Titre : Hésiter et renoncer

Chapitre : Vaciller (Partie 2)

Fandom: Fullmetal Alchemist

Disclaimer : l'oeuvre et les personnages appartiennent à Arakawa

Timeline : avant le début du manga. Se passe lorsque toute l'équipe est stationnée dans l'Est.

Avant d'y aller : suite de la vignette précédente dans laquelle Mustang est venu chercher Hawkeye en plein date pour que toute l'équipe parte à la recherche de Tzanck. J'espère que ça vous plaira


Vaciller - Partie 2

"Lieutenant, derrière !"

Hawkeye se retourne d'un geste souple mais le suspect est déjà lancé à pleine vitesse. Ses 120 kg et l'élan la projettent dans les escaliers, qu'elle dégringole avant d'atterrir sur le béton un étage en dessous. Malheureusement pour Tzanck, cette seconde de délai permet à Havoc et Fuery de le maîtriser, sans grand problème.

"Tout va bien, lieutenant ?"

Pas exactement. Le visage figé dans une grimace de douleur, Riza se force à inspirer et se détendre - contrôler la respiration pour contrôler le corps, leur a-t-on appris à l'école de guerre. Mais un éclair de douleur jaillit de son flanc gauche lorsqu'elle tente d'inspirer. Tant pis pour le contrôle. Des pas se rapprochent d'elle. Mustang.

"ça m'a tout l'air d'être une épaule déboîtée, diagnostique-t-il avec une grimace

- Et au moins une côte cassée, grommelle-t-elle. Le suspect ?

- Avec le reste de l'équipe.

- Vous ne devriez pas être avec eux pour terminer l'interpellation ? demande-t-elle, le souffle court."

Mustang hausse les épaules et ne fait aucun mouvement pour l'aider ou la dissuader, alors qu'elle tente de se redresser.

"Ils savent ce qu'ils doivent faire. Vous devriez rester tranquille".

Bien sûr et rester par terre également. Comptez sur elle. Néanmoins remonter les escaliers avec une côte probablement cassée et une épaule sûrement déboîtée se révèle être une torture. Riza serre bravement les dents, tout en sachant qu'elle n'y gagne rien à se comporter comme une tête de mule beaucoup trop fière.

"Vous devriez rester tranquille le temps qu'on appelle des secours, lieutenant", lui conseille à son tour Fuery d'un ton inquiet.

Elle ne va pas rester dans un coin comme une pauvre demoiselle en détresse, bon sang. Avant qu'elle ne lui décoche un regard noir, Mustang intervient : "Havoc, Falman, vous êtes en charge de terminer l'interpellation. Fuery, Breda, rédigez le rapport. J'emmène notre lieutenant à l'hôpital."

Il y a toute la procédure à terminer, le paperasserie administrative à remplir et bien sûr, le rapport à rédiger. Habituellement, Riza protesterait : Mustang se dérobe encore à ses responsabilités et elle ne le laisse ordinairement pas faire. Mais respecter le processus leur demanderait de tous rentrer à la caserne, faire constater ses blessures et repartir à l'hôpital militaire. Soit une bonne heure d'attente, et Hawkeye n'apprécie pas cette douleur qui lui irradie dans son épaule et la poignarde à chaque respiration. Alors elle acquiesce sans un mot et si ses quatre coéquipiers sont surpris des ordres données, ils n'en montrent rien.

La brigade se serre donc dans le véhicule de patrouille avec leur coupable, tandis que Mustang et Hawkeye montent à bord du second.

"Bien installée, lieutenant ?"

Fuery a réussi à lui dénicher une vieille couverture de survie qu'il a déchirée avant de s'en servir pour lui immobiliser le bras le temps du trajet. Riza hocha la tête en silence. L'hôpital n'est pas loin et avec un peu de chance, les urgences sont vides. Traverser le quartier ne leur prend pas longtemps. Même en faisant attention aux à-coups et secousses, Mustang parvient à se faufiler fluidement à travers la circulation, le code de la route n'ayant qu'une valeur purement indicative pour eux la plupart du temps.

Les choses pourraient être simples entre eux. Le silence pourrait ne pas être si pesant, s'ils s'en tenaient là : il est son colonel et elle son lieutenant, rien de plus. Mais Mustang garde obstinément les yeux fixés sur la route, la mâchoire serrée, et Riza n'a aucune envie de tenter de désamorcer la situation, trop harassée par la douleur. Et elle en est d'autant plus soulagée la voiture s'arrête devant l'entrée des urgences.

"Merci, colonel. Je vous rendrai mon rapport demain, à...

- Quand vous pourrez le faire, coupe tranquillement Mustang. Allez vous faire soigner, nous en reparlerons."

Et encore une fois, son regard est fixé sur le volant. Autant pour le semblant de situation normale.

Riza se laisse tomber hors de la voiture et s'éloigne en direction des urgences sans chercher à protester davantage. Par chance, celles-ci sont quasi désertes à cette heure. Quelques petits bobos rencontrés en patrouille, mais Riza, sa côté et son épaule constituent le cas le plus grave du moment. Une manipulation musclée et des bandages après, elle est bonne pour rentrer chez elle et se promet une petite grasse matinée - dans la limite du raisonnable - le lendemain. Mais elle perd le fil de ses pensées lorsqu'elle l'aperçoit à l'accueil.

"Colonel ?"

La surprise la fait s'arrêter au milieu du couloir, tandis que Mustang lève un sourcil face à sa réaction.

"Je ne pensais pas que vous m'attendriez", bredouille-t-elle et elle se maudit de bafouiller comme une vulgaire adolescente.

"J'ai déjà gâché votre soirée, je n'allais pas vous laisser aux urgences comme ça.

- Je serais rentrée en taxi.

- Hé bien je suis resté. Alors autant que je vous raccompagne ?"

D'ordinaire, Riza aurait répondu d'un ton sec. Elle lui aurait fait remarquer que la raccompagner n'était pas une raison suffisante pour repousser la gestion du cas au Quartier Général, l'écriture du rapport et les milles et une choses qui doivent être faites après la capture d'un criminel. Mais pas ce soir. Ce soir, le colonel Mustang évite de croiser son regard et fixe le sol d'un air sombre, avant de faire demi-tour et lui intimer de le suivre d'un geste de la tête.

A quel moment la situation avait-elle dérapé ?

à suivre...


J'espère que ça vous a plu. J'aime beaucoup la Riza tête-de-mule et Mustang tout gêné face à cette situation. Je ne sais pas comment vous les auriez imaginés :)

Au cas où : en raison de problèmes familiaux, je ne suis pas certaine de pouvoir publier quoi que ce soit (la Pièce Vide ou ce recueil) dans les prochaines semaines. Mais les chapitres sont écrits. Donc ils finiront bien par sortir, no worries