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Réponse à Avril : Chacun vit sa vie, tout en veillant sur l'autre, c'est un des charmes de leur singulière relation ! Merci pour ton commentaire !


LE PRISME DE VERRE

Chapitre 7 : Cyan

Sherlock a insisté pour que Eric lise le papier. En un peu moins d'une minute, son amant peut ainsi voir un des résultats des nombreux tests fait par un médecin lors du retour du détective, indiquant qu'il est négatif. Sherlock avait veillé à avoir la feuille sur lui s'il rentrait avec Eric. Et il est soulagé que ses espérances soient entendues. Il expire lentement, tandis que Eric parcourt du regard le courrier, souriant de compréhension, mais aussi de reconnaissance. Il replie le papier, le déposant sur un meuble à côté de lui, et plante son regard dans celui du limier.

- Je me doute bien que tu es en bonne santé, je te fais confiance, Sherlock.

- Je voulais simplement que tu t'en assures, répond d'un ton gêné le brun.

- Tu n'as pas à te justifier, c'est normal. Je suis allé il y a deux semaines à l'hôpital pour plusieurs examens, tu veux que j'aille chercher chez moi pour récupérer les résultats de la prise de sang ?

Eric pose sa question de manière tout à fait sérieuse, son regard ne lâchant guère celui de Sherlock. Ce dernier est déstabilisé. Il sait très bien que lui et Eric attendent cela depuis peut-être longtemps. Tous deux en recherche d'attention, leur rencontre semble être une véritable aubaine. Cependant, ni l'un ni l'autre ne veut prendre cela à la légère, et cela ne rassure que davantage Sherlock, soulagé d'être en présence d'une personne responsable et à l'écoute. Le simple fait que Eric lui demande avec ce ton presque médical s'il doit prouver qu'il est clean suffit au détective à se détendre. Il le sent au plus profond de son être depuis leur rencontre, il a confiance en Eric. Cet homme est bon, et il n'a aucune raison de s'en méfier, il ne le sent pas, il le sait. Oui. C'est un fait. C'est pourquoi Sherlock, debout à quelques centimètres de la porte, répond sans rompre le contact visuel avec son amant.

- Je te fais confiance, Eric.

Et par cette phrase, les deux hommes savent qu'ils peuvent vraiment commencer.

Sherlock prend une brusque inspiration, surpris par le poids de Eric venant s'appuyer contre tout son corps, le plaquant contre la porte. Il essaye de contenir ses tremblements, redécouvrant véritablement la texture et la forme des lèvres de Eric, étant enfin dans un lieu discret et intime, où personne ne peut les déranger. Sherlock, mu par le désir de découvrir, car n'étant pas encore très expérimenté, explore timidement la peau de son partenaire, sa langue glissant d'abord sur la lèvre inférieure de Eric, puis la supérieure. Il découvre quelque chose de plaisant l'arc de cupidon de Eric paraît bien plus prononcé une fois embrassé, et Sherlock se surprend à d'abord effleurer timidement le contour, pour finalement embrasser de manière plus franche, arrachant un rire à Eric. Le restaurateur saisit en douceur le visage du détective, le séparant du sien de quelques centimètres. Les lèvres de Sherlock sont déjà bien plus rosies qu'une minute auparavant.

- Prends ton temps, Sherlock, murmure Eric, souriant. Ferme les yeux.

Le brun obéit tout de suite, ses paupières s'abaissant avec lenteur, pour ne pas briser l'atmosphère qui s'installe petit à petit dans l'appartement et dans leurs cœurs battants. Sherlock ne contient guère un long frémissement, se rendant compte que son amant est bien plus habitué à embrasser que lui, le faisant perdre ses moyens alors que sa langue n'a pas encore franchi la barrière des lèvres. C'est après une poignée de bécots que Sherlock s'impatiente, prenant lui-même l'initiative d'ouvrir la bouche, invitant Eric à l'explorer de nouveau. Le détective a beau avoir conscience que ce n'est pas la première fois qu'il fait ça avec Eric, il a tout de même l'intime sensation que c'est une nouvelle étape. La première fois, cela semblait plus fait sur le coup de l'adrénaline, ayant eu tous les deux semble t-il un moment de solitude à combler. C'est ce qu'ils pensaient. Mais pour Sherlock, il sait que ce n'est plus un simple prétexte. Entre deux halètements, sa respiration lui faisant défaut dû à la langue de Eric caressant la sienne, Sherlock sait au fond de lui qu'il a besoin d'autre chose que d'un comblement. D'une véritable chose. Et il ne peut contenir un profond gémissement de plénitude et de soulagement en comprenant que Eric a le même train de pensée. Ce dernier, tout comme le détective, s'écarte à nouveau, ses poumons réclamant de l'oxygène. Les deux hommes, quelques peu essoufflés, se regardent, et remarquent leurs pupilles dilatées, leurs joues en feu, et leurs cols de chemises désordonnés.

Sherlock aimerait pouvoir dire quelque chose, mais ses cordes vocales semblent hors service, son cerveau trop hébété par la vague d'informations qu'il vient de recevoir pour faire une toute autre action que celle de garder Eric près de lui. Et pour la première fois, Sherlock amorce un baiser. Prit d'une grande impulsion, il saisit les pans de la veste en cuir de son amant, l'attirant à lui, sa langue explorant de nouveau cette bouche dont il ne peut plus se passer de sa chaleur et de sa saveur. Sherlock et Eric halètent sans aucune retenue, se disputant presque pour savoir qui dominera l'autre durant ce long baiser. Finalement, Sherlock se laisse faire, perdant brièvement contact avec la réalité en sentant une main effleurer sa poitrine. Eric en profite ainsi pour prendre la lèvre inférieure du détective, l'effleurant du bout de ses dents blanches et impeccablement alignées. Il mordille plus fort une fraction de seconde, arrachant un soubresaut de plaisir à Sherlock, puis dépose un délicat baiser comme pour calmer une douleur qui ne se manifeste guère, le plaisir envahissant tous les sens de Sherlock.

- Ma… Ma chambre, halète ce dernier, contenant un gémissement en sentant le genou de Eric frotter son entrejambe.

Son amant hoche la tête, prêt à suivre son partenaire. Juste avant, il prend le temps d'enlever le manteau à Sherlock. Le détective se décale, découvrant encore une nouvelle chose le plaisir de sentir la laine glisser lentement de ses épaules dans un doux son de friction avant que le vêtement atterrisse en douceur sur le plancher. La main encore gantée, Sherlock la porte tout de même à sa bouche pour étouffer un nouveau gémissement, frissonnant malgré lui lorsque Eric prend tout son temps pour dénouer son écharpe en soie, le tissu chatouillant sa peau désormais hypersensible. Une fois la gorge découverte, Sherlock crante ses mains sur les épaules de Eric, ce dernier faisant glisser sa langue le long de sa pomme d'Adam, tandis que la carotide bat à tout rompre non loin de là.

Les deux hommes parviennent à se séparer, et d'un pas pressé, se dirige vers la chambre du fond, marchant tous deux dans le couloir sombre. Sherlock ouvre la porte de sa chambre, et d'une main tremblante, allume la lampe de chevet. Sherlock et Eric parviennent tout de même à avoir une once de retenue, laissant à chacun le temps de reprendre un peu son souffle. La lumière tamisée est bien plus appropriée, et Sherlock n'en sent que davantage le désir de reprendre là où ils se sont arrêtés, lui et Eric qui le regarde comme une proie s'apprêtant à foncer sur sa proie. Une proie qu'il veut déguster lentement.

Sherlock commence à enlever sa veste de costume, ses doigts dansant presque pour enlever les quelques boutons fermant le bas du vêtement. Eric fait de même avec la fermeture éclair de sa veste, le son du cuir étant très sonore lorsque l'habit touche le sol. Sherlock déglutit, toujours hypnotisé par la finesse du tissu qui couvre la peau de son amant. Il n'a pas encore eu l'occasion de lui donner du plaisir. La première fois, c'était Eric. Maintenant, c'est au tour du détective de faire véritablement chanter son partenaire. Du moins, il le veut. Il espère que son regard en dit suffisamment long pour faire percevoir le message. Et au vu de l'expression que lui renvoie Eric, Sherlock est soulagé d'être toujours comprit.

Sans un mot, Eric s'assoit sur le bord du lit maintenant défait, invitant Sherlock à le déshabiller avec son sourire toujours aussi doux et enjôleur. Mu par une force qui lui est inconnu, Sherlock se met à genoux face à son amant, ce dernier écartant les jambes pour laisser de la place au détective. Délicatement, Eric prend une main de Sherlock, et en retire le gant, le laissant tomber par terre, de même pour le second. Sherlock louche sur les lèvres de son partenaire embrassant avec délectation la base de chaque doigt, de manière adorée, presque cérémonieuse. Cependant, la chasteté n'est guère vraiment de mise. Le détective se laisse guider par ses envies, et appose le bout de son index contre les lèvres ourlées et rosées de Eric. Sherlock rougit de son geste, puis devient plus écarlate quand son amant comprend une fois de plus ses intentions, sa bouche s'ouvrant délicatement, sa langue glissant le long des phalanges. Sherlock ferme les yeux, tentant de se figurer la sensation que provoquerait cette langue sur son sexe, son membre pulsant depuis plusieurs minutes contre son pantalon.

Prenant une brève inspiration, Sherlock retrouve l'utilisation de son doigt, et fait se mouvoir tous les autres pour déloger un à un les boutons de la chemise de Eric, l'homme observant le délicat spectacle, sa poitrine se soulevant et s'abaissant à un rythme rapide. Sherlock déglutit une fois les pans de la chemise séparés, libérant enfin la peau de son amant. Il n'aurait jamais pensé être aussi soulagé de revoir des tatouages. Par réflexe, il dépose la pulpe de ses doigts sur la clavicule de Eric, suivant les traits délicats des ronces et des épines. Son index glisse alors petit à petit dans le creux, avant de descendre sur le sternum. Les yeux de Sherlock ne peuvent plus se retenir, et fixent alors un autre élément de l'anatomie de Eric qui réclame de l'attention depuis un moment.

- Ah ! Sherlock !

Le détective frémit, heureux de faire crier Eric ainsi. Il sourit contre la peau de son partenaire, tandis que ses lèvres entourent son mamelon gauche, le suçotant avec une gourmandise non dissimulée. Une intense chaleur dévore les joues de Sherlock, alors que son esprit le guide, lui demandant des choses qu'il n'a jamais fait. Il se laisse ainsi aller, et non sans une once de doute, il tente quelque chose. Il est alors récompensé par un cri de Eric, et de sa voix haletante.

- Sherlock… Refais ça…

Le détective tremble, subjugué par la voix presque méconnaissable de Eric, encore plus grave qu'elle ne peut l'être, si bien que Sherlock n'aurait jamais imaginé que son amant puisse descendre à un octave aussi bas. Il ne se laisse cependant guère distraire, et obéit sagement à la demande de Eric, mordillant à nouveau le bouton de chair qui semble toujours être un peu plus dur entre chaque coup de dent. Sherlock respire lourdement tandis que Eric le serre contre lui, ses mains entourant son crâne comme pour le guider, sa bouche laissant s'échapper plusieurs soupirs lascifs. Sherlock est brusquement saisi par le dessous des épaules, Eric le portant comme un sac de plume. Quelques secondes plus tard, le restaurateur est assis plus au fond du lit, Sherlock sur les cuisses, ses jambes entourant sa taille. Aucun ne peut ignorer l'érection de l'autre, leurs aines collées et se frottant au moindre mouvement, arrachant quelques halètements. Les deux amants remuent ainsi, échangeant un nouveau baiser langoureux, leurs pantalons toujours un peu plus serrés.

Au bout d'un moment, le désir les consument, et en une poignée de secondes, Sherlock se retrouve allongé, la tête calée sous un des oreillers, surplomber par Eric qui se tient à quatre pattes au dessus de lui, ses mains posées de chaque côté de son visage et ses genoux effleurant ses hanches. Positionnés ainsi, ils s'échangent un regard affamé, de désir, mais aussi d'amour. Sherlock espère tout garder de cette soirée en mémoire le plus longtemps possible, et contient difficilement ses rougissements en remarquant les yeux de Eric le scannant, l'homme prenant lui aussi le temps de garder l'image magnifique de Sherlock haletant, les cheveux désordonnés, la peau brillante, la bouche presque écarlate entrouverte pour faciliter une respiration rapide et les yeux bleus à moitié rongés par les pupilles dilatées. Le détective frémit, ses paupières s'abaissant au contact de la paume de Eric sur sa joue. Son pouce trace avec douceur le contour de sa pommette ainsi que de sa mâchoire. En rouvrant les yeux, Sherlock est comme surpris par le sourire que lui adresse son amant.

- Tu es magnifique, murmure Eric.

Le détective est perdu. Que répondre à cela ? Ce n'est guère la première fois qu'il reçoit un compliment, loin de là, mais aussi loin qu'il s'en souvienne, il ne se rappelle pas d'une telle éloge quant à son physique. Sherlock ne s'est jamais réellement interrogé sur la notion de beauté, et encore moins sur sa propre personne. Il fait en sorte d'être présentable, pour garder une image professionnelle décente, mais cela ne va pas au-delà. Et puis il se souvient de toutes ces fois où il passe des matinées seul dans la salle de bains à se bichonner, à chercher le moindre détail presque invisible qui pourrait entacher son faciès, ou à coiffer avec un grand professionnalisme ses cheveux éternellement bouclés et rebelles, en parfait accord avec sa personnalité. Au final, Sherlock comprend Eric, non par égocentrisme, mais par logique. Si on prend soin de soi, on est attirant. Ce qui trouble maintenant le détective, c'est à quel point Eric le voit, comme s'il regardait comme la plus belle œuvre d'art jamais créée. Et comme toute œuvre d'art, Eric compte bien l'observer et l'admirer dans les moindres détails.

Amusé par le rougissement et la mine incompréhensive de Sherlock, il en profite pour l'embrasser tendrement, enchaînant effleurements et bécots plus prononcés, au prix de plusieurs halètements et souffles erratiques, témoignant de la sensibilité évidente du détective. Eric en est presque bouleversé, et ne peut plus contenir la question qui tiraille ses pensées.

- Sherlock, tu es déjà sorti avec quelqu'un ?

Le murmure de Eric souffle en douceur de l'ai chaud contre les lèvres de Sherlock, qui bat des paupières pour retrouver un contact avec la réalité et la réflexion. La question de son amant est a priori simple à répondre, et tient en un mot. Non. C'est le pourquoi qui est plus complexe à émettre. Par sortir avec une personne, Sherlock ne prend en compte que les relations véritablement sérieuses qu'il a eu, excluant ainsi les amourettes d'enfant qu'il a eu comme beaucoup de bambins. À l'adolescence, il n'a guère senti le désir de se montrer en compagnie avec une autre personne, et encore moins de manière plus intime. Les nombreuses expériences données par la vie lui ont apprit à ne pas trop se lier aux autres, au point de suivre le conseil de Mycroft, étant de ne s'attacher à quiconque pour ne pas avoir le cœur brisé.

Mais au fil des années, Sherlock comprenait que contrairement à son aîné, cette devise, si elle peut être désignée ainsi, était plus simple à dire qu'à appliquer. Et même si au final, le détective ne s'est jamais lancé dans une vraie relation, il en a pu apercevoir quelques détours, se servant quelques fois des sentiments des autres pour mettre un terme à une enquête. L'exemple le plus probant reste Irène Adler, qu'il a pu manipuler à sa guise, mais qui demeure une femme à jamais énigmatique à ses yeux. Ainsi, « sortir avec quelqu'un » est une expression plutôt inédite, et la perspective de la découvrir donne autant de frissons d'impatience que de doutes à Sherlock. En attendant, il tient à répondre à Eric.

- Jamais.

- Et… Tu as déjà… ?

Sherlock rougit sans se contrôler, comprenant ce que son amant veut savoir. Il ferme les yeux, la gêne le dévorant, et hoche négativement de la tête. Cependant, il se détend vite par le nouveau contact de la main de Eric sur sa joue, aussi chaude que rassurante.

- Dis-le moi si je te fais mal, ou si tu veux qu'on arrête.

Sherlock porte son poing à la bouche, essayant de réfléchir pour formuler une phrase. Il veut lui dire qu'ils ont déjà fait beaucoup de choses l'autre jour, mais avec du recul, Sherlock sait que cette fois-ci, les choses sont différentes, et plus sérieuses. La preuve, ce soir, à l'abri de tout témoin, à part la douce lumière de la lampe de chevet, Sherlock observe avec une forme de soulagement la lenteur délibérée dans les gestes de Eric, ce dernier déboutonnant avec douceur sa chemise, contrairement à la première fois, où ses gestes étaient plus hâtifs. De ce fait, Sherlock découvre bien plus à quel point sa peau et ses muscles sont sensibles, frissonnant au moindre contact provoqué par les doigts, les lèvres ou le bout du nez de son amant, Eric se délectant de son odeur, son visage délicatement posé entre ses pectoraux. Le regard quelque peu flou, Sherlock ne veut guère manquer le moindre détail visuel de ce que lui offre son amant, et peut ainsi contenir à l'avance un cri en voyant les lèvres de Eric s'approcher d'un de ses mamelons. Il ferme malgré tout les yeux sans s'en rendre compte, et son cri manque une fois de plus de s'enfuir de sa gorge lorsque son téton gauche est chéri par la bouche de son partenaire, en même temps que le droit est délicatement stimulé par ses longs doigts fins. Eric lève légèrement le visage, ses lèvres chatouillant son bouton de chair à la moindre syllabe prononcé.

- Ne te retiens pas, Sherlock, laisse-toi aller…

Le détective expire lourdement, comme rassuré par cette demande que la voix onctueuse de Eric lui donne, ce dernier continuant avec une délectation non dissimulée de s'occuper de ses mamelons, jouant par moment des dents et des ongles. Malmené ainsi, Sherlock ne parvient plus à se contrôler, et son poing quitte sa bouche.

- E… Eric… Ah…

Perdu dans ce flot de sensation inédit, le limier se laisse submerger par cette vague, et se retrouve en moins d'une minute dans son plus simple appareil, toujours dominé par Eric qui ne porte plus que sa chemise flottante sur ses épaules. Sherlock pourrait avoir peur, ou au moins de l'inquiétude quant à la suite des évènements, mais le regard que lui adresse Eric est teintée d'une telle confiance et douceur que la simple pensée du mot crainte ne vient guère effleurer son esprit. Envahi par une chaleur intense, Sherlock n'est plus capable de penser et réfléchir comme d'habitude, se retrouvant à la merci du corps et de l'amour de son amant. Il se mordille cependant la lèvre quand Eric glisse plus bas dans le lit, son visage se penchant entre les cuisses que ses mains font doucement écarter. La peau du détective est douce, chaude, et a une toison à peine visible.

Sherlock a toujours trouvé les poils assez disgracieux, et est content que son corps pense visiblement la même chose, privilégiant ainsi leurs présences en des lieux disons plus fermés. En dehors de sa chevelure toujours bouclée, Sherlock n'a qu'une mince ligne de poils sur ses bras fin, les laissant presque pâles comme le reste de son corps, de même que son torse et ses jambes demeurent imberbes. Cependant, n'ayant jamais prêté une véritable attention à cette partie de son anatomie, Sherlock se sent à la fois gêné et surpris par ce qui se dresse dans un amas sombre, la pointe rouge suintante et la veine palpitante le long du membre. Mais les pensées du détective se dispersent vite dans le néant, alors qu'une vague de lave bouillante dévore ses entrailles.

Tenant fermement les draps dans ses poings pour garder un semblant de contact avec la gravité, Sherlock doit respirer la bouche grande ouverte, au mépris des nombreux gémissements et halètements qui en sortent. La langue de Eric parcourt son sexe comme on sucerait la plus délicieuse des friandises. Par moment, il entoure le membre entre ses lèvres, et en fait glisser sa bouche, tandis que ses doigts effleurent délicatement les bourses tendues.

Un cri s'échappe de ses lèvres rougies et que ses yeux se rouvrent brusquement alors que la pulpe de l'index de Eric vient de caresser le bord de son entrée, la peau frémissante et hypersensible. Les jambes du détective ne peuvent s'écarter davantage, et une faim profonde commence à dévorer son esprit, la faim de découvrir. Sherlock pousse d'autres halètements, galvanisé par la sensation inédite que lui procure Eric, multipliant les petites caresses autour de son trou. Ce que Sherlock ignore, c'est le regard émerveillé de son amant, aussi empreint d'une profonde attention. Lui faire mal ou peur est la dernière de ses attentions, et l'homme remonte dans le lit, faisant face à son amant pour lui demander une nouvelle chose, son visage lui aussi dévoré par la chaleur et le désir. Le détective met un petit temps à renouer contact avec la réalité, ses yeux parvenant enfin à fixer ceux de Eric.

- Tu as ce qu'il faut ?

Sherlock cligne des yeux, et acquiesce. Là encore, une forme de gêne grignote une part de son esprit. Pendant les quatre jours qui ont suivis leur rencontre, Sherlock ne s'est pas entièrement noyé délibérément dans cette enquête impliquant le saboteur. Dans l'espoir de revoir Eric, et bien plus encore, c'est avec le plus de discrétion possible que le détective a acheté du lubrifiant et des préservatifs. Il est d'ailleurs soulagé que ces derniers ne vont au final pas servir. Ainsi, pour parfaire sa réponse, Sherlock tend le bras vers la table de chevet, sortant du tiroir ce que Eric demande. Le sourire que fait son amant le fait rougir bien plus qu'il ne peut imaginer, sentant l'intense chaleur sur ses joues, désormais écarlates. Tenant le flacon dans la main, Eric est comme amusé de ce qui y est noté. Il se penche, et comme la première fois, il lui parle juste à côté de son oreille, son souffle chatouillant son pavillon.

- « Goût fraise » ? Aurais-tu un péché de gourmandise ?

- La… La ferme- ah !

Sherlock fait mine d'être offusqué, vaine tentative, car perdant à nouveau ses moyens lorsque la langue de Eric vient se fourrer dans son oreille. Le restaurateur sait maintenant à quel point le brun est sensible à cet endroit, et c'est avec une série de halètements prononcés qu'il caresse les moindres contours de l'oreille, parcourant d'abord le pavillon, ajoutant quelques suçotements au lobe, avant d'enfoncer l'appendice chaud et humide dans le conduit, se délectant des gémissements que Sherlock ne peut plus contenir, à bout de souffle. Conscient que son amant ne peut pas tenir encore longtemps, Eric redescend, laissant le détective pantelant. Sherlock, confus, se redresse sur ses coudes, voulant comprendre ce qu'il se passe. Et prendre une profonde inspiration en voyant Eric mettre du lubrifiant sur son doigt. Le détective sent malgré lui un minuscule nœud se faire en lui. Eric le sent, le regardant à nouveau droit dans les yeux.

- Détends-toi.

La voix de Eric est douce, comme un cocon, et Sherlock se rallonge lentement, prenant une respiration plus posée, à l'écoute du moindre mot. Il ne peut cependant contenir un gémissement d'inconfort mêlé à de la surprise lorsque le doigt de son amant commence à stimuler plus en profondeur son entrée. Le contact est froid, dû au gel, mais la chaleur reprend vite place, sans que la sensation désagréable ne parte. Eric l'aide à se détendre, ses lèvres embrassant tendrement l'intérieur de sa cuisse. Sherlock se concentre sur ce baiser, ses lèvres entrouvertes laissant l'air passer avec plus ou moins de facilité. Le détective est perdu dans les sensations, un mélange de gêne, d'une infime once de douleur, mais aussi un profond désir. Bien qu'inexpérimenté sur le sujet, il sait que la première fois est au début parfois sujet d'angoisse, et donc de douleur, mais il ne veut pas gâcher ce moment. Alors pour se détendre, Sherlock pense aux tatouages de son amant. Il imagine les plumes effleurer délicatement sa peau pour le détendre, les flammes du phénix le réchauffer et la douceur des pétales de roses envahir son sens olfactif. Les yeux clos et l'esprit en plein rêve, Sherlock se détend enfin, et pousse un long gémissement en sentant le doigt de Eric s'enfoncer pour de bon en lui. Patient, son amant laisse son corps s'habituer à l'intrusion, continuant d'embrasser sa cuisse, tout en murmurant des choses incompréhensibles. Et puis il fait bouger son index.

Sherlock rate un battement, enivré par la sensation. La douleur a disparue, laissant place à une forme de plaisir que le détective ne connaît pas encore.

- Tu aimes ? demande Eric, un sourire taquin dessinant ses lèvres.

Il fait un nouveau va et vient, glissant facilement en Sherlock, ce dernier haletant tout en hochant la tête pour acquiescer, le désir l'enveloppant toujours un peu plus. Eric enfonce davantage son doigt, de manière tranquille pour laisser les muscles se détendre. Puis Sherlock bouge de lui même, soulevant légèrement son bassin et le mouvant. De ce geste plutôt vif et incontrôlé, le détective ressent une brusque onde de chaleur plus profonde, ses yeux de nouveaux grands ouverts. Les deux hommes comprennent, un sourire semblable éclairant leurs visages rougis. Eric effleure ainsi la prostate qui arrache un nouveau cri à Sherlock.

- Eric, s'il te plaît…

Les caresses deviennent plus intenses, plus rapides, et Sherlock se laisse fondre dans cet amas de chaleur indescriptible, ressentant les délicats mouvements que Eric effectue pour élargir son ouverture, utilisant plus de lubrifiant. Puis, les deux hommes sentent que le moment est venu. Sherlock, à bout de souffle, sait qu'il ne tiendra pas longtemps, et se languit d'être pénétré par Eric, gémissant son prénom sans s'en rendre compte. Il déglutit en regardant son amant l'aider à mieux se positionner, glissant un coussin sous le bas de son dos. Sherlock est reconnaissant qu'il n'oublie pas le moindre détail, mais aussi intimidé. Positionné ainsi, Sherlock est entièrement exposé à Eric, l'anus rougit et frémissant, tandis qu'une petite goutte de lubrifiant en sort. Eric le regarde dans les yeux, attendant son signal avec un sourire délicat. Sherlock hoche la tête, la main de nouveau à portée de sa bouche, prêt à mordre son poing. Ses jambes se lèvent, s'installant dans le creux des épaules de son amant, le détective étant très souple.

Les paupières fermement clauses, il se pince la lèvre pour contenir un autre gémissement de gêne, son ouverture désormais soumise à quelque chose de bien plus large. Le début est contraignant, car encore nouveau, mais très vite, ses muscles internes s'habituent, et laisse entrer le sexe de Eric, le membre commençant à s'enfoncer de plus en plus. La douleur revenue un bref instant repart aussitôt, laissant place à une intense vague de chaleur. Sherlock aime cette sensation, comme complété par une pièce qui manquait au puzzle de son corps et de son cœur. Désormais habitué à l'imposante présence, le détective regarde Eric, le faciès écarlate et heureux. Eric lui renvoie son sourire, et doucement, fait un premier mouvement.

- AH !

Sherlock ne s'attendait guère à ce que ça soit aussi puissant, bien plus prononcé que les doigts fins et taquins qui le caressait il y a quelques instants. Le va et vient du pénis est bien plus fort, plus chaud, plus plaisant et addictif. Sherlock a l'impression d'être en train de bouillir, submergé par cette tempête qui le secoue de toute part. Lorsque Eric se rapproche de lui, Sherlock lève aussitôt le visage, et étouffe ses nombreux gémissements contre les lèvres de son amant, sa langue rejoignant en une fraction de seconde sa consœur. Les mouvements de bassin s'intensifient, et très vite, le détective perd totalement pied, s'arrachant des lèvres d'Eric pour crier, tandis que sa prostate s'embrase des nombreux coups de butoir qu'elle reçoit. Ses mains accrochées autour du cou de Eric, Sherlock peut voir de près son expression, pure fusion d'extase, de passion et de libération, le restaurateur prenant un plaisir profondément évident à venir encore et encore en Sherlock, sa respiration elle aussi laborieuse, accompagnée de nombreux soupirs lascifs et de gémissements.

Le détective ferme les yeux, et laisse son visage retomber en arrière contre l'oreiller, ses lèvres formant un o parfait. Il peut sentir dans sa poitrine son cœur battre à tout rompre, ainsi que son propre sexe frémir à la moindre friction provoquée par l'étroitesse, leurs corps collés se frottant et se complétant. Par moments brefs, Eric vient l'embrasser sur le front, la tempe, le bout des lèvres, ou dans le creux du cou, sa langue se délectant de la moindre parcelle de peau. Et puis le rythme ralentit, le va et vient s'arrêtant. Sherlock ne le remarque pas tout de suite, jusqu'à ce que Eric effleure de sa paume sa joue désormais humide.

- Sherlock, tu pleures ?

Le détective ferme un peu plus les yeux. Il aurait voulu contenir ses traîtresses, mais finalement, ses larmes ont fini par s'échapper. Ne voulant pas inquiéter son amant, il éclaircit du mieux possible sa voix, l'émotion dans laquelle il est en proie étant virulente.

- On...On ne m'a...On ne m'a jamais donné autant d'amour…

Sa voix sonne basse, mais aussi fragile, presque désolée. Mais Sherlock n'y peut rien. Au delà du plaisir physique indéniable que cette étreinte lui offre, le faisant voir la Voie Lactée toute entière, le détective est bien plus ému par la sincérité de la chaleur et des sentiments que dégage cet échange. Il pensait depuis longtemps que la plupart des personnes faisait cela pour le plaisir physique, et guère plus. Mais à cet instant, serré contre Eric et empli de lui, Sherlock comprend enfin ce que veut dire l'expression « Faire l'amour ».

Jusque là, il prenait cela presque comme une légende urbaine, une fausse croyance que toute forme de naïveté peut se figurer. Mais en contemplant le regard de Eric, et en constatant la douceur et la tendresse dans tous ses gestes, Sherlock est heureux. Heureux d'être considéré. D'être écouté. D'être aimé. Aimé avec amour. Il tremble et halète en sentant les lèvres de Eric se déposer tendrement sur les siennes, l'embrassant avec lenteur. Leurs iris se croisent, et ne se lâchent plus. Un nouveau sourire étire les lèvres de Eric, et Sherlock en lit tout le soulagement et la compassion.

Une onde de plaisir le saisit brusquement provoquée par les va et vient plus rapides, plus profonds, mettant à l'agonie sa prostate. Sherlock ne tient plus, et se sent partir. Il demeure accroché à la nuque de Eric, mais perd toute connexion avec le reste du monde. Il ne crie pas, mais laisse un dernier gémissement bien plus grave et long que les précédents chanter aux oreilles de son amant, tandis que l'orgasme le dévore lentement. Son sentiment de plénitude se renforce en sentant très vite Eric le rejoindre, venant en lui avec un cri que lui ne contient guère. Un cri qui ressemble fort au prénom du détective.

Épuisé, Sherlock se détend, laissant ses mains glisser le long du corps de son amant avant de se poser sur le matelas, tandis que Eric se retire délicatement. Sherlock rougit en voyant les traces de son sperme oindre çà et là le buste de Eric. Ce dernier récupère quelques mouchoirs dans la table de chevet, et s'essuie lentement, faisant de même avec le détective.

Une fois tous deux essuyés, Sherlock et Eric s'allongent côte à côté dans une position plus confortable. Mais très vite, ils se blottissent. Eric demeure sur le dos, le torse à l'air libre, et Sherlock s'installe dans le creux de son épaule, sa main restant paresseusement sur la poitrine de son partenaire. Il peut sentir son cœur reprendre un rythme plus tranquille, l'adrénaline s'évaporant petit à petit pour laisser le couple dans une délicate brume post coïtale. Mais malgré l'ambiance feutrée qui plane, Sherlock sent au fond de son être une pointe lui revenir, comme une écharde qui serait plantée au plus profond de sa peau. Et même si c'est douloureux, il sait qu'il doit enlever cette dite écharde. Le détective prend une profonde respiration, appelant tout son courage.

- Eric ?

- Oui ?

- Est-ce que je peux… t'avouer quelque chose ?

- Je t'écoute.

La voix de Eric est toujours douce, à l'écoute, et pleine d'empathie. Le sentiment d'incompréhension quant à son statut de célibataire revient tirailler l'esprit de Sherlock pendant un bref instant. Mais son inquiétude de base demeure prioritaire. Il déglutit, craignant réellement une mauvaise réaction de la part de son amant. Sherlock sert le poing, effleurant la chaude peau du restaurateur.

- Je… Je suis heureux de t'avoir rencontré, Eric, sincèrement. Mais, je veux que tu saches que… Que… Que j'ai des sentiments pour quelqu'un d'autre.

Sherlock ferme les yeux, se préparant à tout. Il se sent stupide de dire cela juste après l'acte. Il aurait dû attendre le lendemain, ou même le dire avant de faire quoique ce soit. Il a maintenant cette terrible sensation de trahir cet homme avec qui il aime passer du temps. Non, c'est plus que ça. Le peu qu'il a échangé avec Eric n'est pas simplement du temps passé, mais du temps vécu. Il aime ce temps qu'il a partagé avec lui. Des choses qu'il craint maintenant de devoir ranger dans son palais mental, et fermer à double tour la chambre représentant cet homme. Cependant, Sherlock est surpris de ne sentir aucune tension physique chez Eric. Pas une crispation, pas un tremblement, pas un souffle surpris ou outré. Rien. Sa respiration demeure détendue et sa position les maintiennent lui et le détective dans une douce étreinte.

- Ce quelqu'un d'autre, c'est John ?

Sherlock hoquette, prit au dépourvu. Le ton de Eric est plein de compassion, comme pour l'aider à résoudre une énigme insoluble, ce qui est le cas. Malgré tout, Sherlock hoche timidement la tête, se sentant un peu plus bête au fil des secondes. Eric continue de parler tranquillement, sa main entourant désormais celle de Sherlock.

- Quand je t'ai vu l'autre soir dans ma friterie, j'avais tout de suite reconnu les signes d'un cœur brisé. Par forcément en lien avec l'amour, je ne suis pas médium, mais… Mais je voyais toute la déception qui t'encombrait, qui te noyait.

- C'est pour ça que tu… ?

- Je n'allais pas très bien non plus. Je m'étais dis que tu avais besoin de réconfort, toi aussi. Je voulais t'aider. Et j'ai vite comprit que ce n'était pas passager. Tu en as besoin, Sherlock.

Eric appuie ses propos en le regardant dans les yeux, sa main relevant son menton. Sherlock observe les iris saphirs de son amant, reflets de tant de choses qu'il ne peut tout lister. Il y a une chose dont il est certain, c'est qu'il ne voit aucune trace d'amertume, de déception, ou de tristesse. Il y a surtout… un soulagement. Sherlock voudrait l'embrasser, mais il se doute que ce n'est pas approprié. À la place, il se contente de recouvrir la main de Eric, ses doigts se jumelant naturellement aux siens. Son amant reprend la parole, ses lèvres posées contre son cuir chevelu.

- Quand tu m'as parlé de John, j'ai vite comprit. Je… Je l'ai vu avec sa fiancée hier, à la fête foraine.

- Il a trouvé quelqu'un pendant mon absence, et je ne peux pas lui en vouloir, répond Sherlock, la voix plus sûre. Je ne veux pas. Je sais que son amour pour cette femme est réciproque. Il est heureux, et c'est ce qui compte.

- Alors pourquoi tu es désolé ? demande Eric en murmurant.

- Tu ne m'en veux pas ?

Sherlock est une fois de plus surpris. Il voudrait presque que Eric se pose pleins de questions quant à leur relation, à s'il a fait quelque chose de mal, ou si le détective ne s'est pas joué de lui, comme le ferait la plupart des personnes. Cela n'est pas étrange de sortir avec une personne, et en aimer une autre ? Pour Sherlock, c'est l'origine de nombreuses enquêtes et de querelles sentimentales. Alors pourquoi Eric demeure calme, souriant et compréhensif ? Sherlock se demande une fois de plus si ce n'est pas son cerveau dérangé qui affabule depuis des jours une relation avec cet homme. Ou même tout ce qu'il vit depuis son retour à Londres. Il n'aurait jamais imaginé que l'amour puisse être aussi salvateur que destructeur. Le détective s'en veut. Il s'en veut. Il s'en veut. Oui, il s'en veut. Il sursaute, surpris par le pouce qui glisse sur sa joue, essuyant une autre larme. Son regard vient se planter dans celui de Eric.

- Sherlock, j'ai apprit à pardonner bien plus que tu ne crois, que ce soit pour les autres, ou moi-même. Je ne t'en voudrais jamais d'aimer quelqu'un. En fait… Je suis même heureux que tu parviennes à chercher ailleurs, un autre chemin. Et je le suis davantage en sachant que je fais parti de ce changement. Du moins, si tu as besoin de quoique ce soit, je serai toujours là pour toi. Toujours.

Sherlock ignore l'autre larme glissant sur sa pommette, et ne peut plus se contenir. Il embrasse Eric. Ses lèvres le couvrent de baisers, lui disant à la fois merci et pardon, ses cordes vocales trop faibles pour porter ces pensées de manière convenable. Il finit par sourire, soulagé et heureux en sentant les mains de Eric entourer son visage pour lui rendre son baiser, le faisant perdre la raison. Sherlock émet un petit rire Eric est définitivement plus expérimenté que lui. Durant leur long baiser, le détective sent les pouces de son partenaire essuyer les dernières larmes qui demeurent sur ses joues. Puis ils se séparent, ayant oublié brièvement de respirer. Plus rassuré que jamais, Sherlock a désormais envie de poser une autre question. Là encore, il se donne du courage par un contact physique, sa main se faufilant derrière la nuque de son amant.

- Eric, tu ne m'as encore beaucoup parlé de toi.

- Tu ne m'a pas déduis ? demande l'homme avec un ton amusé.

- Je veux te connaître de vive voix.

- Sherlock, je pensais que l'on pourrait partir demain. Qu'en penses-tu ?

- Où donc ?

- Je dois… aller quelque part, au pays de Galles, et je n'ai pas envie de m'y rendre seul.

Sherlock remarque le trouble passant furtivement dans le regard fatigué de Eric, avant que ce dernier n'esquisse un nouveau sourire. Le détective a voyagé d'une bien étrange manière ces deux dernières années, et il n'a pu profiter de rien. Et il a déjà enquêté dans plusieurs pays du Royaume Uni en compagnie de John, mais là encore, il ne prêtait aucune véritable attention à son environnement. Il ne connaît pas grand-chose du pays de Galles, et il veut aider à son tour Eric. D'un geste sûr, il lui prend la main, la portant contre sa poitrine battante. C'est à son tour de sourire tendrement, faisant briller le regard de Eric.

- Allons-y demain dans ce cas.

Eric bat des paupières, surpris, puis soupire de soulagement. Sa main serre celle de Sherlock.

- Merci.


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À suivre...