ma place à cause d'une femme ! Après je ne suis pas non plus obligé de sortir avec une collègue... Juste un soir pourrait suffire. Il n'y a pas de risques qu'on se fasse surprendre...

- Le romantisme à son apogée, ironisa Remus. Tant que tu surveilles tes arrières, tu fais ce que tu veux. Il faut juste que tu saches où sont tes priorités. Bon, je vais faire la vaisselle.

Remus prit à son tour son assiette et ses couverts et prit congé de Sirius. Celui-ci resta un long moment pensif. Sa priorité, c'était Harry, bien entendu. Il était la première de la première de la première de ses priorités. Il avait une chance inouïe d'être près de lui en permanence à Poudlard, il n'allait pas la laisser passer et encore moins la gâcher ! Sa vie amoureuse allait donc attendre. Il avait passé douze ans dans un célibat forcé à Azkaban, il pouvait bien attendre encore un peu avant de trouver l'âme soeur ! Il avait la chance d'avoir un travail qui lui permettait de rester près de son filleul et il était donc hors de question qu'il gâche cette belle opportunité.