Silence

Le couloirs de l'académie de Yuei était remplit d'étudiants qui se dirigeaient vers leur salle de classe attitrée, tout comme mes camarades de classe de la première A. Devant la porte de ma classe, j'ai eut subitement une montée de stress. Une perle de sueur coula le long de ma tempe pour traverser ma joue et mes mains devinrent moites. Je ne veux pas entrer, pas après ce qu'il s'est passé la veille lorsque Kacchan et moi avons rompu et ce aux oreilles de tous nos amis mais ça c'était le moins important... ce qui me préoccupes le plus c'est comment on doit faire maintenant ? C'est bientôt les examens de fin d'année, dans quelques semaines ce sera les vacances … et il se peut que je ne vois jamais Kacchan jusqu'à la rentrée. Je ne veux pas ne pas passer autant de temps sans le côtoyer, ma vie sans Kacchan ce n'est pas ma vie, c'est celle d'un autre. Je ne peux plus vivre sans le voir jour après jour, dormir à ses côtés, l'embrasser … le prendre dans mes bras et surtout, le voir sourire. Kacchan n'est pas quelqu'un qui sourit énormément, mais quand on est ensemble, son visage s'adoucit, il fait le dur en public mais lorsqu'on est que tous les deux, dans notre bulle, il est tendre, gentil et à l'écoute. Et il sourit davantage. Et moi, j'ai été minable, lamentable, le pire crétin que la Terre ait jamais portée.

La sonnerie retentit et je n'ai plus le choix je dois rentrer. Je fais coulisser la porte sur le côté et le bruit provenant de la classe cesse soudainement, les yeux se tournant vers moi. La plupart de mes amis semblent désolés de ce qu'il se passe, d'autres sont plus gênés qu'autre chose. Iida ne vient même pas me sermonner pour arriver presque en retard en cours, lui aussi, me soutient de loin. Je commence à me diriger vers ma table, située juste derrière Kacchan qui, comme à son habitude, est affalée de manière nonchalante sur sa chaise, les pied sur sa table. Il ne tourne pas la tête vers moi, mais je sens que son intérêt pour ses pieds n'est pas sans raison. Je continue d'avancer, me préparant mentalement à lui parler. Oui, si je ne lui parle pas, je risque de ne jamais réussir à me faire pardonner. Je dois juste lui dire bonjour, un simple bonjour, que je lui montre que je ne suis pas en colère, que je ne lui en veux pas, que ce que j'ai dis hier était sous le coup de la colère.

Je tourne dans le rang et Kacchan prend soin de ne pas me regarder mais je le sens se crisper au fur et à mesure que j'approche et au moment de le croiser, son parfum de groseille vient me titiller les narines. Je respire un grand coup, comme pour me préparer à un combat.

_ Bonjour Kacchan...

Il ne réagit pas. Il fait mine de n'avoir rien entendu. Il se force à ne rien répondre et pourtant il en a envie.

_ Je … Kacchan, on peut parler après le cours ? Je suis vraiment désolé pour hier.

Il ne répond toujours pas et le malaise dans la classe se fait de plus en plus lourd. C'est la pire des humiliation. Là, actuellement, j'aimerais que Kacchan m'en mette plein la figure, qu'il me hurle dessus voir qu'il me frappe s'il en a envie mais qu'il réagisse à ma présence. Il se contente simplement de m'ignorer et c'est insoutenable. Pour moi, pour lui et pour tous nos amis.

La porte s'ouvre à nouveau, laissant apparaître Present Mic pour le cours d'anglais. Je fais une énième tentative.

_ Kacchan, s'il te plaît, répond moi … Je t'assure que...

_ Midoriya va à ta place le cours va commencer.

_ Kacchan …

_ Midoriya, je ne le répéterai pas deux fois.

Je regarde Kacchan décroiser ses pieds et prendre une position adaptée à la classe, sortir un stylo et son livre d'anglais et enfin approcher sa chaise de son bureau. Il ne me répondra pas. Je tourne la tête, m'installe également à ma table pour sortir mes affaires et quand tout est bien en évidence devant moi, tout devient limpide. C'est terminé. Une larme coule … puis une deuxième suit et je continue de pleurer en silence pendant tout le cours de Present Mic. J'ai l'impression que mon cœur allait exploser tellement il me faisait souffrir. Je veux crier, hurler et surtout pleurer mais je ne peux pas … les héros ça ne pleure pas, pas comme ça.