Bonjour à tous !
Aujourd'hui un petit chapitre de transition (et un nouveau personnage très très secondaire qui apparaît dans cette nouvelle version).
On espère qu'il vous plaira davantage que le précédent (n'ayant eu aucune réaction dessus, on ne peut que supposer qu'il ne vous a pas transcendé...)
Sinon, on a décidé de faire un wiki sur Celles qui. Pour le moment, il y a une centaine de pages, surtout consacrées au tome 1. Avec genre tous les personnages, des illustrations, la chronologie, plein de trucs quoi... Est-ce que ça intéresse quelqu'un d'avoir le lien ?
Sur ce, bonne lecture !
CHAPITRE VII:
Celles qui tentaient de s'adapter
1er septembre 1976
Une fois le banquet terminé, Johanna conduisit Kathleen dans leur salle commune, entourée de ses camarades de classe toujours aussi souriants, ponctuant le trajet de remarques destinées à l'aider à se repérer dans le château. A mesure qu'ils s'enfonçaient dans les profondeurs du bâtiment, la nouvelle arrivée sentit un malaise grandir. Elle n'aimait pas la froideur et l'humidité des lieux. La jeune femme était plutôt du genre à savourer un bon plaid devant un feu de cheminée, une tasse de thé entre les mains. Si elle devait passer une année dans les entrailles malsaines de Poudlard, elle allait assurément dépérir ! Mais lorsqu'elle passa le mur des cachots qui permettait d'accéder à la salle commune des Serpentards, elle oublia momentanément ses problèmes et ses préoccupations précédentes. Elle devait admettre que la pièce avait fichtrement la classe ! On voyait carrément dans le lac ! Par Merlin, elle était sous le lac ! La brunette poussa une exclamation de surprise en voyant un tentacule du calamar géant, ce qui fit rire ses nouveaux camarades.
Tiens, pensa Kat surprise et rassurée, les Serpentards semblaient plus détendus et sympathiques dans l'ambiance feutrée de la salle commune.
— Bienvenue dans la meilleure maison de Poudlard, Kathleen, s'exclama alors Johanna alors que la nouvelle élève continuait de s'extasier devant la décoration de la pièce dans laquelle elle se trouvait.
Johanna lui fit signe de s'installer dans un des canapés en cuir noir près de la belle cheminée en pierre, finement décorée, l'informant que les préfets n'allaient pas tarder à conduire les premières années et que ce serait dommage qu'elle n'entende pas le discours de bienvenue, qui était une tradition de l'école. Une petite sorcière aux formes généreuses se présenta alors devant les jeunes arrivants. Quelques boucles noires parfaitement dessinées encadraient son visage en cœur, tandis que le reste de sa chevelure était tiré en chignon strict. Malgré son air pincé, elle entreprit de rassurer les jeunes enfants, leur assurant qu'il n'y avait pas plus de mage noir dans leur maison que dans une autre. Elle parlait avec éloquence et tous les élèves la suivaient attentivement du regard.
— C'est Mabel Crickerly, lui chuchota Johanna pendant son discours. Notre meilleure préfête ! Elle est de notre promotion et, à mon humble avis, aurait mérité le titre de préfète-en-chef. Quand je pense que Dumbledore a choisi deux gryffondors, ça me dépasse.
— Elle est douée, ne put qu'approuver Kathleen en écoutant Mabel vanter le fait que Merlin était un ancien serpentard et que les membres de sa nouvelle maison étaient des gagnants dans l'âme.
— Elle vient d'une famille de politiciens, expliqua sa camarade. Sa grand-mère était même ministre de la magie : Venusia Crickerly. Tu en as peut-être entendu parler ?
Kathleen eut un rire nerveux.
— Oh, tu sais, j'avais déjà du mal à retenir ceux français, alors les britanniques…
La jeune Diaz sourit, compréhensive.
—… et surtout, n'oubliez pas, concluait Mabel en regardant chacun des nouveaux arrivants. Si le choixpeau vous a placé dans notre maison, c'est qu'il a vu en vous quelque chose de grand, un potentiel qui ne peut se développer qu'ici même, auprès de vos semblables. Et maintenant, au lit !
Kathleen applaudit à l'instar de ses camarades, en se demandant ce que l'artefact magique avait pu discerner dans sa maladroite et commune personne.
— Une fois que tu te seras adaptée et que tu auras pris le bon état d'esprit, tu te rendras rapidement compte que ta sœur est insupportable et ridiculement petite, lança soudain une voix dans son dos. Après tout, j'imagine que tu as été placée ici pour une raison, qui m'échappe d'ailleurs, provoqua cette personne en faisant écho sans le savoir à ses précédentes pensées.
Plusieurs élèves de sa tranche d'âge entouraient le jeune homme rebaptisé Mr Connard, la jaugeant du regard. Kathleen aurait voulu se faire toute petite et invisible mais elle savait que si elle faiblissait maintenant, l'image qu'ils auraient d'elle pour le reste de l'année en pâtirait. Elle devait être forte et assurée, comme elle l'était en présence de sa famille et de Morgane. Alors elle redressa imperceptiblement les épaules et le menton et esquissa un rictus moqueur.
— Tiens, tiens ! Mais c'est notre ami de la calèche ! Fit mine de se réjouir la jeune fille. Trois infos pour toi, mon grand : Petit un, je sais déjà qu'elle est insupportable et c'est une des choses qui font qu'on s'entend si bien, vois-tu ! Petit deux, si tu es aussi obsédé par sa taille, ce n'est pas parce que la taille d'autre chose t'obsède j'espère, hum ? On complexe ? Et petit trois, ne crois pas que parce que je suis seule, je suis plus facile à emmerder, parce que c'est loin d'être le cas ! Sur ce, je suis ravie de faire ta connaissance, tu te nommes ?
— Rabastan Lestrange, se contenta de répondre le Serpentard, ignorant les insultes à sa personne qu'elle avait lancées dans sa tirade.
Kat le jaugea un instant, cherchant son rôle dans l'histoire mais quelque chose attira son attention, et ce quelque chose était les petites rougeurs qui apparaissaient sur le visage de sa nouvelle camarade de maison, Johanna. Cela allait être intéressant. Peut-être qu'elle allait avoir l'occasion de jouer à l'entremetteuse ?
— Eh bien, Lestrange, dit-elle en plongeant ses yeux dans les siens, je te remercie de me souhaiter la bienvenue, à ta façon certes, mais merci. Je pense qu'il est maintenant temps pour moi de m'installer. Johanna, tu veux bien me montrer notre dortoir ?
La sorcière aux origines espagnoles hocha la tête et lui fit signe de la suivre, sans dire un mot. Ce silence troubla la nouvelle élève, qui avait pu constater au cours de la soirée que Johanna avait plutôt une personnalité volubile.
— Il est plutôt arrogant, tenta Kathleen pour briser ce silence pesant, alors qu'elles avançaient dans les couloirs, mais il n'est pas vilain à regarder. Tu n'es pas d'accord ?
Johanna se contenta d'avancer, montrant son dos à la française. Kathleen soupira, exaspérée par ce soudain mutisme. De toute façon, qu'elle veuille ou non lui répondre, la jeune femme était en train de se griller toute seule. Par ailleurs, si Kathleen était d'une nullité affligeante pour remarquer l'intérêt des autres envers sa propre personne, elle était d'une grande perspicacité et lucidité concernant les sentiments d'autrui.
— La personne à la carrure assez imposante, c'était sa petite-amie ? Ou petit-ami ? Continua-t-elle en essayant de pousser sa camarade à lui parler et cherchant à identifier ses futurs camarades. Elle avait un doute sur le sexe de la personne surnommée plus tôt dans la journée "l'armoire à glace" par Morgane.
— Pourquoi ? Demanda sèchement Johanna, daignant enfin lui répondre. T'es le genre de fille qui saute sur tous les mecs ?
Kat écarquilla les yeux de surprise, ne s'étant pas attendue à une telle réaction de sa part, puis les plissa, agacée. Elle n'aimait pas être jugée sans fondement et elle ne pensait pas avoir été désagréable. Tout au plus pouvait-on lui reprocher sa curiosité et sa manière de parler des garçons. Mais elle n'y voyait sincèrement rien de mal, c'était quelque chose qu'elle faisait régulièrement avec Morgane. C'était anodin et toujours avec respect. Enfin, presque toujours.
— Peut-être, mentit-elle alors avec aplomb. Est-ce que ça te dérangerait si je lui parlais un peu ? Je veux dire, si je me rapprochais un peu de lui, après tout, je n'ai rencontré que vous deux, pour le moment, fit-elle d'un air innocent.
— Je m'en fiche bien de ce que tu fais, répliqua sa camarade toujours aussi sèchement. C'est ton souci si tu veux passer pour une pétasse.
La jeune Kerrien eut un mouvement de recul, surprise du venin craché par sa condisciple.
— Pour une pétasse ? Carrément ? Bah écoute, je me moque bien de ce que les gens pensent de moi, donc je vais peut-être retourner dans la salle commune et l'embrasser comme il ne l'a jamais été ! Peut-être qu'en revenant t'auras assez de couilles pour me dire que je ne suis qu'une garce qui va te piquer le mec qui te plaît !
Johanna s'arrêta juste devant la porte de leur dortoir pour enfin lui faire face, le visage dur et les yeux mauvais. A cet instant, Kathleen aurait pu se sentir menacée, agressée même mais curieusement, elle eut pitié. Car derrière la colère et la jalousie qui animaient les yeux bruns de la serpentarde, elle lisait beaucoup de fragilité et d'incertitude. Des sentiments qui ne lui étaient pas inconnus.
— La ferme, cracha alors la sorcière, je ne suis pas du tout sur lui, qu'est-ce que tu racontes ?! Il est insupportable et de toute façon t'as l'air de l'intéresser alors vas-y, va lui rouler une pelle puisque t'as des couilles, comme tu dis. Je n'en ai personnellement rien à faire de lui.
Kathleen ne sut dire si elle cherchait à la convaincre ou à se convaincre elle-même. Le résultat n'était en tout cas pas probant...
— Moi ? L'intéresser ? Alors là, ça m'étonnerait grandement ! Rit Kathleen. De toute évidence, lui et moi ne savons communiquer qu'en s'insultant, et tu admettras que ce n'est pas très sain comme relation ! Écoute, Johanna, je voulais pas te fâcher, mais je vois bien qu'il te plaît, insupportable ou pas, tenta-t-elle d'apaiser. Je pensais plutôt à t'offrir mon aide que te le piquer !
La jeune fille ouvrit la bouche, surprise, alors que de légères rougeurs apparaissaient de nouveau sur sa peau bronzée.
— Ah… Souffla-t-elle, calmée et gênée. Je… je… Je ne pense pas que cela soit une bonne idée. Il… Rabastan… Il ne respecte personne, tu sais... et je n'ai pas envie d'être avec quelqu'un qui ne me respecte pas. Et puis, je ne veux pas me faire de faux espoirs parce que c'est perdu d'avance. Alors même si ça part d'une bonne intention, oublie. J'ai passé trois pitoyables années à l'aimer, je peux encore tenir cette année et ne plus jamais le revoir.
— C'est toi qui vois, soupira Kat qui restait cependant déterminée à aider la jeune fille.
— Oui, allez, viens, je te montre notre chambre !
Johanna se tourna et ouvrit la porte en bois massif sur laquelle on pouvait lire « septièmes années » en lettres argentées, Kat la suivit et regarda autour d'elle. C'était sombre, certes, mais encore une fois, il y avait vue sur le lac et la couleur bleu-vert que l'eau projetait dans la chambre semblait … Magique. Les lits à baldaquin se dressaient les uns après les autres, en longueur, loin du cercle des Gryffondor. Le plafond argenté semblait se mouvoir sous les reflets aquatiques. Elle aurait dû paniquer, de se retrouver ainsi sous l'eau. Si la vitre craquait… C'en serait fini d'elle. Oui, vraiment, elle aurait dû être terrifiée. Et pourtant, elle était comme hypnotisée par le spectacle du lac.
Pour la première fois depuis son arrivée dans ce monde magique mais inconnu, Kathleen se sentit en paix. Et curieusement… à sa place.
Dans la tour des Gryffondors, plusieurs des étudiants regardaient avec curiosité la petite blonde qui venait d'arriver et qui regardait leur salle commune comme si elle en avait toujours rêvé. Certains sourirent en se rappelant le temps où ils découvraient eux aussi cet endroit chaleureux et convivial.
Ayant fini son discours et envoyé les premières années dans leurs dortoirs, une jeune rousse tourna la tête et observa la nouvelle venue qui se déplaçait d'un bout à l'autre de la pièce, comme survoltée et cherchant à découvrir le maximum de choses possibles. Elle s'approcha alors de la française et posa une main sur son épaule pour la ramener avec eux.
— Salut, je suis Lily Evans. Si tu as besoin d'aide, c'est mon boulot ainsi que celui de James Potter de te conseiller et te guider.
Morgane, avec un petit pincement au cœur, nota que sa camarade était plus chaleureuse qu'Alice, sans pour autant que cela ne lui donne envie d'engager une conversation avec la Préfète-en-chef. La petite blonde voyait bien que le peu de sympathie que lui accordait Lily était forcée. La jeune sorcière semblait s'efforcer de faire son devoir, ni plus ni moins. C'était injuste et blessant mais la petite blonde ne s'avoua pas vaincue.
— Salut ! Répondit-elle en souriant de toutes ses dents. J'en prends note, merci, c'est très gentil !
Malgré l'attitude quelque peu froide de sa camarade et l'idée préconçue que celle-ci avait d'elle, Morgane serait agréable et souriante. Ainsi, peut-être réussirait-elle à lui faire changer d'avis sur elle ?
— Je t'en prie, c'est mon rôle en tant que Préfète-en-chef, affirma la jeune femme, quelque peu décontenancée par l'enthousiasme de sa vis-à-vis. Tu vas sûrement être ajoutée à notre dortoir, à Alice, Marlène McKinnon, Lizzie Bennet et moi. Tu le trouveras facilement, nous sommes au dernier étage.
— D'accord, merci beaucoup en tout cas ! Conclut la blonde en penchant la tête sur le côté, tout sourire.
Lily Evans – future Potter – lança un regard dans la direction d'Alice, se tourna à nouveau vers la blonde, lui signala qu'elles se verraient plus tard, puis rejoignit son amie. Les deux jeunes femmes quittèrent alors la salle commune par l'escalier, probablement pour rejoindre le fameux dortoir.
— On dirait que tu ne t'es pas faite une très bonne amie en la personne d'Alice, constata James Potter en passant à côté d'elle pour s'installer dans un des canapés devant la cheminée.
— Si tu savais à quel point je m'en tamponne le postérieur, fit-elle en s'asseyant en tailleur, près du feu qui crépitait doucement dans une énorme cheminée de pierre ! Elle m'aime pas et j'ai pas besoin d'être son amie que je sache, donc il n'y a pas de problème, à part dans sa petite tête, ajouta-t-elle en lui adressant un sourire.
— T'es pas du genre à mâcher tes mots, toi, dis donc, rit Peter Pettigrow en venant s'asseoir avec eux.
— C'est pas parce que je suis une fille que je dois m'empêcher de dire ce que je pense ou d'utiliser des gros mots quand je veux, lui répondit-elle en souriant. On est jeune qu'une seule fois, c'est ce que Kat et moi avons appris avec Mamie Nova.
Elle retint un gloussement en se rendant compte que plus le temps passait plus leur OC Mamie Nova devenait une personne à part entière. C'en était presque comme si elle avait vraiment existé. Presque.
— C'est une bonne philosophie de vie, sourit Lupin alors que lui et Black venaient de les rejoindre.
— Que nous nous évertuons à mettre en application chaque jour en faisant des blagues aux Serpentards, ajouta Sirius.
— C'est assez particulier comme passe-temps. C'est si divertissant que ça ? Vous ne vous en prenez qu'aux Serpentards ? Les questionna-t-elle.
— En général, c'est un nid de mangemorts de toute façon, confirma James. Mais on a des têtes qui ne nous reviennent pas dans toutes les maisons ! Ce n'est pas un traitement exclusif ! Sans parler de Rusard !
— Je vois, fit Morgane en le regardant, nullement dupe. Le monde est rempli de cons, qu'est-ce que tu veux que je te dise. Je me souviens, il fût un temps, j'avais l'habitude de faire pas mal de conneries, mais maintenant, je suis mature ! Ajouta-t-elle en posant une main sur son torse d'un air important.
— Alors ne reste pas trop avec nous, répondit Sirius, saisissant la blague. On voudrait pas risquer de le devenir, sait-on jamais, c'est peut-être contagieux cette cochonnerie-là !
— Ça peut être utile d'avoir l'air mature ou faire plus que son âge… ou juste de faire son âge, commença-t-elle à réfléchir à haute voix, Kat ça lui sert pas mal d'avoir l'air un peu plus âgée, alors que moi… Tout le monde pense que j'ai genre… moins de seize ans ! Bitch please ! C'est une époque révolue ça ! J'approche à grands pas de la vingtaine moi ! Les gens pourraient le voir non ?! Ok je suis pas super grande, mais quand même ! Continua-t-elle de débiter avant de voir que les quatre maraudeurs la fixaient sans rien dire, les sourcils levés. Quoi ? Je parle trop ?
— Un peu, concéda Remus avec un sourire amusé. Mais après tout, tu ne connais personne, ta sœur mise à part, ça peut se comprendre que tu sois nerveuse.
— Je suis jamais nerveuse, grommela la jeune femme, avec mauvaise foi, en le regardant du coin de l'œil.
— On y croit tous, rit James en lui ébouriffant encore plus ses cheveux, sous son air horrifié.
Ses cheveux n'étaient-ils pas déjà suffisamment en épis pour qu'il aille décoiffer ceux des autres ?! Et d'où il la touchait alors qu'il ne la connaissait que depuis quelques heures ?! Il croyait qu'elle était un chien ou quoi ? Elle s'appelait pas Sirius, non mais oh !
Morgane déglutit, se rendant compte après un long moment dans quelle situation elle se trouvait. Elle était assise dans la salle commune des Gryffondors, entourée des Maraudeurs et agissait comme si cela était des plus normal ?! Tout allait bien… Enfin, pour le moment elle parlait toute seule et ils écoutaient avec curiosité, répondant par-ci par-là. En fait, réalisa-t-elle soudain, elle était en train de s'afficher devant… devant le groupe des Gryffondors les plus célèbres de leur génération ! Qui plus est, elle ne pouvait pas mentir, Peter mis à part, les maraudeurs étaient plutôt mignons… Ce qui rendait d'autant plus frustrante l'idée de se taper la honte devant eux.
— Ça n'a pas l'air d'aller, tout à coup, s'inquiéta Peter en voyant la jeune fille partir ailleurs dans ses pensées.
— Excuse-moi ? Qu'est-ce-que tu dis ? Demanda Morgane en revenant soudainement sur terre.
— Ça n'avait pas l'air d'aller, répéta-t-il.
— Si si, je vais bien, juste un petit moment d'égarement, fit-elle en essayant d'afficher un sourire, les joues légèrement roses.
— Bon, c'est pas tout, les enfants, lança James d'un ton supérieur et bombant son torse pour mettre son insigne en avant, mais les cours commencent tôt demain et nous, les grands maraudeurs, avons encore plein de choses à préparer pour que cette rentrée commence bien ! Tu devrais aller faire connaissance avec les filles d'ailleurs, ajouta-t-il à l'intention de Morgane qui était toujours assise par terre et le fixait très peu motivée, avant qu'Alice ne les monte toutes contre toi.
— C'est probablement trop tard, soupira la jeune femme en affichant une mine sombre, reportant son regard sur les flammes du feu. Elle ferait mieux de pas trop me faire chier, celle-là, sinon elle va pas comprendre ce qui lui arrive, grommela-t-elle pour elle-même avant de se redresser. Allez ! Bonne nuit ! Lança-t-elle en se levant finalement, parce qu'elle n'avait pas franchement d'autres choix.
Elle n'allait quand même pas passer sa première nuit à Poudlard dans la salle commune. Certes, elle était cool et le canapé avait l'air super moelleux, mais quand même ! Il fallait qu'elle s'affirme et montre à Alice qu'elle n'avait pas peur de ses manigances d'ado !
— À toi aussi ! Au fait, ton dortoir, c'est le dernier étage, celui de gauche et ne me demande pas comment je le sais !
— Je préfère pas savoir de toute façon, du moment que tu débarques pas en pleine nuit pour me faire peur ou une connerie du genre.
— Ne t'inquiète pas, il n'a d'yeux que pour sa Lily-jolie ! Ricana Sirius avant de se lever à son tour pour monter dans son dortoir, suivi par ses meilleurs amis.
— J'espère pour elle qu'il est pas venu la mâter dans son sommeil, fit-elle pour elle-même avant de passer l'arche menant aux escaliers.
Lorsqu'elle entra dans le fameux dortoir, après s'être fait la réflexion qu'elle allait finir avec des mollets en béton armé à la fin de l'année avec tous ces escaliers, la conversation qui y avait lieu se stoppa net. Morgane pinça les lèvres, nullement dupe, ce n'était malheureusement pas la première fois qu'elle avait le droit à ce genre de traitement. Ça allait être sympa l'ambiance ici, pensa-t-elle.
— Salut, je me suis pas présentée à tout le monde, je m'appelle Morgane, lança-t-elle en souriant après quelques secondes de silence assez pesantes.
Les jeunes femmes se regardèrent puis l'une d'elles ouvrit la bouche pour parler :
— Bienvenue à Gryffondor, Morgane ! Je suis Lizzie Bennet et voici Marlène McKinnon, dit-elle en montrant une belle jeune fille aux cheveux noir de jais. Et euh… Tu connais déjà Lily et Alice, à ce qu'on m'a dit, ajouta-t-elle, gênée.
— Salut. Contente de vous rencontrer, j'espère qu'on va toutes bien s'entendre, après tout, il reste qu'une année ! Fit-elle en souriant, tout en poignardant Alice dans sa tête.
— C'est cela oui, bon, c'est pas tout mais je suis crevée et les cours commencent demain, lança Alice, bonne nuit !
Lily et Marlène firent la même chose qu'Alice, soit se mettre dans leur lit et tirer les rideaux. Lizzie fit un petit sourire à Morgane, qui se voulait rassurant.
— Ils ont ajouté un lit près de la fenêtre mais si tu préfères être près de la porte, on peut échanger, si tu veux ! Proposa sa nouvelle camarade tout en brossant ses cheveux blond platine et parfaitement lisses.
— T'en fais pas, tu en fais déjà beaucoup pour moi là, en me traitant comme un être humain, fit-elle en baissant la voix. Je vais prendre ce lit, te casse pas la tête, ajouta-t-elle en souriant.
— Ça marche ! Et ne t'inquiète pas, les filles sont plutôt sympas en général, même Alice, ajouta-t-elle en voyant l'air sceptique de la blonde. Ça leur passera dans quelques jours ! Bonne nuit et si tu as besoin de quelque chose, n'hésite pas !
— Merci beaucoup ! Bonne nuit et à demain ! Répondit Morgane en se tournant vers son grand lit à baldaquin qui avait l'air bien plus confortable que celui qu'elle avait partagé avec son amie pendant leur séjour mouvementé sur le chemin de traverse…
Elle réalisa soudain qu'elle était épuisée. Sans doute était-ce le trop plein d'émotions et d'événements qui lui jouait des tours. Alors que sa tête se posait sur l'oreiller, elle pria pour que tous les jours ne soient pas ainsi. Car sinon cette année promettait d'être très, mais alors, très mouvementée.
