Ceci est une traduction de la fanfiction The Drinny Thing écrite par Colubrina (lien pour la VO sur mon profil).


« Ginny » Harry lui sourit d'un air affligé. Elle s'était douté que croiser son ex-petit ami chez Drago Malefoy serait gênant mais elle avait surtout prié pour qu'il ne traîne pas Hermione avec lui. Elle n'était pas motivée pour une nouvelle conversation sur le fait que, non, Drago n'était pas un affreux mage noir œuvrant pour le mal, encore moi dans sa propre demeure.

« Harry, répondit-elle. On ne m'avait pas dit que tu serais là. »

Il grimaça mais ne répondit pas à son commentaire. Il fit un geste vers sa bague. « J'ai entendu que tu avais… commença-t-il. Félicitations. »

Les épaules de Ginny, qui s'étaient crispées en anticipation de la confrontation, se détendirent. « C'est Ron qui te l'a dit, n'est-ce pas ? » demanda-t-elle. La réaction de son frère lorsqu'elle était rentrée chez elle, un rubis au doigt, avait été tout sauf sympathique. Il avait insulté Drago, l'avait insultée elle, et déclaré que tous les gens qui se mariaient pour l'argent méritaient ces insultes.

Hermione avait désapprouvé les tournures de phrases de Ron (ce qui lui avait valu quelques regards insistants), mais il était évident qu'elle était d'accord avec lui. « Il t'apprécie uniquement parce que tu es une Sang Pur, avait dit Hermione, comme si elle essayait d'expliquer quelque chose à une enfant un peu bête. Ginny, ne te laisse pas entraîner dans sa quête pour garder pure la lignée de sa famille dysfonctionnelle. »

« Je préfère ne pas répéter ce qu'il m'a dit, déclara Harry à Ginny, dans le salon des Malefoy. Mais ouais, tant que tu es heureuse quoi. »

Drago arriva derrière elle. Il lui donna un verre et enroula son bras autour de sa taille. « Potter » dit-il. Il ne lui tendit pas la main et Harry avait un air qui indiquait qu'il ne l'aurait pas saisie. Pourtant, se dit Ginny, il était là. C'était quelque chose à laquelle elle ne s'attendait vraiment pas.

« Malefoy, dit Harry. Théo m'a dit que je pouvais passer.

- Ravi que tu l'aies fait » répondit Drago. La mâchoire de Ginny se décrocha. Pour ces deux-là, c'était quasiment une déclaration d'amour. « Il y a des boissons et de la nourriture dans la pièce d'à côté, continua Drago. Tu devrais trouver quelque chose à ton goût.

- Est-ce que je risque de tomber sur une bande de Rafleurs ? » Demanda Harry. Il posa son regard sur la grande entrée au sol de marbre et à l'imposant chandelier, qu'il avait déjà vu lors de son dernier passage au manoir Malefoy. « Ou peut-être ton père, prêt à me livrer un nouveau Seigneur des Ténèbres ou autre mage noir ? »

Drago se tendit un instant, Ginny sentait qu'il se retenait d'attraper sa baguette, mais il dit : « Mes parents, j'en ai peur, ont tous les deux déménagé dans notre maison de famille en France. Ils trouvent que la météo anglaise n'est pas bonne pour leur santé ces temps-ci. Et, hélas, les Rafleurs ont dû décliner mon invitation. Apparemment, aucun d'eux ne possédait de tenue de soirée.

- C'était une invitation avec tenue de soirée exigée ? » Harry regarda ostensiblement son jean de moldu et son vieux tee-shirt. Ginny, elle, avait trouvé quelque chose de vaguement festif au fond de son armoire et, grâce à quelques retouches judicieuses, la tenue lui allait bien. Drago était impeccable et portait, comme toujours, du noir des pieds à la tête. Harry, lui, avait l'air d'être sorti pour une rapide emplette après le petit déjeuner. Il était propre, mais ça s'arrêtait là.

« Tu as dû prendre un bain ce mois-ci, dit Drago en reniflant l'air autour de Harry. Ça passe. »

Il y eut une longue pause jusqu'à ce que Harry laisse échapper un petit rire. « T'es vraiment un enfoiré, dit-il. J'ai besoin d'un verre. »

Il partit en direction de la seconde salle et Ginny se tourna vers son fiancé. « Vous ne vous êtes pas entre-tués, dit-elle. On n'a même pas vu l'ombre d'une baguette. On dirait que vous mûrissez. »

Drago porta la main de Ginny contre ses lèvres et embrassa sa paume. « Pour toi, Ginevra, je serais même poli avec Granger. Occasionnellement. À côté, Potter c'est un jeu d'enfant.

- Drago. Ginevra. »

Ginny se tourna pour voir un grand homme brun qui les avait rejoints dans le salon. Elle posa son regard sur une chemise et un pantalon qui devaient être aussi chers que ceux de Drago et soupira. Encore un. « On se connaît ? Demanda-t-elle.

- Ginevra, je te présente Théo » intervint Drago.

Elle considéra le nouveau venu avec intérêt. Riche, oui, mais aussi étrangement dépourvu de grâce. Ses bras et ses jambes paraissaient trop longs pour son corps et il avait l'air d'éviter tout mouvement brusque. Elle s'attendait à ce qu'il se réfugie dans l'ombre au moindre bruit soudain. Son année avec les Carrow avait été difficile, elle pouvait le voir.

« Théo » dit-elle. Il resta immobile pendant qu'elle l'observait mais, plus elle l'étudiait, plus il se relaxait, un léger sourire apparut même au coin de sa bouche. « Le Théo de Luna.

- Si l'on veut, dit-il. On peut dire tout aussi facilement qu'elle est la Luna de Théo. »

Ginny était inquiète face à cette transformation du garçon dégingandé en arrogant aristocrate. Elle-même, malgré toute son expérience avec les garçons, arrivait à peine à résister à Drago. Drago qui perdait ses moyens dès qu'ils passaient de la politique à la romance. Alors, c'était impossible que Luna puisse tenir tête à ce Théo, s'il s'enroulait autour d'elle et qu'il commençait à resserrer son étreinte.

Ginny leva son doigt et le pressa contre la cage thoracique de l'homme. Il leva les sourcils mais ne recula pas, malgré les petits coups de doigt qu'elle lui donnait. « Si tu lui fais du mal, je te tuerai et ferai passer ça pour un accident. »

Son sourire en coin devint un grand sourire : « C'est les femmes Malefoy ça, dit-il. J'ai entendu, un jour, une histoire sur ta mère, Drago, lorsqu'elle était jeune. Apparemment, elle était du genre timide. Très obéissante. Très docile.

- Narcissa Malefoy ? » Interrogea Ginny sans y croire. Elle avait entendu beaucoup de termes pour décrire la mère de Drago mais "obéissante" n'en faisait pas partie. Hautaine, arrogante, pleine de préjugés, et bien sûr, après la guerre, rebelle et courageuse. Jamais docile, jamais timide.

« Narcissa Black, oui, répondit Théo. Je suppose que la rébellion n'était pas tolérée dans la maison Black. Il valait mieux être sage. C'était plus sûr. Jusqu'au jour où elle a épousé Lucius et qu'elle s'est transformée en cette force terrible que nous connaissons tous et que nous adorons.

- Théo. » On entendait un avertissement dans le ton de Drago.

« Toutes mes excuses, répondit son camarade. Je veux simplement adresser tous mes compliments et mes félicitations à la jolie mariée. » Il prit le doigt de Ginny, toujours posé contre son torse, et fit une courbette théâtrale. « Pourquoi elle se rabaisse avec l'idiot que tu es, c'est un mystère, mais tu n'aurais pas pu faire un meilleur choix.

- Potter est là, dit Drago d'un ton acerbe. En parlant de se rabaisser.

- Il est venu ? Demanda Théo d'un air ravi. Je n'étais pas sûr qu'il accepterait.

- Il dévalise le buffet, informa Drago. C'est ton problème, va le surveiller. »

Théo se mit à rire et, après une nouvelle courbette devant Ginny, il partit vers le buffet.

Drago se tourna vers Ginny et posa ses mains sur ses épaules. « Tu pourrais réellement le tuer ? Demanda-t-il.

- Mon attitude te pose problème ? Demanda-t-elle en inclinant sa tête sur le côté.

- Non, lâcha-t-il. Absolument aucun problème. » Il s'inclina et posa ses lèvres, d'abord à gauche puis à droite de sa bouche. Ginny se dit, tandis qu'elle chancelait sous ses baisers, qu'il était très bon élève. À l'instant où il la plaqua contre l'une des colonnes décoratives dans un coin de la pièce et que le baiser devint intense, elle oublia qu'elle était dans un salon bondé tant son esprit était dépassé par les mains de Drago qui parcourait son corps et par son genou qui se glissait entre ses cuisses. Drago, selon toute vraisemblance, se moquait bien qu'elle menace ses amis. Il s'en fichait éperdument.

Drago s'écartait pour reprendre sa respiration et il murmurait à son oreille : « Tu n'as quand même pas cru que je t'avais choisie parce que tu es - c'était quel mot ? - docile, n'est-ce pas ? » Lorsque Ginny eut droit à une piqûre de rappel : ils n'étaient pas en privé.

« Par la robe de Merlin, lança une voix familière et déplaisante. Ta maison est plus grande qu'un quartier et tu n'es quand même pas capable de te trouver une chambre ? »

Drago se détacha de Ginny et se tourna vers la voix avec un air résigné. « Pansy, dit-il. Bienvenue, je suis content que tu aies pu te libérer.

- Je n'aurais pas raté une occasion de boire à tes dépens. » La femme aux cheveux noirs eut un petit rire tandis que Ginny retenait ses regards noirs. Théodore Nott, elle ne l'avait pas reconnu, mais… Cette personne… Elle la connaissait. Elle savait exactement qui était Pansy Parkinson. Un sentiment proche de la jalousie vint rejoindre les sentiments déjà peu amènes qu'elle éprouvait à son égard. Sa main se déplaça vers sa baguette.

« C'est aussi la raison de la présence de Potter » dit Drago. Il prit la main de Ginny dans la sienne.

« Potter ? » Pansy Parkinson eut d'abord l'air horrifiée et énervée puis un masque d'indifférence vint recouvrir son visage. « Tu as invité l'Élu ? Qui voudrait de Potter dans ses pattes ?

- Théo et lui sont meilleurs amis, dit Drago tandis que Ginny répondait :

- Moi.

- Oh, la fiancée parle » dit Pansy. Elle sourit à Drago. « J'ai appris la nouvelle. Ma mère a presque fait une crise cardiaque quand c'est arrivé à ses oreilles. Pas que ça m'importe - peut-être que maintenant, cette vieille furie arrêtera de me répéter que je pourrais t'avoir si je faisais un effort - mais franchement, c'était le mieux que tu puisses faire ? Une Weasley ?

- J'ai décidé de me marier selon mon bon plaisir, répondit Drago. Et tu devrais surveiller tes paroles si tu veux continuer à boire cette bière à mes frais. »

Son ton était resté celui d'un hôte attentionné mais Ginny sentait qu'un frisson agitait son corps. Pansy leva les yeux au ciel mais ne dit rien d'autre au sujet de Ginny ou de leur mariage à venir. Message envoyé et reçu. « Potter, par contre ? Insista-t-elle.

- Ça te met peut-être mal à l'aise ? Intervint Ginny. Étant donné que tu as essayé de le livrer à Voldemort. »

Pansy resta parfaitement stoïque. « Ben, commença-t-elle en imitant une balance avec ses deux mains, d'un côté un enfant maigrelet qui n'a jamais montré de grandes aptitudes si ce n'est pour lancer un Patronus et jouer au Quidditch, de l'autre le sorcier le plus terrible que le monde ait jamais connu. Qui aurait prédit que Potter sortirait vainqueur ?

- Moi » dit Ginny.

Pansy lança un coup d'œil à Drago. « Mais nous avons sous les yeux la preuve que tu n'as pas beaucoup de jugeote, Weasley. Aucune personne sensée n'aurait cru que Potter allait encore survivre à la mort et gagner. C'est une histoire bonne pour les contes de fée.

- C'est arrivé pourtant, dit Ginny.

- Oui, Merlin merci, répondit Pansy. Je n'étais pas d'accord avec la vision d'une certaine personne concernant ce qui constitue un bon professeur. » Elle haussa les épaules. « Si je me retrouve coincée dans une conversation avec Saint Potter, je m'assurerai de m'excuser pour avoir cru qu'il ne serait pas de taille contre le diable en personne. » Des yeux, elle parcourut la tenue de Ginny. « On devrait faire du shopping ensemble un de ces jours. Cette couleur ne te va pas.

- Va prendre un verre » ordonna Drago. Pansy eut un rire crissant mais elle obéit. Après son départ, Drago soupira et se frotta longuement le front. « C'est une fille bien, dit-il enfin. Loyale, une vraie amie… Elle n'a pas… Elle dit ce qu'elle pense.

- Sympa, répondit Ginny. Je suis sûre que nous serons très proches. »

Drago frotta son nez contre le sien. « Peste, lui dit-il. Mais tu crois qu'on pourrait en revenir là où nous en étions avant son interruption ? »

Mais Ginny le repoussa et dit : « Je pense que je prendrais bien l'un de ces verres que tout le monde boit pour s'échapper. »

Elle se dirigea vers le cœur de la réception et Drago la suivit en marmonnant : « Pansy fait toujours cet effet-là. »


Ce ne fut pas long avant que Ginny décide que c'était une soirée ratée. Drago avait à nouveau apporté ce fromage qu'il lui avait fait goûter à Pré-au-Lard pour leur pique-nique, ainsi que du pâté, du melon, des raisins, du pain d'épices et des baklavas. La nourriture n'était pas mauvaise mais c'était tout sauf festif.

Elle fut donc malencontreusement d'accord avec Pansy qui disait à Drago : « Honnêtement Drago, t'es le seul à proposer du fromage français en soirée.

- Il y a un problème avec le fromage ? » Ginny entendit Drago poser la question tandis qu'elle survolait les bouteilles de bière dans l'espoir de trouver quelque chose de potable. Bière à la cerise, bière au chocolat, bière blonde à l'ananas. Au fond du pot, elle trouva enfin une bière nature et l'ouvrit avec soulagement.

« Aucun problème, répondit Pansy à Drago. Si tu as 45 ans. »

Graham Montague, qui traînait autour d'eux, ricana. Ginny évita de croiser son regard, ou celui de Pansy, de peur que son visage trahisse qu'elle était d'accord avec eux.

« J'aime beaucoup ce fromage, dit Ginny. Il est délicieux. » Elle se servit une énorme part et l'agrémenta de pain et de quelques grains de raisin. Le visage de Pansy se décomposa.

« Je vais essayer de trouver quelqu'un de moins souillon » lança-t-elle en s'éloignant.

Ginny se dit que ça allait être difficile. Les Serpentard qu'elle connaissait, ceux qu'elle ne connaissait que de réputation, et les personnes qu'elle ne connaissait pas du tout mais qu'elle supposait être des Serpentard se tenaient en cercle fermé et engloutissait toute la nourriture et les boissons qui leur tombaient entre les mains. Elle avait entendu des bribes de conversation sur la politique et les taxes et un conseil d'administration. Deux jeunes femmes en robe noire parlaient avec un enthousiasme - exagéré, espérait Ginny - de l'importance d'accroître le rayonnement de leur école de ballet.

Si quelqu'un lui avait dit que les Serpentard, cette maison censément remplie de Mangemorts et autres, étaient aussi ennuyeux, elle ne l'aurait pas cru. « Goûte la salade » dit une femme qui portait, contre toute attente, une petite robe noire. « Il y a une succulente vinaigrette à l'orange pour l'accompagner.

- Je vais tester » répondit Ginny. Elle baissa son regard sur ses mains. L'une tenait une assiette, l'autre une bouteille. Elle but une gorgée au goulot et se demanda comment elle était supposée avaler une bouchée de pain et de fromage. Elle eut envie de pencher son visage et de manger directement dans l'assiette, comme un cheval. Cette pensée la fit sourire.

« Qu'est-ce qu'il y a ? Demanda Drago en arrivant vers elle.

- Rien, dit-elle. Juste une bêtise, je t'expliquerai plus tard. »

Elle aurait aimé enivrer l'assemblée - ou une partie - avec du Whisky-Pur-Feu bon marché puis leur poser des questions embarrassantes et personnelles. C'était ridicule, après tout, Pansy avait raison, on aurait pu croire qu'ils étaient tous vieux. Elle devait leur montrer comment on faisait la fête chez les Gryffondor. Elle avait le sentiment que Pansy, a minima, aimerait beaucoup ça. Elle avait l'impression que ce ne serait pas difficile de la pousser à faire quelques confessions que personne ne voulait entendre. « Je vais rejoindre Harry, dit-elle. Pour voir s'il tient le coup. »

Drago déposa un baiser sur sa joue : « J'en profiterai pour discuter avec Théo » dit-il.

Ginny prit une nouvelle gorgée de sa bière, lui sourit et dit : « On se retrouve tout à l'heure alors.

- Fais comme chez toi » conclut Drago.

Elle était en train de passer les doubles portes qui menaient au patio, pavé de pierres et orné d'une gigantesque composition florale, lorsqu'elle comprit que Drago disait cela littéralement. Ce n'était pas une phrase prononcée sans y penser. Une fois qu'ils seraient mariés, elle serait propriétaire de la maison. Sa maison. Son chez elle. Ces portes seraient les siennes. Ces fleurs seraient les siennes. Les chambres à l'étage seraient les siennes. Elle se retourna pour le regarder et, avec une lueur moqueuse, il lui envoya un baiser.

Elle lui sourit en retour, mal à l'aise, et s'enfuit vers la terrasse, pensant que ce serait son havre de paix. L'idée du mariage était beaucoup plus difficile à gérer que ce qu'elle aurait cru.

« Franchement Potter, t'es pas censé être riche ? Pourtant, tu donnes l'impression de n'avoir qu'un seul tee-shirt à te mettre ? »

La voix perçante de Pansy Parkinson s'éleva dans l'obscurité, brisant tout espoir de havre de paix pour Ginny. Elle hésita à retourner à l'intérieur mais elle aperçut l'une des danseuses de ballet dans le hall et décida de rester dans l'entrée, cachée par la composition florale, pour finir tranquillement son repas.

Elle ne comptait pas du tout écouter la conversation qui se déroulait à l'extérieur. Absolument pas. Et puis, ce n'était pas vraiment "écouter aux portes" lorsque les personnes parlaient si fort. Elle avait juste besoin de quelques minutes pour reprendre ses esprits avant de retourner à la soirée. C'était tout. Elle n'avait aucune envie d'écouter la conversation entre Pansy et Harry.

Elle se pencha un peu pour être sûre qu'elle était cachée par les plantes et attendit que Harry réponde à cette harpie.

« J'aime bien ce tee-shirt » dit-il.

Pansy ricana si fort que Ginny fut étonnée que les plantes ne vibrent pas. « Pas étonnant que toi et la Weaslette soyez sortis ensemble. Vous avez tous les deux mauvais goût. » Ginny serra les dents à la remarque. Cela la mettait hors d'elle que cette robe, qu'elle avait passée l'après-midi à repriser, soit si ardemment critiquée par Pansy.

Harry but une gorgée de bière - Ginny espérait qu'il avait pu en trouver une sans saveur étrange - puis il dit : « Et bien, je t'adresse la parole donc ça doit donner une indication sur mon manque de goût.

- À qui d'autre voudrais-tu parler ? Demanda Pansy. L'un des politiciens qui lèchent le cul de l'héritier Malefoy au cas où il deviendrait un maître de la manipulation, comme l'était son père avant- »

Elle se tut brusquement. Il y eut une pause si longue que Ginny se demanda si l'un des deux s'était éclipsé discrètement, puis Pansy reprit : « avant la guerre.

- C'est vrai, dit Harry. La guerre.

- À ce sujet, je suis désolée » lança Pansy.

Harry ne semblait pas se soucier qu'elle ait voulu le dénoncer à un dictateur fou. « Eh, dit-il. Ton choix était plutôt raisonnable, tout bien considéré.

- C'était quand même-

- Laisse tomber, interrompit Harry. Tout s'est bien fini. Tu avais juste peur.

- Pas toi, fit-elle.

- Putain, j'étais terrifié. Mais j'avais plus aucun espoir donc j'attendais la mort. » Il fit tournoyer la bouteille entre ses doigts. « Je ne t'en veux pas vraiment.

- Les autres, oui. Ils m'en veulent.

- Les gens sont cons, dit Harry. Qu'est-ce qui cloche avec mon tee-shirt d'abord ? »

Pansy rit. « Hormis le fait que tu aurais dû le jeter il y a au moins deux ans ?

- Ouais.

- C'est pas assez habillé pour ce genre de soirée, expliqua Pansy. Merlin sait qu'il te va plutôt bien. Cette année dans les bois a été plutôt bénéfique pour toi. Mais ça reste un tee-shirt. » Ginny entendit Pansy posa sa bouteille de bière par terre. « Ces bras seraient bien mieux dans une chemise sur mesure.

- Je n'ai pas de mesure sur chemise. »

Les doigts de Ginny se crispèrent autour du bout de pain qu'elle portait à sa bouche. Harry était troublé et Pansy avait arrêté de l'insulter et… Elle se pencha pour les observer puis retourna derrière la plante aussi rapidement que possible. Harry était paralysé tandis que Pansy parcourait ses biceps.

« Tu n'es pas timide » parvint-il à dire.

Ginny se sentit soudain amusée. Harry finissait toujours par se cracher de l'eau dessus ou vexer toutes les femmes qui ne lui disaient pas clairement ce qu'elles voulaient. Il n'avait aucune subtilité. Et Pansy, clairement, ne serait pas capable de voir la subtilité, même si celle-ci emménageait chez elle et posait ses pieds sur sa table. Ça pouvait marcher. Et si ça ne marchait pas, Harry passerait au moins une bonne soirée.

En retournant dans le salon, elle ne put rater Pansy, qui s'était assise sur les genoux de Harry. Elle lui demandait, les yeux écarquillés, ce qu'il avait ressenti pendant son année de fuite. Est-ce qu'il avait eu froid, s'inquiétait-elle.

Harry bégaya que oui, il avait fait très froid et Ginny s'éloigna, arrêtant d'écouter leur conversation.

À suivre...


J'ai dû traduire très rapidement car je suis en vacances dans ma famille cette semaine, désolée si cela manquait de fluidité !

Merci à toutes celles et ceux qui ont lu et merci à l'invité(e) pour sa review anonyme sur le chapitre précédent.

Bonne soirée !