Brigitte26 : Les nouvelles baguettes de Harry et Drago sont visiblement sœurs, c'est à dire que les éléments à l'intérieur de leur baguette proviennent du même animal (une licorne). C'était également le cas pour la première baguette de Harry et de Voldemort. C'est pour ça qu'elles réagissent ainsi. Normalement si un sortilège de mort est utilisé, un fantôme apparaît, mais ce n'est pas le cas, ni pour Harry, ni Pour Drago, donc il y a juste les sorts utilisés qui ressortent.
Chapitre V : Une Nouvelle Arme.
Harry n'était plus capable de grand chose. Il avait l'impression d'avoir de nouveau blesser Malefoy. Le souvenir de son corps dans une mare de sang revenait comme un douleur sourde. Une fois de plus, son rival s'effondrait juste après l'un de leur duel.
« Au moins, pensa t-il, cette fois, il n'y a pas de sang. »
Ron, voyant son ami incapable de réagir, prit les devants. Il vérifia que le blond respirait toujours, puis il lança un sort pour faire léviter le corps évanoui. Harry le suivit d'un pas lourd, et le regard vide. Les questions étaient trop nombreuses. Pourquoi et comment Malefoy avait t-il pu s'évanouir ainsi ? Il n'avait reçu aucun sort, Harry en était certain.
Lorsque l'infirmière Pomfresh vit le corps de Malefoy flottant, avec à sa suite Ron et Harry, elle poussa un petit cri de surprise.
-Merlin ! S'agita t-elle, avant de se reprendre. Déposez le sur ce lit.
Ron suivit ses instructions, et le corps se posa en douceur sur la couchette à droite de l'entrée. L'infirmière ferma ensuite le rideau pour que les élèves présents ne répandent d'inutiles rumeurs. Elle brandit sa baguette.
« Audire Corpus » prononça t-elle d'une voix experte en dessinant un cercle avec sa baguette. L'extrémité de celle-ci s'alluma d'une douce lueur pâle et avec elle balaya lentement et plusieurs fois le corps de son patient.
-Qu'est ce qu'il a ? demanda Harry, le teint livide, et la gorge sèche.
-Il n'y a aucun symptôme physique. Monsieur Malefoy est en bonne santé.
Soudain, Zoé qui s'était réfugié sous la chemise du blond s'en échappa pour monter sur la poitrine de son maître et prendre une posture agressive, comme pour le défendre. L'infirmière fut aussi surprise qu'intriguée par le petit animal qui semblait inquiet.
-Une salamandre étincelle, nota t-elle, c'est très rare.
-C'est son animal de compagnie, l'informa le brun d'une voix blanche.
-Dans ce cas, le diagnostique est assez simple. Il est évident que Monsieur Malefoy souffre de troubles de l'anxiété. Il utilise probablement le venin de cette créature pour soigner ses crises, à la manière d'un philtre de paix. C'est moins efficace, mais l'effet est plus rapide.
-Qu'est ce que vous appelez des troubles de l'anxiété ? Demanda Ron.
-C'est une sorte de peur pathologique, expliqua Pomfresh. Cela s'accompagne de détresse respiratoire, et de troubles physiques plus communs comme le teint pâle ou des vertiges, généralement. Monsieur Malefoy doit souffrir d'une forme particulièrement aiguë pour s'évanouir ainsi.
-Quand nous sommes arrivés ce matin, Malefoy semblait malade. Je pensais que c'était le transplanage, fit Harry.
Il venait de comprendre que le comportement étrange du blond dont Zabini l'avait informé, était lié à sa condition. C'était ça, la faiblesse que voulait exploité Blaise. Seulement pourquoi Malefoy était-il revenu au risque de montrer une telle faiblesse à ses anciens ennemis ? Le conseiller d'Hermione lui avait également dit que jamais un Malefoy ne montrerait ses faiblesses à lui ou à Granger. Alors pourquoi revenir ?
-Il aurait pu prévenir, s'agaça Ron, interrompant les réflexions d'Harry. On emmène pas une personne dans son état sur le terrain.
-Il ne souffrait pas de ça quand nous étions élèves. Est-ce que vous savez d'où cela peut venir ? Demanda Harry à Madame Pomfresh.
-Non et les sorciers ne s'intéressent guère aux maladies de ce type. Les ouvrages moldus sont plus complets mais je n'ai jamais eut le loisir de me plonger dedans de manière approfondie. Les guérisseurs de Saint-Mangouste pourraient répondre, j'imagine. Sinon, vous pouvez lui poser la question lorsqu'il se réveillera, conclu t-elle avant d'aller préparer une potion pour aider le blond à se remettre sur pied.
-Si je fais ça, murmura Harry en s'effondrant sur une chaise, il m'arrachera la tête à main nue.
-Harry, est-ce que ça va ? Demanda son meilleur ami.
-Ce n'est pas moi qui me retrouve sur un lit d'hôpital, Ron.
-Pour une fois, sourit Ron. Tu sembles prendre tout ça trop à cœur. Il est toujours vivant, il s'est juste évanoui, ce n'est pas grave, et je ne pense pas que ce soit de ta faute.
-J'essaye de comprendre, Ron. Comment nos baguettes peuvent-elles être sœurs ? Quand j'ai expliqué à Ollivander que ma première baguette ne répondait plus, il m'a dit que c'était probablement parce que la partie de Voldemort qui était en moi en était délogée. Seulement, cette fois, ça ne peut pas être ça.
-Ce que j'aimerai savoir, moi, fit le rouquin, c'est depuis quand Malefoy est malade. Tu crois que ça date de la bataille ?
C'était une bonne question, en effet. Harry n'avait pas le souvenir que Drago était de constitution particulièrement fragile à l'époque. La guerre avait brisé beaucoup de choses et peut-être que Malefoy en faisant partie. Peut-être la déchéance de sa famille avait t-elle déclenchée ? Peut-être aussi que la mort de ses parents n'était pas étrangère à cette anxiété.
-Nous avons tous des cicatrices de cette guerre. Je suis encore sous thérapie, moi. J'aimerai bien savoir ce qu'il y a dans sa tête, pour savoir à quoi m'en tenir avec lui.
-Tu peux, fit Ron avec un regard sombre. En tant qu'Auror, tu as légalement le droit d'utiliser la legilimancie, si tu estimes que c'est nécessaire.
-Ce que je ne ferais pas, répondit Harry avec une dureté inhabituelle. Je sais trop bien le mal et la honte que ça représente de voir ses secrets dévoilés à un intrus. Malefoy me tuerait probablement si je faisais ça, et je ne pourrais pas lui en vouloir, cette fois.
-J'espère quand même qu'il ne va pas s'évanouir à la moindre occasion, nous sommes sur une enquête importante.
Durant la demi-heure écoulée, Harry avait complètement oublié sa mission, la baguette et son voleur. Trop inquiet, et trop coupable, il n'avait pas eut l'occasion d'y penser sérieusement. Ron semblait, pour l'heure, plus apte à enquêter, Harry l'envoya donc interroger les commerçants de Pré-Au-Lard à la recherche d'une piste sérieuse.
Harry resta au chevet de Malefoy durant l'heure suivante. Moins par volonté, que par manque de force, les derniers événements l'avaient profondément troublé.
Lorsque le blond s'éveilla enfin, Zoé commença une danse ridicule, et celui-ci la caressa du bout du doigt.
-Calme-toi, lui dit-il d'une voix fatiguée.
-Tu aurais pu nous dire que tu étais sujet aux crises de ce genre, Malefoy, fit Harry d'une voix faible et inquiète.
-Pour que tu es pitié de moi comme tu es en train de le faire, plutôt mourir.
Drago évitait son regard. Il n'avait pas envie de voir la compassion dans les yeux verts de son rival, c'était trop humiliant. Il n'était pas l'un des fans de Potter, il n'était pas une demoiselle en détresse, il était son rival.
-J'essaye juste de te comprendre, mais tu ne me facilites pas la tâche, répondit Potter.
-Personne ne te demande de le faire, et tu risquerais de te faire mal.
L'insulte était la voie la plus facile pour éviter que Potter ne cherche à comprendre justement. Le brun avait le sang chaud, et Drago avait toujours réussi à en jouer. Depuis leur première rencontre le blond avait toujours tout fait pour être sur un pied d'égalité avec lui, et revoir le regard plein de pitié de Potter, lui serait insupportable, il en était convaincu. Il voulait son respect mais puisqu'il ne pouvait l'avoir, il aurait au moins sa défiance.
-Tu sais le plus drôle, c'est que pendant que tu étais inconscient, j'étais réellement inquiet pour toi. Je me disais que c'était ma faute, fit Harry, soulagé de voir que Malefoy était insupportable donc qu'il allait bien.
-Arrête de croire que tu es le centre du monde, Potter. Tu ne feras pas la Une des canards à sensation parce que je me suis évanoui.
Harry cherchait une réponse cinglante mais la respiration de Malefoy trahissait l'effort qu'il faisait pour donner l'illusion du mépris et de la colère. Il était hors de question de partir dans une énième dispute, décida Harry. Il était hors de question de donner à Malefoy ce qu'il voulait, c'était la manière qu'il avait de ne pas répondre aux questions, et Harry voulait des réponses.
-Depuis quand est-ce que tu souffres de ça ? Demanda finalement Harry, d'une voix étrangement calme.
Malefoy fut pris au dépourvu par le ton employé. Son stratagème avait était découvert, visiblement.
-Je n'ai pas envie de te répondre, ça ne te concerne pas.
-Tu es sous ma responsabilité, donc si, ça me concerne. Réponds-moi, Malefoy ! Murmura Harry, d'une voix si froide et si grave, que Zoé terrifiée, retourna dans la poche de Malefoy. Le brun saisit Drago par le col et le fixa de ses yeux émeraudes, brillants de colère, de peur, et de culpabilité.
Cette fois-ci, et pour la première fois depuis longtemps, Drago se retrouvait sans échappatoire. Il ne pouvait plus lancer de sort à Potter, il n'arrivait pas à détourner la conversation, et il était trop faible pour se battre à main nue. Drago fixa le regard de son ennemi avec défi, tout en cherchant une solution, puis il sourit. C'était humiliant, c'était contre toutes les règles de bienséance, mais à coup sûr Potter garderait enfin le silence, avec ça.
Malefoy saisit avec une extrême douceur le menton de son rival, et rapprocha son visage du sien.
Harry semblait paralysé par le geste, et lorsque leurs lèvres se touchèrent enfin, il eut l'impression qu'une décharge électrique inondée son corps. Les lèvres de Malefoy était d'une absolue douceur et sa langue qui s'insinuait dans la bouche d'Harry était habile. Son esprit semblait se perdre tandis que son corps répondait mécaniquement en prolongeant le contact.
Malefoy de son côté avait hésité quelques instants à poursuivre ce plan douteux, mais l'odeur enivrante et sucrée du brun l'avait engagé à poursuivre ce baiser. C'était interdit, c'était malsain, mais c'était soudainement si excitant. Potter avait un certain charme quand il dormait, mais c'était également le cas, quand sa langue jouait avec celle de Drago. Cette idée était honteuse, mais celle de mettre le brun profondément mal à l'aise rétablissait parfaitement la balance de sa dignité.
Lorsque le blond retira finalement ses lèvres, il entendit un gémissement plaintif du brun, ce qu'il trouva particulièrement exquis. Potter reprit son souffle et en voyant le sourire narquois de Drago, il comprit qu'il venait de se faire avoir. Pour la première fois, Drago vit un Gryffondor prendre la fuite, et il trouva cela aussi, particulièrement satisfaisant. Potter savait très bien embrassé, et c'était une bonne nouvelle, car le blond avait bien l'intention de déposer un baiser sur ses lèvres à chaque fois que cet idiot brun tenterait d'obtenir des réponses.
