Cela faisait une semaine que les cours avaient commencé. Malheureusement, cela était amplement suffisant à notre cher trio pour se forger une réputation… difficilement occultable. La plupart des professeurs les appréciaient pour l'assiduité et la curiosité qu'ils manifestaient en cours mais la grande gueule de Théo, la répartie d'Izack et l'insolence de Romain ne leurs avaient pas apporté que des amis. Le petit coup d'éclat de l'aristocrate non plus d'ailleurs. Il avait fallu à la Serpentard tout le self-control dont elle était capable pour ne pas écorcher vif Harry et ses foutues idées débiles comme par exemple : drogué le Lord avec une potion d'allégresse juste avant leur premier cours et après avoir passé la nuit à lire des comics.
Le brun avait échappé à une mort certaine et très probablement douloureuse uniquement grâce à l'intervention de Drago faisant remarqué à sa sœur qu'au moins grâce à ça, il avait réussi à s'attirer la sympathie de plusieurs membres de sa maison et de Lily Evans, ce qui n'était pas rien. La rouquine avait fini par capitulé mais ne se privait pas pour autant de quelques réflexions bien senties à l'égard de son ami.
Les trois étaient, comme chaque soir, vautrés confortablement dans la salle sur demande à discuter de tout et rien dans le but d'éloigner au maximum l'heure fatidique où ils devraient retournés dans leurs dortoirs respectif.
« …voilà pourquoi je suis absolument convainque que c'est la meilleurs solution pour venir à bout des horcruxes.
- Isack, je veux bien que la consanguinité ait fait des ravages dans votre famille mais là, c'est grave quand même. Sortir des conneries pareil sans rougir, y a pas à dire ça relève du miracle.
- Qu'est-ce qu'y te fait croire que je dis des conneries ? T'as déjà essayé monsieur je-suis-le-seul-à-pouvoir-vaincre-un-mage-noir-ravagé-du-bulbe ?
- Non, mais ça me semble évident que c'est pas avec du bicarbonate de soude qu'on va détruire le horcruxes monsieur je-fais-une-fixation-pas-nette-sur-cette-poudre-blanche.
- Mais le bicarbonate résout TOUS les problèmes.
- Ah bon ? Parce que excuse mon vocabulaire mais je ne vois pas vraiment à quoi ton putain de bicarbonate pourrait servir, je sais pas moi, sur un champ de bataille.
- Bah c'est simple, t'étouffe ton ennemis avec !
- T'es sérieux là ?
- C'est toi aussi ! T'es trop fermé d'esprit, tu ne vois pas les avantages infini de cette merveille. C'est la création ultime, la quiescence de l'inventivité humaine !
- Je ne sais même pas quoi te répondre…
- Preuve en est que tu n'as aucun argument. T'es d'accord avec moi soeu… Théo ?
- Oui, Izack tout à fait. La rousse n'avait même pas relevée les yeux de son livre.
- Théo ? L'interpella Harry.
- Je suis tout à fait d'accord.
- En fait ça fait une heure que tu fais semblant de nous écouter… Compris l'aristocrate, blasé.
- Absolument.
- Attends Izack, je crois que j'ai une idée. Ricana le survivant. Il prit sous le lit qu'avait fait apparaitre la salle, sa malle qui gisait là, éventrée et en sortit un petit boitier noir. Il revint avec un grand sourire sous l'œil interrogatif de son amant.
- Mais qu'est-ce que tu… Le serpent posa son index sur ses lèvres, lui intimant de se taire. Il appuya sur l'un d'est boutons de l'étrange boite et demanda.
- Théo, tu ne voudrais pas t'engager à faire la vaisselle pendant toute la durée des prochaines vacances ?
- Bien sûr, tout ce que tu veux.
- Et le ménage ?
- Evidemment.
- Les courses ?
- Pourquoi pas ?
- Attends, attends, à moi…. Hum, pour attirer les quatre abrutits dans notre piège, tu acceptes de faire l'appât ? Demanda Drago avec la tête d'un petit enfant surexcité.
- Avec plaisir.
- Et c'est dans la boite ! » S'exclama le vert et argent tout en entament ce qui pourrait s'apparenter à une danse de la joie. La jolie rousse leva un sourcil interrogateur devant le comportement de son ami, elle tourna son regard vers son frère et sentit son estomac se nouer devant l'œil goguenard de ce dernier.
« J'ai loupé un truc ?
- Pas grand-chose… la rassura l'aristocrate, tu as juste assuré devant témoin que tu allais t'occuper de toutes les tâches ménagères lors de nos prochaines vacances et que tu acceptais de joué les appâts pour attirer les quatre abrutits dans notre piège.
- Et bien évidemment, j'ai tout enregistrer sur dictaphone… Le brun offrit à sa « cousine » un sourire lumineux alors qu'elle le fusillait d'un regard noir made in Rogue. Tu ne reviendrais pas sur ta parole ?
- Je vous déteste…
- Tu sais bien que ce n'est pas vrai. La railla Isack.
- Bon sinon, on fait quoi pour les horcruxes ? Parce qu'avant que tu parte en délire sur le bicarbonate de soude, on cherchait une vraie solution. Rappela le reptile.
- J'ai « emprunté » quelques trucs à la bibliothèque qui pourrait nous aidé, je veux bien m'en occuper. Maintenant, le problème c'est pas vraiment de les détruire, s'est plutôt de les trouvé.
- On a qu'à essayer de gratté quelques infos. Proposa le Survivant. Je peux essayer de m'infiltrer chez les Mangemorts et gagner leur confiance.
- Non, ça ne passera pas, si c'est toi qui fait ça, Voldemort nous cramera direct, en plus, tu ne connais pas les codes des Serpentards, il vaut mieux que je m'en occupe.
- Isack, tu es à Gryffondor. Jamais ils ne t'accepteront.
- Avant d'être un Gryffondor, je suis un sang pur de haute ligné. Il suffit que je montre une certaine haine des nés-moldus pour qu'ils m'acceptent dans leur cercle. Ne t'inquiète pas, je m'en charge.
- Très bien, dans ce cas, je vais essayer de nous trouver des alliés. On a besoin d'aide. Peu importe la maison, on ne vaincra pas les Mangemorts, seuls.
- Je suis d'accord avec toi sur ce point Isack mais j'ai quand même une question : si Dumbledore nous propose d'intégrer l'Ordre, on fait quoi ?
- On refuse. Trancha la voie froide du lion. Le vieux fou a bien trop tendance à cacher ce qui l'arrange aux dépends des autres. On a besoin de transparence entre nous, on ne peut pas se permettre d'avoir des secrets. »
Les deux autres acquiescèrent lentement. Ça y est, les dés étaient jetés, que la partie commence, et qu'elle soit sans pitié.
Severus porta vivement son index à ses lèvres avec un claquement de langue agacé et lâcha son couteau. Il sentit le goût acre du sang se répandre dans sa bouche en se fustigeant mentalement de sa maladresse. Il sortit de sa poche un petit pansement brun et l'enroula autour de son doigt blessé avant de retourner à sa préparation. Deux jours, deux jours qu'il s'acharnait sur cette fichue potion qu'ils avaient décidé, lui et les quatre autres, de faire inhalé aux Maraudeurs. Il n'était pas peu fier du résultat mais le manque de sommeil le rendait distrait et ne lui permettait pas la précision dont il avait besoin pour ce mélange. Avec un soupir résigné, il coupa le feu sous son chaudron et referma son petit carnet, remplis d'annotations en tout genre et contenant la recette provisoire de la mixture. Il ne ferait pas mieux aujourd'hui.
Le jeune homme passa une main las dans ses cheveux gars puis quitta la salle de potion abandonnée qu'il avait réaménagée depuis près d'un an comme son repaire. Le couvre-feu était passé depuis près d'une heure, il se dépêcha donc de rentrer discrètement dans son dortoir. C'était sans compter sa chance habituelle qui le fit tomber, nez à nez avec… Lily Evans, la préfète en chef et accessoirement son ancienne meilleure amie.
Une insulte, il avait suffit d'une simple insulte pour qu'une amitié de 5 ans vole en éclat. Il savait que ce n'était que de sa faute mais il ne pouvait empêcher l'amertume lui empoisonnée les sens dès qu'il la croisait. Elle avait pris tout son amour, toute sa confiance et avait sauté dessus à pieds joint pour une injure lâchée du bout des lèvres après la pire humiliation de toute sa vie. Eux qui se parlaient autrefois tous les jours, étaient maintenant des étrangers qui changeaient de couloirs lorsqu'ils se croisaient.
L'adolescent la détestait. Il la détestait pour avoir céder à la facilité, pour l'avoir abandonné, pour l'avoir détruit, pour l'avoir remplacer… pour avoir rejeté ses excuses d'un revers de main et être tombée dans les bras de James-foutu-Potter. Tous les jours, il sentait la culpabilité lui rongée le cœur, lui oppresser la poitrine. Il s'était excusé, il l'avait supplié mais évidemment, du haut de ses grands chevaux, elle l'avait renié, délaissé et chassé de sa vie comme si il était la pire des vermines.
Etrangement, il sentit sa superbe nouvelle cicatrice, made in Maraudeurs le démangé avec force. Le serpent serra les dents, baissa les yeux et contourna la lionne sans même un regard.
« Rogue, le couvre-feu s'applique aussi à toi. J'enlève 10 points à Serpentard. Maintenant, tu vas pouvoir m'expliquer ce que tu fais dans les couloirs, une heure après le couvre-feu au lieu d'être dans ton dortoir.
- Ce que je fais de mes soirées ne te concerne pas Evans.
- Je suis préfète. Lâcha-t-elle pompeusement. Et je peux encore de mettre une retenue alors répond à ma question Rogue. Pourquoi es-tu dehors ?
- Encore une fois Evans, ça ne te concerne pas alors vas rejoindre Potter et Cie et fous moi la paix. Claqua Severus.
- Ta petite vendetta est pitoyable Rogue. Tout ça parce que tu es jaloux de James.
- Je crois que tu as inversé les rôles là. Ma vendetta ? Ma jalousie ? C'est à Potter qu'il faut dire tout ça. C'est lui qui me harcèle depuis 7 ans. C'est lui qui m'humilie presque toute les jours depuis mon arrivée dans ce château. C'est lui qui a été responsable de la quasi-totalité de mes passages à l'infirmerie depuis le début de ma scolarité. Et, si je me rappelle bien, il a fait tout ça parce que justement, toi et moi étions amis.
- Arrêtes de le diaboliser ! Il me semble que tu lui as toujours renvoyé la pierre.
- OUI ! Oui je lui ai toujours renvoyé la pierre. Evidemment ! Ma fierté, ma dignité, ça n'a donc aucune valeur ?! Tu aurais préféré que je le laisse faire, sans répondre ? Comme si cette persécution que JE subis n'était rien ?!
- Ça aurait au moins fait de toi quelqu'un de mature.
- Non, ça aurait fait de moi quelqu'un de lâche, sans estime de moi-même, qui se laisse marcher dessus.
- Mais tu n'en as pas marre de ne penser qu'à ton putain d'égo ?!
- Si, j'en ai marre ! Je dirais même que j'en ai ma claque ! Mais je ne peux juste pas faire autrement, je refuse de me laisser faire ! Vous là, les élèves parfaits, vous vous protégez avec votre innocence, votre naïveté et tant qu'on est ici, ça va, c'est suffisant. Vous vous mettez vous-même les œillères pour ne pas voir la noirceur que vous contenez et que certains laisse sortir. « Ce ne sont que de petites blagues innocentes… » NON ! Ce ne sont pas et ne seront jamais de petites blagues innocentes. Marquer quelqu'un comme sa propriété n'est pas innocent ! Le suspendre la tête en bas pour le dénudé n'est pas innocent ! Le rabaisser perpétuellement et l'attaquer sur son physique à la moindre occasion n'est pas INNOCENT ! Mais ça vous refusez de le voir du moment que je suis le seul à en pâtir ! Mon ego, j'essais de le protégé parce qu'au fond, c'est bien tout ce qu'il me reste de dignité humaine !
- C'est FAUX ! Tout le monde a déjà subit l'une des blagues des Maraudeurs, moi comprise, je ne me place pourtant pas en victime qui refuse de se remettre en question ! Tu n'es qu'un connard pitoyable, égoïste et narcissique aux idéaux douteux ! ! Cracha-t-elle.
- Evidemment, c'est tellement plus simple. Mais va y, insulte moi. Brise moi encore plus que tu ne l'as déjà fait, si ça te soulage. Le ton était aigre, les yeux luisant, le rictus cruel et la détresse réelle.
- Tu as détruit notre amitié Se… Rogue. Si aujourd'hui tu es seul c'est uniquement de ta faute. La rousse soupira. Tu n'as qu'à rejoindre tes amis Mangemorts, ça vaudra toujours mieux que de te rabaisser en parlant avec une vulgaire sang-de-bou…
- OUI ! Oui j'ai fais une erreur en t'insultant ce jour-là ! Une putain d'erreur que je regrette chaque jour de ma vie de connard pitoyable, égoïste et narcissique ! Mais bordel, une erreur ! J'ai fait UNE erreur ! La vie n'est pas livrée avec un mode d'emplois à ce que je sache !
- Une erreur, une erreur qui m'a détruite Severus ! Tu m'as fais mal, plus que quiconque ne m'a jamais fait !
- Oh, pardonne moi d'avoir brisé tes rêves de gosse pourrie gâtée vivant dans un monde remplis de fées et de licornes ! La vraie vie c'est pas ça ! Dans le vrai monde, on souffre, on a mal, on se fait jeté au sol mais on se relève, on ne guéri pas, on apprend à vivre avec parce qu'au final personne à part toi ne te supportera jusqu'au bout ! Je t'ai traité de sang-de-bourbe. Et alors ? Toute ta vie, tu seras une sang-de-bourbe ! Toute ta vie des connards, comme moi, te le rappelleront ! Alors qu'est-ce que tu attends pour en faire une arme ?! Tu es née comme ça ! Il faudrait peut-être commencé à t'habituer à l'idée ! » Il ne laissa pas le temps à la jeune fille de lui répondre, tourna les talons rageusement et rentra en trombe dans la maison des serpents.
Lily déglutit difficilement, une sorte de boule lui nouait la gorge. Elle sentait la fureur montée en elle et pourtant, une petite voix lui murmurait dans le creux de son cœur que quelque part, il avait raison. Elle ne voulait pas écouté cette voix. Elle ne voulait, après out, plus rien avoir à faire avec lui. Il l'avait insulté, il l'avait blessé…il t'a aussi aidé, conseillé, rassuré… aimé. Elle secoua la tête furieusement, se refusant à penser de telle chose. Severus et elle n'était rien, plus rien du tout... Il n'était plus rien du tout. Et pourtant s'est toujours « Severus »…
La préfète se retint à grande peine d'exploser la petite voie contre le mur de pierre le plus proche et quitta, à contrecœur, le couloir pour rejoindre ses amies… laissant là le fantôme pâle de son ami, mort depuis maintenant près de deux ans.
Le lendemain matin, à l'heure du petit déjeuner, Harry se rua littéralement sur ses tartines beurrées et les engloutis en à peine quelques bouchées. Ils s'étaient réveillé à 4h15 dans les bras de Drago qu'il avait lui-même sortit des bras de morphée à grand renfort de cris paniqués. Ensemble, ils avaient décidé d'aller chercher leur petite dragonnière et d'aller courir un peu. Ce qui, au départ, ne devait être qu'un petit footing matinal se transforma rapidement en un entrainement sans pitié qui avait torturé longuement chaque muscle de son pauvre corps. Dalilé, elle, n'avait rien eut de mieux à proposer qu'un petit saut dans le lac pour se détendre. Petite information : sauter en sous-vêtement dans un lac en écosse à environ la mi-septembre ça ne détendait pas, genre pas DU TOUT. Et en plus, ça donnait faim.
Il remarque du coin de l'œil ses deux acolytes le regarder avec des petites moues moqueuses. Il les fusilla du regard. Non mais oh ! Il fallait quand même préciser que les deux autres aussi étaient de morfales ! Ils l'étaient certes avec classe et élégance mais quand même ! Soudain, il sentit son estomac faire littéralement un looping dans son ventre et se sentit devenir tout vert… enfin, tout rouge serais plus exact. Il ouvrit la bouche mais le seul bruit qui en sortit fut un rugissement. Il tourna son regard inquiet faire Romain et Théodore et découvrit avec stupeur qu'ils s'étaient transformés en gros lions rouge avec une crinière d'or.
La grande salle partit dans un fou rire quasi hystérique, malgré ça, l'ex-Potter sentit son sang bouillir dans ses veines. Les Maraudeurs leurs lançaient, à lui et ses deux amis des regards goguenards. Il retroussa les babines et sortit les crocs. Alors comme ça ils avaient envie de joué, pas de problème, mais qu'ils ne viennent pas se plaindre. Ils avaient fait sortir la bête.
Ladys and gentlemans, voici, pour votre bon plaisir, un nouveau chapitre fraichement tapé. J'espère de tout cœur qu'ils vous a plu. J'attends vos avis, bons ou mauvais dans les commentaires. Je vous dis à très bientôt ! Bonne soirée.
