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Bonne lecture !


Ses robes avaient évoluées au cours des années qu'ils avaient passés à se battre.

La première fois qu'il l'avait vue, elle était à peine sortie de l'enfance, une gamine de même pas seize ans perdue au milieu de champ de bataille. Elle ne tranchait même pas dans ses couleurs rouge et dorée, sa robe se fondant dans le paysage de la Péninsule Infernale. Seules les pierres émeraudes serties dans le liseré d'or de sa robe, et la pierre de la même couleur dans le bandeau sur son front, tranchaient dans sa tenue. Sa noblesse était visible dans la richesse de sa robe, à la fois sophistiquée et pratique. Ses cheveux étaient tressés, et ses yeux verts furieux complimentaient les pierreries de sa tenue. Les Sin'Dorei portaient, encore aujourd'hui, une grande attention à leur tenue, et la Mage en face de lui, du Givre au bout des doigts, ne semblait pas faire exception. Elle était une noble de Lune d'Argent, et ses habits le criaient.

Lorsqu'ils avaient fait front ensemble face à Arthas, elle portait une robe bien plus simple. Si les couleurs restaient le rouge et l'or de Quel'Thalas, disparus les liserés si apprêtés, disparus les pierres précieuses, disparue la tiare sur son front désormais nu. Sa robe était toute simple, sans finitions, le tissu presque grossier, et le métal doré sur ses épaules et autour de ses avant-bras n'avait de l'or que la couleur, sans aucune fioriture décorative. Il avait l'impression qu'elle avait voulu arracher et faire disparaître tout ce qui faisait son statut de noble de Lune d'Argent, et elle aurait réussi si elle avait pu faire disparaître sa propre sophistication dans son maintien et dans ses gestes. Elle ressemblait à une noble déguisée en citoyenne, et la fureur de ses yeux dorées était mâtinée de désespoir.

Lors de la célébration de la mort d'Aile-de-Mort – elle persistait à l'appeler Neltharion, il refusait de le faire – elle portait la même robe, mais ses morceaux d'armure étaient plus finement forgées, avec des ciselures en forme de phénix aux ailes déployées, et elle portait à nouveau un diadème, bien que plus simple que celui de son enfance, sans pierreries, juste une pièce délicatement entrelacée. Elle avait rougi quand elle l'avait surprit en train de l'observer, et avait joué avec ses cheveux détachés – cela lui allait bien mieux, et il avait envie de plonger la main dans la masse de soie blanche – en marmonnant que Lor'Themar l'avait obligée. Elle ressemblait à une Mage. Ses yeux dorés avaient perdus de leur fureur.

Toutes les fois où ils avaient affrontés ensemble Garrosh, elle portait le même style de robes apprêtées pour le combat, ses pièces d'armure agrémentées désormais d'émeraudes discrètes, le tissu de ses tenues plus fins que le lin et la laine d'autrefois au Norfendre. Son diadème était toujours le même toutefois, et malgré sa légitimité, elle refusait le moindre titre autre que celui de Mage avec obstination. Tout au long de ces années, son arme était restée une épée longue très simple, mais terriblement acérée grâce aux enchantements de Quel'Thalas. En revanche, elle avait cessé de cacher la garde, sous un linge blanc depuis le Puits de Soleil, dorée et agrémentée de phénix en flammes sur les côtés, dont les yeux fait d'émeraudes possédaient leur éclat propre. Elle avait le charisme d'une héroïne, et les yeux dorés calmes d'une vétéran.

Quand la Légion fut repoussée sur Argus et qu'ils la suivirent, elle portait Felo'Melorn au côté, qui complimentait sa robe avec grâce. La lame fine, sombre à la pointe, rehaussait la beauté simple de sa robe rouge de bataille, dont les décorations avaient été améliorées pour faire apparaître le symbole de Lune d'Argent dans son dos, et des liserés dorés en bas du jupon et sur les bras. Son diadème était le même, mais sa beauté simple apportait la touche finale à la beauté de la personne. Mais elle était mal à l'aise avec cette lame au flanc. Elle ressemblait à une princesse, dont les yeux bleus portaient sur le monde un regard triste.

Lorsqu'enfin la guerre s'acheva, lorsqu'enfin N'Zoth fut vaincu et Azeroth sauvée à nouveau, elle portait la même robe, et Félo'Mélorn battait toujours son flanc. Mais elle la portait fièrement désormais, et son attitude digne allait de paire avec la tiare – la couronne presque – qui ceignait son front, serties d'émeraude et de diamants. Alors qu'elle s'approchait de lui, sourire aux lèvres, la tenue plus élaborée que jamais et pourtant sans l'aspect ostentatoire de sa jeunesse, elle ne lui avait jamais semblé aussi belle. Elle ressemblait à une Reine, et ses yeux bleus brillaient à nouveau d'espoirs.