La fois où il osa
Peter savait ce que l'on ressentait quand on avait une jambe cassée.
C'était, bien sûr, une courtoisie de la part d'Apocalypse. Il se souvenait du sol qui se soulevait, de son pied enraciné, puis d'un coup rapide suivi d'un claquement écœurant et d'une douleur aveuglante, l'empêchant de bouger son pied. Et même si ça craignait vraiment, le pire avait été le temps de récupération et non la douleur en elle-même.
Ainsi, lorsque Peter se réveilla et découvrit que ses deux tibias étaient étrangement pliés, il laissa échapper un gémissement avant même que la douleur ne s'installe. Il essaya immédiatement de poser ses mains sur ses jambes pour évaluer les dégâts, mais ses bras s'arrêtèrent net, des liens retenaient ses poignets.
Une fois remis de sa première crise de douleur, il se tourna vers les murs en rondins. Il se trouvait au centre d'une pièce et pouvait distinguer une porte rougeâtre loin devant lui. C'était un endroit plutôt intime. Les murs étaient recouverts d'un tissu matelassé et les rideaux rouges des fenêtres ne filtraient pas vraiment la lumière du soleil, mais ils semblaient tout de même se balancer sous l'effet de la brise. Enfin, aucun endroit n'était agréable quand on était kidnappé.
Kidnappé ? songea-t-il. Oui, il semblait bien.
Il prit une grande respiration, aïe, ma gorge, et cria aussi fort que ses poumons lui permit.
« Ne gaspille pas ton souffle. Personne ne t'entendra. »
Peter se secoua et se tortilla pour voir un homme assis dans le coin le plus sombre de la pièce, comme un méchant de James Bond. Ses jambes étaient croisées et il se pencha en arrière sur sa chaise, sans même prendre la peine de regarder Peter alors qu'il nettoyait méthodiquement un pistolet. Il s'agissait d'un pistolet transparent ; l'idée que ce soit du verre lui sauta à l'esprit, mais il trouvait plus probable qu'il s'agisse de plastique.
Lorsque Peter ouvrit la bouche pour répondre, le mouvement révéla un point douloureux à la base de son cou et il se souvint qu'une aiguille y avait été enfoncée, mais tout ce qui a suivi n'était que ténèbres. Il était maintenant à peu près certain que ce type n'était pas un flic sous couverture, malgré le badge qu'il avait exhibé après avoir tasé Peter dans cette station service.
« Se faire passer pour un officier est illégal » souligna-t-il avec une grimace.
« Je ne m'inquiète pas trop de la légalité de tout ça, mais merci » répondit le méchant de James Bond, lui lançant un bref regard.
« Alors qu'est-ce que c'est ? » demanda Peter. « De l'argent ? Tu veux de l'argent ? Ou est-ce que c'est un truc de mutant ? C'est un truc de mutant, n'est-ce pas ? »
A sa surprise, l'homme secoua la tête. « Je n'ai rien contre les mutants. Mon cousin est un mutant, en fait. C'est juste un en particulier avec lequel j'ai un problème. »
« Qui, moi ? » Peter plissa les yeux, essayant de mieux voir le visage de l'homme. Il pourrait jurer qu'il ne l'avait jamais vu avant.
L'homme mit son arme dans un étui à côté de lui et se pencha en avant pour poser ses coudes sur ses genoux. « Ton père. Magneto a assassiné mon fils avec ses tueries insensées. »
Le cerveau de Peter court-circuita à ce moment et il arrêta de se tordre le cou. Il fixa ses jambes et il lui fallut une seconde de plus pour qu'il ne revienne à lui. « Alors quoi, je suis un otage ? »
« Tu es mon instrument de vengeance. »
Peter déglutit. « Tu crois vraiment que je suis son fils ? Il ne sait même pas… »
« Tu l'as dit toi-même. » Peter put entendre les bottes de l'homme sur le sol se diriger vers lui.
« Quand ? » demanda Peter en se moquant.
« Chez Stryker. Tu l'as dit à Mystique. » il contourna la chaise de Peter, mais faisait toujours face à la porte, « et à tous les scientifiques qui regardaient, y compris moi. »
Peter ferma les yeux un instant, maudissant sa grande gueule. « Je devais être… ivre. »
L'homme renifla et lui jeta un regard incrédule. « Bien sûr. »
« J'ai de mauvaises nouvelles pour toi. » Peter pinça ses lèvres en un mince sourire et claqua sa langue contre son palais avant de continuer. « Magneto et moi, on n'est pas proches. De plus, entre toi et moi, il est un peu un père distant, pour être honnête. Mais il te tuera quand même probablement pour ça, alors bon… » Peter haussa les épaules, espérant se montrer nonchalant, ce qu'il n'était absolument pas.
L'homme imita son haussement d'épaules. « Je ne suis pas vraiment inquiet à ce sujet non plus. Pour ce que ça vaut, je suis désolé. Tu ne le mérites pas. »
Peter leva les yeux au ciel. « Oh, si tu es désolé alors, je suppose que tout va bien. » Il frotta ses poignets contre ses liens, seulement pour qu'ils s'enfoncent un peu plus dans sa peau.
L'homme ne réagit pas, alors Peter utilisa le silence pour tenter de formuler un plan d'évasion.
S'enfuir en courant était hors de question. L'aide extérieure n'était pas non plus envisageable si le « personne ne t'entendra » était vrai. Si Peter devait deviner, il dirait qu'il se trouvait dans une cabane dans les bois, probablement dans un rayon d'au moins un kilomètre sans aucune civilisation. Mais étant donné que cet homme ne voulait le tuer que pour énerver Erik, d'où le pistolet en plastique, et qu'il ne l'avait pas encore tué, il attendait très probablement l'arrivée d'Erik. Et comme cet homme n'avait aucun moyen de contacter Erik directement, Peter le saurait s'il y avait un moyen, il avait dû appeler les X-Men pour exiger la présence d'Erik. Ce qui signifiait probablement que Charles avait été mis au courant de sa situation et qu'il avait déjà élaboré un plan de sauvetage. Probablement. Espérons-le.
Et même si Charles n'en avait pas encore un, Peter était encore relativement en sécurité. Le méchant de James Bond ne pourrait pas se venger, soit le tuer en face d'Erik, si ce dernier ne se montrait jamais. Et bien que Peter se sentirait très offensé si c'était le cas, il commençait à se dire qu'il s'agissait là de la solution idéale si ce gars n'avait vraiment aucun problème avec Peter lui-même. Peut-être qu'il pourrait juste… le laisser partir ?
C'était une idée stupide, mais Peter s'y accrochait. Après ce qui sembla être des heures, M. le kidnappeur fit de nouveau le tour de Peter pour se tenir debout derrière lui.
Peu de temps après, des bruits de pas retentissèrent sur le porche. La poignée se tourna et la porte s'ouvrit pour révéler Erik, la main légèrement levée. Peter ne sût s'il devait être soulagé ou horrifié.
« Je commençais à me dire que Xavier n'avait pas transmis mon message. » dit l'homme en s'avançant. Le canon de son pistolet entra dans la vision périphérique de Peter qui le fixa.
« Qui êtes-vous ? » demanda Erik.
Ne pose pas de questions. Juste assomme-le.
« J'ai été père une fois, mais tu m'as pris ça. » le pistolet s'enclencha. « Maintenant, tu vas sentir ma douleur. »
Heureusement, Peter n'avait pas expliqué ses pouvoirs et sa filiation pendant sa brève période de détention par le gouvernement. Bien qu'ayant les jambes cassées et qu'elles lui fassent un mal de chien, ça n'avait pas éteint ses pouvoirs. Lorsque M. le Kidnappeur appuya sur la gâchette, Peter pencha facilement sa tête sur le côté, regardant la balle passer lentement à côté de lui pour aller s'enfouir dans le mur de rondins. L'homme regarda derrière Peter les sourcils froncés et tira à nouveau. Peter leva le menton et laissa la balle glisser devant lui, savourant la peur qui se dessinait sur le visage de l'homme lorsqu'il réalisa qu'il était foutu. Il observa le poing d'Erik se rapprocher de la joue de l'homme et afficha son sourire de petit merdeux.
Le pistolet alla s'écraser au sol et Erik lui tendit la main, jetant un coup d'œil sur le corps de Peter. « Ça va ? » demanda-t-il, envoyant un nouveau coup sur la tête de l'homme.
« Je ne me suis jamais senti aussi bien », fanfaronna Peter alors que la douleur se faisait ressentir au niveau de ses chevilles.
Erik rattrapa l'homme, le fit tomber à terre d'un coup de pied et lui envoya un nouveau coup bien placé à la tempe, le sang de sa lèvre se déversant pour tâcher les panneaux de bois. Erik regarda la larve humaine inconsciente sur le sol et ses lèvres se recourbèrent en quelque chose entre la rage et le dégoût. Erik se tourna vers le pistolet en plastique jeté par terre et fit un pas vers lui, provoquant une respiration aiguë et involontaire chez Peter alors qu'il réalisait ce qu'Erik avait l'intention de faire.
Pour une raison quelconque, Erik se figea. Il fixa le pistolet pendant un trop long moment avant de se retourner vers Peter avec une expression soigneusement masquée. Il essuya la sueur présente sur son front, laissant une trace de sang sur ses doigts. « Il y en a d'autres ? »
Peter haussa les épaules « Juste moi »
Erik leva un sourcil puis hocha la tête. « Très bien. Tu nous vois, Charles ? » Erik appela dans les airs.
Le X-Jet est déjà en route, sonna la voix de Charles dans la tête de Peter.
Erik tira une pièce de sa poche et la transforma en objet pointu. Peter sentit une traction sur ses poignets et le bruit de la rupture de ses liens s'ensuivit. Il se pencha vers l'avant pour se mettre debout puis s'accrocha à la chaise pour ne pas avoir à supporter le poids de ses pieds. Même tendre les muscles de ses jambes était douloureux.
« Ah, ouais. » dit-il à bout de souffle. « Il m'a cassé les jambes ». Il haussa les épaules en regardant Erik fixement comme pour dire tu peux faire quelque chose ?
Sans hésiter, Erik s'agenouilla à côté de la chaise de Peter et le prit dans ses bras avec un grognement, la moitié supérieure du corps de Peter était sur son épaule comme un sac à patates et les bras d'Erik était enroulés autour de ses cuisses.
« Oh, OK. » fut tout ce que Peter put dire. Sa voix étant étouffée par la chemise de flanelle d'Erik.
« Confortable ? » demanda Erik.
« Humpf. »
Le plancher et les escaliers passèrent sous les yeux de Peter puis il regarda les bottes d'Erik passer les buissons et enjamber prudemment les rondins. Ses pieds s'arrêtèrent lorsque le vent se mit à rugir dans les arbres et bientôt il y eut des voix que Peter reconnaissait comme étant celles de Hank et de Raven.
« Hank est là » murmura Erik en avançant. « Il devrait être capable de t'aider avec tes jambes. »
Bien que Peter le sache déjà, ce fût étrangement réconfortant de l'entendre de la bouche d'Erik.
Peter se réveilla en sursaut, transpirant, s'attendant à sentir une balle lui traverser le crâne, mais au lieu de cela, il trouva un oreiller moelleux sous sa tête. Se calmant peu à peu, il commença à sentir le froid monter en lui. Sauf au niveau des jambes. Il avait l'impression d'être enfoncé jusqu'aux cuisses dans de la boue chaude et moite. Il redressa la tête pour voir du plâtre blanc et son cerveau donna enfin un sens à la situation, la brûlure de sa rétine dû à son cauchemar s'estompant enfin.
Il s'attendait à voir Hank assis sur la chaise près de son lit, mais au lieu de cela, il verrouilla ses yeux sur Erik. « Mauvais rêve ? » demanda le mutant.
Peter essaya d'hausser les épaules, mais n'avait pas une grande marge de manœuvre pour le moment, alors il se contenta de redresser son menton. « Je suppose oui. J'étais figé sur place et quand ce type a appuyé sur la gâchette, il n'a pas raté son coup. » Sa voix était beaucoup plus aiguë et tremblante que ce qu'il aurait aimé. Peter se frotta les yeux avec la main (légèrement tremblante) reliée à aucune perfusion. « Peu importe. Je suis réveillé maintenant. »
« Hum. » Erik se pencha en arrière et gratta sa barbe. « Tu sais, j'ai essayé de comprendre pourquoi il n'a kidnappé que toi et personne d'autre. »
« Ouais » dit Peter, lâchant le mot et le regard d'Erik. « Bizarre, hein ? » Il se mordit la lèvre.
« Je ne me souviens même pas du fils de cet homme. Il a dû se trouver dans la ligne de mire. » dit Erik, glissant une main sur sa joue. Il semblait vraiment regretter et Peter ne put exprimer à quel point il était soulagé de ce fait.
Peter tendit la main vers la perfusion de morphine et augmenta la dose. Ses jambes allaient bien, mais peut-être que s'il pouvait convaincre Erik qu'il s'endormait, il arrêterait de parler de fils. Il ferma les yeux.
« Est-ce que tes jambes de font mal ? » demanda Erik.
Peter émit un grognement qui se transforma en un léger ronflement.
« Je crois que tu disais que tu étais réveillé. » plaisanta Erik. « La morphine ne t'assomme pas, tu sais. »
Peter ouvrit un œil pour voir Erik baisser la dose de sa perfusion. Erik attrapa son regard et se rassit. « Tu veux que je parte ? »
Peter ouvrit complètement les yeux et regarda le plafond en soupirant. « Non. »
Il regretta soudainement de ne pas avoir détourné la conversion au sujet des fils il espérait désormais lui avoir déjà dit. Il se souvint du canon de l'arme pointé vers lui et put presque entendre la voix de Kurt lui disant « Si tu meurs, je peux lui dire ? »
Mais il n'y avait pas que ce sentiment d'urgence qui le motivait. Il n'en était pas sûr avant, mais il se rendait compte maintenant qu'il y avait quelque chose entre lui et Erik, une sorte de connexion que Peter n'avait jamais ressenti avec quelqu'un d'autre. Il pensait qu'il pouvait enfin dévoiler ce qu'il avait tant éviter de dire.
Parce qu'il se sentait proche d'Erik. Il pouvait l'admettre maintenant. Bien sûr, les méthodes d'Erik était parfois plus qu'un peu tordues, mais il y avait de l'espoir pour nous tous, n'est-ce pas ? Et peut-être que le fait de savoir qu'il avait un fils donnerait à Erik l'espoir dont il avait besoin peut-être qu'il ne se sentira plus aussi seul.
Peter regarda Erik et inspecta son visage, essayant sans succès de le lire. Apparemment, Erik ne put lire le sien non plus puisqu'il demanda, « Qu'est-ce qu'il y a ? »
Mille et une excuses innondèrent la tête de Peter comme un réflexe, mais cette fois-ci, il les repoussa toutes. Son corps se rebella contre lui et il dut se forcer à prendre quelques lentes inspirations et expirations. La troisième fois fut la bonne et il le laissa sortir les mots « Je suis ton fils. »
Pendant cinq bonnes secondes, Erik ne réagit pas. Il regarda Peter avec ce même visage sans expression que Peter voulait désespérément faire disparaître tant l'anxiété lui montait au cœur. Pour la première fois, Erik détourna le regard et le posa sur ses genoux, faisant travailler sa mâchoire pendant qu'il prenait une profonde respiration. Peter se prépara à un prouve-le, non tu n'es pas mon fils ou tu ne pourrais jamais être l'un de mes fils, mais Erik demanda tranquillement « Isabelle Maximoff ? »
« Ouais. » dit Peter, mais sa gorge sèche le rendit presque inaudible, alors il le compléta d'un seul signe de tête.
Erik le regarda de haut en bas, toujours avec cette expression calculatrice et vide de sens. « Depuis combien de temps le sais-tu ? » Il aurait pu le dire d'une façon accusatrice, mais la seule intonation dans sa voix était celle d'une vague curiosité.
Peter essaya de hausser les épaules à nouveau. « Un temps embarrassant. Je ne savais pas quand je t'ai fait sortir du Pentagone, pour ce que ça vaut. » Il sourit légèrement, tâtant le terrain.
Erik ne retourna pas le sourire et déglutit, un éclair d'incertitude traversant son visage avant qu'il ne reprenne ses esprits. Peter attendit quelque chose, n'importe quoi, mais Erik ne lui donna pas plus d'indices.
« Désolé. » murmura Peter quand il n'en put plus. Désolé de ne pas te l'avoir dit, désolé d'avoir attendu si longtemps, désolé de m'être laissé fait kidnapper, désolé que tu te retrouves avec moi.
« Tu n'as pas à t'excuser. » dit Erik avec cette conviction emprunté à Magneto. Il se redressa sur sa chaise, mais ne trouva toujours pas les yeux de Peter. « Tu as dû grandir sans père. C'est ma faute. »
« Tu ne savais pas. » souffla Peter. N'est-ce pas ? ajouta-t-il silencieusement.
« Ça ne change rien à ce qui s'est passé. J'aurais dû être là pour toi et je ne l'ai pas été. » dit-il en secouant légèrement la tête. Sa mâchoire se contracta et il pinça ses lèvres.
« Tu as été là pour moi aujourd'hui. » dit Peter. « Je ne… Je ne te reproche pas de ne pas avoir été là pour moi quand j'étais enfant. Tu ne savais pas que j'existais. En plus, tu étais très occupé avec, tu sais, la chasse aux nazis et tout ça. »
Erik se crispa. « Si j'avais su, j'aurais… »
« Pouvons-nous passer à autre chose ? De l'eau à coulé sous les ponts, d'accord ? » Peter reposa sa tête contre l'oreiller.
Les yeux d'Erik retournèrent sur lui, mais quand il vit le sourire de Peter, il laissa échapper un rire soulagé. Il posa une main sur son front. « Tout prend son sens maintenant, n'est-ce pas ? »
Peter sourit encore plus. « Comme quoi ? »
Erik retrouva sa prestance, mais pas son petit sourire. « La façon dont tu as toujours agis autour de moi. »
« Oh. » Peter souffla par le nez. « Mais tu peux mettre ça sur une certaine inaptitude sociale, n'est-ce pas ? »
Erik secoua la tête. « Hum… Bon, un peu. »
« Hey ! Au moins je sais de qui je tiens ça. »
Erik tapa légèrement l'épaule de Peter alors qu'il retombait dans sa chaise, redevenant stoïque. Peter leva les yeux au plafond, mais laissa le silence s'installer.
« Quelle est ta date d'anniversaire . »
La question prit Peter au dépourvu et il dût prendre une pause avant d'y répondre. « Le 14 mars. » dit-il. Erik fronça les sourcils et regarda vers la gauche, comme si… Peter mordit sa lèvre, espérant qu'il ne faisait pas le calcul. « Tu es invité à ma prochaine fête si tu veux venir. » dit-il rapidement avant qu'Erik ne puisse demander autre chose.
« Je t'en dois quelques unes. » songea Erik d'un signe de tête.
Peter bailla fortement puis se força à garder les yeux ouverts, comme s'il n'y avait pas un poids qui trainait sur ses paupières. « Humpf. Tu es sûr que la morphine n'assomme pas ? »
Erik sourit légèrement. « Tu peux te reposer si tu en as envie. »
« Je pourrais bien, oui » dit Peter en baillant encore un peu plus. Il laissa ses yeux se fermer, mais en garda un ouvert suffisamment longtemps pour regarder Erik et lui faire un petit sourire. « Bonne nuit, papa. »
Il crut voir Erik sourire en retour avant que sa vision ne devienne floue. Il tourna la tête sur le côté et mit sa joue dans l'oreiller, laissant échapper un long soupir. La chaise grinça quand Erik se mit debout et le cœur de Peter sombra dans un élan de déception avant qu'un poids soudain ne se fasse ressentir au bout de son lit.
Peter envisagea d'ouvrir les yeux pour le confirmer, mais l'effort nécessaire pour y parvenir était bien trop important. Il se laissa aller sous les couvertures chaudes, toutes traces du cauchemar officiellement chassées de son esprit. C'était agréable, pensa-t-il clairement, alors que le sommeil s'insinuait dans son esprit. Il se mit à rêver beaucoup plus vite que prévu et pouvait presque jurer avoir entendu une voix chanter.
« Odpocznij moje dziecko » ça a commencé.
Pendant une seconde, son cerveau essaya de le déchiffrer en anglais, mais il abandonna rapidement, se laissant simplement entraîner vers l'inconscience.
« Dzień się skończył
Słońce zaświeci
Gdy przyjdzie poranek
Ale teraz jest ciemno i świat jest spokojny
Więc daj odpocząć oczom swym i zaśnij. »
Traduction française :
Repose-toi mon enfant
La journée est terminée
Le soleil brillera
Quand le matin arrivera
Mais maintenant, il fait nuit et le monde est calme
Alors, laissez vos yeux se reposer et vous endormir
Et voilà ! C'est terminé !
J'espère que vous aurez apprécié ce voyage et que vous avez apprécié ce texte autant que moi.
Je suis vraiment ravie de vous la partager en français, donc n'hésitez pas à me donner tous les retours que vous pourriez avoir :D
A bientôt !
