Je ne possède aucun des personnages de la série ou des livres
Jaskier aurait dû le savoir, se faire embaucher à la cours de ce bourgmestre pendant plusieurs soirs d'affilé était sans doute trop beau pour être totalement honnête.
Bonne lecture
PS : Au fait j'ai commencé à faire du tri et à remettre de l'ordre dans mes publications en faisant une sorte de table des matières dans mon profil alors n'hésitez pas à y faire un tour ;)
PIEGE AU BAL
Chapitre 7
La douleur qui se diffusa dans son corps lui arracha un grognement guttural qui crispa ses muscles et fit parcourir son corps de longs tremblements. Le sang pulsait à ses tempes. Geralt se sentait troublé et nauséeux. Il se doutait que sa souffrance avait un lien avec cette désagréable désorientation, mais il détestait ça, parce qu'il se sentait vulnérable et faible… à la merci du premier cancrelat venu… D'ailleurs que s'était-il passé ?
Son esprit, encore embrumé par la torpeur de son semi-réveil, avait du mal à remettre à ses idées en place. Surtout avec cette douleur sourde qui le fit gémir une nouvelle fois quand son souffle se fit difficile. Sa vue était encore floue, mais son corps retrouvait doucement ses sensations. Il sentait le drap, propre mais rêche sous ses épaules et la douce chaleur de la pièce dans laquelle il était. Ce n'était pas un cachot ou un fossé humide. Il sentait aussi les bandages serrés autour de son torse, preuve qu'on l'avait soigné… un frisson le parcourut de nouveau. Une plainte lui échappa et une main pressa la sienne dans une étreinte rude, mais apaisante.
Il reconnut la personne, rien qu'à cette manière de lui tenir la main et ses souvenirs lui revinrent d'un coup pendant qu'il parvenait à s'extraire totalement du sommeil.
- Eskel…
Geralt gémit et eut du mal à reconnaître sa voix tellement elle lui semblait faible et brisée.
- Chut… Vas-y doucement, tu nous a fais peur.
Geralt se crispa, toussota et s'accrocha, sans s'en rendre compte, plus fort à la main de son ami. Eskel lui rendit son étreinte et posa l'autre main sur la joue de son ami qui tremblait.
- Non seulement, tes blessures étaient mal placées, mais ces salopards savaient à qui ils allaient s'attaquer. Le poison de leurs flèches était l'un de ceux dangereux pour nous… On a bien cru qu'on allait te perdre. Ça fait plus d'une semaine que…
- Ciri ? Murmura Geralt, plus inquiet pour la fillette que pour son état.
- Elle va bien.
- Et toi ?
- Je vais bien aussi.
Geralt hocha la tête, heureux de l'entendre et gémit faiblement en fermant les yeux. Les doigts d'Eskel lui pressèrent doucement la joue.
- Il n'y a que toi qui ne va pas bien.
- Mais ça va s'arranger fils, dit Vesemir en se rapprochant du lit en portant un gobelet. Ta magicienne a utilisé une grande partie de ses pouvoirs pour te garder en vie. Je crois qu'elle t'aime vraiment.
- Je sais, dit Geralt. Où est-elle ?
- Elle se repose… Tout cela l'a profondément épuisée. Plonger autant dans sa magie n'est pas sans risque pour elle.
Geralt hocha la tête, détestant l'idée que Yennefer mette sa vie en danger pour le sauver. Eskel en profita pour glisser doucement ses mains sous son dos et le redresser pour que Vesemir lui fasse boire le contenu du gobelet
- Ça va lutter contre l'infection et la douleur, tu te sentiras mieux, lui expliqua le vieux Sorceleur pendant qu'il le faisait boire.
Geralt but à petite gorgée, conscient que c'était pour son bien, mais frémissant à cause de l'effort que cela lui demandait. Eskel, qui le connaissait autant que lui-même, le serra doucement contre lui, calant sa tête contre sa poitrine pour le garder dans ses bras, même une fois qu'il eut fini de boire. Vesemir ne dit rien, ce n'était pas la première fois que l'un prenait soin de l'autre. Il était même sûr que leur amitié fraternelle avait été ce qui leur avait fait passer les nombreuses épreuves dressées sur leur chemin. Le Vieux Sorceleur se leva et pressa l'épaule d'Eskel.
- Je te laisse veiller sur lui.
Ce dernier hocha la tête. Bien évidemment qu'il allait veiller sur lui, ils étaient frères… Du bout des doigts, il lui effleura la joue quand il le vit fermer les yeux et murmura.
- Hey ? Dis-moi, je sais que tu es faible, mais derrière cette porte, il y a des personnes qui trépignent d'impatience de te voir, est-ce que tu te sens assez solide pour les faire entrer ?
Geralt fronça les sourcils. Des gens inquiets pour lui ? Doucement, il hocha la tête et Eskel lança de sa voix forte.
- Vous pouvez entrer.
Le Sorceleur blessé prit une inspiration et ferma les yeux quelques secondes avant de les rouvrir au moment où Ciri venait s'asseoir à côté de lui de l'autre côté du lit. La petite fille le dévisagea les larmes aux yeux, désespérée de le voir aussi faible et ne sachant pas comment réagir. Geralt lui sourit, leva la main pour la glisser derrière sa nuque et la ramena dans ses bras sans dire un mot… Eux aussi n'avaient pas besoin de se parler pour se comprendre. La petite se blottit contre lui et Geralt lui caressa doucement les cheveux et la nuque.
- Je vais bien.
- J'ai eu si peur, sanglota Ciri.
- Ne t'en fais pas, tu sais bien qu'on ne laissera personne te faire du mal.
- Non, lui répliqua Ciri. J'ai eu peur pour toi. Ne meure jamais Geralt, sanglota-t-elle plus fort.
Le Sorceleur ému hocha doucement la tête.
- Je ne peux pas te le promettre, mais je me battrais pour exhausser ton souhait.
Ciri hocha la tête et changea un peu de position pour se mettre en boule comme un chat contre son côté. Geralt laissa son bras l'envelopper, heureux de savoir qu'elle allait bien.
En redressant la tête, il croisa un autre regard souriant… un regard qu'il ne pensait pas voir ici.
- Jaskier ?
Le barde sourit, se rapprocha et vint s'asseoir à côté d'Eskel. Il tendit la main pour prendre celle de Geralt et les doigts de son ami s'agrippèrent aux siens.
- Mais… qu'est-ce que tu fais là ? Demanda le Sorceleur en grimaçant de douleur, ce qui déclencha un élan d'Eskel qui glissa une main sur son front et dans ses cheveux.
- Eh bien… Yennefer est venue me chercher.
- Tu as fouillé dans ses affaires ?
- Euh non…. Enfin pas vraiment… enfin… tu crois qu'elle a des alarmes magiques sur ses affaires parce que j'ai peut-être ouvert un ou deux placards et…
- Tu as fouillé, conclut Geralt avec un léger sourire.
- Bon d'accord… mais pour une fois que je me trouvais dans la maison d'une magicienne et…
Jaskier se tut en sentant la crispation de douleur qui s'empara de son ami… Il lui aurait bien raconté ses trouvailles et la manière dont la magicienne l'avait houspillé, mais il était faible, blessé… Ce n'était pas le moment… Tout ce qui comptait pour l'instant c'était d'être là pour lui, de lui tenir la main, de l'encourager. Son regard croisa celui d'Eskel et les deux hommes se comprirent sans se connaître… parce qu'ils le connaissaient lui…
Ciri était blotti contre lui, Eskel avait gardé sa tête dans ses bras. Alors Jaskier lui serra doucement la main, caressant le dos de sa main de son pouce et murmura.
- Ferme les yeux. Tu as encore besoin de repos. Ferme les yeux… On reste avec toi… Tu prends toujours soin de nous, alors laisse-nous prendre soin de toi… Tout ira bien…
Geralt hocha doucement la tête et lui serra là main. C'était vrai qu'il était épuisé et dans la douleur, mais Jaskier avait raison… Ils étaient là, tous ensembles… Le danger était écarté pour le moment, alors il laissa le sommeil le gagner et s'endormit lourdement.
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