Coucou :) Un peu à la ramasse niveau publication, désolée.

Merci de continuer à lire cette fic, et merci pour vos review FelicityCarrow (petit tour rapide de la Réserve dans ce chapitre, mais je ne t'en dis pas plus!) et Miss MPREG (Je suis très contente que ma fic te plaise ! Je viens de mettre le lien vers l'arbre généalogique des Black sur mon profil si tu veux pour t'en sortir aha, je l'ai recopié moi-même. Cygnus est horrible... et pour Melania et Arcturus, j'ai une fic en cours d'écriture sur eux, où oui, il est assez flippant, eh oui, la consanguinité ne fait pas que du bien. Mais l'attitude de Cygnus n'a pas arrangé les choses... Quant à Lucretia tu vas encore avoir envie de la prendre dans tes bras mais promis, le prochain et dernier chapitre se finira plutôt bien !) 3

Bonne lecture :)

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Chapitre 6 : La Réserve de Harvey Ridgebit

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Trois jours plus tard,

Mercredi 1er mars 1944,

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Lucretia cligna des yeux lorsqu'un courant d'air frais la réveilla. Elle fronça les sourcils parce qu'elle ne reconnut pas l'organisation de la pièce, ni même la pièce, et encore plus lorsqu'elle fut vraiment réveillée et qu'elle comprit qu'Ignatius n'était plus avec elle dans leur lit.

Elle referma les yeux et sourit comme une idiote. Après deux longues journées de train pour traverser la France, l'Italie, les Balkans et enfin arriver en Roumanie, deux jours de contrôles d'identité, de passeports et de billets de train, deux jours à dormir tant bien que mal contre Ignatius, à discuter avec lui entre deux parties de bataille explosives, deux jours de repas légers mangés en vitesse dans les gares ou dans le compartiment lui-même, ils étaient enfin arrivés en Roumanie.

Ils avaient pris la poudre de Cheminette pour le pub du village sorcier près duquel était la Réserve de dragons, et enfin, à plus de dix heures du soir, ils avaient pu entrer dans la Réserve. C'était le directeur en personne, Harvey Ridgebit qui était venu les accueillir. Il avait la soixantaine, et il semblait ravi de pouvoir compter sur un Magizoologue de plus. Elle avait regardé tout autour d'elle, même si la nuit obscurcissait son champ de vision. Il leur avait promis une vraie visite de la Réserve le lendemain matin à dix heures. En tout cas, c'était très différent de Londres. Pas de chemins pavés, pas d'immeubles, pas le bruit ahurissant que pouvait faire les Moldus avec des bombardements complètement fous. Non, c'était calme, sauf quand un dragon rugissait dans son sommeil, et puis on marchait sur des chemins de terre, et il y avait de l'herbe, des champs et des enclos, comme dans le village écossais d'où venait sa mère. Tout sentait le frais autour d'elle. Le frais et le brûlé aussi.

Et cette maison, toute petite, rien que pour Ignatius et elle, c'était parfait. Il y avait une grande pièce à vivre comme rez-de-chaussée, avec deux grandes cheminées, une table en bois brut, quatre chaises, deux fauteuils, et un bahut. L'étage n'était pas beaucoup plus grand, un lit, deux armoires et une grande vasque en guise de baignoire. Ils avaient salué Mr Ridgebit et avaient enfin posé leurs malles. Ignatius avait raccompagné le directeur de la réserve pendant qu'elle mettait les draps qu'elle avait choisis et brodés sur leur lit.

Et lorsqu'il était revenu, elle s'était jetée dans les bras d'Ignatius, bien trop heureuse d'être enfin chez eux, avec lui.

Et après… Après, Dorea avait raison, c'était bien. C'était quelque chose de se sentir envahie de l'intérieur par l'homme qu'on aimait, pas seulement sentimentalement, mais aussi physiquement. C'était quelque chose d'être enveloppée des bras forts, chauds et nus de son époux, de n'avoir plus conscience que de son corps, et des sensations agréables et puissantes qu'il lui faisait ressentir.

Elle avait aimé chaque moment, chaque caresse, chaque rencontre de leur peau, chaque baiser, chaque frisson qu'Ignatius lui avait offerts. Elle avait même aimé cet instant un peu douloureux où il avait commencé à entrer en elle, où elle avait eu l'impression de suffoquer avant de tout lui abandonner. Elle avait tout oublié, blottie ainsi sous lui. Elle avait oublié les dernières semaines misérables que son corps lui avait fait endurer. Elle s'était à nouveau sentit comme une fille, une femme, une femme entière et complète, la femme de son homme.

Elle rougit de plaisir en se rappelant des marmonnements rauques d'Ignatius à son oreille, de ses mains sur ses cuisses, de son souffle dans son cou. C'était la première fois qu'il lui avait dit purement et simplement qu'il l'aimait. Elle avait répondu aussitôt, des dizaines de fois, comme une litanie, alors qu'il avançait prudemment dans son corps. Elle s'était étouffée dans leurs baisers, avant de s'étouffer avec son souffle affolé.

Elle avait étouffé d'amour et de puissance.

Elle se redressa, toujours un peu désorientée. Il était si tard pour qu'Ignatius se soit levé ? Le petit-déjeuner, elle devait faire le déjeuner, puis…

Elle arrêta de bouger en sentant quelque chose de collant entre ses cuisses. Elle rougit furieusement, n'osa pas regarder dans un premier temps, puis baissa les yeux prudemment. La lumière ne passait pas assez à travers les volets pour qu'elle puisse voir entre ses jambes. Elle passa timidement la main et jeta un coup d'œil aux draps du lit. Mais… Mais c'était… c'était du sang ! Donc…

Est-ce que… est-ce que ses menstruations pourraient être de retour ? Est-ce que…

Avoir des enfants ?...

Elle ouvrit sa malle avec fébrilité pour prendre une robe de chambre puis dévala les escaliers en appelant Ignatius, le cœur battant à vive allure. Elle le trouva devant la cheminée, habillé sobrement d'une robe de sorcier. Il se retourna aussitôt vers elle en souriant, la détailla des pieds à la tête, ouvrit la bouche mais ne prononça pas un mot lorsqu'elle leva sa main un peu rouge à hauteur de leurs yeux.

« Je… Je crois que j'ai à nouveau mes menstruations et… Je… Je peux avoir des enfants alors, et… »

Elle referma la bouche lorsqu'Ignatius perdit son sourire.

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Comment pouvait-il lui expliquer que ce sang-là n'était pas une perte mensuelle, mais une perte unique et qui n'était pas destinée à se reproduire ? Comment le pouvait-il, alors qu'elle souriait avec tant de joie ? Comment pouvait-il briser l'espoir qui resurgissait dans son corps alors qu'elle avait semblé finalement accepter cet état de fait, ne pas pouvoir avoir d'enfants ?

« Ignatius ? Tu… Tu ne veux vraiment pas d'enfant ? bafouilla-t-elle.

— Ce n'est pas dû à ton cycle, réussit-il enfin à dire en s'approchant d'elle. C'est du… sang virginal, Lucretia.

— Mais… Mais Dorea ne m'a pas dit que…

— Elle a dû oublier, reprit-il. »

Il s'assit sur une chaise et l'attira sur ses genoux. Elle tremblait de partout, et elle ne tarderait pas à se mettre à pleurer, c'était évident. Il attira sa tête dans son cou lorsqu'elle éclata en sanglots.

C'était cruel, vraiment. Pourquoi personne ne lui avait dit qu'une perte de sang pouvait se produire lors du premier rapport ? Il pensait qu'elle le savait, il… Il embrassa sa tempe et caressa ses longs cheveux noirs et lisses doucement. Tout était à recommencer. Tous les mots de réconfort qu'il lui avait dits, et toute la confiance en elle qu'elle avait retrouvée cette semaine s'était envolée à cause de quelques gouttes de sang. Elle était à nouveau brisée, comme une semaine plus tôt dans la salle-à-manger de Dorea et Charlus. Et lui, il ne savait pas quoi lui dire d'autre que ce qu'il lui avait déjà dit.

« Lucretia, je… je t'aime, tu le sais, souffla-t-il en désespoir de cause. Tu es ma femme, et… et nous serons heureux ensemble, enfants ou pas. »

Ses sanglots s'intensifièrent. Il était maladroit et trop bourru. Il essaya de l'embrasser sur la bouche mais elle détourna la tête et il se contenta de l'embrasser sur le front et de resserrer ses bras autour d'elle.

« Je… suis… désolée, dit-elle entre ses sanglots.

— De quoi es-tu désolée ? demanda-t-il plus doucement en caressant son dos.

— De… de ne pas… pouvoir… avoir d'enfants, pleura-t-elle un peu plus. »

Il soupira lourdement. Il n'allait pas dire que, lorsqu'il avait commencé à sombrer face au charme de Lucretia, sa position sur les enfants ne s'était pas un peu nuancée. Pas au point d'en vouloir des dizaines, mais à l'idée qu'une épouse et un enfant ne devaient pas être si pénibles que cela.

« Écoute, je… Je n'ai jamais voulu d'enfant, avoua-t-il. J'aurais pu faire une exception pour toi, dit-il péniblement pendant qu'elle calmait ses sanglots. Mais vraiment, ça aurait été une exception, et ça aurait été pour toi. Donc… si nous n'avons pas d'enfant…

— Si j'avais pu avoir des enfants, nous en aurions au moins eu un ? bredouilla-t-elle en pleurant silencieusement à présent. »

Il ne savait vraiment pas s'y prendre. Elle ne sanglotait plus, mais elle pleurait toujours autant.

« Peut-être que dans tous les cas, nous n'aurions jamais réussi à en avoir, essaya-t-il. Peut-être que je ne peux pas avoir d'enfants non plus. »

Elle n'ajouta rien et se contenta de rester contre lui et de renifler de temps à autre. Il en profita pour nettoyer sa main avec son mouchoir de poche. Elle se laissa faire.

Lorsqu'il ne vit plus de larmes dans ses yeux, il osa parler à nouveau.

« Mr Ridgebit devrait arriver dans une demi-heure, je… si tu préfères rester ici pendant qu'il me fait revisiter la réserve, je peux lui dire que tu es encore fatiguée du voyage, murmura-t-il.

— Je dois juste me changer, dit-elle platement en se relevant péniblement. »

Il la regarda monter à l'étage en se demandant si un jour, elle ne souffrirait plus de ne pas pouvoir avoir d'enfants.

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Elle marchait silencieusement au bras d'Ignatius pendant que Mr Ridgebit désignait les différents lieux de la réserve. L'infirmerie, la nurserie, l'immense forêt des Cornelongues roumains, les plus nombreux des dragons présent dans la Réserve, des Suédois à museau court, la grande partie que tenait actuellement les Magyars à pointes, les plus dangereux d'entre tous… Il les conduisit aussi à la Cantine, une grande pièce dans l'immense maison dans laquelle les Magizoologues se réunissaient quotidiennement, où les plannings étaient affichés, où toute l'administration de la Réserve se gérait. C'était une véritable petite entreprise. Les commerces se trouvaient dans la ville, les distractions et la blanchisserie aussi. Tout le monde ne parlait pas anglais. A dire vrai, il n'y avait pas un seul anglais dans la réserve autres qu'Ignatius et elle. Il y avait une quinzaine de Magizoologues, que Lucretia avait distraitement salués. La plus jeune était une femme d'origine japonaise mais elle parlait un anglais impeccable.

« Je rentre, finit-elle par dire à Ignatius quand ils commencèrent à parler du travail à faire aujourd'hui.

— Tu sauras retrouver le chemin ? lui demanda-t-il à voix basse.

— Oui, bien sûr, éluda-t-elle en s'éclipsant discrètement. »

Elle fit simplement un signe de main aux chercheurs-soigneurs qui avaient remarqué son départ, et puis elle entreprit de trouver son chemin. Marcher seule dans les vastes étendues roumaines lui fit un bien fou. Ce n'était pas comme les landes écossaises qu'elle avait arpentées ces derniers temps, mais l'air de la nature calmait son cœur meurtri.

Elle y avait vraiment cru ce matin. Elle avait vraiment cru s'être trompée, ou bien, qu'Ignatius avait réussi à réveiller son corps qui n'aurait été qu'endormi par le sortilège… mais non. Rien. Son ventre était mort, et elle avait été stupide de croire qu'Ignatius pouvait le soigner. Il ne pouvait que soigner son cœur, pas son corps.

Elle s'arrêta sur le sentier en terre pour regarder au loin un bébé dragon marcher maladroitement. Sa maman était juste à côté de lui et observait sa démarche bancale, et les flammèches qui sortaient de sa gueule. Elle n'était même plus aussi impatiente de découvrir tous ces dragons, et cette vie dans la Réserve. Elle avait été impressionnée lorsqu'elle avait vu un dragon pour la première fois, c'était un Cornelongue roumain. Ignatius le lui avait montré, et pendant trois secondes, elle avait tout oublié. Elle s'était concentrée sur l'énorme animal qui crachait des flammes et dont des volutes de fumée lui sortait par le nez. Puis trois secondes plus tard, la main d'Ignatius autour de sa taille qui ne grossirait jamais l'avait ramenée au moment présent.

Elle reprit le chemin de leur maison, sa robe noire battant contre ses mollets à cause du vent. Les autres chercheurs avaient leurs maisons à côté de la leur. C'était un petit village dans le village roumain. Elle poussa la porte de chez elle après l'avoir déverrouillée d'un sortilège.

C'était silencieux et vide, comme son cœur. Elle hésita à simplement s'asseoir dans un des deux fauteuils quelques instants, puis préféra monter dans la chambre pour s'occuper. Elle revit le drap taché de sang, et toute volonté la quitta.

Elle s'assit par terre, contre la ruelle du lit, et regarda le soleil se coucher.

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C'était assez étrange de remettre les pieds dans la Réserve de dragons roumaine cinq ou six ans après sa première venue ici. C'était étrange aussi de le faire avec Lucretia.

Lucretia… Elle lui avait semblé complètement ailleurs, complètement éteinte, à nouveau. Il soupira en enfonçant ses mains dans les poches de sa robe de sorcier.

Il avait été content de revoir Mr Ridgebit, Herr Tenenbaum, Liouba, Alessandro et son épouse Maria. Il avait aussi était très content de faire la connaissance des autres. Plusieurs dragons qu'il avait observés et soignés par la passé étaient toujours bien vivants, et il avait hâte de les revoir. Il commençait véritablement demain.

Tout aurait été parfait sans l'incident de ce matin. Il n'osait même pas imaginer ce que ressentait Lucretia. Il n'avait pas de pitié et pas beaucoup de compassion en règle générale, mais Lucretia l'inquiétait vraiment. Elle semblait si fragile, à nouveau.

Il poussa la porte de leur maison et s'étonna de l'obscurité ambiante.

« Lucretia ? marmonna-t-il en fronçant les sourcils. »

Il alluma sa baguette. Où était-elle ? Elle ne se serait pas perdue dans la Réserve tout de même ? Il monta les escaliers, et la trouva assise contre le lit. Un rapide coup d'œil autour de lui apprit facilement qu'elle n'avait touché à rien, et qu'elle avait sans doute passé le reste de la journée ici, dans leur chambre, sans manger, ni boire, ni rien faire. Il soupira et s'accroupit devant elle. Elle tourna la tête vers lui, fronça les sourcils puis écarquilla ses grands yeux gris.

« Tu es déjà rentré ? bafouilla-t-elle en se relevant précipitamment.

— Il est un peu plus de dix-huit heures, Lucretia, marmonna-t-il en se relevant à son tour.

— Oh je… Je n'ai pas vu l'heure passer, je… Je vais faire le repas, je vais faire vite, ne…

— Mrs Ridgebit a organisé un grand repas pour nous accueillir, la coupa-t-il. Je venais te chercher.

— Oh… Euh… d'accord. »

S'il ne disait rien, s'il ne lui demandait pas si quelque chose n'allait pas, c'était bien parce qu'il ne saurait pas quoi lui dire ensuite. Soit elle s'effondrerait à nouveau dans ses bras, soit elle lui mentirait en disant que tout allait bien. Il ne savait pas gérer ce genre de chose. Il ne savait pas bien consoler les gens. Et il ne voulait pas râler après elle comme il le faisait après Charlus quand il se lamentait sur l'indifférence d'une nana. Ce n'était pas pareil. C'était bien plus pénible pour elle et pas du tout drôle, même après coup.

Ils traversèrent la Réserve en silence jusqu'à la Cantine. Son silence l'inquiéta, mais à nouveau, il ne trouva pas quoi dire. Il fallait peut-être attendre quelques jours, le temps que le contrecoup passe. Et puis, c'était elle qui parlait sans s'arrêter habituellement, pas lui.

Elle reprit des couleurs et retrouva le sourire durant le repas. Elle parla un français impeccable avec un chercheur-soigneur suisse. Ignatius savait qu'elle parlait français, mais l'écouter parler une autre langue avec tant d'aisance l'impressionna un peu. Lui, il connaissait quelques mots en espagnol et en roumain, et puis c'était presque tout.

Elle redevint silencieuse lorsqu'ils furent en tête à tête.

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Je mets le prochain chapitre la semaine prochaine

Ah et Harvey Ridgebit est un personnage de JK si vous êtes curieux, il a sa page wikiharrypotter

N'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé :)

des bisous et bonne journée !