Hello !

Je poste le chapitre avec deux jours d'avances car j'ai décidé de laisser quatre jours entre les derniers chapitres au lieu de trois initialement prévu (oui donc, en soit vous l'avez en avance, mais je suis sadique, le dernier chapitre restera prévu pour dans huit jours). Je tiens tout de même à remercier Sow'Mama, Musing-and-Music, L'atelier des chats, LénaFMA, Hachiko-Tan et Luciole pour leur assiduité à chaque parution de chapitre ! Je suis tellement contente que l'histoire vous plaise autant ! Après celui-là, il n'en reste plus que deux ! Ce sera passé tellement vite !

D'ailleurs, dans ce chapitre, Sow', l'une de tes théories va se réaliser, mais pas forcément de la même manière que tu l'as décrite ! Tu comprendras en lisant le passage *émoji clin d'œil*. Il m'a été inspiré par le chapitre vingt-trois et vingt-cinq du roman de Colleen Hoover.

Bonne lecture et bon week-end.

Sei.

PS : Je dédicace ce chapitre à ma petite Hachiko972, je t'envoie tout plein d'amour !


Ugly Love.

Chapitre 6 : Pris la main dans le sac.

Roy lui manquait. Riza ne pouvait le nier. Elle avait beau tenter d'essayer de l'oublier à travers le chocolat et toutes autres cochonneries dédiées aux « peines de cœur », rien n'y faisait. Elle n'arrivait pas à l'oublier… Déjà trois semaines depuis ce fameux soir. Trois semaines où Roy avait claqué la porte derrière lui. Trois semaines qu'elle ne l'avait plus vu. Ce n'était pas le plus long temps où elle n'avait pas vu le militaire, mais jusqu'à présent, elle savait qu'elle le referait à un moment où à un autre, alors que là, c'était réellement fini. Elle l'avait dit, il l'avait confirmé. Ce soir-là, c'était la première fois qu'ils se voyaient sans coucher ensemble. C'était une chose qui n'arrivait jamais, ça prouvait que ça craignait.

Mais après tout, elle l'avait voulu non !? Il voyait d'autre femme non !? Mais il avait aussi dit qu'il n'avait pas couché avec elle… Que c'était professionnelle… Mais pourquoi aurait-il menti à Jean et ses autres subordonnés ? Personne ne semblait au courant de ce détail, tous étaient persuadés que lors de ces soirées, il allait voir cette fille qu'il fréquentait occasionnellement…

Ou alors… Ou alors elle s'était fourvoyée !? Elle n'avait pas lu entre les lignes !? Peut-être qu'il avait dit ça pour pas que Jean puisse avoir de soupçons sur elle, sur la véritable identité de sa conquête ? Bordel… Si c'était ça, elle avait vraiment tout gâché ! Mais ça ne pouvait être que ça, n'est-ce pas !? Sinon, pourquoi aurait-il voulu ajouter cette règle sur la confiance en l'autre !? Bordel, il voulait juste qu'elle ait confiance en lui ! Rien de plus… Et elle, elle n'y arrivait pas ! À cause de ce que John lui avait fait, c'était trop dur d'avoir confiance… C'était tellement plus simple de se méfier…

Riza sursauta lorsqu'on toqua à la porte. Elle s'était laissée aller à ses pensées. Elle se dépêcha d'aller cacher dans la cuisine les traces de son sentimentalisme pour aller ouvrir. Elle savait que ce n'était pas Roy derrière la porte. Il ne tenterait aucune approche avec son frère dans les parages. Même s'il risquait de rentrer très tard puisqu'il était de garde au QG pour la soirée. Du coup, elle en avait profité pour organiser une soirée avec ses amis.

Elle était un peu asociale, mais elle avait réussi à se faire deux amis de son âge depuis son arrivée à Central. Bon, d'accord, il s'agissait des camarades de son cours sur la science des automails en médecine, mais au moins, elle avait d'autres personnes à qui parler que son frère ou le vieux Monsieur Bennet du hall d'entrée. Enfin, même si ce soir, ils se voyaient pour réviser et non pour faire la fête… C'était toujours mieux que de rester seul non ?

- Bonjour Kyle ! Emma n'est pas là ? S'exclama-t-elle en voyant qu'une seule personne était présente derrière la porte.

- Non, elle a été appelée pour une garde à l'hôpital. Elle ne pourra pas être présente ce soir.

Riza allait répliquer quand la porte de l'appartement d'en face s'ouvrit. Le Colonel Mustang entra dans leur champ de vision, Hayate sur ses talons. Par politesse Kyle le salua, mais à l'entente de cette voix masculine, Roy se figea et les regarda tous les deux avec perplexité. Il se rappela de balancer un « bonsoir » en retour à Kyle, mais son regard était fixé sur Riza. Un regard impénétrable qui fit frémir la blonde de terreur.

L'ambiance était tellement lourde que Kyle sentant une certaine tension s'installer dans le couloir articula.

- Je t'attends dans ta chambre…

À cette remarque, il disparaît dans l'appartement, laissant une Riza un peu perplexe de la façon dont son ami venait de sous-entendre qu'il l'attendait dans sa chambre. Même si elle savait que c'était pour réviser, Roy ne savait pas qui il était et cette phrase devait avoir un tout autre sous-entendu à ses oreilles. Pour quel genre de fille passait-elle !?

Ce dernier la foudroya du regard avant de claquer sa porte et de traîner le petit chien qui n'avait pas bougé d'un pouce derrière lui. Il était étrange qu'Hayate ne se soit pas jeté sur Riza quand il l'avait aperçu, d'habitude il était fou d'elle… Il avait certainement été effrayé par cette tension qu'il pouvait sentir émanant des adultes…

Il allait falloir qu'ils apprennent à faire substitue de ce malaise si elle ne voulait pas que son frère en vienne à se poser des questions. Mais pour l'instant, elle avait d'autres projets. Sans un regard pour l'alchimiste, elle rentra dans son appartement et alla rejoindre son camarade de classe.

Ensuite, les deux jeunes passèrent les trois heures suivantes à réviser et échanger leurs notes de cours. C'était cool pour Riza de s'entendre aussi bien avec Kyle et Emma, pouvoir se répartir les notes était le moyen de diviser leur charge de travail et du coup d'être moins fatigué et plus concentré.

Lorsque Kyle fut enfin reparti, Riza retourna récupérer ses chocolats et s'affala sur le canapé. Cette rencontre avec Roy l'avait déstabilisé beaucoup plus qu'elle ne voulait l'admettre et du coup, quoi de mieux que de vivre son déni à travers le chocolat ?

Lorsque trois coups furent toqués à la porte, Riza sursauta. Kyle aurait-il oublié quelque chose !? Mince… S'essuyant la bouche du revers de la manche de son pull, Riza se dépêcha d'aller voir pourquoi son ami était revenu.

- Kyle ! Qu'est-ce qu…

Mais Riza ne termina pas sa phrase. Devant elle ce n'était pas Kyle qui lui faisait face, mais Roy. Son cœur rata un battement tandis que l'alchimiste entra dans le séjour, refermant la porte au passage.

- C'était qui ! S'exclama la voix de Roy.

Elle était froide et si sec… Riza se sentit frissonner juste à l'entendre prononcer ces deux mots. Elle avait toujours le regard fixé sur la porte et ne voyait donc pas l'alchimiste.

- Il… Il est en cours avec moi… S'entendit-elle balbutier mal à l'aise. On révisait.

Elle n'osait pas bouger et encore moins tourner son regard vers lui. Si son expression était semblable à ses paroles, elle ne voulait surtout pas croiser son visage.

- Pendant trois heures !

Riza déglutit, apparemment Roy ne la croyait pas… Au fond d'elle, une voix lui criait qu'elle n'avait aucun compte à lui rendre et que si elle avait voulu s'envoyer en l'air avec ce gars c'était son problème… Mais elle ne le fit pas. Elle était trop intimidée par la présence de l'alchimiste…

- Oui… Balbutia-t-elle une nouvelle fois.

Après une inspiration, elle osa enfin se tourner vers lui. Il était appuyé contre le mur à côté de la porte et l'observait. Il était vêtu d'une chemise blanche sous laquelle elle pouvait discerner sa musculature parfaite.

Lorsqu'elle se rendit compte des pensées qui effleuraient son esprit, Riza se mordit la lèvre inférieure et reporta son regard sur le visage de Roy. Il semblait ne rien avoir raté du matage de Riza à son égard. Pourtant, il resta silencieux et impassible. Il croisa les bras contre son torse, contractant ses biceps sous le léger tissu.

- Tu couches avec lui !? Finit-il par lui demander.

Riza aurait voulu lui répondre que ça ne le regardait absolument pas, mais sa bouche décida de dire tout autre chose lorsqu'elle l'ouvrit.

- Non.

Elle aurait voulu se gifler tellement elle se sentait faible face à lui… Devant sa réponse, il ne cilla même pas. Comme s'il avait décidé de ne rien montrer de ce qu'il ressentait face à cela, pourtant, n'était-ce pas par jalousie qu'il posait toutes ses questions !?

- Tu l'as embrassé ?

Riza se mordit la lèvre inférieure une nouvelle fois, elle avait envie de l'envoyer balader et de lui dire que si elle voulait embrasser Kyle, il n'avait aucun avis à donner parce qu'il n'était pas son frère. Mais…

- Non.

Ce fut tout ce qu'elle parvint à dire.

Roy ferma les yeux et relâcha ses bras, les ramenant le long de son corps. Il poussa un profond soupire avant de rouvrir les yeux et de se rapprocher de Riza qui n'avait toujours pas fait le moindre mouvement. Il ne posa plus aucunes questions. Ils se contentèrent de se regarder dans le blanc des yeux, en silence.

- Riza… Murmura finalement Roy d'une voix cassée.

La jeune femme sentait au son de sa voix qu'il était tiraillé, mais que pouvait-elle faire !? Elle l'était tout autant… Elle se rendait compte qu'ils éprouvaient l'un pour l'autre quelque chose qu'ils n'étaient tous les deux pas prêt à accepter… Enfin, elle, elle savait qu'elle n'était pas prête à l'accepter, lui, elle savait qu'il refusait de l'accepter pour ce qu'il avait fait par le passé… Que pouvaient-ils faire d'autre !? Stopper leur arrangement avait été la meilleure chose à faire n'est-ce pas !? Riza ne savait plus.

- Bon sang Riza !

Cette dernière sursauta. Sans qu'elle ne voie rien venir, elle se retrouva plaquée contre le torse de Roy, ce dernier son visage enfouit dans sa nuque. Elle pouvait sentir son souffle au creux de son oreille, ce qui la fit frémir. Elle sentit l'une de ses mains se poser sur sa taille tandis que l'autre se posait sur sa joue.

- Qu'est-ce que je fais ? Bon Dieu… Que suis-je en train de faire ?

Ne supportant plus le supplice du son de la voix de Roy, Riza ferma les yeux. Elle se contenta de secouer la tête, n'ayant aucune réponse à donner au militaire. Elle ne savait pas comment faire pour repousser le militaire. Pourtant c'était simple non !? Il lui suffisait de poser ses mains sur son torse et de le pousser en arrière. Alors pourquoi ses bras refusaient d'obéir ?

Lorsque les lèvres de Roy se posèrent sur son cou, Riza frissonna, cette envie de l'envoyer balader se fit plus forte, aussi forte que cette envie de vouloir se blottir dans ses bras et de le laisser continuer. D'ailleurs comme si son propre corps la prenait en traite, elle se sentit incliner la tête pour offrir plus d'espace à Roy.

- Mets-moi dehors ! Tenta-t-il de lui ordonner contre sa gorge. Ne me laisse pas te faire ça !

Mais Riza ne bougea pas, elle en était incapable, elle se contenta de gémir lorsqu'elle sentit la langue de Roy contre sa clavicule.

- Je ne peux pas m'arrêter… J'ai envie de toi Riza ! Demande-moi de partir ! Je te jure je partirais.

- Je… Je ne peux pas… Articula-t-elle entre deux gémissements.

Surpris, Roy se recula, stupéfait par la remarque de la jeune femme. Riza croisa le regard enflammé et intrigué de l'alchimiste. À l'instant où elle posa son regard sur lui, elle sut qu'elle était perdue et que ce qu'elle s'apprêtait à faire la ferait souffrir par la suite. Mais sur l'instant, elle n'en avait que faire. Son désir était trop grand.

- Je ne peux pas te donner plus que ça, souffla Roy en guise d'avertissement. Je ne peux pas !

Riza voyait bien qu'il était torturé à propos de ça. Il semblait mettre à cœur de tenir cette promesse qu'il s'était fait à lui-même. Mais, n'y résistant plus, elle s'empara du col de la chemise du militaire pour l'obliger à s'approcher et elle scella ses lèvres aux siennes. Elle non plus n'en voulait pas plus, du moins, c'est ce qu'elle essayait de se convaincre. Entre eux, c'était purement et simplement sexuel. Ne rien espérer. Avoir confiance en l'autre. C'étaient leurs règles.

Leurs gémissements se firent de plus en plus intense, leurs caresses de plus en plus charnelles. Riza le voulait plus que tout, sur elle, en elle, mais ils étaient dans l'appartement de son frère, Roy venait de la plaquer contre la porte de l'appartement… Elle ne voulait pas coucher avec lui dans cet endroit où elle passait tout son temps avec Jean.

- Ma… Ma chambre… Parvint-elle à articuler à travers ses baisers enflammés tandis qu'ils commençaient l'un l'autre à se déshabiller.

Roy grogna contre ses lèvres et avant même que Riza ne puisse réaliser ce qu'il se passait, elle se retrouva poitrine nue contre le torse nu de l'alchimiste qui traversa l'appartement sans cesser de l'embrasser pour les emmener dans sa chambre. Il la déposa sur le sol au pied du lit, achevant de la déshabiller avant de la faire tomber dans le lit et de venir sur elle, emprisonnant ses mains avec les siennes, les faisant remonter au-dessus de sa tête.

Leurs lèvres étaient posées les unes sur les autres, mais ils ne s'embrassaient pas. Riza savait que Roy la défiait de fermer les yeux. Il lui avait posé la question une fois quant à savoir pourquoi elle ne le regardait jamais quand ils couchaient ensemble. Riza n'avait pas su quoi répondre. Elle lui avait simplement répondu qu'elle ne pensait à personne d'autre, elle ne lui avait pas répondu que c'était parce qu'elle avait peur d'y lire du mensonge dans son regard, les mêmes mensonges que ceux de John quand il la regardait droit dans les yeux en lui disant « Je t'aime » alors qu'il couchait avec une autre dans son dos. Mais ce soir, Roy semblait ne pas vouloir en démordre. Après tout, n'avait-il pas dit qu'elle devait avoir confiance en lui !? Ne pas le regarder dans les yeux signifierait qu'elle ne lui faisait toujours pas confiance.

En vérité, elle n'avait aucune idée à ce sujet. Elle ne savait pas si elle pouvait avoir confiance… Avant même qu'ils ne couchent ensemble, elle se souvenait de la scène de l'ascenseur et de l'odeur féminine qui flottait sur lui… Puis après il y avait eu ce que son frère lui avait dit… Roy semblait totalement mystérieux. À chaque fois, il disait que c'était pour son travail… Mais l'était-ce réellement !? Ses propres hommes semblaient ne pas être au courant de ce détail… Mais bon, après tout, il était Colonel dans l'armée, peut-être avait-il une mission d'infiltration dont il n'avait pas le droit de parler ? Même à ses hommes ? Riza n'en avait aucune idée… Pourtant, elle voulait lui accorder le bénéfice du doute… Ce qu'ils faisaient ensemble lui plaisait énormément et elle n'avait pas envie que ça s'arrête. Même si au fond d'elle, elle savait que c'était mal. Son envie était plus forte encore.

Alors, quand il s'enfonça doucement en elle, elle ne rompit pas le contact visuel, au contraire, elle sembla le défier. Le défier d'être le premier à détourner le regard. Mais il ne le fit pas. Il se regardèrent droit dans les yeux, étouffant leurs gémissements dans la bouche de l'autre tandis qu'il venait et allait en elle.

- Un préservatif ! Sembla tout à coup se rendre compte l'alchimiste.

Il tenta de se relever, mais Riza l'en empêcha, l'encerclant de ses fines jambes pour l'empêcher de se retirer. S'il s'éloignait d'elle, elle n'était pas sûre d'avoir la force de poursuivre…

- Je… Je prends mes précautions !

Roy l'observa, un peu déstabilisé…

- Je n'ai jamais… Commença-t-il avant de perdre le reste de sa phrase.

Coucher sans protection !? Bordel, Riza réalisait qu'elle non plus… John l'avait toujours obligé à avoir des protections parce qu'il ne voulait pas se retrouver avec un marmot dans les pattes… Au final, elle réalisait surtout qu'en faisant ça, il avait eu la décence de la protéger de toutes les saloperies qu'il aurait pu attraper en couchant avec une autre, mais elle n'allait pas en plus le remercier pour ça tout de même !?

- Moi non plus...

Est-ce que Roy faisait la même chose avec elle pour la même raison !? Riza se mordit la lèvre inférieure, fermant les yeux un bref instant, histoire de se remettre les idées en place. En acceptant de coucher avec lui sans protection, n'était-ce pas un moyen de montrer qu'elle avait confiance en lui ?

Décidé, Riza ouvrit les yeux et plongea son regard sur lui, essayant de lui faire comprendre à travers celui-ci qu'elle avait confiance dans ce qu'il faisait. Roy esquiva un bref sourire avant de l'embrasser et de reprendre ses vas et viens avec plus de force.

- Tu me fais tellement de bien, souffla-t-il à travers ses lèvres.

Riza se sentit fondre par ses paroles, elle aurait voulu lui répondre la même chose, mais les mots étaient coincés dans sa gorge et elle ne parvenait qu'à pousser des soupirs de satisfaction pour lui faire comprendre qu'elle non plus n'était pas indifférente à tout ceci.

- N'arrêtes pas ! S'écria-t-elle totalement sous son emprise lorsqu'elle le sentit ralentir la cadence.

- À vos ordres, chuchota-t-il d'une voix extrêmement suave et sexy au creux de son oreille.

Oh mon Dieu, Riza se sentit prendre la direction du septième ciel juste avec cette simple phrase. Si elle travaillait pour lui, elle aurait un orgasme à chaque fois qu'il lui donnerait des ordres, elle en était certaines. Il devait rendre fou toutes les femmes militaires travaillant sous son commandement !

- Oh Roy ! S'écrit-elle en se cambrant de désir, laissant Roy s'enfoncer encore plus profondément en elle.

Leur cadence se fit plus rude, plus sauvage, quand Roy se mit à gémir et crier, Riza gémit et cria encore plus fort. Ils étaient tous les deux à bouts de souffle, mais aucun d'eux n'avait envie de s'arrêter.

- Riza ! S'écria Roy tout contre la nuque de la jeune femme tandis qu'il jouissait. Bordel Riza !

Il resta en elle, sur elle, le temps de laisser ses spasmes s'en aller. Dans ses bras Riza tremblait encore sous la force de son propre orgasme. C'était la première fois que leur échange était aussi puissant et fusionnelle. Riza l'avait senti se déverser en elle, c'était une sensation de bien-être qu'elle n'avait encore jamais vécu.

Finalement Roy finit par se retirer et s'allonger à côté d'elle. Tous les deux le regard fixé sur le plafond.

- C'était… Commença Riza en cherchant ses mots. C'était incroyable…

- Bordel Riza, c'était parfait ! Souffla Roy en se positionnant sur le côté pour l'observer.

Puis son regard se posa sur le réveil de Riza et il grimaça. Il était tard, très tard ! Riza suivit son regard et compris son inquiétude. Ils avaient couché dans son lit, dans sa chambre, dans l'appartement de Jean. Jean qui n'était pas en déplacement à East City, mais juste de garde au QG de Central. Même s'il y avait peu de chance pour qu'il rentre tout de suite, ils ne pouvaient prendre aucun risque. Son frère ne devait pas apprendre l'existence de leur arrangement.

- Il faut que j'y aille ! S'exclama-t-il en quittant le lit et en enfilant son pantalon.

Riza le regarda faire un instant avant de faire de même. Ils n'avaient que le bas de leur vêtement à porter de main, le reste devait encore se trouver un peu éparpillé n'importe où dans le séjour. Riza attrapa donc d'autres vêtements pour elle tandis que Roy ouvrait la porte de la chambre.

Lorsqu'il se figea face à celle-ci, Riza déglutit. Elle n'avait pas besoin de savoir ce qu'il se passait. Si Roy s'était figé, c'était que Jean devait se trouver devant lui… Merde… Riza se précipita au côté de Roy et prit l'initiative de briser le silence qui s'était installé depuis.

- Jean ! Avant de dire quoi que ce soit…

Mais Jean leva un bras pour la faire taire, le regard incendiaire. Son regard allait d'un Roy torse nu à une Riza aux cheveux emmêlés, trace de leur ébats récents. Il déglutit en fermant les yeux, comme s'il se retenait dans coller une à son supérieur avant de rouvrir les yeux et de cracher.

- Depuis quand !?

- Ne réponds pas Roy ! S'exclama Riza.

Elle aurait voulu qu'il s'en aille, la crise de son frère était complètement déplacée ! Ils étaient majeurs et vaccinés, Jean n'avait aucun mot à dire.

- Longtemps… Bredouilla Roy démuni, légèrement gêné.

Devant Riza, le regard de Jean se figea. Comme s'il essayait de digérer l'information. Comme s'il comprenait enfin les sous-entendus de toutes ses conversations passées dans lesquelles elle avait sous-entendu qu'elle découchait pendant ses absences. Il ne l'avait pas prise au sérieux alors qu'il aurait dû.

- Est-ce que vous aimez ma sœur !?

Riza et Roy s'observèrent, pris au dépourvu par cette question. Que devait-il répondre à cela !? Qu'allait-il répondre !? Le regard de Roy se fit distant et encore plus gêné lorsqu'il reporta son attention sur Jean et secoua la tête négativement. Sa réponse ne sembla faire plaisir ni à Jean, ni à Riza, pourtant cette dernière ne devait pas en être surprise… C'était leur arrangement. Mais au fond d'elle, elle avait eu une lueur d'espoir que peut-être… Peut-être quoi !? Entre eux, il n'y avait que du sexe !

- Est-ce que vous comptez l'aimer un jour !? Insista-t-il, comme s'il cherchait à se convaincre que ce qu'il voyait n'était pas qu'un simple « plan cul ».

Riza sentit son cœur se serrer. Elle savait que Jean avait un petit côté aventureux dans ses histoires d'amour, mais il était du genre romantique. Elle savait qu'il ne coucherait jamais avec une femme sans un minimum de sentiments et même s'il savait que cela ne durerait pas, il respectait toujours la femme avec qui il sortait. Est-ce que Roy était comme lui !? Après tout, il ne lui avait jamais manqué de respect… Il avait toujours été très honnête envers elle. Pourtant, cette lueur d'espoir infime qu'elle gardait au fond de son cœur avait besoin d'entendre cette réponse.

Roy soupira en secouant une nouvelle fois la tête.

- Non, murmura-t-il tellement bas que Riza et jean durent tendre l'oreille pour l'entendre.

Non… Trois petites lettres, un simple mot. Riza connaissait la réponse, pourtant l'entendre dire était douloureux. Il n'essayait même pas de défendre sa cause face à Jean en lui mentant. Il était honnête et direct… Il n'avait pas l'intention de l'aimer un jour, parce qu'il s'était fait la promesse de ne plus jamais aimer… Riza l'avait accepté parce qu'elle ne voulait plus tomber amoureuse à cause du mal que lui avait infligé John à l'époque. Alors, pourquoi avait-elle mal à cet instant précis !? Pourquoi se sentait-elle de nouveau déchirée comme après leur dispute trois semaines auparavant !? Bordel, elle était en train de tomber amoureuse du Colonel et elle ne voulait pas que ce qu'ils vivaient actuellement ne s'arrête. Même si ses sentiments étaient à sens unique, elle ne voulait pas perdre ce privilège… Elle redevenait aussi pathétique qu'il y a six ans en s'accrochant à lui comme à une bouée de sauvetage.

Riza croisa le regard de son frère, il était tellement en colère. Si ses yeux avaient été des armes à feu, il aurait descendu son supérieur sur le champ.

- Alors comme ça… Inspira-t-il un grand coup. Vous venez juste de vous taper ma petite sœur ? Juste pour votre putain de plaisir ?!

Riza retint son souffle, elle s'attendait à voir Roy flancher sous cette annonce mais non, il ne cilla même pas. Il se contenta de regard Jean dans les yeux et de s'avancer vers lui. Posant une main sur son épaule.

- C'est une grande fille ! S'exclama-t-il alors, coupant le souffle aux deux blonds.

- Dégage ! Hurla son frère en repoussant la main de son épaule, fou de rage.

Roy regarda un instant Riza, le regard rempli d'excuses et de regrets, avant d'obéir à Jean et de s'en aller. La jeune femme n'avait pas bougé du seuil de sa porte et s'appuya contre le chambranle de celle-ci, les bras croisés sur sa poitrine, regardant son frère d'un œil dur. Certes, elle n'avait pas vraiment apprécié elle non plus la manière dont Roy l'avait qualifié de « grande fille », mais il avait raison. Elle n'avait pas de compte à rendre à son frère.

- Oh non ! Rétorqua-t-il devant le regard de sa sœur. Ne t'avise pas de me dire que je n'ai pas le droit d'être en colère Riza ! Hurla-t-il ensuite avant de tourner les talons pour aller s'enfermer dans sa chambre en claquant la porte derrière lui.

Riza réalisa seulement à cet instant qu'il portait son uniforme de l'armée et qu'il venait seulement de rentrer d'une journée de travail de plus de douze heures et qu'il devait être extrêmement fatigué. Surprendre son supérieur sortir de la chambre de sa petite sœur devait avoir été un coup de grâce pour lui après sa longue et tumultueuse journée de travail.

La jeune femme retint les larmes qui menaçaient de couler le long de ses joues. Des larmes de colère envers son frère, des larmes de désespoir envers Roy, mais surtout des larmes de honte face à ses choix stupide. Il était hors de question qu'elle pleure ! Alors, en poussant un profond soupire, elle quitta l'appartement pour toquer à celui de l'alchimiste.

- Il s'en remettra ! S'exclama-t-elle lorsque Roy lui ouvrit.

- Je sais ! Répondit-il en la laissant entrer. Mais ce sera différent désormais.

Riza réalisa qu'il parlait plus de leur relation professionnelle que de la situation actuelle. Jean était le bras droit de Roy. C'était lui qui assurait sa sécurité… Pour cela, ils devaient avoir une confiance sans faille l'un en l'autre. Et voilà désormais qu'elle était devenue la faille qui allait tout changer entre eux. En mentant ainsi à son frère, Riza ne s'était pas rendue compte du pétrin dans lequel elle les avait plongés.

- Je suis désolée !

- Non Riza, c'est moi qui le suis ! Rétorqua-t-il gêné. Je suis désolé d'avoir dit à ton frère que je n'avais aucune intention de t'aimer ! Je réalise que dit comme ça à voix haute, c'était vraiment déplacé.

- Tu as toujours été clair dans tes intentions. Je ne peux pas te le reprocher.

Même si au fond d'elle, elle lui en voulait, elle n'avait aucun droit de le lui faire savoir, c'était à elle, et à elle seule, de remettre ses sentiments en place. Roy n'avait jamais rien demandé de tout cela et elle ne pouvait pas les lui infliger quand elle était d'accord et qu'elle avait elle-même dit qu'ils ne devaient rien espérer l'un de l'autre.

Dans un soupir Roy finit par faire les cent pas dans son séjour. Hayate était dans son panier et observait la scène curieusement. Il n'osait jamais bouger quand ces deux-là étaient présents. Il ne comprenait pas toujours la relation qu'ils avaient.

- Je n'avais pas le droit de t'interroger sur ce type non plus… S'exclama-t-il soudainement. Bordel, je t'ai fait comprendre que tu devais me faire confiance et ne pas te mêler de mes affaires et je suis incapable de faire la même chose !

Riza déglutit. Alors comme ça, Roy aussi avait instauré cette règle pour se protéger de lui-même comme elle l'avait fait avec sa propre règle !? Se pourrait-il que Roy ressente autre chose à son égard qu'une simple attirance physique ? Riza retint sa respiration. Elle ne voulait pas se faire de fausses idées.

- Je ne sais pas vraiment ce qu'il se passe entre nous.

Comment l'en blâmer ? Riza en avait aucune fichtre idée elle aussi…

Elle sursauta quand Roy arrêta ses cent pas pour venir vers elle et posa ses mains sur ses épaules.

- Je sais que je vais paraître ignoble, mais je veux que tu saches que je pense ce que j'ai dit à ton frère. Ce n'est pas que je refuse de t'aimer, je me l'interdis ! J'ai connu l'atrocité de la guerre et mes nuits sont toujours peuplé de cauchemar de cette époque...

Riza n'osa pas parler, c'était la première fois depuis qu'elle le connaissait que Roy se montrait aussi ouvert avec elle. Elle n'avait jamais réalisé jusqu'à présent ce qu'impliquait d'être soldat. Elle savait que Jean n'était pas allé au front à l'époque de son engagement, alors elle s'était dit que Roy non plus… Mais il était alchimiste d'état. Il était l'alchimiste de flamme ! Elle connaissait le succès de cet homme durant cette guerre. Il était vu comme un héros, mais à cet instant présent, elle voyait dans son regard que lui se voyait comme un monstre. Il avait tué des Ishvals… Il avait pris la vie d'autres personnes et pour cela, il se refusait d'aimer… Riza se sentit aussi émue que stupide par tout cela. Elle avait l'impression d'être une gamine égoïste qui en voulait à cet homme de refuser d'aimer sans même voir qu'il était brisé de l'intérieur.

- Riza ! Je ne peux pas t'offrir ce que tu veux et je sais que ça te blesse et que tu en souffres, mais pourtant, je ne peux pas t'imaginer dans les bras d'un autre homme… Je te désire et j'aime être avec toi, mais j'ai peur qu'à force tu n'y accordes trop d'importance.

- Je comprends !

Et elle était sincère. Roy se servait d'elle pour fuir ses propres sentiments, mais ne faisait-elle pas pareille !? N'avait-elle pas accepté cet arrangement pour des raisons similaires ? Fuir ses propres sentiments ? Du coup, elle ne pouvait pas l'en blâmer.

- Tu veux en parler ? Demanda Roy en surprenant la jeune femme.

Était-elle devenue si transparente que cela pour qu'il comprenne qu'un mal la rongeait elle aussi ? Après tout, il était au courant pour John, mais il n'avait eu que la version de son frère. Elle ne lui avait jamais expliqué ce qu'il s'était passé et comment elle avait vécu ça… Pourtant, après ce que venait de lui dire l'alchimiste, elle ne pouvait pas… Elle n'avait pas le droit ! Comment pouvait-elle se plaindre de ses peines de cœur de l'époque où lui était sur un champ de bataille !? C'était tellement déplacé !

- Non ! S'exclama-t-elle brusquement. Je ne veux pas parler du passé !

- Ne pas parler du passé, ne rien espérer du futur et avoir confiance l'un en l'autre… Énonça Roy en récitant les règles de leur arrangement.

Riza réalisa qu'en instaurant cette nouvelle règle, elle abolissait à jamais cette question qui la tiraillait depuis le premier jour où elle l'avait rencontré… Qui était Maes et Gracia !? Il semblait beaucoup tenir à eux, mais pourtant, il n'en avait jamais parlé. Du moins, devant elle.

- Ça te convient Riza ?

Riza acquiesça. C'était le mieux qu'il y avait à faire pour eux. Du moins, c'est ce qu'elle essayait de se dire !

- D'ailleurs, je me suis toujours demandé… Riza c'est ton vrai prénom ou c'est un surnom ?

Riza le regarda légèrement surprise, c'était la première fois qu'on lui posait cette question. Et puis surtout, après ce qu'il venait de se passer entre eux, c'était bizarre de voir Roy lui posait cette question assez personnelle sur sa vie… Est-ce que ça n'enfreignait pas la règle sur le passé ?

- Les deux ! Répondit-elle simplement en haussant les épaules. C'est mon deuxième prénom. Mon père l'employait souvent car il était plus court à utiliser. C'est toujours resté.

- Quel est le premier ? Demanda Roy par curiosité.

- Élisabeth.

- Élisabeth Riza Hawkeye, cita-t-il.

Le fait que l'alchimiste prononce ainsi son prénom complet lui vrilla l'estomac. Bordel, qu'est-ce qu'elle aimait l'entendre dire son nom complet.

- C'est ça, bredouilla-t-elle en essayant de ne pas perdre contenance. Et toi, quel est ton deuxième prénom ?

- Reynald, c'est le prénom de mon père.

- Roy Reynald Mustang… Puissant ! S'exclama-t-elle en retour avec un grand sourire.

- Que veux-tu, tu parles au futur Généralissime de ce pays ! Se moqua-t-il légèrement avant de rire.

oOo

Après avoir quitté l'appartement de l'alchimiste, Riza ne put se rendre chez elle tout de suite, elle ne savait pas si Jean dormait où s'il l'attendait derrière la porte, prêt à l'incendier… Du coup, elle descendit dans le hall avec l'espoir de trouver son premier ami de Central City, le vieux Gustave.

- Mon frère est au courant ! S'exclama-t-elle en s'asseyant auprès de ce qui était devenu sa place habituelle à côté du vieil homme.

- Bon Dieu et le Colonel est toujours en vie !? Rétorqua Gustave d'un air grave et choqué.

- Pour le moment… Est-ce que vous pensez que ça va durer ? Grimaça-t-elle.

Elle avait peur que l'altercation qu'ils venaient d'avoir ne change leur rapport au boulot… Elle s'en voudrait si c'était le cas… C'était de sa faute après tout...

- Et bien… Le lieutenant est en charge de la protection du Colonel… Ce serait un comble qu'il meurt de la main de son propre garde du corps !

Face à la répartie de l'ancien militaire, Riza ne put s'empêcher de rire. Il n'y avait rien de drôle après tout, mais cette légèreté d'esprit de la part de Monsieur Bennet était tout ce dont elle avait besoin à l'heure actuelle.

To be continued...