Re-coucou à vous ! Ce chapitre est vraiment court mais j'ai beaucoup aimé l'écrire. On voit un peu plus le point de vue de Toni et on commence à sentir un petit changement de dynamique (tout petit, vous me connaissez, il ne faudrait pas aller trop vite ;p). On se retrouve dans 5 jours pour la suite et j'essaierai d'être à l'heure cette fois ;)
Situation : quelque temps après le chapitre précédent (ça n'a pas vraiment d'importance)
PS : désolée pour les fautes, enjoy ! :)
Toni n'avait pas la moindre envie d'aller à la piscine. Dans son ancien lycée, ils n'avaient pas les moyens d'entretenir un bassin et encore moins d'en faire construire un, alors elle avait évité le supplice des séances de natation pendant la majorité de sa scolarité.
Mais maintenant que le sort l'avait envoyée à Riverdale High, elle n'avait d'autre choix que de plonger dans l'eau chlorée et de faire des longueurs jusqu'à ce que ses muscles la lancent et la brûlent.
Elle sortit de sa cabine en maugréant qu'elle aurait préféré se trouver n'importe où sur la planète que dans ce stupide bâtiment. Ce n'était pas qu'elle était une mauvaise nageuse, au contraire. Simplement qu'elle n'aimait pas se voir rappeler constamment à quel point elle avait grandi dans la pauvreté et dans des conditions loin d'être idylliques, pendant que ces nouveaux camarades avaient eu le bonheur de se prélasser dans l'eau depuis la primaire.
Son maillot de bain une pièce n'était pas vraiment à sa taille. Elle n'avait pas assez d'argent pour s'en acheter un et avait donc dû demander à la sœur de Fangs de lui en prêter un. Cameron faisait quelques bons centimètres de plus qu'elle et son corps était plus formé que celui de Toni, si bien que le maillot flottait bizarrement autour de ses côtes et de ses hanches.
Alors qu'elle mettait ses affaires dans l'un des nombreux casiers de l'espace de rangement, elle porta discrètement les yeux sur son corps pour essayer de déterminer si les autres se rendraient compte de quoi que ce soit. Le vêtement était un peu délavé et le noir moins intense que lorsque Cameron l'avait acheté, mais, à part cela, il ne dégageait rien de suspect. Et c'était tant mieux. Car la dernière chose que désirait Toni était d'attirer l'attention sur ses problèmes financiers.
Elle ferma son casier et tourna la tête en direction de la personne qui se tenait à côté d'elle, pour voir si elle l'avait repérée en train de vérifier sa tenue. Son regard se posa sur Cheryl qui paraissait complètement absorbée par l'organisation de son propre casier et qui ne lui prêtait pas une once d'intérêt.
Toni avait remarqué que la rousse était souvent dans sa bulle, perdue dans des pensées lointaines et visiblement plaisantes, car elle arborait presque constamment un sourire paisible.
La jeune Blossom referma la petite porte métallique et prit la direction du bassin. Toni se demanda pourquoi elle observait Cheryl alors qu'elle ne lui adressait pratiquement jamais la parole, mais elle n'eut pas le temps de s'étendre sur ses réflexions lorsqu'elle remarqua que la rousse avait fait tomber son bonnet de piscine.
Elle le ramassa et releva la tête pour apercevoir Cheryl qui s'avançait vers le pédiluve.
-Cheryl ! Ton bonnet ! La héla-t-elle.
La rousse ne réagit pas le moins du monde à la phrase de Toni. Elle se tenait toujours dos à la fille aux cheveux roses, ses pieds à présent dans l'eau du petit bassin peu profond.
-Cheryl ! L'apostropha à nouveau Toni en s'approchant d'elle cette fois.
La jeune Blossom fixait l'eau qui circulait entre ses orteils pour les nettoyer avant qu'elle ne quitte définitivement les vestiaires pour la piscine. Elle semblait toujours complètement inconsciente aux paroles de Toni.
Quand cette dernière fut arrivée à sa hauteur, elle lui attrapa le bras pour attirer son attention. Cheryl releva prestement son visage vers sa camarade et son regard s'agrandit.
Toni ne sut si sa réaction évoquait de la surprise ou de la peur mais, quoi qu'il en soit, elle n'analysa pas trop le comportement de Cheryl et lui tendit simplement son bonnet, de la main qui ne tenait pas son avant-bras.
La rousse baissa les yeux vers l'accessoire et s'en saisit, visiblement étonnée qu'il soit en la possession de Toni.
-Oh. Merci Toni. Répondit-elle simplement, absorbée par la contemplation du morceau de tissu.
-Tu l'as fait tomber tout à l'heure. Expliqua la jeune Topaz pour se justifier et rassurer Cheryl.
Elle n'avait pas envie que la rousse la prenne pour une voleuse. Mais, encore une fois, elle ne réagit pas le moins du monde aux mots de Toni.
Cette dernière lui pressa légèrement le bras pour qu'elle reporte son regard sur elle et quand leurs prunelles se rencontrèrent, Toni haussa un sourcil pour prouver à Cheryl qu'elle attendait une réponse.
La rousse écarquilla les yeux et ouvrit la bouche comme un poisson hors de l'eau. Ses joues s'empourprèrent et elle enferma sa lèvre inférieure entre ses dents.
-Oh, excuse-moi, je n'entends rien sans mes appareils. Je suis sourde profonde, alors je ne perçois pas la voix quand je ne porte pas mes processeurs. Lui raconta-t-elle avec un sourire contrit.
Toni relâcha furtivement le bras de Cheryl et vit une expression désolée apparaître sur ses traits délicats. La rousse replaça une mèche de cheveux derrière son oreille et jeta un dernier coup d'œil intrigué à la jeune Topaz.
Toni se tenait mortifiée face à sa camarade. Son expression restait impassible, bien sûr, car un serpent ne se montre jamais vulnérable, surtout devant un être aussi inoffensif que Cheryl. Néanmoins, elle se sentait mal de ne pas avoir réalisé plus tôt que la jeune Blossom ne portait pas ses appareils. Elle affichait son masque d'indifférence mais cela ne l'empêchait pas de s'en vouloir pour avoir été aussi étourdie.
Cheryl s'éloigna d'elle et Toni l'observa avancer en direction du bassin, son corps ondulant avec majesté. C'était la première fois que la fille aux cheveux roses la voyait porter du rouge et c'était définitivement sa couleur. Peut-être aussi celle qui apparaissait sur les joues de Toni à la contemplation de Cheryl, mais c'était un détail sur lequel personne n'avait le temps de s'attarder, du moins certainement pas la jeune Topaz.
