Disclaimer : Game of Thrones est l'oeuvre de George R.R Martin, de DB Weiss et de David Benioff, cet écrit est un écrit de fan, je ne gagne rien, sinon des reviews et les reviews ne permettent pas d'acheter des spaghettis.

Résumé : C'était décidé, cette année, Amerei prenait et surtout tiendrait ses résolutions! Elle avait la meilleure des motivations pour ça: l'amour qu'elle portait à Lancel.

Note de l'auteur : Ceci est une réponse au défi d'écriture n°121 version longue de la page Facebook « Bibliothèque de Fictions ». Les conditions étaient : Cent mots minimum, C'est bientôt la nouvelle année, votre personnage décide de prendre de bonnes résolutions ! Quelles seront-elles ? Pourquoi ? Va-t-il les respecter ? De plus, à cela s'ajoute les règles de la version longue du défi : écrire un chapitre par mois pendant douze mois, chacun des chapitre mettant en scène votre personnage tentant de réaliser ou réalisant l'une de ses douze résolutions.

Liste des dettes du Discord « Défis Galactiques » : De secondaire à principal – Lancel Lannister + Défi Sarah et Voirloup n°179 - Placer le mot Pilule + Ecrire sur un vieux (Recyclage)

Les douze travaux d'Amerei

Cinquième travail : Réparer les ponts endommagés

- Lancel ?

Le jeune homme leva son nez de sa tasse. Il était de ces hommes qui n'étaient pas tout à fait réveillés avant d'avoir avalé leur dose de caféine matinale. Il avait les yeux encore endormis, les cheveux en bataille et l'air d'un petit chiot qui émergeait d'une longue sieste sur le canapé, la tête sur les pantoufles de la maîtresse de maison. Cependant, quand il vit la mine sérieuse de sa compagne, toute fatigue matinale quitta ses traits, laissant place à de l'inquiétude.

- Oui ? Tenta-t-il

- Je pensais aller voir ton oncle les jours prochains. Révéla Amerei

Lancel se figea, mal à l'aise. Il n'arrivait pas à oublier les mots horribles que Tywin avait pu dire à propos d'Ami, qu'il avait prononcés devant elle d'ailleurs. Il n'était pas idiot, il savait que la pilule aurait été difficile à avaler. Pourtant, il avait nourri cet espoir fou que, comme il n'était que son neveu et non son propre fils, le chef de famille aurait été plus... conciliant. Il était conscient que le décalage entre lui et sa petite-amie était considérable. Il savait aussi que, à sa manière, Tywin s'inquiétait peut-être. Mais il y avait une chose que l'homme ne semblait pas comprendre, c'était que le fils de son frère n'était pas une poupée. Il n'en était plus une depuis longtemps. Il avait ses opinions, sa manière de fonctionner, un cadre d'évolution différent. Et Amerei faisait partie de son univers. La renier, c'était aussi faire l'impasse sur lui. Le froid entre eux durait depuis déjà un an et avait surpris beaucoup de monde : personne n'aurait soupçonné le jeune homme d'être capable d'en vouloir à quelqu'un aussi longtemps. C'était bien mal le connaître. Même s'il avait énormément travaillé sur ses défauts et continuait de le faire, Lancel avait toujours été d'un naturel susceptible et méfiant, un rempart naturel pour se protéger car il était aussi terriblement timide.

- Ami, si tu cherches à nous rabibocher... Commença-t-il

- Ce n'est pas pour ça. Le coupa-t-elle.

Il eut l'air surpris.

- Pas entièrement en tout cas. Nuança la jeune femme

- Rassure-moi, ce n'est pas pour qu'il t'accepte que tu as quitté ton travail ?

- Non. Je te l'ai dit, le métier ne me plaisait plus à cause de l'ambiance et de l'évolution du business. Tywin n'a rien à voir là-dedans.

- Alors pourquoi vouloir le voir maintenant ? Je ne veux pas qu'il t'insulte encore.

- Je voudrais lui laisser une seconde chance. Et je pense que, dans le fond, ce n'est pas tant moi qui dérange mais plutôt ce que je représente. J'aimerais pouvoir mettre tout ça à plat avec lui. Crever l'abcès une bonne fois pour toutes. Je saurais à quoi m'en tenir et j'aurais essayé.

- Ne t'attends pas à grand chose... Je ne veux pas que tu sois déçue.

Elle lui sourit gentiment.

- Tu veux que je t'accompagne ? Lui offrit-il

- Ca va aller.


Si Tywin était étonné de la visite d'Amerei, il n'en laissa rien paraître. Néanmoins, il admettait que son geste le laissait circonspect. Ils ne s'étaient pas vus depuis bien une année. Forcément, comme Lancel et lui ne se fréquentaient plus, il n'avait plus eu l'occasion de lui parler. Il savait cependant tout le soin qu'elle avait eu pour Kevan et sa famille quand son frère avait contracté la COVID-19 puis quand il avait fallu l'hospitaliser. Il lui en savait gré.

- Merci de me recevoir, Monsieur Lannister. Lui dit-elle. Je sais que vous êtes occupé.

Il lui désigna un siège. Elle prit place face à lui.

- J'avoue que votre visite me surprend, Amerei. Déclara l'homme. Quelque chose est arrivé à Lancel ?

Sa voix était neutre. Pourtant, Ami y décelait l'inquiétude sincère d'un oncle pour son neveu, d'autant plus que le jeune homme était spécial : le fils de son frère préféré, né après seize ans de mariage et treize années d'essais infructueux. Ce n'était pas pour rien que les medias de l'époque l'avaient surnommé « Le miracle de l'Ouest ». Elle avait l'intuition que si Tywin se montrait aussi opposé à leur couple, c'était parce qu'il craignait qu'elle ne le manipule : un garçon qui avait eu des moments de fragilité, un jeune homme assez pieux et pudique, qui se retrouvait avec une femme à la sexualité libre, à la réputation sulfureuse, alors qu'ils n'avaient rien en commun...

- Lancel va bien. Lui répondit la jeune femme

- Sait-il que vous êtes ici ?

- Il le sait. Il n'était pas pour.

Tywin eut un rictus.

- Et malgré tout, vous êtes là. Que voulez-vous ?

- Mettre les choses à plat.

Elle constata qu'elle avait toute son attention.

- Je sais que vous ne me portez pas dans votre cœur. Commença-t-elle. Et peu m'importe. On ne contrôle pas ses sentiments. Je juge que l'on n'a pas à s'aimer si, à défaut, on se respecte mutuellement. Nous avons Lancel en commun. Nous avons Kevan et Dorna en commun.

- Où voulez-vous en venir ?

- Je voudrais savoir ce qui ne vous plaît pas chez moi. Si vous avez des craintes. Je n'ai pas de preuves à apporter, que ma bonne foi mais je voudrais pouvoir vous répondre sur les points qui vous chiffonnent. Je doute que ce soit mon appartenance au monde du sexe qui génère cette situation. Il y a autre chose.

- Vous êtes plus fine que je ne l'avais imaginé, je le reconnais.

Il fit venir deux tasses de café noir.

- J'ai su que vous aviez quitté le monde du cinéma pornographique. Lui apprit-il

- C'est le cas.

- Pourquoi ?

- Je ne m'y plaisais plus. L'industrie prend une tournure qui me déplaît. Continuer à travailler dedans signifierait que j'approuve, ce qui n'est pas le cas.

- Je n'aurais jamais cru ça de vous. Quels sont vos projets ?

Amerei sentait le piège : de sa réponse, il en conclurait peut-être qu'elle souhaitait être entretenue après avoir eu une vie de débauche pour se refaire un nom.

- Retrouver un emploi. Sourit-elle. J'ignore encore dans quelle branche. Sous quelle forme. Mais mon passé d'actrice X ne sera pas ma seule ligne sur mon CV.

- Vous pourriez vivre aisément sans avoir à travailler en vivant avec mon neveu.

- J'y tiens. Pour ma fierté. Et rien n'est acquis dans la vie : aujourd'hui, Lancel et moi sommes heureux ensemble. Mais demain, nous pouvons très bien nous dire adieu et alors, je me retrouve seule, sans rien. Si une femme trouve son bonheur en étant dédiée uniquement à son foyer, je suis heureuse pour elle. Ca n'est pas moi cependant, c'est aussi simple que ça.

Elle but une gorgée de sa boisson.

- J'aime sincèrement Lancel. Son nom de famille aurait pu être celui d'un anonyme parfait, je l'aurais aimé tout autant. C'est un homme formidable et je m'estime chanceuse d'avoir son amour. Je sais que vous aussi, à votre manière, vous l'aimez et vous vous souciez réellement de lui. Alors, pour lui, ne pourrait-on pas, à défaut d'être comme un oncle et une nièce, essayer de s'entendre ? D'être cordiaux ?

L'expression du vieil homme ne laissa rien transparaître.

- Vous avez pris soin de mon frère et de sa famille quand il est tombé malade. Dit-il. Je ne vous ai jamais remerciée pour ça.

Elle lui sourit.

- J'apprécie votre démarche. Cela demande du cran. Je vais réfléchir à ce que vous m'avez dit.

Amerei acquiesça, finit sa tasse et le salua avant de partir.


Quelques jours plus tard, Amerei avait un appel de Kevan pour s'entendre dire qu'elle devait être l'incarnation d'un des Sept. Elle avait réalisé ni plus ni moins qu'un miracle : Tywin avait appelé Lancel ce qui, en soi, était déjà hors du commun. Son frère ne faisait jamais le premier pas quand il jugeait qu'il n'était pas en tort. Les deux semblaient avoir discuté et à l'heure actuelle, ils prenaient un verre ensemble pour parler d'égal à égal, pour assainir la situation et pour repartir de nouvelles bases.

Quand il rentra ce soir-là, Lancel était vidé mais heureux : la guerre était terminée.

A Suivre