Quand Iris ouvre enfin les yeux et regarde autour d'elle, elle est dans une chambre qui semble… impersonnelle. La chambre est propre, mais légèrement négligée et vieillotte. La jeune femme cherche son frère du regard avant de se rappeler de ses dernières paroles. « Je vous envoie en sécurité, là où tout à commencé. » Mais elle n'a pas le temps de s'épancher plus longtemps, elle sent Sevy qui gigotte contre elle dans un sanglot tout en reniflant. Iris ne se leurre pas, la situation doit être horrible pour ce petit. Il a perdu son père et sa mère en même temps. Cette folle allait s'en prendre à son propre fils! Quoi que si on y réfléchie, ça fait une éternité que Sevy a perdu sa mère, s'il en a déjà eu une. Elle sent aussi Billy bouger autour d'elle et Sevy, fou de chagrin, se libère des bras de sa tante et sort en courant de la chambre où ils sont. Iris ne perd pas une seconde et s'élance à la poursuite de son neveu et sort de la chambre dans un tourbillon de cheveux aubergine. Dans le couloir, elle regarde partout autour d'elle et voit Sevy passer à coté d'une personne encapuchonnée derrière la porte d'une autre chambre.

- Sev… Severus! Attend! S'exclame la jeune femme alors que la personne devant la porte se tourne vers elle avec surprise.

L'homme qui se tourne vers elle a un regard noir d'encre de Chine, les lèvres fines et le teint cireux avec des cheveux aussi noirs que ses yeux qui tombent comme un rideau devant son visage au nez proéminant. Leur regard s'accrochent l'un à l'autre et Iris fronce des sourcils alors que son vis-à-vis la dévisage avec… stupeur? En temps normal, elle lui aurait sourie poliment, mais là, elle devait courir après son neveu!

- Lily? Demande l'homme en noir qui la regarde comme si elle avait deux têtes.

- Désolée, vous vous trompez de personne, dit la rouquine rapidement. Désolée, rajout-elle en le frôlant doucement dans le couloir plus qu'étroit dans lequel ils sont.

Quand leur main se touchent, la jeune femme ressent quelque chose de bizarre. Comme si sa peau reconnaissait celle de ce jeune homme en face d'elle. Elle se perd sans son regard un court instant avant de s'élancer dans la direction qu'a pris Sevy.

Elle le trouve enfin, roulé en boule dans un coin à pleurer toutes les larmes de son petit corps en silence, recroqueviller sur lui-même.

- Sevy, mon cœur, dit doucement la jeune femme en venant s'assoir à coté de lui et le prendre tendrement contre elle.

- Elle l'a tué, sanglote le gamin. Cette… cette femme a tué mon père! Et elle est supposé être ma mère! Il est mort par sa faute!

- Il est mort pour te sauver, mon cœur. Ce n'est pas la même chose, lui dit doucement Iris avec ses grands yeux verts emplis de larmes contenues. Il s'est sacrifié pour que TOI, tu puisses vivre et être en sécurité, loin d'elle. Ne lui donne pas plus de pouvoir qu'elle en a eu, mon cœur.

- Tu… tu resteras avec moi, tante Iris?

- Bien sur que je resterai avec toi, mon ange. Je ne te quitte pas d'une semelle.

L'homme qu'elle a vue plus tôt passe devant Sevy et elle et semble les détailler du regard. Mais sursaute quand Billy arrive à leur rencontre.

- Sevy! Mon grand! Tu m'as foutu la frousse, s'exclame Billy avec soulagement.

- Elle l'a tué, répète le gamin, encore en état de choc. Cette pétasse a tué mon père!

Iris ne pense même pas à gronder son neveu pour son langage. Elle le sert plus fort contre elle avec douceur en regarda Billy de ses yeux émeraudes.

- Il faut qu'on sache où on est, dit Billy pour ne pas dire « quand ».

- Vous êtes à Pré-au-Lard, dit la voix grave et envoutante de l'homme en noir. Dans une auberge du nom de la Tête de Sanglier.

- Merci, monsieur, dit la jeune femme avec reconnaissance.

L'homme en noir hausse un sourcil en les regardant avant d'hocher la tête et de leur proposer de descendre au bar. L'homme en noir voit bien le regard analytique du gamin qui ne détache pas ses yeux verts perçants de lui. Il doit être le petit frère de cette femme de son âge. Il les guide donc à l'étage du bas et leur trouve une table relativement propre dans un coin. Il va au bar pour leur prendre des Bièraubeures alors que Billy demande le journal du jour. Il retourne à la table en aidant l'homme en noir avec les breuvages. Billy tend le journal à Iris qui regarde la date, vendredi le 8 février 1980. L'année de naissance d'Harry. Pourquoi ici et maintenant. C'est Sevy qui répond à sa question silencieuse alors que l'homme en noir se trouve une table ailleurs.

- La prophétie, lui murmure la garçon. C'est aujourd'hui que Dumbledore l'entend.

- Il faut l'entendre, nous aussi et s'assurer de sa véracité, dit Billy dans un murmure pour que leur compagnon de fortune de l'entende pas.

- Papa a toujours pensé qu'elle était fausse, dit Sevy.

- J'avoue que c'est plausible, dit Iris un peu trop fort alors que l'homme en noir pouvait parfaitement les entendre avec un petit sort de son cru. Comme si un sorcier aussi puissant que BigBrother ne pouvait pas faire un sort de silence. Qui, dans le monde magique, se faisait entendre… à moins de VOULOIR être entendu.

- BigBrother? Demande Sevy en haussant un sourcil.

- Dumbledore, précise Billy. BigBrother est un personnage du livre préféré d'Iris. 1984, de George Orwell.

- Préféré, c'est vite dit, dit Iris. Ce livre me donne froid dans le dos. Orwell était un génie d'avoir pondu un livre pareil! Donc, qu'est-ce qu'on sait de cette fameuse prophétie?

- Elle touche les Longdubas et les Potter, dit Billy. Ce qui est totalement stupide, il n'y a pas que deux enfants qui naitront à la fin juillet 1980 dans tout le monde sorcier Britannique. Qu'ont-elles en commun pour attiser la convoitise de BigBrother?

- Elles sont toutes les deux outrancieusement riches, dit Iris. Et font toutes les deux partie de l'Ordre du Phénix et ne s'en cachent pas du tout.

- Assez proches de Dumbledore pour que ce soit logique que ces familles lui confient leur enfant, dit Sevy en fronçant des sourcils. Oncle Nev avait sa grand-mère, mais papa n'avait plus personne. Sirius était à Azkaban pendant 11 ans! Grand-mère n'a jamais caché que sa sœur était une vraie teigne qui détestait la magie, rajoute le gamin. En envoyant papa là-bas, il savait très bien ce qui allait se passer. Il s'est même arrangé pour attiser la haine de Rogue envers lui en lui rappelant tout le temps que papa ressemblait à son père et à quel point il était gâté par sa famille, alors que la famille de Pétunia le battait, le négligeait et l'enfermait dans un placard.

L'homme encapuchonné n'en revenait pas. C'était quoi cette histoire? Il se concentre un peu, il est tout de même complètement de l'autre coté du bar à une table dans l'ombre. Il voit cette fille frissonner à la mansion du placard en resserrant ses bras autour d'elle-même quand le petit lui demande si ça va.

- J'ai vécu la même chose qu'Harry, avant que Pétunia ne m'abandonne à New York, explique simplement Iris. Je… Je dormais avec Harry, dans ce placard. Il me terrorisait! Il y faisait toujours noir. Il n'y avait que la douce respiration de ton père qui me prouvait que tout allait bien.

- Et si on allait dans cette fameuse chambre avant que BigBrother n'arrive? Propose Billy. Sevy, tu as toujours la cape de ton père?

- Toujours, assure le gamin trop concentré par leur nouvelle quête pour s'appesantir sur sa peine. Je vais voir dans quelle chambre se trouve cette voyante de pacotille et je reviens, dit le gamin en se glissant derrière le comptoir du bar sous sa cape d'invisibilité.

Iris se ronge les sangs alors que Billy a un sourire fier. Ce petit en a dedans! Quand il revient, il leur murmure le numéro de la chambre et les deux adultes se lèvent d'un même mouvement et Billy laisse quelques mornilles sur la table pour payer les Bièraubeures.

Comme ils ne peuvent pas tous tenir sous la cape, Billy accepte qu'Iris le métamorphose en petit animal avec Sevy, le temps de se trouver un coin tranquille, de jeter un sort de silence autour d'elle et de leur redonner leur forme humaine. C'est ainsi que Sevy et Billy deviennent, pendant 3 minutes et demi, de petits suisses blottis dans la poche de la robe sorcière de la jeune femme. Malgré le sort de silence qui les entour, aucun des trois ne dit un mot alors que Sybille Trelawney s'active dans sa chambre.

À 19h30 pile, on frappe à la porte. Sevy a du mal à retenir sa magie quand il voit ce monstre entrer dans la pièce. Dumbledore entre comme en terrain conquis dans la chambre de la jeune femme qui n'a visiblement presque plus un sous. Ils discutent longtemps et quand Dumbledore allait partir, il pointe sa baguette vers la pauvre femme et un vaisseau lumineux jaune en sort. Immédiatement après, les yeux de cette femme se voilent et elle dit d'une voix lente et grave : Celui qui a le pouvoir de vaincre le Seigneur des Ténèbres approche... il naîtra de ceux qui l'ont par trois fois défié, il sera né lorsque mourra le septième mois... et le Seigneur des Ténèbres le marquera comme son égal mais il aura un pouvoir que le Seigneur des Ténèbres ignore... et l'un devra mourir de la main de l'autre car aucun d'eux ne peut vivre tant que l'autre survit... Celui qui détient le pouvoir de vaincre le Seigneur des Ténèbres sera né lorsque mourra le septième mois…

Dumbledore sort ensuite de la pièce sans un regard en arrière en disant à la femme qu'elle est engagée à Poudlard et qu'il l'attend pour la prochaine entrée scolaire.

Avant que Sybille ne reprenne ses esprits, Sevy sort en trombe de la chambre et s'accroche à la manche de l'homme en noir qu'ils ont vue plus tôt.

- Ce n'était pas une vraie! S'exclame le gamin à l'homme en face de lui. Il va la tué si vous y allez!

- Lâches moi, gamin, grogne l'homme en retirant son bras de la poigne de Sevy.

- Il a raison, dit Iris. Dumbledore a lancé un sort à cette pauvre femme avant de partir. On était là! Cette prophétie n'est qu'un ramaci de mensonges!

- Et qui aura un enfant à la fin de juillet qui pourrait potentiellement être assez puissant pour défaire ce Mage Noir? Demande Billy d'un air impassible en prenant Sevy contre lui.

- L'enfant de Lily et Potter murmure l'homme en noir, qu'Iris voyait son visage perdre de son impassibilité pour faire place à une expression d'horreur.

- Et vous croyez que Lady Potter serait du genre à laisser son enfant mourir sans rien faire? Demande Iris en le regardant dans les yeux.

- Non, pas du tout, répond l'homme en noir. Et je dois faire quoi maintenant?

Sevy s'approche de l'homme et encre son regard dans le sien. Comme s'il savait ce que le gamin voulait, l'homme l'observe un long moment et hoche la tête après cette conversation silencieuse.

- Nous serons au Chaudron Baveur, lui dit l'enfant avec sérieux. Quand vous aurez fini, demander la chambre de William Russo.

Sans rien dire de plus, l'homme part dans une envolée de cape noire.

Le trio prend donc la cheminée de la Tête de Sanglier pour le Chaudron Baveur et Billy loue une chambre à son nom. Une fois à l'abris dans une chambre, Sevy leur explique donc que l'homme aurait dû rapporté la prophétie à Volauvent, le surnom que son père avait trouvé pour le Mage Noir parce qu'oncle Ron avait toujours autant horreur de ce nom. À leur époque, il y a un tabou sur le nom de ce Mage Noir et s'ils le prononcent, l'enfer s'abattra sur eux! Des Mangemorts arriveront et les livreront au Mage Noir. Comme seul ses ennemis l'appelaient par ce nom, il avait faire mettre un tabou dessus pour pouvoir les retrouver facilement et envoyait ses Mangemorts pour tuer les imprudents qui défiaient son « autorité ». Iris et Billy choisissent donc immédiatement de reprendre le surnom qu'Harry avait trouvé pour que son meilleur ami ne tremble pas à chaque fois que le nom de ce malade était prononcé. Sevy leur explique donc que peut importe le nombre de sortilèges ou de rituels de protection faits, le tabou les mettaient tous à terre. Rien ni personne n'était à l'abris de ça.

Une fois dans la chambre au nom de Billy, Iris aide doucement Sevy à s'installer et il s'endort comme une pierre après une potion de sommeil sans rêve qu'Iris avait avec elle, merci Gripsec! Elle avait tout ce qu'elle possédait avec elle dans une petite bourse, avec d'innombrable sort d'extension indétectable, sous les conseils d'Harry. Elle passe avec tendresse la main dans les cheveux en bataille de son neveu quand on frappe à la porte de leur chambre. C'est l'homme en noir qui entre quand Billy ouvre.

- C'est fait, dit-il en les regardant. Comme ce gosse me l'a suggéré, j'ai dit au Seigneur des Ténèbres ce que Dumbledore a fait. La fausse prophétie et tout le tintouin.

- Merci, Mr Malefoy, dit Iris qui avait reconnu l'homme plus jeune que sur la coupure de journal que Gripsec lui avait montré à leur ancienne époque.

Elle voit l'homme en noir hausser un sourcil, mais ne dit rien de plus. Billy fait donc entrer Mr Malefoy et Iris reste avec son neveu qui dort à points fermés. Il semble que l'homme en noir s'intéresse à l'enfant qu'Iris veille avec soin.

- Je me demandais, dit-il. Pourquoi s'appelle-t-il Severus?

- Severus était le nom du meilleur ami de sa grand-mère, dit Iris avec un sourire. Il a veillé sur mon frère et lui a sauvé la vie plus d'une fois. Il… Il a voulu rendre hommage à l'homme le plus brillant et courageux qu'il ait connu.

- Votre mère, donc.

- En effet, ma mère. Mais je ne l'ai jamais connu. Elle est décédé avant que je n'ai l'âge de comprendre quoi que ce soit.

- Toutes mes condoléances, pour votre mère et votre frère, de ce que j'ai compris que ce garçon est passé près de moi tout à l'heure.

Quand Iris entoure Sevy d'une bulle d'intimité pour que le son ne le réveille pas, elle voit Malefoy froncer des sourcils en regardant sa main, mais ne dit rien, une fois encore. Billy embrasse la botaniste sur la tempe quand il lui dit qu'il va chercher à manger pour eux au bar de l'Auberge.

- Je sais comment on peut s'arranger pour que tu ne disparaisse pas, dit Iris à Billy quand il revient alors que Malefoy est parti.

- Je suis tout ouïe.

- Une potion de stérilité, pour ta mère. Je sais que c'est cruel… l'empêcher d'avoir des enfants. Mais…

- Nous savons tous les deux comment ils finiront si elle en a, dit-il en la prenant dans ses bras avec force en humant les cheveux parfumés d'Iris. J'étais dépendant à l'héroïne quand je suis venu au monde, ma puce. Ça lui rendra service plus qu'autre chose si elle n'a jamais d'enfant. Mais je n'aime pas l'idée de te laisser seule avec Sevy ici alors que je dois aller aux États-Unis pour lui donner cette potion.

- Ce n'est que pour maximum une semaine, Will, dit doucement Iris en se glissant dans ses bras. On saura se débrouiller. Je te le promets.

- Selon Sevy, ce gars là, Malefoy, est digne de confiance. S'il y a quoi que ce soit, Algie Londubas t'as appris à faire un Patronus, n'est-ce pas?

- Ma biche ne t'a pas convaincue? Demande la jeune femme avec un sourire malicieux.

- Le même que tes parents, selon le petit, répond Billy en la serrant plus fort contre lui. Bon! Plus vite j'y vais et plus vite je suis de retour. J'ai l'adresse de l'endroit où Sevy et toi devez aller. Je vous retrouve là-bas dès que j'ai fini avec ma… cette femme.

À la surprise de la jeune femme, Billy l'embrasse avec passion avant de sortir de la chambre et faire ce qu'il a à faire pour ne pas disparaitre le jour de sa propre naissance en laissant Iris seule au monde avec Sevy.