Résumé : Infectée par un mystérieux virus, Lyana Perry, jeune inspectrice est prisonnière d'un mystérieux domaine.
Après un affrontement avec plusieurs morts-vivants et avoir résolue l'énigme du croc de loup, la jeune femme a réussi à s'emparer de la clef "East" et à ouvrir une autre partie de la maison ou elle a dû faire face à une armée de mordeurs et à l'énigme des trois sirènes qu'elle a résolue non sans difficulté, récupérant au passage la clef "west".
Lyana progresse donc dans sa quête, mais elle doit jeter un œil systématiquement à sa montre : il ne lui reste que six heures et demie avant de se transformer en monstre mangeur de chair humaine ...
CHAPITRE 5: LA DAME
Obtenir la clef West me permettait désormais d'entrer dans le Petit salon et les deux pièces anonymes qui, selon la carte, étaient le débarras et la laverie, soit deux pièces ou je risquais fort peu de trouver quoi que ce soit d'intéressant, néanmoins, c'était aussi le cas de la cuisine, de la salle d'eau et de la salle à manger qui s'étaient toutes révélées utiles.
Je sortais donc de la salle d'eau, enjambant les cadavres des morts-vivants. Armée de l'un des couteaux j'enfonçais la clef.
Selon Irma, c'était ici que je trouverai "La dame" quelqu'un qui pourrait m'aider, mais selon Irma toujours, je devais déboucher sur le petit salon une fois la double porte passée et non me trouver au centre d'un couloir à six portes.
Je tournais la clef dans la serrure et ouvrais la porte.
La pièce était plongée dans une obscurité quasi totale, le sol était fait d'une moquette blanche et les murs étaient vert bouteille. Il y avait des bibliothèques au mur et un mini-bar. Les grandes fenêtres donnaient sur la serre, mais le vitrage ne laissait aucun doute quant au fait de ne pouvoir s'enfuir par là.
Au centre de la pièce : une femme en tailleur avec un chapeau noir voilant son visage, "la Dame" ...
- C'est vous "La Dame" ?
"La Dame" ne levait même pas la tête, ses doigts fins enfoncés dans des gants noirs s'emparèrent d'une pièce "cavalier" de jeu d'échec et la pièce se posait un peu plus loin sur le damier selon les règles des jeux d'échecs, arrachant la vie inexistante d'un pion blanc en bois.
- Que puis-je pour toi mon enfant ? - Demandait-elle, je m'approchais.
- Il faut que je quitte cet endroit, Irma m'a dit que vous pourriez m'aider !
La dame ne répondait pas, se contentant de jouer un nouveau coup.
- Tu sais que cela aura un prix n'est-ce pas ?
Oui, je me doutais que ce ne serait pas gratuit ...
- Je suis prête à le payer.
Nouveau coup, la Dame plaçait son fou : échec !
- Bien, je vais commencer par te donner un conseil Lyana Perry: ne prends pas tout ce que tu vois pour acquis, certaines choses sont des faux semblants ...
J'étais interloquée, Irma lui avait-elle parlé ? Sinon, comment connaissait-elle mon nom ?
Elle poursuivait :
- Si tu veux guérir de ce virus, je sais où tu devras aller, mais tu devras faire quelque chose pour moi.
- Quoi donc ? - Demandais-je.
Elle se penchait en avant, mais dans la pénombre, je ne pouvais pas voir ses traits.
-Un bijou, il me semble l'avoir laissé dans le salon de lecture au deuxième étage ...
Je jetais un œil au plan : le salon de lecture, juste à côté de la bibliothèque, il fallait la clef "South" pour l'ouvrir et c'était cet homme : Luis, l'ami de Hassan et ancien chef de cuisine qui l'avait avec lui.
Je priais qu'il ne l'ait pas emportée avec lui en fuyant. Avait-il seulement réussi à fuir ?
- Et quelle aide m'apporterez-vous ? - Demandais-je, histoire d'être sûre que l'enjeu en valait la chandelle.
- Ceci ... - Dit-elle simplement.
La dame plongeait sa main dans son sac et en sortait une clef frappée de la lettre "N" la fameuse clef "North".
J'avais une occasion de sortir d'ici, je dégainais mon arme, j'étais fébrile et j'avais l'impression de suer de tous les pores de ma peau, tant j'étais nerveuse.
- Veuillez me remettre cette clef au plus vite ! - Ordonnais-je, mais la dame ne répondit pas.
Je restais un moment, tremblante et hésitante.
- Vous ne le ferez pas - Dit simplement et calmement la Dame.
- Vous ne savez pas de quoi je suis capable ! -Dis-je en haussant le ton et en approchant mon arme de son visage.
La Dame parti dans un petit ricanement, elle joignait ses mains gantées en dessous de son menton.
- Je vais vous laisser un choix Lyana Perry: soit vous acceptez ma proposition et tout se passe bien, soit vous me tirez dessus pour récupérer la clef.
- Le choix est vite fait !
- En êtes-vous sûre ?
La dame restait silencieuse quelques secondes, tandis que j'hésitais réellement à tirer. Qu'est-ce que j'en avais à faire ? La clef North était juste devant moi, je pouvais sauter une étape et fiche le camp d'ici, inutile de la tuer, une balle dans le bras ou dans la jambe la convaincrait surement de me remettre cette foutue clef.
- Voyez-vous - Poursuivait la dame - Si vous tirez et qu'il s'avère que je suis aussi immortelle que n'importe quelle autre créature en ces lieux, qu'allez-vous faire ? Vous n'avez plus qu'une seule balle n'est-ce pas ? Et si vous choisissiez cette solution, je n'aurai aucun scrupule, je serais profondément vexée et notre arrangement sera annulé ...
Elle marquait un point, même plusieurs : j'avais besoin de cette dernière balle, ne fut-ce que pour me la coller dans le crane au cas où je ne réussirai pas dans le temps imparti. De plus, si elle était une de ces créatures, je ne pourrai pas la vaincre désarmée et je pourrais dire adieu à la clef North et renoncer à l'idée de sortir d'ici.
Après une profonde inspiration, je rangeais mon arme.
- Ok, on fera comme vous voulez ...
- Fort bien, excellent choix ... - Ricanait la dame - D'autant que vous aurez besoin de la clef rose des vents pour sortir d'ici et qu'elle n'est assemblable qu'avec un petit dispositif que je suis la seule à savoir comment l'obtenir.
- "Assemblable ?" Vous voulez dire que les quatre clefs peuvent être réunies en une seule ?
- Tout à fait - Dit la dame - Il est fâcheux que vous ayez jeté la fameuse clef East n'est-il pas ?
Un pic de stress se fit en moi tout à coup, heureusement, la clef était toujours dans le couloir.
Après avoir pris congé de la dame, je filais à nouveau à la salle d'eau pour récupérer la clef "East" mais arrivée devant cette dernière, la porte était grande ouverte et la clef avait simplement disparue.
Je commençais à fouiller toute la salle d'eau, le couloir et même les toilettes, mais ne trouvais rien. Je retournais dans le couloir en "T" pour chercher, toujours rien.
Il fallait que je me rende à l'évidence : "Quelqu'un" avait volé la clef "East" quelle idiote j'avais été de la laisser sur place, bien sûr qu'elle pouvait encore m'être utile ! Il fallait que je récupère cette clef, mais pour le moment, je devais me concentrer sur la clef "South". J'avais la clef "East" en ma possession, ce qui m'ouvrait deux autres portes.
Je me dirigeais donc dans un premier temps vers le débarras et effectivement, une fois la porte ouverte, cela ressemblait à un débarras : il y avait un tas de caisses en bois ou en carton, des caisses de vins et d'autres objets divers.
Je ne mis pas longtemps à dénicher quelque chose d'utile, non pas dans les cartons, mais au sol : une forme rectangulaire d'une autre couleur qui semblait être une trappe. Je cherchais dans la pièce à la lueur de mon briquet afin de trouver un dispositif permettant de l'actionner, mais ne trouvais, hélas, qu'un emplacement pour une manivelle.
Fort heureusement cette énigme-là ne fut pas longue, puisque je trouvais la manivelle dans la laverie. Je dus chercher quelques minutes, avant de remarquer un petit banc dont je me servais pour monter et voir au-dessus des machines à laver afin de trouver l'objet tant convoité.
Je retournais donc dans le débarras et activais la manivelle afin de décrocher l'escalier en bois. Descendant, je reconnaissais les lieux : non loin de l'escalier se trouvait le monte-charge que j'avais emprunté avec Irma. A côté de moi se trouvait une porte en bois vermoulus dont le bois, éclaté par endroit, laissait entrevoir un renforcement en métal à l'intérieur même de ladite porte. Une rose des vents était gravée sur la serrure.
- C'est la porte de sortie ! - Je tentais de l'ouvrir, mais elle restait désespérément close.
Devant moi, un long couloir se terminait en "L"
Je décidais de courir jusqu'au bout et me trouvais face à une grille fermée et un levier que j'activais, la grille fermée qui me faisait face glissait sur le côté avec un bruit de charnières insupportables.
Je m'avançais donc dans ce couloir, jusqu'à entendre des murmures et des coups sur les barreaux. Il faisait noir et je ne voyais pas grand-chose. Une seule cellule avait une lumière : la mienne, celle de laquelle Irma m'avait extirpée.
Tout à coup, un interphone se mit à grésiller et je pouvais entendre le rire de ces sales gamines.
- Oooohh, tu as vu Vesla ? Elle a réussi à arriver dans l'antre des monstres ...
- Cette histoire m'ennuie Vittoria, un chevalier se doit de combattre des monstres non ?
- Mais elle, c'est une princesse.
- Non, tu as bien vu comment elle combat depuis le début : c'est une guerrière !
- Tu as raison Vesla, donnons-lui une mort digne d'une guerrière ...
Tout à coup, une faible lueur provenant d'un plafonnier en mauvais état s'allumait et je pouvais voir autour de moi une dizaine de cellules, sans pour autant en voir les occupants.
Devant mon regard effrayé, les cellules s'ouvrirent toutes une à une ...
Des cinq premières sortaient des morts-vivants, classiques, comme j'en avais déjà vu. Des trois secondes, des chiens à la peau déchirée et aux yeux laiteux, avec la bave coulant de leurs gueules.
Les deux dernières abritaient surement quelque chose, mais quoi que ce fut, ça refusait de sortir.
Derrière moi, un cliquetis se fit entendre alors même que la grille s'était refermée.
J'analysais la situation : un couteau et une pique à barbecue sur moi, plus une seule cartouche dans mon flingue pour affronter trois chiens, cinq morts-vivants et probablement deux autres trucs qui avaient décidé de se faire discret.
Le premier mort-vivant portait une clef autour de son cou, mais elle ne ressemblait pas aux clefs de la Rose de vents, cela ressemblait plutôt à une petite clef de casier, de plus, l'homme avait plutôt une tête à s'appeler Richard que Luis, encore que les prénoms hispaniques donnés à des blancs cela pouvait exister, mais Luis était un chef cuisinier, pas un gardien de sécurité, contrairement à l'homme à la clef qui en arborait l'uniforme.
Autour de moi, le décor n'était fait que des cellules et d'un petit bureau à gauche de la porte, sans doute celui du gardien. Derrière ce dernier, je repérais un boitier verrouillé par un cadenas, avec à l'intérieur, un fusil à pompe Benelli sans crosse à canon long, ainsi que deux boites de munitions.
Si je voulais m'en sortir il me fallait ce flingue ...
Au moment où les chiens aboyèrent, je sautais par-dessus le bureau et tentais de briser la vitre avec la crosse de mon revolver, mais rien n'y fit, plexiglas renforcé. Ça ne serait pas aussi simple.
Je me retournais à temps pour voir l'un des chiens se jeter sur moi. J'esquivais tout juste, la tête de l'animal vint frapper contre le boitier sans même le fissurer.
Je pris appui sur la chaise et sautais en avant par-dessus le bureau pour tirer ma dernière balle vers le gardien de sécurité en priant de le tuer.
Je l'atteignais et il chutait au sol m'arrachant un sourire.
Sourire de courte durée, puisqu'il se relevait, révélant que je ne l'avais touché qu'au pectoral gauche.
- Merde plus de balle !
Je jetais mon arme sur le côté, équipant plutôt la pique à barbecue dans le but de me défendre. Mon plan était simple : frapper le premier mort-vivant qui s'approcherait de moi, mais c'était sans compter sur les chiens.
Le premier croqueur était à portée quand je voulu le frapper, mais l'un des chiens se mit à mordre mon bras déjà blessé par les griffes d'Hassan, arrachant sans ménagement le bandage déjà présent.
Le museau de l'animal se teintait de rouge, tandis que je lui donnais plusieurs coups de pique dans le ventre. Je n'osais frapper la tête de peur de me blesser encore plus.
Le mort-vivant gardien de sécurité se jetait alors sur moi. Je me laissais tomber en arrière, tentant de ramener la bestiole entre moi et le mordeur qui se mit à planter ses dents dans le chien.
M'emparant de la pique je la plantais dans sa tête en travers de son nez. J'avais du mal viser et louper le cerveau, puisque le monstre levait la tête et tentait cette fois-ci de me mordre à la jugulaire.
Fort heureusement, le manche de la pique le bloquait et il peinait à enfoncer ses dents dans ma gorge, tout au plus, je sentais quelque chose me mordre, mais sans trop de force pour me blesser.
Je saisissais la clef du garde et basculais sur le côté, entourant le chien de mon bras pour sortir de la zone tout en embarquant la clef tant convoitée, mais un autre chien vint me saisir la cheville, je hurlais de douleur en sentant mon pied s'humidifier par mon propre sang.
De mon autre pied, je dégageais le chien et frappait sur sa tête jusqu'à entendre un craquement et sentir le dessous de mon jeans se mouiller du sang de la bête.
Le zombie gardien parvint malgré tout à me morde le triceps de l'autre bras me faisant hurler de douleur, rampante, je réussissais à me sortir de là, le chien toujours dans les bras, je tournais violemment et cognais cette sale bête contre l'un des morts-vivants qui s'approchait d'un peu trop prêt, l'envoyant se cogner contre une des cellules ouvertes, avant de sortir le couteau de ma ceinture arrière et dégorger le monstre qui était en train de me mordre, cela ne le tuait pas, mais lui fit lâcher prise. Je tentais un coup sur la tête du chien qui était au sol pour l'achever, mais il était trop rapide et la lame cassait net sur le sol en pierre.
- Merde !
Je sentais que je commençais à m'essouffler, la cardio ça n'avait jamais été mon truc.
Jetant un œil au boitier, je remarquais que le chien qui s'y était cogné était maintenant bloqué contre le bureau. Je boitais vers ce dernier et me renversait dessus pour ouvrir la porte, faisant appel à toute la force de mes abdominaux pour ne pas me laisser descendre. Le chien était bloqué sous la chaise et ne pouvait heureusement pas lever le museau très haut.
Je tournais la clef dans le cadenas et en sortait le fusil le braquant sur le premier mort-vivant à portée de tir.
- On se reverra en enfer c*nnard !
*Click*
- Et m*rde !
Le monstre se jetait sur le bureau et j'esquivais en roulant, commençant à fébrilement fouiller dans la boite de balles que j'avais laissé échapper en tombant.
J'attrapais deux cartouches que j'enfournais dans le fusil. L'un des chien me sautait dessus et je tirais la première cartouche.
Une détonation de tous les diables retentissait dans la pièce dont les sons raisonnaient, les morceaux de chien retombèrent en un amas de morceaux sanguinolents informes.
J'attrapais trois balles de plus et entamais de recharger le fusil. Le Benelli pouvait contenir sept balles en tout, j'en avais quatre et pas le temps d'en prendre d'autres.
Je tirais en visant la tête du cadavre ambulant suivant : un hispanique entre deux âges avec un t-shirt jaune, mais le ratait de peu.
- Les jambes !
A la formation on nous avait dit de toujours viser le corps pour être sûre de faire mouche, mais toucher le corps ici ne servirait pas à grand-chose, les jambes en revanche ...
Je levais le fusil vers les jambes des croqueurs qui s'approchaient, quand le chien bloqué par le bureau me sautait sur le dos mordillant mon oreille, je sentais le sang couler sur ma joue.
- Mais va te faire ...
Je le choppais par l'oreille à mon tour et le fit basculer par-dessus mon épaule, une cartouche de fusil plus tard on en parlait plus.
Il me restait deux balles et cinq mordeurs à tuer, je battais en retraite vers le bureau et m'emparais de la seconde boite, renversant les cartouches sur le bureau et rechargeant au plus vite, une fois chargé à bloc, je levais mon arme et fit feu, un tir dans les jambes des trois premiers monstres suffit pour les faire chuter en avant, puis j'en achevais deux d'une balle dans le crane qui sautaient comme des bouchons de champagne.
Je prenais la confiance.
- Aller approchez, occasion exceptionnelle, il y en aura pour tout le monde !
Mais j'avais bientôt fini de fanfaronner : une respiration inquiétante se fit entendre à l'autre bout de la pièce et lentement sortirent les occupants des deux dernières cellules : des membres hypertrophiés, le cerveau apparent, ils se déplaçaient à quatre pattes sur les murs, mais le plus inquiétant était leur langue : une langue énorme d'au moins cinq mètres ...
