Je suis sincèrement désolée pour cette attente ! J'espère que vous n'avez pas abandonné cette histoire ! Je vous promets que
le prochain chapitre est déjà écrit et sera posté demain sans fautes !

Bonne lecture !

20 avril 2021 – 15h22

J'attends 'patiemment' que le médecin arrive pour signer mes papiers. Je pense que je vais devenir fou si je reste encore un jour de plus. Je sais que je vais devoir continuer à me reposer à la maison mais au moins, j'aurais le droit de me promener un peu plus et surtout, de manger des vrais plats savoureux et pas les repas d'hôpitaux. D'autant plus que Tris m'a promis de faire des burgers maison pour mon retour.

Tris est déjà partie mettre mes affaires dans la voiture dans la mesure où je n'ai pas le droit de porter des choses lourdes pendant un petit moment.

Je tape mes pieds contre les repose-pieds du fauteuil roulant que je dois utiliser jusqu'à la voiture. Je n'en vois pas l'utilité dans la mesure où j'ai été touché dans le torse mais bon, si ça me permet de sortir plus vite d'ici, je me tais et obéis.

« Ah Mr Eaton, prêt à décoller ?

-Plus que jamais.

-Je m'en doute. Bon, j'ai eu vos résultats de vos dernières analyses et tout va bien. On ne vous garde pas plus longtemps.

-Parfait. J'avais hâte de rentrer.

-Faites attention ces prochaines semaines, ne forcez pas sur votre blessure. Anti-douleurs si besoin. Bandage à renouveler dès que nécessaire mais ne pas attendre plus de 4 jours. Si vous avez le moindre problème, appelez-nous.

-D'accord.

-Voilà, signez juste ici et c'est bon. »

J'appose ma signature quand Tris nous rejoint.

« C'est tout bon ?

-Oui, il est libre.

-Merci Docteur. Vous m'avez sauvé la vie !

-C'est un peu facile de dire ça mais c'est mon métier. Allez, bonne journée à vous.

-Bonne journée ! »

Il nous laisse seuls et Tris s'approche.

« On y va ?

-J'ai passé assez de temps ici. »

Elle m'embrasse sur les lèvres avant de se positionner derrière mon fauteuil pour me pousser. Avec ma blessure, impossible de me déplacer seul dans ce maudit fauteuil. Elle profite de mes genoux qui forment un support pour y poser son sac à main.

En quittant le service, je salue les infirmières que j'ai côtoyé. Sur le parking, Tris me laisse monter dans la voiture avant d'aller ramener le fauteuil. Je profite de ces quelques minutes dans la voiture pour apprécier ces petits moments simples de la vie. Voir une famille qui se balade. Un oiseau qui prend son envol depuis une branche d'arbre. Un chien qui renifle le poteau électrique avant d'apposer sa marque. Toutes ces choses que j'aurais pu ne plus jamais revoir. C'est bien à ce moment-là que je me rends compte de tout ce que j'aurais pu rater ou perdre.

Je suis sorti de mes pensées par Tris qui me rejoint.

« Allez, c'est parti !

-Tris ?

-Oui ?

-Je suis désolé.

-Quoi ? Pourquoi ?

-Pour ce que je t'ai fait endurer. Je me rends compte de ce que j'aurais pu perdre. J'aurais pu te quitter…

-Mais tu es là… alors pourquoi se torturer l'esprit ? Et tu as voulu sauver mon père, ce n'était pas un geste idiot. »

Je hoche doucement la tête.

« Ne te torture pas avec ça. On rentre à la maison. »

Je pose une main sur sa cuisse et ne la retire pas jusqu'à ce qu'on arrive à la maison. Elle me suit avec mes affaires et me laisse entrer en premier. Je souris en revoyant notre entrée, notre salon… Je ne pensais pas être si heureux de rentrer chez moi.

« Tobias, tu veux boire quelque chose ?

-Un café s'il te plaît.

-D'accord… pourquoi tu n'irais pas sur la terrasse ? Il fait si beau ! Vas-y je te rejoins. »

Je m'exécute avec joie. Passer une fin d'après-midi sur la terrasse ensoleillée. Le rêve. J'ouvre la porte fenêtre puis le volet qui est resté fermé. Etrange.

Au moment où le volet s'ouvre j'aperçois ma famille et mes amis qui m'attendent avec de grands sourires sur les visages.

« Surprise !

-Je… mais… »

Natalie est la première à s'avancer. Elle m'enlace en prenant soin de ma blessure.

« Nous sommes tellement heureux de te voir debout !

-Merci ! Il ne fallait pas vous donner tout ce mal ! »

Elle embrasse ma joue. Tris m'approche en souriant.

« Petite cachottière.

-Pardon mais c'était une surprise.

-C'est ton idée ?

-Non, mon père. »

Nous sommes interrompus par Zeke et Eric qui m'approchent.

« Alors monsieur le héros est de retour ! Affirme Zeke.

-Eh oui on ne se débarrasse pas de moi comme ça.

-Dommage… »

Je les prends chacun dans mes bras puis Hana s'approche.

Elle me dit à quel point c'est bon de me revoir mais je ne peux pas sortir l'information que j'ai eu dans ma tête. Andrew a organisé ça.

Après avoir fait le tour de tous le monde, je vois Andrew qui aide Natalie à placer l'apéritif sur table.

« Monsieur Prior, je peux vous parler ?

-Bien sûr. »

Nous nous installons dans le bureau de Tris, là où elle travaille sur son livre.

« Je voulais vous remercier pour tout ça. C'est très attentionné de votre part.

-C'est à moi de te remercier. Et je voulais te parler… je veux m'excuser pour tout ce que je t'ai fait subir ces années. Je n'ai pas été objectif, je n'ai pas écouté les preuves, je n'étais pas professionnel. On parle d'erreurs judiciaires mais celle-là aurait pu mettre fin à ta vie. J'ai réétudié ton dossier, j'ai tout relu, tout recherché. Je ne comprends pas comment ça n'a pas pu me sauter aux yeux. Je m'en veux tellement. Je suis tellement désolé. »

Ma gorge se serre à ses mots. Je ne savais pas à quel point j'avais besoin de les entendre avant qu'il ne le fasse. Une larme m'échappe même quand je le vois pleurer également.

« Merci Andrew. Je n'ai jamais voulu ce qu'il s'est passé mais c'est arrivé.

-Je sais. Tu mérites d'avoir une seconde chance comme tout le monde. J'espère que tu m'en donneras une aussi.

-Bien sûr.

-Et même si ça ne vaut pas grand-chose de ma part, Béatrice et toi avez ma bénédiction. Je serai fier de t'avoir pour gendre.

-Ca compte énormément pour moi. Et pour Tris aussi je pense. »

Il finit par me prendre dans ses bras.

« Encore merci pour ce que tu as fait. Tu m'as prouvé ta valeur et je ne pourrais pas souhaiter de meilleur homme pour ma fille. »

Il s'éloigne de moi en essuyant ses joues.

« Bon, on devrait y retourner avant que quelqu'un vienne nous chercher.

-Oui probablement. »

Il pose sa main sur mon épaule puis s'éloigne pour retourner aider Natalie je pense. Je reste assis ici quelques instants pour me remettre de tout ça.

« Tobias ?

-Oui ?

-Tout va bien ? »

Tris s'approche et s'assied sur mes genoux. Elle essuie même le reste de larme sous mon œil.

« Qu'est-ce qu'il ne va pas ?

-Je vais très bien.

-Tu as pleuré. Tu as mal ?

-J'ai discuté avec ton père, c'est tout. Nous avons sa bénédiction.

-C'est vrai ?

-Je sais que tu y tenais. Il vient de me le dire.

-Je suis si fière de toi. »

Je prends sa main dans la mienne.

« Nos invités attendent.

-Allons-y. »

Nous rejoignions les personnes qui sont encore là, c'est-à-dire ses parents, Zeke et Shauna. Tous les autres ont décidé de nous laisser pour nous laisser en petit comité.

Comme promis, Tris nous a préparé ses burgers maison que j'aime tant.

« Merci mon cœur, tu savais comme ça m'a manqué. »

Elle me sourit avec un clin d'œil. Je ne perds pas une seconde pour en reprendre un deuxième. J'ai énormément de chance car tout le monde veut pouvoir m'aider. On me sert à boire, on se lève pour chercher du sel, du ketchup ou tout ce dont j'ai besoin.

Je m'apprête à me lever pour la première fois quand Tris pose sa main sur mon avant-bras.

« Attends, j'y vais. Qu'est-ce qu'il te faut ?

-Je dois aller aux toilettes. Ca personne ne peut le faire à ma place.

-Pardon.

-C'est pas grave. »

J'embrasse sa tête avant d'aller faire mon affaire. Quand je reviens, la vue de mon burger à peine entamé me rappelle à quel point j'ai faim. Alors je ne perds pas une seconde pour le reprendre en main.

Je ne sors de ma transe que lorsque j'entends rire autour de moi. En levant les yeux, je croise des regards amusés.

« T'inquiètes pas, on ne va pas te le piquer. Commente Zeke.

-Essais la nourriture de l'hôpital pendant dix jours, crois-moi tu te damnerais pour ça après.

-Tu as raison mon grand, profite. », me rassure Natalie.

Je finis mon repas avec joie, j'hésite même à en reprendre un mais quand Tris m'annonce qu'il y a du dessert, je me ravise.

Je me propose d'aider en faisant les cafés. Je fais le tour de la table pour m'assurer que tout le monde en prend mais en me tournant vers Natalie, les mots sortent tout seul.

« Maman, tu prends une tisane ? »

Je me fige tout comme les autres.

« Je veux dire… pardon… Natalie… »

Elle me sourit chaleureusement.

« Ne t'excuse pas. Appelle moi maman si tu le souhaites. »

Je hoche doucement la tête avec une larme à l'œil. C'est tout ce que j'ai toujours voulu.

« Du coup, tu ne lui as pas répondu. Intervient Tris.

-Oh oui pardon, de la tisane c'est parfait. »

J'accompagne Tris dans la cuisine et une fois la porte fermée, je la prends dans mes bras, submergé par l'émotion. Elle ne dit rien et me tient seulement en silence. Je finis par m'écarter d'elle en m'essuyant les joues. Seul son sourire m'accueille.

« Désolé.

-Ne le soit pas, je sais que c'est tout ce que tu voulais.

-Jamais je n'aurais pensé que ta mère m'accepte à ce point.

-Laisse un peu de temps à mon père et tu verras, ce sera pareil.

-Je l'espère. »

Elle m'embrasse sur les lèvres puis s'éloigne à nouveau.

« Bon, 4 cafés et 2 tisanes. »

Je l'observe s'approcher de la machine à café et préparer les boissons. Je commence à chauffer l'eau pour les tisanes mais je ne m'éloigne jamais de ma fiancée. J'ai besoin de sentir sa présence en ce moment. C'est inexplicable mais c'est un besoin fort.

Je reste très tactile avec elle. Une main sur la hanche, un baiser sur la joue.

« Eh bien, tu es câlin ce soir.

-Tu m'as manqué.

-Toi aussi. Le lit était bien vide. Et tu vas enfin pouvoir profiter d'une bonne nuit de sommeil sans infirmières pour te déranger et prendre tes constantes.

-Ca ne me dérangera pas si c'est toi qui me réveille cette nuit.

-Tobias, les médecins ont dit pas d'activités sportives pendant au moins trois semaines.

-C'est stupide, je vais très bien.

-Tu as pris une balle dans le torse, je ne veux pas t'entendre râler sur ce point.

-D'accord, mais seulement parce que c'est toi.

-Je veux juste que tu ailles mieux le plus vite possible. Crois-moi l'attente vaut le coup. »

Elle disparait avec le plateau de boissons chaudes et je me force à la suivre avant que mon esprit ne s'imagine trop de choses.

C'est bien raté car toute la soirée, je n'arrive pas à me penser à autre chose que Tris et la plupart du temps dans mes pensées, elle est beaucoup moins habillée qu'en ce moment. Je crois que se prendre une balle éveille tous les sens.

Nos invités n'ont pas pu partir assez vite pour moi. Je voulais Tris rien que pour moi ce soir.

Elle m'attendait devant la télé pendant que je prenais ma douche. Malencontreusement, j'ai mouillé mon pansement et je dois donc le refaire.

« Mon cœur ? Tu peux venir m'aider deux secondes ? »

J'entends ses pas s'approcher, je vérifie que ma serviette soit bien placée sur mes hanches. Elle sourit en entrant.

« Oui ?

-J'ai mouillé le bandage. Tu m'aides ? »

Elle prend ma boîte de bandages et s'approche. Elle coupe mon ancien bandage puis observe ma cicatrice. Les médecins ont fait un travail impressionnant car l'incision est propre et ils m'ont promis une cicatrice à peine visible. Je leur ai bien dit que vu l'état de mon dos, une petite cicatrice à l'avant ne sera pas bien grave.

Elle enduit un baume cicatrisant dessus puis replace une gaze dessus. Je la tiens le temps qu'elle face le tour de mon torse avec le bandage. Un bout de strap sert à faire tenir le tissu. Elle embrasse ma blessure bandée.

« Et voilà.

-Merci.

-Habille-toi maintenant, les popcorns vont refroidir. »

Elle me tape sur les fesses et repart. Zut, elle n'a pas craqué. J'y arriverai.

Je m'habille rapidement avec un simple débardeur pour protéger le bandage et mon caleçon noir, celui qu'elle préfère.

Je la rejoins sur le canapé où les popcorns ont déjà été entamés. Elle pose sa tête sur mon épaule quand je m'assieds. Je place ma main sur sa taille pour la rapprocher de moi mais elle ne bouge pas.

« Ca va ?

-Est-ce que tu pensais que je n'étais pas sérieuse ?

-Comment ça ?

-Je sais ce que tu essais de faire mais je ne céderais pas. Tu dois guérir.

-Ca m'apprendra à jouer les héros.

-Et heureusement que tu étais là, mon père aurait pu mourir ce jour-là.

-Oui enfin, il ne serait pas venu si je ne l'avais pas invité.

-C'est une autre histoire ça. Tu l'as sauvé, point.

-D'accord. »

Elle se blottit dans mes bras et c'est ainsi que nous passons le reste de notre soirée.

Le lendemain, Tris entre dans le salon alors que je regarde un match de rugby, le téléphone en main. Elle s'assied dur le bord du canapé.

« J'ai Caleb au téléphone, il demande si tu te sentirais en forme pour les accompagner avec Jack au zoo demain. Si ça ne va pas, ce n'est pas grave.

-Si tout va bien. Je serais ravi de les accompagner, je vais pouvoir parler avec les collègues aussi tant que j'y suis.

-Parfait…. Caleb ? Il est d'accord. Vous venez nous chercher ? …. Ok merci. A demain. »

Elle raccroche et se relève.

« Ils viennent nous chercher à 9h30.

-Parfait, ça va être une bonne journée. »

Et je le pense vraiment. Passer une journée en famille reste une des choses dont je ne me lasserai jamais.

A demain !