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Vous êtes tellement nombreux à me motiver ! Je suis trop émue ! Merci du fond du cœur ! Rinku13, Bilko, Petite-Licorne-Arc-en-Ciel, Minerphile, jade, Harryliada, Suchi-story, Dragsou, Gaiastrophe, Zeugma412, Silverbutterfly209, Rosi, AliFantasque, Destrange, A.T.S Ludwig, Loulou7 et Taibaka ! Vous êtes des amours !
(L'univers et les personnages appartiennent à JK Rowling)
Bonne lecture ! :)
Chapitre 6 ― Le consentement résigné
Un lourd silence dégoulinant de malaise pesait sur les épaules d'Hermione qui se tassait dans son fauteuil, sans oser regarder ni Dumbledore qui était retourné à la fenêtre, ni McGonagall dont les doigts aux ongles soignés pianotaient de nervosité sur l'accoudoir de son fauteuil tout près du sien. Rogue était parti depuis cinq minutes et Hermione n'osait pas imaginer l'envenimement de la situation lorsque Malefoy allait leur révéler les derniers détails de son scénario. Mais dans quoi était-elle en train de s'embarquer ? Allait-elle vraiment se retrouver attachée nue sur une croix ? Devant des professeurs qu'elle estimait comme Dumbledore et McGonagall, et qu'elle redoutait comme Rogue ?
Lorsque Rogue pénétra ses pensées avec un martinet à la main, un sourire salace aux lèvres, un affreux frisson lui parcourut l'échine. C'était n'importe quoi. Absolument ridicule. Elle ne pourrait jamais laisser une telle chose arriver. Dumbledore était fou de permettre ça. Il fallait vraiment que cette boule noire soit sérieusement maléfique pour qu'ils soient contraints à mettre en scène une telle horreur.
Enfin, une montée de haine pour Malefoy la submergea et elle crispa les doigts sur l'accoudoir de son fauteuil. Pourquoi Malefoy devait-il être aussi inconscient ? Pourquoi n'avait-il pas réfléchi avant de jouer avec cet objet qu'il ne connaissait même pas ? Pourquoi était-il toujours aussi haïssable ?
McGonagall posa alors une main chaude sur la sienne et la serra pour lui montrer son soutien.
― Tout devrait bien aller, murmura-t-elle. Nous trouverons sûrement un moyen d'en venir à bout sans trop de difficulté…
― Je ne veux pas le faire…, gémit Hermione en fixant leurs mains jointes sur l'accoudoir. Je ne veux pas faire ça…
― Je comprends parfaitement ce que vous pouvez ressentir, Miss Granger. Mais voyons d'abord tous les détails du scénario et ensuite, comme l'a mentionné tout à l'heure le professeur Dumbledore, il nous sera possible de jouer avec ces détails.
Mais Hermione se rappelait trop bien comment Malefoy avait pris soin de tout préciser. Ils ne s'en sortiraient pas. Ils allaient réellement vivre un enfer ce soir, à se ridiculiser les uns devant les autres. Pendant qu'elle imaginait avec désespoir ses professeurs qui allaient devoir s'occuper d'elle jusqu'à l'orgasme, la main de McGonagall devint soudain brûlante sur sa peau et Hermione la repoussa en étouffant un gémissement. C'était insupportable. Trop impossible. Trop horrible.
On frappa à la porte.
― Entrez ! répondit Dumbledore en revenant vers son bureau, l'air extraordinairement serein en dépit des circonstances.
Hermione entendit derrière elle la porte s'ouvrir, les bruissements de la cape de Rogue et les pas traînants de Malefoy. Il y eut un bref silence pendant qu'ils s'arrêtaient à l'entrée, puis Malefoy lança d'une voix mi-anxieuse, mi-amusée :
― Heu… si tout le monde est là… est-ce que ça veut dire que vous n'avez pas réussi à conjurer le sort, professeur ?
Hermione se leva brusquement et se retourna pour le regarder au côté de Rogue. Malefoy recourbait le coin de ses lèvres dans un infime sourire détestable. Il faisait semblant d'être à l'aise, car le col de sa robe était détaché sur le haut de sa poitrine et son teint pâle coutumier avait légèrement rougi, comme s'il avait chaud, mais il ne pouvait certainement pas se sentir plus humilié qu'Hermione.
― Espèce de sale petit Veracrasse infâme ! s'écria-t-elle en fonçant droit sur lui.
Malefoy n'eut pas le temps de réagir. Il reçut le coup de poing en plein sur le nez avant de tituber d'un pas de travers sur la table la plus proche où il fit tomber des instruments fragiles dans un joyeux vacarme. McGonagall poussa une exclamation, Fumseck émit un cri et les portraits protestèrent, mais Hermione s'en fichait. Tout ce qu'elle voulait en ce moment était de faire le plus de mal possible à Malefoy qui s'était écroulé par terre parmi les débris argentés. Furieuse, elle le roua de coups de pied en le frappant sur toutes les parcelles de son corps qu'elle pouvait atteindre. Malefoy gémissait de douleur en se recroquevillant sans même tenter de se défendre.
― Miss Granger ! intervint Dumbledore en l'attrapant par les épaules. Calmez-vous !
― Non ! pleura Hermione avec rage, se débattant contre lui. Je ne me calmerai pas ! Je veux le tuer ! Je veux le tuer !
Elle voulut retourner auprès de Malefoy, mais Dumbledore l'en éloigna avec une force étonnante pour son âge. Le nez en sang, Malefoy reniflait par terre en feignant l'effarouché. Il n'avait pas une seule larme ni aucun regret dans les traits. Il jouait la victime, mais il n'attirait la pitié de personne. Rogue se pencha pour le ramasser d'une poigne au collet, le remit de force sur ses pieds et lui jeta un sort à la figure. Un craquement sonore indiqua que le nez pointu de Malefoy avait repris sa forme d'origine.
― Je le déteste ! continua Hermione que Dumbledore ramenait fermement à son fauteuil. Je préfère le laisser mourir de sa connerie !
― Ça suffit ! dit Dumbledore.
Il incita Hermione à se rasseoir bien gentiment, ce qu'elle fit en se croisant étroitement les bras et les jambes, calma les portraits d'un cri impérieux et sortit ensuite sa baguette pour faire apparaître un troisième fauteuil devant son bureau. McGonagall, une main sur le cœur, se rassit d'un air ébranlé et regarda à sa droite Malefoy que Rogue força à s'asseoir sans ménagement. Une fois tout le monde assis, sauf Rogue qui demeura debout à l'extrémité du bureau, à toiser Malefoy d'un œil accusateur, comme si ce dernier avait tout de même mérité ce traitement, Dumbledore sortit d'un tiroir un rouleau de parchemin vierge qu'il déroula devant lui et prit sa plume de paon dans l'encrier.
― Effectivement, Drago, dit-il calmement. Vous avez deviné juste. Nous ne sommes, hélas, pas parvenus à conjurer le sort. Nous serons donc contraints à mettre votre scénario en scène si nous voulons vous épargner la mort.
― Vous allez vraiment attacher Granger toute nue ? s'exclama Malefoy avec incrédulité.
Hermione bondit de son fauteuil dans l'intention de le frapper à nouveau, mais McGonagall balança rapidement le bras et la fit rasseoir aussitôt, le regard dissuasif. Hermione se recroisa les bras, fulminante. Avait-il vraiment été obligé d'exprimer son étonnement à voix haute ?
― Est-ce qu'on peut continuer, Miss Granger ? demanda Dumbledore en la considérant avec circonspection. Je comprends que c'est très difficile, mais souhaitez-vous réellement qu'il meure ?
Hermione renifla avec dédain. S'il lui posait vraiment la question, la réponse était assurément affirmative. Jamais de toute sa vie elle n'avait eu autant envie de voir Malefoy mourir dans les pires souffrances.
― Miss Granger, je vous en prie, continua Dumbledore en rabaissant sa plume. Nous ne pourrons pas le sauver sans votre aide. Je reconnais qu'il a commis une lourde erreur en jouant avec cet Honoricide, mais est-ce que cela justifie qu'il mérite vraiment de mourir ?
― Il savait que c'était un objet dangereux ! pesta Hermione tandis que Malefoy disparaissait derrière sa manche avec laquelle il nettoyait le sang sous son nez. Il savait, mais il s'en fichait !
― Donc, il mérite de mourir ?
― Il mérite qu'on le… qu'on lui…
―… qu'on le laisse mourir ? acheva Dumbledore avec insistance. C'est vous qui décidez, Miss Granger. Parce que personne ici ne pourra vous forcer à faire des choses que vous ne voulez pas.
Hermione serra les dents, prise de court. Dumbledore avait le don de la faire sentir coupable. Bien sûr qu'elle ne voulait pas vraiment que Malefoy meure. Ce n'était pas tellement parce qu'elle tenait à sa misérable vie, mais parce qu'elle ne supporterait pas de continuer ensuite avec un tel poids sur sa conscience. Même si la victime était un sombre crétin, elle ne souhaitait être responsable de la mort de personne. Par contre, le prix à payer pour le sauver de sa bêtise était considérable. Comment pourrait-elle y arriver ?
― Alors ? demanda Dumbledore tandis que tout le monde la regardait en silence.
― Hum… je…, fit Hermione en repoussant une mèche de cheveux derrière son oreille.
Elle aurait aimé avoir plus de temps pour y réfléchir, du moins pour rassembler son courage, mais sur le bureau l'Honoricide faisait défiler lentement ses chiffres rouges, sans aucune pitié ni concession.
― C'est bon, accepta-t-elle alors, douloureusement résignée. Je… je vais le faire…
Malefoy lâcha un profond soupir soulagé et Hermione regretta instantanément son consentement. Comment avait-elle pu penser une seconde qu'il ne méritait pas vraiment de mourir ? Pendant qu'elle l'injuriait de tous les noms dans sa tête, le malaise s'épaissit spontanément autour d'elle. Rogue avait recommencé à la détailler de ses yeux noirs.
― Bien, dit Dumbledore avec un raclement de gorge, tandis que McGonagall restait muette d'effarement. J'admire votre courage, Miss Granger. Vous avez également beaucoup de cœur envers votre camarade qui, j'en suis sûr, regrette sincèrement ce qu'il vous arrive ce soir par sa faute.
― Vous allez tous le faire aussi ? demanda Malefoy qui observait tour à tour Rogue et McGonagall d'un air impressionné. Je veux dire… lui va vraiment… ? Et elle va vraiment aussi… ? Et moi qui… qui… ?
― Vous quoi ? interrogea Dumbledore et Hermione se sentit tout à coup extrêmement faible en se rappelant que Malefoy avait aussi un rôle à jouer dans son damné scénario. Qu'est-ce que vous devez faire ?
Malefoy rougit sans rien dire.
― Drago, sachez d'abord que lorsqu'il est question de sauver la vie d'un élève, mes collègues et moi sommes toujours prêts à affronter n'importe quelles épreuves pour y arriver, affirma Dumbledore avec conviction, sans relever la toux discrète qu'émit alors McGonagall. Ensuite, je le répète, je sais que c'est très difficile pour vous, Drago, mais vous devez maintenant me décrire votre scénario dans les moindres détails. Et n'oubliez pas que chaque détail est important et compte si nous voulons bien lever le maléfice. C'est pour cette raison que je vais tout noter ici pour absolument rien oublier durant la séance. Est-ce que vous comprenez bien, Drago ? Comprenez-vous que le moindre détail oublié vous coûtera la vie, Drago ?
Malefoy le regarda, les lèvres tordues comme s'il avait un goût amer dans la bouche, puis il acquiesça d'un hochement de tête avant de tourner des yeux anxieux vers Hermione. Cette dernière en profita pour lui jeter un regard féroce. Il faisait bien d'avoir honte.
― Bien, dit Dumbledore qui posa la pointe de sa plume sur le parchemin. Il serait aussi aimable de votre part, Miss Granger, si vous pouviez aider la mémoire de Mr Malefoy en cas d'oubli.
― Je suis sûre qu'il se rappelle très bien tous les détails de son fantasme, répliqua Hermione avec haine.
― Ce n'est pas un fantasme ! protesta Malefoy.
― S'il vous plaît ! tempéra Dumbledore avec sérieux. Commencez par me décrire le rôle complet qu'aura le professeur Rogue.
― J'ai déjà tout dit tout à l'heure, marmonna Malefoy en fuyant le regard de Rogue. Il doit frapper Granger avec un martinet et c'est tout.
― Sans habillement particulier requis ni de nombre de coups prédéterminés, c'est ça ? récapitula Dumbledore dont le grattement de la plume se mêlait aux quelques murmures incrédules des portraits. Pas d'autres détails importants à ajouter ?
― Non, c'est tout, confirma Malefoy.
― Ce n'est pas vrai ! intervint Hermione avec fougue. Tu tiens vraiment à mourir, c'est ça ?
Dumbledore fronça les sourcils. Malefoy parut sur le moment perplexe, mais son visage s'éclaira vite lorsqu'il se souvint. Il sourit alors d'un sourire passablement vicieux, ce qui amena Hermione à regretter aussitôt de lui avoir rafraîchi la mémoire.
― Ah oui, dit Malefoy qui évitait toujours de regarder Rogue. Il faut aussi qu'il traite Granger de vilaine élève pendant qu'il la frappe.
McGonagall étouffa une exclamation en apportant la main sur la moitié de son visage. Hermione suffoqua de malaise au même moment et d'autant plus lorsque Rogue plongea un regard intense dans le sien. Dumbledore, pour sa part, parut s'accrocher à son flegme et rédigea simplement les informations sur le parchemin.
― Doit-il seulement la traiter de vilaine élève ? demanda-t-il en faisant tiquer Hermione qui n'était pas habituée à entendre ce genre de propos sortir de la bouche du directeur.
― Bah, oui, répondit Malefoy en haussant les épaules. Je n'ai pas précisé d'autres mots à dire. En fait, j'imaginais que Rogue la punisse pour écrire toujours trop de centimètres dans ses devoirs. J'ai précisé ça.
― Ça veut dire quoi ? demanda Rogue qui paraissait soudain un peu nerveux.
― Ça veut dire que vous devrez lui reprocher à voix haute ses devoirs trop longs, expliqua calmement Dumbledore en continuant d'écrire, les yeux baissés derrière ses lunettes en demi-lune. Bien sûr, vous pourrez improviser sur le sujet, mais vous assurer toutefois de prononcer au moins et très clairement les mots : vilaine élève.
Hermione grogna en s'affaissant dans son fauteuil. Elle avait déjà hâte qu'ils changent de sujet.
― Autre chose à ajouter pour ce rôle ? demanda Dumbledore en relevant le nez pour consulter Malefoy et Hermione.
Ces derniers firent non de la tête.
― Très bien, poursuivit Dumbledore en trempant à nouveau sa plume dans l'encrier. Passons maintenant au rôle de Miss Granger…
― Humpf, fit Hermione en se retenant d'aller se cacher sous le bureau.
― Elle va devoir être attachée sur une croix et toute nue, rappela Malefoy en appuyant bien sur le dernier détail, comme s'il commençait à prendre plaisir à embarrasser Hermione.
― Quel genre de croix ? demanda Dumbledore en écrivant.
― Une croix en X.
― Attachée face à la croix ou dos à la croix ?
― Dos à la croix.
― Tu n'as jamais précisé ça ! objecta Hermione avec indignation.
Dumbledore leva des yeux sévères en direction de Malefoy.
― C'est vrai ? interrogea-t-il.
― Bah…, fit Malefoy en feignant de réfléchir. Bah non, je n'ai pas précisé, c'est vrai.
― Alors, ce sera face à la croix, trancha Dumbledore en reprenant les grattements de sa plume. Ce sera moins gênant comme ça.
Hermione soupira en remerciant mentalement Dumbledore. Certes, exposer sa nudité devant tout le monde resterait une épreuve infernale, mais si elle pouvait au moins se cacher face à la croix, ce serait déjà plus supportable.
― Autre chose ? demanda Dumbledore.
― Oui, dit Malefoy qui esquissa soudain un sourire salace.
Hermione fit fonctionner ses méninges à toute vitesse et se rappela alors l'énorme détail immonde qui la concernait. Aussitôt, elle supplia Malefoy des yeux. Même si elle savait qu'il était obligé de parler, elle n'était pas du tout prête à encaisser les réactions des professeurs. Lorsque McGonagall remarqua l'affolement dans sa respiration, elle la dévisagea en donnant l'impression de se fondre d'appréhension. Rogue devait aussi être sur ses gardes, mais lui, Hermione préférait le regarder le moins possible.
― Oui ? dit Dumbledore qui fixait Malefoy, la plume suspendue au-dessus du parchemin. Quel est ce détail ?
― Heu… il faut qu'elle jouisse…, révéla enfin Malefoy.
Un terrible silence s'abattit autour du bureau.
Merci d'avoir lu ! :)
Je ne dis rien pour la suite, mais il se peut que ce soit un peu plus explosif...
À la semaine prochaine pour d'autres malaises ! :p
