Hey !
Bon. Cette scène ne devait pas exactement se passer comme ça, mais Yu a donné un thème qui a cassé Saïx et il s'est mis à ne pas faire ce qu'il devait faire. Je n'y suis pour rien. Voilà.
(Et TW en fin de page !)
Merci à Micha, Robotfan et Mijoqui pour les reviews !
Thème : Si un arbre tombe dans une forêt où il n'y a personne pour l'entendre, produit-il réellement un son ?
Caché, ça n'existe pas
.
Demyx sort une à une les affaires de son sac, et Saïx se surprend à espérer qu'il change d'avis. Qu'il parte, là. Qu'il retourne en cours, ou qu'il rentre chez lui. Qu'il oublie qu'il l'a appelé hier, faute de vouloir d'une infirmière à domicile. Il voudrait que le grand gamin n'ait jamais passé la porte de son appartement.
Ce n'est pas qu'il n'a pas confiance. Il sait que Demyx, même s'il n'a jamais terminé ses études d'infirmier, saura faire attention. Mais il ne veut pas, là. Il ne s'en sent pas capable.
Tant qu'il n'a pas retiré ses pansements, la plaie qui palpite sur sa peau n'existe pas. Tant que personne ne l'a vu, son visage est aussi lisse qu'au moment où il a ouvert la portière de la voiture.
– Voilà ! Normalement j'ai tout c'qu'y faut. Ça va aller vite.
Le musicien se tourne vers lui. Il a un grand sourire sur la bouche.
– J'vais d'abord enlever l'vieux pansement. Puis faudra que j'nettoie la plaie et que je désinfecte, avant de-
– Attends.
Il déglutit. Le bruit de sa gorge entravée lui parvient, un son désagréable.
– Y a un problème ?
– Non.
Oui. Un énorme problème, et il ne veut pas le voir. Il ne veut pas que Demyx le voit, surtout. Parce que tant qu'il ne le voit pas, ça n'existe pas. Mais quand il aura retiré les pansements...
Il croise ses yeux bleus, et ça lui revient, d'un coup. Le souvenir d'un garçon aux genoux écorchés qui pleurait, sa trottinette à la main. Saïx se revoit en train de tailler la haie, alerté par un bruit de reniflement. Demyx devait avoir onze ou douze ans, quelque chose comme ça. Son pantalon était foutu.
Il l'a laissé s'asseoir au salon avant de revenir, un paquet de cotons dans une main, le désinfectant dans l'autre. Le pauvre le crispait chaque fois qu'il essuyait délicatement la plaie, mais il ne se plaignait pas. Il reniflait, à l'occasion. Appuyait sur son petit nez le mouchoir laissé à sa disposition.
Il se rappelle, le sourire qui lui a échappé une fois les gazes posées, quand le garçon a tiré le bas de son sweat sur ses cuisses. Comme il détournait le regard. La gêne sur ses traits. Saïx savait bien qu'il l'impressionnait. Mais jusqu'à ce jour, il n'avait jamais réalisé qu'il pouvait lui plaire. Lui plaire comme on plait à quelqu'un de si jeune, un adolescent qui s'éveillait tout juste aux émois caractéristiques de son âge.
Ils ont discuté ensemble, sans Aqua. Pour la première fois.
Là, ce sont ses yeux qui se mouillent. Sa vue qui se brouille, soudain. C'est Demyx qui est assis près de lui, sa main posée sur sa jambe, son regard illuminé de tendresse. Demyx, à l'intelligence plus vive qu'il le laisse croire.
– J'suis pas pressé. Dis-moi quand c'est bon pour toi.
Demyx qui, sans rien dire, sans juger, attend qu'il acquiesce pour décoller doucement le bout du pansement.
[TW : Plaie]
Wala ! Du coup j'ai pris le thème sur un autre sens, avec la vue et l'idée du "si personne ne le voit, ça l'existe pas"
Je suis plutôt content de ce drabble ! Et vous ?
