DISCLAIMER:
Cette fanfiction est basée sur le monde merveilleux d'Harry Potter, propriété de J. K. Rowling. La plupart des personnages, lieux, etc. lui appartiennent.
Cette histoire est la traduction française de Living with Danger, premier volet de la fabuleuse série Dangerverse, écrite par la talentueuse Whydoyouneedtoknow. J'ai obtenu l'accord de l'autrice pour publier cette traduction.
Chapitre 7 : Malédiction
Fiou. Magie ou pas, déménager c'est épuisant.
Danger était allongée sur le canapé, se sentant comme sil elle aimerait y rester pour, oh, plus ou moins dix ans.
Réveillez-moi à temps pour la lettre de Poudlard de Neenie. Pensa-t-elle à demi endormie. Neenie avait presque mit le feu à la cuisine lorsque Remus l'avait laissée jouer avec sa baguette l'autre jour. Elle était clairement une sorcière, et une sorcière puissante. Aletha avait dit qu'elle n'avait vu des étincelles comparables que chez un seul bébé, et c'était Harry.
Nous ferons un groupe intéressant, c'est certain. Une sorcière aux pouvoirs latents et non-entrainés, un loup-garou, un prisonnier évadé, une sorcière du Ministère avec une double vie, et deux des enfants magiques les plus puissants du pays.
Ils s'étaient assurés d'arriver à l'heure où Aletha avait dit que les voisins les plus curieux seraient aux aguets, en arrivant ostensiblement dans le camion de Danger. Ils étaient descendus du Magicobus à environ deux kilomètres, et Remus avait redonné sa taille d'origine au camion, ainsi qu'à certains meubles et boîtes à mettre à l'arrière. Ils diraient que le reste était venu avec la maison, si quelqu'un posait la question.
Danger et Remus étaient sortis du camion en se chamaillant lourdement sur des choses futiles. Chacun avait sorti un enfant de la voiture – Remus avait pris Neenie et Danger un Harry aux cheveux blonds – et ils s'étaient avancés vers la porte d'entrée, où Danger n'arriva pas à retrouver les clés dans son sac à main. Elle donna Harry à Remus pour mieux regarder. Les enfants n'eurent besoin d'aucun signal pour se mettre à gesticuler, donc Remus du les déposer. Une fois au sol, bien sûr, ils se mirent à courir partout et ils durent les rattraper.
Lorsqu'il fut le temps de déplacer les meubles à l'intérieur, les enfants furent dans leurs jambes autant que possible, jusqu'à ce qu'Aletha ait pitié et sorte pour les surveiller. Par chance, leur histoire incluait qu'Aletha était une vieille amie de la famille, ou les voisins auraient pu être suspicieux de la manière dont les enfants l'accueillirent. Remus et Danger se chamaillèrent à propos de tout et n'importe quoi, puis s'embrassèrent, puis se chamaillèrent à nouveau.
Bref, ils s'étaient bien établis, dans l'œil du voisinage, comme un couple marié avec deux bambins turbulents.
Remus et Aletha étaient en train de redonner aux meubles leur taille d'origine à l'étage, tandis que Danger jetait un œil sur les enfants. Aletha avait aussi apporté quelques modifications à la maison avant leur arrivée. Des portes et des arches déguisés avaient été stratégiquement placées sur le mur mitoyen. Pour un visiteur, les deux maisons sembleraient être un semi-détaché normal, mais lorsque la famille serait seule à la maison, elle pourrait utiliser les deux parties selon le besoin.
Six salles de bain dans la maison rendront l'apprentissage de la propreté beaucoup plus facile…
Un cri tout près attira son attention.
« Hey! On ne tire pas les cheveux, vous deux. »
Neenie relâcha Harry et se rendit à son panier de livres, d'où elle sortit un livre et commença à "lire". Harry la suivit, choisi un livre à son tour, et l'apporta à Danger. « Dan-er, hi-toire? »
« D'accord. » Elle le déposa sur le canapé. « Neenie, c'est l'heure d'une histoire. »
La petite fille arriva en courant et grimpa sur le canapé, de l'autre côté de Danger que Harry. Danger ouvrit le livre à la première page et commença à lire.
« À Chouville, tous les Chous adorent Noël. Tous sauf un, le grincheux Grinch, qui n'aime RIEN du tout, et surtout pas Noël. Et cette année ... »
Trop rapidement, tout fût placé là où ce devait l'être, et il fut temps pour Danger de ramener Harry chez sa tante. Elle tint sa main alors que Remus conduisait de chez lui jusque chez les Dursley, souhaitant pouvoir expliquer, dans des mots que le bambin pourrait comprendre, qu'elle ne l'abandonnait pas, que ça ne serait pas pour toujours, juste pour deux semaines…
Mais à même pas deux ans, deux semaines ont l'air de l'éternité.
Le moins que je puisse faire, c'est d'essayer.
« Harry, Danger doit partir pour un certain temps. Tu vas trouver ça très long. Mais je vais revenir pour toi, d'accord? Danger va revenir. Je te le promets. Je vais revenir. »
Harry opina solennellement de la tête, puis tira ses cheveux, et elle rit faiblement. « Oh tu es trop petit, tu ne peux pas comprendre. » Et tu tires sur les cordes de mon cœur comme tu tires sur mes cheveux, mon petit. Mon Dieu, je souhaiterais tellement qu'on n'ait pas à faire ça…
Il va bien aller, dit Remus depuis le siège avant. Qu'est-ce qui pourrais bien se passer en deux semaines? Mais elle pouvait sentir sa peur, laissant un goût acide dans son esprit. Tu me laisses lui dire bonne nuit?
Elle lui tendit Harry qui rit en tentant d'attraper les lunettes que Remus portait encore, une partie de son déguisement en tant que John White. Ce dernier avait aussi charmé ses cheveux pour qu'ils soient blonds, et il pensait peut-être se laisser pousser une barbe. Danger aimait les hommes avec de la barbe, mais elle avait aimé son loup d'abord sans barbe… quel choix difficile…
Oh, n'oublies pas d'enlever les charmes sur lui, dit-elle alors qu'elle s'en rappelait. J'aurais de la difficulté à expliquer comment je l'ai pris avec des cheveux noirs ce matin et je le ramène blond ce soir!
Remus rit et enleva le charme sur les cheveux d'Harry. Il est tombé dans une flaque de peroxyde, bien sûr. Ces choses arrivent.
Est-ce que tu inventais des excuses aussi folles à l'école?
Non. Bien pires. Et le plus drôle c'est que certaines d'entre-elles étaient vraies…
Danger roula des yeux et tendit les bras. Je voudrais les entendre. Mais plus tard. Je devrais le ramener maintenant.
Elle marcha vers la porte d'entrée en se sentant comme un bourreau emmenant sa victime à la guillotine.
Bon, bon, on se sent morbide ce soir. Il ira BIEN. Maintenant, arrête cette folie et sourit.
« Le voici, Mrs Dursley, et je voudrais vous dire aurevoir maintenant, puisqu'on ne se reverra certainement pas. Nous partons tôt demain matin. Très tôt. »
« Oh seulement toi et ta sœur? Qui est ce bel homme qui attend dans la voiture? Ce n'est pas le même qui était chez toi il y a quelques semaines, n'est-ce pas? »
« C'est mon mari. Et je dois vraiment y aller, si vous voulez bien m'excuser… »
« Quoi, je ne savais pas que tu étais mariée! »
« Ah non? » Danger sourit poliment. « Au revoir Harry. Au revoir, Mrs Dursley. » Et puissiez-vous obtenir exactement ce que vous méritez. Plus tôt que tard.
Elle se tourna et parti. Derrière elle, elle entendit Harry commencer à pleurer. « Dan-er… Dan-er… Dan-er… »
Les pleurs continuèrent, de plus en plus forts, alors que Danger courait vers la voiture, incapable de l'entendre une seconde de plus que nécessaire.
C'est seulement deux semaines, dit Remus lorsqu'elle entra dans le camion. Rien de terrible ne peut lui arriver en deux semaines. En plus, Arabella Figg est là, je suis certain qu'elle va le surveiller.
Les mots auraient pu lui remonter le moral, mais elle n'était pas certaine si Remus tentait de la réconforter elle, ou lui-même.
Comme pour contrer la nécessité de laisser Harry aux mains des Dursley, le plan pour libérer Sirius avançait très bien. Aletha avait travaillé tard durant des mois, essayant de noyer son malheur dans le travail et l'épuisement, alors plus personne ne trouvait étrange le fait qu'elle soit au bureau seule tard le soir.
« Plusieurs dossiers ne sont même pas verrouillés la nuit. » dit-elle à Remus et Danger durant le souper. « Et ceux qui le sont, j'ai les mots de passe pour y accéder. »
« Ne pourront-ils pas remonter jusqu'à toi avec les mots de passes? » demanda Danger.
« Oui, moi et plus d'une cinquantaine d'employés. Je te l'accorde, ils risquent de regarder un peu plus dans ma direction à cause de mon passé avec Sirius, mais peu de gens savent à quel point nous étions proches. Et j'ai été plutôt vocale à son propos lorsqu'un journaliste m'a posé des questions peu après… que ce soit arrivé. » Aletha regarda fixement son assiette. « Je pense que j'ai dit : J'espère qu'il pourrira en enfer. »
« Nous étions tous en colère. » dit Remus, pressant son épaule. « En colère, en état de choc, incrédules. Avec raison, il se trouve. Mais nous avons une chance maintenant. Nous ne devons pas la gaspiller avec des regrets. »
« C'est vrai. » Aletha se redressa. « Alors, voici ce que j'ai découvert… »
Le Ministère se repose sur ces détraqueurs bien plus qu'il ne le devrait, pensa Danger. En termes moldus, en dehors de sa localisation, Azkaban n'était pas si sécuritaire. La plupart des portes, mêmes celles des cellules, n'étaient fermées que par de simples loquets, que Remus pourrait ouvrir avec ses pattes et ses dents. En plus, l'immeuble lui-même était entouré d'une grille, mais les barreaux n'étaient pas si serrés. Un humain ne pourrait pas passer, mais un loup ou un chien le pourrait sans problème.
Encore mieux, il n'y avait de protections contre le transplanage que sur l'immeuble lui-même, pas sur l'île en entier. Ce qui signifiait que Remus pourrait y transplaner, faire sortir Sirius, et ils auraient presque toute la nuit pour nager jusqu'au rivage.
En supposant que Remus puisse transplaner lorsqu'il était transformé. C'était la seule chose qu'ils ne pouvaient pas tester à l'avance. Mais ça ne sert à rien de s'inquiéter à l'avance. S'il ne peut pas, nous le saurons ce soir-là et pas avant.
« Si un animagus peut le faire dans sa forme animale – et je sais qu'ils peuvent- je devrais aussi pouvoir le faire. » fut le raisonnement de Remus. « On ne pourra pas transplaner pour revenir, Sirius ne sera pas assez en forme, et il ne saura pas où nous allons. Mais avec la distance que nous aurons à nager, c'est la seule façon d'y arriver en une seule nuit. »
Ils avaient fait un petit voyage dans le nord et avaient trouvés un tronçon de rivage, près de l'endroit où les évadés toucheraient probablement terre, avec une pente douce de l'eau jusqu'au rivage, et camouflée par un petit boisé.
« Je vais sentir l'odeur de cet endroit sous ma forme de loup. » dit Remus à Danger. « Pour que j'aie quelque chose à viser lorsque je serai sur l'île. C'est ma seule inquiétude, qu'on se dirige dans la mauvaise direction. Je ne survivrai jamais dans l'eau à cette température en tant qu'humain, si nous sommes toujours dans l'océan au coucher de la lune. »
« Tu as encore le temps de changer d'avis. »
« Ça sonne comme un défi, et s'il y a bien une chose à laquelle je ne peux pas résister, c'est un défi. »
« Et moi? Tu peux me résister? » sourit Danger malicieusement.
« Hmmm. » Remus sembla donner à la question une sérieuse considération. « Non. »
Toute conversation s'interrompit un certain temps.
Jusqu'à ce qu'une petite voix dise, sur un ton indigné, « Lunard, pas de bisou avec Dan-er! »
Sacrée petite sœur.
Elle sera vraiment quelque chose lorsqu'elle sera plus vieille.
Si on la laisse vivre aussi longtemps, commenta Remus.
Remus et Danger avaient passé une partie de leur temps libre à la recherche d'emplois. Ils dirent clairement qu'ils n'étaient disponibles que pour du travail à temps partiel, et les employeurs potentiels répondirent clairement que ça voulait dire de petites payes et, probablement, peu de respect. Tout de même, ils trouvèrent éventuellement du travail, Remus dans un supermarché, Danger dans une librairie. Danger rit longuement des possibilités d'un loup-garou en liberté dans le département des viandes, jusqu'à ce qu'Aletha ne réponde que le risque était le même que celui de Danger en liberté dans une librairie. La bataille d'oreillers qui s'en suivit dura presque une heure.
« Je ne sais pas pourquoi vous vous en donnez la peine. » dit Aletha après qu'ils aient finalement déclaré une trêve. « J'ai un bon salaire, et Sirius a une pile de pièces d'or rien qu'à lui. Pourquoi avez-vous besoin de travailler? »
« Je déteste les pique-assiettes. » dit promptement Danger, par-dessus la réponse ferme de Remus « Je n'accepte pas la charité. »
« En plus, ça nous fera quelque chose à faire. » continua Danger. « Nous nous aimons beaucoup, mais sans quelque chose à faire pour nous sortir de la maison, nous nous sauterions à la gorge en l'espace de quelques semaines. »
« Et ta position est précaire, Letha. » ajouta Remus. « Si, d'une manière ou d'une autre, quelqu'un découvrait où nous sommes, que crois-tu qu'il t'arriverait? Héberger un dangereux criminel et un enfant kidnappé – l'épouser? Le criminel, pas l'enfant, » ajouta-t-il rapidement alors que les femmes riaient. « Ils seraient à nous trousses si rapidement que nous serions chanceux de nous en sortir avec quoi que ce soit. »
« Ça nous donne plus de crédibilité avec le voisinage aussi. » dit Danger. « Ils nous verront aller et venir du travail et se diront " Oh, voici John White, voici Kelly White, je les connais, ils vivent sur ma rue, à côté de la gentille demoiselle Freeman. Ils ne sont pas étranges, non, pas du tout. Rien de spécial à propos d'eux. " C'est l'image dont nous avons besoin, parfaitement normale. »
« Comme les Dursley? » demanda Remus avec un visage neutre.
« Non, pas comme les Dursley! » Danger le frappa sur la tête avec un oreiller. « Les Dursley travaillent si fort à être normaux qu'ils sont anormaux. Normaux comme Letha. » Elle indiqua son amie, qui inclina la tête gracieusement. « Elle va travailler chaque jour, elle rentre chez elle, s'occupe de ses propres affaires, et personne ne soupçonne qu'elle est en fait une sorcière. »
« Oui, vous aussi pouvez passer pour un moldu pour la somme incroyable de seulement 14,95$, » dit Aletha avec une voix de mauvais annonceur télé. « Appelez maintenant au numéro sans frais… »
Deux oreillers la frappèrent en même temps.
Une autre chose sur laquelle Remus avait passé beaucoup de temps fut la paperasse. Toute la paperasse officielle concernant Gertrude Granger et sa sœur Hermione, afin de l'altérer pour qu'elle concerne maintenant Kelly White et sa fille Jane. Il trouva aussi toute trace moldue de Harry Potter, aussi peu qu'il y en avait, et l'altéra au nom de James White, modifiant ses propres papiers au nom de John White.
Les moldus aiment leur paperasse, C'est mon travail de m'assurer que ces papiers les mènent seulement là où je le souhaite.
Donc les rapports d'impôts furent soigneusement modifiés, les dossiers médicaux furent altérés. Même leur licence de mariage ne fut pas épargnée, afin que leur date de mariage apparaisse comme étant leur troisième anniversaire. Le permis de conduire de Danger fut facile à modifier, tout comme le sien, tant pour le nom que l'apparence. Il avait décidé de laisser tomber la barbe, puisqu'il était allé sur le chemin de traverse avec ses cheveux blonds et ses lunettes et avait croisé plusieurs connaissances, sans qu'aucune d'entre elles ne montre le moindre signe de reconnaissance.
Alors, nous avons maintenant de nouveaux noms, visages, emplois et passés, une maison et une fille. Tout ce qui nous manque c'est un fils et un chien et nous serons une famille parfaite.
Et ils savaient justement où se les procurer.
Mais nous devons attendre. Et, Merlin, comme je déteste attendre!
Finalement – enfin! – ce fut la nuit du 12 avril. La lune serait pleine la nuit suivante. La journée s'était passée à moitié dans des préparations de dernière minutes frénétiques, et à moitié dans un état d'inquiétude dévorante. Alors qu'il grimpait sur le siège conducteur du camion, Remus sentit un calme étrange se répandre en lui.
C'est le moment. Nous allons finalement passer à l'action. Terminé l'attente, terminé l'inquiétude. Plus que de l'action.
Assure-toi simplement de ne rien heurter sur le chemin, dit Danger depuis le siège passager. Elle vérifia une dernière fois sur le siège arrière pour s'assurer qu'ils avaient tout ce dont ils avaient besoin. Siège d'auto, couches, vêtements de rechange, nourriture. Nous sommes prêts à partir.
Aletha, puisqu'elle ne pouvait pas communiquer silencieusement de la même manière qu'eux, restait à la maison avec Neenie. Comme je la connais, elle fait les cent pas maintenant. Ça où elle est au piano. Elle ne peut pas nous regarder partir et nous dire au revoir, ça causerait trop de commentaires dans le voisinage, mais je sais que ses pensées sont avec nous.
Remus tourna la clé. Le moteur se mit en marche.
Tu es la copilote, mon amour, dis-moi où aller.
Va en prison. Va directement en prison et ne passe pas par la case départ…
Bien que j'adore ton sens de l'humour, je pense que le moment est mal choisi.
Pardon. Tourne à droite au prochain coin de rue.
Son ventre lui faisait mal. Sa tête aussi, et son bras, là où Dudley l'avait frappé, mais son ventre plus que tout le reste. Et sa tête était bizarre. Comme étourdie, comme quand Danger le faisait tourner, encore et encore.
Il gémit un peu, pensant à Danger. Il voulait la voir. Il voulait qu'elle vienne à la porte et le prenne dans ses bras et le tienne fort. Tante Pétunia et Oncle Vernon ne le prenaient jamais dans leurs bras comme ça.
Pourquoi est-ce que Danger ne venait pas? Pourquoi est-ce qu'elle ne l'aimait plus? Ils l'emmenaient chez une nouvelle dame maintenant, une vieille dame qui sentait bizarre. Elle lui donnait de bonnes choses à manger, comme Danger, mais elle ne le cajolait pas comme Danger le faisait. Et elle ne jouait pas à la chasse au loup effrayant comme Lunard, et ne chantait pas comme Letha.
Sa couche était mouillée et souillée. Ça faisait mal, mais il n'était pas capable de l'enlever. Et il faisait noir.
Il faisait noir depuis longtemps.
Il était tout seul depuis longtemps.
Remus regarda Danger marcher vers la porte du numéro 4, Privet Drive. Et nous n'avons même pas à commettre d'effraction. Les Dursley avaient remis une clé à Danger, lorsqu'elle gardait pour eux. Elle l'avait rendue lorsqu'elle avait déménagé, bien sûr.
Ou plutôt, une copie de celle-ci, faite par magie.
Nous avons besoin de procéder avec le moins de magie possible. Toute magie peut être retracée jusqu'à son sorcier, éventuellement. Alors c'était Danger, plutôt que Remus, qui allait entrer, en utilisant la clé d'origine, et en portant des gants afin de ne pas laisser d'empreintes digitales, ni de traces magiques. Elle est magique, après tout, mais elle n'est pas habituée de penser à elle de cette manière, donc elle risque moins d'utiliser la magie comme premier réflexe. Tant que nous évitons de réveiller la famille, nous devrions…
OH MON DIEU! Cria Danger dans sa tête. Seigneur, seigneur, je le savais…
Quoi? Demanda Remus, chancelant mentalement devant la force de son cri et remarquant distraitement l'assombrissement de la rue. Reprends-toi, tu viens de faire éclater trois lampadaires. Il se força à l'aider à calmer la magie brute qu'il sentait s'échapper d'elle avant de poser la question qui le taraudait. Est-ce qu'il va bien?
Il est vivant, dit-elle sombrement. Ils ne l'ont pas tué. Et c'est bien tout ce que je peux dire. Oh mon Dieu, Harry, je suis tellement désolée… sa voix mentale continua, roucoulant au bambin, alors que Remus tentait de calmer la vague d'horreur, de nausée et de colère qu'elle diffusait maintenant sur leur lien mental.
Le seul problème était qu'elle lui avait ouvert son champ de vision, pour qu'il puisse voir ce qu'elle voyait, et la vue n'allait pas l'aider à se calmer.
Harry était allongé sur le côté dans un lit de bébé déglingué, au fond du placard sous l'escalier. Son visage s'était rempli d'un excitement fiévreux à la vue de Danger, mais il semblait trop faible pour seulement lever la tête. Alors que Danger glissait les bras sous lui doucement, son chandail remonta légèrement, et Remus aperçu ses côtes en relief sous sa peau.
Il me tient de toutes ses forces, commenta Danger un instant plus tard, alors que Remus peinait à conserver son calme. Et il ne pèse rien. Ce qui n'est pas surprenant, vu de quoi il a l'air. Sa couche pèse probablement la moitié de son poids, on dirait qu'elle n'a pas été changée depuis au moins une journée. Je m'en débarrasse tout de suite. Je vais la laisser dans le berceau, afin qu'eux la trouvent. Je vais laisser tous ses vêtements, en fait. Ils sont crasseux, et lui aussi.
Un moment de silence suivit, durant lequel Remus fomenta un plan.
Laissons tomber le fait d'éviter la magie. Ça demande quelque chose de drastique. Quelque chose qui envoie un message. Et je sais exactement quoi utiliser.
Danger sortit de la maison, tenant Harry dans ses bras comme un nouveau-né, enveloppé dans une couverture. Je vais la ramener avant qu'on parte, dit-elle. Aide-moi à le laver un peu.
Ensemble, ils donnèrent un bain rapide à Harry à l'aide des lingettes pour bébé du sac à couches. Ça ferait l'affaire jusqu'à ce qu'ils l'aient ramenés à la maison. Après l'avoir habillé avec les vêtements qu'ils avaient emportés, Remus le cajola jusqu'à ce qu'il accepte de boire un peu d'eau, et de manger un peu de banane écrasée. Son estomac refuserait probablement plus de nourriture, puisqu'il semblait ne pas avoir mangé depuis plus d'une journée, et probablement pas grand-chose à ce moment-là. Danger rapporta la couverture dans la maison et verrouilla la porte en sortant.
J'ai une idée, lui dit Remus, ne se souciant pas de camoufler sa colère.
Je t'écoute. Sa voix pulsait d'une fureur incontrôlable.
Viens, tiens-toi à mes côtés, et répètes ce que je te dis. Tenant Harry contre son cœur, Remus se mit debout face à la maison, et aux personnes qui s'y trouvaient, les personnes qui avaient brisés une promesse, qui avaient ignoré les besoins d'un enfant, qui lui avaient fait du mal.
N'importe lequel de ces faits rendraient ça possible. Mais le dernier est celui qui le liera à eux de la manière la plus forte.
Danger vint se placer à ses côtés, mettant sa main dans celle d'Harry.
« Moi, Remus John Lupin… » commença-t-il. Maintenant dit ton nom de la même manière. Ton vrai nom.
« Moi, Gertrude Kelly Granger…Lupin… » ajouta-t-elle rapidement avec un sourire.
Merci. Maintenant nous parlons en même temps. Écoute ma voix dans ton esprit. Remus lui récita ce qu'elle devait dire, puis ils parlèrent à l'unisson.
« J'invoque cette malédiction contre l'homme Vernon Dursley et la femme Pétunia Evans Dursley. Pour les crimes qu'ils ont commis envers leur honneur, envers le nécessiteux, et envers l'innocent, je les maudis avec la Triple Malédiction des Justes :
La première malédiction : qu'ils soient punis toute leur vie pour les transgressions des autres.
La deuxième malédiction : que leurs plus grands désirs soient toujours offerts à des gens moins méritants qu'eux.
La troisième malédiction : qu'ils vivent toute leur vie dans la misère sans jamais savoir pourquoi.
À tout ce qui est bon et juste en ce monde, je vous demande d'en juger; si ma cause est juste, que la malédiction s'abatte sur ceux que j'ai nommé; si elle ne l'est pas qu'elle me soit retournée dans toute sa puissance.
Ainsi je le dis, ainsi je le souhaite, que ce soit fait! »
Une fois le dernier mot prononcé, il y eut un moment de silence surnaturel. L'univers semblait retenir son souffle, dans l'attente que quelque chose se passe…
L'une des fenêtres à l'étage du 4 Privet Drive s'illumina un instant d'une vive lumière blanche.
Remus s'appuya le dos contre le camion, se sentant trembler. Je n'arrive pas à croire que ça a fonctionné.
Qu'est-ce que c'était? Demanda Danger en tremblant. Je me suis épuisée, tout à coup.
Nous avons fait de la magie. De la magie sans baguette. Une malédiction majeure, qu'on croit habituellement être seulement un élément d'étude, impossible à lancer.
L'impossible semble être notre spécialité, mon magnifique loup. Attends—tu veux dire que c'était vraiment une malédiction? Et qu'elle va prendre effet?
De façon spectaculaire. Et si nous l'avions essayé sur des gens qui ne le méritaient pas, des gens qui n'avaient pas fait tout ça, elle aurait rebondi sur nous.
Oh. Danger sembla légèrement nauséeuse à cette idée.
C'est pourquoi presque plus personne ne la connait de nos jours. Seuls les sorciers sombres utilisent les malédictions habituellement, mais ils ne s'occupent généralement pas des causes justes.
C'est merveilleux. Fascinant. Nous venons tout juste de lancer une malédiction impossible pour transformer la vie des Dursley en enfer sur terre, et nous avons un petit garçon crasseux, affamé et effrayé à nous occuper. Pouvons-nous rentrer à la maison avant que je ne devienne hystérique, s'il te plait?
Je pense que c'est une bonne idée.
Danger s'installa sur la banquette arrière du camion, afin de pouvoir rester près d'Harry et lui tenir la main. C'était la seule manière dont ils avaient pu le convaincre de lâcher Remus.
J'ai le sentiment que quelqu'un aura besoin d'être cajolé pour un petit bout de temps, commenta Danger en flattant les cheveux de Harry et en lui murmurant de petites phrases rassurantes.
Avec une bonne raison. Et nous ne ferons pas appel à une gardienne avant un long moment.
Qui a besoin de gardiennes? Cet enfant aura quatre parents!
Bon point.
Remus démarra le camion à nouveau. C'est définitivement l'heure de rentrer à la maison. Et dormir. J'en aurai besoin.
Parce que demain… je vais accomplir l'impossible.
Ou du moins l'improbable.
Demain, je vais tenter d'entrer par effraction à Azkaban.
